Quelques  grandes  villes :
Amarna
 

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Sommaire
 

▪  Ses noms et sa localisation
▪  La cité
▪  Les nécropoles
▪  Le village des artisans
▪  Le Marou-Aton
▪  Archéologie
       Chronologie des fouilles
▪  Bibliographie
▪  Filmographie

Ruines du Grand
Palais (ou Palais
officiel)

 

ou  Akhétaton


 
Akhet-Aton    3x.t-Jtn

 

Noms et localisation

 
   Amarna (ou Akhétaton, ou Tell el-Amarna ou El-‘Amarneh ou Al-‘amārnah en arabe : العمارنة, en Grec : Αμάρνα) est le nom moderne du site archéologique contenant les ruines de la cité que fit construire le Pharaon Amenhotep IV (ou Aménophis ou Akhénaton, 1353/52-1338) et qui avait pour nom Akhétaton "l’horizon d’Aton". La cité ne survit malheureusement pas à cette période dite : Amarnienne. Cette ville se trouvait sur la rive Est du Nil, en Moyenne-Égypte, dans la province moderne de Minya, à 58 km d’Al-Minya (ou El-Minya). 

 
 

Amenhotep IV – Musée du Caire

 
   Située en plein désert, dans un cirque montagneux d’environ 25 Km de long, limitée à l’Est par les premiers contreforts de la chaîne arabique, en face de la ville d’Hermopolis Magma. Elle était distante de 320 km au Nord de l’ancienne capitale Thèbes (312 du Caire). Les spécialistes estiment que quatre ans après sa fondation, la cité était déjà habitée par une population de vingt mille habitants. Le site d’Amarna comprend plusieurs villages modernes, les principaux étant le el-Till dans le Nord et el-Hagg Qandil dans le Sud. Akhétaton est aujourd’hui complètement détruite, mais ses fondations et les vestiges de palais ainsi que de l’immense temple d’Aton ont été mis au jour. Le site fut décrit la première fois au début du XVIIIe siècle, puis en 1798-1799 les savants de Napoléon établirent une carte d’Amarna. La zone sera réoccupée plus tard à la période Romaine et au début du Christianisme, des fouilles au Sud de la ville ont permis de trouver plusieurs structures de cette époque.
 
   Selon Cyril Aldred la désignation courante du site de l’ancienne Akhétaton sous le nom de "Tell el-Amarna" est une erreur. Nulle part les vestiges antiques constituent un monticule d’architecture érodé qui justifierait sa description sous le nom de "Tell" (En arabe : colline), si fréquent ailleurs dans le pays. Il note que le nom "Tell el-Amarna" est une incompréhension du nom d’un des villages modernes près des ruines, Till el Amarna. Le nom "Amarna" lui-même viendrait du nom d’une tribu de nomades, les Beni Amran, qui ont quitté le désert au VIIIe siècle pour s’établir sur la partie des rives du Nil qui longe l’ancienne ville.

 

A – Palais Nord des berges du
     fleuve
B – Autels solaires et Nécropole
     des nobles Nord et Sud
C – Nécropole septentrionales
D – Salle des tributs étrangers
E – Grand palais (Palais officiel)
F – Grand temple d’Aton
G – Maison du sculpteur
     Thoutmose
H – Maison du Vizir Nakht
I  – Marou-Aton
J  – Temple du fleuve
K – Nécropole méridionales
L  – Village des artisans
M – Nécropole des artisans
N – Vers le tombeau royal
      d’Amenhotep IV
O – Carrières de Tiyi
P  – Maison des douanes

 

La cité …….

