Autres  Royaumes  et  Villes :
Colchide  et  Ibérie

 

Nous avons besoin de vous

 

 

Sommaire
 

Définition et localisation
Les principales cités
L’histoire
Bibliographie

 

 

 

 
Cliquez sur un nom de ville ou de région

Définition  et  localisation

 

   À la fin du IIe millénaire, en Asie antérieure, à l’Est du Pont Euxin (ou Mer Noire) et au Sud-ouest de la Transcaucasie, deux royaumes se développèrent, celui de Diaochi Daïaé et celui de Kolkha (En Grec : Κολχίς  Kolkhís ou Kolchis ou Kulha, en Géorgien et Laze : კოლხეთი  k’olkhéti) ou Colchide selon les Grecs. La Colchide portait aussi quelque fois, le nom d’Æa, qui est celui de l’île (Où résidaient le Roi Éétès et sa sœur Circé dans la légende) à l’embouchure du fleuve Phase (ou Rioni aujourd’hui). Ce fleuve était considéré par les Grecs comme la frontière entre l’Europe et l’Asie et ses eaux navigables permettaient aux marins de remonter de la mer Noire vers l’Est.
 
   Le royaume de Colchide était délimité au Nord par les monts Caucase et était entouré par le Pont, la mer Noire, la rivière Corax (Aujourd’hui probablement la rivière Bzyb, en Géorgie), l’Ibérie, les monts Moschici (Aujourd’hui les montagnes du Petit Caucase) et l’Arménie. Il correspondait approximativement à la Géorgie d’aujourd’hui. Il contribua d’ailleurs au développement de l’État Géorgien médiéval, à la suite à son unification avec le royaume d’Ibérie (ou Karthlie ou Karthli). Il faut noter que la frontière Sud varie selon les auteurs classiques. Strabon (Géographe, historien et philosophe Grec, 64 av.J.C-23 ap.J.C), fait commencer la région à Trébizonde (ou Trabzon), tandis que Ptolémée (ou Claudius Ptolemaeus, astronome et astrologue Grec, v.90-v.168), d’un autre côté, fait s’étendre le Pont jusqu’à la rivière Phase (actuelle Rioni). On sait aujourd’hui que Pitsunda était la dernière cité de Colchide située au Nord du pays. Le terme “Colchique” est aussi utilisé pour désigner l’ensemble des anciennes tribus qui vivaient sur la côte orientale de la mer Noire.
 

 
La légende de Sainte Nino

 
  Elle aurait vécu en Colchide au IVe siècle et y aurait propagé la foi Chrétienne. La légende veut qu’elle soit venue au chevet de l’épouse de Mirian III, la Reine Nana, qui était mourante et qu’elle l’ait guérie. La Reine lui proposa en récompense de l’or et de nombreux présents, Nino refusa mais demanda en échange la conversion de la Reine. Elle l’obtint, puis le Roi fit de même, ainsi que tout le royaume.

 

   Vers 330 av.J.C, le royaume fut libéré des Perses, par Alexandre le Grand (336-323) et avec la naissance de la dynastie des Pharnavazides (Qui dura jusqu’en 93 av.J.C), il devint le royaume de Karthlie (ou Karthli, en Géorgien : იბერია) ou d’Ibérie (En Grecs : ‘Iβηρία, en Latin : Iberia) selon les Grecs. L’Ibérie fut ensuite la possession d’une dynastie Arsacides (93 à 32 av.J.C), puis fut dirigée de nouveau par les Pharnavazides, jusqu’à la création du premier royaume de Géorgie en 265 ap.J.C. En 65 av.J.C, le royaume fut conquis par Pompée (106-48). Le Christianisme y apparut en 311 ap.J.C, par Sainte Nino (ou Ninon ou Nina) l’Illuminatrice (Esclave martyre). En 337, suite à la conversion du Roi Mirian III (284-361) et de son épouse Nana, il devint la religion officielle du royaume. La Colchide était considérée par les Grecs comme un pays d’une richesse fabuleuse. Les habitants de Colchide vivaient de l’extraction et du traitement de minerais d’or, de bronze, de fer et de cuivre. Ils étaient maîtres dans la fabrication d’objets en bronze. On a retrouvé en Géorgie occidentale, à Mekvena, des boucles de ceintures en bronze et des haches de bronze du début du Xe siècle av.J.C, ornées de têtes de loups.
  


 

Vestiges d’une maison de bain
dans la forteresse d’Apsaros (Gonio)

Les principales cités

 
   Plusieurs des cités de Colchide / Ibérie furent florissantes. Les principales furent :
 
• Apsaros (ou Apsaruntos ou Apsaras, en Géorgien : გონიოს ციხე), aujourd’hui Gonio. Ce fut une fortification Romaine en Adjarie, sur la mer Noire, à 15 km au Sud de Batoumi. La ville était aussi connue pour son théâtre et son hippodrome.
 
• Archéopolis (En Grec : Αρχαιόπολις), aujourd’hui Nokalakevi (En Géorgien : ნოქალაქევი), qui signifie littéralement “ville ancienne“) et Tsikhegoji (“forteresse de Kuji“), située dans le Senaki.
 
• Batys qui était un port important du Pont-Euxin (Mer Noire) au Sud de Phasis.
 
Dioscurias (ou Dioscuríade ou Dioskurios ou Dioscuris ou Dioscuries, en Grec : Διοσκουριάς), aujourd’hui Soukhoumi (En Géorgien : სოხუმი ou აყუ Aqu, en Russe : Сухум ou Сухуми  Soukhoum ou Soukhoumi, en Abkhaze Caucasien : Аkәа Aqwa) appelée Sébastopolis par les Romains. Située sur les rives du Pont-Euxin (Mer Noire). Ce fut une cité située au pied du mont Caucase. Elle fut la capitale de l’Abkhazie, une région de la côte Est de la Mer. Les premières traces de peuplement remontent à la fin du IIe millénaire et début du Ier.
 
