Les grandes batailles de l’antiquité :
Bataille du Champ de Crocus –
Première bataille de Chéronée
 

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Sommaire
 

Présentation
Les sources
Contexte et prélude
Le déroulement
Bibliographie

 Bataille  du  Champ  de  Crocus

Printemps
352

 


 

Buste en ivoire de Philippe II,
retrouvé dans sa tombe à
Vergina – Musée
archéologique
de Thessalonique

Présentation

 
   La bataille du Champ de Crocus (ou de Volo, en Grec : Μάχη του Κρόκιου Πεδίου) fut une bataille qui se déroula au printemps 352 av.J.C (Certains spécialistes avancent 353) lors de la Troisième Guerre Sacrée (357-346). Conflit qui opposa la Macédoine, la Ligue Amphictyonique et Thèbes à la Phocide, Athènes, Sparte et Phères. Selon Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30), les deux armées se rencontrèrent sur une grande plaine près de la mer, au lieu-dit du champ de Crocus (ou Krokopedio, en Grec : Κροκοπέδιο), qui est situé à l’Ouest du golfe Pagasétique (ou golfe Pélasgique ou Pagasitikós kólpos), près de Pagases (ou Pagasae, en Grec : Παγασές), cité qui servait de port stratégique à Phères, dans le Sud de la Thessalie.
 
   Elle fut une confrontation entre les armées de Phocide, sous le commandement du Général et Stratège Onomarque de Phocide (ou Onomarchus ou Onomarchos ou Onómarkhos, en Grec : Ονόμαρχος), qui y perdit la vie et les armées du Roi de Macédoine Philippe II (En Grec : Φίλιππος B’, 359-336). Elle se déroula après deux défaites de Philippe II l’année précédente. La bataille du Champ de Crocus fut une victoire majeure de Philippe II mais fut la bataille la plus sanglante enregistrée dans l’histoire de la Grèce antique. Par sa victoire le Roi obtint sa nomination en tant que dirigeant de Thessalie, marquant ainsi une étape importante dans la montée en puissance de la Macédoine et son ascendant politique en Grèce.

 

Les sources

 
   La principale source pour la période nous vient de Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30) dans la Bibliothèque Historique, écrite au Ier siècle av.J.C. Au-delà de Diodore de Sicile, de plus amples détails de la Troisième Guerre Sacrée peuvent être trouvés dans les oraisons des hommes d’État Athénien, principalement Démosthène (384-322) et Eschine (v.390-314). Étant donné que ces discours n’ont jamais été destinés à être un matériel historique, ils doivent être traités avec prudence. Néanmoins, certaines de leurs allusions sur les événements indiquent des lacunes dans le récit de Diodore de Sicile, et aide à l’arrangement de la chronologie. Les récits de ces trois auteurs peuvent encore être complétés par des fragments d’histoires perdues (Comme celle de Théopompe [ou Theópompos, v.378-après 323, historien Grec]) et par des sources épigraphiques contemporaines.
 
   Les datations dans la Troisième Guerre Sacrée, encore aujourd’hui, sont très débattues par les historiens et il n’y a pas de consensus clair. Il est généralement admis que la Guerre dura une dizaine d’années et prit fin à l’été 346 (une des seules dates fermes), ce qui donne une date de 357/356 pour le début, avec la prise de pouvoir de Philomèle (ou Philomelos, en Grec : Φιλομήλα), qui fut battu à Néon en Phocide. John Buckler, le seul historien à produire une étude systématique des Guerres Sacrées, place la bataille de Néon en 355. D’autres historiens en 354, Diodore dit aussi que cette bataille eut lieu en 354. Cependant, la chronologie de cet auteur pour les Guerres Sacrées est très confuse et ses dates ne peuvent donc pas être invoquées. Abstraction faite des dates, la plupart des historiens sont d’accord sur la même séquence d’événements pour cette Troisième Guerre Sacrée. La principale question est donc quand cette séquence a-t’elle commencée. Ainsi, John Buckler, et quelques autres, datent la bataille de Néon en 355, Méthone (ou Modon ou Methóni ou Méthone) en 355-354, la première campagne de Thessalie de Philippe II (359-336) en 354, la seconde à 353 et Champ de Crocus en 353. À l’inverse, George Cawkwell, Raphael Sealey et d’autres avancent ces dates d’un an, en commençant par Néon en 354.

 

Contexte  et  prélude

 
   La Troisième Guerre Sacrée éclata en 357/6 av.J.C, et présenta au Roi de Macédoine Philippe II (En Grec : Φίλιππος B’, 359-336) sa première véritable occasion d’étendre son influence dans les affaires de la Grèce centrale et méridionale. La Guerre fut causée par le refus de la Confédération Phocidienne de payer une amende imposée en 357 par la Ligue Amphictyonique, à l’instigation des Thébains, une organisation religieuse pan-Grecque qui régissait le site le plus sacré dans la Grèce antique, le temple d’Apollon à Delphes. Derrière l’élément religieux, il résidait probablement un problème politique certain d’où les accusations contre les Phocidiens.
 

