Les    Hébreux
de  vers 1850   à   vers 1050
 

Nous avons besoin de vous

 

  Pour plus de détails voir aussi : Les royaumes d’Israël, de Juda Les Hasmonéens 
                                La Judée, les Hérodiens Jérusalem Samarie Sichem

 

 
Sommaire

 
Leur origine et étymologie
L’histoire des Patriarches

Abraham
Isaac
Jacob
Joseph
Moïse
Josué

Bibliographie

Fragment Biblique en Hébreu

 

Leur origine et étymologie

 
   Les Hébreux (en Latin : Hebraei ou Hebraeus, en Grec : ‘Eβραος  Hebraioi, en Hébreu : עברים ou עבריים  ‘ivri ou Ivri ou Ibri, au pluriel : Ivrim ou Ibrim) sont un ancien peuple Sémitique du Proche-Orient. Le terme "hébreux", qui signifie "ceux qui passent" ou "ceux par-delà le fleuve", n’existe que dans la Bible. Ils sont aussi nommés, depuis les dynasties archaïques jusqu’à la fin de l’Âge du Bronze, et selon les sources de Mésopotamie, d’Anatolie ou d’Égypte : Apirou (ou Hapirou ou Habirou). La plupart du temps ces termes sont employés pour désigner des marginaux, des vagabonds ou des brigands et parfois des mercenaires. De rares textes extrabibliques, comme celui sur la stèle du Pharaon Mérenptah (ou Mineptah, 1213-1203), désignent ce peuple par le nom d’Israël.

Alphabet Hébreu
 

 
   On retrouve ce nom aussi dans la Genèse, attribué au Patriarche Jacob, puis à sa lignée désignée comme les douze tribus d’Israël. Toujours dans la Genèse (10:21), Sem (ou Shem), le frère aîné de Cham et Japhet, fils premier-né de Noé, est appelé le père des fils d’Eber (עבר), qui peut avoir un sens similaire. Certains auteurs soutiennent qu’Ibri désigne les descendants du Patriarche biblique Eber (ou ʽÉvèr, en Hébreu : עבר), fils de Shelah, un arrière-petit-fils de Noé et un ancêtre d’Abraham.
 
   Les spécialistes, aujourd’hui, utilisent les termes de "premiers Israélites" ou "proto-Israélites". Mais le terme "hébreux" n’en désigne pas moins les ancêtres d’Abraham. Selon la Bible et les traditions Hébraïques, les Hébreux sont des Sémites nomades originaires de basse Mésopotamie, plus précisément d’Ur en Chaldée (ou Ur aśdîm). On sait maintenant que les Apirou n’étaient pas une entité unique, mais un groupe socio-économique comportant plusieurs ethnies avec des noms d’origines ethniques variées. En fait, les Hébreux mentionnés par la Bible, pourraient tout à fait être l’une des nombreuses ethnies regroupées sous le nom commun d’Apirou.
 
   Ils étaient répartis en tribus dirigées par des Patriarches, vivant dans des tentes, élevant des troupeaux de chèvres et de moutons. Ils utilisaient aussi des ânes, des mulets et des chameaux. Des premiers Patriarches Hébreux sont issus entre autres, toujours selon la Bible : Les Ammonites, les Édomites, les Ismaélites (Tribus arabes), les Moabites et le peuple d’Israël. Un de ces Patriarches, Abraham s’établit à Mambré, en pays de Canaan, vers 1850, amorçant la fixation des Hébreux dans ce pays fertile. De récentes découvertes archéologiques remettent en cause la version Biblique de l’histoire des Hébreux. Il n’y aurait jamais eu aucune invasion militaire du territoire de Palestine par une armée d’Hébreux organisée sur le modèle des armées Égyptienne ou Mésopotamienne.
 
   Ce qui n’exclut pas une infiltration progressive d’immigrés non Cananéens en Canaan par des raids successifs de village en village à partir de Josué jusqu’au Roi Saül intronisé par le Prophète Samuel. Les versions Biblique et historiques se recoupent un peu à partir du XIIe siècle, avec l’invasion des Peuples de la mer, puis au Xe siècle avec les deux royaumes d’Israël et de Juda. Avec toutefois une différence importante, soulignée par Thomas Römer et Dominique Jaillard, c’est que la Bible Hébraïque confesse un Dieu unique, donc un monothéisme face au polythéisme de ses voisins, alors que les royaumes d’Israël et de Juda furent polythéistes comme leur voisins.

 

L’histoire des Patriarches

 
   Les Hébreux furent au départ des nomades de basse Mésopotamie, on ignore encore aujourd’hui ce qui les poussa à migrer vers l’Ouest. On pense généralement que cette migration peut être due à une crise économique. Quoi qu’il en fut le premier "Chef" connu d’après la Bible fut bien sûr Noé (ou Noa’h ou Noah, en Hébreu : נח ou נוֹחַ  “il consolera“, en Syriaque : ܢܘܚ  Nukh, en arabe : نوح  Nuh, en Grec : Νε). Il fut le dixième et dernier des Patriarches Antédiluvien. Sous les ordres de Dieu, il bâtit une arche afin d’échapper au Déluge. L’histoire de l’arche de Noé est racontée dans la Torah, dans le récit du déluge de la Genèse. Lui et sa famille étant les seuls humains épargnés, Noé et sa femme sont considérés par la tradition comme les ancêtres de toute l’humanité (Genèse 10). La Genèse lui attribue une vie de 950 ans. Outre la Genèse, Noé est également mentionné dans le Premier Livre des Chroniques, Le Livre de Tobit, Le Livre de la Sagesse, Le Siracide (ou l’Ecclésiastique), Le Livre d’Isaïe, Le Livre d’Ezéchiel, L’Évangile de Matthieu, l’Évangile de Luc, l’Épître aux Hébreux, La Première et Deuxième Épître de Pierre. Son histoire présente des similitudes avec une légende Sumérienne : l’Épopée de Gilgamesh. Noé fit l’objet de beaucoup de citations dans les religions abrahamiques, y compris le Coran (sourate 71).
 
