L’Empire Achéménide ou Empire Perse Achéménide (En Persan :
هخامنشیان
Hakhāmanishiya, de 559-330) fut le premier des Empires Perse à régner sur une grande partie du
Grand Iran. À l’apogée de sa puissance, il engloba environ 7,5 millions de km².
L’Empire Achéménide fut territorialement le plus grand Empire de l’antiquité
classique. Il s’étendait sur trois continents et comprenait les territoires de
l’Afghanistan, le Pakistan, l’Asie centrale,
l’Asie
Mineure, la plupart des régions côtières de la mer Noire, la
Thrace, la
Macédoine, le Nord de l’Arabie
Saoudite, la Jordanie,
Israël, le
Liban, la
Syrie, toute l’Égypte
et une partie à l’Ouest de la Libye et même s’ils n’avaient pas la main mise sur tous les
Grecs, une bonne partie de la
Grèce.
Localisation et origines
Au XVIe siècle, installées au Nord de l’Iran à proximité du lac d’Ourmia
(ou Orumieh), des tribus Aryennes, dont les plus importantes étaient les
Mèdes et les Parsa (ou Parsu, les
Perses) émigrés de Parsua un pays situé à l’Ouest du lac d’Ourmia, sont alors tributaires des
Assyriens.
Sous la pression de ces derniers et des
Ourartéens, elles vont migrer vers le Sud en territoire
Élamite. Vers
1500, le plateau Iranien est occupé par les
Mèdes, pour la partie Nord-ouest
alors que les Parsa s’installent eux dans la partie Sud du plateau, vers les monts Zagros, région qu’ils appellent
Parsumash (ou Parsamash ou Parsumaš), dans la région
d’Anshan.
Poids en bronze en forme
de lion, trouvé dans l’acropole de Suse – Musée du Louvre |
À partir de 1100, la cité
d’Anshan
était encore partiellement,
Élamite. Les
Perses prirent possession d’une partie de la région
d’Anshan où se développèrent plusieurs petits royaumes.
Ils fondèrent dans la ville d’Anshan une dynastie
d’où semble t-il, chassèrent petit à petit les Élamites.
Le fondateur de la dynastie Perse, qui va se développer dans un autre de ces petits royaumes et être le berceau de la dynastie
Achéménide, serait Achéménès (705/700-675).
Il s’agit d’un personnage dont l’existence reste controversée. Il
fut Roi (ou Chef) du petit royaume du Parsumash et lui et ses prédécesseurs régnèrent probablement aussi sur d’autres
tribus Perses dès le IXe siècle.
Son successeur, Teispès I
(675-640) agrandit le territoire Achéménide en conquérant le royaume
d’Anshan et le Fars, gagnant ainsi le titre de
Roi d’Anshan et du Parsumash.
En 646, Suse
fut détruite par l’Empereur d’Assyrie
Assurbanipal (ou Assur-Banapliou ou Assourbanipal, 669-631
ou 626), mais les
Assyriens
n’auront jamais la main mise sur la région d’Anshan.
Après la chute de l’Assyrie,
en 609, la progression des Rois Achéménide d’Anshan
fut fulgurante, malgré leur domination par les
Mèdes, jusqu’à l’accession au trône, en 559, de
Cyrus II le Grand (Roi des Perses d’Anshan
et Roi du Parsumash de 559 à 549). Celui-ci se détacha de la tutelle des
Mèdes en battant
leur dernier Roi,
Astyage (En Persan ایشتوویگو Ištovigu, 585-550/49),
son grand-père. Il prit le titre de Roi des Perses et des
Mèdes et par ses conquêtes il va acquérir un immense Empire.
Tête d’un Prince Achéménides
en faïence – Musée du Louvre |
La langue et l’écriture
Pendant le règne de
Cyrus II le Grand
(559-529) et Darius I (522-486)
et aussi longtemps que le siège du gouvernement était basé à
Suse
en Élam,
la langue Élamite
fut celle de la chancellerie Achéménide. Ce fait est principalement
attesté dans des tablettes retrouvées dans les fortifications de
Persépolis
(Datées entre 509 et 458). Ces tablettes de la trésorerie révèlent des détails au
jour le jour sur le fonctionnement de l’Empire. Sur les grands rochers qui
servaient pour les inscriptions des Rois, les textes
Élamites sont toujours accompagnés de leur traduction en
Akkadien et en Perse ancien.
Il semble qu’à la base, les textes sont des traductions
Élamite du Perse ancien. Il est
alors probable que, même si l’Élamite
était utilisé par le gouvernement dans la capitale de Suse,
ce n’était pas un langage standardisé des gouvernements partout dans l’Empire.
L’utilisation de l’Élamite
n’est plus attestée à partir du milieu du règne d’Artaxerxès
I (465-424). D’autres langues avaient une utilisation locale, comme
l’Égyptien, le
Grec, le
Lydien ou le
Lycien.
Amulette pendentif en faïence en forme de lion
– Ve siècle – Musée du Louvre |
Après la conquête de la
Mésopotamie, la langue
Araméenne, telle qu’elle est utilisée dans ce territoire, a été adoptée comme le "véhicule"
pour la communication écrite entre les différentes régions du vaste Empire avec
ses différents peuples et langues. L’utilisation d’une seule langue officielle, surnommée
Araméen ou
Araméen Impérial, a largement contribué à l’incroyable succès des Achéménides, aussi longtemps, même éloignés de leur
royaume de base. En 1955, Richard Frye a mis en doute la classification de
l’Araméen
Impérial comme une "langue officielle", notant qu’aucun texte qui nous soit
parvenu ne site expressément et sans ambiguïté qu’un statut particulier ait été
accordé à aucune langue.
