Après le règne d’Artavazde VI (ou V ou Hormizd-Ardaschir),
suivit celui d’un nommé
Narses (ou Narseh ou Narseus ou Narsehr ou Narssi,
270 à 293 ou 271 à 293 ou 272 à 294, puis Roi
Sassanide de 294 à 302). Il fut le fils de
Châhpûhr I (ou Shapur, 241-272) et
de la Reine Chapurdokhtak (ou Shapurdokhtak) et serait donc peut-être le frère d’Artavazde VI.
Narses est cité dans l’inscription
de son père comme : "Notre fils le noble adorateur de Mazda, Narses, Roi de Sind (ou Sindh est l’une des quatre provinces
du Pakistan), de Sacastène (ou Saka, aujourd’hui l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan) et
de Tourène, jusqu’au bord de la mer".
Il apparaît dans les écrits contemporains après son "frère" Hormizd-Ardaschir (Artavazde VI ou
V) comme Roi vassal d’Arménie de 273 à 279, puis Roi d’Arménie
orientale de 279 à 294. Lorsqu’il fut à la tête de l’Empire
Perse Sassanide
il attaqua les Romains. En 296, il battit l’Empereur Galère (ou Galérius, 305-311) près de Callinicum sur l’Euphrate. Cependant
l’année d’après il fut écrasé par les Romains et dut conclure un accord de paix par lequel la
Mésopotamie et cinq provinces de la rive gauche du
cours supérieur du Tigre furent cédées aux Romains. De plus il dut accepter la souveraineté de ces
derniers sur le Royaume d’Arménie.
Lors de la conquête de l’Arménie par le Roi
Sassanide,
Châhpûhr I en 252, Khosrô II le Petit (ou Khosrov ou Chosroês ou Chosroes, en Arménien :
Խոսրով, 279/280
à 287), le fils aîné du Roi Tiridate II d’Arménie et son frère
Tiridate III d’Arménie, s’étaient réfugiés chez les Romains. En 279/280,
Narses, Roi d’Arménie pour le compte de son frère le
Roi
Sassanide, Bahrâm II (ou Vahram,
276-293), dut céder l’Arménie occidentale à l’Empereur Romain Probus (276-282), qui donna le trône
sur cette région à Khosrô II. Ce dernier épousa
Olympias qui lui donna deux enfants. En 287, Khosrô II fut assassiné et remplacé par son propre frère Tiridate III d’Arménie.
Son fils (Le futur Tiridate IV d’Arménie pour certains spécialistes) s’enfuit à Césarée de Cappadoce et commença une carrière
dans l’armée Romaine.
Tiridate III d’Arménie (ou Trdat, en Latin : Tiridates, en
Arménien : Տրդատ Գ,
272 à 330 ou 287 à
298 ou 287 à 330) est également connu sous le nom de Tiridate le Grand (En Arménien :
Տրդատ Մեծ). Il serait né
autour de 255. La chronologie des Rois Arméniens à cette période est très
controversée parce que la source principale, l’histoire fictive d’Agathangelos (En Arménien :
Ագաթանգեղոս,
pseudonyme d’un auteur en 491 qui raconta l’histoire romanesque de la christianisation de l’Arménie et de Grégoire l’Illuminateur),
est livrée dans plusieurs versions et les dates et vie de deux Khosrô et deux Tiridate sont contradictoires. Selon une version,
Tiridate, jeune, lorsque son père Tiridate II d’Arménie fut assassiné en 252, avait comme son frère aîné Khosrô II le Petit, fuit
chez les Romains les Sassanides
de Châhpûhr I.
Il fit ses études à Rome et apprit les langues et la tactique militaire, en outre, il
métrisait parfaitement et appréciait le droit Romain. L’historien Arménien Moïse de Khorène
(ou Movsès Khorenatsi ou Movsēs Xorenac‘i, 410-v.490) l’a décrit comme un guerrier
courageux et fort qui participa personnellement dans des combats contre les ennemis et qui conduisit son armée
à la victoire dans de nombreuses batailles.
Mosaïque représentant Saint Grégoire l’Illuminateur – Musée d’Istanbul |
En 287, les relations Romano-arméniennes furent de plus en plus fortes, en
particulier avec l’Empereur Dioclétien (284-305), cela tint sûrement au fait de l’éducation de Tiridate III. Lorsque son frère
Khosrô II fut à son tour assassiné, il profita d’une campagne victorieuse des armées Romaines contre les
Perses pour rentrer en Arménie et soulever le
peuple. Dioclétien le nomma alors Roi de l’Arménie occidentale. Tiridate III fit de la ville de Valarshapat-Kainepolis (ou
Vagharchapat, située à une vingtaine de kilomètres d’Erevan, aujourd’hui Ejmiatsin ou Etchmiadzine), sa capitale.
Puis en 293, lorsque L’Empereur réunifia l’Arménie, avant de
quitter le pays il donna le trône de toute l’Arménie à Tiridate III. De plus il laissa à son État une quasi-indépendance avec
dans l’idée de l’utiliser comme un tampon en cas d’une attaque
Perse.
