Statue de Darius I (2,35 m).
D’abord placée à Héliopolis, elle fut ensuite ramenée à Suse par Xerxès I
– Musée National d’Iran. |
Son origine
Darius I (ou
Dario, en Grec :
Δαρεïος A’ Dareiôs, en Persan : Dārayawuš
ou Dāriyūš ou Dārayavahuš داريوش
بزرگ "Celui qui soutient le Bien" ou
داریوش Dariush, en
Babylonien : Dariamuš, en Élamite : Dariyamauiš ou Da-ri-(y)a-ma-u-iš, en
Araméen : Dryhwš, en
Hébreu : Darjaweš
דריווש הראשון, en
Latin : Darius) est le troisième Roi de la dynastie
Achéménide ou le quatrième s’il l’on compte
Bardiya. Il régna de Septembre 522 à Octobre
(ou Novembre) 486.
Manéthon l’appelle Dareiôs
ou Darius, fils d’Hystaspês (Africanus, Eusebius) et lui compte 36 ans de règne (Africanus, Eusebius). Il naquit vers 550/549 et il fut l’ainé des cinq fils du Prince
d’Anshan et
Satrape
de Bactriane,
Hystaspès (ou Hystaspe ou Dytape)
et de Rhodogune de Babylonie.
Sa famille appartenait à une branche cadette de la dynastie des
Achéménides qui était étroitement liée à
Cambyse II.
Dans son inscription, qu’il fit graver sur la falaise de Béhistoun (ou Behistun)
pour expliquer son ascendance, Darius I se
présenta comme descendant en droite ligne d’Achéménès
et propose une série d’événements qui se produisirent après la mort de
Cyrus II qui justifie
sa légitimité par la grâce d’Ahura Mazda, le Dieu Zoroastrien. Cependant
beaucoup de spécialistes pensent qu’il s’agit sans doute d’une invention du Roi
pour assurer sa légitimité. Avant son accession au trône, Darius I servait comme Général dans les Immortels,
la célèbre Garde royale. Il prit part en Septembre 522 à la conjuration des
sept Généraux qui mena à l’assassinat de l’usurpateur
Bardiya/Gaumata
(Voir à Bardiya)
qui prit le pouvoir à la suite de Cambyse II,
et monta sur le trône.
Son règne
Les premières années de son règne
Après avoir été couronné à
Pasargades Darius I s’installa à
Ecbatane.
Dès son arrivé au pouvoir il dut lutter pour imposer son autorité aux provinces qui profitèrent de la confusion
lors de la succession pour se révolter : La Margiane ; La
Bactriane où la révolte fut menée par un homme du nom de Frada. Cependant le
Satrape de
Bactriane en poste resta fidèle
à Darius I et pourchassa Frada dans le désert de l’actuel Turkestan, où il le captura et l’exécuta ;
L’Assyrie ; La
Babylonie où Nidintu-Bel avait prit
le pouvoir avec le nom de Nabuchodonosor III ; L’Élam où le
Roi captura le chef de file Aschina et le fit exécuter à
Suse ;
La Médie ;
L’Arménie et la
Parthie.
Le Roi cependant, pouvait compter sur une armée fidèle, dirigée par des proches. Il mena ces guerres simultanément déléguant à des
Généraux alors que lui dirigea les opérations depuis Babylone
et par la suite depuis la Médie. Il se vanta
d’avoir vaincu tous ces rebelles en l’espace d’une seule année, ce qui semble
peu probable. Fin de l’année 521, l’ordre fut rétabli dans l’Empire sauf en
Arménie.
L’Élam se révoltera une seconde fois en 519. Tous
les chefs de ces rébellions furent capturés et mis à mort. Toutes ces révoltes montrent que la
légitimité de Darius I ne fit pas l’unanimité.
Darius I
|
La Perse même se
souleva sous la conduite d’un Prince, un autre pseudo-Bardiya, nommé Vahyazdāta qui mena la lutte contre Darius I en
Arachosie et rencontra au début un certain succès.
