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Sommaire
 

▪  Origine et histoire
▪  La nécropole

Le complexe funéraire de Sésostris I
Le complexe funéraire d’Amenemhat I
Le mastaba d’Intefiqer
Le mastaba de Montouhotep
Le mastaba d’Imhotep
Le complexe funéraire de Senousertânkh
Le mastaba de Sehotepibrêânkh

▪  Bibliographie

ou   Lisht   ou    Itchaouy
     ou   Itj-Tawi

 

Origine et histoire

 
   Licht (ou Lisht ou El-Lisht, en arabe : ‏اللشت‎ al-Lišt, en Grec : Λιστ Liszt, en Égyptien : JT(j)-TA.wy Itchaouy ou Itj-Tawi) est le nom moderne d’un village situé à une soixantaine de kilomètres au Sud du Caire. On positionne Itchaouy dans le 22e nome de Haute-Égypte le nome "du Couteau" (dmt). Ce site des sépultures royales du Moyen Empire (2022-1650) ne prit de l’essor qu’à partir de cette période. Il resta une importante nécropole même durant une partie de la XIIIe dynastie (v.1783-v.1625). En effet dans un premier temps, celle-ci implantée à Itchaouy (ou Itj-Tawi), semble maintenir son autorité sur tout le pays. Puis, les Nomarques du Delta prirent le pouvoir dans leur région et créèrent une dynastie parallèle, la XIVe dynastie de Manéthon qui prit Avaris pour capitale au Nord-est du Delta.
 

Pyramide de Sésostris I
à Licht

 
Base : 105 m
Hauteur : 61,25 m
Pente : 49° 24′

  Lorsque le Roi Amenemhat I (1991-1962) arriva au pouvoir, il fonda une nouvelle capitale, quelque part dans le Nord, délaissant de ce fait Thèbes. Cette nouvelle capitale, il l’appela Itchaouy (ou Itj-Tawi) "Celui qui saisit les Deux terres" (JT(j)-TA.wy). La cité n’a jamais été localisée. Le fait cependant, que presque chaque Roi de la XIIe dynastie (1991-1783) ait construit son monument funéraire près de l’oasis du Fayoum, a amené les spécialistes à penser que la nouvelle capitale d’Amenemhat I devait être située quelque part près de cette oasis.
 
   Le complexe funéraire d’Amenemhat I se trouve près du village moderne de Licht (ou El-Lisht) au Sud du Caire, sur un emplacement situé au Sud de Dahshour, non loin de Meïdoum (ou Medoum). Les égyptologues supposent donc qu’ Amenemhat I a choisi cet endroit parce qu’il était près à sa capitale, à plus forte raison puisqu’il fut suivi en cela par son fils et successeur Sésostris I (1962-1928), et, de ce fait, ils identifient Itchaouy à Licht.
 
   Ce site comprend la première nécropole royale de la XIIe dynastie. Outre les complexes funéraires d’Amenemhat I et Sésostris I on y trouve des pyramides plus petites de Reines et des tombeaux destinés à la famille royale et plusieurs centaines de mastabas de hauts fonctionnaires et membres de leur famille, nobles et courtisans. Ces sépultures furent édifiées tout au long des XIIe dynastie et XIIIe dynasties. Le site est également connu pour le tombeau de Senebtisi, trouvé intact et à partir duquel un ensemble de bijoux fut récupéré, et la tombe du Vizir, Grand Prêtre de et trésorier, Montouhotep avec sa chambre funéraire et ses deux sarcophages très bien conservés. Le complexe pyramidal de Sésostris I est le mieux conservé de cette période.

 

La nécropole

 
        Le complexe funéraire de Sésostris I
 
   Le Complexe funéraire de Sésostris I, fut construit, selon l’égyptologue Dieter Arnold, par Senousertânkh. Il se situe sur une colline à environ 2 kilomètres au Sud de celui de son père Amenemhat I, près du village moderne de Licht. Avec sa base de 105 m et sa hauteur de 61,25 m, la pyramide de Sésostris I est la plus grande depuis la fin de la IVe dynastie. Aujourd’hui, cependant, les seuls vestiges de cette grande pyramide sont un monticule de débris dont la partie la plus inférieure est encore revêtue de calcaire. L’état de délabrement fut provoqué par les voleurs de pierre, mais aussi peut-être par la technique innovatrice de construction que Sésostris I employa pour son monument qui ne résista pas aux années. Le complexe était ceint par deux murs de clôture.
 