En 298, Tiridate III fut reconnu par les
Perses sur le trône d’Arménie à l’issue du traité de
Nisibe (ou Nisibis ou Nusaybin) entre l’Empereur Romain et le Roi
Sassanide,
Narses (Ex Roi d’Arménie). En
301, Tiridate III proclama le Christianisme comme la seule religion en Arménie, avec
comme premier Évêque Saint Grégoire (ou Grigor) dit "l’Illuminateur" (D’où
le nom de l’Église : Grégorienne, donné à l’Église Arménienne). De ce fait, l’Arménie devint le premier État à adopter
officiellement le Christianisme bien avant l’édit de Milan de l’Empereur Constantin (305-337) déclarant la tolérance
envers les Chrétiens dans l’Empire Romain. À la mort de Tiridate III l’Arménie va connaitre un siècle de guerres et
d’anarchie. Vénéré comme un saint, la fête de Saint Roi Tiridate est célébrée le 29 Novembre. Quelques historiens,
dont Cyrille Toumanoff, avancent que Tiridate III fut marié en 297 à une Princesse, fille du Roi des Alains Achadar, appelée
Ashken (ou Achken ou Ashkhen, en Arménien :
Աշխեն). Celle-ci lui donna trois enfants :
▪ Un fils appelé
Khosrô III le Petit (ou Chosroes ou Khosrov III Godag) qui succéda à son père.
▪ Une fille nommée Salomé qui épousa le Roi
d’Ibérie, Rev II (ou Rew, 345-361).
▪ Une fille au nom inconnu qui épousa Saint
Houssik I (ou Husik ou Yusik I Parthev
ou Hésychius, en Arménien : Հուսիկ
Ա Պարթև, 341/342 à 348) l’un des Catholicos
(ou Patriarche) de l’Église Apostolique Arménienne.
Certains spécialistes, dont Gérard Dédéyan, donnent une autre chronologie après Khosrô II. Tiridate III serait
son frère, mais n’aurait régné que de 287 à 298. Il aurait été suivit sur le trône par son neveu, le fils de Khosrô II,
Tiridate IV dit Hélios ou le grand (En Arménien :
Տրդատ Դ) qui aurait régné de 298 à 330. Ils relatent également qu’Anak
(ou Anak Pahlavi) serait aussi l’assassin de Khosrô II, mais ils
attribuent l’histoire de Grégoire à Tiridate IV ?, le débat reste ouvert.
L’histoire de la conversion de Tiridate III
Le récit est historiquement vrai, mais les détails pourraient
éventuellement être enracinés dans la légende. Grégoire l’Illuminateur, le fils d’Anak (ou Anak Pahlavi), un
Seigneur Parthe de la Maison de Suren (ou Surena ou Suren-Pahlaw), était un Chrétien convertit. Il avait un
sentiment de culpabilité pour le péché de son père qui fut l’assassin de
Tiridate II (et peut-être de Khosrô II) et s’était joint à l’armée Arménienne où il avait travaillé
comme secrétaire. Au cours d’une cérémonie religieuse païenne Tiridate III demanda à Grégoire de placer une couronne de
fleurs au pied de la statue de la Déesse Anahit à Eriza (Erzindjian). Grégoire refusa, en proclamant sa foi
Chrétienne. Cet acte rendit le Roi furieux et cette fureur fut exacerbée lorsqu’il apprit que Grégoire
était le fils d’Anak,
le traître qui avait tué son père. Grégoire subit les "douze tortures" et
fut finalement jeté dans un donjon
très profond réservée aux condamnés à mort.
Pendant les années de prison de Grégoire, un groupe de vierges, dirigé par Gayane, vint en Arménie pour fuir la
persécution Romaine sur les Chrétiens. Tiridate III entendit parler du groupe et de la beauté légendaire de l’un de ses
membres, Hripsime. Il les fit venir au palais et exigea de se marier avec la belle Hripsime, mais celle-ci refusa. Le Roi fit
alors torturer et tuer le groupe. Après cet événement, il tomba malade. La sœur du Roi, Xosroviduxt, dans un rêve vit Grégoire
encore vivant dans son donjon et comprit qu’il était le seul capable de guérir le Roi. Mais cela faisait 13 ans depuis son
incarcération et les chances qu’il fut encore vivant étaient minces.
À la joie de la Princesse, Grégoire fut retrouvé incroyablement sous-alimentés, mais encore en vie. Il avait été
aidé par une femme qui jetait pour lui une miche de pain dans le donjon tous les jours. En 301, Tiridate III
fut porté à
Grégoire et fut miraculeusement guéri de sa maladie. Immédiatement le Roi proclama le Christianisme comme la religion
officielle de l’État et l’Arménie devint le premier pays à adopter officiellement le Christianisme.
Baptême de Tiridate III par
Saint Grégoire l’Illuminateur |
Le passage de la religion païenne traditionnelle Arménienne à la
religion Chrétienne ne fut pas facile. Tiridate III utilisa souvent la force pour imposer cette nouvelle foi
sur la population et de nombreuses batailles suivirent, parce que le polythéisme était profondément enraciné dans le peuple
Arménien. Une dernière bataille entre les forces du Roi et les polythéistes eut lieu, qui aboutit à leur assujettissement.
Tiridate passa donc le reste de sa vie à essayer d’éliminer toutes les anciennes croyances et ce faisant, détruisit
d’innombrables statues, des temples et des textes. De ce fait, on sait peu de choses de l’ancienne histoire Arménienne et de
sa culture.