• Koutaïssi (En Géorgien : ქუთაისი ou Aea ou Aia ou Kutatisi) est une ville de la province de l’Ouest d’Iméréthie, en Géorgie. Les preuves archéologiques font remonter sa fondation à il y a plus de 3.500 ans, durant la même période que le début du développement de la civilisation Colche. Les auteurs Grecs de l’Antiquité citent la ville comme la capitale d’un pays riche.
 
• Mtskheta (En Géorgien : მცხეთა) est l’une des plus vieilles villes de Géorgie. Située dans la province de Karthlie, dans l’Est du pays, sur le fleuve Kura, près de Tbilissi. Elle fut la capitale du royaume d’Ibérie du IIIe siècle av.J.C. au Ve siècle ap.J.C. Ce fut à Mtskheta que les Géorgiens commencèrent à se convertir au Christianisme.
 
Phasis, (En Grec : Phasis ou Φάσις en Géorgien : ფაზისი) aujourd’hui Poti. Ce fut une cité située sur la côte orientale de la mer Noire, à l’embouchure de la rivière Phase (aujourd’hui Rioni), près de la moderne ville portuaire de Poti en Géorgie.
 
• Pityus, aujourd’hui Pitsounda (ou Pitsunda, en Géorgien : ბიჭვინთა Bitchvinta, en Russe : Пицунда Pitsounda) est une ville d’Abkhazie au bord de la mer Noire, à 56 km au Nord-ouest de Soukhoumi. Elle fut fondée au Ve siècle av.J.C.
 


 

Boucles en or trouvées à Vani –
Georgian National Museum

• Sarapana (En Géorgien : შორაპანი), aujourd’hui Shorapani (ou Chorapan) dans le district de Zestafoni. Elle fut fondée au IIIe siècle av.J.C.
 
• Surium, aujourd’hui Vani (En Géorgien : ვანი), dans Iméréthie, région de l’Ouest de la Géorgie, à la rivière Sulori (un affluent de la rivière Rioni). La première phase de sa construction est datée du VIIIe au VIIe siècle av.J.C.
 
• Tskhinvali (ou Ts’khinvali) est dérivée de Krtskhinvali (En Géorgien : ქრცხინვალი), qui signifie littéralement “la terre des charmes“. La zone autour de l’actuelle Tskhinvali fut peuplée dès l’Âge du Bronze. Les artefacts découverts de cette époque sont uniques en ce qu’ils reflètent les influences à la fois ibérique (Est de la Géorgie) et de Colchide (Géorgie occidentale) avec des éléments de culture Sarmate possibles.

 

L’histoire…..
 

   D’après les spécialistes, probablement l’une des plus anciennes tribus de Géorgie, les Colches, était établie dans la région depuis l’Âge du bronze. Selon la mythologie Grecque, la Colchide fut le royaume d’Aétès et de la magicienne Médée ou encore le pays des Amazones. C’est là que naquirent les légendes de : Jason et des Argonautes, qui y allèrent chercher la Toison d’or. Plus historiquement, vers 1115, le Roi d’Assyrie, Téglath-Phalasar I (1116-1077) lança sa première campagne sur les rives Est de la mer Noire et entra en contact avec le royaume de Kolkha (ou Colchide). C’est d’ailleurs dans les annales cunéiformes Assyriennes que l’on trouve la première mention "historique" de ce royaume, ainsi que d’autres tribus du Sud du Caucase, installées à l’embouchure du Phase (ou Rioni aujourd’hui) et dans les provinces d’Adjarie, de Gourie et de Mingrélie. Au début du Ier millénaire av.J.C, les tribus Hourrites de la région du Lac de Van se regroupèrent en une nouvelle entité politique pour lutter contre les Assyriens, créant ainsi le royaume d’Ourartou, qui comprit la totalité du plateau Arménien, depuis le Kurdistan jusqu’au versant méridional des Alpes Pontiques.
 
   Plus tard, les annales d’un de ses Rois, Sarduri II (766-733), gravées dans la falaise de l’acropole de Van, nous racontent comment ce souverain mena deux campagnes (750-748 et 744-741), contre le pays de Kolkha (ou Kulha ou Qulha, la Colchide). Lors de la première, il battit et fit prisonnier le Roi de Khouchalkhi, Khakhani et lors de la seconde, il prit, pilla et incendia la ville d’Idalmoucha, dont il déporta la population. Pour commémorer ses victoires et affirmer sa supériorité, Sarduri II fit ériger des stèles dans les principales cités de Colchide.
 
   En 730, les Cimmériens descendants le long la mer Noire depuis la mer d’Azov, dévastèrent la Colchide avant de réserver le même sort aux royaumes d’Asie Mineure. Puis, peu de temps après, les Scythes arrivèrent à travers la chaîne du Grand Caucase, par le col de Darial (En Ossétie aujourd’hui) et dévastèrent la région jusqu’au Sud de la Transcaucasie. En 590, ils s’allièrent au Roi des Mèdes, Cyaxare (633-585) et détruisirent l’Ourartou, où le Roi Rousa III (605-590) vit sa capitale, Rushahinli détruite. En 535, les Mèdes furent à leur tour battus par le Roi Perse, Cyrus II le Grand (559-529) qui récupéra ainsi toute la région et fit de la Géorgie occidentale (La Colchide) ses XVIIIe et XIXe satrapies. À cette période, les Grecs installèrent des colonies sur les rives de la mer Noire de la Colchide dont : Bathys (Batoumi ou Batumi), Koutaïssi (ou Aea ou Aia ou Kutatisi), Phasis (aujourd’hui Poti) etc.. L’économie de ces comptoirs commerciaux fut très florissante et dès 500 une monnaie d’argent y fut frappée.