Bien que le Perse ancien apparaisse aussi sur certains objets d’art, la langue est
attestée principalement dans les inscriptions Achéménides de l’Ouest de l’Iran,
suggérant alors que le Perse ancien était la langue commune de cette région.
Cependant, à partir du règne d’Artaxerxès
II (404-359), la grammaire et l’orthographe des inscriptions sont si
loin d’être parfaite, qu’il a été suggéré que les scribes qui composaient ces
textes avaient déjà largement oubliée la langue et devaient s’appuyer sur des
Anciennes inscriptions, dont ils reprenaient dans une large mesure du mot à mot.
Colonne de l’Apadana, par Eugène
Flandin -1840
|
L’architecture et les arts
L’Architecture Achéménide
L’architecture Achéménide, comme
pour leur religion, était un mélange de plusieurs éléments. Les Achéménides
prirent les formes d’art et les traditions culturelles d’un grand nombre de
peuples anciens du Moyen-Orient et les combinèrent en une seule culture. À
Pasargades
(ou Pāsargad), la capitale de
Cyrus II (559-529) et
Cambyse II
(529-522) et à Persépolis, la ville voisine,
fondée par Darius I (522-486)
et utilisée par tous ses successeurs, on peut y retracer l’origine étrangère de la quasi-totalité des
nombreux détails.
La construction, l’embellissement de
l’architecture et les reliefs sculptés montrent ces origines étrangères, mais la
conception, la planification et l’ensemble des produits finis sont nettement
Perse. En outre, lorsque Cyrus II choisit de construire
Pasargades, il eut une longue tradition artistique derrière lui
qui était probablement déjà nettement Iranienne.
Ornement d’architecture – IVe s. – Musée du Louvre |
L’art Achéménide possédait donc un caractère hybride, dans lequel se retrouvait
l’influence des diverses traditions artistiques des peuples vaincus:
Assyriens,
Babyloniens,
Égyptiens,
Élamites,
Ioniens,
Mèdes,
Ourartéens… Il s’agissait d’un art impérial à l’échelle du monde
que l’on n’avait jamais vu auparavant. Les matériaux et les artistes furent
puisés dans tous les territoires gouvernés par les grands Rois et donc les goûts,
les styles et les motifs donnèrent se savant mélange d’architecture qui se reflète
dans l’Empire Achéménide. L’influence de l’art
Grec est plus difficile à cerner, mais l’on sait que des artistes hellènes ont travaillé pour
Darius I
et Xerxès I (486-465).
Dans la description de son palais de
Suse, Darius I
dit que :
Chapiteau de colonne à deux
demi-chevaux – palais de Darius I – Persépolis |
"Le bois de cèdre
vient d’une montagne (Identifiée à une du Liban), un autre bois a été apportée
du Gandhâra
et de Kermanie. L’or a été porté de
Sardes et de Bactriane,
les pierres précieuses, le lapis-lazuli ont été apportés de
Sogdiane,
la turquoise de Chorasmie, l’argent et l’ébène
d’Égypte,
l’ornementation d’Ionie,
l’ivoire d’Éthiopie et d’Arachosie.
Les tailleurs de pierre étaient
Ioniens et
Sardiens. Les orfèvres étaient Mèdes
et Égyptiens. Les hommes qui
ont travaillé le bois étaient
Sardiens et
Égyptiens. Les hommes qui ont fabriqué la brique cuite étaient
Babyloniens. Les hommes qui
ornaient les murs étaient Mèdes et
Égyptiens…"
Le caractère original de l’architecture Perse résidait dans la grandeur et le luxe de la
décoration des bâtiments. Les salles à colonnes cannelées en architecture peuvent désormais être considérées comme
appartenant à une tradition architecturale du plateau Iranien. Les chapiteaux des colonnes traduisent aussi
l’originalité de l’art Perse. Ils sont constitués de deux demi-chevaux, parfois des taureaux,
adossés sous forme de protomés.
Le palais de Persépolis avec ses proportions
soigneusement dosées et un plan bien organisé, avec de riches ornements architecturaux et de magnifiques reliefs
décoratifs, est l’un des grands legs artistiques du monde antique. Les entrées sont gardées par des colosses, les
bas-reliefs sont disposés au ras du sol, dans l’embrasure des portes et le long des rampes, avec dans certains cas des
revêtements de briques émaillées. On y voit le Roi assis sur son trône entouré de serviteurs et de paisibles processions
des peuples tributaires ou des lions majestueux, comme à
Suse. Les grandes salles hypostyles n’ont pas de nef centrale, toutes les nefs ont la même largeur et toutes les
colonnes sont identiques. Les Perses n’ayant pas de temple, ce sont les palais royaux qui bénéficient des décorations
religieuses, à l’imitation des temples
Égyptiens, et des tombeaux rupestres de
Naqsh-e-Rostam et de Persépolis.
La sculpture
Pendentif à tête de lionne en faïence
– Fin IVe siècle – Musée du Louvre |
Rhyton en or
|
La forme la plus connue et la plus répandue de sculpture Achéménide est le
bas-relief, particulièrement à Persépolis où ils décorent
systématiquement les escaliers, les côtés des plateformes des palais et l’embrasure des portes. On suppose également
qu’ils étaient utilisés dans la décoration des salles hypostyles. On peut y voir des inspirations
Assyriennes et
Égyptiennes. On y rencontre la
plupart des stéréotypes des représentations orientales antiques, tous les personnages sont représentés de profil,
mais la perspective est parfois présente.
