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Arachosie   et  Arie
 

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Arachosie

 
   L’Arachosie (ou Arachosia ou Haraiva, en Persan : Harahuvatiš, “bien arrosé“) est une région située au Sud-ouest de l’Afghanistan et une ancienne satrapie de l’Empire Perse Achéménide le long de la rivière Tarnak. Arachosie est le nom dérivé du Grec : Arachotos, une forme Hellénisée du Perse ancien : Harahuvatiš, le nom du fleuve Helmand. La région est également connue sous le nom de Zabulistan au Moyen-âge. Elle se trouvait sur la route à l’Ouest de l’Iran qui passait à travers les montagnes dans la vallée de l’Indus. À son extension maximale elle s’étendait au Sud de l’Afghanistan, ainsi que sur des parties du Pakistan et de l’Inde. La rivière Helmand parcourait a région et fournissait des terres très fertiles dans le Sud de l’Afghanistan.


 

Emplacement où Alexandrie d’Arachosie fut fondée –
Proximité de Kandahar – Afghanistan

 
   Elle touchait directement le Sud de la Bactriane, mais les deux régions étaient séparée par la chaîne de montagne Hindu Kush. Elle était liée au Sud à la Gédrosie (Maintenant Balûchistân) à l’Ouest à la Drangiane (Maintenant Sistan) et à l’Est au fleuve Indus. Une ancienne tribu Indo-iranique vivant dans le Nord-ouest de Arachosie, les Pactyans (ou Pakthas du Rig Veda), étaient probablement les ancêtres des actuels Pakhtuns (ou Pachtounes).  
 
   Le Sud et le Sud-est étaient habités par les Rhoplutae (Considérés comme les ancêtres des Rohilla Rajpoutes et des Afghans de l’Inde) et par les Eoritae (Connu sous le nom d’Arattas ou Aroras, communauté urbaine marchande du Pendjab et du Sind). Les parties Sud, Sud-est et Nord de l’Arachosie vont se convertir au Bouddhisme et subir l’influence culturelle et religieuse des Hindous jusqu’à l’avènement de l’islam au VIIe siècle. Une grande partie du pays restera Bouddhiste, même lorsque le pays sera aux mains des arabes.

 

L’histoire…….
 

   Vers 550 av.J.C, certaines parties du Nord et de l’Ouest de l’Arachosie étaient gouvernés par l’Empire Mèdes. Lorsque celui-ci tomba sous les coups du Roi Perse Achéménide, Cyrus II (559-529) la région devint une satrapie de l’Empire Perse. Pendant les troubles qui suivirent la mort de son fils et successeur Cambyse II (529-522), d’abord du fait l’usurpateur Bardiya/Gaumata, qui s’empara du trône au cours de l’été 522 et qui fut tué, le nouveau Roi Darius I (522-486) dut faire face en Arachosie à un autre prétendant au trône Perse, le Prince Vahyazdāta.
 
   Mais le Satrape Vivâna qui dirigeait la région envoya son armée contre les troupes de Vahyazdāta et en deux batailles, le 29 décembre 522 et le 21 février 521, assura la loyauté de la région à Darius I. Durant deux siècles l’Arachosie fut dirigée par des Satrapes, il semble que la forteresse Perse à Kapisakaniš ait été construite au cours de ces années. Vivâna fut remplacé par un certain Bakabaduš, les Satrapes suivant ne sont pas connus, sauf pour Barsaentès (ou Barsaentes) qui officia sous le règne de Darius III (336-330). Il est possible que l’Arachosie ait été à cette période régie aussi par le Satrape de Drangiane.
 

L’Arachosie à son extension maximale

 

 
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   Après la chute de la dynastie Achéménide, Alexandre le Grand (336-323) l’occupa, en 330 et fonda la ville d’Alexandrie d’Arachosie (L’actuelle Kandahar) qui en devint la capitale. Il faut noter que ce fait est contredit aujourd’hui par certains spécialistes. Après la mort d’Alexandre et du partage de son Empire, la région devint la propriété des Rois Séleucides.
 
   Ces derniers négocièrent avec le puissant Roi Chandragupta Maurya (321-298) de l’Empire Maurya et passèrent une alliance avec lui en 303. Malgré cette alliance l’Arachosie fut un court moment soumise à l’Empereur Maurya, Ashoka (274-232). Petit-fils de Chandragupta.
 
   Puis après le soulèvement du Satrape Diodote I (v.256-v.240) qui fonda le royaume de Gréco-bactrien, ses successeurs élargirent leur territoire et l’Arachosie fut intégré à leur Empire de 250 à 130 environ. La culture fut alors largement influencée par la Grèce. L’Arachosie fit partie un moment du Royaume Indo-grec, vers 180. Elle fut ensuite conquise par le Roi Parthe Arsacide, Mithridate I (171-138) qui en envahit une grande partie. Puis elle retomba sous la tutelle des Indo-grecs.
 
