Quelques Divinités du panthéon :
Sérapis
 

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Sommaire
 

Fonctions et origine
Ses représentations et symboles
Ses lieux de cultes principaux
Le culte de Sérapis
Légendes et mythes
Bibliographie

 

Tête de Sérapis –
Probablement partie
d’une statue colossale
votive – Musée archéologique de
Thessalonique

 
Wsjr-@p

 


 

Buste de Sérapis en Marbre –
Copie Romaine d’un original
Grec du IVe s. av.J.C du
Sérapéion d’Alexandrie –
Musée Pio-Clementino

Fonctions et origine

 
   Sérapis (en Grec : Σάραπις ou Σέραπις  Sárapis ou Sarapis, en Égyptien : Ousir-Hapi [Osiris-Apis]), selon Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125), est un mélange des Dieux Osiris et Apis. Il est le Dieu de la vie et de la mort à la fois. Il ne cesse, bien qu’immortel, de mourir et de renaître. Il est aussi un Dieu guérisseur des hommes et est également lié à la fertilité des sols. Dans son sanctuaire de Canope, il est surtout vénéré en tant que Dieu guérisseur. Ce Dieu récent dans l’histoire Égyptienne, fut introduit dans le pays (Toujours selon Plutarque) par le Pharaon Ptolémée I (305-282), dont les Prêtres transformèrent le nom du Dieu Égyptien Ousir Hâpy (ou Oser-Api) vénéré au Serapeum de Memphis, en Sérapis, lui donnant les attributs de plusieurs Dieux Égyptiens et Grecs
 

Ses représentations et symboles

 
   Lors de l’incorporation de ce Dieu, il était peu probable que les Grecs accepteraient une divinité zoocéphale, sur le mode Égyptien, tandis que les Égyptiens seraient eux plus disposés à accepter n’importe quel aspect pour ce Dieu. C’est donc en grande partie pour cette raison, que Sérapis fut représenté en une icône typiquement Grecque. Sérapis fut donc généralement dépeint sous la forme d’un homme assis sur un trône, avec le Cerbère à trois têtes d’Hadès à ses pieds, ou debout à demi-nu, le sceptre à la main, un kalathos sur la tête (Pot servant à mesurer le blé) et avec une barbe abondante, sur le model de Zeus et Hadès chez les Grecs. Son animal sacré fut le taureau Apis.

 

Ses lieux de cultes principaux

 
   Pendant la période Ptolémaïque (305-30), le culte de Sérapis ne fut vraiment pratiqué assidument qu’à Alexandrie dans le splendide Serapeum et à Memphis. Mais à l’époque Romaine il se répandit dans tout le pays. Il fut aussi très populaire en Grèce, en Asie Mineure et même jusqu’à Rome où dans ces trois régions il eut d’innombrables sanctuaires. Un important temple dédié à Sérapis et Isis se trouvait dans l’ancienne ville Romaine d’Industria Bodincomagus, aujourd’hui Monteu da Po. À Rome, Sérapis était adoré dans l’Iseum Campense, le sanctuaire de la Déesse Isis situé sur le Champ de Mars et construit pendant le Second Triumvirat.
 

 

Tête de Sérapis –
Staatliches Museum Kunst
Ägyptischer – Munich

Le culte de Sérapis

 

 
   Le culte de Sérapis a duré tout le temps de la dynastie Lagide (305-30) dont il était le protecteur. Plus tard, il fut apparenté à Isis et Harpocrate, créant ainsi la triade Alexandrine. Via un phénomène typique de syncrétisme Hellénistique Sérapis fut identifié à de nombreux Dieux Grecs tels que : Zeus, en tant que Seigneur de l’Univers ; Hadès, en tant que Dieu des enfers ; Dionysos, en tant que Dieu de la fertilité ; Asclépios, en tant que Dieu de la guérison et Hélios pour son aspect solaire. Selon certains chercheurs, le culte de Sérapis s’est également confondu avec le Christianisme. Son culte était très populaire, surtout dans la région d’Alexandrie où il fut vénéré dans un nouveau temple, le Sérapéion. L’importance de Sérapis n’était pas liée seulement à l’Égypte, son culte fut introduit dans de nombreuses villes du monde Grec tout autour de la Méditerranée.
 