   On trouve ensuite, Sem (ou Shem, en Hébreu : שֵם , en Grec : Σημ SEM, en arabe : سام Sām “nom, renommée“) qui fut l’un des fils de Noé, frère de Cham et Japhet, dans la Bible Hébraïque ainsi que dans la littérature islamique. Selon certaines traditions Rabbiniques, Sem naquit sans prépuce (ou aposthia), ce qui peut indiquer une base pour l’explication de la circoncision. Selon la Genèse (11,10–11,11) il vécut 600 ans. Puis vint son fils, Eber (ou ʕebr ou Éver ou ‘Ēer, en Hébreu: עֵבֶר) (Table des Nations – Genèse 10-11 et Premier Livre des Chroniques). Selon la Bible Hébraïque, Eber mourut à l’âge de 464 (Genèse 11: 14-17). Le calendrier Hébreu synchronise cette date avec 1817, mais de nombreuses autres dates ont été proposées pour les Patriarches de la Genèse. Arriva après Péleg (en Hébreu : פֶּלֶג ou פָּלֶג division”) qui est mentionné dans la Bible Hébraïque comme l’un des deux fils d’Eber (Genèse 10-11 et Premier Livre des Chroniques). Selon la Bible Hébraïque, Péleg vécu jusqu’à l’âge de 239 ans (Genèse 11: 16-19). Dans la Septante et certaines Bibles Chrétienne qui en découlent, Péleg est appelé Phaleg et son père est appelé Heber. Selon la version des Septante, Phaleg vécu jusqu’à un âge de 339 ans (Septante Genèse 11: 16-19).


 

Abraham recevant la visite de
Dieu – Illustration Gustave Doré
(1832-1883)

 
   Vint après son fils Réou (ou Reu ou Ragau ou Re’u, en Hébreu : רְעוּ) dans la Genèse (11:20) il mourut à l’âge de 239, selon le texte Massorétique. La Septante lui donne 339 ans. Le Livre des Jubilés nome sa mère, Lomna de Schinar (Genèse 10:28 ) et sa femme, Ora (Genèse 11: 1). Il est dit être contemporain de l’époque du début de la construction de la Tour de Babel. Le suivant (Genèse 11:23-23) fut son fils, Serug (ou Śərū ou Seroh ou Saruch [Luc 03:35], en Hébreu : שְׂרוּג  “branche“) Dans le texte Massorétique il vécut 230 ans. La Septante (LXX) indique qu’il vécut 200 ans. Le Livre des Jubilés nome son épouse, Milca (11: 6). Il indique également que son nom original fut Seroh, mais qu’il changea pour Serug à l’époque où les enfants de Noé commencèrent à mener des guerres, et la ville de Ur en Chaldée (ou Ur aśdîm) fut construite. Il dit aussi que ce Serug fut le premier de la ligné Patriarcale à abandonner le monothéisme et se tourner vers l’idolâtrie. Il fut le père de Nahor (ou Nachor ou Naghor, en Hébreu : נָחֹור – Genèse 11 : 20-23/24/25). Il naquit et grandit à Ur. Il vécut 148 ans (Genèse 11: 20-24/25).
 
   Tera’h (ou Terah ou Térach, en Hébreu : תֶּרַח ou תָּרַחchèvre sauvage” ou “traînard“, dans le Coran, il est appelé Azar), son fils, est mentionné dans la Bible Hébraïque et dans le Nouveau Testament. La plupart de ce qui est dit à son propos est enregistré dans la Genèse (11: 26-28). Sa famille entière, vivaient à Ur en Chaldée (ou Ur aśdîm). Tera’h eut trois fils : Haran, Nahor II, mais le plus connu fut Abraham. Sa fille, Sarah (ou Saraï), par une seconde épouse, fut également une épouse d’Abraham. Ce dernier eut une rencontre avec Dieu, qui lui ordonna de prendre toute la famille et de quitter la ville pour gagner la terre de Canaan. Tera’h coordonna le voyage avec l’intention d’aller dans cette nouvelle terre. Il rassembla sa famille et quitta Ur, pour se rendre à Harran (ou Carrhae) dans le Haut-Euphrate, qui était un grand centre caravanier et était l’un des deux principaux sanctuaires, avec Ur dédié au Dieu-lune Sin (ou Sîn), vénéré par les Mésopotamiens, où il mourut à l’âge de 205 (Genèse 11: 20-32). Son personnage est enveloppé de mystère pour les chercheurs, pourquoi commença-t-il ce voyage qui prit fin prématurément. Toujours est-il que de là, toujours d’après la Bible, certains Hébreux migrèrent réellement vers le pays de Canaan, promis par Dieu, dirigés par leur Patriarche. Les tablettes découvertes à Mari attestent de fréquentes migrations dans cette région.
 


 

Voyage d’Abraham d’Ur à Canaan –
József Molnár (1821-1899) – 1850
Galerie Nationale Hongroise

   Le Patriarche le plus connu est Abraham (ou Abram, en Hébreu : אַבְרָהָם  Avraham ou ‘Abrāhām "Père d’une multitude" ou Avrohom ou Avruhom, en arabe : ابراهيم  Ibrāhīm ou إبراهيم الخليل  Ibrāhīm al-khālil  "L’ami privilégié (de Dieu)", v.1850 av.J.C). Il est considéré dans la bible comme l’ancêtre des Juifs et le père du monothéisme. Il figure dans la Genèse (chapitres 11 à 25), ainsi que dans certaines parties du coran.
 
