Son origine
La
titulature de Snéfrou dans un Sérekh – Stèle de Dahshour – Musée Égyptien du Caire
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Snéfrou (ou Snefrou ou Snofru ou Sneferu)
est un Roi de la IVe dynastie.
Il est appelé par Manéthon, Sôris.
Il est considéré aujourd’hui par la majorité des spécialistes comme le fils
d’Houni (2599-2575) et de la Reine Méresânkh I.
Toutefois, il convient de signaler qu’il n’existe pas de preuve contemporaine,
mais seulement une inscription sur la
Pierre de Palerme (Datant de la
Ve dynastie) et un graffito datant de la
XVIIIe dynastie (1549-1295).
Pierre Montet
affirmait dans les années 60, que Snéfrou n’était pas lié à la famille royale,
mais qu’il fut à l’origine un responsable provincial de la région de Béni Hasan.
Cette hypothèse était basée sur la désignation du nom de lieu "Menat-Snéfrou"
du temple funéraire du Roi dans son complexe de Meïdoum. À Béni Hasan il y a
dans la nécropole un endroit appelé "Menat-Khoufou". Montet soupçonnait que
les deux endroits soient identiques et que c’est seulement après l’investiture
du successeur de Snéfrou,
Khoufou que le lieu aurait été renommé.
Sans autre preuve, ces considérations n’ont qu’une valeur hypothétique.
Sa durée de règne
La durée exacte du règne de Snéfrou est, aujourd’hui encore, assez incertaine.
Manéthon lui
donne 29 ans de règne (Africanus). Le
Papyrus de Turin lui en compte 24 ans.
Il est très difficile d’évaluer la longueur précise de ce règne. La majorité des
chercheurs penchent pour qu’il fut assez long et opteraient pour la durée donné par le
Papyrus de Turin. Les appréciations des chercheurs vont donc de 24 ans pour certains comme :
James Peter Allen,
Jacques Kinnaer,
Jaromir Malek et
Ian Shaw, jusqu’à 50 ans pour
Rolf Krauss,
Thomas Schneider et
Rainer Stadelmann (45/48 ans), voire 60 ans pour
Donald Bruce Redford !!. Pourtant, en contraste avec la plupart des autres
souverains de la IVe dynastie, ce Roi
est assez bien documenté par des sources contemporaines qui nous sont parvenues.
Les principales sont la
Pierre de Palerme et le fragment N°4 du Caire.
Rolf Krauss, avec l’aide de dates trouvées dans la
pyramide Rouge de
Dahshour, a calculé que les trois
pyramides furent construites entièrement
dans une période de seulement 31 ans.
Statue de Snéfrou – Musée
Égyptien du Caire
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Son règne
Sous le règne de Snéfrou on
assiste à une importante réorganisation de la structure administrative de
l’Égypte. Alors que l’administration n’avait en charge uniquement que la gestion des produits agricoles simples,
depuis le début de l’Ancien Empire (2647-2151)
elle dirige à présent l’ensemble du pays qui est divisé en
nomes. À la fin de l’Ancien Empire on
compte 38 districts (Le nombre augmentera à l’époque Romaine à 42). On trouvera les noms de ses
nomes pour certains dans la tombe d’un haut
fonctionnaire nommé Metje à Abousir.
Dix dans le temple de la vallée de la pyramide rhomboïdale à
Dahshour.
Deux sur une stèle d’un fils de Snéfrou, Netjeraperef et deux dans la fosse d’un fonctionnaire,
Pehernéfer (ou Peher-Nefer) à Saqqarah.
Snéfrou crée la charge de Vizir, mais la fonction existait déjà depuis quelque temps.
Celui-ci était chargé d’administrer le pays au nom du Roi et de recenser le bétail.
Plusieurs des fils du souverain auront, entre autres, cette fonction : Néfermaât, Ka-Néfer, Ânkhhaf, Kaouâb.
