Les  cités  Hittites  :
Arinna  –  Nerik  –  Samuha  –
Sapinuwa  –  Zalpa
 

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Arinna

 

  Arinna fut un important centre de culte Hittite dédié à la Déesse du soleil d’Arinna, la Déesse principale du panthéon Hittite. L’emplacement exact de la ville est inconnu, mais les spécialistes pensent qu’il doit être assez proche de la capitale Hattousa. Il est proposé Eskiyapar, au Nord d’Hattousa, ou Alacahöyük (ou Alaca Höyük). On sait que lors des festivals le Roi prenait part dans la même journée à des festivités dans la capitale et à Arinna.
 
   Le temps nécessaire pour le voyage devait donc être au maximum de quelques heures, d’où l’idée d’une certaine proximité entre les deux cités. Certains chercheurs pensent que son nom inclus probablement le mot “source”. En tant que ville Sainte, Arinna organisait des cultes divins. La cité fut d’ailleurs également été appelée “Cité de la Joie“, probablement en raison de l’importance des festivals qui s’y déroulaient.
 
   Dans l’Empire Hittite on a enregistré d’autres villes Saintes, comme Nerik et Zippalanda (ou Ziplanda), deux Dieux de l’orage. Zippalanda fut l’une des trois villes “divines” (šiunan URU). Nous n’avons pas beaucoup d’autres précisions sur les caractéristiques de la ville d’Arinna. On pense, sur la base d’un nombre important d’objets retrouvés en Anatolie qui en provenait, qu’elle fut un centre important de forge. Les chercheurs, après analyse des sources disponibles, pensent que la cité ne devait pas trop être étendue.


 

Vue du site d’Alacahöyük

 
   Ses bâtiments les plus importants étaient les cinq temples dédiés à : Aux Déesses du soleil Arinna, Mezzula (ou Mezulla) et Hulla (ou Houla), à Zintui et à un Dieu de la météo, les quatre premières divinités seulement avaient un sanctuaire dans la cité. En outre, il y avait dans la ville plusieurs uwaši, sorte de stèles de culte, dont une pour la Divinité uwarijanzipa. Le temple de Mezzula (ou Mezulla) était accessible par un escalier et ne semble pas avoir été très grand. Il fut apparemment parmi les plus anciens bâtiments de la ville. Dans le temple d’Arinna, le Dieu de la végétation Télépinu était aussi invoqué. Les prières du Roi se faisaient sur le toit plat du temple.
 
   Le temple de la Déesse du soleil fut construit en partie grâce à des butins de guerre qui l’agrémentèrent aussi en particulier de statues de culte et d’objets rituels. Le temple bénéficiait aussi de rentes issues de taxes et de cadeaux de valeur qui lui apportaient un revenu supplémentaire. Des traités internationaux importants furent signés dans le temple de la Déesse du soleil. Sur les deux autres temples nous n’avons pas de détail connu. Le temple de Mezzula (ou Mezulla) était accessible par une porte latérale et il servait pour le Roi et la Reine de résidence lorsqu’ils séjournaient à Arinna.
 
   Lors des festivités cultuelles les souverains restaient plusieurs jours dans la cité. Autour de la ville il y avait plusieurs sanctuaires qui étaient visités par le Roi lors des cérémonies de culte. En outre, un étang sacré à l’extérieur de la ville est attesté. Le Roi Hittite était également le Grand Prêtre du temple de la Déesse du soleil et, à ce titre, participait à toutes les manifestations de la ville. D’après les archives de la capitale Hattousa on sait que la zone du palais était occupée seulement lors des festivals où le Roi agissait comme Souverain Sacrificateur pour Arinna. Vers la fin du XIVe siècle av.J.C, l’Empereur Moursil II
(ou Mursil ou Mursili, 1321 à 1295) fit particulièrement preuve d’une grande dévotion à la Déesse du soleil d’Arinna.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la cité voir les ouvrages de :
 