Les proportions entre les personnages, les animaux et les arbres ne sont pas respectées. Le principe
d’isocéphalie (Règle esthétique utilisée dans les arts antiques pour représenter plusieurs personnages situés dans des
positions ou des plans différents) est strictement appliqué, y compris sur différentes marches d’escalier.
Les sujets représentés sont des défilés de représentants des peuples soumis de l’Empire, des nobles Perses
et des gardes, des scènes d’audience, des représentations royales et des combats entre un héros royal et des animaux réels
ou imaginaires. On a retrouvé très peu de sculpture Achéménide en ronde-bosse (Sculpture totalement réalisée en trois
dimensions observable sous n’importe quel angle), celle de
Darius I (522-486), retrouvée à Suse est la plus connue.
Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste
Grec, 46-v.125) mentionne qu’à
Persépolis se trouvait une grande statue de
Xerxès I (486-465).
On constate surtout son utilisation pour des représentations d’animaux réels ou
mythologiques ou dans les portes et les chapiteaux. Dans ce cas, ce sont
essentiellement des taureaux qui sont représentés comme gardiens des portes. Les
chapiteaux de colonne représentent souvent des taureaux, des lions, des griffons
etc… Dans les quelques statues entièrement en ronde-bosse mises au jour,
il faut noter celle représentant un chien, qui décorait une tour d’angle de
l’Apadana
(Salle d’audience dans les palais Perses).
Sculpture d’un lion – Ve siècle – Musée du Louvre
|
L’orfèvrerie
Les riches orfèvreries Achéménides, qui suggèrent dans leurs inscriptions
avoir été une spécialité des métallurgistes Mèdes,
furent trouvée à Hasanlu et pour celle plus tardive à Marlik. Les Achéménides avaient le goût de l’orfèvrerie luxueuse
sur la vaisselle, les bijoux, les armes et meubles. Les multiples découvertes de nombreuses pièces de vaisselle en or,
en électrum ou en argent datant de cette époque témoignent de l’importance d’un art d’apparat lors de fêtes cultuelles.
Les rhytons d’or et d’argent sont remarquables par leur perfection technologique. Tous les objets devaient
avoir une signification au-delà de leur usage courant. Les scènes de la procession des peuples soumis à
Persépolis représentent plusieurs fois des objets apportés en tribut.
L’orfèvrerie Achéménide se traduit par une habileté extrême et un grand soin apporté à la finition des détails.
Hérodote (Historien
Grec, 484-v.425) a décrit les Perses
"comme ceux qui portaient des colliers et des bracelets".
Ce que confirme certaines représentations de
Persépolis et les découvertes archéologiques de
Suse, de
Pasargades et du
trésor de l’Oxus.
On y a retrouvé des bracelets en métal précieux, qui sont parfois incrustés de pierres
fines et souvent décorés aux extrémités d’une tête d’animal imaginaire ou réel comme des félins ou des gazelles.
Les bijoux étaient aussi portés par les hommes, surtout les bracelets et les boucles d’oreille. Les Perses portaient
sur leurs vêtements des décorations en or ou en pierres précieuses.
La vaisselle se composait : De coupes (Phiales), de gobelets, de bols et de
rhytons. Ces dernier furent décorés à la base d’un protomé zoomorphe : Un cheval, une gazelles un bouquetin ou un
lion et plus rarement d’une tête humaine. Généralement, ces objets ont un décor ciselé ou gravé. Les coupes sont
fréquemment décorées de motifs végétaux. Une particularité de la vaisselle Achéménide réside dans l’ornementation fréquente
des anses de vase.
L’administration
Le centre administratif de l’Empire était le palais royal où tout le système
administratif était organisé. Les Perses l’ont adopté du modèle
Babyloniens. La langue
diplomatique et de communication fut
l’Araméen,
qui fut ensuite utilisé dans tout l’Empire à partir de
Darius I (522-486). À l’époque de
Cyrus II (559-529), le siège du gouvernement était situé à
Ecbatane. À partir de
Darius I ce fut
Suse qui devint la capitale administrative de l’Empire.
Les auteurs
Grecs précisent que les souverains Achéménides déplaçaient leur capitale selon la saison: En été à
Ecbatane, en automne à
Persépolis, en hiver à
Suse et le reste de l’année à
Babylone. Il faut noter que
Pasargades et
Persépolis fonctionnaient plus comme des villes d’apparat que
comme le centre administratif de l’Empire.
Huissier conduisant le chef d’une
délégation devant le Roi – Persépolis |
Les Satrapes et les satrapies
Les Achéménides furent assez absolutistes et ils ne permirent une certaine
autonomie régionale que sous la forme d’un système de satrapie. Les Rois créèrent des institutions d’État particulièrement
fonctionnelles. Le souverain appelé "Shahinshah" "le Roi des Rois", détenait le pouvoir central.
Il était assisté par le "Conseil des Nobles". Les satrapies (ou "Pays" de leur nom Persan,
satrapie étant un nom
Grec) étaient en fait des divisions de province, mais qui ne tenaient pas compte des différentes entités
régionales qui pouvaient s’y trouver, de ce fait elles pouvaient regrouper plusieurs peuples, langues, religions ou cultures.
Elles étaient donc exclusivement administratives et organisées sur une base géographique. Chacune
d’entre elle était dirigée par un Gouverneur de province, appelé Satrape, c’est à dire "Protecteur du pays".
Celui-ci, nommé par le Roi sans limitation de durée et généralement issu d’une famille Noble Perse, était le Gouverneur
administratif. Il disposait d’une force armée, qui dans certaine satrapie fut très importante et qui devaient s’insérer lors
des campagnes dans l’organisation militaire de l’Empire. Le Satrape était chargé de lever les impôts et taxes, de
faire régner l’ordre et la justice, d’assurer la sécurité des routes et de protéger les récoltes. Ils avaient aussi le pouvoir
de négocier avec les états voisins et de faire la guerre.