La presque totalité des Hauts fonctionnaires furent des nobles de la cour et des membres de la famille royale.
Son fils Rahotep sera Général et le Grand Prêtre de
Rê
d’Héliopolis.
À partir du règne de Snéfrou, le Dieu
Horus devient le Dieu dynastique et
Guizèh devient la nécropole royale.
Snéfrou va avoir une politique extérieure importante,
au niveau commercial tout d’abord. La
Pierre de Palerme nous rapporte la
construction de navires commerciaux et l’envoie d’une expédition de quarante bateaux vers le Liban afin de
ramener du bois de cèdre. C’est avec ce bois, très cher, que l’on construisait de
nouveaux navires et les portes des palais. Le Roi va aussi porter une attention toute particulière à l’exploitation des
mines dans le Sinaï. Il fait exploiter si efficacement la région qu’il y devient une divinité locale.
À l’Ouâdi Maghara, mais surtout dans le temple d’Hathor de Serabit el-Khadim et ses environs, il bénéficiera en son honneur d’un grand nombre de stèles,
de statues, de tables d’offrandes et d’inscriptions rupestres. Snéfrou y était considéré comme la divinité protectrice.
Ânkhhaf – Museum Fine Art –
Boston
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De son activité militaire, la
Pierre de Palerme nous
rapporte deux campagnes. La première est dirigée contre la Nubie. 7.000 prisonniers et 200.000 têtes de bétail vont
être capturés. Des renseignements supplémentaires sur cette campagne nous sont fournis par
deux inscriptions rupestres, à Khor el-Aquiba, en face Karanog (Ville de Nubie au Nord de la seconde cataracte).
Une nous rapporte que le commandant de l’armée Égyptienne, forte de 20.000 hommes, est un haut
fonctionnaire nommé Khaibaoubata. L’autre inscription nous dit qu’au retour de l’armée, le commandement est assuré
par un autre haut fonctionnaire nommé Saouibi. Comme le précise Roman Gundacker, les inscriptions ne sont pas claires
quant au fait de savoir si le commandement changea à cause du décès de Khaibaoubata, ou si tout simplement les deux
généraux cohabitaient.
La deuxième campagne militaire eut lieu vers la fin du règne de Snéfrou et fut dirigée contre la
Libye. Elle se termina par la capture de 1.100 Libyens et de 13.100 têtes de bétail.
On pense que Snéfrou apporta aussi une protection militaire à la péninsule du Sinaï et ses mines de cuivre et de
turquoise. La seule source qui pourrait affirmer cette supposition est une inscription
à l’Ouâdi Maghara, mais la nature et l’étendue de la sécurité de ce territoire ne sont pas précisées. Selon
Guillemette Andreu-Lanoë
la politique étrangère du Roi a joué un grand rôle dans le pays. Les conquêtes Snéfrou en Libye et en Nubie ont servi
une double nature, le but premier était de créer un vaste marché du travail et le second objectif était d’obtenir un
accès aux matières premières et des produits spéciaux qui étaient disponibles dans les pays conquis.
La Pyramide de Meïdoum
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Sa renommée
Snéfrou fut tout au long de l’histoire Égyptienne,
même tardivement, très vénéré et un culte en son honneur fut longtemps célébré. On sait qu’à la fin de la
VIe dynastie (2321-2150) dix-huit Prêtres étaient
liés au culte du Roi. Quatre d’entre eux sont enterrés à
Guizèh, un
à Abousir,
un à Meïdoum et douze à Dahshour.
Roman Gundacker nous précise, toutefois, que ce ne sera pas le Roi le plus
honoré de la dynastie puisque l’on comptera 32 Prêtres pour
Khafrê (Khéphren, 2518-2492)
et 67 pour Khoufou (ou Khéops, 2551-2528).