Plat représentant Châhpûhr III |
Khosrô III le Petit
(ou Chosroes ou Khosrov III Godag ou Khosrov Kotak, en Arménien :
Խոսրով Գ Կոտակ “Petite moitié“,
330 à 338 ou 330 à 339) fut le fils de Tiridate III et lui succéda.
C’était un homme de petite taille, d’où son nom. Khosrô III n’eut pas la vigueur morale et physique de son père, il n’eut encore
moins le tact et la diplomatie et fut soutenue dans son règne par le Catholicos
(ou Patriarche), Vertanès (ou Vrtanès ou Vratanès ou Varthanès I Parthev,
en Arménien :
Վրթանես Ա Պարթև). Néanmoins, l’Arménie
sous son gouvernement connut une période de prospérité. Il fonda la ville de Dvin qui devint plus tard la capitale Arménienne.
Au cours de son règne, deux Généraux, Vatche Mamikonian et Vahan Amatuni, se distinguèrent pour leur valeur au combat,
venant souvent aider le Roi. Au cours de ces années, un sentiment
pro-Sassanide
et anti-Mamikonian (ou Mamikoneans, en Arménien :
Մամիկոնյան,
famille noble qui domina la vie politique Arménienne du IVe au VIII siècles) et anti-Romain grandit dans le pays. Les
groupes pro-Sassanide gagnèrent en popularité
à tel point qu’ils réussirent à assassiner le Catholicos (ou Patriarche)
Saint Aristacès I, deuxième fils de Grégoire l’Illuminateur. Khosrô III eut à faire face à deux invasions du Roi
Perse Sassanide,
Châhpûhr II (ou Shapur, 309-379) qui lui
prit quelques territoires. Vatche Mamikonian fut tué dans les combats et fut par la suite élevé au rang de Saint par l’Église
Apostolique Arménienne pour son sacrifice. On ne connait pas le nom de son épouse, certains spécialistes avancent que ce
fut une fille du Roi Perse,
Châhpûhr II.
Elle lui donna trois enfants :
▪ Un fils, Tigrane VII, également connu sous le nom de Tiran (ou Diran), qui succéda à son père.
▪ Une fille, Zarmandoukht (ou Zarmandukht), qui épousa le Roi
Pap (ou Bab ou Pab ou Papas ou Papes, 370-374). Certains spécialistes contredisent cette filiation.
▪ Une fille, Bambish (ou Bambischen), qui épousa Athanaginès (ou At’anaganes),
le deuxième fils de Saint Houssik I (ou Husik ou Yusik I Parthev ou Hésychius), son beau-frère. Bambish et Athanaginès
eurent un fils, Nersès le Grand, qui allait devenir le futur Catholicos (ou
Patriarche) d’Arménie assassiné par
Pap.
Cyrille Toumanoff ajoute d’autres enfants à Khosrô III dont les deux
premiers sont généralement donnés comme fils de Tigrane VII :
▪ Artaxias, qui mourut en 338.
▪ Tiridate, qui aurait été tué sur l’ordre de l’Empereur
Valentinien I (364-375).
▪ Anop, qui serait le père du futur Roi
Varazdat (ou Vasazdad ou
Varasdates, 374-378).
▪ Et peut-être Arshanoysch, qui fut mariée au Prince Kamsarakan (ou Arsharouni,
famille noble Arménienne), Spandarat.
Tête probablement de Châhpûhr II –
Metropolitan Museum of Art |
À la mort de Khosrô III, son fils
Tigrane VII (ou Tiran ou Diran ou Tigranes,
en Arménien : Տիրան,
338 à 350 ou 339 à 350)
qui lui succéda fut un Roi faible. On sait peu de chose sur sa vie, avant de devenir Roi. Mark Chahin nous dit que ce fut un
piètre Chrétien et Abraham Terian qu’il fut le premier monarque à poursuivre une politique agressive sur l’arianisme.
Bien que Tigrane VII fut approuvé par les aristocrates Chrétiens d’Arménie, le Roi n’eut pas une grosse popularité.
Selon Vahan M.Kurkjian, il fut même pour eux une déception, intellectuellement et morale et son règne fut altéré par
les conflits internes et externes. Tigrane VII indisposa les membres du clergé et de la grande famille Mamikonian
(ou Mamikoneans, famille noble qui domina la vie politique Arménienne du IVe au VIII siècles),
qui avait été le pilier du trône. Il fut souvent en désaccord avec le Catholicos (ou Patriarche), Saint Houssik I (ou Husik
ou Yusik I Parthev ou Hésychius), l’époux de sa tante.
Ce dernier reprochant sa politique et sa conduite à Tigrane VII, lui
interdit l’entrée d’une église un jour de fête en 348. Le Roi le fit
arrêter et bastonner à mort, tout comme il fit étrangler le Chorévèque Syrien, Daniel (Parfois présenté comme le
successeur de Houssik I) qui osa protester.
Le Roi Perse,
Châhpûhr II
profitant de l’incompétence du souverain, envahit l’Arménie une nouvelle fois. Tigrane VII,
la Reine et sa famille furent pris en otage. Lui fut rendu aveugle et jeté en prison, accusé par
Châhpûhr II de collusion avec Rome.