Le satrape n’était soumis à pratiquement aucun contrôle, d’où les nombreuses extorsions qui eurent lieu au
long de l’histoire des Achéménides. Cependant il était aidé dans ses fonctions par un secrétaire d’État (ou Chancelier) et
des inspecteurs royaux, qui étaient chargés de la conservation des documents officiels. En général le secrétaire
d’État relevait directement du gouvernement central. Il avait pour mission secrète d’espionner et d’informer la cour des
agissements du Satrape, ce qui en faisait les "yeux et les oreilles du Roi".
L’inscription de Béhistoun raconte l’histoire de Darius I, ses conquêtes, avec les noms de
23 satrapies lui étant soumises
|
Les inspecteurs voyageaient dans tout l’Empire,
accompagnés de troupes suffisantes en cas d’action immédiate nécessaire. Cette administration efficace, reposait sur
un grand nombre de fonctionnaires, une organisation postale, rapide et efficace grâce à un excellent réseau routier.
En échange de sa fidélité au Roi, le Satrape recevait des gratifications, sous forme de dons ou de domaines,
dans certains cas il se verra même offrir une des filles du Roi en mariage. Les satrapes étaient donc très riches et
possédaient de vastes terres.
Darius I (522-486) lors de son règne réforma
l’organisation de l’Empire. Il adopta un nouveau mode d’administration et abandonna le gouvernement local. Les pays devaient alors
payer un tribut et obéir à la loi du Roi. Seuls les Perses étaient exemptés de tribut et n’étaient pas gouvernés par un Satrape,
mais par le Roi lui-même. Au début de son règne, la division de l’Empire était faite en 23 satrapies.
L’inscription de Béhistoun (ou Behistun) en donne la liste :
L’Arabie,
l’Arachosie,
l’Arie (ou Aria),
l’Arménie,
l’Assyrie,
la Babylonie, la
Bactriane, la
Cappadoce, la Chorasmie, la
Drangiane, l’Élam,
l’Égypte, le
Gandhâra,
l’Hyrcanie,
l’Ionie, la
Lydie, le Makran (ou Maka), la
Médie,
la Parthie, la
Perse, les Peuples de la mer
(qu’il ne faut pas confondre avec les
Peuples de la mer qui envahirent l’Asie), la
Sogdiane et la Scythie.
Cependant, pendant le règne de
Darius I, des
changements eurent lieu puisque des nouveaux noms apparurent : La
Carie, la Libye, l’Inde, la
Sargartie et la Thrace. Les raisons des
modifications des frontières et des divisions des satrapies sont inconnues. On peut cependant supposer que le nombre tend
à augmenter avec le temps, afin de rendre les satrapies plus petites et donc plus faciles à contrôler, mais ce n’est qu’une
supposition.
Plat orné de fleurs de lys en relief –
Ve siècle – Musée du Louvre
|
Les tributs et les Impôts
Chaque territoire conquis relevait d’une
satrapie et était soumis aux tributs. Durant les règnes de
Cyrus II (559-529) et
Cambyse II (529-522) les souverains recevaient
des cadeaux de la part des pays conquis. À partir du règne de
Darius I (522-486), tous les districts fiscaux
qui correspondaient aux satrapie devaient payer un tribut
fixe, dont le montant était défini en poids d’or et d’argent, additionné de biens en nature selon les ressources
économiques du district (bois, chevaux, grain, etc.). Les tributs de chaque district étaient calculés au plus juste
et ne changeaient jamais. Seule en était exemptée la satrapie
de Perse. Il s’agissait pour le Roi de lever des sommes suffisantes permettant de financer ses dépenses
personnelles et celles de l’État.
Celles-ci couvraient le paiement des serviteurs et des officiels royaux, le financement de travaux publics
ou d’apparat, la construction des palais, des routes et des canaux, le financement de l’armée de métier etc… Au fur
et à mesure que la situation économique se dégrada, le poids du tribut devint de plus en plus lourd pour les districts. L’or
et l’argent collectés rejoignirent les trésors royaux (Ganza en Perse)
d’Ecbatane,
de Persépolis et
Suse. On a retrouvé sur ces sites de nombreuses tablettes en
Élamite qui traduisaient un inventaire et une comptabilité très
stricte. Des tablettes mentionnent également d’autres sources de revenus du trésor, constituées par les taxes commerciales et
douanières perçues sur les routes royales, ou aux portes des villes.
Coupe décorée – Ve siècle – Musée du Louvre
|
Les routes royales
Les vingt-trois satrapies,
vingt-huit sous Darius I (522-486), étaient reliées
par un réseau de routes royales, entretenues et gardées. La plus importante de celle-ci fut celle qui reliait
Suse à
Sardes (en
Lydie). C’était une route de 2 500 km
construite par Darius I qui comptait 111 postes. Au départ
de
Sardes, elle traversait la
Phrygie, atteignait le Halys à
Ptérium (ou Boghaz-Khoï), se dirigeait ensuite au Sud à travers les montagnes du Taurus pour joindre sur l’Euphrate à
Samosate
(Samsat aujourd’hui), puis elle passait le Tigre à
Ninive.
La route suivait ensuite le cours du fleuve puis traversait la
Susiane pour atteindre sa capitale
Suse. Elle était jalonnée de
point en point par des auberges, des commerces et des postes (ou stations, stathmoi), les angareions, qui étaient gardés
par des troupes. Les cols des montagnes et les passages des rivières étaient gardés par des forts. Dans les postes, on
trouvait des chevaux toujours prêts pour le relais des courriers. Ces postes étaient aussi ouverts aux caravanes qui grâce
à un système de "billets à ordre" pouvaient se procurer tout au long de la route les denrées dont elles avaient
besoin.