Mais le Satrape Vivâna qui dirigeait la
région envoya son armée contre les troupes de Vahyazdāta. En deux batailles, le 29
Décembre 522 et le 21 Février 521,
Vahyazdāta finit par être vaincu, fait prisonnier et exécuté (Béhistoun Inscr. ~ 40 cas) ce qui assura la loyauté de la
région à Darius I. Ce Vahyazdāta est peut-être identique
avec le Roi d’une tribu Perse, Maraphis (ou Maraphian)
qui se présenta en tant que successeur dans la liste des Rois Perses
donnée par Eschyle (Pers. 778).
Il semble par contre, que ces soulèvements ne furent pas très populaires, ce qui conforta
l’image d’une domination Perse plutôt bien acceptée par les populations
locales, bien que l’on constatera quelques petites révoltes.
Les Perses
n’imposèrent pas leur langue ni leurs lois. Dans chaque satrapie, la justice était rendue
selon les traditions locales. Si elles conservaient leur administration propre, le pouvoir
Achéménide restait très présent et intervenaient
fréquemment. Seule la satrapie de
Perse
fut exemptée de tribut.
L’Égypte formait la sixième
satrapie avec Cyrène, Barca et la Basse Nubie.
Le plateau de la Cyrénaïque avait été soumis au cours de la campagne
d’Égypte de
Cambyse II. Le Roi y avait nommé pour l’administrer le
Satrape Aryandès (ou Ariandes) à
Memphis,
mais de 522 à 520, un “Roitelet” local du Delta,
Pétoubastis III (522-520), se révolta contre le
Satrape. Cependant nous ne savons pas
avec précision quelles furent les mesures que prit le Roi pour contrer la
révolte menée par
Pétoubastis III. Les sources divergent sur les faits. Il y a bien bien
Polyen (Orateur et écrivain militaire
Grec, IIe s. ap.J.C)
qui rapporte une anecdote dont la véracité est incertaine.
Il nous dit que Darius I lui-même vint à
Memphis lors de la célébration de la mort d’un taureau
Apis et
qu’il annonça habilement une énorme récompense en or pour toute personne qui pourrait fournir un nouvel
Apis,
impressionnés les Égyptiens auraient stoppé leur révolte.
Une autre source nous dit que dans une expédition extrêmement brutale, Darius I, à peine arrivé
au pouvoir, se chargea de mater cette rébellion. Il prit dans la foulée les villes de Cyrène et Barka et élargit sa
satrapie jusqu’au golf de Syrte (Sur la côte Nord de la Libye, qui s’étend
de Misurata, à l’Ouest de Benghazi), Comme en témoignent les inscriptions
Perses. Puis il fit éliminer Aryandès qui se comportait en souverain indépendant
et qui avait même frappé sa propre monnaie. Il nomma à la tête du pays Phérendatès.
Relief à Béhistoun décrivant les conquêtes de Darius I
|
Ses conquêtes
En
519, Darius I continua ses conquêtes et conquit Samos
dont il confia le gouvernement au Tyran Syloson II (538 et 522-509). Une fois que la paix fut établie
à l’intérieur de l’Empire, il devint nécessaire pour le Roi d’anticiper les menaces potentielles qui pourraient émaner
de la frontière orientale. Ainsi, les terres de la Sattagydie (ou Satagidia “Terre des centaines de vaches“,
une satrapie correspondant probablement
à la montagne entre l’Iran et le Pakistan), furent finalement annexées à l’Empire
Perse, et les troupes Persanes avancèrent jusqu’à la vallée de
l’Indus. L’aide des tribus du
Gandhâra s’avérèrent particulièrement précieuses pour cette conquête.
Celles-ci étaient considérées comme les plus braves des tribus indiennes.
L’Indus était non seulement intéressant à dominer pour une politique de
sécurité, mais aussi pour ses plaines fertiles et il y avait de nombreuses
riches cités. Ce fut en 516 que le Roi lança une campagne en Asie centrale et annexa
l’Arie (ou Areia ou Aria) et la
Bactriane, puis
il marcha sur l’Afghanistan et la ville de Takshashîlâ (ou Taxila) dans le
Gandhâra.
Darius I passa l’hiver de 516-515 dans cette région et prépara la conquête la vallée de l’Indus.