Gary M.Beckman :
Hittite diplomatic texts, Scholars Press, Atlanta, 1996.
Amir Gilan :
Hittite religious rituals and the ideology of kingship, pp :276-285, Religion Compass 5, N°7, Juillet 2011.
Hans Gustav Güterbock :
An addition to the prayer of Muršili to the Sungoddess and its implications, Anatolian Studies, 1980.
Maciej Popko :
Arinna : Eine heilige Stadt der hethiter, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 2009.
Piotr Taracha :
The iconographic program of the sculptures of Alacahöyük, pp : 132-147, Journal of Ancient Near Eastern Religions 11, N°2, E.J. Brill, Academic Publishers, Leiden, Boston, 2011.

 

 

Nerik

 

   Nerik (ou Nerikka) fut une cité Hittite de l’âge du bronze (à partir de 1800). Elle était située au Nord d’Hattousa, dans l’actuelle province de Samsun, mais son site n’a pas été localisé avec certitude. Hans Gustav Güterbock l’avait localisée dans le bas du Halys (ou Kizilirmak) près de Kargi, lieu où se jette le Devrez Çayı dans le Halys. Selon certains chercheurs les ruines de la ville sont, très probablement, sous le monticule qui se trouve à l’emplacement du site archéologique d’Oymaağaç Höyük (à environ 7 km. au Nord-ouest de la ville de Vezirköprü), à environ 50 km. au Sud-ouest de Bafra. Jak Yakar, Ali Dinçol et M.Forlanini, l’un des meilleurs connaisseurs de la géographie historique, sont de cet avis.
 
   Au cours de fouilles de la Freie Universität de Berlin dans les années 2005 et 2006, 5 fragments de texte cunéiforme Hittites ainsi que des empreintes de sceaux y on été trouvé. Depuis 2007, avec le soutien de l’Oymaağaç Höyük, sous la direction de Jörg Klinger et Rainer Czichon de l’Institut d’études proche-orientales de l’Université libre de Berlin, avec le soutien de la Fondation Gerda Henkel le site est de nouveau excavé. À l’automne 2009, d’autres textes cunéiformes ont été mis au jour qui donnent lieu à une identification pratiquement certaine de Nerik avec de Oymaağaç Höyük.


 

 Tell du site d’Oymaağaç Höyük

 
   Nerik fut en fait au IIe millénaire un grand centre religieux de l’Anatolie, au même titre qu’Arinna et Zippalanda (ou Ziplanda), autre Dieu de l’orage. La ville est souvent mentionnée dans les textes Hittites comme un centre religieux important, dont la divinité tutélaire qui fut le Dieu de l’Orage Nerik, fut une des plus importantes divinités Anatoliennes. Il était considéré comme le fils de la Déesse soleil Arinna et du Dieu de l’Orage du Hatti (Tarhunt), le couple principal du panthéon Hittite.
 
   Nerik fut un lieu de cérémonies au cours de certaines fêtes religieuses. Le purulli, la grande fête Hittite du nouvel an, qui se déroulait au début du printemps et durait près d’un mois, s’y terminait, après avoir débutée à Hattousa et voyagée dans les autres cités ayant un Dieu de l’Orage comme divinité tutélaire. Les autres divinités vénérées dans la ville furent Zababa de Nerik (Dieu Mésopotamien), le Dieu de la végétation Télépinu et diverses autres divinités de villes sur le Halys.
 
