Inscription d’Elibaal Roi de Byblos exécutée sur une statue en quartzite du
Pharaon Osorkon I trouvée à Byblos – Musée du Louvre |
Étymologie
Byblos
fut le nom donné par les Grecs (Βύβλος
Byblos ou Biblos) à l’ancienne ville de Gebal. Ils la nommèrent ainsi parce que ce fut grâce au port de Gebal que les papyri
Égyptiens, qu’ils appelaient : bublos Bύβλος,
étaient importés en Grèce.
La cité porta bien d’autres noms :
▪ Pour les
Égyptiens elle fut : Kpn Képen ou Kében ou Kupna;
▪ Pour les
Assyriens, dans les textes cunéiformes ce fut : Goubla ou Gubla;
▪ En Akkadien c’était Gubla;
▪ En
Hébreu, dans l’Ancien Testament c’était : Gebal ou plutôt Gubla
גְבַל. Dans l’ouvrage on la trouve
citée dans le Livre des Rois (5 : 32), se référant à la nationalité des bâtisseurs du Temple de
Salomon (970-931) et dans Ezéchiel (27 : 9), se référant à la richesse de
Tyr.
▪ Aujourd’hui pour les arabes c’est :
جبيل Jbeil ou Jubail ou Gubayl ou Joubayl.
Ce mot ”’Jbeil” veut dire "montagne", mais le nom de la ville pourrait aussi signifier "puits de Dieu"
▪ Enfin les Européens pendant les Croisades lui donnèrent le nom de Gibelet (ou Giblet).
Localisation, civilisation
Byblos est une ancienne cité de
Phénicie. Elle se situe aujourd’hui sur le site de la ville moderne de Jbeil, qui est donc
un nom descendant directement des Cananéens, dans le gouvernorat
du Mont-Liban (Actuelle Liban), sur la côte Méditerranéenne, à environ 40 km. au Nord de Beyrouth.
Dès le IVe millénaire Byblos fut un centre commercial actif, trafiquant surtout avec
l’Égypte avec laquelle elle exportait du bois du Liban
et importait des papyri. Ce rapprochement avec l’Égypte
eut un effet durable sur l’art et la culture de Byblos. Elle fit aussi commerce de textile et de vêtement avec la
Mésopotamie, notamment avec la ville de
Mari et également avec les
Minoens de
Crête.
Vue du site du pied du fort |
La ville développa rapidement son commerce grâce notamment à l’utilisation de l’écriture. Des preuves
archéologiques, mises au jour dans la ville, qui remontent à environ 1200 av.J.C, montrent l’existence d’une écriture alphabétique
Phénicienne de vingt-deux caractères. Un exemple important de cette écriture (Et le plus ancien
trouvé à ce jours) se trouve sur le sarcophage du Roi Ahiram. L’utilisation de
l’alphabet
s’est propagé par les Phéniciens par l’intermédiaire de leur commerce maritime
dans les parties de l’Afrique du Nord et en Europe. Les souverains
Amorrites de Byblos se firent enterrer dans des tombeaux avec des objets
Égyptiens (Tombeau d’Ahiram).
Religion
Byblos fut le principal centre de culte d’Adonis, un mortel, amant d’Aphrodite. Il est associé à la rose
et au myrte. Il était le fils de Cinyras, Roi de
Chypre, et de la fille de ce dernier, Myrrha. Il jaillit de sa mère transformée en arbre à myrrhe en punition de son inceste. Un jour Adonis, aimant
chasser, parcourant la forêt, affronta un sanglier. L’animal blessé le chargea et le jeune Adonis s’effondra, blessé mortellement à la jambe. Une goutte de son
sang tomba par terre, alors Aphrodite versa une larme sur la goutte de sang qui donna naissance à l’anémone.
La mort d’Adonis, par Jean Monier – Château de Cheverny
|
Cette scène est sensé s’être déroulée près de Byblos. C’est pourquoi on y célébrait une fête grandiose tous les ans commémorant cette résurrection.
Les festivités duraient deux jours. Le premier était consacré au deuil et le deuxième à la joie. Seules les femmes prenaient part à la cérémonie.