 

Haches de bronze trouvées à Vani

 
   Vers 330 av.J.C, la Colchide fut libérée des Perses, par le Roi Macédonien, Alexandre le Grand (336-323). Après sa mort et le partage de son Empire, en 300 / 299, un nouveau royaume, la Karthlie ou Ibérie selon les Grecs, avec à sa tête le Roi Pharnavaz I (ou Pharnabaze ou Parnavaz ou Parnawas ou P’arnawaz ou Parnaos ou Farnavaz, en Géorgien : ფარნავაზი, 302 à 237 ou 299 à 234 ou 284 à 219) se forma à environ cent cinquante kilomètres des côtes. Avec lui naquit la dynastie des Pharnavazides. Pharnavaz I serait né selon certains spécialistes en 325 ?. Les descriptions de son règne sont un mélange de faits réels et de légendes. Il serait un neveu de Samara (335 à 322), un chef/Roi (ou Mamasakhlisi) de la tribu de Mtskheta (Cité sur le fleuve Kura, près de Tbilissi), descendant de Kartlos, le père éponyme de Karthlie/Ibérie.
 
   Azon (ou Azo ou Azoy, en Géorgien : აზონი, 322 à 302), un officier d’Alexandre le Grand, tua Samara, massacra sa famille et se proclama Roi. Mais, la mère de Pharnavaz et ses trois enfants (Pharnavaz et ses deux sœurs) réussirent à échapper au massacre et à se cacher dans les montagnes du Caucase. C’est là-bas qu’il grandit. Devenu adulte, grâce à un trésor trouvé dans une forêt, il va lever une armée contre l’usurpateur. Il découvrit ce trésor alors qu’il chassait le cerf, une brebis fut touchée par une de ses flèches. La brebis se réfugia alors dans une grotte. Mais Pharnavaz, qui voulait rapporter de la nourriture à sa famille, poursuivit sa proie dans la caverne. Dans celle-ci, il faisait tellement sombre qu’il dut allumer un feu, et dès qu’il y vit plus clair, le jeune Prince découvrit la brebis avec la flèche plantée dans le cœur et allongée sur un énorme tas de pièces en or et de pierres précieuses. Azon mourut sur le champ de bataille et Pharnavaz I fut couronné Roi d’Ibérie qui ne faisait désormais plus qu’un avec la Colchide.
 
   Les spécialistes rejettent l’idée qu’Alexandre le Grand ait envahi la région, ils penchent plutôt pour que ce soit un de ses Diadoques d’Asie Mineure qui amena une armée jusqu’en Karthlie/Ibérie. La légende de la prise de pouvoir de Pharnavaz I pourrait également refléter une lutte pour le titre de chef tribal. On ne sait pas grand-chose de son règne, si ce n’est par sa longue correspondance avec le Roi Séleucide, Antiochos I Sôter (280-261). Il y est dit que vers le début de son règne, Pharnavaz I aurait été chez le souverain qui lui aurait offert le titre de Roi de Karthlie, mais à condition que Pharnavaz I devienne vassal de la Syrie. Il devint ainsi “Fils de Antiochos I de Syrie et d’Asie". Le royaume de Karthlie restera vassal de la Syrie jusqu’en 190 av.J.C..
 
    Selon Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C), la capitale fut déplacée de Koutaïssi à Mtskheta. Pharnavaz I établit des relations amicales avec les tribus montagneuses Caucasiennes du Nord (Les Dzurdzuks) et épousa une de leur Princesse. De la même façon sa sœur épousa un chef Sarmates. Il divisa son royaume en huit régions administratives (Saeristawo) régies par un dirigeant local et une principauté Saspaspeto (ou Sespaspeta) dirigée par un membre de la famille royale. Il créa un nouveau culte officiel, celui du Dieu Armazi (ou Armaz, Dieu suprême du panthéon Géorgien) à qui il fit ériger un colosse dans la citadelle d’Armaztsikhe et il embellit de nombreuses cités. La tradition lui attribue l’invention d’un alphabet dit : mxedruli. Bien que les inscriptions Géorgiennes antiques connues, les plus anciennes, remontent au Ve siècle av.J.C. Selon les annales Géorgiennes, Pharnavaz I mourut à l’âge de 92 ans et son fils Saurmag I lui succéda.
 
   Saurmag I (ou Sauromaces ou Sayurmak ou Saourmag, en Géorgien : საურმაგი, 237 à 162 ou 234 à 159) prit le pouvoir à la mort de son père, Pharnavaz I, mais les dates de son règne, aujourd’hui sont très discutées. Elles semblent peu plausibles, car la durée de règne paraît longue pour l’époque. Selon les annales Géorgiennes, les nobles du royaume s’unirent pour tuer le Roi, Saurmag I prit la fuite et trouva refuge auprès des Dzurdzuks, la patrie de sa mère, dans les montagnes du Caucase. Aidé par ceux-ci, il écrasa la révolte et permit à une partie de ces montagnards de s’installer dans les régions frontalières de l’Ibérie. Comme son père, il modifia le panthéon en ajoutant deux nouvelles Déesses, Ainina et Danina. Il mourut sans laisser de descendance, Mirian I son fils adoptif et gendre lui succéda. Mirian I (ou Mirvan ou Mihran ou Meribanes, en Géorgien : მირიანი, 162 à 112 ou 159 à 109), selon des comptes médiévaux Géorgiens, se disait descendre des Perses Achéménides. Il est surtout connu pour sa victoire sur les Dzurdzuks, qui avaient profité de la mort de son beau-père pour envahir les provinces de Kakheti et de Bazaleti (Extrême Est du royaume) et que Mirian I refoula dans leurs terres. Après cette victoire, il fit ériger des fortifications au passage du col de Daryal (ou Dariel), fixant ainsi les frontières du Nord de son royaume. On ne connait pas le nom de son épouse mais il eut deux enfants : Pharnadjom I, qui lui succéda et une fille, qui épousa le futur Roi Artaxias I.