   Puis il gagna l’Empire Romain, à l’époque Impériale. Il fut largement rependu grâce à l’armée Romaine d’Alexandre Sévère (222-235), qui apparaît d’ailleurs sur quelques pièces de monnaie en face d’une image de Sérapis, qui mena le culte de cette divinité dans les coins les plus reculés de l’Empire. Le culte résista jusqu’au quatrième siècle de notre ère, quand, après une série d’édits de l’Empereur Théodose I (379-395), en 385, le Serapeum d’Alexandrie fut détruit et le culte païen interdit. Un important temple dédié à Sérapis et Isis se trouvait dans l’ancienne ville Romaine d’Industria Bodincomagus, aujourd’hui Monteu da Po.
 
   Le nom de ce Dieu serait apparu sur un malentendu. Le taureau Apis était une manifestation terrestre du Dieu Wsjr Ousir (Osiris). On procédait donc à un culte d’Ousir-Hapi. En Grec, "o" est un article, et les Prêtres Grecs ont donc transformé Oser-Api en “O Serapis”, “le” Serapis. Alexandre le Grand (336-323), en se faisant proclamer fils d’Amon, réussit à asseoir son autorité au sein du clergé Égyptien, les Ptolémée qui lui succédèrent voulurent eux aussi associer leur nom à une divinité. Mais pour être accepté par tous, ce Dieu devait convenir autant aux Grecs qu’aux Égyptiens. C’est avec Ptolémée I (305-282) qu’apparut la figure de Sérapis. À part la légende rapportée par Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) et Tacite (Sénateur, historien et philosophe Romain, 56-v.120) on ignore comment réellement le culte fut institué par le Pharaon (Voir ci-dessous).
 
   Le culte de Sérapis existait déjà semble t-il avant les Ptolémée sous sa forme Égyptienne d’Osiris Apis au Sérapéum de Memphis. Ptolémée I en fit une figure mixte, qui regroupait la symbolique Égyptienne, en tant que manifestation de l’Apis mort, donc de l’Osiris Apis, mais surtout les fonctions des Dieux Grecs comme exposé ci-dessus. La plus ancienne mention de Sérapis serait dans le récit controversé de la mort d’Alexandre (Arrien, Anabase, VII.26). Selon elle, Sérapis avait un temple à Babylone et il était d’une importance telle qu’il fut le seul dont les Prêtres furent mandés auprès du Roi mourant. Si cette mention est juste et s’assimile bien à Sérapis cela modifie radicalement notre conception de l’Apis mort et les perceptions des mythologies de cette époque. Le Dieu principal de Babylone était Zeus Belus (ou Baal Marduk) et il est difficile d’imaginer qu’il aurait pu être assimilée à Sérapis à cette occasion. Il est connu aussi que Ea (ou Enki ou Enkil), le Dieu de l’océan profond, de l’apprentissage et de la magie, qui fut appelé aussi Sar-Apsi, avait un temple dans la ville. Là encore, il semble peu probable que ce Sar-Apsi fut adopté à Sinope, ville qui fut prise comme origine du Dieu Égyptien. Toutefois si le nom Égyptien de Sérapis vient vraiment du Babylonien Sar-Apsi, compte tenu de l’importance qu’il eut à l’époque d’Alexandre, cela peut avoir déterminé le choix de Ptolémée I à le confondre à Osiris-Apis.

