Quelques Divinités du panthéon :
Nephtys
 

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Sommaire
 

Fonctions et origine
Ses représentations et symboles
Ses lieux de cultes principaux
Le culte de Nephtys
Légendes et mythes
Bibliographie

 

Nephtys sur le
sarcophage externe
en granit rouge de
Ramsès III –
XXe dynastie –
Musée du Louvre
ou ou

ou

Nb.t-Hw.t

 


 

Statuette de Nephtys
– Musée du Louvre

Fonctions et origine

 
   Nephtys (en Grec : Neftis ou Nephthys, en Égyptien : Nebt-Het ou Neb-Hout, en Copte : Nebth ō) est la Déesse protectrice des morts en veillant sur le sarcophage. Elle symbolise l’obscurité, l’invisible, la nuit, la mort. Déesse funéraire aux côtés de Hâpi, avec qui elle est associée pour protéger le vase canope contenant les poumons du défunt. Dans les Textes des Pyramides, elle était révérée comme une “Déesse du Sud“. Elle fut également considérée comme la Déesse de la magie et de la divination. Lors de l’Ancien Empire (2647-2150) elle était considérée comme protectrice du souverain. Son nom fut utilisé par les anciens Égyptiens pour identifier la femme la plus âgée d’une famille. Elle fut assimilée par les Grecs aux Déesses Niké (Déesse personnifiant la Victoire) et Aphrodite
 
   L’essence originelle de Nephtys n’est pas connue. Dans l’Ennéade Héliopolitaine elle est la fille de Geb et de Nout, sœur d’Isis, d’Osiris et de Seth dont elle est également l’épouse. La traduction littérale de son nom est généralement donnée comme "La Dame ou Maîtresse du Château ou de la maison", ce qui a amené certains spécialistes à l’identifier à tort avec la notion de femme au foyer. C’est une erreur très répandue répétée dans de nombreux commentaires concernant cette divinité. Son nom signifie également “la Dame du Temple” qui l’associe alors au rôle de Prêtresse. Avec Isis, qu’elle aida à reconstituer le corps démembré de son époux Osiris, elle était l’un des deux “Milans” ou oiseaux hurleurs, qui semblaient émettre des lamentations funèbres. Elle est Parfois considérée comme l’amante d’Osiris de qui elle aurait eu Anubis.

 

Ses représentations et symboles

 
   Nephtys est représentée soit comme une femme debout, drapée dans une robe moulante, coiffée des deux hiéroglyphes qui servaient au début à écrire son nom ; ou parfois comme un oiseau de proie, le milan ou un faucon ou un autre oiseau. On la trouvait très souvent représentée sur les couvercles de sarcophage du côté de la tête du défunt, les ailes déployées, car avec l’aide de sa sœur Isis, elle était chargée de transporter le mort dans l’au-delà.
 
   Ses symboles étaient :
Ses attributs divins : Les hiéroglyphes désignant un panier et une maison.


 

Image peinte de Nephtys sur
un linceul de lin – IIe s. av.J.C –
Metropolitan Museum of Art.

Photo avant retouches : Wikipedia.org

 
Animaux, couleur et élément : Son animal était le milan ou le faucon. Il n’y a pas d’élément ou de couleur qui lui soit attribué.
 
Les fêtes en son honneur : Dans le temple d’Edfou, une fête, "Le cœur de Nephtys se réjouit", était célébrée le 28e jour du mois Pharmouti de la saison Peret.

 
Ses lieux de cultes principaux

 
   Nephtys ne fut pas une Déesse locale, de ce fait il n’y eut pas de culte fixe autour d’elle, comme pour d’autres divinités, toutefois elle avait son sanctuaire principal à Héliopolis où elle fit partie de la grande Ennéade. Elle fut particulièrement vénérée aussi, à l’époque Gréco-romaine, à Kom Mer (ou Kômir, Haute-Égypte), associée à la Déesse Anouket (ou Anoukis), ainsi que dans le temple d’Edfou. Lors de la XIXe dynastie (1295-1186), un temple de Nephtys appelé “la Maison de Nephtys de Ramsès-Mériamon” fut construit, ou rénové, dans la ville de Sépermerou, à mi-chemin entre Oxyrhynchos et Héracléopolis, à la périphérie du Fayoum.
 
   Comme le note le papyrus Wilbour le temple était riche en possessions foncières. Les champs et les autres avoirs appartenant au temple étaient sous l’autorité de deux Prophètes de Nephtys, nommés Penpmer et Méribarse. Un autre temple de Nephtys semble avoir existé dans la ville aujourd’hui perdue de Punodjem. Le Papyrus de Bologne enregistre une plainte déposée par un Prophète du temple de Seth et de Nephtys dans cette ville en matière de fiscalité excessive à son égard. Après avoir fait un appel à la Déesse pour la résolution définitive de cette question par le Vizir du Roi, le prophète, nommé Pra’emhab déplore sa charge de travail.
 