  À cette époque, Thèbes contrôlait la majorité des voix au sein du Conseil, et lors de la réunion d’automne en 357, les Thébains purent à la fois dénoncer et condamner à une amende les Phocidiens, ayant dérogés à l’interdiction de cultiver la plaine de Crisa (Première Guerre Sacrée) et les Spartiates, pour avoir occupé Thèbes 25 ans auparavant. Étant donné que les amendes pour les deux parties étaient sans justification, les Thébains s’attendaient probablement à ce que ni l’une ni l’autre ne paye, ce qui engendrait automatiquement de déclarer une “Guerre Sacrée” aux deux.
 
   En réponse, en 356, les Phocidiens refusèrent de payer l’énorme amende et sous la conduite de Philomèle (ou Philomelos, en Grec : Φιλομήλα), ils s’emparèrent de Delphes, qui était située dans les limites de la Phocide, et affirmèrent l’ancienne revendication de la Phocide à la présidence de la Ligue Amphictyonique, avec l’intention d’annuler l’arrêt contre eux.
 
   Il semble y avoir eu une certaine sympathie en Grèce pour les Phocidiens, puisque d’autres États voyaient que les Thébains utilisaient l’Amphictyonie pour poursuivre des petites vendettas destructrices. Les Phocidiens étaient soutenus par Athènes, ennemis de longue date de Thèbes et sans surprise de Sparte, qui espérait voir ses propres dettes effacées lorsque les Phocidiens saisirent Delphes. Cependant, Philomèle (ou Philomelos) pilla le trésor d’Apollon pour payer ses mercenaires, soulevant ainsi une puissante armée, mais modifia radicalement l’opinion des autres États Grecs. À l’hiver 356/355, le Conseil Amphictionie déclara la Guerre Sacrée à la Phocide, les Thébains étant les principaux protagonistes.

  La guerre commença relativement bien pour les Phocidiens qui remportèrent d’abord des succès importants et agrandirent considérablement leur territoire, au point de s’étendre depuis le golfe de Corinthe jusqu’à certaines régions de Thessalie. En 355 (ou 354), Philomèle (ou Philomelos) fut battu à Néon en Phocide. Onomarque de Phocide (ou Onomarchus ou Onomarchos ou Onómarkhos, en Grec : Ονόμαρχος), son successeur, se servit également du trésor de Delphes pour enrôler des mercenaires et s’allia aux deux co-Tyrans de Phères. Le conflit semble alors s’être déplacé au sein de la Thessalie. La Confédération Thessalienne était un fervent défenseur de la Ligue Amphictyonique et avait une haine ancienne envers les Phocidiens. À l’inverse, la cité-État de Phères était donc allié avec les Phocidiens.
 
   Les Thébains firent alors appel au Roi de Macédoine, Philippe II. Ce dernier accepta de venir en aide, il prit la tête d’une armée et marcha sur la Thessalie, probablement avec l’intention d’attaquer Phères. Selon les termes de leur alliance, voyant arriver Philippe II, un des co-Tyrans Lycophron II (ou Lykophron, en Grec : Λυκόφρων, 355-352) de Phères demanda de l’aide aux Phocidiens et Onomarque (ou Onomarchus) envoya son frère, Phallyos avec 7.000 hommes.
 
   Cependant, Philippe II repoussa cette force avant de rejoindre Phères. Onomarque (ou Onomarchus) mit alors toute ses forces en Thessalie pour attaquer le Macédonien. Les détails exacts de la campagne qui suivirent ne sont pas claires, mais Onomarque (ou Onomarchus) semble avoir infligé deux défaites à Philippe II, avec de nombreux Macédoniens tués dans les batailles. Après ces défaites, le Roi se retira pour l’hiver en Macédoine.

 
   Soit en 353 ou 352, en fonction de la chronologie suivie, Philippe II décida de revenir en Thessalie après avoir rassemblé une nouvelle armée en Macédoine. Il demanda formellement aux Thessaliens de se joindre à lui dans la guerre contre les Phocidiens. Le Macédonien rassembla tous les adversaires de Phères qu’il pouvait, et, selon Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30), son armée finale atteignit les 20.000 fantassins et 3.000 cavaliers. Les historiens John Buckler et George Cawkwell suggèrent que Philippe II, avant la bataille du Champ de Crocus, assiégea Pagases (ou Pagasae, en Grec : Παγασές) cité qui servait de port stratégique à Phères dans le golfe Pagasétique (ou golfe Pélasgique ou Pagasitikós kólpos). Il est probable qu’ainsi il s’assurait que l’ennemi ne serait pas renforcé par la mer. John Buckler nous dit que Philippe II avait tiré la leçon de la campagne précédente et voulait couper Phères de toute aide extérieure avant de l’attaquer.
 
   Pendant ce temps, Onomarque (ou Onomarchus) retourna en Thessalie pour essayer de préserver l’ascendant Phocidien dans la région avec à peu près la même force que lors de l’année précédente. En outre, les Athéniens envoyèrent le Général Charès (ou Chàrēs, en Grec : Χάρης, 400-330), avec une flotte importante pour aider leurs alliés Phocidiens, voyant là l’occasion de frapper un coup décisif contre Philippe II. Les Phocidiens et les Athéniens se donnèrent probablement rendez-vous à Pagases (ou Pagasae), car c’était le seul port que la flotte Athénienne pouvait utiliser et de toute façon c’était là où se trouvait le Roi Macédonien.