Toutefois, l’armée et la noblesse, assistées par les Romains, excédées par la brutalité du Roi
Perse et du traitement qu’il infligeait à
Tigrane VII et à sa famille, luttèrent contre les envahisseurs et réussirent à les battre. Les
Perses,
vaincus signèrent un traité et acceptèrent de libérer Tigrane VII. Cependant, en
350, le Roi déprimé et aveugle, abdiqua et remit la couronne à son fils
Arsace
II (ou Arshak).
Tigrane VII eut une épouse dont le nom est inconnu qui lui donna trois fils et une fille :
▪ Artaxias (En Arménien :
Արտաշես) qui serait décédé avant 338
selon Cyrille Toumanoff.
▪
Arsace II (ou Arshak) qui succéda à son père de 350 à 368.
▪ Tiridate (En Arménien :
Տրդատ), qui mourut vers 370. Il fut envoyé comme otage politique à Constantinople
et fut exécuté sur les ordres de l’Empereur Valentinien I (364-375) lors de la réconciliation de son frère
Arsace II avec l’Empire
Sassanide.
▪ Eranyak qui épousa un Prince Arménien de la dynastie Bagratide (ou Pakradooni ou Pakradid
ou Bagratuni) appelé Tiridate.
Arsace II (ou Arshak
ou Archak ou Arsakes ou Aršak, en Arménien :
Արշակ Բ, 350 à 367 ou 350 à 368) arriva sur le trône et dans les premières années
de son règne il fut courtisé
par les Empires de Rome et de Perse,
chacun essayant de gagner l’Arménie de leur côté en vue des prochains conflits. Selon l’historien Romain Ammien Marcellin (ou
Ammianus Marcellinus, 325/330–v.391),
Arsace II fut “un fidèle et constant ami” des Romains.
Pendant ce temps, le Roi Perse,
Châhpûhr II (ou Shapur,
310-379) intensifia ses efforts en vue de la conquête de l’Arménie une fois pour toutes. Il commença par mettre de son côté la
noblesse Arménienne en lui distribuant des pots-de-vin.
Arsace II se concentra
lui sur le renforcement de son armée. Le Roi fut en conflit avec les dynastes féodaux. Après s’être débarrassé de la
famille des Kamsarakan, il se brouilla avec un Mamikonian, Vardan I, le chef du parti
pro-Perses
de sa cour. Alors que la monarchie Arménienne se trouvait affaiblie par la nouvelle rupture avec le Patriarcat et la défection
des féodaux, les Romains et les Perses
furent de nouveau impliqués dans un conflit.
Arsace II se rapprocha de l’Empereur Constance II
(337-361) qui le reçut en 360 à Césarée de Cappadoce.
Plat représentant Châhpûhr II à la chasse aux lions – Argent |
Malgré les cadeaux que
Châhpûhr II
envoya au Roi Arménien, celui-ci demeura fidèle à l’alliance Romaine. Lors de l’offensive Romaine contre
la Perse,
Arsace II fut chargé d’une intervention
avec un corps d’armée Romain en Médie.
En Juillet 363, L’Empereur Jovien fut battu et signa une paix déshonorante pour les Romains avec
Châhpûhr II, traité dans lequel il laissa aux
Perses
toutes les conquêtes Romaines faites en Arménie depuis Dioclétien.
Arsace II se retrouva abandonné par les
Romains et eut le lourd fardeau de défendre l’Arménie tout seul. Les
Perses
l’attaquèrent rapidement, mais sans succès total, dû en partie au commandement
du Sparapet (ou Général), Vasak I Mamikonian (En Arménien :
Վասակ Ա Մամիկոնյան.
Châhpûhr II, voyant que ce n’était pas par la
force qu’il allait soumettre
Arsace II, il décida de passer par la traîtrise.
Arsace II fut invité par le Roi
Perse à des pourparlers de paix. Quand il arriva
il fut faits prisonnier. De sa prison
Perse,
Arsace II ne fut plus en mesure d’arrêter
l’invasion de l’Arménie et le pays devint possession
Sassanide. Il fut enfermé au Khouzistan (ou Khûzistân), au "Château de l’Oubli" où après une longue
captivité, il se donna la mort.
Arsace II
eut en fonction des spécialistes trois épouses : Une femme au nom inconnu qui
lui donna un fils, Anob ; Olympias, qui fut une Princesse Romaine, fille du Préfet du prétoire,
Flavius Ablavius (ou Flavius Ablabius). Il n’eut pas d’enfants avec elle ; Pharantzem (ou Parandzem ou P’arhanjem ou
Parantzem ou Pharandsem ou Paranjem ou Parandzem de Siounie [ou Siwnik ou Siunik, province d’Aménie]). Elle lui donna un fils,
Pap (ou Bab ou Papes ou Papas)
qui succéda à son père.
Pendant les deux ans qu’il dirigea le pays, de 368 à 370,
Châhpûhr II fit tout pour supprimer les
Catholiques et les convertir au Zoroastrisme. Il fit diriger le pays par des Gouverneurs aux nom de :
Cylax (ou Cylaces ou Zig, 368 à 369), Artaban (ou Artabanes ou Karen, 368-369), Vahan Mamikonian (369
à 370) et
Mérouzhan Artzruni (ou Merujan Ardzrouni ou Arçrouni, 369 à 370).