Statuette de la Déesse Niké
trouvée à Vani

 
   Pharnadjom (ou Farnadjom ou Parnajom ou Parnadjom ou P’aranjum ou P’arnajom ou P’arnajob, en Géorgien : ფარნაჯომი, 112 à 93 ou 109 à 90) succéda à son père Mirian I. Il fonda la ville de Nekresi (ou Nerkres) et fit ériger une idole d’un Dieu païen de la fécondité, Zaden (ou Aden) dans la capitale, ce qui provoqua la colère des Ibériens. Ceux-ci demandèrent alors au Roi d’Arménie de leur donner son fils comme Roi, accusant le leur de trahison envers les croyances. Le Roi d’Arménie envoya les émissaires, mais Pharnadjom qui fut avisé de ce complot. Il leva une armée et attaqua l’Arménie. En 93, dans la région de Tashir, il fut tué par son beau-frère le Prince Arménien, Artaxias I, qui lui succéda sur le trône. Pharnadjom fut le dernier Roi de la dynastie de Pharnavazide. Un de ses fils, Mirian II, âgé d’un an trouva refuge à la cour des Parthes et récupérera le trône de son père en 32 av.J.C.
 
   Artaxias I (ou Arsaces ou Aeshak ou Arshak ou Arschak, en Géorgien : არშაკი, 93 à 81 ou 90 à 78) en succédant à Pharnadjom fonda la dynastie Arsacide d’Ibérie, indépendante des dynasties Arsacides Parthes ou Arménienne. Son origine est incertaine, la tradition le donne comme le fils du Roi d’Arménie, Arsace (150-114), mais selon Cyrille Toumanoff, d’après les interprétations modernes de la Chronique Géorgienne, son père serait le Roi d’Arménie Artavazde I (160-149 ou 160-123) qui aurait interféré dans la péninsule Ibérique à la demande de la noblesse locale et installé son fils, Artaxias sur le trône d’Ibérie, inaugurant ainsi la dynastie Ibérique Artaxiade. Pendant son règne il céda à l’Arménie certaines des provinces occidentales de l’ancienne Colchide et, selon Marie-Félicité Brosset, il fortifia la ville de Tsounda en Djavakhétie (Aujourd’hui Samtskhé-Djavakhétie).
 
   Artocès (ou Artaces ou Artoce ou Artog ou Artag ou Aderk, en Géorgien : არტაგ, 81 à 66 ou 81 à 65 ou 81 à 63 ou 78 à 63) succéda à son père Artaxias I. En 66 av.J.C, le Romain Pompée (106-48), gagna la guerre contre le Roi du Pont, Mithridate VI (120-63) qui s’était emparé de la Colchide et s’était aussi proclamé Roi d’Arménie. Soucieux de la progression des Romains, Artocès prétendit signer un pacte d’alliance avec eux, mais en secret il leva une armée pour les attaquer dans le Caucase. Pompée fut informé du stratagème et au printemps 65 av.J.C, il prit les forteresses Ibériennes d’Harmozica (ou Armazi, à 2 km au Nord-ouest de Mtskheta) et de Seusamora (ou Tsumar ou Tsitsamuri, petit village en dehors de Mtskheta). Artocès fut surpris par l’ennemi et s’enfuit en brûlant le pont au-dessus du fleuve Kura pour freiner les Romains. Pompée poursuivit Artocès par un autre passage du fleuve espérant le soumettre définitivement.
 
   Mais Artocès se retira encore plus loin dans l’arrière pays et stoppa sur la rivière Pélorus (ou Pélore). Les archers Ibériens résistèrent pendant un moment aux légions Romaines, mais quand Artocès vit les Romains franchir le Pélorus, il se rendit et envoya ses enfants comme otages. 9.000 Géorgiens moururent dans cette bataille, où les femmes combattirent aux côtés des hommes et 10.000 furent faits prisonniers. Pompée vainqueur, installa sur le trône un nommé Aristarque. Les Romains confièrent ensuite le pays à Polémon I (37-8 Av.J.C), Roi du Pont Polémoniaque, puis à sa veuve, Pythodoris de Trallès (ou Pythadoris, 8 av.J.C-38 ap.J.C). Le fils d’Artocès, Bartom I lui succéda en 63, sous le nom de Pharnavaz II.
 