   L’Arachosie passa ensuite aux mains des Scythes qui balayèrent les Indo-grec, l’Empire Indo-scythe des Kouchans (ou Kushan, du Ier av.J.C au IIIe siècle ap.J.C) semble avoir pris Bactres en Bactriane pour capitale. Puis la région redevint la possession des Parthes, au début du Ier siècle de notre ère. L’Empire du Kouchan expulsa les Indo-parthe et occupa l’Arachosie jusqu’aux environs de 230 ap.J.C.
 
   Date à laquelle les Kouchans furent vaincus par l’Empire Perse Sassanide et furent remplacés par des vassaux des Sassanides connus sous le nom de Kushanshas, ou Indo-sassanides. En 420, les Kushanshas furent chassés à leur tour de la région par les Chionites (ou Chionitae ou Xionites) qui fondèrent le Royaume Kidarite. Les Kidarites furent remplacés, vers 460, par les Huns Hephtalites, qui furent rejetés eux aussi, en 565, par une coalition d’Armées Persane et Turc.

 

Kandahar
 

   Kandahar (ou Alexandrie d’Arachosie ou Alexandrie d’Arachosinum) est une ville du Sud de l’Afghanistan, ancienne capitale impériale, capitale de la province de Kandahar. Elle est située à proximité de l’Arghandab qui lui fournit l’eau. C’est la seconde ville en importance après Kaboul et un lieu important de commerce, essentiellement de produits agricoles. Selon une hypothèse, Kandahar tire son nom de Gandhâra, le royaume de l’Inde antique. Le Gandhâra est mentionné dans le Mahâbhârata (ou Mahābhārata). Le nom peut aussi provenir de celui de son fondateur Alexandre le Grand (ou Al-Iskandar en arabe, 336-323). La cité est également connue sous le nom de Ville d’Alexandre ou Alexandropolis ou Alexandrie d’Arachosinum (d’Arachosie), d’après le nom de la province dont elle était la capitale.
 
   La ville de Kandahar est une des soixante-dix villes fondées par Alexandre, qui choisit comme emplacement la ville antique de Mundigak (Établie aux environs de 3000). Elle fut souvent au cours de son histoire un objectif de conquête à cause de sa position stratégique en Asie centrale. Elle fut contrôlée par les Empereurs Indiens Maurya Ashoka et Kanishka I. Plus tard, Kandahar fut conquise par les envahisseurs islamiques et resta sous leur contrôle. La ville fut prise par les arabes au VIIe siècle ap.J.C. Isidore de Charax (Géographe et voyageur Grec, Ier siècle ap.J.C) au Ier siècle ap.J.C, décrit "Alexandropolis, la métropole d’Arachosie" comme une cité encore Grecque.

 

Bibliographie
 

  Pour d’autres détails sur la région voir les ouvrages de :
  
Charlotte Baratin, Georges Rougemont et Frantz Grenet :
Les provinces orientales de l’empire parthe, Université Lumière Lyon 2, Lyon, 2009.
Pierre Briant :
État et pasteurs au Moyen-Orient ancien, Maison des Sciences de l’Homme et Cambridge, Paris, 1982.
Histoire de l’Empire Perse, de Cyrus à Alexandre, Fayard, Paris, 1996 – En Anglais, From Cyrus to Alexander : A history of the Persian empire, Eisenbraun, Winona Lake, 2002.  
Marcel Dieulafoy :
L’art antique de la Perse, Achéménides, Parthes, Le monuments voutés de l’époque Achéménide. Librairie Centrale d’Architecture, Paris, 1885-1889.
Elton L.Daniel :
The history of Iran, CT: Greenwood Press, Westport, 2001-2005.
Philip Huyse :  
La Perse antique, Éditions Les Belles Lettres, Guide des Civilisations, Paris, 2005.
Georges Le Rider :
Monnaies de Taxila et d’Arachosie : une nouvelle Reine de Taxila, Revue des études grecques, Janvier 1967.
Christine Palou et Jean Palou :
La Perse antique, Presses Universitaires de France, Paris, 1962.
Marc Van de Mieroop :
A history of the ancient Near East, ca. 3000-323 B.C., Blackwell Pub., Malden, 2007.

 

   

Arie

 
   Arie (En Grec : Areia ou Aria, en Latin : Aria, en Persan : Haraiva et en Avestan : Haraeuua) est le nom de l’une des satrapies de l’Empire Perse Achéménide. Elle était située au Nord de la Drangiane et au Sud-est de la Parthie. Elle correspondait à la partie orientale du Khorāsān Iranien et à la région de Hérat dans l’Afghanistan actuel. Elle bordait principalement la vallée de la rivière Hari (Arios ou Areios en Grec) qui, dans l’antiquité, était considérée comme particulièrement fertile et riche en vin. Cette satrapie fut conquise par Alexandre le Grand (336-323) en 330, qui y fonda la ville d’Alexandrie d’Arie, qui correspond à Herât (ou Artacoana, Nord-ouest de l’Afghanistan).
 