Le Perse conquit la vallée de l’Indus en 515
jusqu’à la ville actuelle de Karachi, de là partira le navigateur
Grec Scylax de Caryande
pour explorer l’océan à partir de l’embouchure de l’Indus
jusqu’à la mer Rouge. Darius I marcha ensuite par le col de Bolan vers
l’Arachosie et la Drangiane
qu’il annexa et retourna en Perse. Ce fut dans le même temps, en 514/513
que son armée prenait Cyrène et une grande partie de la Libye.
Darius I – Bas-relief de Persépolis –
Musée National Archéologique de Téhéran
|
En 514, le Roi leva une grande armée et traversa le Bosphore
avec l’aide d’un pont de bateaux. Il prit Byzance, puis il traversa la
Thrace vers le Nord-est et, en 513, il prit le
commandement d’une expédition vers la Scythie. Les Scythes étaient un groupe de tribus nomades du
Nord Iranien, parlant une langue indo-iranienne qui avait envahi les
Mèdes, ils
s’étaient révoltés contre Darius I et menaçaient de perturber le commerce entre l’Asie centrale et les rives de la mer Noire.
Selon Hérodote (Historien Grec,
484-v.425), cette expédition rassemblait 700 000 hommes et 600 navires dont beaucoup provenaient des cités
Grecques
d’Ionie.
Le but de cette guerre était de prendre à revers les tribus nomades qui menaçaient l’Empire et ainsi les assujettir.
Darius I soumit une partie de la Thrace et
les Gètes, puis à l’embouchure du Danube, l’armée s’enfonça en territoire Scythe.
L’expédition fut un échec car après avoir progressé pendant quelques semaines dans les steppes d’Ukraine,
Darius I fut finalement obligé d’abandonner sa conquête, les populations locales, très
diverses, résistant en refusant l’affrontement ouvert. Comme le précise William Ross, elles pratiquaient la
politique de la terre brulée, détruisant les pâturages, bloquant les puits, interceptant des convois et multipliant les
escarmouches contre l’armée Perse. Le Roi fut alors contraint
d’ordonner le retour sans avoir atteint ses objectifs.
La déclaration d’Hérodote que l’expédition
atteignit et traversa la Volga n’a jamais été confirmée.
Le Danube devint ainsi une des frontières de l’Empire Perse.
Puis, Darius I rejoignit la capitale
Lydienne
Sardes
pour passer l’hiver et, de là, il ordonna à
son Général Mégabaze (ou Mégabyze) d’assujettir les cités
Grecques
de Macédoine et
de Thrace.
Toute la Macédoine se soumit et devint un
protectorat.
L’Empire Achéménide
sous Darius I |
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villes ou régions
|
La Première Guerre Médique
En 499, Darius I dut faire face à la révolte des cités
d’Ionie et de
Carie. Ce fut le début de la
Première Guerre Médique
(499-490) où les Égyptiens servirent les
Perses contre les
Grecs. Selon
Hérodote,
cette révolte est due au Tyran de
Milet,
Aristagoras.
La genèse remonte en 500/499, où suite à l’appel à l’aide du Tyran de
Naxos chassé par le peuple,
Aristagoras proposa au
Satrape
Perse Artapherne de prendre
Naxos
et de là, les Cyclades et Eubée.
L’expédition fut approuvée par Darius I, mais des dissensions
dans le commandement la firent échouer. Pour éviter les représailles de Darius I,
Aristagoras se rebella et
en 499 déclara l’Ionie indépendante et
imposa l’isonomie (L’égalité citoyenne ou politique).
Chapiteau du palais de Darius I |
Les cités demandèrent de l’aide aux
Grecs
du continent pour mener à bien leur rébellion, mais seules
Athènes, qui envoya 25 navires, et
Érétrie acceptèrent.
La première attaque des coalisés eut lieu la même année contre
Sardes, qui
fut incendiée, mais l’acropole resta imprenable. En 498, les
Athéniens furent battus à
Éphèse et
du fait la faiblesse de leur armée ils retirèrent leur soutien.
Cependant, le soulèvement se propagea dans toute la région, de Byzance à la
Carie et à
Chypre.
Après quelques premiers succès contre
l’armée armée Perse, le rapport de force s’inversa. En 494, les
Ioniens, sans défense
furent écrasés sur mer à la
bataille de Ladé près de
Milet et sévèrement châtiés.