Nersès I le Grand |
Pap
(ou Bab ou Pab, en Arménien : Պապ, en Latin : Papes ou Papas,
369 à 374 ou 370 à 374), qui naquit en 360, fut le fils d’Arsace II et
de la Reine Pharantzem (ou Parandzem) et il succéda à son père. Le Roi
Perse,
Châhpûhr II (ou Shapur, 309-379), lors de son
invasion de l’Arménie, dès 368, avait assiégé l’épouse d’Arsace II
retranchée avec leur fils Pap et le trésor de
l’Arménie dans la forteresse d’Artogerassa. Selon Ammien Marcellin (ou Ammianus Marcellinus, historien Romain, 325/330-v.391),
les forces Perses d’invasion étaient commandées
par deux déserteurs Arméniens, les Gouverneurs, Cylax (ou Cylaces) et Artaban (ou Artabanes).
Durant le siège, la Reine Pharantzem (ou Parandzem) lança un appel à ces deux derniers au nom de son mari pour organiser la
fuite de Pap. On ne sait pas si ils l’aidèrent, mais Themistius
(Homme d’État et philosophe, 317-387) signale l’arrivée de Pap
à la cour de l’Empereur Romain Valens (364-378). Celui-ci lui ordonna de se cacher à Niksar (ou Neokaisáreia ou Neocaesarea ou
Néocésarée) ville du Pont Polémoniaque. En 369, Pap retourna en territoire
Arménien à la demande de la noblesse. Il fut accompagné par Terentius, mais n’avait pas encore de statut royal.
Valens dépêcha Flavius Arintheus (ou Arinthaeus, politicien Romain et officier de l’armée, † 378)
en Arménie au moment ou Châhpûhr II
envahissait le pays et Pap fut caché près de la frontière Romaine en
Lazica (ou Laziǩa ou Lazikē ou Lazistan ou Yeger, nom donné à la
Colchide au
cours de la période Romaine).
Comme nous le précise Noël Lenski, au lieu de rechercher
Pap,
Châhpûhr II concentra son attaque sur le siège
de la forteresse d’Artogerassa qui tomba pendant l’hiver 369/370, le trésor royal
fut volé par les Perses et la Reine Pharantzem
(ou Parandzem) fut violée et assassinée. Le Roi
Perse,
au printemps de 370 prépara une invasion massive
de l’Arménie qui fut réalisée au printemps 371. L’Empereur Romain Valens envoya ses Généraux Traianus et Vadomarius
rencontrer les forces Perses en Arménie.
Dans une bataille au Bagrévand (ou Bagavan), non loin du village appelé Dzirav,
les Romains sortirent victorieux.
À la fin de l’été
Châhpûhr II se retira dans sa capitale à
Ctésiphon et Valens retourna à
Antioche.
Châhpûhr II ne fut plus en mesure de
faire face à l’accumulation massive de légions Romaines en Arménie, Si la paix revint avec la
Perse,
la situation à l’intérieur en l’Arménie commença à s’effondrer.
Pap, en récupérant le pouvoir eut du mal à gouverner un royaume qui avait été
récemment démantelé par Châhpûhr II, ses
actions pour maintenir un contrôle strict sur le pouvoir allait conduire à sa chute. En 373, le Roi fit empoisonner
le populaire Catholicos (ou Patriarche) Nersès I le Grand, qui était un très proche allié des Romains. Il proposa ensuite la
candidature d’un certain Houssik (ou Husik ou Yusik) pour remplacer Nersès I et l’envoya pour la consécration à Césarée
(ou Ceasarea ou Kayseri aujourd’hui, centre de la Turquie), mais l’Évêque de Césarée, Basile (ou Saint Basile le Grand)
refusa de consacrer. Pap n’accepta pas de coopérer avec Basile ce qui
provoqua la colère de Valens. Ce dernier décida d’exécuter Pap.
Le Roi ayant déjoué une première tentative, Valens demanda à Terentius d’essayer de gagner sa confiance et de l’assassiner.
Celui-ci parvint à ses fins en 374 lors d’un banquet qu’il avait organisé pour
Pap. Les Arméniens Nakhararks ne purent malheureusement pas protester face à
une grande armée Romaine présente sur le territoire Arménien. Le nouveau candidat pour le trône présenté par les Romains pour
succéder à Pap fut accepté par pratiquement tout
le monde. Pap n’a qu’une épouse connue :
Zarmandoukht (ou Zarmandukht). Elle lui donna deux enfants :
Arsace III et Valarsace
(ou Valarchak) qui régnèrent ensemble.
L’Empereur Valens |
Varazdat
(ou Vasazdad, en Arménien :
Վարազդատ, en Latin : Varasdates, 374
à 378) succéda donc à Pap. Ce fut un Prince Arménien neveu de
Pap, petit fils de Tigrane VII, fils de Anob, selon Cyrille Toumanoff qui
se base sur les écrits de Saint Mesrop Mashtots (Prêtre et historien de Nersès I le Grand). Il grandit à Rome et il commença
son règne sous la régence de Mouchel Mamikonian (ou Musel ou Mouchegh ou Muchel ou Moušeł, en Arménien :
Մուշեղ Մամիկոնյան).