   Pharnavaz II (ou Pharnabazius chez les Romains ou Pharnabaze ou Parnavaz ou Parnawas ou P’arnawaz ou Parnaos ou Farnavaz, en Géorgien : ფარნავაზი, 64 à 32 ou 63 à 33/32 ou 63 à 30) est généralement identifié avec le Bartom (ou Bratman) des Chroniques Géorgiennes Médiévales. Il régna sur un royaume assujetti à la puissance Romaine, mais il va sans cesse se rebeller pour se libérer de cette domination. Après la mort de Jules César en Mars 44, il se rangea du côté de Marc Antoine (83-30 av.J.C) avant de se rebeller contre lui. En 36 av.J.C, le légat Romain Publius Canidius Crassus, lieutenant de Marc Antoine, mena une armée en Ibérie et Pharnavaz II fut contraint de signer une alliance. En 33/32, il fut tué dans une bataille par le Prince Mirian II de la dynastie Pharnavazide qui avait été expulsé du pays 60 ans auparavant. Selon certains spécialistes il aurait épousé une fille du Roi d’Arménie, Tigrane II (95-54), Cyrille Toumanoff, nous dit que ce fut une noble Parthe. Pharnavaz II n’eut aucun fils, seulement une fille qu’il maria à un Prince de sorte qu’il y est un héritier pour son royaume. Mais cet héritier potentiel au nom de Kartam (ou Qartam ou  K’art’am ou Kartham d’Egrissi) fut massacré dans la même bataille que son beau-père. La fille de Pharnavaz II, enceinte, s’enfuit alors en Arménie ou elle eut un fils du nom d’Aderc (ou Adreki).


 

Gobelet en or trouvé à Vani –
Musée national de Géorgie

 
   Mirian II (ou Mirvan ou Mihran ou Meribanes, (En Géorgien : მირიან II), 33 à 23 ou 32 à 23 ou 30 à 20 av.J.C) avait seulement un an, lorsque son père, le Roi Pharnadjom (112-93), avait été détrôné et assassiné. Après avoir passé 60 ans à la cour des Parthes, lorsque Pharnavaz II fut battu par les Romains, il revendiqua le trône de son père comme héritier légitime. Repoussé par une partie des nobles, il envahit le pays avec une armée Parthe et redonna le pouvoir à la dynastie Pharnavazide. Pharnavaz II fut tué avec Kartham (ou Qartam ou  K’art’am ou Kartham d’Egrissi), son gendre et fils adoptif. Mirian II épousa la veuve de Pharnavaz II et eut un fils Artaxias II (ou Arsaces ou Aeshak ou Arshak ou Arschak, en Géorgien : არშაკ, 23 à 1 ou 20 à 1 ap.J.C) qui lui succéda. Artaxias II est considéré par les Chroniques Géorgiennes comme un souverain rénovateur d’un pays ayant récemment acquis son indépendance vis-à-vis de Rome. Elles lui attribuent un embellissement de la ville de Nencar (ou Necressi), en Kakheti et la fortification d’Ouplistsikhe. Le règne d’Artaxias II est toutefois bouleversé par une guerre entre le Roi et l’héritier de la dynastie des Artaxiades d’Ibérie.
 
   Comme le raconte Cyril Toumanoff, en 1 ap.J.C, le Prince Aderk (ou Aderki ou Aderki ou Pharasman I ou Parsman ou Pharasmane, 2 av.J.C à 55 ap.J.C ou 1 ap.J.C. à 58 ap.J.C), fils de Kartam d’Egrissi, le gendre, fils adoptif et héritier présomptif du Pharnavaz II, décida de récupérer le trône de son père. Il avait été élevé en Arménie et s’était illustré dans la guerre entre l’Arménie et la Syrie. À la tête des troupes Arméniennes, il attaqua Artaxias II dans le pays de Treghk (ou T’reghk). Celui-ci choisit de se défendre et réunit toutes les troupes du royaume, auxquelles il ajouta des renforts Parthes. Selon Marie-Félicité Brosset, les deux Généraux des armées décidèrent de s’affronter dans un combat singulier sans voir pourtant de vainqueur. Mais le lendemain, Artaxias II fut battu et tué dans un combat à l’arc. Aderk se proclama alors Roi d’Ibérie, vassal du royaume d’Arménie et de Rome. Léonti Mroveli rapporte également comment le nouveau monarque parvint à se faire accepter auprès de l’armée Géorgienne grâce à ses ancêtres.
 
   Dans le même temps, son frère Mithridate (ou Mithridate l’Ibère, en Géorgien : მითრიდატე, 35-37 et 42-51) fut nommé Roi d’Arménie par l’Empereur Romain Tibère (14-37). Mais en 35, il fut détrôné par Orodès I (35 et 37-42), un fils du Roi des Parthes, Artaban III. Mithridate appela à l’aide son frère qui lui envoya une grande armée de mercenaires Sarmates. Comme nous le précise Tacite (historien et philosophe Romain, 56/57-v.120), la même année Orodès I et les Parthes furent mis en fuite, vaincu dans une bataille rangée (Annales VI 32-35). Mithridate resta maître du royaume d’Arménie, jusqu’en 37 où l’Empereur Romain Caligula (37-41), sans raison, le déclara déchu et l’emprisonna. Le Parthe, Artaban III ne manqua pas de profiter de cette erreur Romaine pour réoccuper l’Arménie. Orodès I reprit alors le pouvoir jusqu’en 42, date où le nouvel Empereur Romain Claude (41-54) renvoya Mithridate en Arménie. Ce dernier, fort de la protection Romaine et des contingents de son frère, Aderk, reconquit le pays. Pour assurer le protectorat, une garnison Romaine s’installa à Gorneae (ou Gornae, probablement Garni, près d’Erevan). Orodès I s’enfuit alors définitivement auprès de son frère Vardanès I (40-47), le nouveau Roi des Parthes. Par la suite, les relations entre Mithridate et Aderk se détériorèrent et le Roi Ibérique incita son fils, Rhadamiste (ou Rhadameste ou Radamisto ou Rhadamistus ou Rhadamistos ou Ghadam, 51-53 et 54), à envahir l’Arménie et à renverser Mithridate.
 