 

Le déroulement

 
   Les événements ultérieurs à cette bataille ne sont pas clairs et on n’en sait relativement peu sur la bataille elle-même. Ce qui est sûr c’est qu’une confrontation majeure eut lieu entre les Macédoniens et les Phocidiens. Probablement que le but premier du Roi de Macédoine Philippe II (En Grec : Φίλιππος B’, 359-336) fut d’essayer d’empêcher Onomarque de Phocide (ou Onomarchus ou Onomarchos ou Onómarkhos, en Grec : Ονόμαρχος), à la tête des armées de Phocide, de joindre ses forces avec celle de Phères, et, surtout, avant que les Athéniens n’arrivent. Selon Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30), les deux armées se rencontrèrent sur une grande plaine près de la mer, au lieu-dit du champ de Crocus (ou Krokopedio, en Grec : Κροκοπέδιο), qui est situé à l’Ouest du golfe Pagasétique (ou golfe Pélasgique ou Pagasitikós kólpos), près de Pagases (ou Pagasae, en Grec : Παγασές), cité qui servait de port stratégique à Phères, dans le Sud de la Thessalie. La bataille est donc aujourd’hui connue comme la bataille du Champ de Crocus, cependant, cette plaine est si grande que bien identifier le site où elle se déroula exactement est impossible.
 

    Philippe II l’atteignit, probablement après une marche forcée de nuit, avec 3.000 cavaliers et 20.000 soldats. D’après George Cawkwell on sait qu’il envoya ses hommes au combat portant des couronnes de laurier, symbole d’Apollon, comme si il était le vengeur des sacrilèges et qu’il mit la bataille sous les auspices du Dieu. Toujours selon l’auteur, certains des mercenaires Phocidiens en les voyants auraient jeté leurs armes, leur conscience troublée, se sentant d’un coup coupables.
 
   On estime que les Phocidiens avaient eux aussi environ 20.000 soldats et que la flotte Athénienne, sous le commandement du Général Charès (ou Chàrēs, en Grec : Χάρης, 400-330) au large des côtes, prête à aider, était d’environ 20 navires soit plus de 2.000 hommes. Philippe II, qui avait pu étudier dans sa jeunesse les tactiques de combat de Thèbes, mit à profit cet avantage qui fut crucial pour battre les Phocidiens.

    Les historiens sont unanimes pour dire que la bataille qui suivit, fut la plus sanglante enregistrée dans l’histoire de la Grèce antique. Philippe II remporta une victoire décisive sur les Phocidiens. La bataille semble avoir été gagnée par la valeur supérieure de sa cavalerie. Fuyant le champ de bataille, les Phocidiens coururent vers la mer, où la flotte Athénienne de Charès était arrivée pendant la bataille, mais beaucoup d’hommes furent tués au cours de la poursuite, ou se noyèrent alors qu’ils tentaient de rejoindre les navires.
 
   Au total, 6.000 hommes des troupes Phocidiennes furent tués, y compris Onomarque (ou Onomarchus). Philippe II fit jeter à la mer plus de 3.000 prisonniers et il fit crucifier le cadavre d’Onomarque (ou Onomarchus). Cette bataille accorda à Philippe II un immense prestige et continua de le présenter comme le vengeur pieux du sacrilège commis par les Phocidiens.

 
   Avec cette victoire, le chemin de la Grèce centrale était libre. Poursuivant sa lancée, il s’empara de Phères et se fit élire à la tête de la Ligue Thessalienne. Il tenta alors d’annexer la Phocide, mais cela ne se passa pas vraiment comme il l’espérait et il fut arrêté dans le défilé des Thermopyles par une coalition Athénienne, Spartiate et Achéenne. Malgré cet échec, le Roi de Macédoine menaçait désormais directement les cités Grecques.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
John Buckler et Hans Beck :
Central Greece and the politics of power in the fourth century BC, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 2008.
John Buckler :
Philip II and the sacred war, E.J. Brill, Leiden, New York, 1989.
George Cawkwell :
Philip of Macedon, Faber & Faber, London, Boston, 1978.
Jean-Nicolas Corvisier :
Guerre et société dans les mondes grecs (490-322 av.J.C), Armand Colin, Paris, 1999.
John V.A.Fine et Rogers D.Spotswood :
The ancient Greeks : A critical history, Belknap Press of Harvard University Press, Cambridge, 1983.
Richard A.Gabriel :
Philip II of Macedonia : Greater than Alexander, Potomac Books, Washington, 2010.
Peter Green :
Diodorus Siculus – Greek history 480–431 BC : The alternative version, University of Texas Press, 2006.
Georges Roux :
L’Amphictionie, Delphes et le temple d’Apollon au IVe siècle, Maison de l’Orient, Lyon, 1979 – Diffusion de Boccard, Paris, 1979.
Jesse Russell et Ronald Cohn :
Battle of crocus field, Book On Demand Ltd, Janvier 2013.
Raphael Sealey :
A history of the Greek city states, ca. 700-338 B.C., University of California Press, Berkeley, 1976.