Le réseau de routes facilitait non seulement les communications et le déplacement des inspecteurs du Roi,
mais contribuait aussi à la mobilité militaire et offraient de sérieux avantages pour les échanges commerciaux et le
transport de marchandises. Un courrier monté pouvait atteindre les régions les plus reculées de l’Empire en quinze
jours. Il faut aussi signaler que des efforts importants de construction avaient été faits pour facilité le déplacement
par voies d’eau. Exemple le percement du canal de Suez antique, qui reliait la Méditerranée à la mer Rouge. Débuté par le
Pharaon Néchao II (610-595). Le canal fut achevé
par Darius I.
Darique or sous Darius I |
Le système monétaire
Darius I
(522-486) semble être le premier Roi Achéménide à frapper sa monnaie. Les échanges se faisaient aussi en argent massif.
Une des grandes réalisations du règne de ce Roi, avec l’unification des poids et mesures, est surement la mise en place d’une
monnaie unique dans l’Empire. Cet étalonnement servait principalement à assurer l’équité dans les pesées des tributs que les
peuples soumis devaient envoyer. La transition vers ce système monétaire est aussi attestée par les tablettes retrouvées à
Persépolis.
Sicle d’argent – Ve siècle
|
Le standard monétaire était le darique (dareikos en
Grec). Les pièces étaient faites
avec de l’or très pur de plus de 23 carats, pour un poids d’environ 8,30 grammes. 3 000 dariques formaient un
talent, qui était la plus grosse unité monétaire. La frappe des pièces d’or étaient un privilège du souverain.
Il existait bien sur aussi des pièces d’argent, les shekels ou sicles (síglos en
Grec), pesant environ 5,60
grammes. Il fallait 20 shekels pour un darique. Les pièces d’argent et de cuivre étaient quelques fois frappées par les
Satrapes eux même. Avant le règne
de Darius I, les salaires étaient payés en nature.
Pendant les décennies suivantes, les paiements en monnaie vont fortement augmenter, de sorte que le système monétaire
sera complètement en place à la fin du règne de
Xerxès I (486-465). Cette unification du système monétaire permit aussi de faciliter le commerce
et les activités bancaires. Cependant, le commerce avec les autres pays était quand même plutôt basé sur les échanges
en nature. La monnaie Perse joua surtout un rôle dans le commerce avec les provinces
Grecques.
Représentation d’un cavalier de la cavalerie lourde Perse |
L’armée
L’armée
de l’Empire va jouer un rôle important dans le maintien de l’union politique de tous les territoires conquis lors de la période
Achéménide. Le haut de la hiérarchie militaire était une garde composée de Perses et de
Mèdes pour veiller sur la personne du Roi. Elle était divisée
en trois corps et comprenait 2 000 cavaliers et 2 000 fantassins tous d’origine noble. Les soldats étaient armés d’un arc et d’une
longue pique d’environ deux mètres, appelée mélophor. Dans les inscriptions, cette armée est appelée kāra.
Venait ensuite un autre corps d’armée, constitué de 10 000 hommes appelée "les Immortels", formant dix bataillons.
Ils étaient les gardes des palais royaux et étaient chargés aussi de la protection du souverain. Selon la tradition dès que l’un
d’entre eux mourrait, il était remplacé de sorte que leur nombre de dix mille restait toujours le même. Le chef de cette unité
le Hazāparati, en tant que "bras droit" du Roi assurait le commandement de
toute l’armée impériale.
Lors des campagnes militaires, cette armée de métier ne suffisant pas, toutes les provinces de l’Empire devaient
fournir un contingent militaire pour l’armée de terre ou la marine. Cette nouvelle armée était alors divisée en unités
nationales et équipées selon leurs coutumes (Régionales ou nationales). Si la guerre était localisée, la levée se faisait au
niveau de la satrapie.
Les Satrapes étaient chargés de l’approvisionnement, de l’entretien et du
financement des forces armées stationnées sur leur domaine administratif, ils n’étaient pas en revanche en charge de leur
commandement militaire.
Celui-ci était assuré par une hiérarchie distincte et soumise à l’autorité royale. Le commandement des
troupes était assuré par un général, le karanos qui était toujours Perses ou
Mèdes. Les citadelles avaient un Gouverneur particulier.
Les contingents se répartissaient en trois catégories : l’infanterie, la cavalerie et la marine. L’infanterie et cavalerie
comportaient chacune des contingents d’archers. La fresque des Archers nous renseigne sur l’uniforme des troupes Perses.
Les soldats portaient un arc posé sur l’épaule gauche et avaient un bouclier en osier. Sur leur dos était attaché un carquois.
Ils tenaient des deux mains une longue pique.
Archer Perse |
Archer Perse fresque du palais de Persépolis |
Ils étaient vêtus d’une longue tunique qui tombait sur les chevilles.
Elle était, bordée d’un riche galon et ornée de rosaces et de losanges. Ils étaient chaussés de bottines souples et portaient des
bracelets d’or et des anneaux aux oreilles. Leur coiffure était une calotte entourée d’une corde roulée en torsade. Les tenues et
équipements des soldats des autres contingents de l’Empire sont décrits par
Hérodote (Historien
Grec, 484-v.425) comme extrêmement hétéroclites.
On trouvait : Des vêtements de peaux pour les Éthiopiens, Myques et
Paricaniens, des coiffes de renard et des bottes en peaux de faon pour les
Thraces.