Adonis était appelé Thammouz en Syrie et en Phénicie. Du fait de
son importante et très longue relation avec l’Égypte,
Byblos s’imprégna aussi des traditions relieuses de cette dernière et devint un centre religieux important où l‘on pratiquait le culte
d’Osiris. À l’inverse, la ville donnait une part
importante au culte de Reshep (ou Resheph ou Rashshaf ou Rasap ou Reshef – RSp),
un Dieu
Cananéen de la peste et de la guerre, associé à la foudre et donc aussi interprétée comme une divinité météorologiques.
Son culte fut introduit en Égypte à partir du
Nouvel Empire (1549/1540-1080).
Il y possédait un grand temple qui fut détruit à l’époque du Roi de
Macédoine
Alexandre le Grand (336-323).
Reshep devint populaire en Égypte sous le règne du Roi
Amenhotep II (ou Aménophis II, 1428/27-1401,
XVIIIe dynastie), où il servit en tant que
Dieu des chevaux et des chars. Adoptée initialement dans le culte royal, Reshep devint une divinité très populaire à la
période Ramesside.
L’histoire…….
Byblos aurait été occupée au cours de la période néolithique, vers 5000 av.J.C. Les
traces les plus anciennes d’une occupation humaine sur le site sont celles d’un village de pêcheurs. De cette époque on trouve les vestiges de certains
bâtiments sur le site. Selon l’écrivain Philon de Byblos (ou Philo ou Herennius, 64-141), citant Sanchuniathon, la ville
avait la réputation d’être la plus ancienne citée du monde habité, idée aujourd’hui encore soutenue par de nombreux spécialistes. Elle aurait été
fondée par Cronus, comme la première ville en Phénicie.
Elle serait également le lieu où le Dieu Égyptien
Thot aurait inventé l’écriture. Cependant, à aujourd’hui, il n’y a pas de preuve
concrète qu’elle soit vraiment la plus ancienne ville du monde. Lors du IIIe millénaire la cité-État de Byblos fut colonisée par les
Phéniciens et devint un centre religieux important. Les premiers signes d’une ville peuvent
être observés, avec les vestiges de constructions de maisons de taille unique. Son temple de Ba’alat Gebal devint
célèbre dans le monde antique.
Piliers du temple de Ba’alat Gebal
|
Ce fut la période où cette civilisation
Phénicienne commença à se développer. Byblos, à partir de cette époque devint de plus en plus
importante et riche et semble avoir été une alliée des
Égyptiens pendant de nombreux siècle. Jusqu’au IIe millénaire elle demeura la première ville de
Phénicie grâce à un port actif qui exportait les bois du Liban vers
l’Égypte et importait des papyri
Égyptiens pour les revendre à travers toute la Méditerranée.
En 2150, les Amorrites envahirent la ville et
mirent un terme provisoire à sa prospérité.
Le premier souverain dont on ait connaissance est Ibdadi (v.2050), il apparaît dans
les textes cunéiformes de Drehem, cité de la banlieue de
Nippur. Il y est décrit comme le "Ensi" de Goubla (Byblos), c’est un terme
Sumérien (lu jadis pa-te-si), auquel on attribue le sens
de "chef", "seigneur", et quelques fois "Roi". Suivit une longue période où l’on ignore
tout ou presque de la cité qui subit largement la domination
Égyptienne.
Le souverain suivant dont nous avons connaissance régna plus de deux siècles plus tard.
Abishemou I (ou Abischemu ou Ipshemou, en
Égyptien :
jbSmw, v.1820 à v.1795) nous est surtout connu par la découverte de sa tombe (N°1) dans la
nécropole de Byblos. Elle était dans sa grande majorité inviolée et contenait un certain nombre d’objets précieux. Dans la chambre funéraire
se trouvait le sarcophage du "Roi" taillé dans du calcaire blanc. Parmi les objets mis au jour on compte un magnifique pot d’argile, des
armes plaquées or, des bijoux en or, quelques vases en obsidienne avec le nom du Roi
d’Égypte
Amenemhat III (1843-1797) et un vase d’argent pouvant provenir de
la région Égéenne. Cependant aucun ossement du "Roi" ne fut retrouvé. Le nom du souverain n’était pas directement dans la tombe, mais
apparaît dans un couloir adjacents qui relie sont tombeau avec celui de son fils et successeur Ipshemouabi (ou Ipschemuabi).