   La satrapie Achéménide d’Aria est mentionnée dans la liste des provinces qui sont incluses dans les différentes inscriptions royales, par exemple, dans l’inscription de Béhistoun (ou Behistun) de Darius I (522-486). Les représentants de cette satrapie sont même représentés sur des reliefs, par exemple, les tombes royales Achéménides de Naqsh-e Rostam et Persépolis. Ils portent une robe de style Scythe, avec une tunique et pantalon rentré en haut des bottes et un turban autour de la tête. À l’époque d’Alexandre le Grand, l’Arie fut une importante satrapie.

 

L’histoire…….

 
   La région fut administrée par le Satrape, Satibarzane (ou Satibarzanes, en Persan : ساتی‌برزن Satybrzn, en Grec : Σατιβαρζανης, qui mourut en 330) qui était l’un des trois principaux responsables Perse à l’Est de l’Empire, avec le Satrape de Bactriane Bessos (ou Bessus ou Artaxerxès V, en Persan : اردشیر پنجم Ardeshir V, Grec : Βήσσος, † été 329) et celui d’Arachosie,
Barsaentès (ou Barsaentes) sous le règne de Darius III (336-330). Lorsqu’Alexandre marcha à travers l’Arie vers l’Hyrcanie et les Parthes, il fut accueilli dans une ville nommée Susia par Satibarzane, qui fit semblant de se soumettre au Roi Macédonien. Il fut alors récompensé par Alexandre qui lui laissa sa satrapie. Afin de prévenir toute hostilité de la part des Ariens, Alexandre laissa quand même des soldats Macédoniens sous le commandement d’Anaxippos (ou Anaxippo ou Anaxippus). Mais Satibarzane se souleva contre le Roi et fit assassiner les soldats Macédoniens. Puis il se réfugia dans la future Alexandrie d’Arie (ou Artacoana ou Herât aujourd’hui) où il rassembla une armée. Alexandre dut envoyer deux corps d’armée, dont l’un fut vaincu, pour venir à bout de la révolte du Perse.
 
   Après un court siège de la ville, il captura beaucoup d’Ariens dans la capitale qu’il renomma Alexandrie d’Arie et pilla le palais Artacoana. Satibarzane s’enfuit alors rejoindre Bessos
(ou Bessus) en Bactriane, mais il fut capturé par les Macédoniens qui lui laissèrent pourtant la vie sauve. Vers la fin 330, Satibarzane poussa de nouveau les Ariens à la révolte, aidé par 2 000 cavaliers que lui fournit Bessos (ou Bessus). Dans la bataille qui suivit et dont la fin est encore douteuse, Satibarzane défia l’un des généraux d’Alexandre à combattre seul. Le défi fut accepté par Erigyius qui tua Satibarzane. Alexandre rebâtit la ville d’Artacoana et construisit la citadelle. Après la mort d’Alexandre et le partage de son Empire, la région devint la propriété des Rois Séleucides. Elle fut envahie à plusieurs reprises et enfin prise en 167 par les Parthes Arsacides (141 av.J.C-224 ap.J.C). À la chute de ceux-ci, elle devint une province de l’Empire Sassanide (224-637 ap.J.C) et son histoire se perd dans celle de celui-ci.
 

Bibliographie
 

  Pour d’autres détails sur la région voir les ouvrages de :
  
Pierre Briant :
État et pasteurs au Moyen-Orient ancien, Maison des Sciences de l’Homme et Cambridge, Paris, 1982.
Histoire de l’Empire Perse, de Cyrus à Alexandre, Fayard, Paris, 1996 – En Anglais, From Cyrus to Alexander : A history of the Persian empire, Eisenbraun, Winona Lake, 2002. 
Marcel Dieulafoy :
L’art antique de la Perse, Achéménides, Parthes, Le monuments voutés de l’époque Achéménide. Librairie Centrale d’Architecture, Paris, 1885-1889.
Elton L.Daniel :
The history of Iran, CT: Greenwood Press, Westport, 2001-2005.
Philip Huyse :  
La Perse antique, Éditions Les Belles Lettres, Guide des Civilisations, Paris, 2005. 
Christine Palou et Jean Palou :
La Perse antique, Presses Universitaires de France, Paris, 1962.
Marc Van de Mieroop :
A history of the ancient Near East, ca. 3000-323 B.C., Blackwell Pub., Malden, 2007.

 

 
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