   Le mur de clôture intérieur fut construit autour de la pyramide du Roi elle-même et enfermait la pyramide satellite, ainsi que la partie intérieure du temple funéraire (ou temple haut). Le mur de clôture extérieur, construit en briques crues, incorporait la partie externe du temple funéraire, ainsi que neuf pyramides de Reine et Princesses incorporées au complexe. À l’angle Sud-ouest de la pyramide, une mission américaine découvrit en 1915 la tombe intacte d’une Princesse nommée Senebtisi, tandis qu’une cachette près du temple funéraire révéla dix statues intactes du souverain. La tombe de Senebtisi dévoila un ensemble de bijoux : Quelques bracelets et une paire de bracelets de cheville qui ont dû être utilisés seulement pour son enterrement, un diadème, une ceinture d’acacia, un collier de perles, une ceinture de cérémonie etc ….

 

Pyramide d’Amenemhat I
à Licht

 
Base :  84 m
Pente :  54° 27′
Hauteur :  environ 59 m

       Le complexe funéraire d’Amenemhat I
 
  Après s’être rapproché des emplacements où furent enterrés les Rois de l’Ancien Empire, Amenemhat I établit son propre complexe funéraire en copiant les normes sur lesquels ils étaient construits. Ainsi la taille et la forme générale de sa pyramide étaient très semblables à celles construites pendant la VIe dynastie. Le noyau de la pyramide fut fait avec des petits blocs de pierre, du sable, des débris et des briques crues recouvert d’un parement de calcaire.
 
   Elle fut pour la première fois fouillée par Gaston Maspero qui nota que plusieurs des blocs qui furent employés pour la construction du complexe venaient d’autres emplacements funéraires, tels que ceux de Khoufou (ou Khéops, 2551-2528) et de Khafrê (ou Khéphren, 2518-2492) à Guizèh ou de Pépi II (2246-2152) à Saqqarah.

 

        Le mastaba d’Intefiqer
 
   Le mastaba d’Intefiqer (ou Antefoqer), qui fut Maire ou Gouverneur de Thèbes et Vizir d’Amenemhat I (1991-1962), puis de Sésostris I (1962-1928) faisait environ 12 m × 14 m. La tombe de sa mère (ou de sa femme) Senet et peut-être sa propre tombe (TT 60) se trouve dans la nécropole Thébaine de Sheikh Abd el-Gourna. Son mastaba avait un atrium et trois chambres de culte, sur le côté Ouest on trouvait une fausse porte. Les murs étaient décorés de reliefs creux. On a retrouvé plusieurs inscription sur lui notamment une en mer Rouge où il aurait voyagé. Une autre sur une stèle au ouâdi El-Houdi (ou wadi el-Hudi) où se trouvait une mine d’améthyste, datée de l’an 20 de Sésostris I ou encore dans le papyrus de Reisner. Des documents montrent qu’il fut impliqué dans des campagnes militaires en Nubie.
 


 

Statues de Montouhotep –
Musée du Louvre

             Le mastaba de Montouhotep
 
   Le mastaba de Montouhotep, qui fut Vizir, Grand Prêtre de , Trésorier et Directeur des choses sous le règne de Sésostris I (1962-1928) après sa 22e année de règne est bien conservée et fut retrouvée avec deux sarcophages. Montouhotep est connu par plusieurs monuments, le mastaba de Lisht et une chapelle à Abydos dans laquelle fut mise au jour une grande stèle conservée au musée du Caire. Certains spécialistes contestent son titre de Vizir et affirment qu’il ne s’agissait que d’un titre honorifique. Sur des statues découvertes dans sa tombe, Montouhotep est toujours qualifié de Directeur des choses. Sur sa stèle, il porte également ce titre de Vizir. Son maître fut Asenka.
 

 

   Il y avait plusieurs statues de lui dans le temple d’Amon à Karnak. D’après les inscriptions sur celles-ci on peut conclure qu’il fut le principal architecte de ce temple, qui devait devenir le noyau du grand temple du Nouvel Empire. Il a été suggéré qu’il fut l’auteur de divers textes littéraires. La tombeau de Montouhotep fut jadis l’un des plus importants investissements privés dans le cimetière local. Le bâtiment se tenait juste à l’Est du complexe pyramidal de Sésostris I, au Sud de la chaussée. Le mastaba, d’une dimension de 14,14 m × 29 m avait probablement une cour ornée de colonnes. On y a retrouvé les fragments de dix statues. L’ensemble du bâtiment a été démoli par des voleurs de pierre. Le mastaba était entouré d’une enceinte, de 32 m. × 45 m., de brique crue. Ce mur avait entre 2,10 m. et 2,90 m. d’épaisseur.