 

Nephtys sur le sarcophage d’Ânkh-Ounennéfer –
Washington State History Museum

Le culte de Nephtys

 
   L’essence originelle de Nephtys n’est pas connue. Dans l’Ennéade Héliopolitaine elle est la fille de Geb et de Nout, sœur d’Isis, d’Osiris et de Seth dont elle est également l’épouse. Nephtys était généralement associée à sa sœur Isis dans les rites funéraires en raison de leur rôle de protectrice de la momie. Avec elle, elle pleurait les morts, sous la forme d’un milan ou faucon, qu’elles accompagnaient dans l’au-delà. Déesse funéraire aux côtés de Hâpi, avec qui elle fut associée, elle protégeait le vase canope contenant les poumons du défunt. Ce fut à partir de la Ve dynastie (2465-2323), dans les Textes des Pyramides, que Nephtys apparut comme une Déesse de l’Ennéade. Comme sœur d’Isis et surtout Osiris, Nephtys fut une Déesse protectrice qui symbolisait l’expérience de la mort, tout comme Isis représentait l’expérience la naissance. Nephtys était connue des anciens Égyptiens dans la cosmologie comme la “Déesse utiles” ou la “Déesse excellente“. Les anciens textes tardifs des temples Égyptiens décrivent une Déesse qui représente l’assistance divine et la tutelle protectrice.
 
   Nephtys fut, dans certains mythes, considérée comme la mère de la divinité funéraire, Anubis. En tant que “mère nourricière” principale incarnation du Dieu Horus, Nephtys fut également considérée comme protectrice du règne du Roi ou du Pharaon. Bien que d’autres Déesses pouvaient assumer ce rôle, Nephtys fut le plus souvent dépeinte dans cette fonction. En contraste elle fut parfois présentée comme une divinité plutôt féroce et dangereuse, capable d’incinérer les ennemis du souverain avec son souffle de feu. Elle fut particulièrement vénérée au Nouvel Empire (1549-1080) par les Pharaons Ramessides, comme l’atteste différentes stèles et une multitude d’inscriptions à Karnak et Louxor, où Nephtys était membre de l’Ennéade de la grande ville et ses autels étaient présents dans le complexe.

 
   Elle fut également vénérée et considérée comme une divinité festive dont les rites autorisaient la consommation de bière. Dans divers reliefs à Edfou, Dendérah et Behbeit, Nephtys est représentée recevant de somptueuses offrandes de bière de la part du souverain. Dans certaines villes elle fut aussi considérée comme une Déesse qui donnait le pouvoir au Roi ou au Pharaon de voir “ce qui est caché au clair de lune“. Cela correspond à des thèmes plus généraux qui présentent Nephtys comme une Déesse dont l’unique domaine était “l’obscure” le “funeste”, ou les périlleux abords du désert. Nephtys apparut également comme une Déesse qui assistait dans les accouchements. Ses compétences de guérison sont mises en évidence par l’abondance d’amulettes en faïence sculptées à son image et par sa présence dans une variété de papyrus magiques qui cherchaient à mettre en avant ses qualités altruistes pour aider les mortels.
 

 

Légendes et mythes

 
   Le premier mythe concernant la Déesse est sur sa naissance. C’elle qu’on appelle “la Maîtresse du Château” faillit ne jamais voir le jour en raison d’un événement survenu au début des âges, lorsqu’Atoum-Rê était entrain de créer le monde. Ses enfants, Shou (l’air) et Tefnout (l’humidité) formèrent un couple et eurent à leur tour deux enfants, Geb (la terre) et Nout (le ciel). Tous deux étaient si épris l’un de l’autre que ciel et terre demeurèrent attachés. Ni le soleil, ni l’air, ni l’humidité ne pouvaient plus circuler. obligea Shou, son fils, à séparer les deux amoureux, ce qui fut fait. Mais Nout était alors enceinte de quatre enfants. Parmi eux, Isis et son frère Osiris. décréta que ces quatre enfants ne pourraient naître au cours d’aucun des douze mois de l’année solaire. C’était bien sûr les condamner. Le Dieu Thot, gagna au jeu avec la lune cinq jours supplémentaires qui furent rajoutés à la suite des douze mois, appelés jours épagomènes (du Grec : επαγομενα nμερα, jour supplémentaire). C’est grâce à lui que Nout put enfin accoucher de Nephtys, le dernier de ces cinq jours.
 
   Selon Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) Nephtys ne pouvait pas avoir d’enfants de Seth, elle eut alors des relations sexuelles avec Osiris pour concevoir un fils, Anubis. Selon certaines légendes, au début de la création du monde, avec son mari Seth, elle semait le chaos et la destruction, contrairement à sa sœur Isis et son époux Osiris, qui eux civilisaient le monde et inculquaient la paix et l’amour. Elle vivait dans des régions hostiles, comme le désert, où elle guidait les voyageurs. Nephtys joua un rôle important dans le mythe de son frère Osiris (le cycle Osirien). Il existe plusieurs versions du mythe, la plus récente est rapportée dans un récit de Plutarque. Seth, après avoir assassiné son frère mis son corps dans un coffre qui fut jeté dans le Nil.


