L’histoire…..
L’histoire de ce royaume est assez mal connue
sur la période avant le Ve siècle. On sait que lors de la fondation des cités, les contacts avec les tribus indigènes furent
pacifiques, ce qui permit le développement rapide de ces nouvelles villes avec le reste du monde
Grec.
Les cités furent ensuite détruites, vers la fin du VIe siècle, par l’expédition de
Darius I (522-486) contre les Scythes,
à laquelle elles participèrent. Puis, au début du Ve siècle, plusieurs poleis (ou
cité-État) de la région du
Bosphore Cimmérien se regroupèrent sous la domination de la dynastie des Archéanactides (ou Arkhéanaktides, en
Grec :
Αρχαιανακτίδαι).
Les spécialistes supposent que la pression qu’exerçaient les Scythes en fut la cause.
Vue du site d’Hermonassa
|
En 438/437, un
Thrace au nom de Spartokos I (ou
Spartakos ou Spartocus ou Spartacus ou Spártokos, en
Grec : Σπάρτοκος A’, 438/7 à 433/2 ou 438 à 433
ou 438 à 431)
chassa cette dynastie, prit le pouvoir et s’installa à
Panticapée
(ou Panticapaeum), qu’il prit pour capitale de son nouveau royaume. Il fonda ce
que l’on appela la dynastie des Spartocides (ou Spartacides, en
Grec :
Σπαρτοκίδαι). Il faut signaler que l’hypothèse d’une origine Iranienne a été récemment
avancée pour cette dynastie. Selon Diodore
de Sicile (Historien et chroniqueur
Grec, v.90-v.30), de là il put contrôler le passage entre la mer d’Azov (ou Palus Méotide) et la
mer Noire (ou Pont-Euxin) ce qui fit prendre rapidement de l’importance à son royaume. Les exportations du royaume du Bosphore
reposaient principalement sur le blé, le poisson et la fourrure. Les importations concernaient : La céramique, le vin,
l’huile et le métal.
Succédèrent à Spartokos I, ses deux fils : Séleucos (En
Grec : Σέλευκος) 433 à 393 ou 433 à 391 ou 433/2 ou 393/2) et
Satyros I (ou Satyrus, en
Grec : Σάτυρος A ‘, 433
à 389 ou 433 à 387 ou 433/2 à 389/8) qui régnèrent conjointement pendant 40 ans, puis Satyros I seul jusqu’à sa mort.
Satyros I conquit la ville de Nymphaion (en
Grec : Νύμφαιον, en Latin : Nymphée) qui était un centre important du Bosphore et
il mit le siège devant la ville de
Théodosie, qui était un rival commercial sérieux en raison de son port et de la proximité des champs de céréales de
Chersonèse Taurique (ou Crimée) à l’Est. Les échanges économiques se firent surtout à cette époque avec
Athènes. L’importance
Athénienne dans le royaume du Bosphore se
manifesta au travers des privilèges que lui accordèrent les Rois, ainsi que du soutien des nobles à
Panticapée.
Polyen (Orateur et écrivain militaire
Grec, milieu du IIe siècle ap.J.C) nous rapporte que Satyros I entra en conflit avec le Roi des
Sindes, Hekataios (ou Hécataios), qui furent, selon certains spécialistes, peut-être les citoyens de la ville de Sindike (ou
Sindos, ancien nom de Gorgippia ou Anapa), et son épouse Tirgatao, fille du Roi des Ixomantes (Peuple situé près de la mer d’Azov).
Hekataios fut vaincu par le Roi du Bosphore qui récupéra ses territoires et il dut épouser une fille de ses
filles, qui lui demanda de tuer sa première femme Tirgatao. Toutefois, celle-ci fut sauvée par son mari et se réfugia dans le
royaume des Ixomantes où elle devint l’épouse du successeur de son père. Avec ce dernier, elle leva une armée et ils
ravagèrent le royaume de Satyros I jusqu’à ce que le Roi fut contraint de demander la paix et envoya Métrodore, un de ses fils,
comme otage. Satyros I poursuivit toutefois son idée de supprimer Tirgatao et envoya deux transfuges chargés de la tuer.