   Il naquit à Ur en Chaldée (ou Ur aśdîm) et eut deux frères nommés Nahor II et Haran. Selon la Bible, il partit pour aller à l’endroit que lui désigna Dieu, tandis que son père Tera’h restait à Harran (ou Carrhae) et que son frère Nahor II restait lui en Mésopotamie. Accompagné par Loth il traversa alors l’Euphrate à Karkemish, puis il entra en pays de Canaan. Il s’installa à Sichem (Aujourd’hui Naplouse), puis Be’er Sheva (ou Beer-Sheva) et Hébron. À Sichem Dieu lui apparut à nouveau et lui promit "De donner cette terre à sa descendance". Abraham construisit un autel, puis continua sa route dans la région de Bethléem, puis vers le Néguev d’où une famine lui fit prendre le chemin vers l’Égypte. Là, le Roi enleva Sarah (ou Saraï), sa demi-sœur et épouse, qu’Abraham avait fait passer pour sa sœur. Il finit par la libérer suite à des plaies affligées par Dieu.
 
  À son retour en Canaan, Abraham eut des dissensions avec son neveu Loth (Genèse 13) qui s’installa près de Sodome. Puis le Roi de l’Élam, Kedorlaomer (ou Chedorlaomer, on n’a pas retrouvé le nom Kedorlaomer dans les listes des souverains de l’Élam, mais on admet qu’il s’agit d’un nom Élamite) tenta de mater la rébellion de villes Cananéennes qu’il possédait. Les rebelles furent vaincus, les villes de Sodome et Gomorrhe furent mises à sac et Loth fut fait prisonnier. Abraham réunit ses vassaux et poursuivit les assaillants et les battit près de Damas, puis il libéra Loth et récupéra un important butin. Il repartit vers le Néguev et s’installa dans l’oasis de Be’er Sheva  (ou Beer-Sheva ou Bersabée ou Beersheba). Il reçut alors la promesse de Dieu de multiplier sa descendance pour lesquels la terre de Canaan était destinée, "Depuis le torrent d’Égypte jusqu’au grand fleuve d’Euphrate" (Genèse 15:18). Abraham fut le père d’Isaac que lui donna Sarah (ou Saraï) et d’Ismaël, qu’il eut d’Hagar (ou Agar), sa servante.


 

Abraham sacrifiant Isaac – Musée des Beaux-arts
de Reims- Laurent de La Hire – 1650

 
   Treize ans après la naissance d’Ismaël (Genèse 17), Abram avait 99 ans, et Dieu lui proposa une alliance :
"On ne t’appellera plus Abram (אברם ābrm), mais ton nom sera Abraham (אברהם ābrhm), car je te fais père d’une foule de nations (ou goyim). Je te fructifierai beaucoup, beaucoup, tu engendreras des nations, des Rois sortiront de toi".
“Abram” accepta cette alliance, qui passait par la circoncision de tous les hommes de sa maison, et devint Abraham :
"Abraham prit Ismaël, son fils, tous ceux qui étaient nés dans sa maison et tous ceux qu’il avait acquis à prix d’argent, tous les mâles parmi les gens de la maison d’Abraham et il les circoncit ce même jour, selon l’ordre que Dieu lui avait donné. Abraham était âgé de 99 ans, lorsqu’il fut circoncis".
 
   Le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam sont parfois dénommés "religions abrahamiques", en raison du rôle pro géniteurs qu’Abraham joua dans leurs Livres Saints. Après la mort de Sarah (Genèse 23), une négociation se noua entre Abraham et les Héthéens (ou Hittites ou Héthiens), à propos du champ et de la grotte d’Hébron où fut enterrée Sarah. Éphron, voulait les lui donner, Abraham voulait les payer, ce qu’il fit. Puis Abraham ordonna (Genèse 24) à son serviteur Éliezer, de ramener de son pays une femme de sa famille pour Isaac. Le serviteur partit pour le pays d’Aram (ou Syrie).
 
   Il choisit Rébecca (ou Rebekah ou Rivka ou Riqā ou Ribqa ou ribhqeh), fille de fille de Béthuel (ou Betouel, un des fils de Nahor II, le frère d’Abraham et de leur nièce Milka, la fille de Haran), pour sa beauté et sa générosité, et rentra avec elle à Hébron. Après avoir marié son fils, Abraham prit une nouvelle épouse (Genèse 25), Ketourah, dont il eut six fils : Zimran, Jokschan, Medan, Madian, Jischbak et Schuach. Ces fils furent envoyés par Abraham pour vivre plus à l’Est, loin d’Isaac. Une tradition Rabbinique veut que Ketourah fut en réalité Hagar (ou Agar). Abraham serait mort à l’âge de 175 ans. Il fut enterré aux côtés de Sarah au Tombeau des Patriarches, appelé aussi Makhpela (ou Me-arat Hamachpelah ou Makpéla ou Caverne de Machpela, en Hébreu : מערת המכפלה "Le tombeau des doubles tombes") qui est considéré comme le centre spirituel de la vieille ville d’Hébron.