 

 

Sommaire
 

Présentation
Le contexte
Le prélude
Les effectifs et tactiques
Le déroulement
Bibliographie

Première  bataille  de  Chéronée 2 Août
338

 

Présentation

 
   La Première bataille de Chéronée (ou Chaeronea ou Chaironeia ou Naumachia tēs Chaeroneia, en Grec : Ναυμαχία της Χαιρώνεια) fut une bataille qui se déroula le 02 Août 338 av.J.C (on trouve aussi 1 Septembre 338). Elle eut lieu près de Chéronée (ou Chaeronea ou Khairốneia, en Grec : Χαιρώνεια), une cité Grecque de Béotie située entre la Phocide et l’Attique, non loin du fleuve Céphise (ou Kifisos ou Khèphisos ou Mavronero). Elle fut une confrontation entre une coalition de cités Grecques, dont Thèbes, menée par Athènes et les armées du Roi de Macédoine Philippe II (En Grec : Φίλιππος B’, 359-336). La bataille fut le point culminant de la campagne de Philippe II en Grèce (339-338) et aboutit à une victoire décisive pour les Macédoniens.
 

Le contexte

 
   Dans la décennie qui suivit son arrivée au pouvoir, en 359 av.J.C, le Roi de Macédoine Philippe II (En Grec : Φίλιππος B’, 359-336), renforça et élargit rapidement son royaume en Thrace et Chalcidique sur la côte Nord de la mer Égée. Ce processus d’expansion fut favorisé par le fait qu’Athènes et Thèbes, les deux cités-États les plus importantes de l’époque, ne se mêlèrent pas de ses projets prisent par des événements ailleurs. Entre autres la Guerre Sociale entre Athènes et ses anciens alliés (357-355), et la Troisième Guerre Sacrée qui éclata dans le centre de la Grèce, en 357 ou 356, entre les Phocidiens et les autres membres du Conseil Amphictyonique. Une grande partie de l’expansion de Philippe II au cours de cette période est à mettre au compte des Athéniens, qui considéraient la côte Nord Égéenne comme leur sphère d’influence et qui entrèrent en guerre contre Philippe II (356-346).
 
   Le Roi n’était en principe pas un belligérant pour des Guerres Saintes, mais il le devint lorsqu’il fut impliqué à la demande des Thessaliens dans les Guerres Sacrées, voyant là une occasion d’étendre son influence au sein de la Grèce proprement dite. En 353 ou 352 il remporta une victoire décisive sur les Phocidiens à la bataille du Champ de Crocus en Thessalie. Dans la foulée, le Roi fut nommé Tage (ou Tagos) de Thessalie, ce qui lui donnait le contrôle sur les impôts et les revenus de la Ligue Thessalienne (ou Confédération Thessalienne), ce qui augmentait donc considérablement son pouvoir. Cependant, il n’intervint pas d’avantage dans la Troisième Guerre Sacrée jusqu’en 346. Au début de cette année, les Thébains, qui avaient supporté tout le poids de la Guerre, ainsi que les Thessaliens, demandèrent à Philippe II d’assumer la direction de la Grèce et de se joindre à eux dans la lutte contre les Phocidiens. La puissance du Macédonien était maintenant telle que finalement les Phocidiens n’essayèrent même pas résister et se rendirent au Roi de sorte que ce dernier fut vainqueur sans même livrer un combat.

 

  Puis il laissa au Conseil Amphictyonique la responsabilité formelle de punir les Phocidiens, mais en veillant à ce que les conditions ne soient pas trop sévères. Néanmoins, les Phocidiens furent expulsés de la Ligue Amphictyonique et toutes leurs villes furent détruites et leurs habitants réinstallés dans des villages de pas plus de 50 maisons. En 346 av.J.C., les Athéniens, las de la guerre et incapables de faire face à la force de Philippe II, commencèrent à envisager la nécessité de faire la paix avec le Roi de Macédoine.
 
  Cependant, lorsqu’il devint évident que Philippe II marcherait au Sud cette année-là, les Athéniens qui avaient initialement prévu d’aider les Phocidiens (Avec qui ils étaient alliés), pour garder les Macédoniens en dehors de la Grèce centrale, décidèrent de les bloquer aux Thermopyles, où la supériorité numérique de Philippe II n’aurait que peu d’utilité.

  Les Athéniens avaient déjà utilisé avec succès cette tactique pour empêcher Philippe II d’attaquer la Phocide après sa victoire à la bataille du Champ de Crocus. L’occupation des Thermopyles n’était pas faite seulement pour protéger le Phocide, mais aussi pour garder les Macédoniens loin de la Grèce centrale et les empêcher de marcher contre Athènes elle-même. Cependant, à la fin de Février 346, le Général Phalaikos (En Grec : Φάλαικος, † 342) fut restauré au pouvoir en Phocide et il refusa de permettre aux Athéniens de bloquer l’accès aux Thermopyles.
 
  Incapable alors de garantir leur propre sécurité, les Athéniens furent contraints de signer la paix avec le Macédonien. Le traité, appelé la Paix de Philocrate (Du nom de celui à qui l’on confia la rédaction du texte), faisait des Athéniens les alliés réticents du royaume de Macédoine. Pour les Athéniens, le traité fut opportun, mais il ne fut jamais populaire.