   Nerik était localisée dans une zone de tensions et de conflits, puisqu’elle se situait juste à la frontière séparant le royaume Hittite des terres des Gasgas, ses ennemis traditionnels. Compte tenu de cette situation géographique, la cité subit donc les aléas des relations entre les deux royaumes. Au milieu du XVe siècle av.J.C, vers 1480, sous le règne du Roi de Hatta Hantili II de (? à ?) dont elle était la possession, elle fut conquise par les Gasgas. Le culte de son Dieu de l’Orage du même nom se replia alors dans la ville d’Hakpissa (ou Hakmis ou Hakpiš), au Nord du Hatti. Plus tard, même si Mursili II (ou Mursil ou Mursili, 1321 à 1295) semble y avoir accompli un pèlerinage, la cité ne revint vraiment dans le girons Hittite que sous l’action d’Hattousili III (ou Hattusili ou Hattušili ou Hattushili, 1264 à 1234), qui repris le dessus face sur les Gasgas. Il reconstruisit par la suite la ville et devint le Grand Prêtre de son Dieu.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la cité voir les ouvrages de :
  
Ilhan Akşit :
Ancient civilizations and treasures of Turkey, Akşit Kültür Ve Turizm Yayincilik, Istanbul, 2004.
Gary M.Beckman :
Hittite diplomatic texts, Scholars Press, Atlanta, 1996.
Rainer Czichon, Matthias Flender et Jörg Klinger :
Interdisziplinäre geländebegehung im gebiet von Oymaağaç-Vezirköprü/provinz Samsun, pp : 157–197, Mitteilungen der Deutschen Orient-Gesellschaft 138, 2006.
Volkert Haas :
Der Kult von Nerik, Studia Pohl 4, Rome, 1970.
Jörg Klinger :
Zalpa, Nerik und Hakmis. Die bedeutung der nördlichen peripherie zentralanatoliens in hethitischer zeit, pp : 277–291, Colloquien der Deutschen Orient-Gesellschaft 6, 2008.
Kaspar K.Riemschneider :
Hethitische fragmente historischen inhalts aus der zeit Hattušilis III, Journal of Cuneiform Studies 16, 1962.

 

 

Samuha

 


 

 Vue aérienne du site de Kayalıpınar

   Samuha (ou Šamua) serait située en Anatolie centrale dans la région du Haut-Halys (ou Kizilirmak). Sa position exacte, comme beaucoup de cités Hittites, n’a pas été déterminée par les recherches archéologiques avec certitudes. Les chercheurs sont divisés sur son emplacement. Certains soutiennent qu’elle se trouvait sur les rives de l’Euphrate. D’autres, et ils sont la majorité aujourd’hui, pensent que vraisemblablement elle correspond au site archéologique de Kayalıpınar, à 45 km. en aval de Sivas sur le Halys. La grande majorité des éléments de preuve conduisent vers la localisation de Samuha à cet endroit. Toutefois, les anciens textes Assyriens de Kadesh nous indiquent que Samuha était située sur une rivière navigable et qu’elle possédait un pont, ce qui tend à soutenir les premiers dans une position sur l’Euphrate.
 
   Oliver Gurney note que dans la source citée ci-dessus, la rivière Halys est également navigable dans cette section. Il favorise cependant quand même l’emplacement sur l’Euphrate, notant que la rivière Murat Nehri (ou Murat Sou) qui avec la rivière Karasu forment le cours supérieur de l’Euphrate, avait un trafic fluvial jusqu’en 1866. Selon l’archéologue Andreas Müller-Karpe, la position géographique, le trafic et la taille de la ville de 20 ha, permettraient de donner en toute sécurité le site de Sarissa (ou Šarišša ou Kuşaklı-Sarissa ou Kuşaklı) pour cette identification. Enfin, John Garstang propose un emplacement à l’Ouest de l’Euphrate, entre Pingan et Malatya, ou à Malatya (Melidu).

 

L’histoire  et  la  religion

 
   Samuha fut au début de son histoire un centre commercial Assyriens (un kārum, nom général qui signifie marché ou centre commercial en Akkadien) comme Kadesh. Selon les textes la ville contrôlait également le trafic fluvial et un pont par où transitaient les marchandises, ce qui contribua grandement à sa richesse, un palais y fut d’ailleurs construit. Puis dans l’Empire Hittite, Samuha devint un centre administratif et religieux important du Haut Pays des Hittites.