 

Pour d’autres détails voir :   La vie d’Abraham

 


 

Isaac recevant Rebecca –
Gravure Gustave Doré
(1832-1883)

   Isaac (ou Yitzhak ou yitsHaq ou yiSHāq ou Yitzchak, en Hébreu : יצחק  "il rira", en Tiberien : Yishaq, en arabe : إسحاق  isHāq) fut le patriarche suivant. Son histoire est également racontée dans le livre de la Genèse. Il fut le seul Patriarche Biblique dont le nom n’a pas été modifié. Son épouse Rebecca (ou Rebekah ou Rivka ou Riqā ou Ribqa ou ribhqeh), fille de Bethouel (ou Béthuel), lui donna deux fils jumeaux : Ésaü (ou Esav ou’Ēśāw ou Hēsau), dit "le Roux" (ou Édom), qui fut le préféré d’Isaac et Jacob, (ou ya`aqov) dont le nom provient de ce qu’il sortit du ventre de sa mère en tenant Ésaü par le talon. Suite à une période de disette, Isaac migra vers Guérar (Cité Philistine), puis vers Be’er Sheva (ou Beer Sheva) où Dieu lui renouvela l’alliance conclue avec son père. Isaac fit également un traité de paix avec le Roi Abimelech (ou Abimelek). Abimelech est cité dans la Bible comme un Prince de Guérar. Il aurait, comme avait fait son père (Du même nom) pour Sarah l’épouse d’Abraham, enlevé Rébecca  la croyant sœur d’Isaac et non son épouse, mais il la lui rendit avec de grands présents dès qu’il connut son erreur. Selon la bible la succession d’Isaac se fit sur une supercherie.


 

Sacrifice d’Isaac. Sarcophage
de Junius Bassus – 359 ap.J.C-
Basilique Saint-Pierre

 
   La vue d’Isaac déclinait avec l’âge. Ésaü affamé vendit, pour une soupe de lentilles, son droit d’aînesse à Jacob. Avant sa mort, Isaac, devenu aveugle, voulut rétablir Ésaü dans ses droits. Rébecca profita de sa cécité pour lui faire donner sa bénédiction à Jacob. Isaac ne reconnut pas Jacob lorsque celui-ci se fit passer pour Ésaü afin d’obtenir sa bénédiction. Néanmoins, Isaac ne se ravisa pas après avoir découvert la supercherie. Ésaü, furieux, décida de tuer son frère dès la mort de leur père.
 
   Rébecca découvrit ses intentions et implora Jacob de fuir chez son oncle Laban à Harran (ou Carrhaé). Isaac mourût à Mambré, avant d’être enterré au caveau familial de Makhpela (Tombeau des Patriarches). Dans la tradition Juive, alors qu’Abraham représentait la charité (midat hahessed), Isaac représenta la rigueur (midat hadin). Isaac ne quitta jamais de sa vie la terre de Canaan contrairement aux autres Patriarches. Il essaya une fois de sortir et Dieu lui dit de ne pas le faire. Le Nouveau Testament contient peu de références à Isaac. Certains universitaires l’ont décrit comme "une figure légendaire", tandis que d’autres ont vu en lui "un individu historique" ou "un semi-chef" ou "le fondateur d’un culte."
 


 

Tombeau des Patriarches – Makhpela

 Jacob  (ou ya`aqov, en Hébreu : יעקב  "Dieu a soutenu, protégé", en arabe : يعقوب   ya`qūb) fut donc le Patriarche suivant. Il reçut également le nom d’Israël après son combat avec Dieu (Genèse 32:28). Le prénom Jacob a la même racine que le prénom Jacques. L’équivalent arabe est Yacoub. Sous son patriarcat on assista à un nouvel apport de population en provenance de basse Mésopotamie. Pour échapper à son frère, Jacob se réfugia chez son oncle Laban, lequel avait deux filles : Léa (ou Lia ou La’ya) et Rachel (ou Rakhel ou Rahel ou Rahil). Jacob souhaitait d’abord épouser la cadette, Rachel, mais Laban refusa tant que l’aînée n’était pas mariée. Cependant, Laban lui promit la main de sa fille en échange de sept années de travail à son service.
 


 

Lutte de Jacob – Partie du
tableau d’Eugène Delacroix

   Au bout des sept ans, Jacob fut trompé par Laban et il épousa l’aînée Léa. Laban lui accorda finalement la main de Rachel en échange de sept nouvelles années à son service. Léa lui donna successivement quatre fils : Ruben (ou Réouven), Siméon (ou Shiméone), Lévi, Juda (ou Yéhouda), alors que Rachel restait stérile. En conséquence, Rachel autorisa Jacob à épouser sa servante Bilha, qui lui donna elle aussi deux fils : Dan et Nephtali (ou Naphtali ou Nephthali ou Neftali). Léa, de son côté, offrit aussi à Jacob sa servante, au nom de Zilpa, celle-ci donna à Jacob aussi deux fils: Gad et Asher (ou Aser). Puis Léa lui donna encore deux fils : Issachar (ou Issachar ou Issa’har) et Zabulon (ou Zévouloune) et une fille : Dinah (ou Dina). Enfin, Dieu prit en pitié Rachel et lui permit d’enfanter les deux derniers fils de Jacob: Benjamin (ou Biniamine) et Joseph (ou Yosef) (Genèse 29-31). Plus tard, lors de la division en deux royaumes, des douze fils de Jacob deviendront les douze tribus d’Israël, deux tribus, Juda et Benjamin, formeront le royaume de Juda et les dix autres tribus formeront le royaume d’Israël (Pour Joseph par ses fils, Manassé (ou Menaché) et Éphraïm (ou Efraim).
 
   D’incessantes querelles éclatèrent entre les deux sœurs, Léa et Rachel, ainsi qu’entre Laban et Jacob. Voyant que Jacob s’était enrichi, les fils de Laban complotèrent contre Jacob. Celui-ci choisit de fuir à nouveau avec sa famille et de retourner dans son pays d’origine. Au cours de ce voyage de retour, Jacob se battit toute une nuit contre un inconnu. Au matin, cet inconnu refusa de lui donner son nom. Désormais, Jacob fut appelé Israël, c’est-à-dire "celui qui a lutté avec Dieu" (Genèse 32:28). Jacob rentra en Canaan après 20 ans d’exil et se réconcilia avec son frère Ésaü.
 