Au Moyen Empire (2022-1650),
dix Prêtres seront encore affectés au culte de Snéfrou. En outre on a retrouvé, datant de cette période, sur de nombreux
monuments, des formules invoquant le Roi et les Dieux. Ce qui confirme qu’à
cette époque Snéfrou était vénéré comme une divinité.
Il est considéré dans l’histoire comme le souverain idéal et
juste, c’est d’ailleurs ainsi qu’il est présenté
dans diverses œuvres littéraires comme : La prophétie de Néferty, L’enseignement
pour Kagemni et Les histoires du papyrus Westcar. Les traces des dernières
mentions Égyptiennes concernant Snéfrou proviennent du IIe Siècle av.J.C, pendant la
période Ptolémaïque.
Elles sont relativement importantes, notamment une stèle et un sarcophage de deux
Prêtres qui officiaient à
Saqqarah.
Il est probable que Snéfrou au cours de cette phase tardive de l’histoire Égyptienne ait pris le rôle d’un Roi primitif
ou d’une divinité de la nécropole locale, peut-être dans le voisinage du Serapeum où, selon
Dietrich Wildung, il reçut un culte.
Sa famille
Snéfrou
eut trois épouses :
Rahotep – Musée Égyptien du Caire |
• Hetephérès I
(ou Hetep-Hérès – htp-hr.s
– "Son visage est plein de grâce"), sa
demi-sœur, ce qui selon quelques spécialistes donne ainsi légitimité à son accession au trône.
Un trésor magnifique fut retrouvé dans la tombe
G1a
(P1) d’Hetephérès I.
Il faut souligner que dans toutes les inscriptions énumérant les
différents titres de cette Reine on n’a jamais retrouvé ceux d’Épouse
du Roi (hmt-nswt),
ce qui laisse supposer à quelques spécialistes qu’elle ne fut qu’une concubine et qu’elle ne prit de l’importance
qu’avec la monté sur le trône de son fils.
Elle donna à Snéfrou un ou deux fils et une fille, le nombre change en fonction des égyptologues :
▪
Khoufou (ou Khéops, 2551-2528)
qui va succéder à son père.
▪ Kaouâb I (ou Kawab ou Kouaf) qui
selon des recherches récentes de Roman Gundacker serait leur 2e fils. Il est jusqu’à aujourd’hui largement considéré par les
spécialistes comme le fils de Khoufou
et Méritâtès I. Il est assassiné peu après son mariage avec sa sœur (ou nièce)
Hetephérès II.
▪ Hetephérès qui, selon certains égyptologues comme
Aidan Marc Dodson, Laurel Flentye et Dyan Hilton, épouse son demi-frère le Vizir Ânkhhaf.
Elle n’est donnée comme fille d’Hetephérès I
que par quelques spécialistes qui justifient leur approche par la similitude du nom.
• Une épouse dont le nom n’est pas connu qui lui donne quatre enfants :
▪ Néfretkaou (ou Néfertkaou), qui est la fille ainée du Roi.
On ne connait pas le nom de son époux. Un de ses fils, nommé Néfermaât, aura le titre de Vizir.
Certains spécialistes pensent que le père est Snéfrou. Elle fut enterrée à
Guizèh, dans la nécropole à l’Est de
la pyramide de Khoufou,
dans le mastaba G7050. Sa tombe remonte à l’époque de Khafrê
(ou Khéphren, 2518-2492), ce qui laisse supposer qu’elle vécut relativement vieille.
Nofret – Musée Égyptien du Caire |
▪ Néfermaât
qui sera le premier Vizir de Snéfrou. Il aura, entre autres, les titres de
Prince Héritier, Prêtre de Bastet, Gardien de Nekhen
etc… Il épousera Itet. Il fut enterré avec son épouse dans la nécropole de Meïdoum. Le couple eut 15 enfants
connus parmi lesquels un fils nommé Hémiounou qui se distingua particulièrement en occupant de hautes
fonctions sous Khoufou et
il fut probablement un des responsables de la construction de sa
grande pyramide. Ses autres enfants ne sont connus que
par des représentations dans sa tombe. Il y a trois filles : Djefatsen, Isesou et Pageti et onze fils :
Isou, Téta, Itisen, KhentimeresKh, Inkaef, Serfka, Ouehemka, Shepseska, Kachent, Ânkhersheretef et Ânkherfenedjef.