 

Vue des fouilles de Kayalıpınar

 
   Samuha fut une résidence royale sous le règne de Tudhaliya III (ou Tudhalia ou Touthalija ou Duhalijas ou Tudhalijaš, v.1355) et au début de celui de Souppilouliouma I (ou Suppiluliuma ou Shubiluliuma, 1355-1322), au moment où le royaume Hittite traversait une crise profonde face aux menaces de plusieurs royaumes voisins et après la perte de sa capitale traditionnelle Hattousa, ravagée par les Gasgas. Elle servit alors de base pour la reconquête qui amena à la constitution de l’Empire Hittite dans la seconde moitié du XIVe siècle av.J.C.
 
   Pendant cette période, la religion de Samuha et de Sapinuwa (ou Šapinuwa) connue une forte influence Hourrites. Les fouilles à Sapinuwa ont révélé qu’au début de cette période, elle tennait les archives pour le royaume. Samuha disparaît des sources historiques après Hattousili III (ou Hattusili ou Hattušili ou Hattushili, 1264-1234).
 
   La divinité tutélaire de la ville fut la grande Déesse Sauska (ou Šawuška), connue sous le nom d’Ishtar en Mésopotamie et de Shaushga chez les Hourrites. Moursil II (ou Mursil ou Mursili, 1321-1295) fit de cette divinité la principale de l’Empire. Il lui fit construire un temple à Samuha, qui devint le principal sanctuaire de la Déesse dans l’Empire. Cette réforme du culte eut pour conséquence une introduction importante des cultes Hourrites dans la ville.

 

  Hattousili III (ou Hattusili) dans son Apologie, par laquelle il justifiait son accession au trône, cette Déesse jouait un rôle crucial, comme son protecteur et son mécène, et, de ce fait, elle légitimait son usurpation du pouvoir. Ses successeurs continuèrent à porter en haute estime le culte de Sauska (ou Šawuška). Dans son temple était également vénéré, Pinikir (ou Pinigir ou Pinengir), une Déesse Élamite, connue des Babyloniens et des Hourrites. Toutefois la relation entre Sauska (ou Šawuška) de Samuha et Pinikir (ou Pinigir ou Pinengir) n’est pas claire.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la cité voir les ouvrages de :
  
Gojko Barjamovic :
A historical geography of Anatolia in the old Assyrian colony period, Carsten Niebuhr Institute of Near Eastern Studies, University of Copenhagen : Museum Tusculanum Press, Copenhagen, 2011.
John Garstang :
Šamua and Malatia, pp : 450–459, Journal of Near Eastern Studies 1/4 (Journal des études proche-orientales), Chicago, 1942.
Hittite military roads in Asia Minor: A Study in Imperial Strategy with a Map, pp : 35-62, AJA 47, N°1, Janvier-Mars 1943.
The geography of the Hittite empire, British Institute of Archaeology at Ankara, London, 1959.
Tobias Mühlenbruch :
Hethitische keramik im kontext : Das gebäude B von Kayalipinar und die nutzung institutioneller gebäude des 2. Jt.s v. Chr. im ostmediterranen raum, Verlag Marie Leidorf, Rahden, 2014.
Andreas Müller-Karpe :
Kayalıpınar in Ostkappadokien. Ein neuer hethitischer Tontafelfundplatz, Imitteilungen der deutschen Orientgesellschaft 132, Ges, Berlin, 2000.
Martino Stefano :
The Hittite city of Samuha : Its location and its religious and political role in the middle kingdom, New perspectives on the historical geography and topography of Anatolia in the II and I millennium, Logisma, 2008.
Piotr Taracha :
Religions of second millenium Anatolia, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 2009.