 


 

Buste de Démosthène – Copie
Romaine d’un original de
Polyeucte – British Museum

   Les actions de Philippe II en 346 avaient élargi son influence sur toute la Grèce et bien qu’il ait apporté la paix, il était considéré comme l’ennemi de la liberté traditionnelle des cités-États. L’orateur et homme politique Athénien Démosthène (ou Dêmosthénês, en Grec : Δημοσθένης, 384-322) avait été le principal architecte de la paix de Philocrate, mais dès le traité signé il avait commencé à le désavouer. Au cours des années suivantes, Démosthène devint à Athènes le chef des partisans de la guerre contre les Macédoniens, et à chaque occasion, il essayait de saper la paix. En 343, toujours dans cette optique, l’Athénien et ses disciples se servirent de chaque expédition et action de Philippe II pour faire valoir qu’il enfreignait la paix.
 
   En revanche, il y avait aussi à Athènes un mouvement, dirigé par Eschine (ou Aiskhínês, en Grec : Αiσχίνης, v.390-314), avec le sentiment que la paix, si impopulaire, devait être maintenue et consolidée. Vers la fin de la décennie, le parti pour la guerre gagna de l’ascendant et commença à provoquer ouvertement Philippe II. L’année 341 allait être riche en rebondissement. En Mars/Avril, Philippe II envoya des secours à Cardia après le refus d’Athènes de régler un conflit territorial entre les habitants de la ville et les clérouques par voie judiciaire. Au Printemps, lorsque l’armée Macédonienne approcha en Chersonèse (aujourd’hui connue sous le nom péninsule de Gallipoli), un Général Athénien nommé Diopeithès (ou Diopites ou Diopithe, en Grec : Διoπείθης) ravagea les côtes de Thrace, exhortant ainsi la colère de Philippe II. Ce dernier adressa une lettre de protestations aux Athéniens et réclama le rappel de Diopeithès. Démosthène s’opposa vigoureusement à cette demande.
 
   En raison de cette turbulence, l’Assemblée Athénienne fut convoquée et Démosthène convaincu les Athéniens ne pas rappeler Diopeithès. Philippe II obtint alors le ralliement de la ville de Cardia, malgré la résistance de Diopeithès, et installa le Tyran Hécatée à la tête de la cité. Dans le même temps les Macédoniens poursuivirent leur guerre victorieuse en Thrace. Elle se terminera à l’hiver par la défaite du Roi Cersobleptès I (ou Kersobleptès ou Cersouleptes, 359-341) et son incorporation comme province Macédonienne.
 
   À l’hiver 341/340 Démosthène fut envoyé à Byzance, où il chercha à renouveler son alliance avec la ville et un nouvel accord fut négocié. Grâce à des manœuvres diplomatiques de Démosthène, Abydos conclut également une alliance avec Athènes. Ces développements inquiétèrent Philippe II et augmentèrent sa haine contre Démosthène et il protesta vivement auprès de l’Assemblée Athénienne. L’Ecclésia, non seulement, mit de côté les griefs de Philippe II contre la conduite de Démosthène, mais elle dénonça le traité de paix. Ce faisant, s’éleva une déclaration officielle de guerre contre la Macédoine.

 

Le prélude

 
   La campagne du Roi de Macédoine Philippe II (En Grec : Φίλιππος B’, 359-336) en Grèce fut liée à la Quatrième Guerre Sacrée (automne 339 à l’automne 338). À l’instigation des Thébains, Amphissie (ou Amphissa) avait accusé Athènes, en 340, devant le Conseil Amphictyonique, d’avoir commis une faute de caractère religieux en installant une inscription. En fait les Thébains étaient agacés parce que sur cette inscription, il y était rappelé qu’au cours des Guerres Médiques ils avaient pris le parti des Perses. Eschine (ou Aiskhínês, en Grec : Αiσχίνης, v.390-314), représentant d’Athènes, retourna la situation et démontra que c’était les gens d’Amphissie (ou Amphissa) qui étaient des sacrilèges, car ils cultivaient la plaine de Crisa consacrée à Apollon et avaient reconstruit le port détruit pendant la Première Guerre Sacrée, ce qui était un mauvais présage. Le Conseil Amphictyonique condamna Amphissie (ou Amphissa) et envoya des troupes pour dévaster les terres cultivées et déclara une Guerre Sacrée contre Amphissie.
 
   Après l’échec d’une première excursion militaire contre la Locride, la session d’été du Conseil Amphictyonique donna le commandement des forces de sa Ligue à Philippe II et lui demanda de mener une seconde excursion. Le Roi ne se fit pas prier, il avait là une trop bonne occasion qu’il saisit aussitôt. Ce fut un prétexte pour faire campagne en Grèce, il est cependant probable que le Roi y serait allé de toute façon. Au début de 339, les Thébains avaient pris la ville de Nicée près des Thermopyles, où Philippe II avait une garnison depuis 346. Le Roi ne semble pas avoir traité cela comme une déclaration de guerre, mais ça lui présenta néanmoins un problème important. En effet cette action lui bloquait la route principale vers la Grèce. Cependant, deuxième chemin était possible, en traversant le mont Kallidromo (ou Callidromos, en Grec : Καλλίδρομο) dans le Sud de la Phthiotide et en redescendant sur la Phocide.