Il y porte le titre
Égyptien de : h3.tj-ˁ Maire. Les vases plus ce titre nous permettent de certifier
qu’il fut un contemporain d’Amenemhat III.
Son riche mobilier funéraire montre du côté artistique une forte influence
Égyptienne et est le témoignage de l’étroite relation qu’entretenait Byblos avec le pays. Certains spécialistes en
déduisent aussi qu’à cette période c’était l’écriture Égyptienne qui
était utilisée dans la ville. Abishemou I est également connu par un sceau cylindrique
Égyptien,
sur lequel il est aussi indiqué comme Maire de Byblos.
Théâtre Romain |
Ipshemouabi (ou Ipschemuabi ou Ipshemouib,
en Égyptien : jbSmwib,
v.1795 à v.1780) comme son père nous est connu par sa tombe (N°2) de la nécropole de Byblos. Elle aussi dans sa grande majorité était
restée inviolée et contenait un certain nombre d’objets précieux. Toutefois il faut signaler qu’elle était plus riche que celle d’Abishemou I
à laquelle elle était reliée par un couloir. Dans la chambre funéraire se trouvait encore son sarcophage taillé dans du calcaire Blanc.
Pratiquement les mêmes objets que pour son père ont été mis au jour, mais en plus grande quantité. Ceux-ci reflètent l’influence
Égyptienne. On compte également des magnifiques pots d’argile,
des armes plaquées or, des bijoux en or, dont un pectoral avec une partie de ses pierres en obsidienne avec le nom du Roi
d’Égypte
Amenemhat IV (1797-1787),
un collier et un pendentif en forme de coquille avec l’image d’un faucon et le nom d’Ipshemouabi écrit dans un
cartouche. Son corps ne comportait cependant pas d’objets
précieux comme c’était le cas dans la tradition Égyptienne.
Le nom du "Roi" a été retrouvé sur deux objets où il est explicitement décrit comme le fils d’Abishemou I.
Il portait le titre
Égyptien : Hati-a-en-képen x3.tj-ˁ-n-Kpn
"Maire de Byblos".
Lui succéda un Roi au nom de Caïn (ou Kain, v.1780 à v.1770) qui fut peut-être son fils. Il n’est connu que par un sceaux cylindrique.
Puis vint Reyen (ou Yakin-el, v.1770 à v.1765) dont on ignore le lien de parenté avec le précédent, mais on sait que ce fut son fils Yattin
(ou Yantin-Hamou, v.1765 à v.1735) qui lui succéda. Il est mentionné sur des tablettes d’argile retrouvées dans la ville de
Mari. Il serait contemporain du Roi de la cité
Zimri-Lim (1775-1761/60)
et de celui de Babylone,
Hammourabi (1792-1750).
Son nom est également indiqué, en hiéroglyphes Égyptiens
sur un relief à Byblos et sur différents sceaux. Selon certains spécialistes, c’est lui qui apparait sur le relief
avec le Roi d’Égypte
Néferhotep I (1724-1713), pour d’autres il s’agirait plutôt
de son successeur Abishemou II (ou Abischemu, en Égyptien :
Ipshemou jbSmw, v.1735 à v.1700), ce qui semble plus logique au niveau des dates de règne.
On est certain par contre qu’un souverain de la ville prêta allégeance à
Néferhotep I. Abishemou II est connu aussi de différents objets où son nom est écrit en
Égyptien.
Pui vint sur le trône Yapa-Shemouabi (ou Yapa-Schemuabi, v.1700 à v.1690) qui apparaît également dans une inscription
Égyptienne
de la ville. Sur une stèle il est dit que le Roi suivant, Akery (Roi v.1690 à
v.1670) fut le fils d’Abishemou II.