Les deux hommes échouèrent dans leur mission et avouèrent le complot à la Reine, qui tua son otage et reprit la guerre.
Satyros I serait mort de chagrin de la perte de ce fils et ce fut un autre de ses fils, Gorgippos
(ou Gorgippus), qui implora et obtint finalement la paix avec la Reine.
Vue d’une partie du site de Phanagoria |
À la mort de Satyros I, son fils Leucon I (ou Leukon ou Leuco ou Leuko ou Leúkōn, en
Grec : Λεύκον A ‘, 389 à 349 ou 389
à 348 ou 389/8 à 349/8 ou 387 à 348) arriva sur le trône. Il maintint les bonnes relations avec les
Athéniens et reçut même d’eux en 357, le titre de
Citoyen pour leur avoir expédié du blé lors de la famine pendant la Guerre Sociale. Il réussit à augmenter de manière significative les
territoires de son royaume. Il prit en 355 la ville de
Théodosie,
puis celle d’Héraclée du Pont et
les zones de Toreteer,
Dandarier et Psesser, en Chersonèse Taurique (ou Crimée), furent conquises dans le but d’annexer toutes les colonies
Grecques du Bosphore. Leucon I lança également une réforme monétaire semi-frauduleuse dans laquelle il fit récupérer toutes
les pièces de monnaie de la région qui furent de nouveau frappées avec le double de leur valeur nominale
ce qui remplit rapidement les caisses de l’État.
Leucon I eut trois fils, Apollonios, qui ne régna pas et qui est mentionné sur une stèle trouvée près
d’Athènes,
Spartokos II (ou Spartakos ou Spartocus ou Spartacus ou Spártokos, en
Grec : Σπάρτοκος B’, 349/8 à 344/3 à 349 à 344 ou 348 à 344) et
Pairisadès I (ou Parisades ou Pairisades ou Pairisádēs, en
Grec : Παιρισάδης A’
ou Παρισάδης Parisádēs
ou Βηρισάδης Bērisádēs,
349/8 à 311/10 ou 349 à 311 ou 348 à 311)
qui prirent sa suite et règnent conjointement jusqu’en 344, puis Pairisadès I seul.
Strabon (Géographe, historien et philosophe
Grec, 64 av.J.C-23 ap.J.C) nous dit que
“Pairisadès I gouverna avec beaucoup de douceur et de modération et aurait même mérité qu’on lui rendît les honneurs divins“.
Au cours du IIIe siècle, suite à l’élargissement du monde
Grec,
grâce aux conquêtes d’Alexandre
le Grand (336-323), les relations commerciales entre le Bosphore Cimmérien et
Athènes
déclinèrent doucement. Le royaume se tourna alors vers de nouvelles puissances comme
Délos
ou l’Égypte
pour les échanges commerciaux. Selon Yulia Ustinova, Pairisadès I épousa Kamasarye,
une fille de Gorgippos (ou Gorgippus). Elle est connue par une dédicace aux Dieux Sanergès et Astara retrouvée à
Phanagoria. Elle lui donna
plusieurs enfants, dont au moins quatre fils : Satyros II, Gorgippos, Prytanis et Eumélos (ou Eumèle) qui se disputèrent
la succession au trône.
Satyros II (ou Satyrus, en
Grec : Σάτυρος B’, 311/10 à 310/09 ou 311 à 310 ou 310 à 309) régna conjointement avec
Prytanis (310 ou 310/09) pendant neuf mois. Son règne est rapporté de manière détaillée par
Diodore de Sicile (Historien
et chroniqueur Grec,
v.90-v.30). À la mort de Pairisadès I les quatre frères entrèrent en lutte pour le pouvoir. Satyros II marcha contre
Eumélos (ou Eumèle, en
Grec :
Εὔμηλος, 310/09 à 304/3 ou 310 à 304 ou 309
à 304) à la tête
d’une armée composée de 2.000 mercenaires
Grecs, autant de Thraces, le reste étant
formé d’alliés Scythes au nombre de plus de 20.000 hommes d’infanterie et de près de 10.000 cavaliers. Il traversa le fleuve
Thapsis et vint camper près de l’ennemi. De son côté, Eumélos avait pour allié le Roi des
Thraces, qui lui amena un secours
de 20.000 cavaliers et 22.000 hommes d’infanterie. Après de lourdes pertes réciproques, Satyros II parvint à enfoncer les lignes
ennemies et à mettre en déroute l’armée d’Eumélos. Il se lança à la poursuite
des fuyards et massacra tous ceux qu’il rattrapa.