 

 

Sapinuwa

 

   Sapinuwa (ou Šapinuwa ou Şapinuva ou Schapinuwa ou Sapanuwa) est située à 75 km. au Nord-est de la capitale, Hattousa. Le site se trouve à proximité (2 km.) de la ville actuelle d’Ortaköy, dans la province de Çorum, à 53 km. au Sud-est du chef-lieu éponyme de la province. Il est ancré entre les plaines d’Amasya à l’Est et Alaca à l’Ouest, près de la rivière Çekerek. Il s’étend près d’un affluent de la rivière sur des terrasses à plat, sur une superficie de 9 km². L’identification du site comme Sapinuwa a immédiatement corrigé un malentendu concernant la géographie des cités Hittites. Grâce aux archives découvertes avant à Hattousa, Sapinuwa était considérée par les spécialistes comme une cité Hourrite, positionnée au Sud-est d’Hattousa. Aujourd’hui Sapinuwa, et donc les villes qui lui sont associées, sont connues pour être au Nord de la capitale.


 

Vue des ruines d’un bâtiment de Sapinuwa

 
   Il apparaît, d’après les textes, que Sapinuwa était une ville importante du dispositif administratif et militaire du royaume Hittite. Selon Oğuz Soysal, peut-être même une seconde capitale royale. Ce qui est sûr comme le confirme plusieurs textes découvert dans le palais d’Hattousa, c’est qu’elle servit de résidence royale à plusieurs Rois. Peut-être pendant la destruction d’Hattousa ou lorsque la cité était menacée par les Gasgas.
 
   La cité était située sur la route de la capitale Hittite par la plaine à l’Ouest de Sungurlu et vers l’Est par la vallée de la rivière de Kelkit. Elle avait donc une position stratégique importante. Les montagnes qui entouraient la ville, le plateau en terrasses sur la plaine d’Amasya, et les installations de protection à partir d’aussi loin que 5 km. permettaient à la cité d’être facilement défendable. Les textes ont également montré l’importance religieuse de la cité, confirmée par la présence de nombreux objets rituels sur le site.

 

Archéologie

 
   Ortaköy fut identifié comme le site de l’ancienne Sapinuwa lors d’une enquête en 1989. L’Université d’Ankara, sous la direction d’Aygül et Mustafa Süel (1996 à 2002), obtint l’année suivante l’autorisation pour commencer l’excavation. La ville couvrait un espace de 2,5 km. × 3 km., défendu par une forte enceinte. Son cœur est constitué par une citadelle juchée sur la partie la plus haute du site.
 
   Le premier bâtiment excavé complètement en 1995, et le principal de la forteresse est appelé : bâtiment A. Il est rectangulaire, il mesure à sa base mesure 75 m. × 25 m., et avait une superficie de 2.500 m². Comme nous l’indiquent la quantité de débris trouvés, il comptait sans doute plusieurs étages, peut-être trois. Il est organisé autour de deux cours, une située au Nord, et l’autre au Sud. Ses fondations sont constituées de blocs cyclopéens de calcaire et de grès sur une hauteur et une épaisseur d’environ 2 m. Son plan est orienté Sud-est / Nord-ouest, à proximité d’autres bâtiments. Un rempart à double paroi l’entourait. Un incendie, qui n’a apparemment pas de caractère militaire, aurait causé sa destruction, après quoi toute la place fut abandonnée.
 


 

Autre vue des ruines d’un bâtiment

   Le bâtiment A a livré peu de mobilier, mais 3 lots de fragments de tablettes, constituant un ensemble de plus de 4.000 documents cunéiformes. Elles étaient stockées dans trois rangées d’archives séparées à l’étage supérieur, qui s’est effondré lorsque le bâtiment fut brûlé. Les deux tiers environ des tablettes sont rédigés en langue Hittite. Une petite partie est en Hourrite, témoignant de l’influence de la culture de ce peuple sur le royaume Hittite, et le reste est en Akkadien, ou bilingue Hittite-Hourrite, ou Hittite-Akkadien.
 