   En 51, Rhadamiste qui était également l’époux de Zénobie, la fille de Mithridate (Donc sa cousine), suivit les conseils de son père et attaqua son beau-père, le captura et le fit mettre à mort (étouffé). Puis Rhadamiste usurpa la couronne d’Arménie avec la bénédiction des Romains. Cependant, il ne régna pas longtemps, le Roi Parthe, Vologèse I (51-77/78) envahit à son tour l’Arménie. Il prit Artaxata, en 53 et il fit proclamer Roi son frère Tiridate I. Cette action viola une nouvelle fois le traité conclu entre l’Empereur Romain Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) et le Roi Parthe, Phraatès IV (38-2 av.J.C), qui attribuait aux Romains le droit de désigner et de couronner les Rois d’Arménie. Vologèse I considérait pour sa part que le trône d’Arménie était jadis la propriété de ses ancêtres et qu’il était maintenant occupé par un usurpateur. Toutefois une épidémie hivernale (on trouve aussi la peste) et une insurrection menée par son fils Vardanès II (55-58) l’obligèrent à retirer ses troupes d’Arménie, permettant à Rhadamiste de revenir et de punir avec une extrême dureté les nobles locaux en tant que traîtres. Ces derniers se révoltèrent et le remplacèrent par l’Arsacide Tiridate I au début de l’année 54. Rhadamiste fuit alors l’Arménie avec son épouse Zénobie et se réfugia dans les États de son père, mais celui-ci, sous prétexte d’un complot que Rhadamiste aurait fomenté contre lui, mais également afin de s’attirer les faveurs des Romains, fin 54, le fit assassiner.
 
   De manière inconciliable, selon les Chroniques Géorgiennes, issues de Léonti Mroveli, peu avant sa mort, Aderk aurait partagé son royaume entre deux de ses fils: Kartam (ou Qartam ou K’art’am ou K’art’aman ou Kardzam, 55 à 72), Roi d’Armaz et Bartom II (ou Bartos ou Bratman, 55 à 72), Roi de Mtskheta, le plus grand territoire, l’ancienne Karthlie, inaugurant le début d’une dyarchie (Forme de gouvernement où deux dirigeants règnent en position égale sur une société) en Ibérie qui dura cinq générations. Ces derniers auraient, toujours d’après Léonti Mroveli, eut les successeurs suivants :
– Kaos (ou Kayos), Roi de Mtskheta et Pharasman I, fils de Kartam, Roi d’Armaz, régnèrent ensemble de 72 à 87. Sous leurs règnes, le Roi d’Arménie Erovant II (73-88) aurait annexé à son royaume des territoires de l’Ibérie, dont la ville de Tsonda ;
– Armazel (ou Azmayer), Roi de Mtskheta et Azark (ou Azarc ou Azork ou Azuk), Roi d’Armaz, régnèrent ensemble de 87 à 103. Avec l’aide du Roi des Ossètes (Désignation Géorgienne pour les Alains) ils auraient attaqués l’Arménie, mais ils furent battus et le Roi des Ossètes fut capturé ainsi qu’un énorme butin ;
– Derok, Roi de Mtskheta et Amazap I (ou Amazasp ou Amazaspus), Roi d’Armaz, régnèrent ensemble de 103 à 113 ;
– Mihrdat I (ou Mirdat), Roi de Mtskheta et Pharasman II Kouel (ou Qveli "Le Brave"), Roi d’Armaz, régnèrent ensemble de 113 à 129. Mihrdat I aurait épousé une femme Iranienne de la lignée royale ce qui provoqua la guerre entre les deux souverains, Mihrdat I étant soutenue par une armée Iranienne. Pharzman II et les Ibériens furent vainqueurs et Mihrdat I s’enfuit en Iran.
Cependant, beaucoup de spécialistes, comme Stephen H.Rapp et Cyrille Toumanoff, doutent de l’existence de cette dyarchie, car les sources étrangères contemporaines ne font uniquement référence qu’à un monarque unique. De plus, outre l’incohérence des dates proposées et le fait que les souverains montent sur le trône et meurent simultanément, ce système est pour le moins très improbable, même si des noms de souverains connus dans des sources étrangères contemporaines se retrouvent.
 
   À une date inconnue, Aderk épousa une Princesse Arménienne, de la dynastie Artaxiade, dont nous ne connaissons pas le nom. Elle fut la fille du Rois Arménie, Tigrane IV (6 av.J.C-1 ap.J.C) et de sa demi-sœur et épouse Erato. Elle lui donna quatre enfants :
Trois fils : Rhadamiste donc ; Mihrdat I (ou Mirdat ou Mithridate) qui lui succéda et Amazap (ou Amazasp ou Amazaspus), mort en 114 à Nisibe en accompagnant l’Empereur Trajan (98-117) dans une campagne contre les Parthes. Il est connu à partir d’une inscription Grecque trouvée à Rome.
Une fille, qui épousa de son oncle Mithridate d’Arménie et qui fut tuée avec lui et leurs enfants, par son frère Rhadamiste.