Vue d’une partie du site de Gorgippia |
Cependant, à ce moment, son frère repris l’avantage et mit en fuite les troupes mercenaires de
Satyros II qui abandonna sa poursuite pour aider son armée et remporta finalement la victoire.
Eumélos se réfugia dans le palais royal situé sur les bords du Thapsis qui était protégé entre autres par de grands précipices
et une forêt surveillée par des tours élevées et des retranchements. Satyros II ravagea la campagne environnante et incendia
les villages, où il fit de nombreux prisonniers et recueillit un important butin et arriva au palais.
Il s’approcha de l’enceinte du palais, mais il essuya de lourdes pertes. Satyros II, fut atteint au
bras par un coup de lance, grièvement blessé, il retourna au camp où il mourut la nuit suivante.
Son armée leva le siège et rentra dans le château royal de la ville de Gargaza, dont
Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur
Grec, v.90-v.30)
donna une description. De là, le corps du Roi fut porté par la rivière
jusqu’à Panticapée et remit
à son autre frère Prytanis.
Selon Diodore de Sicile, Prytanis lui
fit de magnifiques funérailles. Il déposa son corps dans les caveaux royaux et se rendit à Gargaza, où il prit possession du trône
et du commandement de l’armée. Eumélos envoya une députation pour demander à Prytanis sa part du royaume, mais ce dernier refusa.
Il laissa à Gargaza une garnison et revint à
Panticapée pour y consolider son
pouvoir. Dans le même temps, Eumélos prit Gargaza ainsi que plusieurs autres villes. Prytanis marcha à sa rencontre, mais il fut
vaincu dans une bataille et bloqué dans un isthme près la mer d’Azov (ou Palus Méotide) et forcé de capituler. Aux termes de
cette capitulation, il livra son armée et abdiqua. Cependant, de retour à
Panticapée, il fit une nouvelle
tentative pour recouvrer le pouvoir mais il fut de nouveau vaincu, il se alors réfugia à Cépes, à l’entrée même du Bosphore,
où il fut tué. Eumélos s’empara alors du trône qu’il gardera jusqu’en 304.
Voulant après la mort de ses deux frères régner en toutes sûretés, Eumélos
décida d’éliminer les femmes et les enfants de ces derniers ainsi que leurs
partisans.
Pairisadès (ou Parisades ou Pairisades ou Pairisádēs),
un fils de Satyros II, échappa seul à ce massacre et parvint à se réfugier auprès du Roi des Scythes, Agaros (ou Agarose).
Dans le même temps, Eumélos fut informé que les habitants de
Panticapée indignés des meurtres
qu’il avait commis étaient sur le point de se rebeller. Il convoqua alors une assemblée où il essaya de justifier sa conduite et
annonça le rétablissement de l’ancienne forme de gouvernement qui comprenait de rendre aux citoyens de
Panticapée les immunités dont
bénéficiaient leurs ancêtres. Par ces actes il recouvra rapidement une grande popularité. Eumélos eut la même attitude en
politique extérieure et combla de bienfaits les habitants de Byzance, ceux de
Sinope et la plupart des autres cités
Grecques de la mer Noire (ou Pont-Euxin). Il accueillit également 1.000 habitants de Callatis (Ouest de la mer Noire,
aujourd’hui Mangalia) que la famine avait forcé à abandonner leur ville, assiégée par le Roi de
Thrace,
Lysimaque (ou Lysimachus, 322-281).
Il leur accorda asile et selon
Diodore de Sicile
il leur fit cadeau d’une contrée, qu’il indique vers le Pont-Euxin au nom de Psoa.