Milet et
Éphèse
furent mises à sac et leurs habitants furent déportés en
Mésopotamie
et les cités retombèrent aux mains des Perses l’une après
l’autre. En 493, Darius I envoya son gendre Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye, en
Grec : Μαρδόνιος,
† 479) en expédition punitive en
Asie Mineure,
d’où il intégra la Macédoine
dans sa totalité à l’Empire, ainsi que le territoire des Bryges et Thasos (Île
Grecque au Nord de la mer Égée).
En 492, Darius I décida de sanctionner
Athènes pour son
soutient à la révolte en
Ionie. En 491, il débuta une campagne, dont le premier
objectif semble avoir été la capture des îles de la mer Égée :
Naxos
tomba en 490,
puis Délos, Karystos et
Eubée. La domination
Perse sur la mer Égée
fut ainsi complète. Puis le Roi exigea la soumission des cités
Grecques du continent. Certaines obéirent,
mais pas Athènes qui affronta seule Darius I,
celui-ci perdit ce premier conflit à
la
bataille de Marathon en 490 et
dut battre en retraite. (Voir
carte Guerres Médiques et
carte des batailles).
La fin de son règne
Après avoir pris connaissance de la défaite de ses troupes
à la
bataille de Marathon,
Darius I commença à planifier une expédition contre les cités
Grecques. Il avait passé trois ans
à préparer les hommes qui commanderaient les armées impériales et les navires de guerre, lorsque, en 486, une révolte éclata
en Égypte.
Mécontents des impôts trop lourds qu’ils avaient à payer,
les paysans Égyptiens se rebellaient à
leur tour. Sa santé défaillante empêchait le Roi de mener lui même son armée et alors qu’il se préparait à intervenir, il fut atteint d’une maladie
et mourut avant de pouvoir mater la rébellion.
Il est considéré comme un Roi juste et équitable qui a imposé beaucoup de
réformes économiques, politiques et sociales. Les spécialistes sont assez
unanimes pour dire que Darius I mourut en
Octobre 486 (on trouve aussi Novembre) et fut inhumé dans un tombeau rupestre à
Naqsh-e Rostam, à environ 4/5 km au Nord-ouest de
Persépolis.
Darique or sous Darius I |
Sa politique intérieure
Darius I fut un homme d’État capable qui réorganisa l’administration profondément,
en s’occupant aussi bien des codes de lois civils que criminels.
Il fut le grand organisateur de l’Empire qui atteignit avec lui son apogée.
Il s’étendait de l’Indus à l’Est, à la Libye à l’Ouest et du Danube au Nord à la frontière
Nubienne au Sud. Après avoir restauré l’ordre, il redessina les frontières des
provinces de 23 satrapies en 28, système que
vont conserver ses successeurs. Les raisons des modifications des frontières et des divisions des
satrapies sont inconnues.
On peut cependant
supposer que le nombre tend à augmenter avec le temps, afin de rendre ces régions plus petites et donc plus faciles à contrôler.
En fait nous ne savons pas exactement comment s’articulait le pouvoir des
Satrapes, qui était énorme, nos sources principales étant celles
d’Hérodote qui sont assez
divergentes des inscriptions royales Persanes. Ce qui est sûr
c’est qu’il y avait un appareil de bureaucratie important qui se tenait à
côté des
Satrapes, ce dernier est principalement connu par les archives
Égyptiennes.
Les autres réalisations du règne de Darius I sont :
– L’unification des poids et mesures, telles que la coudée royale ;
– La mise en place d’une monnaie commune à tout l’Empire, la darique. Cette monnaie fut reconnue au-delà des
frontières de l’Empire, jusqu’en Europe centrale et en Europe de l’Est. Il y avait deux types de dariques, une d’or et
une d’argent. Seul le Roi pouvait frapper des dariques d’or. Les Généraux importants et les
Satrapes avaient le droit
de frapper des dariques d’argent, ces derniers servaient souvent à recruter des mercenaires. La darique était aussi un atout
majeur pour le commerce international, les produits tels que les textiles, les tapis, les outils et les objets métalliques
commencèrent à voyager à travers l’Asie, l’Europe et l’Afrique.