Les
Assyriens avaient des masses de bois garnies de clous, les Saces des haches, les Éthiopiens avaient leurs
pointes de flèches en pierre taillée et des piques en corne de gazelle taillée en guise de fer de lance, les Sagartiens
utilisaient des poignards et des cordages qu’ils lançaient pour immobiliser les jambes de leurs adversaires.
Les
Paphlagoniens et les Éthiopiens avaient des boucliers de peau et les
Colchidiens avaient des casques
de bois tandis que ceux des
Assyriens étaient en bronze. Dans la cavalerie on trouvait la cavalerie lourde ou légère sur des chevaux et des
cavaliers montant des chameaux, ou des éléphants. Cette hétérogénéité des troupes, de leurs armements, de leurs équipements,
ainsi que de leurs techniques de combat, posait naturellement un problème quant à la coordination des manœuvres au combat
et quant à l’efficacité du commandement.
L’armée possédait des garnisons
permanentes dans tout l’Empire, commandées par des officiers Perses. Les
garnisons étaient placées à des points stratégiques. Les forts étaient situés sur les grandes routes
de l’Empire, aux frontières ou même dans des colonies militaires, comme à
Éléphantine
à la frontière Égypto-nubienne.
Ces garnisons étaient composées d’éléments Perses,
Mèdes, Grecs et de quelques
Juifs. Quinte Curce
(Historien Romain, Ier siècle ap.J.C) souligne même que la diversité était telle, que le Roi ne connaissait pas
tous les peuples qui composaient son armée et que les peuples ignoraient qui étaient leurs alliés.
Si cette diversité a pu être avancée pour expliquer les défaites des Perses contre les
Grecs, puis les
Macédoniens, elle ne tient pas
compte du fait que les contingents décrits par
Hérodote n’ont semble t-il jamais participé aux combats. Ceux-ci impliquaient surtout des troupes d’élites
essentiellement issues du plateau Iranien. Les combattants engagés dans la
bataille des
Thermopyles par exemple, étaient les gardes immortels Perses et les Kissiens. Ceux engagés à la
bataille de Platées
étaient Bactriens, Indiens,
Mèdes, Perses et Saces. À la fin
de la période Achéménide, les soldats Perses ont de plus en plus été remplacés par des mercenaires
Grecs.
La société
La civilisation, la culture
Les Perses comme les
Mèdes étaient divisés en tribus, qui étaient pour la plupart des agriculteurs, on trouvait : Les Déronsiens,
les Germaniens, les Maraphiens, les Maspiens, les Panthaliens et les Pasargades. Leurs étaient rattachées quatre tribus
nomades : Les Daens, les Dropiques, les Mardes et les Sagartiens. La tribu des Pasargades était la plus importante et
ce fut d’un de leurs clans, les Hakhâmanich, que les
Grecs ont fait le Roi
éponyme Achéménès. La pierre angulaire
de cette société féodale reposait sur le sentiment de loyauté des sujets envers le Roi qui était vénéré comme une divinité.
Dans l’entourage immédiat du Roi se trouvait la noblesse formant la cour. Tous les sujets jusqu’aux plus hautes
charges étaient considérés comme des bandaka du Roi, c’est à dire des personnes liées par un lien de fidélité absolue.
Les autorités de l’Empire, qu’elles furent administratives ou militaires, étaient appelées "vassaux" ou
"suiveurs". La société toute entière était donc assujettie au Roi, qui lui-même était assujetti au Dieu des Dieux,
Ahura-Mazda.
Le caractère Persan et plus généralement Aryen (Dans le sens de Iranien) du Roi et de sa descendance
est régulièrement souligné par les différents souverains. Les populations soumises lors des campagnes étaient constituées en
satrapies. Après plus de deux siècles de suprématie, le déclin et la chute
de l’Empire Achéménide sera du à : L’affaiblissement du pouvoir central ; aux intrigues de harem
; à la vie des dirigeants trop
fastueuse ; à la décadence des mœurs ; aux rebellions nationales dans les territoires conquis,
l’Égypte, la
Grèce, qui seront renforcées par les
défaites Perses durant les
Guerres Médiques ; à l’affaiblissement de l’armée et aux soulèvements des
satrapies.
Les particularités
L’Empire Achéménide, à l’apogée de sa gloire eut plus de 20 pays sous son contrôle.
Il se construisit sur les principes les plus fondamentaux, ceux de la vérité et de la justice, qui ont formé les bases de la
culture Achéménide. Hérodote (Historien
Grec, 484-v.425) rapporte que :
"Les choses les plus honteuses dans l’Empire Perse sont de dire un mensonge et pire
d’avoir une dette, parce que, entre autres raisons, le débiteur est obligé de dire des mensonges".
Le mensonge était considéré comme un péché et il était passible de mort dans certains cas extrêmes.
Pommeau d’épée en marbre blanc
à double protomé de bovidés – Ve siècles – Trouvé dans le palais de Darius I à
Suse – Musée du Louvre |
Hérodote rapporte également que les
jeunes Perses, de l’âge de 5 ans jusqu’à leur 25e année, étaient chargés d’apprendre trois choses : Monter à cheval,
tirer à l’arc et dire la vérité. La vérité par souci de vérité, a été le mot d’ordre universel et le cœur même de
la culture Achéménide. Cette doctrine a été suivie non seulement par les grands Rois, mais même les Perses ordinaire,
se faisaient un honneur d’adhérer à ce code de conduite. Jusqu’à l’âge de 5 ans, tous les enfants passaient leur temps
avec les femmes et ne rencontraient jamais leur père, de sorte que, s’ils mouraient en bas âge, ceux-ci ne seraient pas
affligée par leur perte.