Le Roi débarrassa aussi la mer Noire (ou Pont-Euxin) des pirates et protégea sa navigation en faisant la guerre
aux Hénioques (ou Heniochi, peuple de Colchide) et à certains
peuples de Chersonèse Taurique qui l’infestaient, ce qui renforça sa popularité auprès des commerçants. Il eut pour ambition de
ranger sous son autorité tous les peuples du Pont, mais il
décéda avant de mettre un terme à ce projet. Après un règne 5 ans et 5 mois il fut victime d’un accident, alors qu’il
revenait de Scythie. Diodore de Sicile raconte que
les chevaux de son char s’emportèrent et Eumélos craignant d’être jeté dans le fossé essaya de sauter en bas du char, mais son
épée se prit dans une des roues et il fut emporté et écrasé. On ne connait pas le nom de son épouse mais il eut comme
successeur son fils Spartokos III. Quelques spécialistes ne comptent pas Eumélos comme un fils de Pairisadès I,
mais comme un usurpateur, il serait un noble du Bosphore ?.
En 304, Spartokos III (ou Spartakos ou
Spartocus ou Spartacus ou Spártokos, en
Grec : Σπάρτοκος Y’, 304/3 à 284/3 ou 304 à 284) prit le pouvoir.
À partir de ce Roi nous manquons d’information sur la succession des souverains et la chronologie dans laquelle elle s’effectua.
Lui et ses successeurs ne sont connus que grâce à quelques inscriptions et à leurs émissions monétaires.
On sait qu’il entretint de bonnes relations avec
Athènes,
qu’il ravitailla en blé. La ville lui édifia d’ailleurs une statue en son honneur.
Spartokos III fut peut-être le père de Pairisadès II (ou Parisades ou Pairisades ou Pairisádēs, en
Grec : Παιρισάδης B’
ou Παρισάδης Parisádēs
ou Βηρισάδης Bērisádēs,
284/3 à 245
ou 284 à 245) qui lui succéda. À moins qu’il ne fut le Pairisadès, évoqué par
Diodore de Sicile, fils de Satyros II qui échappa
au massacre d’Eumélos ?. On ne connait pas la date exacte de sa mort.
Il était encore sur le trône en 250 car cette année là il fit l’offrande d’une coupe à la ville de
Délos. Les spécialistes sont assez unanimes pour
dire qu’il mourut sans doute peu après, vers 245, car ce fut un de ses fils qui reconnut par une lettre
le droit d’asile au sanctuaire de Cos (ou Kos) et
la célébration en 242 des Asclépieia (Concours en l’honneur du Dieu médecin Asclépios). Ses deux fils vont lui succéder.
Monnaie de Leucon II |
Spartokos IV (ou Spartakos ou
Spartocus ou Spartacus ou Spártokos, en
Grec : Σπάρτοκος Δ’, 245 à 240) le fils aîné de Pairisadès II lui succéda.
Il est évoqué dans une inscription faite peu de temps après la mort de son père où il se nomme Roi. Il est également connu par
les monnaies de cuivre émises pendant son règne. Celui-ci fut bref selon une tradition rapporté par le poète Latin
Ovide (ou Publius Ovidius Naso, 43 av.J.C-17/18 ap.J.C). Il aurait été tué par son frère Leucon II dont il avait séduit l’épouse
Alcathoé (ou Alkathoé) ?. Cette dernière aurait plus tard tué son propre mari par vengeance.
Leucon II (ou Leukon ou Leuco ou Leuko ou Leúkōn,
en Grec :
Λεύκον B’, 240 à vers 220 ou 240 à vers 210) arriva donc au pouvoir après le meurtre de son frère.
Il n’est connu que par une inscription dans laquelle il ne porte pas le titre de Roi, et qui est sans doute antérieure à son
avènement et par ses monnaies. Il fut le premier souverain du Bosphore à émettre des pièces en bronze à son propre nom.
Pour une raison encore inconnue de nos jours, après l’assassinat de Leucon II par son épouse, le gouvernement du royaume du
Bosphore fut assumé par un certain Hygiainon (ou Hygiaeon ou Hygiaíōn, en
Grec :
Ὑγιαίων, vers 220 à vers 200
ou
vers 210 à vers 200), qui, de plus, n’était
peut-être pas un Spartocide. Sa place dans la chronologie du royaume du Bosphore demeure encore imprécise et ses dates de règne
sont disputées entre spécialistes. Certains, comme John Boardman, le comptent au gouvernement jusque vers 150 ?. La tradition
retient aujourd’hui qu’il succéda bien à Leucon II, mais ne prit pas le titre de Roi, mais celui d’Archonte. Sur ses monnaies il
apparaît d’ailleurs sans le diadème royal.