 

Une des deux statues en bois d’un Roi trouvée dans la
tombe d’Imhotep –
Metropolitan Museum of Art.

 
    Dans le mur, au Sud du mastaba se trouvaient huit chambres, probablement pour les Prêtres et le culte des morts. Au Nord, l’entrée menaient aux chambres souterraines. La chambre funéraire comportait deux sarcophages, L’un d’eux, cassé, n’a jamais été utilisé, l’autre ayant été construit avec du granit à bien résisté au temps. La face externe du tombeau était décorée en façade de palais.

 

        Le mastaba d’Imhotep
 
   Le mastaba d’Imhotep avaient des dimensions d’environ 6,50 m x 13 m. Il était entouré de deux murs : Un mur de brique extérieur de 27,67 m x 30,45 m et un mur intérieur en pierre de 13,65 m x 20,20 m. Imhotep était Grand Prêtre de sous les règnes des Rois, Sésostris I (1962-1928) et Amenemhat II (1928-1895). Il avait, entre autres, également les titres de : Surintendant du domaine, Responsable de toutes les œuvres Royales, Supérieur de la Maison de Vie, Prêtre lecteur en chef, Prêtre Sem, Grand Prêtre d’Horus et de Min, Scribe des archives du Dieu. Il est jusqu’à aujourd’hui seulement connu par son mastaba.
 
   Dans ce dernier, on accédait à la chambre funéraire, qui se trouvait à une profondeur d’environ 15 m, par un long couloir. Dans le fond de la chambre, une autre chambre plus petite avait été creusée dont les parois de tous côtés étaient recouvertes avec des Textes des Pyramides décorés. Par contre le sarcophage du Grand Prêtre n’était pas décoré. Cette tombe est principalement renommée par la découverte de deux statues, aujourd’hui au musée du Louvre et de deux statues en bois d’un Roi, aujourd’hui au Metropolitan Museum of Art. Il est montré une fois avec la couronne blanche Hedjet de la Haute-Égypte et une fois avec la couronne rouge Desheret de la Basse-Égypte.

 

        Le complexe funéraire de Senousertânkh
 
   Senousertânkh, fut Grand Prêtre de Ptah de Memphis sous le règne de Sésostris I (1962-1928). Il avait également les titres de : Grand des chefs des artisans, Prophète de Ptah et de Sokar, Prêtre Sem, Prêtre lecteur en chef, Supérieur de la Maison de Vie, Scribe des archives du Dieu, Chef du Palais royal et sculpteur et architecte du Roi (mdx qdt nswt). Dieter Arnold suggère que cette dernière fonction lui fut attribuée compte tenu de sa participation dans l’édification du complexe funéraire de Sésostris I. Son complexe funéraire était ceint par deux enceintes rectangulaires orientées Est-ouest. Celle extérieure, de 92,30 m x 50,50 m, construite en brique crue, avait son entrée à l’Est et était la plus grande du site. L’enceinte intérieure, d’environ 68 m × 38 m, était érigée en blocs calcaire taillés en s’inspirant des enceintes royales à redans de Saqqarah. Elles enfermaient le mastaba, très bien conservé, d’environ 12 m. × 22,7 m., qui fait partie des plus vastes et des plus finement travaillé des monuments de ce type.
 


 

Décoration du tombeau de Senousertânkh

   Il est construit en blocs de calcaire fin de Tourah. Ses faces externes étaient décorées en façade de palais. Il dominait ce vaste espace funéraire. Le complexe comprenait aussi un petit temple funéraire, qui servait au culte, placé face au mastaba qui était également décoré de plaques de calcaire sculptées en relief. La chambre funéraire du tombeau, de 2,62 m × 5,46 m, était accessible par le côté Nord du monument et comme pour les tombes royales, pour y accéder le long couloir descendant, d’environ 10 m, était obstrué par des herses en pierre qui étaient munies de tenons en bronze. On a découvert dans cette chambre, outre le sarcophage de Senousertânkh, des reliefs destinés à assurer au défunt une vie prospère dans l’au-delà et une version des Textes des Pyramides décorés et gravés sur les parois. Le Sarcophage se présentait comme un puits avec une couverture faite de calcaire. Dans cette "fosse" se trouvait probablement autrefois un cercueil intérieur en bois. Le plafond de la chambre funéraire était constellé d’étoiles peintes en jaune or sur un fond bleu nuit.