   Il s’agit pour une grande part de lettres envoyées par le Roi, la Reine ou de hauts fonctionnaires du royaume. D’autres textes ont un caractère religieux, notamment des rites de purification. Il y avait d’ailleurs beaucoup de scribes Hourrites qui travaillaient à Sapinuwa. Il a été également mis au jour dans ce bâtiment : De la poterie, des sceaux, des pointes de flèches, des haches et d’autres petits objets métalliques. Ceux-ci sont aujourd’hui au musée Archéologique de Çorum.
 
   En 1994, lors d’une autre excavation, un autre bâtiment important fut mis au jour à 150/160 mètres au Sud-est du bâtiment A. D’une surface de 25 m. × 40 m., il est appelé : bâtiment B. Sur des fondations de blocs de pierre soigneusement travaillé d’1,10 m. d’épaisseur, il comporte une structure en briques crues et une couche de plâtre épaisse de 2/3 centimètres a été mise au jour. Des poutres en cèdre ont également servit pour construire l’édifice. Il est constitué de grandes salles servant d’entrepôts. L’intérieur contenait environ 40 grandes jarres. Elles servirent de stockage pour des nourritures de toutes sortes.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la cité voir les ouvrages de :
 
Ilhan Akşit :
Ancient civilizations and treasures of Turkey, Akşit Kültür Ve Turizm Yayincilik, Istanbul, 2004.
Marie-Henriette Gates :
Archaeology in Turkey, pp : 277-335, American Journal of Archaeology 100, N°2, New York, 1996.
Aygül Süel et Oğuz Soysal :
The Hattian-Hittite foundation rituals from Ortaköy. I, Fragments to CTH 725 “Rituel bilingue de consécration d’un temple”, pp : 1-22, Anatolica 33, 2007.
Aygül Süel et Mustafa Süel :
Šapinuwa, découverte d’une ville Hittite, pp : 68-74, Archéologia 334,‎ Mai 1997.
Aygül Süel :
Ortaköy-Šapinuwa, pp : 157–165, Recent Developments in Hittite Archaeology and History, Papers in Memory of Hans G.Güterbock, Eisenbrauns, Winona, 2002.
Bir hitit başkenti : Ortaköy-Şapinuva, Uyum Ajans, Ankara, 2008.
Acts of the VIIth international congress of Hittitology : Çorum, August 25-31, 2008, T.C. ÇORUM VALİLİĞİ, Ankara, 2010.
Maciej Popko :
Zippalanda and Ankuwa once more, pp : 445-448, Journal American Oriental Society 120, N°3, New Haven, 2000.

 

 

Zalpa

 
   Zalpa (ou Zalpuwa) fut une ville du Hatti à l’embouchure du Halys (ou Kızılırmak ou Maraššanta) sur les rives de la mer Noire. L’emplacement exact de la ville de l’âge de bronze n’a pas pu être prouvé archéologiquement jusqu’ici. Les archéologues Turc Ulug Bahadir Alkim et Türk Tarih Kurumu, supposent que les ruines de İkiztepe à l’embouchure du Halys sont un lieu possible et ils ont commencés les premières fouilles. D’autres chercheurs arrivent à la conclusion que les résultats des fouilles plaident plutôt contre une identification avec Zalpa, mais cette possibilité est encore très discutée. Selon Şevket Dönmez, les autres sites possibles pourraient être, Paşaşeyh Tepesi et Oyamaağaç. Ce dernier semble cependant, d’après de nouvelles découvertes être plus certainement la ville Hittite de Nerik. Zalpa fut une cité-État puissante. Elle ne doit pas être confondue avec la ville du même nom dans le Nord de la Syrie et de la Mésopotamie.