Vers 200, lui succéda, Spartokos V (ou Spartakos ou Spartocus ou Spartacus ou Spártokos, en
Grec :
Σπάρτοκος E’, vers 200 à vers 180) dans des circonstances inconnues. Son origine
précise demeure elle aussi inconnue, mais il est considéré par beaucoup comme le petit-fils de Spartokos IV, fils d’un Prince
nommé Pairisadès ?. Aucune information n’est parvenue sur son règne au cours duquel il émit des pièces de monnaie en cuivre.
À sa mort, que l’on estime vers 180, il eut comme successeurs sa fille la Reine Kamasarye Philoteknos
ou Kamasarýē Philóteknos (en Grec :
Καμασαρύη Φιλότεκνος,
vers 180 à vers 160) en co-reigne avec son premier époux, un certain Pairisadès III (ou Parisades ou Pairisades ou
Pairisádēs, en
Grec : Παιρισάδης Y’
ou Παρισάδης Parisádēs
ou Βηρισάδης Bērisádēs, vers 180 à vers 170
ou vers 180 à vers 150).
Kamasarye devint Reine après la mort de son père, elle épousa alors Pairisadès III, qui selon les spécialistes peut être
son frère ou demi-frère, où encore un fils de Leucon II. Elle eut un règne très actif et son nom est mentionné dans de
nombreuses inscriptions, notamment en 178/177 lorsqu’elle dédicaça au temple d’Apollon Didymaios de
Milet un objet en or. À partir de cette période, les
spécialistes ont émis plusieurs hypothèses, parfois contradictoires concernant les derniers souverains du royaume.
Pour les Premiers, et ils sont la minorité, Kamasarye décéda vers 160 et son époux garda le trône jusque
vers 150 où il fut succédé par son fils Pairisadès IV Philométor (ou Parisades ou Pairisades ou
Pairisádēs, en
Grec : Παιρισάδης Δ’
Φιλομήτωρ
ou Παρισάδης Parisádēs
ou Βηρισάδης Bērisádēs, vers 170 à vers 150
ou vers 150 à vers 125).
Pour d’autres, comme Michael Ivanovitch Rostovtzeff, et ils sont la majorité aujourd’hui, après la mort de Pairisadès III,
vers 170, Kamasarye régna conjointement avec leur fils Pairisadès IV et ce
jusque vers 160. Ce serait à ce moment que la Reine et son fils adoptèrent
respectivement les noms de Philoteknos "Qui aime ses enfants" et Philométor "Qui aime sa mère",
copiés sur les noms courants à la cours du Roi
Ptolémée VI (176-145)
contemporain, avec lequel, selon Gary Reger, ils entretinrent des rapports diplomatiques et commerciaux. Vers 160,
la Reine laissa le trône à son fils et se remaria avec un certain Argoats (ou Argatou, en
Grec :
Αργότου), considéré parfois comme un Prince Scythe et qui figure à ses côtes avec son fils
dans une inscription.
À la mort de Pairisadès IV Philométor la succession apparait toujours aussi confuse. Pour certains il est suivit
directement par Pairisadès V (ou Parisades ou Pairisades ou Pairisádēs, en
Grec : Παιρισάδης E’,
vers 125 à 108 ou vers 140 à 107). D’autres, qui sont majoritaires, comme Hatto H.Schmitt, Ernst Vogt et
Michael Ivanovitch Rostovtzeff, insèrent un Roi du nom de Spartokos VI (ou Spartakos ou Spartocus ou Spartacus ou
Spártokos, en Grec :
Σπάρτοκος Fʹ, vers 150 à vers 140) qui serait
le fils de Pairisadès IV Philométor, auquel succéda son fils, Pairisadès V. En
111/110, ne pouvant résister aux attaques des Scythes menées par Saumacus (ou Saumakos), Pairisadès V demanda de
l’aide au Roi du Pont,
Mithridate VI (120-63).