Relief représentant Darius I – Palais de Persépolis |
– La construction d’un système légal où les états vassaux offraient des tributs annuels à l’occasion
de Norouz, la fête traditionnelle célébrant l’équinoxe de printemps ;
– Les lois sur les témoignages ; Le commerce des esclaves ;
– Les lois sur les prêts, la corruption et le droit à la rivalité ;
– Darius I élargit également la bureaucratie impériale en augmentant
le nombre de scribes impliqués dans l’enregistrement des questions administratives.
– Enfin l’immense réseau de routes royales, débuté sous
Cyrus II (559-529) fut encore agrandi afin de mieux relier entre elles
les satrapies.
Certaines tablettes cunéiformes mises au jour à Persépolis
rappellent la construction des routes entre Suse et la
ville, et entre
Sardes
(en Lydie) et
Suse. Ces routes
furent équipées de stations qui servaient de postes et d’auberges et qui étaient gardées par des garnisons militaires
pour sécuriser le trafic.
Sous le règne de Darius I deux villes devinrent capitales :
Suse l’hiver et
Ecbatane en été.
En Égypte
l’art se poursuivit dans la tradition Saïte
malgré la domination Achéménide. Une statue monumentale de Darius I
en pied, sculptée dans ce pays, fut mise au jour dans un palais à
Suse. Cette statue commémorait la conquête de
l’Égypte
par la Perse.
Sa politique religieuse
Darius I apparait dans
ses inscriptions comme un fervent adepte de la religion monothéiste de
Zarathoustra. Il poursuivit la politique de
Cyrus II autorisant la liberté religieuse
à tous les peuples, du moment que ceux-ci acceptaient Ahura Mazda comme la plus haute divinité.
Les mentions positives de cette pratique apparaissent dans le livre d’Esdras, l’Ancien Testament,
qui mentionne le soutien présumé à la reconstruction du temple de
Jérusalem.
Cependant, il existe des doutes sur cet exposé, que
Xénophon (ou Xenophôn, historien et
maître de guerre Grec, v.430-v.355)
mentionne dans l’éducation de Cyrus.
Le manque d’inscriptions de Darius I lui-même sur le soutien à la reconstruction
vient accentuer ces doutes. Le Roi promut le Zoroastrisme, mais on ne sait pas sous quelle forme. Le
Dieu suprême était
Ahura Mazda, et le souverain n’en permettait aucun autre à côté de lui. On pense que Darius I hérita de son père
cette religion. Il est supposé que sur la statue érigée par le Roi pour son épouse Artystonè,
celle-ci fut représentée à l’effigie de la
Déesse mère Persique Anahita.
Ruines du palais de Darius à Persépolis |
Ses constructions
Darius I fut aussi un grand bâtisseur,
il entreprit la construction d’un monument destiné à sa gloire et sa légitimité, un immense bas-relief sur la falaise de Béhistoun.
On le voit écrasant Gaumata et le bas-relief est encadré d’un texte traduit en
trois langues, Perse, Élamite et
Babylonien.
Celui-ci donne toutes les justifications sur la légitimité de Darius I, comme sa lignée et le soutien reçu d’Ahura Mazda.
En Égypte,
il termina le canal de jonction entre le bras Oriental du Nil et la mer Rouge, commencé sous le Pharaon
Néchao II (610-595,
XXVIe dynastie).
De grandes stèles dans les trois langues :
Égyptien, Perse et
Babylonien
furent érigées le long de la voie d’eau. Toujours en
Égypte
il agrandit le Serapeum, restaura des temples, il érigea et
décora le temple d’Amon-Rê à
Hibis dans l’Oasis de Kharga et celui de Nekheb
(ou El Kab) fut reconstruit. Il laissa également des constructions à
Memphis, dans Fayoum, à
Nekheb
et à Saïs.
Il débuta d’importants travaux de
construction à Suse
qui remodelèrent complètement la cité : Des nouvelles
fortifications, des maisons, un complexe de palais dans le Nord de la ville, des terrasses
avec un apadana, une porte monumentale etc…. Les chantiers s’étendaient sur 70 hectares.
Il est probable que les travaux se poursuivirent pendant tout le règne de Darius I et au-delà, car on note l’emploi
d’artisans Ioniens et
Cariens déportés
après la révolte de l’Ionie.