 

L’histoire……

 
   La première mention de Zalpa se trouve dans les sources Assyriennes datant du XIXe siècle av.J.C. Elle fut à cette époque un de leurs atouts importants avec la Principauté d’Hattousa, la ville de Kanesh (ou Kûltepe), la ville de Purushanda et d’autres. Elle eut à lutter vers 1780 contre le Roi du Kussara et de Kanesh, Anitta (v.1780 à v.1750) qui était monté sur le trône des deux cités. Anitta se tourna contre le royaume de Zalpa, dont le Roi Uhna (ou Una) avait jadis dérobé l’idole de la divinité protectrice de Kanesh. Ce dernier fut vraisemblablement responsable de la destruction complète de Kanesh vers 1835. Anitta y vainquit le Roi Huzziya (ou uzziya) de Zalpa et ramena l’idole à Kanesh. Il battit ensuite le Roi du Hatti, Piyushti (ou Piyušti ou Piyusti ou Pijusti). Avec la période Hittite la ville fut plus tard assiégée et détruite par le Roi Hattousili I (ou Hattusili ou Hattušili ou Hattushili ou Labarna II, v.1650 à v.1620), apparemment du fait de rebelles de la famille royale Hittite. On ne sait pas vers quelle date la cité fut reconstruite, car dans les sources de cette époque, la région entière porte le nom de la cité, Zalpuwa, ce qui prête à confusion.


 

Dague en bronze d’Anitta – Musée des civilisations
Anatoliennes, Ankara


   En 1450, la province est conquise par les Gasgas (ou Kaskas), peuple du Nord de l’Anatolie des montagnes Pontiques, à l’Est de la Paphlagonie. Une légende Hittite, le texte de Zalpa (CTH 3), nous rapporte que les villes royales de Kanesh et Zalpa avaient une relation très étroite. Puis la Reine de Kanesh donna trente fils à la ville, mais cela sembla si scandaleux qu’ils durent grandir à Zalpa. Plus tard, la même Reine donna naissance à trente filles. Les fils adultes vinrent chercher leur mère à Kanesh et épousèrent leurs trente sœurs, sans savoir que c’était elles, malgré l’avertissement de la plus jeune sœur. Le reste de la légende est perdu.
 
   Les cultes religieux à Zalpa appartenaient à la religion du Hatti. La principale divinité était la grand-mère divine Ammamma. En plus de plusieurs divinités locales, les Dieux du Hatti, Šulinkatte et la Déesse alipinu étaient vénérés. Selon un rituel Hittite, qui se déroulait à l’automne lors d’un pèlerinage, on sacrifiait à Zalpa aux divinités : Un cochon, six poissons, six grenouilles et un serpent qui étaient des animaux sacrificiels très inhabituels, à l’exception du porcelet.

 
Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la cité et ses monuments voir les ouvrages de :
 
Ilhan Akşit :
Ancient civilizations and treasures of Turkey, Akşit Kültür Ve Turizm Yayincilik, Istanbul, 2004.
Ulug Bahadir Alkim et Türk Tarih Kurumu :
Les résultats archéologiques des fouilles de Karatepe, Société des études hittites et asianiques, Paris, 1949.
Anatolie, I : Des origines à la fin du IIe siecle, hagel, Genève, Paris, Munich, 1968.
Şevket Dönmez :
The central black sea region, Anatolia and the Jazira during the Old Assyrian Period, Leiden, 2008.
André Dupont-Sommer :
Le déchiffrement des hiéroglyphes Hittites et les inscriptions bilingues de Karatepe, Presses Universitaires de France, Paris, 1949.
Gary B.Holland et Marina Zorman :
The tale of Zalpa : Myth, morality, and coherence in a Hittite narrative, Italian University Press, Pavia, 2007.
Jörg Klinger :
Zalpa, Nerik und Hakmis. Die bedeutung der nördlichen peripherie zentralanatoliens in hethitischer zeit, pp : 277–291, Colloquien der Deutschen Orient-Gesellschaft 6, 2008.
Heinrich Otten :
Eine althethitische erzählung um die stadt Zalpa, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1973.
Rebecca Stefoff :
Finding the lost cities : The golden age of archaeology, British Museum Press, London, 1997.

 

 
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