Le Roi Perse,
Châhpûhr II (ou Shapur, 309-379), n’ayant
pas réussit sur le champ de bataille à vaincre les Romains, il proposa à l’Empereur Valens (364-378), en 375, que l’Arménie
qui était une perpétuelle source de problèmes entre les deux Empires soit évacuée, ou que les forces Romaines se retirent
de la partie occidentale de la péninsule Ibérique et du Caucase.
L’Empereur Valens rejeta la proposition,
mais envoya deux légats : Le Maître de cavalerie, Victor Magistrianus et le Dux de
Mésopotamie, Urbicius au Roi
Perse pour examiner la question.
Lors de leur retour, les deux légats commirent cependant l’erreur d’accepter deux régions (l’Asthianène et la Bélabitène)
sans réelle autorisation, ce qui offrit une occasion de marchandage à
Châhpûhr II.
À la fin 376, il envoya un dénommé Suren en Ambassadeur à Valens, qui lui proposa les deux régions illégalement acceptées par
les légats en échange de concessions Romaines.
Après de rudes négociations sur des contreparties sous forme de territoires laissés aux Romains, et heureusement pour
Châhpûhr
II, les Goths qui se révoltèrent et que Valens fut occupé à mater, ce dernier début 377 fut forcé de négocier.
Il accepta de retirer éventuellement les forces Romaines de l’Arménie, en fait
surtout afin de les utiliser contre les Goths. Valens lui-même fut tué au cours
de la bataille d’Andrinople contre les Goths en Août de 378.
En Arménie la
situation se détériora de plus en plus. Quelque temps après le retrait des forces Romaines Varazdat fit assassiner le Régent
Mouchel Mamikonian (ou Musel ou Mouchegh ou Muchel). Le poste vacant fut rapidement comblé par son frère, Manouel Mamikonian
(ou Emmanuel Mamikonian, en Arménien :
Մանվել Մամիկոնյան),
qui avait servi sous
Châhpûhr II dans la dernière guerre contre les Kouchan. Manouel Mamikonian prit les armes, en 378, contre le Roi Varazdat
et le força à fuir d’Arménie, après quatre années de règne, celui-ci, selon Noël Lenski, trouva refuge à Rome. Selon David
Marshall Lang, Valens envoya Varazdat dans les îles Britanniques (Province Romaine de Bretagne). Il mourut probablement en exil,
mais la date de sa mort est inconnue. On ne connait pas le nom de son épouse, mais certains spécialistes, comme Cyrille Toumanoff,
attribuent deux fils à Varazdat :
Khosrô IV (ou Khosrov ou Chosroes) et Vram Shâhpouh (ou Vram-Shapuh
ou Châhpouh ou Shepuh ou Wramschapuh).
Avec l’épouse de Pap,
la Reine Zarmandoukht (ou Zarmandukht, 378 à 379) et son fils
Arsace III (ou Arshak
ou Archak ou Arsakes ou Aršak ou Archak-Vagharshak, en Arménien :
Արշակ Գ, 378 à 387 ou 378 à 389 ou 384 à 389), Manouel Mamikonian (ou Emmanuel
Mamikonian) forma un nouveau gouvernement provisoire allié avec la
Perse.
Châhpûhr II laissa une garnison de
10.000 hommes en Arménie comme l’avait fait avant lui Valens en 377. Cette main mise
Perse
va durer jusqu’en 384. Manouel Mamikonian (ou Emmanuel Mamikonian), puissant Régent, lutta pour maintenir les révoltes
dans le pays et pour défendre la souveraineté Arménienne à la fois contre Rome et la
Perse et ce jusqu’à sa mort. Arsace III épousa
en 379, Vardandoukht (ou Vardandukht ou Vardanduxt), la fille de Manouel Mamikonian, dans le but de mettre fin à l’anarchie
politique qui régnait. On ne sait pas trop quelles relations ils eurent car elle ne lui donna pas d’enfants.
En 384, le Roi Perse,
Châhpûhr III
(ou Šāpūr ou Shapur ou Sapor, 383-388) et l’Empereur Romain Théodose I le Grand (379-395), signèrent un traité de
paix et l’Arménie fut partagée en deux. De ce fait, deux royaumes se formèrent, un vassal de Rome et
l’autre de la Perse. Le plus petit d’entre
eux, qui comprenait les districts occidentaux, d’une ligne allant d’Erzurum à Mush, fut affecté à Rome et fut donné à
la charge d’Arsace III. La plus grande partie, qui comprenait des régions situées à l’Est, passa sous la
suzeraineté de la Perse et fut remise par
Châhpûhr III à un Arsacide, nommé
Khosrô IV (ou Khosrov ou Chosroes, en Arménien :
Խոսրով, 387 à 392 et 414 à 415),
un Chrétien. Ce royaume prit le nom de Persarménie, avec pour capitale Dwin. Le
Perse lui donna en outre pour épouse sa sœur
Zérouantoukhd et un certain Zig (ou Zik) pour Régent, ainsi que pour assurer son autorité une importante armée. Les origines exactes de
Khosrô IV sont inconnues. Les historiens Arméniens, Faustus de Byzance et Moïse de Khorène (ou Movsès Khorenatsi ou
Movsēs Xorenac‘i, 410-v.490), le présentent comme un Prince de la dynastie Arsacides, sans donner sa filiation.
Les spécialistes modernes, comme Cyrille Toumanoff, le mentionnent comme l’un des fils de
Varazdat (ou Varasdates).