 

Relief représentant
Sehotepibrêânkh sur la stèle
d’Ânkhefensekhmet

 

        Le mastaba de Sehotepibrêânkh
 
   Le mastaba de Sehotepibrêânkh, qui était Grand Prêtre de Ptah de Memphis sous le règne de Sésostris I (1962-1928), fut découvert au Nord de la chaussée du complexe funéraire du Roi. Il succéda dans ces charges à Senousertânkh. Certains éléments mis au jour dans son tombeau suggèrent qu’il vécut jusque sous le règne de Sésostris III (1878-1843). Le Metropolitan Museum of Art de New York conserve une statue de Sehotepibrêânkh provenant de son mastaba et dont le style est très proche de celle de Senousertânkh. Au contraire de son prédécesseur, sa statue est intacte et le représente comme lui assis sur un siège cubique au dossier bas, le torse nu et la tête coiffée d’une perruque cérémonielle. Une table d’offrande, aujourd’hui à l’Ägyptisches Museum de Berlin, au nom d’un Grand Prêtre de Ptah nommé Sehotepibrêânkh pourrait lui être attribuée.
 
   Si elle lui appartient bien on peut aussi lui attribuer les titres qui y sont inscrits : Prêtre Sem, Préposé au diadème quand Ptah est orné et Trésorier du Roi. Ce fut surement un homme exceptionnel car sa mémoire a perduré des siècles après sa mort, il est en effet figuré sur la stèle du Grand Prêtre de Ptah de Memphis, Ânkhefensekhmet qui officiât lors de la XXIIe dynastie (945-715), soit plus de mille ans plus tard. Cette stèle comporte la généalogie d’Ânkhefensekhmet qui se réclame d’une lignée de Grands Prêtres remontant aux origines de l’histoire du pays. Sehotepibrêânkh y apparaît avec ses titres et le règne sous lequel il servit, confirmant ainsi son rang et sa place dans la longue suite des Grands Prêtres de Ptah.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la cité et ses monuments voir les ouvrages de :
 
Dorothea Arnold, Felix Arnold et Susan J.Allen :
Canaanite imports at Lisht, the middle kingdom capital of Egypt, pp : 13-32, Ägypten und levante 5, Wien, 1995.
Dieter Arnold :
The pyramid of Senwosret I, Metropolitan Museum of Art, Avril 1988, et sous le titre, The pyramid complex of Senwosret I, New York : Metropolitan Museum of Art, 1992-2001.
Middle kingdom tomb architecture at Lisht, Metropolitan Museum of Art Publications, Yale University Press, Février 2009.
Hans Bonnet :
Lischt, Lexikon der Ägyptischen religionsgeschichte, Nikol Verlag, Hamburg, 2000.
Nathalie Favry :
Sésostris Ier et le début de la XIIe dynastie, Pygmalion, Paris, 2009.
Joseph Étienne Gautier et Gustave Jéquier :
Mémoire sur les fouilles de Licht, MIFAO 6, IFAO, Le Caire, 1896 et 1902.
William Christopher Hayes :
The texts in the mastabeth of Se’n-Wosret-‘ankh at Lisht, Publications of the Metropolitan Museum of Art. Egyptian Expedition 12, New York, 1937 – Arno Press, New York, 1973.
Hans Wolfgang Helck et Eberhard Otto :
Lischt, Kleines Lexikon der Ägyptologie, Otto Harrassowitz Verlag, Wiesbaden, 1999.
Mark Lehner :
The complete pyramids, Thames & Hudson, London, 2008.
Arthur Cruttenden Mace :
Excavations at the north pyramid of Lisht, BMMA 9, New York, 1914.
Excavations at Lisht, part 2, BMMA, New York, 1921-1922.
Arthur Cruttenden Mace et Herbert Eustis Winlock :
The tomb of Senebtisi at Lisht, BMMA 11, Metropolitan Museum of Art, New York, 1916 – Arno Press, New York, (posthume) 1973 – Kessinger Publishing, 2009.
Charles Maystre :
Les Grands Prêtres de Ptah de Memphis, collection : Orbis Biblicus et Orientalis, OBO 113, Academic Press Fribourg, 1992 – Press universitaire Fribourg, 1998.
Robert S.Merrillees :
El-Lisht and Tell el-Yahudiya ware in the Archaeological Museum of the American University of Beirut, British School of Archaeology at Jerusalem, London, 1978.
Caroline Louise Williams :
A relief from Lisht representing Wep-Wawet in therianthropic form, Metropolitan Museum of Art, New York, 1935 – MIFAO 66, IFAO, Le Caire, 1935-1938.

 

 

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