 

Représentation iconographique
de Pharasman II –

Image avant retouches : wikipedia.org

 
   Aujourd’hui, on considère donc qu’à la mort d’Aderk son fils Mihrdat I (ou Mirdat ou Mithridate, en Géorgien : მირდატ I, 58 à 106) monta sur le trône. Deux inscriptions retrouvées à Harmozica (ou Armazi, à 2 km au Nord-ouest de Mtskheta), une bilingue en Araméen et en Grec, identifient Mihrdat I comme le fils d’Aderk. L’inscription en Grec dit qu’il est “l’ami des Césars“. Elle signale également que l’Empereur Romain Vespasien (69-79) consolida les fortifications d’Harmozica pour le Roi en 75. Mihrdat I est ignoré par les Chroniques Médiévales Géorgiennes qui à la place, signalent le règne commun de Kartam (ou Qartam ou K’art’am ou K’art’aman ou Kardzam, 55-72) et Bartom II (ou Bartos ou Bratman) à l’époque où la destruction de Jérusalem par Vespasien en 70 provoqua une vague importante de réfugiés Juifs en Ibérie, puis de Kaos (ou Kayos, 72-87) et Pharasman I (72-87), puis d’Armazel (ou Azmayer, 87-103) et Azark (ou Azarc ou Azork ou Azuk, 87-103). L’identification de ce monarque et sa place dans la dynastie royale Ibérique reste donc encore incertaine. On ne connait pas le nom de son épouse mais son fils lui succéda.
 
   Amazap I (ou Amazasp ou Amzasp ou Amazaspus ou Amazaspo, en Géorgien : ამაზასპი, 106 à 116) arriva sur le trône. On ne sait rien de son règne. Les Chroniques Médiévales Géorgiennes, à sa place, signalent le règne commun de Derok (103-113) et d’un autre Amazap I (ou Amazasp ou Amazaspus, 103-113). Comme pour son père, son identification et sa place dans la dynastie royale Ibérique reste donc encore incertaine. On ne connait pas le nom de son épouse mais son fils Pharasman II le Vaillant (ou Parsman ou Pharasmane, ou P’arsman, en Géorgien : ფარსმანი, 116 à 132 ou 116 à 140) lui succéda. Les Chroniques Médiévales Géorgiennes, à sa place, signalent le règne commun de Mihrdat I (ou Mirdat, 113-129) et Pharasman II Kouel (ou Qveli "Le Brave", 113-129). Les spécialistes pensent que lors de son règne, les relations entre Pharasman II et Rome se dégradèrent. L’Ibère aurait même refusé en 129 de venir rendre hommage à l’Empereur Hadrien (117-138) et aurait incité les Alains à attaquer les provinces Romaines voisines en leur donnant un libre passage à travers son royaume. Finalement, les sources anciennes font état d’une visite honorifique de Pharasman II au successeur d’Hadrien, Antonin le Pieux (138-161). Selon Dion Cassius (ou Cassius Dio Cocceianus, historien Romain, v.155-v.235), il vint à Rome en tant qu’invité d’Antonin, avec sa femme, son fils et sa suite et l’Empereur aurait augmenté les territoires de son royaume, mais les dates de règne de ces deux souverains ne correspondent pas ?. Cyrille Toumanoff, propose donc ces faits pour Pharasman III. Pour William E.D.Allen il s’agit bien du II puisqu’il le fait régner jusqu’en 140. Il aurait épousé Ghadana, fille du Roi d’Arménie. Elle lui donna un fils qui lui succéda.
 
   Rhadamiste I (ou Hradamiste ou Radamisto ou Radamist ou Adam ou Ghadam, en Géorgien : ღადამი, 129 à 132 ou 132 à 135). Les Chroniques Médiévales Géorgiennes (Il n’est d’ailleurs attesté nulle part ailleurs), nous informent que le fils d’Adam (comme elles le nomment), Pharasman-Kouel, n’était âgé que d’un an lorsque son père mourut. Jusqu’à ce que celui-ci fût en âge de régner, sa mère nommée Ghadana assura la régence. Comme vu plus haut cette proposition n’est pas retenue par les spécialistes aujourd’hui. Marie-Félicité Brosset et Cyrille Toumanoff identifient ce fils anonyme du Roi Adam né vers 131/134 au futur Pharasman III d’Ibérie. En 135, Pharasman III (ou Parsman ou Pharasmane, ou P’arsman, en Géorgien : ფარსმან III, 135 à 185 ou 138 à 161) arriva au pouvoir. Il est plus probable que ce fut lui (plutôt que Pharasman II) qui signa allégeance à l’Empereur Romain Hadrien (117-138) et qui fut reçu à Rome. Il faut signaler qu’il n’y a pas d’accord au sein de la communauté historiographique Géorgienne sur le fait que Pharasman III ait été Roi d’Ibérie durant le IIe siècle. En effet, ce monarque est mentionné pour la première fois par l’Évêque Léonti Mroveli au XIe siècle dans ses Chroniques Géorgiennes. Celui-ci le fait fils du Roi Adam (ou Rhadamiste I). Vakhoucht Bagration, Marie-Félicité Brosset et Cyrille Toumanoff s’accordent avec lui à ce sujet. Aucune épouse de Pharasman III n’est connue. Toutefois, d’après les Chroniques Géorgiennes, il aurait eu deux enfants : Amazap II qui lui succéda et une fille, épouse d’un Roi Arsacide d’Arménie régnant en 186, identifié comme Vologèse II (180-191) par Cyrille Toumanoff.
 