Le plan d’ensemble fut cependant certainement dessiné au début du règne de Darius I.
Il construisit une nouvelle capitale, Parsa (ou
Persépolis en Grec), sur le model de
Suse. La ville avait des murs
de 20 m. de haut et de 11 m. de large.
Les palais furent construits sur une immense terrasse fortifiée de 125 000 m². Là aussi un apadana fut érigé sur une terrasse et
un petit palais, construit probablement à des fins privées. Cet édifice, cependant, était beaucoup plus petit que celui de
Suse. Le troisième bâtiment sur la terrasse était celui du
Trésor, qui dut être prolongé pendant le règne du Roi. Sous la terrasse des bâtiments administratifs furent construits.
Tant pour
Persépolis, qu’à Suse, les bâtiments
furent construits par des artisans venus de toute l’Empire et des matériaux provenant de divers pays.
Il est convenu de dater aussi du règne de Darius I, le grand escalier Sud qui sera remplacé par l’escalier Ouest sous
Xerxès I et
le Triptylon. Les reliefs sur les escaliers, présentent les différentes tribus du royaume
avec leurs costumes traditionnels et des cadeaux pour le souverain.
Tombeau de Darius I à Béhistoun
|
À Pasargades
qui fut probablement la capitale des cérémonies religieuse de l’Empire, beaucoup de bâtiments furent agrandis par Darius I. Il
y fit construire également un nouveau palais. Sa conception est semblable à celle des
palais de
Suse et de
Persépolis. Il se fit également construire un palais à
Babylone
et il fit un don important à
Jérusalem pour la reconstruction du temple.
Sa famille
Darius I eut au moins huit épouses.
• Artystonè (ou Artystone ou Artistona, en
Grec : Aρгνσгωη, en Persan : Artaštuna
آرتیستون
“Pilier d’Arta, la “vérité déifiée“, en
Élamite : Irtašduna ou Ir-taš-du-na ou Ir-da-iš-du-na), une fille de
Cyrus II et de la Princesse
d’Égypte
Neithiyti, qui était la fille du Pharaon Apriès
(589-570). Dans
Persépolis furent mis au jour des documents administratifs en
Élamite qui portent son sceau.
Ces témoignages nous informent que la Reine et ses enfants possédaient de grands domaines et des palais en Perse que la
souveraine gérait personnellement. Selon Hérodote, elle fut l’épouse préférée du
Roi qui lui montra son dévouement en lui laissant une statue en or. Elle lui donna trois enfants :
▪ Arsamès (ou Arsame ou Arschames, en Persan :
Aršāma ارشام, en
Grec : Aρσάμης).
▪ Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu) qui mourut vers 480.
▪ Artazostre (ou Artozastra, en Persan : Arta-zausri)
qui épousa le Général Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye, en
Grec : Μαρδόνιος,
† 479)
qui mourut au début de la
Première Guerres Médique à la
bataille de Platées (479), dans laquelle il était à la tête des troupes
Perses.
• Atossa (ou Atoosa ou Atossa de Perse ou
Hutausā ou Hutauthā ou Utauθa, dans l’Avesta : Hutaosā, en
Grec :
Aτοσσα της Περσίας, en Persan :
آتوسا ) qui fut la fille de
Cyrus II (559-529)
et de la Reine Cassandane (ou Casandana). La Princesse
d’Égypte
Neithiyti est quelques fois aussi donnée comme sa mère.
Elle naquit en 550. Elle épousa successivement son frère
Cambyse II (529-522), le mage Smerdis et enfin, en 522,
Darius I. Elle lui donna six enfants :
Quatre fils :
▪ Xerxès I (En
Persan : Xšayāršā "Règne de héros" ou Chaschayāŗschā ou Khashayarsha
خشایارشا, en
Grec :
Ξέρξης) qui succéda à son père de 486 à 465. Selon
certains spécialistes il serait né vers 519.