 

Jacob et Rachel au puits –
Peinture espagnole du XVIIe siècle
– Dulwich Picture Gallery – Londres

   Il partit vers Sichem où il acquit une terre achetée aux fils de Hamor. Sa fille unique, Dinah fut violée par un des fils de Hamor qui accepta de faire circoncire tous les hommes de la ville pour permettre l’union des deux enfants. Pour se venger, les frères de Dinah, Siméon et Lévi, tuèrent par surprise tous les hommes de la ville qu’ils pillèrent ensuite. Jacob et sa famille durent partir pour Béthel où Dieu renouvela l’Alliance avec Jacob. En chemin vers Bethléem, Rachel mourut en couches.
 
   L’enfant lui fut sauvé, il prit le nom de Benjamin. Par la suite on annonça à Jacob que son fils préféré, Joseph était mort, alors que celui-ci avait été vendu par ses frères comme esclave en Égypte. Jacob fut profondément attristé par cette annonce et refusa d’être réconforté. Il mourut et il fut lui aussi enterré au caveau familial de Makhpela (Tombeau des Patriarches).
 

  Joseph (ou Yossef ou Yosef ou Yosseph, en Hébreu : יוֹסֵף "Dieu ajoutera", en arabe : يوسف Yousouf) était l’aîné de Rachel. Il n’avait que 17 ans, lorsqu’il fut fait passé mort aux yeux de son père, alors que ses demi-frères jaloux de ses rêves de royauté sur eux et de la préférence que lui donnait leur père, le vendirent à des marchands Ismaélites pour 20 pièces d’argent et l’envoyèrent en Égypte comme esclave. Ses frères utilisèrent sa tunique et du sang de chevreuil pour faire croire au décès de Joseph à leur père Jacob. Lors d’une grande période de sécheresse et de famine, ses frères partirent pour l’Égypte pour se réapprovisionner en grain.
 


 

Joseph vendu par ses frères –
Gravure Gustave Doré (1832-1883)

   Joseph les reconnut mais ses frères ne le reconnurent pas car il avait beaucoup changé avec l’âge et, de plus, il était devenu vice-Roi (ou ministre) d’Égypte. Il avait fait la connaissance de l’échanson royal qui par la suite l’avait introduit à la cour. Interprétant des songes, qu’il avait eus pour le Roi, il obtint de hautes fonctions administratives. Joseph fit alors accuser ses dix frères d’espionnage et emprisonna Siméon pour obliger les autres à revenir avec Benjamin, le dernier des frères. Lorsqu’ils arrivèrent en Égypte, Joseph ému les laissa repartir ensemble, mais fit placer une coupe dans le sac de Benjamin pour les accuser de vol. Ce fut Juda qui se dévoua pour être arrêté à la place de Benjamin afin que celui-ci puisse rentrer auprès de leur père. Voyant que ses frères avaient retenu la leçon, Joseph leur révéla son identité, puis les gracia.
 


 

Joseph se révélant à ses frères – 1816 –
Peter von Cornelius (1783-1867) –
Alte Nationalgalerie – Berlin

   Il invita son père et toute sa famille à venir s’installer en Égypte. Il revit enfin son père qu’il présenta à la Cour du Roi. Passé la légende, il est exacte qu’à cette époque les Hébreux durent subir la domination des Hyksôs qui envahissaient l’Égypte et certains Hébreux s’enfuirent et se fixèrent à l’Est du Delta du Nil, dans la terre de Giessen. Ils connurent une période de prospérité sous Joseph. Joseph se maria à Asnath (ou Asenath ou Osnat ou ‘Osna ou Asenith ou Osnat) et eut deux fils : Manassé (ou Menaché) et Éphraïm (ou Efraim).
 
   Il mourut à 110 ans et il fut embaumé comme un Égyptien, son corps fut ramené en terre d’Israël par les Hébreux lors de l’Exode. Peu à peu, les Hébreux se mêlèrent aux populations locales et devinrent agriculteurs sédentaires vers le XIIIe siècle. Puis ils furent, petit à petit, asservis par les Égyptiens.
 
   Moïse (ou Moses, en Latin : Moyses, en Hébreu : משה בן עמרם Moché ben Amram, en Grec : Mωϋσς ou Μωσς  Mō(y)sēs, en arabe : موسى  Mūsā) selon la tradition, fut le premier Prophète du Judaïsme, qui s’appelle parfois “mosaïsme“, ce qui signifie “religion de Moïse“. Il fut à la fois : Un chef religieux, un législateur, un Prophète, le libérateur des Hébreux et un chef militaire a qui on attribue traditionnellement la création de la Torah. Il fut également un important Prophète dans le Christianisme, l’islam, la Foi Bahá’íe (ou Bahaïe), le Mormonisme, le Rastafari, le mouvement Raëlien et bien d’autres confessions. Le personnage de Moïse apparaît dans le Livre de l’Exode, un texte composé de différentes strates d’écritures et dont les premiers éléments semblent dater de la fin du VIe siècle av.J.C.


 

Joseph interprète le rêve du Pharaon – 1817 –
Peter von Cornelius (1783-1867) –
Alte Nationalgalerie – Berlin

 
   Il y a eu beaucoup de scientifiques et de spécialistes, qui ont prétendu que Moïse n’était en fait qu’un personnage légendaire. L’archéologie n’a pas pu apporter des preuves sur son existence. Selon une des hypothèses émises par certains savants, qui mettent en doute l’originalité de la tradition des Hébreux, le texte du Livre de Moïse aurait été mis par écrit à cette époque, lorsque la communauté Juive était exilée à Babylone ?.
 