   Amazap II (ou Amazasp ou Amzasp ou Amazaspus ou Amazaspo, en Géorgien : ამაზასპ II, 182 à 185 ou 185 à 189 ou 186 à 189). Les Chroniques Médiévales Géorgiennes décrivent en détail la victoire d’Amazap II sur l’invasion des Alains (Nommés Ossètes par les Chroniques) qui s’étaient emparés de la région de Dvaleti, avaient franchi les montagnes du Grand Caucase pour s’établir dans la vallée du Liakhvi (Rivière située dans la région centrale de la Géorgie), puis de son incursion dans leurs terres grâce à de nouveaux renforts de cavalerie. Amazap II parvint à vaincre définitivement l’armée des Alains en tuant leur Roi. Les envahisseurs se réfugièrent au-delà du Grand Caucase, mais Amazap II les poursuivit pendant un an avant de les vaincre et d’annexer leurs territoires. À la suite de ses victoires, Amazap II devint odieux et se comporta en tyran, en faisant tuer plusieurs nobles hostiles à sa politique. Il annula l’alliance que ses prédécesseurs avaient conclue avec l’Arménie et l’Empire Romain et il se tourna vers les Parthes, cette action lui mit à dos la haute noblesse du pays. Les Gouverneurs des provinces se révoltèrent et s’allièrent au Roi d’Arménie, Vologèse II (180-191) et aux Alains.
 
   Une importante invasion de l’Ibérie au Sud se déroula alors par des troupes Arméniennes, renforcées par des auxiliaires Romains, et au Nord par les Alains unit avec les Mingréliens. Amazap fit appel au Roi Parthe, Vologèse IV (147-191) qui lui envoya des troupes en renfort. Les armées se rencontrèrent dans la vallée du Pinezaouri, à Goutis-Khevi. La tradition dit que le Roi d’Ibérie combattit avec beaucoup de courage, mais son armée fut finalement vaincue et il fut tué. Marie-Félicité Brosset place cet évènement en 186. Cyrille Toumanoff, quant à lui, donne l’année 189 et William E.D.Allen parle de la fin de son règne, en 182. Après cette défaite, le Roi d’Arménie plaça, à la demande des nobles Ibères, son propre fils, qui était aussi le fils de la sœur d’Amazap II, Rev I, sur le trône. En 1996, une inscription Grecque incomplète avec la mention “Amazaspos, grand Roi des Ibères” a été découverte à Mtskheta. Selon la reconstruction du texte endommagé de Tinatin Kaukhchishvili, Amazap II semble avoir été marié à la fille du Roi d’Arménie.
 

Suite…….

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Colchide, l’Ibérie et la Géorgie voir les ouvrages de :
 
William E.D.Allen :
A History of the Georgian people, Routledge & Kegan Paul Ltd., Londres, 1932, 1971 – Barnes & Noble, New York, 1971.
Nodar Assatiani et Alexandre Bendianachvili :
Histoire de la Géorgie, éditions l’Harmatan, Paris, Montréal, 1997-1998.
David Braund :
Georgia in antiquity, a history of Colchis and Transcaucasian Iberia 550 BC-AD 562, Clarendon Press, Oxford, 1994.
Marie-Félicité Brosset et Prince Vakhushta :
Histoire de la Géorgie : Depuis l’antiquité jusqu’au XIXe siècle, Imprimerie de l’Académie Impériale des Sciences, Saint-Pétersbourg, Janvier 1849 et 1858.
Heinz Fähnrich :
Geschichte Georgiens von den Anfängen bis zur Mongolenherrschaft, Shaker, Aachen, 1993.
Pavle Ingorokva :
The old Georgian chronicle “Moktsevai Kartlisai” and the List of the Kings of Iberia (a monograph), en Français : Vieille chronique géorgienne (Moktsevai Kartlisai) et la liste des rois de l’Ibérie, pp. 259-320, Bulletin of the State Museum of Georgia, vol. XI-B, Tbilisi, 1942.
David Marshall Lang :
The Georgians, Thames & Hudson, London, 1966.
Otar Lordkipanidze :
Das alte Kolchis und seine beziehungen zur griechischen welt vom 6. zum 4. Jh. v. Chr, Universitätsverlag Konstanz, Konstanz, 1985.
Le Pont-Euxin vu par les Grecs : Sources écrites et archéologie : Symposium de Vani Colchide, Belles Lettres, Annales littéraires de l’Université de Besançon, Paris, Septembre 1990.
Phasis, the river and city of Colchis.Geographica Historica 15, Franz Steiner, 2000.
Archpriest Zakaria Machitadze :
The holy King Vakhtang Gorgasali (†502), The Lives of the Georgian Saints, Pravoslavie.Ru., 2006.
Alexandre Manvelichvili :
Histoire de la Géorgie, Nouvelles Éditions de la Toison d’or, Paris, 1951.
Stephen H.Rapp :
Studies in medieval Georgian historiography : Early texts and Eurasian contexts, Peeters, Louvain, 2003.
Pierre Razoux :
Histoire de la Géorgie : La clé du Caucase, Perrin, Paris, 2009.
Ronald Grigor Suny :
The making of the Georgian nation, Indiana University Press in association with Hoover Institution Press, Bloomington, Stanford University, Stanford, 1988.
Robert W.Thomson :
Rewriting Caucasian history : The medieval Armenian adaptation of the Georgian Chronicles : The original Georgian texts and the Armenian adaptation, Clarendon Press, Oxford, Oxford University Press, New York, 1996 – 2002.
Cyrille Toumanoff :
Studies in Christian Caucasian history, Georgetown University Press, 1963.
The chronology of the early kings of Iberia, Fordham University Press, New York, 1969.
Manuel de généalogie et de chronologie pour le Caucase Chrétien (Arménie, Géorgie, Albanie), 1976.
Les maisons princières Géorgiennes de l’Empire de Russie, Rome, 1983.
Les dynasties de la Caucasie Chrétienne de l’antiquité jusqu’au XIXe siècle, Rome 1990.
Gocha R.Tsetskhladze :
Die griechen in der Kolchis : Historisch-archäologischer Abriss, A.M. Hakkert, Amsterdam, 1998.

 

 
  Copyright © Antikforever.com