▪ Achéménès (ou Achaemenès ou Achaiménès ou
khshathrapavan, en Persan : Haχāmaniš “Amical dans l’âme“, en
Grec :
Άχαιμένες, en Latin : Achéménès) que son frère
Xerxès I nommera
Satrape
d’Égypte en 481. Il combattu les
Grecs à la
bataille de Salamine
à la tête d’environ 200 navires. Il mourut en 462 en Papremi (ou Pampremi, nom d’une zone de
l’Égypte citée par diverses
sources historiques, mais qui n’a pas encore été identifiée avec certitude, elle était située à l’Ouest du Delta du Nil,
peut-être pas loin de Xoïs) dans
une tentative pour réprimer une révolte des
Égyptiens dirigée par le
Roi de Cyrène Inaros
(ou Inarôs) et son fils Ithanyras.
▪ Masistès (En
Grec : Μασίστης Masistês,
en Persan :ماسیشته
Masišta ou Masyshta) que le Roi nomma Satrape de
Bactriane et qui mourut en 465.
Pendentif de collier de Darius I – Musée du Louvre
|
▪ Hystaspès (ou Hystaspe ou Vištāspa, en Persan :
ویشتاسب “Celui qui connaît les chevaux“,
en Grec :
‘Yστάσπης).
Deux filles :
▪ Candravarna (En Sanskrit :
चन्द्रवर्ण) qui épousa Maurya I de
Takshashîlâ (ou Taxila).
▪ Mandane (En Persan : ماندانا
Mandana), parfois identifiée à Sandauce.
• Parmys (ou Parmida, en Persan : پارمیس , en
Élamite : Uparmiya), une petite-fille de
Cyrus II, fille de
Bardiya (ou Smerdis)
selon Hérodote.
Elle lui donna un fils :
▪ Ariomardos (ou Ariomadus).
• Phaidimè (ou Phaedymia ou Phaidime) fille du Prince Otanès II, l’un des sept conspirateurs qui tuent le Roi Perse usurpateur
Gaumata (ou Gaumāta) en 522 et qui laissa la place à Darius I. Elle aurait,
selon certaines sources, eut un enfant mais son nom reste inconnu, proposition
peu rencontrée.
• Phratagounè (ou Phratagone, Grec :
Φραταγούνη Phratagune), sa nièce, qui donna deux enfants au Roi :
▪ Abrocomas (ou Abrocome ou Abrocomes ou Abrokomas ou Abrocomès, en
Grec : Αβροκόμης Abrokómês,
en Persan : ابروکومس Abrukums).
▪ Hypherantès (ou Hyperanthes ou Hiperantes, en
Grec Υπεράνθης Hyperanthês).
• Une dont on ignore le nom, qui fut la fille de Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu
– Un des sept
Généraux qui participa à l’assassinat de Gaumata) et
de Rhadasname. Elle lui donna trois fils (et des filles mais on ne connait ni
leur nom ni leur nombre) : :
▪ Artobarzanès (ou Artobarzanes).
▪ Ariabignès (ou Arabignes, en Persan :
آریابیگنه Ryabygnh, en
Grec : Αριαβίγνης),
qui mourut à la
bataille de Salamine.
▪ Arsamenès (ou Arsamès, en Persan : Aršama).
• Deux autres épouses dont on ne connaît pas les noms avec qui il aura :
quatre fils :
▪ Ariamnès (ou Ariamne ou Ariamenès), Istin (ou Ištin), Pandusassa (ou Pandušašša), Sandauce.
Trois filles :
▪ On ne connait pas leurs noms mais on sait qu’elles épousèrent : Artocès (ou Artoce),
Daurisez (ou Daurises) et Himeas (ou Himea).
On pense qu’il y a peut-être d’autres enfants que l’on ne connait pas ?.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
Jacob Abbott :
– History of Darius the Great, Harper & Bros, New York, 1850-1878 – H.Altemus co., Philadelphia, 1900 – Cosimo, Inc, 2009.
Kathleen Mary Tyrer Atkinson-Chrimes :
– The legitimacy of Cambyses ans Darius as King of Egypt, pp : 167-177,
Journal of the American Oriental Society 78, New Haven, 1958.
Shīrīn Bayānī :
– Darius the Great, Central Council of the Celebration of the 2500. Anniversary of the Found of the Persian
Empire, Tehran, 1971.
Pierre Briant :
– Darius. Les Perses et l’Empire, Découvertes Gallimard, Paris, 1992.
– Histoire de l’Empire Perse : De Cyrus à Alexandre, Editions Fayard, Paris, 1996 – En Anglais, From Cyrus to
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