 

Sculpture de Moïse par Michel Ange –
Basilique San Pietro in Vincoli – Rome

   Ils affirment qu’il est probablement fondé sur de plus anciens écrits Sumériens ou d’autres régions de Mésopotamie, comme celui du Pharaon d’Akkad Sargon (ou Sargon l’Ancien, 2334-2279), lui aussi sauvé des eaux. La vie de Moïse et l’Exode (v.1250 av.J.C), telle qu’elles sont décrites dans la Bible, sont les suivantes : (Récit tiré en parti de Moïse – Wikipédia). Selon le livre de l’Exode, Moïse naquit d’une mère Hébreu, Jocabed (ou Jochebed ou Yokébed) et de Amram qui étaient tous deux issus de la maison de Lévi.
 
   Amram fut le fils de Kehat et le petit-fils de Lévi. Ils furent de la première génération des Hébreux qui naquirent en Égypte. Moïse fut donc de la deuxième génération qui vit le jour dans ce pays. Ce fut au cours de cette génération que le Pharaon donna l’ordre d’éliminer les nouveau-nés mâles et de ne laisser vivre que les filles. Après avoir caché Moïse pendant trois mois, Jocabed le mit dans un panier d’osier, enduit de poix et le confia aux eaux du Nil. L’enfant fut trouvé par Bithiah (ou Batya), la fille du Pharaon, alors qu’elle se baignait. Celle-ci l’adopta et le traita comme un fils, bien que soupçonnant immédiatement l’enfant d’être Hébreu et lui donna le nom de Moïse (en Hébreux : משה, en Égyptien : MSH, Moshé), car, disait-elle, "des eaux je l’ai tiré" (MSYTHW, MSYTHW, Mechitihou) (Exode, 2.10). Elle demande alors à une jeune fille qui observait la scène de lui trouver une nourrice parmi les Hébreux pour l’élever.
Cette jeune fille, Myriam, qui n’était autre que la sœur aînée de Moïse, lui présenta sa mère.


 

Moïse avec les Tables – 1659 –
Rembrandt (1606-1669) –
Gemäldegalerie – Berlin

 
   Devenu adulte, Moïse se rendit compte des difficiles conditions de vie de ses frères de sang. Un jour, voyant un surveillant Égyptien frapper un homme Hébreu, il vérifia qu’il était seul puis il tua l’Égyptien et l’enterra dans le sable (Exode 2, 12). Les jours suivants, l’affaire s’étant ébruitée, il fut exilé d’Égypte par le Pharaon et partit vers le pays de Madian (Région montagneuse dans la région du Hedjaz en Arabie Saoudite, qui longe la côte de la Mer Rouge et le golfe d’Aqaba). Parvenu à un puits, il défendit sept bergères de Madian contre d’autres bergers malveillants qui voulaient s’approprier le puits avant elles. (Exode 2: 15-20 – Dans l’un de son exégèse, Na’hmanide note une longue période écoulée entre le départ de Moïse d’Egypte et l’arrivée à Madian). Celles-ci, en remerciement, lui offrirent l’hospitalité et le présentèrent à leur Père Jethro.
 


 

Moïse sauvé des eaux – vers 1650 –
Sébastien Bourdon (1616–1671) –
National Gallery of Art – Washington

   Moïse se retrouva donc à Madian où le Prêtre Jethro (En Hébreu : יתרו ou Réuel רעואל), l’adopta comme son fils et le nomma superviseur et premier responsable de ses troupeaux. Il vécut là quarante ans pendant lesquels, Jethrol lui donna sa fille Séphora (ou Cippora ou Tsippora ou Sippôra(h, en Hébreu : צִפוֹרָהPetit oiseau“, en arabe Safûra,) en mariage. Moïse eut d’elle deux enfants : Gershom (ou Guershom ou ger sham ou Gersam ou Gēršōm) et Éliézer (ou Éléazar).
 
   Alors qu’il gardait les troupeaux de son beau-père sur le mont Horeb (Identifié avec le mont Sinaï), Moïse vécut une expérience particulière. Là, il vit un buisson qui brûlait sans se consumer. Lorsque Moïse essaya de s’approcher pour regarder de plus près cette merveille, Dieu lui parla de l’intérieur du buisson, révélant son identité et ses intentions pour lui. Il lui confia la mission de libérer le peuple Hébreu de l’esclavage qu’il subissait en Égypte. Moïse lui dit qu’il n’était pas le meilleur candidat pour cette mission car impuissant. Dieu lui assura qu’il lui fournirait tout le soutien nécessaire pour mener à bien son travail. Après cet événement, Moïse abandonna sa situation de berger et retourna en Égypte. (Exode 3: 7-10, 15-20 et Exode 04:11).
 
   Il brisa la résistance du Pharaon qui refusait de laisser partir les Hébreux de son royaume, après lui avoir infligé les "dix plaies d’Égypte". Après avoir laissé sortir Moïse et les siens du pays, le Pharaon changea d’avis et lança son armée à la poursuite des hébreux pour les massacrer. Dieu fit traverser au peuple Hébreu la mer Rouge en faisant s’écarter les flots qui se refermèrent ensuite sur l’armée Égyptienne qui tentait de les rattraper. Il conduisit ensuite Moïse et son peuple au pied du Mont Sinaï. Pendant que les Hébreux attendaient en bas du mont, le Patriarche le gravit et reçut les dix Commandements de Dieu qui furent gravés sur une pierre. Lorsque Moïse descendit du mont Sinaï, pour donner la parole de Dieu, il vit les Hébreux sous la conduite de son frère Aaron, adorer un veau d’or (L’adoration d’une idole était une chose littéralement interdite par le troisième commandement).