▪ Rahotep qui épousera Nofret. Il occupera plusieurs hautes fonctions,
dont celle de Grand-Prêtre de
Rê
d’Héliopolis.
Il fut enterré avec son épouse dans la nécropole de Meïdoum. Dans son tombeau
Auguste Edouard Mariette découvrit en 1871, deux statues grandeur nature de Nofret et Rahotep, bien conservées.
Elles sont aujourd’hui au
musée Égyptien du Caire.
▪ Ranéfer (ou Ranofer). On ne sait pas grand chose de lui.
Selon Aidan Marc Dodson et
Dyan Hilton, il fut enterré à Meïdoum.
Stèle représentant Rahotep – Musée du Louvre |
• Une épouse dont le nom n’est pas connu non plus qui lui donne deux enfants :
▪ Kanéfer (ou Ka-Néfer), il fut Général des armés du Roi et le deuxième
Vizir de son père et, selon
Nicolas Grimal,
il continua d’exercer sous
Khoufou.
Rainer Stadelmann pense
qu’il est le propriétaire de la
pyramide Rouge de Snéfrou.
Certains égyptologues, comme
Hans Wolfgang Helck,
ne le considèrent pas comme un fils de Snéfrou et le positionnent
contemporain de la fin de cette dynastie. On lui attribue aussi le mastaba DAM 15 à
Dahshour.
Il occupa également la charge de Grand des Voyants
du temple de Rê
d’Héliopolis.
▪ Ânkhhaf qui occupera la fonction de Vizir lors du règne de son neveu
Khafrê
(ou Khéphren). Il fut enterré à
Guizèh, dans la nécropole à l’Est de la
pyramide de Khoufou, dans le mastaba G7510.
C’est la plus grande tombe privée de l’ensemble du plateau. Un célèbre buste
le représentant est maintenant au Museum Fine Art de Boston.
Selon Bertha Porter et Rosalind L.B.Moss, il épouse Hetephérès, sa sœur (ou demi sœur).
Plusieurs autres enfants sont attestés à Snéfrou :
Trois fils :
▪ Netjeraperef et Iynéfer qui selon
Aidan Marc Dodson
et Dyan Hilton sont enterrés à
Dahshour.
▪
Il existe un autre Prince, connu par son monumental mastaba (M17) à Meïdoum, mais dont le nom n’a pas survécu.
Trois ou quatre filles :
▪
Hetephérès qui épousa Ânkhhaf. Elle est peut-être, selon certains spécialistes,
la fille d’Hetephérès I.
▪
Néfretnesou qui avait le titre de Fille du Dieu.
Selon Aidan Marc Dodson
et Dyan Hilton elle eut un fils au nom de Kaemqed, mais on ignore qui en fut le père.
▪
Méritâtès I (ou Meritit ou Mérititès) qui a une
pyramide
G1b (P2)à
Guizèh à
côté de celle de Khoufou son
frère (ou demi-frère) et époux.
Selon Roman Gundacker elle aurait pu être une épouse secondaire de Snéfrou au lieu d’une fille, que
Khoufou aurait épousée après la mort de son père,
comme ce fut souvent la tradition en Égypte, le nouveau Roi épousant la Reine de son prédécesseur.
▪
Hénoutsen qu’une stèle donne comme une
épouse de Khoufou,
sa pyramide étant associée à celle de ce Roi, mais pour quelques spécialistes elle pourrait être aussi sa sœur
(ou demi-sœur), peut-être une fille d’Hetephérès I.
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