 


 

Buste d’Osiris-Apis – v.131-138 ap.J.C. – Museo Gregoriano
Egiziano du Vatican

   Sérapis prit l’apparence de Zeus, les longs cheveux bouclés et la barbe. Preuve de sa popularité, il fut représenté sur de nombreuses monnaies provinciales Romaines, par exemple au revers des tétradrachmes de l’Empereur Néron (54-68), ou encore sur une monnaie émise à Marcianopolis où son portrait apparaît en face à face de celui de l’Empereur Gordien III (238-244).
 

Légendes et mythes

 
   Dans un rêve, le Pharaon Ptolémée I (305-282) vu un Dieu qui lui demanda de transporter une de ses statues jusqu’à Alexandrie. Lorsqu’il se réveilla, le souverain raconta son rêve et quelqu’un reconnut, d’après la description, une statue qu’il avait vue dans la capitale du royaume du Pont à Sinope dans un temple dédié à une divinité sémitique connue sous le nom de Sar-Apsi "Le Seigneur des abysses". Le Pharaon envoya tout de suite quelqu’un pour récupérer la statue, mais les habitants refusèrent de lui céder. Après trois ans de négociation, se trouvant toujours devant un refus, Ptolémée I décida de la voler. Une autre version de la légende dit que la statue se serait dirigée toute seule vers le bateau qui devait l’emmener à Alexandrie.
 
   À son arrivée à Alexandrie, la similitude des noms Sar-Apsi et Wsjr-@p Ousir-Hapi [Osiris-Apis] aurait aidé Ptolémée I à faire accepter le Dieu au peuple Égyptien. Il fut de plus aidé par deux experts religieux. L’un fut Eumolpidès, membre d’une ancienne famille de hiérophante (Prêtre qui explique les mystères du sacré) et l’autre fut le savant Prêtre Manéthon, qui donna du poids à la proposition tant côté Égyptien que Grec. Sérapis alors fut assimilé par les Prêtres du Pharaon au Dieu Grec Hadès, semble t’il à cause du Cerbère représenté sur la statue à côté du Dieu. Des spécialistes actuels plaident pour une origine indigène du Dieu et l’identifient également avec la divinité des enfers Osiris-Apis, vénérée à Memphis. Selon eux, le temple de Sérapis se serait tenu sur une colline appelée Sen-Hapi, qui en transcription Grecque donna Synopion, d’où la confusion avec le nom Sinope. En outre, selon Tacite (Sénateur, historien et philosophe Romain, 56-v.120), Sérapis (dans son identification comme Osiris-Apis) fut le Dieu du village de Rhacotis, village originel de la grande capitale Alexandrie.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Dieu voir les ouvrages de :
 
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Ägyptische gottheiten, Rolf Felde, Wiesbaden, 1988 et 1995.
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L’Egypte : Dieux, mythes et religion : Un voyage dans le monde fascinant des mythes et de la religion de l’ancienne Egypte, EDDL, Paris, janvier 2001.
Lucia Gahlin et Lorna Oakes :
The mysteries of ancient Egypt : An illustrated reference to the myths, religions, pyramids and temples of the land of the pharaohs, Lorenz, London, 2003.
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Dictionnaire des Dieux et des symboles des anciens Égyptiens : Le monde magique et mystique de l’Egypte, Pardès, Puiseaux, 1994 – En Allemand, Lexikon der Götter und Symbole der alten Ägypter, Scherz Verlag, 1998.
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Richard H.Wilkinson
The complete gods and goddesses of ancient egypt, Thames and Hudson, New York, Mars 2003 et Septembre 2005 – En Espagnol, Todos los dioses del Antiguo Egipto, Oberön, Madrid, 2003 et Juin 2004 – En Allemand, Die welt der götter im alten Ägypten : Glaube, macht, mythologie, Theiss, cop. Stuttgart, Septembre 2003 – En Français, Dictionnaire illustré des Dieux et Déesses de l’Égypte ancienne, Gollion, Infolio, Novembre 2006. 

 

 
 
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