Lors de son règne, vers 1725, l’occupation des Amorrites
va s’achever avec l’invasion d’un autre peuple, les Hyksôs
qui vont aussi s’emparer de l’Égypte.
Par la suite Byblos fut évincée par Tyr, mais garda ses bonnes
relations avec l’Égypte.
Nous ne connaissons pratiquement rien des souverains de la période qui suivit jusque vers 1375.
Autre vue du temple Ba’alat Gebal |
Rib-Addi (ou Ribaddi ou Rib-Hadda ou Rib-Adda ou Rib-Addu, v.1375 à v.1335
ou v.1375 à v.1355)
fut le premier souverain dont on ait à nouveau une trace.
Il fut vassal et sous protectorat de l’Empire Égyptien.
À cette époque, Byblos fut menacée par le Roi d’Amourrou
Abdi-Ashirta (v.1385-v.1344), puis par son fils Azirou (ou Aziru, v.1344-v.1315).
Rib-Addi avait quitté sa ville de Byblos pour quatre mois pour conclure un traité avec le Roi de Berytos (ou Béryte ou Beyrouth), Ammunira, avec qui il avait
un différent, mais lorsqu’il il voulut rentrer chez lui, il apprit que son frère Rapih-Ili (ou Ilirabih,
v.1355 ou v.1335) l’avait détrôné.
Il chercha temporairement refuge auprès d’Ammunira, sans succès. Rib-Addi demanda alors des troupes au Pharaon
Amenhotep IV (Aménophis ou Akhénaton, 1353/52-1338)
pour qu’il le rétablisse sur le trône. On a la preuve de ces faits grâce aux lettres
d’Amarna, correspondance de Byblos avec
l’Égypte,
qui comprennent une soixantaine de tablettes/lettres de Rib-Addi et de Rapih-Ili (ou Ilirabih) qui ont survécu.
Toutefois, certaines d’entre elles ont été envoyées en double afin de s’assurer qu’elles parvenaient bien au destinataire.
Cruche en terre cuite de Byblos –
1600-1200 – Musée du Louvre
|
Ce fut le Roi
d’Amourrou,
Azirou qui fut chargé, par le Pharaon, de la mission de restaurer
Rib-Adid, mais il trahit l’expédition et livra Rib-Addi, qui avait été la cause de la mort de son père, entre les mains des dirigeants de
Sidon, où il trouva presque certainement la mort vers la fin du règne
d’Amenhotep IV.
Quelques sources nous disent qu’Azirou aurait massacré
Rib-Addi. Azirou étendit de ce fait son royaume en se proclamant Roi de
Damas et de Byblos (v.1335).
L’événement de sa trahison est mentionné dans la lettre d’Amarna
(EA 162) d’Amenhotep IV à
Azirou, dans laquelle le Pharaon exige que celui-ci vienne en
Égypte pour expliquer ses actes.
Azirou une fois dans le pays fut arrêté pendant au moins un an avant d’être
libérée pour faire face à l’avancée des Hittites,
qui avaient déjà conquis la ville d’Amki, ce qui constituait une menace pour l’Amourrou
(Lettre EA 170), puis pour les possessions Égyptiennes.
Rib-Addi comptait beaucoup sur l’Égypte
pour résoudre ses problèmes. Ses lettres ont souvent pris la forme de plaintes ou de demande de moyens d’action auprès du Pharaon.
Dans une (EA 105) il supplie le Pharaon d’intervenir dans un différend avec Berytos (ou Béryte ou Beyrouth). Ammunira avait confisqué deux navires
marchands de Byblos (Ce sera l’objet de son départ de la ville pour signer un accord avec Ammunira).
Dans une autre lettre (EA 122), Rib-Addi se plaint d’une attaque par le commissaire
Égyptien Pihuri (ou Pahuri), qui tua un certain nombre d’habitant
de Byblos. Dans celle EA 81, il indique qu’un assassin envoyé par le Roi d’Amourrou
Abdi-Ashirta avait tenté de le tuer.