 

Moïse assisté par Aaron et Hur –
1871 – John Everett Millaiss –
Manchester Art Gallery

 
   Il fut alors pris d’une colère si grande qu’il fracassa les tables de la loi sur un rocher, puis ordonna le massacre de 3.000 adorateurs du veau d’or (Exode 32, 25-29). Moïse dut ensuite retourner au sommet du mont Sinaï afin de graver à nouveau les tables et il fit construire l’Arche d’Alliance pour les protéger jusqu’à leur arrivée en terre promise où ils construiraient pour elles un Temple (Exode, 34, 18). Ensuite, le peuple arriva enfin devant la Terre promise et Moïse envoya douze espions pour reconnaître le pays. Dix d’entre eux découragèrent le peuple d’attaquer le pays malgré le soutien de l’Éternel. Dieu se fâcha et décida de les faire errer dans le désert encore quarante années, afin que personne de ceux qui étaient sortis d’Égypte n’entrent dans la terre promise hormis Josué et Caleb, les deux espions favorables à la conquête.
 


 

Moïse sauvé des eaux – Raphaël –
Musée du Vatican

   Moïse ne fut pas autorisé par Dieu à entrer en Terre promise. Il fut toutefois autorisé à l’embrasser du regard, du haut du mont Nébo où il mourut, à 120 ans (Deutéronome, 34, 1-9). Avant de mourir, il nomma Josué comme son successeur pour conquérir la Terre promise. À la mort de Moise, les Hébreux entreprirent de se réinstaller dans le pays de Canaan, qui était alors occupé par diverses peuplades indépendantes dont les Philistins. La conquête fut surtout l’œuvre de Josué, le premier des chefs appelés Juges.
 

Pour d’autres détails voir :  Données archéologiques
                                      sur l’Exode et Moïse
– (Wikipédia.fr)

 
   Josué (ou Joshua ou Jehoshuah ou Jehoshaphat ou Yehoshua, en Hébreu : יְהוֹשֻׁעַ, v.1200) naquit en Égypte, il fut le fils de Nun, de la tribu d’Éphraïm et le successeur de Moïse à la tête du peuple Hébreu. Son histoire est racontée dans la Bible Hébraïque, principalement dans les livres de l’Exode, des chiffres et de Josué (ou Joshua). Il fut un des douze espions envoyés par Moïse pour explorer la terre de Canaan qui allait plus tard mener à sa conquête, terre que la Bible nomme Terre promise. Diverses reconstitutions des données Bibliques sur l’Exode ne sont pas encore à la hauteur des preuves archéologiques (neutralité contesté). En conséquence, les archéologues ont des avis différents et contestent l’historicité de nombreux détails dans le récit Biblique de l’Exode, qui sont qualifiés de légendes.
 


 

Les enfants d’Israël, le passage du Jourdain – 1883 –
Gravure Gustave Doré (1832-1883)

   Josué fut nommé par Moïse pour lui succéder en tant que Chef des Israélites. La première grande partie de son livre, se situe lorsqu’il commandait la conquête de Canaan. La première grande bataille de Josué se déroula à Jéricho, une ville fortifiée à l’Ouest du Jourdain, au Nord-ouest de la mer Morte. Il y envoya des espions. Le récit raconte comment les murailles de la ville s’effondrèrent après que les Prêtres eurent tourné 7 fois pendant 7 jours autour de la ville en sonnant du schofar (Sorte de trompettes).


 

Josué livre aux flammes la
ville d’Aï – Gustave Doré
(1832-1883)

 
   La ville fut complètement détruite et tous les habitants furent tués, à l’exception de la famille de Rahab, qui avait qui avait aidé les deux espions envoyés par Josué. L’archéologie, jusqu’en 1960, tendait à prouver que ce récit Biblique de l’anéantissement de Jéricho était juste, cependant l’amélioration et la sophistication de plus en plus grande des techniques d’analyse de datation ont progressivement mis le doute sur la réalité historique du récit (Voir Jéricho).
 
   Bien qu’il ait été interdit par Dieu de prendre toute sorte de butin, Akân désobéi et prit des vêtements et de l’argent qu’il cacha dans sa tente. Lorsque Josué tenta de conquérir Aï, une petite ville voisine à l’Ouest de Jéricho, ses troupes subissent un revers. La faute fut portée sur Akân qui fut puni pour avoir subtilisé des biens voués à être détruits à Jéricho. Akân, sa famille et ses animaux furent lapidés à mort et la grâce de Dieu fut de nouveau restaurée au peuple Hébreux. Josué se rendit alors maître de Aï, grâce à une habile stratégie militaire, une attaque surprise sur deux fronts.
 


 

Josué arrêtant le soleil –
Joseph Marie Vien (1716-1809) –
National Gallery of Australia – Canberra

  Cette victoire lui ouvrit la route des montagnes à l’Ouest de Jéricho. Devant la peur inspirée par les victoires militaires de Josué, les habitants de Gibeon (ou Gabaa ou Gabaon) parvinrent à obtenir un traité de paix avec les Hébreux. Apprenant cette alliance, une coalition de cinq Rois Amorites, des villes d’Eglon, Hébron, Jérusalem, Jarmuth (ou Yarmouth) et Lachish (ou Lakhish), décida d’attaquer la ville de Gibeon en représailles. Les troupes de Josué mirent en déroute les armées Amorites sur lesquelles Dieu fit tomber des grêlons.