De 110 à 107, celui-ci réussit
à mettre un terme au conflit. Cette réussite fut organisée par un des Généraux de
Mithridate VI, un certain Diophante
(ou Diophantos), qui plus tôt fut envoyé en Chersonèse Taurique pour aider les villes
Grecques
contre Palacus de Petite Scythie, mais il lui fallut donc pas moins de quatre
campagnes. Saumacus (ou Saumakos) vaincu, fut envoyé captif dans le royaume du
Pont. La reprise ne se fit pas sans heurts, Pairisadès V
fut assassiné par des Scythes (ou tué au cours d’une bataille, on trouve les deux versions ?).
À la mort de Pairisadès V,
Mithridate VI récupéra le trône du
Bosphore Cimmérien, avec le nom de Mithridate I (108 à 63 ou 107 à 63) qu’il laissa
gérer à partir de 70 par son fils aîné, qu’il eut de sa sœur et épouse la Reine
Laodice (ou Laodiké ou Laodicée), Macharès (En
Grec :
ο Μαχάρης, "guerrier", 70 à 65) avec des pouvoirs royaux.
En 66, lors de la guerre entre
Mithridate VI et le Romain Pompée (106-48),
Macharès choisit le parti des Romains. Il alla même jusqu’à leur faire parvenir du blé. Vers 66/65, lorsque
Mithridate VI décida de reconquérir son
Empire et qu’il pénétra en Chersonèse Taurique (ou Crimée) pour reprendre le contrôle du Bosphore Cimmérien,
craignant la vengeance de son père, Macharès, enfermé dans
Panticapée,
fut acculé au suicide.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur le royaume voir les ouvrages de :
Neal Ascherson :
– Black Sea, Hill and Wang, New York, 1995 – Vintage, London, 1996.
Stanley M.Burstein :
– The war between Heraclea Pontica and Leucon I of Bosporus, pp : 401–416, Historia: Zeitschrift fur Alte
Geschicte, 4e trimestre, 1974.
Marie Nicolas Bouillet et Alexis Chassang :
– Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, Hachette, Paris, 1874-1878.
Louis Carrez :
– Atlas de Géographie ancienne, Lefort, Lille, Paris, 1886.
Marc Desti :
– Les civilisations anatoliennes,
PUF, Paris, 1998.
Guennadi Kochelenko :
– La colonisation Grecque du Bosphore Cimmérien, Lordkipanidzé, 1998.
Askold I.Ivantchik :
– Les Cimmériens au Proche-Orient, Editions Universitaires, Fribourg,
1993 – Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 1993.
Henry Lenormant :
– La monnaie dans l’antiquité,
PUF, Paris, 1878.
Otar Lordkipanidze :
– Le Pont-Euxin vu par les Grecs : Sources écrites et archéologie : Symposium de Vani Colchide), Les Belles Lettres,
Annales littéraires de l’Université de Besançon, Paris, Septembre 1990.
Claude Orrieux et Pauline Schmitt Pantel :
– Histoire grecque, (Pour le Bosphore Cimmérien),
PUF, Paris, 2004.
Gary Reger :
– Traders and travelers in the Black and Aegean seas, Aarhus University Press, Aarhus, 2007.
Salomon Reinach et Ludolf Stephani :
– Antiquités du Bosphore Cimmérien (1854), Firmin-Didot & C., Paris, 1892.
Michael Ivanovitch Rostovtzeff :
– Skythien und der Bosporus 1, Kritische übersicht der schriftlichen und archäologischen quellen,
H. Schoetz & Co., Berlin, 1931.
– Skythien und der Bosporus 2, Wiederentdeckte kapitel und verwandtes, auf der grundlage der russischen Edition…,
Franz Steiner, Stuttgart, Janvier 1993.
Mikhaïl Ivanovitch Rostovtzeff :
– Pontus, Bithynia and the Bosporus, Annual of the British School at Athens, 22, 1916-1918.
Anna A.Trofimova :
– Greeks on the Black Sea : ancient art from the Hermitage, J. Paul Getty Museum, Los Angeles, 2007.
Yulia Ustinova :
– The supreme Gods of the Bosporan Kingdom : Celestial Aphrodite and the most High God, Library of Congres, 1999 –
E.J. Brill, Leiden, Boston, 1999.
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