La domination Perse des Achéménides est caractérisée par un esprit de tolérance, contrairement à leurs
prédécesseurs Assyriens. Les populations
soumises lors des campagnes étaient constituées en satrapies.
L’originalité de l’Empire Perse et sa durée repose sur le fait que ses souverains faisaient preuve de respect et de compréhension
vis-à-vis des peuples vaincus. Ils conservaient à ces régions leurs particularités administratives, juridiques ou religieuses et
même dans certains cas leurs dirigeants.
Les Perses introduisirent l’usage du cheval et ils ont révolutionné l’économie en la
plaçant sur une frappe de la monnaie en argent et en or. Le commerce atteint sous cette civilisation son extension maximale grâce
à une infrastructure efficace qui facilitait l’échange des produits de base avec les confins de l’Empire. Les droits de douane sur
les échanges commerciaux furent l’une des principales sources de recettes de l’Empire, ainsi que l’agriculture et les hommages
(offrandes) que faisaient les peuples soumis.
Bouton orné de six bustes du Dieu Ahura-Mazda – Musée du Louvre
|
Us et coutumes
Sur leurs méthodes de salut,
Hérodote (Historien
Grec, 484-v.425) affirme que les
personnes de haut rang s’embrassaient sur les lèvres et l’on embrassait celles d’un classement social plus bas sur les joues.
Dans la culture Achéménide, il est connu que les hommes de rang élevé pratiquaient la polygamie et avaient la réputation d’avoir
plusieurs épouses et un grand nombre de concubines.
Sur leurs relations de même sexe, les hommes de haut rang gardait des
"favoris", tels que Bagoas qui fut l’un des favoris de
Darius III (336-330) et qui est devenu plus tard Alexandre Eromenos.
La pédérastie des Perses et ses origines ont toujours été débattues, même dans les temps anciens.
Hérodote affirme qu’ils avaient appris ces
mœurs des Grecs, toutefois,
Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste
Grec, 46-v.125) affirme que les
Perses eunuques étaient utilisés à cette fin bien avant le contact entre les deux cultures.
Hérodote indique que les Perses ont inventés
des grandes fêtes, qui étaient suivies par de nombreux desserts, un régal auquel ils reprochaient aux
Grecs de ne pas les mettre dans
leur repas. De même, il fait observer que les Perses buvaient du vin en grande quantité, même lors des conseils où ils
délibéraient sur les affaires importantes, dans certains cas en état d’ivresse, mais décidant le lendemain, quand ils
étaient à nouveau sobre, si il fallait annuler ou garder la décision prise la veille.
L’habillement
Jusqu’à l’arrivée au pouvoir de
Cyrus II (559-529) et ses
conquêtes, les Perses portaient un vêtement fourré en peau de bête, désigné par les
Grecs, sous le nom de
"perside". Après la conquête de la Médie, les
Achéménides adoptèrent le costume Mède, notamment les jupes,
les triples pantalons, les doubles vestes et le manteau. La première tunique était blanche et s’arrêtait aux genoux. La seconde
était brodée de fleurs et tombait sur les pieds. Le manteau était de couleur pourpre en hiver et brodé de fleurs en été.
Les Princes et les nobles se coiffaient d’une tiare, tandis que les gens du peuple portaient une mitre de feutre mou fermée sous
le menton. Ce changement de mode signalé par Hérodote
(Historien Grec, 484-v.425) et
Strabon (Géographe
Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C)
est confirmé par les représentations figurant sur les bas-reliefs de
Persépolis. Comme chez les Scythes, les Perses se devaient de porter sur leurs vêtements des décorations en or ou en
pierres précieuses.
Deux représentations d’inspecteurs Royaux, sous le règne de Xerxès I (486-465)
La Justice
Le Souverain était juge suprême en matière pénale, par contre en matière civile, il
déléguait ses pouvoirs à des juges nommés par lui. Ces juges royaux furent Perses et furent nommés à vie. Leur rôle fut de donner
la justice et d’interpréter les lois. La loi civile, se basaient sur la loi Persane fortement influencée par celles des autres
royaumes du proche orient. Elle ne permettait à personne, pas même au Roi, de faire mourir un homme pour un seul crime, ni de
punir un esclave d’une manière trop dur pour une seule faute, bien que la pratique de l’esclavage dans la Perse Achéménide fut
généralement interdite, même s’il est prouvé que des peuples conquis ou des soldats ennemis aient été vendus en captivité.
La religion, Zoroastrisme, interdisait d’ailleurs l’esclavage.
Cyrus II (559-529) et
Darius I (522-486) introduisirent chacun beaucoup de nouvelles
lois. Ce dernier se distingua particulièrement par l’ampleur de sa réforme du système.
Ce Cylindre en argile de Cyrus II. British Museum – Londres. |
Toutes les inscriptions laissées par
Darius I relient la loi du Roi à la loi de Dieu. Les différents
souverains ont cependant accordé une certaine importance aux lois et aux coutumes des peuples conquis. Ils s’en sont même dans
certains cas inspirés, comme le montre l’exemple de
Darius I
validant et faisant compiler la loi
Égyptienne. De même, la Bible mentionne le travail du scribe Esdras qui codifia la Loi Mosaïque pour la communauté
Juive qui rentrait d’exil.
Cette codification fut achevée sous
Artaxerxès I (465-424).
Hérodote(Historien
Grec, 484-v.425) décrit les principes
fondamentaux que les juges royaux devaient suivre en toute circonstance : "Examiner
attentivement les faits, puis, examiner le crime en comparaison avec les actions précédentes de l’accusé".
Ce type de jugement est à comparer avec la conception Zoroastrienne de jugement après la mort. Hors le cylindre
de Cyrus II, aucun code de loi n’a malheureusement survécu.