 

   Les Athéniens et les Thébains avaient soit oublié l’existence de cette route, ou pensaient que Philippe II ne l’utiliserait pas et ils la laissèrent sans surveillance. Les troupes de Macédoniennes entrèrent donc en Grèce centrale sans opposition. Le traitement relativement clément de Philippe II envers les Phocidiens à la fin de la Troisième Guerre Sacrée, en 346, allait maintenant porter ses fruits. Il arriva à Elatée (ou Elateia, en Grec : Ελάτεια) vile de Phocide la plus importante après Delphes, qu’il prit et où il fit restaurer les fortifications et ordonna que la ville soit repeuplée, et qu’au cours des prochains mois, l’ensemble de la Confédération Phocidienne soit restaurée.
 
   Cela fournit à Philippe II une base en Grèce et de nouveaux alliés reconnaissants parmi les Phocidiens. Le Roi arriva probablement en Phocide en Novembre 339, mais la bataille de Chéronée n’eut pas lieu avant le mois d’Août 338. Au cours de cette période il délégua sa responsabilité au Conseil Amphictyonique.

   Par la ruse, il trompa une armée de 10.000 mercenaires qui gardaient la route menant à Amphissie (ou Amphissa ou Amfissa), les obligeant à abandonner leurs postes, puis il s’empara de la cité, expulsa ses citoyens qu’il renvoya à Delphes. Il a probablement aussi engagé dans les tentatives diplomatiques pour éviter un nouveau conflit en Grèce, mais il échoua. Lorsque la nouvelle de l’arrivée des Macédoniens à Elatée (ou Elateia) arriva à Athènes (À trois jours de marche) ce fut la panique dans la ville.
 
   Dans ce que George Cawkwell décrit comme son moment le plus fier, seul Démosthène conseilla de lutter contre le désespoir, et proposa que les Athéniens cherchent une alliance avec les Thébains. Son décret fut adopté, et il fut envoyé comme Ambassadeur. Philippe II de son côté envoya également une ambassade à Thèbes, en demandant que les Thébains le rejoigne, ou du moins lui permettre de passer à travers la Béotie sans entrave. Étant donné que ces derniers n’étaient pas encore officiellement en guerre contre Philippe II, ils auraient pu éviter tout conflit.

 


 

Buste de Philippe II –
Ny Carlsberg Glyptotek
– Copenhague

   Cependant, en dépit de la proximité des armées Macédoniennes et de leur inimitié traditionnelle avec Athènes, les Thébains choisirent de s’allier avec les Athéniens, dans la cause de la lutte pour la liberté de la Grèce. L’armée Athénienne avait déjà été envoyée préventivement vers la Béotie, afin qu’elle puisse se joindre éventuellement à la force Thébaine quelques jours après l’alliance si celle-ci était convenue. Les détails de la campagne menant à Chéronée sont presque totalement inconnus. Il est présumé que Philippe II fut empêché d’entrer en Béotie par la route du mont Hélicon, comme les Spartiates avaient fait à la bataille de Leuctres, ou par l’un des autres cols qui conduisait de Phocide en Béotie. Il y eut certainement quelques escarmouches préliminaires. Démosthène fait allusion dans ses discours à une “bataille d’hiver” et une “bataille sur la rivière“, mais aucun autre détail n’a été préservé. Enfin, en Août 338, l’armée de Philippe II marcha droit sur la route principale de Phocide à la Béotie, pour faire face à la majeure partie de l’armée alliée qui défendait la route à Chéronée.
 

Les effectifs et tactiques

 
   Selon Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30), l’armée Macédonienne comptait 30.000 fantassins et 2.000 cavaliers, chiffres généralement admis par l’historiographie moderne. Philippe II prit le commandement de l’aile droite de l’armée Macédonienne et plaça son fils de 18 ans, Alexandre (Le futur Alexandre le Grand, 336-323) au commandement de l’aile gauche, accompagné par un groupe de Généraux expérimentés de Philippe II. Les effectifs de l’armée Grecque sont moins bien connus, mais étaient probablement supérieurs à ceux des Macédoniens. Les plus gros contingents venaient d’Athènes (environ 10.000 hommes) et de Thèbes (12.000 hommes, dont les 300 soldats d’élite du Bataillon Sacré). D’autres cités alliées étaient aussi représentées, il y avait des contingents : d’Achaïe, de Corcyre, de Corinthe, d’Epidaure, de l’île d’Eubée, de Leucade, de Mégare et de Trézène, pour un total d’environ 8.000 hommes.
 