Stèle du Roi Yahimelek – v.950
|
Il demanda au Pharaon de lui envoyer des archers pour assurer sa sécurité. Dans une autre lettre plus
poignante (EA 75), il écrivit "Les peuples de Ammiya ont tué leur seigneur et j’ai peur…..comme un oiseau dans un piège je suis donc ici à Gubla
(C’est-à-dire : Byblos)". Dans la lettre EA 89, Rib-Addi signale un coup d’état dans le pays voisin de
Tyr où le souverain de la ville, ses compagnons, ses parents et toute sa famille ont été tués.
Il indique qu’il pense que sa sœur et ses filles, qu’il avait envoyé à Tyr pour les tenir à l’écart
des attaques du Roi d’Amourrou
Azirou, furent aussi parmi les victimes. Dans la EA 75, il détaille
l’évolution de la situation politique autour de Byblos.
Après l’invasion des Hittites
la cité suivit l’histoire de la région. Vers 1200, Byblos fut détruite, comme beaucoup de cités du littoral, par les invasions des
Peuples de la mer. Les Empires qui avaient dominé
la région, notamment les Égyptiens et les
Hittites,
se retrouvèrent très affaiblis, ou détruits, et dans le vide du pouvoir qui en résulta un certain nombre de villes
Phéniciennes créèrent elles-mêmes d’importantes puissances maritimes. Dès que
l’invasion des Peuples de la mer affranchit
les Phéniciens de la tutelle
Égyptienne, ils établirent de nombreux comptoirs et colonies
sur le pourtour de la Méditerranée. Byblos devint rapidement le principal centre
Phénicien qui domina la Méditerranée et les routes maritimes. Cette hégémonie dura près de deux cent ans, jusqu’à v.1000 av.J.C.
Médaillon royal incrusté de pierres précieuses – Musée de Beyrouth
|
Ce fut à cette époque que la première inscription en alphabet
Phénicien a été constatée, sur le sarcophage du Roi de Byblos Ahiram (ou Ahirom, v.1020). Les inscriptions sur son tombeau sont les plus
anciens textes Phéniciens connus.
L’invention de l’alphabet et sa mise
au point, facilitèrent partout leurs opérations commerciales. Ahiram eut un enfant Ithobaal qui fut Roi vers v.980.
Sous son règne, des nouveaux venus dans la région, les Hébreux, menés par leur Roi
David (1010-970) se rendirent maître du pays de
Canaan. Ithobaal eut un enfant Yahimelek (ou Yahimilik ou Yehimlik,
ou Yehawmelek ou Yehaoumelek, v.950 à v.940)
qui lui succéda. Il est connu à partir d’une stèle. Dans le même temps, à Tyr, l’arrivée au pouvoir du Roi
Hiram I le Grand (978-944) changea la donne de la région. La cité sous son règne (associée à
Sidon) supplanta toutes celles du littoral,
dont Byblos, par sa grande prospérité, et imposa une longue hégémonie.
Puis Hiram I s’associa au Roi des
Hébreux
Salomon (970-931) a qui il fournit du bois de cèdre et des artisans
pour la construction du temple de Jérusalem. Il mena aussi une campagne
victorieuse contre la ville d’Acre
(ou Akko ou Akka ou Ptolémaïs). Juste après sous la conduite du Roi de Tyr
Ithobaal I (ou Ethbaal ou Ittobaal, 896-863)
les Phéniciens s’implantèrent dans le Nord, jusqu’à Beyrouth et sur une partie
de Chypre. Cependant, ils se heurtèrent sur les côtes
d’Asie Mineure, aux
Grecs, qui les évincèrent de
Rhodes.
Ils cherchèrent alors en Méditerranée d’autres débouchés (Malte, l’Afrique, la Sardaigne, les côtes Espagnoles, etc…).