Ce document est plus à considérer comme le premier texte connu traitant des droits de l’homme, qu’un texte de loi à proprement
parlé. Par exemple il disait : Pour tous individus la garantie de liberté de religion, de circulation. Le respect des traditions
et des coutumes. La lutte contre l’oppression, le droit à la vie. L’esclavagisme est interdit, ainsi que le travail forcé, le droit
au salaire, le droit au travail et à la propriété etc…. Les Achéménides accordaient une grande importance à la justice :
Les auteurs Grecs rapportent la mise à mort
de juges corrompus. La haute trahison était punie par la décollation et l’ablation du bras. Les rebelles avaient le nez et les
oreilles coupés, on les montrait au peuple avant de les renvoyer dans leur province où ils étaient exécutés. De simples particuliers
étaient parfois chargés des sentences capitales. Les punitions et condamnations étaient cruelles, comme toutes celles
pratiquées au Moyen-Orient à cette époque, crucifixion et empalement, mutilation etc…
Symbole du Dieu
Ahura-Mazda au dessus de deux génies – Persépolis
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La religion
Ce fut au cours de la période Achéménide que le Zoroastrisme atteint le Sud-ouest de
l’Iran, où il fut adopté par les dirigeants et devint un élément déterminant de la culture Perse. La religion n’était pas seulement
accompagnée d’une formalisation des concepts et des divinités traditionnelles, mais le panthéon Iranien a aussi présenté plusieurs
idées nouvelles, dont celle de la libre volonté. Les Perses introduisirent une religion qui restera longtemps marquée par
l’influence du dualisme Mède. Dans le groupe Médo-perse,
il y avait trois religions : celle du Roi, celle du peuple et celle des Mages. Ce dernier ne doit pas être confondu avec ce
que l’on entend aujourd’hui par le terme mage, c’était le nom du Prêtre Zoroastrien. Sous le patronage du Roi, au Ve siècle le
Zoroastrisme touchait tous les coins de l’Empire et était de facto la religion de l’État.
Dans le concept le souverain régnait par la volonté d’Ahura-Mazda (ou Ahuramazda), le plus grand de tous
les Dieux. Il était pour les Perses celui qui créa l’univers, le ciel et la terre.
Darius I (522-486) indiqua dans l’inscription de Béhistoun que
ce fut grâce à lui qu’il put vaincre ses ennemis. La divinité n’étant pas visible, elle fut représentée sous la forme d’un
symbole. Le Roi rendait hommage à un feu entretenu sur une sorte d’autel de pierre en plein air puisque les Perses n’avaient pas
de temple. Hérodote (Historien
Grec, 484-v.425) écrivait :
" Les Perses n’ont pas d’images des Dieux, pas de temple ni autel et considèrent leur utilisation comme une
folie……".
Pendentif Achéménide en or représentant le Dieu
Égyptien Bès – IVe siècle – Musée du Louvre |
Les Perses vénéraient aussi un grand nombre de divinités qui personnifiaient les
éléments : Le soleil Mithra ; L’eau, le ciel et la terre Anahita, ces deux divinités que l’on vit apparaître
pour la première fois sous le règne d’Artaxerxès II (404-359) ;
La lune Mali ; Les étoiles Tishtriya (ou Tištrya ou Tistrya). Plus tard les Perses vénérèrent le culte de la
Déesse Urania, qu’ils empruntèrent des arabes et des
Assyriens. Chez ces derniers elle prenait
le nom de Mylitta et chez les arabes de Alitta, ce qui est devenu chez les Perses Anahita.
En fait, il s’agirait plutôt de Mithra, depuis longtemps confondue avec Anahita. Le savant-prêtre Babylonien
Bérose (ou Berosus), qui a écrit plus de soixante-dix ans après le règne
d’Artaxerxès II, dit que ce Roi fut le premier à faire le
culte des statues des divinités et à les placer dans un grand nombre de temples dans les grandes villes de l’Empire
(Bérose, III.65).
Autre représentation du symbole du Dieu
Ahura-Mazda – Persépolis |
Bérose corroborent les écrits
d’
Hérodote quand il dit que les Perses ne connaissaient pas l’apparence des Dieux jusqu’à ce que ce Rois en érige les images.
Les Perses offraient des sacrifices au soleil, à la lune, à la terre, au feu, à l’eau et au vent. Le sacrifice du feu
occupait une place particulière à côté des sacrifices d’animaux et des rites de fécondité où l’usage d’une boisson enivrante,
le "haoma", était courante.
Comme dans beaucoup de religions, les Perses opposaient un
monde de lumière, de fertilité, de fécondité et de prospérité à un monde d’obscurité où régnait le mal où dominaient les Daivas
(Démons avides de détruire la prospérité et la fertilité).
La religion populaire admettait les sacrifices d’animaux, si il étaient faits en présence d’un Mage.
Hérodote fait observer "Qu’aucune prière
ou offrande peut être faite sans la présence d’un Mage". Traditionnellement responsables des rituels et services
religieux, les Mages n’étaient pas associés à une religion particulière. En outre, leur fonction de Prêtre se transmettait par
hérédité.
Le Mage, la tête couverte d’une tiare couronnée de myrte, conduisait l’animal dans un lieu pur, il invoquait
le Dieu et priait pour la prospérité du Roi et de l’Empire. Il coupait la victime en morceaux, en faisait bouillir la chair et
posait les morceaux sur un lit d’herbe ou de trèfle, puis il entonnait une théogonie. En ce qui concerne les usages relatifs aux
morts, Hérodote assure que les Perses enduisaient de
cire les corps et les mettaient ensuite en terre.
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