   L’armée Grecque était complétée par un contingent de 5.000 peltastes mercenaires (infanterie légère). Le contingent Athénien était dirigé par les Généraux Charès (ou Chàrēs, en Grec : Χάρης, 400-330) et Lysiclès (ou Lysikles, en Grec : Λυσικλς, † 338) et les Thébains par Théagène. Aucune source ne fournit des chiffres exacts pour l’armée Grecque, bien que Justin (ou Marcus Junianus Justinus, historien Romain, IIIe s. ap.J.C) suggère qu’ils étaient “de loin supérieur en nombre de soldats“. Les historiens modernes penchent pour un chiffre d’environ 35.000 hommes. Les Athéniens prirent position sur l’aile gauche, les Thébains à droite et les autres alliés au centre. L’armée coalisée prit position près de Chéronée, à cheval sur la route principale. Sur son flanc gauche, la ligne Grecque atteignait les contreforts du mont Turion, bloquant le côté de la route menant à Livadiá (ou Lébadée ou Lébadie ou Levádia ou Lebedeia ou Labadée, en Grec : Λιβαδειά ou Λειβαδιά), tandis que sa droite reposait contre le fleuve Céphise (ou Kifisos ou Khèphisos ou Mavronero), à proximité d’un contrefort rocheux du mont Aktion, soit une longueur de 4 km. sécurisée sur les deux flancs.
 
   De plus, cette ligne Grecque semble avoir été orientée vers le Nord-est, le long de la plaine, de de sorte qu’elle ne faisait pas face directement à la formation Macédonienne. Cela empêcha Philippe II de tenter de concentrer ses forces sur l’aile droite alliée, car le flanc gauche Grec menaçait son flanc droit. Bien que le Roi essaya alors de déborder la gauche Grecque, il n’y parvint pas, les troupes situées là occupaient un point haut ce qui rendait toute attaque difficile. Parce que les alliés n’avaient qu’à rester sur la défensive, ayant seulement à empêcher l’avancée de Philippe II, leur position était stratégiquement et tactiquement très forte.

 

Représentation d’un cavalier
(hetâiroi) Macédonien

Le déroulement

 
   Les détails sur le déroulement de la bataille sont rares. Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30) est le seul qui fournit un récit formel. Il dit qu’une fois que les deux armées se rejoignirent, la bataille fut très disputée pendant une longue période et beaucoup d’hommes tombèrent des deux côtés, de sorte que pendant un certain temps la lutte permit l’espoir d’une victoire aux deux camps à la fois. L’auteur ajoute, que le jeune Alexandre, “qui avait à cœur de montrer son talent à son père“, réussit à rompre la ligne Grecque, aidé par ses compagnons et finalement à mettre leur aile droite en fuite. Pendant ce temps, Philippe II se déplaçait contre l’aile gauche alliée qu’il mit également en fuite. On peut accorder un crédit à cette courte histoire qui serait confirmée par des écrits sur le combat de Polyen (ou Polýainos, en Grec : Πολύαινος, orateur et écrivain militaire Grec, mi IIe s. ap.J.C.), qui recueillit de nombreux éléments d’information sur cette guerre dans ses stratagèmes.
 
   Certaines données sont également connues par des sources fiables, mais d’autres sont manifestement fausses. En l’absence d’autres éléments de preuve, on ne sait pas si son passage au sujet de Chéronée doit être acceptée ou rejetée. Polyen dit que Philippe II engagea l’aile gauche Grecque, mais qu’ensuite il retira ses troupes qui furent poursuivie par les Athéniens. Quand il atteignit et occupa la zone surélevée, il arrêta la retraite, ses soldats firent demi-tour et il attaqua et vaincu les Athéniens. Dans un autre stratagème, Polyen suggère que le Roi prolongea délibérément la bataille, pour bénéficier de l’inexpérience des soldats Athéniens (Ses anciens combattants étant plus habitués à la fatigue) et qu’il retarda son attaque principale jusqu’à ce que les Athéniens  soient épuisés. Cette dernière anecdote apparaît également dans les stratagèmes racontés par Frontin (ou Sextus Iulius Frontinus, Consul, Général, Gouverneur et écrivain militaire Romain, v.35/40-v.103).
 
    L’histoire de Polyen a conduit certains historiens modernes à proposer provisoirement la synthèse suivante de la bataille de Chéronée. Après l’engagement général, qui avait commencé depuis longtemps, Philippe II essaya de faire exécuter à son armée un mouvement de torsion, mettant son aile droite en retrait et faisant tourner l’ensemble de sa ligne sur son centre. Dans le même temps, l’aile gauche Macédonienne attaquait les Thébains sur la droite Grecque et perçait leur ligne. Sur la gauche Grecque, les Athéniens, comme dit plus haut, suivirent Philippe II et ses hommes, leur ligne devenant distendue et désordonnée. Puis les Macédoniens se retournèrent et attaquèrent ce qui mit en déroute les Athéniens inexpérimentés et fatigués. L’aile droite Grecque, attaquée par les troupes Macédoniennes dirigées par Alexandre, fut également mise en déroute, mettant ainsi fin à la bataille.
 