 

Nephtys et Isis détail d’un
sarcophage en bois peint –
Basse Époque – Musée du Louvre

 
   Après l’assassinat de son époux, commença la quête d’Isis, qui mit tout en œuvre pour retrouver la dépouille de celui-ci. Le mythe de la quête d’Osiris présente plusieurs versions. L’une d’elle rapporte que dans cet acte d’amour et de dévouement, Isis aidée par sa sœur Nephtys, partirent en quête du corps d’Osiris et le retrouvèrent sur les berges du Nil. Les deux Déesses, cachèrent le cercueil dans les marais de Khemmis. Mais selon une autre version, connue sous le nom de “démembrement d’Osiris“, Isis aurait découvert le corps de son mari à Byblos en Phénicie. Elle l’aurait alors ramené en Égypte par la ruse pour l’enterrer et caché. Mais, alors qu’il chassait au clair de Lune, Seth découvrit le tombeau et furieux, découpa le corps en quatorze morceaux qu’il dispersa dans toute l’Égypte.
 
   Avec l’aide de Nephtys, Isis monta alors sur sa barque de papyrus à la recherche des morceaux du corps de son bien-aimé, à travers le labyrinthe du marais. Elle retrouva tous les morceaux du corps de son époux et le reconstitua (Ce sera la première momie, Ounen-Néfer “L’éternellement beau”), sauf un, le phallus, qui aurait été avalé par un poisson et qu’elle refit en argile. Ce furent ensuite de longs suppliques de la part des deux sœurs à l’attention de , Thot et Anubis, pour qu’ils redonnent la vie au Dieu. Puis Isis se fit féconder et donna naissance dans le secret à un fils, Horus, qui ne manquera pas d’exercer sa vengeance vis-à-vis de Seth. Nephtys apparut également comme une Déesse qui assistait dans les accouchements. Un mythe Égyptien antique, conservé dans le papyrus Westcar, raconte l’histoire d’Isis, Nephtys, Meskhenet et Héqet déguisées en danseuses, dont les déplacements aidèrent la femme d’un Prêtre d’Amon-Rê, alors qu’elle s’apprêtait à mettre au monde des fils, pour que ceux-ci aient comme destiné la gloire et la fortune.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Déesse voir les ouvrages de :
 
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Hans Bonnet :
Lexikon der Ägyptischen religionsgeschichte, Nikol-Verlag, Hamburg, 2000 et 2005.
Jacques-Joseph Champollion-Figeac, Léon Jean-Joseph Dubois et David Roberts :
Panthéon égyptien, J. de Bonnot imprimerie, Paris, 2006.
Raymond Oliver Faulkner :
The lamentations of Isis and Nephthys, IFAO, Le Caire, 1934.
Rolf Felde :
Ägyptische gottheiten, Rolf Felde, Wiesbaden, 1988 et 1995.
Leonard Everett Fisher :
The gods and goddesses of ancient Egypt, Holiday House, New York, 1997.
Lucia Gahlin, Olivier Fleuraud et Isabelle Fleuraud :
L’Egypte : Dieux, mythes et religion : Un voyage dans le monde fascinant des mythes et de la religion de l’ancienne Egypte, EDDL, Paris, Janvier 2001.
Lucia Gahlin et Lorna Oakes :
The mysteries of ancient Egypt : An illustrated reference to the myths, religions, pyramids and temples of the land of the pharaohs, Lorenz, London, 2003.
Roland Harari et Gilles Lambert :
Dictionnaire des dieux et des mythes égyptiens, Le grand livre du mois, 2002.
Geraldine Harris :
Gods & Pharaohs from Egyptian Mythology, Eurobook Limited, London, 1981.
George Hart :
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Manfred Lurker et Patrick Jauffrineau :
Dictionnaire des Dieux et des symboles des anciens Égyptiens : Le monde magique et mystique de l’Egypte, Pardès, Puiseaux, 1994 – En Allemand, Lexikon der Götter und Symbole der alten Ägypter, Scherz Verlag, 1998.
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Richard H.Wilkinson
The complete gods and goddesses of ancient egypt, Thames and Hudson, New York, Mars 2003 et Septembre 2005 – En Espagnol, Todos los dioses del Antiguo Egipto, Oberön, Madrid, 2003 et Juin 2004 – En Allemand, Die welt der götter im alten Ägypten : Glaube, macht, mythologie, Theiss, cop. Stuttgart, Septembre 2003 – En Français, Dictionnaire illustré des Dieux et Déesses de l’Égypte ancienne, Gollion, Infolio, Novembre 2006. 

 

 
 
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