On en sait donc très peu sur sa vie, avant sa royauté.
Le frère d’Arsace III, Valarsace (ou Valarchak ou Valarshak ou Valarsace d’Arménie ou
Vologases ou Vagharsh, en Arménien :
Վաղարշակը, 378 à 386 ou 384 à 386)
lui fut associé le long de son règne comme co-Roi. Ce dernier épousa la fille de Sahak I de la dynastie Bagratouni, Seigneur
de Sper, qui succéda à son probable père Smbat II comme Aspet (Maître de cavalerie) et Thagadir (Pose-couronne) des Rois d’Arménie.
Il mourut en 386 en même temps que Manouel Mamikonian ce qui laissa Arsace III seul au pouvoir. Vers 392, le Roi Khosrô IV
(ou Khosrov) sous suzeraineté Perse
voulut se libérer de son assujettissement aux
Sassanides. Il passa un traité avec l’Empereur Romain Théodose
(379-395). Ce dernier renversa Arsace III, unifia le pays et donna la couronne à Khosrô IV en échange de son allégeance.
Khosrô IV fut reconnu par l’ensemble de la noblesse Arménienne. Le Roi tenta de maintenir un équilibre fragile entre ses
deux puissants voisins. Afin de faire face à l’iranisation de l’Arménie, il favorisa l’accession au poste de Catholicos à
Sahak I Parthev (387-428), le dernier descendant de la dynastie patriarcale fondée par Grégoire I l’Illuminateur,
et qui fit ses études parmi les Byzantins. En 392, le nouveau Roi
Perse,
Bahrâm IV Kermanshan
(ou Vahram ou Varahran, 388-399) intervint. Il convoqua Khosrô IV en
Perse, le fit prisonnier et l’enferma
dans la forteresse d’Oblivion. Khosrô IV lança un appel à l’aide à l’Empereur Théodose, mais ce dernier refusa d’intervenir
car cela constituait une violation du traité de paix de 384.
Puis Bahrâm IV
donna le trône d’Arménie au frère de Khosrô IV, Vram Shâhpouh (ou Bahrâm I ou Vram-Shapuh ou Vramshapuh ou Wramschapuh ou
Vram Châhpouh ou Shepuh ou Vramshapouh ou Vramšapuh ou Vrhamshapuh ou Bahram Shapur ou Bahram-Shahpur,
en Arménien :
Վռամշապուհ,
389 à 417 ou 392 à 414).
Le règne de ce souverain, fidèle vassal des Perses,
est marqué par l’activité importante du Catholicos Sahak I Parthev élu en 387 par son frère Khosrô IV et qui dirigea l’Église
Arménienne. Le règne de Vram Shâhpouh fut également marqué par un événement de toute première importance dans l’histoire de
la culture Arménienne, l’invention (en 405) d’un alphabet Arménien national de 36 lettres par Saint Mesrop Mashtots.
Cet alphabet permit d’affermir la Chrétienté Arménienne par le biais de la traduction de la Bible dans cette langue.
Profitant de la période de persécution des Chrétiens en
Perse, le Roi
Sassanide
Yazdgard I Ulathim
(ou Yazdegerd, 399-420) tenta également de propager le zoroastrisme en Arménie.
Lorsque Vram Shâhpouh mourut en 414, il fut remplacé par son fils, un enfant de 10 ans, Artases (ou Artachès).
Les Nakhararks (ou Naxararq, nobles Arméniens) demandèrent alors à
Yazdgard I de remplacer l’enfant de Vram Shâhpouh par Khosrô IV (ou Khosrov) qui était
toujours en prison dans la forteresse d’Oblivion.
Yazdgard I accepta,
libéra Khosrô IV et lui redonna le trône. Cependant, ce dernier à peine un an après son deuxième règne, décéda.
Vram Shâhpouh eut un autre fils qui sera le dernier Roi d’Arménie.
En 415,
Yazdgard I, remplaça Khosrô IV par son propre fils Châhpûhr IV (ou Šāpūr ou Shapur ou Sapor,
415 à 420). Le nouveau Roi fut mal accepté par la noblesse Arménienne et il passa les 4/5 ans de son règne à essayer
de se réconcilier avec elle et avoir des relations amicales. Il fit aussi beaucoup d’efforts pour convertir les
Arméniens Chrétiens au Zoroastrisme, mais il échoua largement dans cette quête. En 419/420
Châhpûhr IV apprit que son père était sur son lit de mort. Il se précipita alors à
Ctésiphon, laissant derrière lui
un vice-Roi pour gouverner l’Arménie, afin de réclamer le trône des
Sassanides. Mais le vice-Roi désigné
fut tué peu
après que Châhpûhr IV ait quitté le pays. Une guerre de succession suivit qui dura trois ans après la mort de
Yazdgard I.
Châhpûhr IV fut tué par traîtrise par les nobles dans les premiers temps du conflit.
Vardan Mamikonian à la bataille d’Avarayr (451) |
La royauté en Arménie fut supprimée en
428, sous le règne d’Artaxias IV (ou Ardaches ou Artashes ou Arshakuni IV Artaxias ou Artashir ou Ardases ou Ardasir
ou Artases, en Arménien :
Արտաշես Դ, 422 à 428 ou 423 à 428), un fils de Vram Shâhpouh, qui avait été
porté au pouvoir, âgé de 18 ans, par le Roi Perse,
Bahram V Ghûr (ou Vahram Gûr ou Gour,
420-440) après le gouvernement de Gouverneurs indépendants mis en place par Châhpûhr IV. Prenant prétexte des mœurs dissolues
du jeune Roi, notamment son goût pour les femmes, les nobles Arméniens décidèrent de se défaire de lui.