Monnaie Phénicienne
|
Plus tard, en 738, lors de la période
Assyrienne, le Roi de Byblos Shipitsbaal II (ou Shipits-Ba’al ou Sibittibaal, v.750-738), fils d’Elibaal
(v.930-v.920), fut contraint de devenir le vassal de l’Empereur
Téglath-Phalasar III (745-727),
ce dernier ayant envahit une partie de la région. En 701 lorsqu’un autre Empereur
Assyrien,
Sennachérib (705-681) prit toute la
Phénicie ce fut le Roi Ormelek I (ou Ormilk ou Urumelek ou Urumilki, ?
à 701) qui vit sa ville conquise et pillée. La cité fit également l’objet d’attaque de la part des Empereurs
Assarhaddon (ou Esarhaddon, 681-669), sous le Roi
Melekiasaph (ou Milkiasaph ou Milk-Asaph, v.670) et
d’Assurbanipal
(ou Assur-Banapliou ou Assourbanipal, 669-631 ou 669-626).
Autre vue du site |
Après la chute des
Assyriens, lors de l’invasion par les
Perses Achéménides (549-331), Byblos devint le quatrième en
importance des quatre royaumes Phéniciens vassaux, établis par les
Perses, les trois premiers étant
Sidon, Tyr
et Arwad (ou Arado ou Arados ou Arvad ou Arpad ou Arphad ou Antioche en Pieria).
Byblos devint ensuite une ville Hellénistique après le passage du Roi de
Macédoine
Alexandre le Grand (336-323) qui
la libéra du joug Perse. Par les monnaies frappées à cette époque
on retrouve la trace d’un commerce important avec d’autres villes de la Méditerranée.
Au cours de la période Gréco-romaine, la ville et le temple de Reshep furent reconstruits, et, bien que plus petite que ses voisines tels que
Tyr et de Sidon,
elle devint un centre important pour le culte d’Adonis. Au IIIe siècle, un petit mais impressionnant théâtre fut construit. Avec la montée du Christianisme,
un siège d’Évêque fut créé à Byblos et la ville connut une nouvelle et rapide croissance. Bien que Persique une colonie est connue pour s’être établie
dans la région à la suite de la conquête musulmane de 636, mais il y a peu de preuves archéologiques de cette période.
Archéologie
Le site
archéologique actuel est très intéressant pour les archéologues, en raison des couches successives de débris résultant des siècles d’occupation humaine.
Il fut étudié et excavé pour la première fois par Pierre Montet et
Maurice Dunand. Les principaux bâtiments de l’antiquité de la ville sont :
Temple des obélisques
|
▪ Le temple des obélisques, datant d’environ 1900-1600 av.J.C, dans lequel de nombreuses
statues de bronze furent trouvées.
▪ Les vestiges du grand temple, également connu sous le nom de temple en L, construit vers 2700.
▪ Le temple de Ba’alat Gebal "Dame de Byblos",
construit vers 2700, elle était la Déesse protectrice de la ville, elle est nommée parfois par les
Grecs, Baaltis.
Des archéologues Égyptiens y ont retrouvé des objets datant de la
IVe dynastie (2575/3-2465)
d’Égypte.
▪ Divers tombeaux des Rois de la cité, datant de vers 1800.
▪ Un théâtre Romain.
▪ La tombe du Roi Ahiram (ou Ahirom, v.1020) et son sarcophage décoré. C’est l’un des plus anciens et des plus
célèbres sarcophages Phéniciens. La boîte rectangulaire avec son couvercle en forme de
dôme est soutenue par quatre lions rampants prêts à bondir. Les parois latérales sont décorées de scènes différentes. Sur les deux côtés,
des longs cortèges sont présentés, dont l’un avec un sphinx ailé. Les faces avant et arrière montrent des personnages féminins dans le deuil.
Le tout devait être richement peint car des traces de peinture originale de grande facture sont encore partiellement visibles.
Le site nous donne un aperçu des différentes influences que connut la cité. Le style
Phénicien de cette période se caractérise par la fusion des styles
Égyptien et Syrien.
La forme du sarcophage est de modèle Égyptien.
Sur celui-ci figure également un texte de 38 mots qui est la plus ancienne inscription
Phénicienne trouvée à ce jour.