   Plusieurs historiens modernes, comme George Cakwell, pensent qu’Alexandre commandait une compagnie de cavalerie pendant la bataille (hetairoi ou hetâiroi) en raison peut-être de l’emploi par Diodore de Sicile du mot “Compagnon”. Cependant, il n’y a aucune mention de cavalerie dans tous les anciens récits de la bataille. Il ne semble même y avoir eu la place sur le champ de bataille pour qu’elle puisse opérer puisque fonctionnant contre le flanc gauche de l’armée Grecque. Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125 ap.J.C) dit qu’Alexandre fut “le premier à rompre les rangs du bataillon sacré des Thébains” infanterie d’élite Thébaine, déployée à l’extrémité droite de la ligne bataille alliée. Toutefois, il dit aussi que ce bataillon sacré avait “combattu les lances de la phalange (Macédonienne) face à face“. Ceci conjointement avec l’improbabilité que la cavalerie charge contre des lances d’infanterie Thébaines (Généralement la cavalerie cherchait toujours à éviter ces obstacles), a conduit l’historien Robert E.Gaebel et d’autres à suggérer qu’Alexandre devait être Commandement d’un corps de phalange Macédonienne.


 

Le Lion de Chéronée, érigé par
les Thébains en mémoire
de leurs morts.

 
   Diodore de Sicile dit que lors de la bataille de Chéronée plus de 1.000 Athéniens furent tués et 2.000 fait prisonniers et que les Thébains subirent des pertes similaires. Plutarque  suggère que les 300 hommes du Bataillon Sacrée furent tués, autrefois considéré comme invincible. À l’époque Romaine on croyait que le Lion de Chéronée, un monument sculptural énigmatique érigé sur le site de la bataille, marquait le lieu de repos de ce Bataillon Sacré. Des fouilles modernes ont trouvé les restes de 254 soldats sous le monument, il est donc généralement admis que c’était bien la tombe du Bataillon Sacrée. George Cawkwell prétend que la bataille de Chéronée fut l’une des batailles les plus décisives de l’histoire ancienne. Après cette défaite l’armée alliée ne fut plus en mesure d’empêcher l’avancé de Philippe II et la guerre prit fin.
 
   À Athènes et à Corinthe des écrits signalent les tentatives désespérées pour reconstruire les murs des villes et se préparer à un siège. Cependant, Le Roi n’avait aucune intention d’assiéger ces cités, ni même de conquérir la Grèce. Son intention était que les Grecs soient alliés pour son invasion planifiée de l’Empire Perse et il voulait laisser une Grèce stable sur ses arrières lorsqu’il partirait en campagne, donc continuer à se battre était contraire à ses projets. Philippe II marcha en premier sur Thèbes, qui se rendit. Après quoi il en expulsa les Chefs qui s’étaient opposés à lui, il les remplaça par des Thébains pro-Macédoniens qui avaient été exilés, et il installa une garnison.
 
   En général, Philippe II traita les Thébains sévèrement, les faisant payer pour la libération de leurs prisonniers et même pour enterrer leurs morts. En revanche, le Roi fut très indulgent avec Athènes, bien qu’il dissout la Ligue de Délos (ou Seconde Confédération Athénienne), mais les Athéniens furent autorisés à garder leur colonie sur Samos et leurs prisonniers furent libérés sans rançon. Les raisons de cette bienveillance de Philippe II ne sont pas claires. Une explication possible est qu’il espérait utiliser la flotte Athénienne dans ses campagnes contre l’Empire Perse, parce que la Macédoine n’avait pas une marine puissante.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
John Buckler et Hans Beck :
Central Greece and the politics of power in the fourth century BC, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 2008.
John Buckler :
Philip II and the sacred war, E.J. Brill, Leiden, New York, 1989.
Ida Carleton Thallon
Readings in Greek history, from Homer to the battle of Chaeronea; a collection of extracts from the sources, New York Ginn, Boston, 1914.
George Cawkwell :
Philip of Macedon, Faber & Faber, London, Boston, 1978.
Cyrene to Chaeronea : Selected essays on ancient Greek history, pp : 10-27, Oxford Oxford University Press, 2011.
Jean-Nicolas Corvisier :
Guerre et société dans les mondes grecs (490-322 av.J.C), Armand Colin, Paris, 1999.
Bataille de Chéronée : printemps 338 : Philippe II, Roi de Macédoine, et le futur Alexandre le Grand, Economica, Paris, 2012.
Bruce Dexter Endler :
Phillip II of Macedon, the battle of Chaerone and a legacy for world domination, California State University, Dominguez Hills, 2005.
John V.A.Fine et Rogers D.Spotswood :
The ancient Greeks : A critical history, Belknap Press of Harvard University Press, Cambridge, 1983.
Richard A.Gabriel :
The Greek way of war : Marathon – 490 B.C., Leuctra – 371 B.C., Chaerona – 338 B.C., U.S. Army War College, Department of National Security and Strategy, Carlisle Barracks, 1992.
Philip II of Macedonia : Greater than Alexander, Potomac Books, Washington, 2010.
Robert E.Gaebel :
Cavalry operations in the ancient Greek world, University of Oklahoma Press, Norman, 2002.
Jesse Russell :
Battle of chaeronea, Book On Demand Ltd, 2013.
Raphael Sealey :
A history of the Greek city states, ca. 700-338 B.C., University of California Press, Berkeley, 1976.
Spencer Tucker :
Battles that changed history : An encyclopedia of world conflict, ABC-CLIO, Santa Barbara, 2011.
Michael Whitby :
Chaeronea, battle of (338), The Oxford Companion to Military History, Oxford University Press, January 2001.

 

 

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