 
Répartition des douze tribus –        Cliquez sur un nom de ville   

 
   Après avoir aussi vaincu les fuyards, il fit humilier les cinq Rois par les chefs des tribus Israélites et les fit pendre à cinq arbres jusqu’au soir. La conquête continua pendant plusieurs années toujours plus à l’Ouest jusqu’à Gaza et au Nord jusqu’à la côte Phénicienne. Dans la deuxième partie de son livre, Josué raconte comment après la conquête de la quasi-totalité du pays de Canaan, il administra l’installation des tribus.
 
   Il divisa les terres conquises entre les douze tribus d’Israël, comme lui avait dicté Dieu, la 13e, celle de Lévi, recevant seulement des biens et revenus et étant dédiée au service du Temple de Jérusalem. Il commença par les tribus de Juda, d’Éphraïm et de Manassé. Caleb obtint la ville d’Hébron. L’Arche d’alliance fut déplacée de Guilgal où elle était depuis la traversée du Jourdain, à Silo. Elle ne sera déplacée à nouveau qu’après la conquête de Jérusalem par le Roi David. Josué créa également des cités-refuges pour les Lévites.
 
   Il reçut pour lui-même la ville de Timnath-Serahou (ou Timnath-Serahou ou Timnath-Heres, au Nord du mont Gaash) où il fut enterré (Josué 24:30). La tradition Juive y place également le tombeau de Caleb. À la fin de sa vie, Josué convoqua les anciens et les chefs de tribus Israélites. Il les exhorta de ne pas fraterniser avec la population locale. Josué serait mort à l’âge de 110 ans. Les chefs (ou Juges) qui lui succédèrent poursuivirent lentement l’occupation du territoire de 1185 à vers 1050, se heurtant au Philistins, qui leurs barraient l’accès à la côte. La menace persistante des Philistins incita les Hébreux à s’unir en choisissant la royauté et à cette dernière date une monarchie fut instaurée.

 

Suite…….

 
Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur les Hébreux voir les ouvrages de :
 
William Foxwell Albright :
Archaeology of Palestine and the Bible, 1932 et  Cerf, Paris, 1955.
Die Religion Israels im lichte der archaeologischen ausgrabungen, translation of Archaeology and the Religion of Israel, Reinhardt, Munich, Janvier 1956.
The Bible in the ancient near east, Festschrift for Albright, edited by G.Ernes Wright, Garden City, Doubleday, 1965.
Abbé Georges Auzou :
Le don d’une conquête : Étude du livre de Josué, Édition de l’Orante, Paris, 1964.
Hans Borger :
Uma história Judeu do Povo, Sefer, San Pablo, 2008.
Michael Coogan :
Stories from ancient Canaan, Westminster John Knox Press, Kentucky, 1978.
The Old Testament : A very short introduction, Oxford University Press, London, New York, 2008.
Jean-Louis Déclais :
Joseph, Dictionnaire du Coran, éditions Robert Laffont, Paris, 2007.
Albert De Pury :
Genèse 12-26, Introduction à l’Ancien Testament, Labor et Fides, 2009.
William G.Dever :
What did the Bible writers know and when did they know it ?, William B.Eerdmans Publishing Company, Cambridge, 2001.
Who were the early Israelites and where did they come from?, William B.Eerdmans Publishing Company, Cambridge, 2003.
Simón Dubnow :
Manual de la historia Judía : desde los orígenes hasta nuestros días, Sigal, Buenos Aires, 1977.
Jack Finegan :
Light from the ancient past. The archaeological background of the Hebrew-Christian religion, Princeton U.P., 1947 – J.Finegan, 1959.
Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman :
La Bible dévoilée, les nouvelles révélations de l’archéologie, Bayard, Paris, 2002 – Gallimard, Paris, 2004.
David Noel Freedman, Allen C.Myers et Astrid Biles Beck :
Eerdmans dictionary of the Bible, W.B. Eerdmans, Grand Rapids, 2000.
John Garstang :
The foundations of Bible history, Joshua : Judges, Constable & Co., London, 1931 – Kregel Publications, (posthume) 1978.
The heritage of Solomon, Williams and Nortgate, 1934.
Louis Ginzberg :
Les légendes des Juifs. Josué, les Juges, Samuel et Saül, David, Salomon, Éditions : Cerf & Institut A. de Rothschild, Collection Patrimoines, Judaïsme, Aout 2004.
Elie Kedourie :
Le monde du judaïsme, Thames & Hudson, Londres, París, 2003. 
Abraham Malamat :
History of Biblical Israel : Major problems and minor issues, E.J.Brill, Leiden, Boston, 2001.
Paula M.McNutt :
Reconstructing the society of ancient Israel, Westminster John Knox Press, Louisville, 1999.
Megan Bishop Moore et Brad E.Kelle :
Biblical history and Israel’s past : The changing study of the Bible and history, William B. Eerdmans Pub. Company, Grand Rapids, 2011.
Francis Edwards Peters et John L.Esposito :
The children of Abraham : Judaism, Christianity, Islam, Princeton University Press, Princeton, 2004.
Mordecai Schreiber :
The shengold Jewish encyclopedia, Shengold Books, Rockville, 1998.
William H.Shea :
Chronology of the Old Testament, Allen C. Eerdmans Dictionary of the Bible, Eerdmans, 2000.
Thomas L.Thompson :
The historicity of the patriarchal narratives; the quest for the historical Abraham, W. de Gruyter, Berlin, New York, 1974.
Leonard Woolley, Annette Collin Delavaud et Henri Collin Delavaud :
Abraham : Découvertes sur les origines des Hébreux, Payot, Paris, 1949.

 

  Copyright © Antikforever.com