▪ Le temple de Reshep (ou Rashshaf ou Rasap ou Reshef – RSp), un Dieu
Cananéen de la peste et de la guerre, mais il
fut détruit à l’époque du Roi de Macédoine
Alexandre le Grand (336-323).
Byblos se caractérise aujourd’hui par son antique port de pêche, son site Romain
et son château datant des croisés. En 1984, la ville fut déclarée site du patrimoine mondial de l’UNESCO.
|
|
|
|
|
Autre vue du théâtre Romain |
Autre vue du temple aux obélisques |
Autre vue du site et des anciens remparts à droite |
Autre vue du temple aux obélisques |
Autre vue du temple Ba’alat Gebal
|
Bibliographie
Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
Noël Aimé-Giron :
– Note sur les inscriptions de Ahiram, pp. 1-13,
BIFAO 26, Le Caire, 1926.
Gassia Artin :
– La “nécropole énéolithique” de Byblos : Nouvelle interprétations, Archaeopress : Available from Hadrian Books, Oxford, 2009.
Alfred Boissier :
– La sainte Byblos, Imprimerie La Concorde, Lausanne, 1926.
Charles Simon Clermont-Ganneau :
– Inscription Égypto-Phénicienne de Byblos, Académie des inscriptions et belles-lettres, A. Picard, Paris, 1903.
Maurice Dunand :
– Inscription Phénicienne de Byblos, Librairie Orientaliste Paul Geuthner, Paris, 1933.
– Byblos : Son histoire, ses ruines ses légendes, Institut Français du
Proche-Orient, Beyrouth, 1968-1973.
René Dussaud :
– Inscription Phénicienne de Byblos d’époque Romaine, Librairie Orientaliste Paul Geuthner, Paris, 1925.
Josette Elayi :
– Byblos, cité sacrée (8e-4e s. av.J.C.), Gabalda, Paris, 2009.
– Histoire de la Phénicie, Éditions Perrin, Paris, 2013.
Élisabeth Fontan :
– La Méditerranée des Phéniciens : Tyr, Sidon, Byblos, Motyé, Lixus, Tell Kazel, Éditions Faton, Dijon, 2007.
Nina Jidéjian :
– Byblos through the ages, Dar al Machreq, Beyrouth, 1968 – En Français, Byblos à travers les âges,
Dar el-Machreq éditeurs, Beyrouth, 1977.
Jean Lauffray, Assaf Makaroun-Bou, Jean-Claude Margueron et
Maurice Dunand :
– Fouilles de Byblos Tome VI, L’urbanisme et l’architecture : De l’époque proto-urbaine à l’occupation Amorite
(de l’Énéolithique à l’âge du Bronze II), Institut Français du Proche-Orient, Beyrouth, 2008.
Reinhard G.Lehmann :
– Die inschrift(en) des Aḥīrōm-sarkophags und die schachtinschrift des grabes V in Jbeil (Byblos),
Collection : Dynastensarkophage mit szenischen Reliefs aus Byblos und Zypern, T. 1.2, Von Zabern, Mainz
am Rhein, 2005.
Youmna Jazzar Medlej :
– Gebal, Byblos, Jbeil, Anis Commercial Printing Press, Beyrouth, 2006.
Pierre Montet :
– Byblos et l’Égypte, quatre campagnes de fouilles à Gebeil, 1921-1922-1923-1924,
Bibliothèque archéologique et historique 11, Librairie orientaliste Paul Geuthner, Paris, Janvier 1929 et 1998.
Ellen Rehm :
– Der Ahiram-Sarkophag, Von Zabern, Mainz am Rhein, 2004.
Jean-François Salles :
– La nécropole “K” de Byblos, Éditions A.D.P.F., Paris, 1980.
Pierre Swiggers :
– Byblos dans les lettres d’El Amarna : Lumières sur des relations obscures, Peeters, Leuven 1985.
Jean-Pierre Thiollet :
– Je m’appelle Byblos, préface de Guy Gay-Para et illustrations originales de Marcel C.Desban,
collection Histoire et Découvertes, Editions H & D, Paris, Milon-la-Chapelle, 2005.
|