Les Nakhararks obtinrent cette année 428 de
Bahram V l’abolition de la
monarchie. La suppression de la dynastie nationale Arménienne et la déposition de la famille patriarcale à laquelle l’église
Arménienne devait sa fondation marquent la fin de l’Arménie antique. On ne connaît pas le sort d’Artaxias IV. Le Patriarche
Arménien Sahak s’opposa vivement à cette annexion par la
Perse. Il estimait qu’un
gouvernement Chrétien était meilleur pour le pays qu’un non Chrétien. Malgré ses vives protestations, l’Arménie fut placée par
Bahram V
sous la responsabilité d’un Gouverneur, le Mazpan (ou Marzbân ou Margrave).
Bahram V nomma à ce poste,
chargé du gouvernement de l’Arménie un grand Seigneur Iranien, Vêh Mihr
Châhpûhr (ou Vek-Mikr Schalpour ou Veh Mihr Shahpur), qui l’occupa de 428 à 442.
Les Perses Sassanides
sous le Roi
Yazdgard II Sipahdost (ou Yazdegerd, 438-457) tirèrent profit de la faiblesse de l’Arménie et lancèrent une campagne
d’éradication du Christianisme au profit du Mazdéisme. Sous cette menace, les
Princes, la noblesse et le peuple d’Arménie s’unirent et en 451, sous la
conduite du commandant en chef Vardan II Mamikonian (en Arménien :
Վարդան Բ Մամիկոնյան),
ils firent face aux
Perses à la bataille d’Avarayr (ou Avaraïr ou bataille de Vartanantz). Ils furent malheureusement vaincus et
Vardan Mamikonian mourut au combat. Mais la rebellions se poursuivit dans les
montagnes. Un neveu de Vardan, Vahan I Mamikonian (en Arménien :
Վահան Ա Մամիկոնյան)
qui eut le titre de Mazpan (Gouverneur, 484 à 505), continua la lutte. Cette fois les
Perses, réalisèrent l’impuissance de leur politique et furent obligés de passer un accord avec les Arméniens. La
liberté de culte religieux fut rétablie au Traité de Nvarsag. De
428 à 631, l’Arménie fut dirigée par des Mazpans (ou Gouverneurs), puis (de 631 à 884) par
des Patriciens. En 654, l’Arménie choisit hélas le protectorat arabe plutôt que celui de Byzance.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur cette
période de l’Arménie voir les ouvrages de :
Krikor Jacob Basmadjian :
– Chronologie de l’histoire de l’Arménie, p. 291, Revue de l’Orient Chrétien, Bureaux des œuvres d’Orient,
Tome IX (XIX), Paris, 1914.
Paul Bedoukian :
– Coinage of the Armenia kingdoms of Sophene and Commagene, Los
Angeles : Armenian Numismatic Society, 1985.
Mark Chahin :
– The kingdom of Armenia, Dorset Press, New York, 1991 – Routlege, 2001.
Gérard Dédéyan :
– Histoire du peuple Arménien, Privat, Toulouse, 1986 et 2007.
René Grousset :
– Histoire de l’Arménie des origines à 1071, Payot, Paris, 1947, 1973, 1984, 1995 et 2008.
Bruno W.Häuptli :
– Trdat IV. [III] (Tiridates), pp : 1359-1361, Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon 12 (BBKL),
Herzberg, Bautz, 1997.
Richard G.Hovannisian :
– The Armenian people from ancient to modern times, vol. 1, The dynastic periods : From antiquity to the fourteenth
century , St. Martin’s Press, New York, Janvier 1997.
Mihran Kurdoghlian :
– History of Armenia, vol. III, Council of National Education Publishing, Athènes, 1996.
Noël Lenski :
– Failure of Empire : Valens and the Roman State in the Fourth Century A.D,
University of California Press, Los Angeles, 2003.
Stephen H.Rapp :
– Studies in medieval Georgian historiography : Early texts and Eurasian contexts, Peeters Bvba, Louvain, 2003.
Anne Elisabeth Redgate :
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Martin Schottky :
– Warazdat, p : 395, New Pauly de Brill (DNP) 12, N°2, Metzler, Stuttgart, 2002.
Christian Settipani :
– Nos ancêtres de l’antiquité : Etudes des possibilités de liens généalogiques entre les familles de l’antiquité et celles
du haut Moyen-Age européen, Editions Christian, Paris, 1991.
Abraham Terian :
– Patriotism and piety in Armenian Christianity : The early panegyrics on Saint Gregory,
St. Vladimir’s Seminary Press, St. Nersess Armenian Seminary, Crestwood, Janvier 2005.
Cyrille Toumanoff :
– Manuel de généalogie et de chronologie pour le Caucase chrétien (Arménie, Géorgie, Albanie), 1976.
– Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle : Tables généalogiques et chronologiques,
Rome, 1990.
Pour la bibliographie générale sur l’Arménie voir :
Arménie – Bibliographie.
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