 


 

La stèle K dans la roche

   En l’an 4/5 de son règne Amenhotep IV (ou Aménophis ou Akhénaton, 1353/52-1338) fit construire, afin d’asseoir sa réforme religieuse, en moins de cinq ans, une nouvelle ville dédiée au Dieu Aton, Akhétaton. Elle devint sa capitale en l’an 7 de son règne. La cité s’étendait sur une longueur de 15 km et sur près de 8 km de large et était délimitée par quatorze stèles-frontières, trois sur la rive gauche, onze sur la rive droite du Nil. Sur ces stèles était représentée la famille royale adorant le Dieu Aton et sur l’une d’entre elles, le Roi avait fait graver qu’Aton lui-même avait choisi cet emplacement pour sa ville parce qu’il était vierge de la présence de toute autre divinité. Selon Cyril Aldred, la stèle la plus ancienne de la ville est la stèle K, qui est datée du 13e jour du 8e mois (saison Peret) de l’an 5, du règne du Pharaon.
 
   Elle conserve un récit de la fondation de la ville. Le document comporte les volontés du souverain d’avoir plusieurs temples dédiés à Aton érigés dans sa cité, plusieurs tombes royales dans les collines orientales pour lui, sa première épouse Néfertiti et sa fille aînée Méritaton, ainsi que son commandement explicite que, lorsqu’il sera mort, il sera inhumé dans celle qui lui était réservée. Le texte se poursuit en affirmant qu’Akhénaton a fait une offrande au "Grand Dieu Aton". Elle est illustrée avec une représentation du Roi avec sa femme et sa fille aînée, devant un autel avec des offrandes, alors qu’Aton brille sur eux et couvre leur corps avec ses rayons.
 


 

Petit temple d’Aton "Le château d’Aton"

  La cité fut construite rapidement en grande partie en briques crues et en pierre de grès (Talatates d’environ 52 cm x 52 cm) ce qui explique en partie sont mauvais état de conservation. Les fouilles ont révélé l’existence de quatre palais. Au centre de la ville se dressait le grand temple d’Aton à ciel ouvert, une enceinte de 760 m sur 270 m. Plus loin se trouvait un second temple plus petit, dédié aussi à Aton, nommé le "château d’Aton". Le centre ville abritait aussi le grand palais (ou palais officiel) avec ses nombreuses dépendances, les bâtiments officiels de l’administration, ses cours cérémonielles et un pavillon royal qui comprenait une salle d’audience.
 
   On y accédait par le Nord et l’Ouest par deux axes de circulation. Le portail Nord donnait sur un vaste parvis qui précédait le grand temple d’Aton, tandis que l’accès Ouest donnait sur le Nil. Lors des fouilles dans le palais en 1887 on a découvert les archives dites "d’Amarna". Ce sont en fait les archives diplomatiques des règnes d’Amenhotep III (1390-1353/52) et d’Amenhotep IV. Elles décrivent les échanges politiques entre la cour Égyptienne et les souverains et Princes vassaux du Proche Orient. Cette riche correspondance est rédigée en écriture cunéiforme, en Akkadien, la langue diplomatique de l’époque.
 
   La partie Sud de la cité comprenait : Le palais d’été construit vraisemblablement pour la Reine Kiya, une des Grandes Épouses Royales d’Amenhotep IV ; le quartier résidentiel avec ses maisons des hauts fonctionnaires, dont celles du Vizir Nakht, du général Renéfer, du Grand-Prêtre d’Aton et scribe royal, Panéhésy (ou Panehsy) et du scribe royal et commandant des troupes Ramosé ; les ateliers des artistes, notamment celui du sculpteur Thoutmès où le fameux buste de la Reine Néfertiti fut mis au jour en 1912 et qui est aujourd’hui au musée de Berlin.
 
   Plus au Sud de la ville se trouve le site de Kom el-Nana, une enceinte de 228 m x 213 m, généralement considérée comme entourant le grand temple. Ce serait l’une des premières constructions d’Amarna. La capitale comptait cinq enceintes sacrées en dehors de la ville, dédiées au culte d’Aton, Kom el-Nana en faisait partie. L’endroit possède plusieurs constructions liées au culte du Dieu et aux cérémonies royales. Les archéologues y ont mis au jour plusieurs chapelles, un pylône, un pavillon du Sud et une petite plate-forme centrale servant aux cérémonies importantes. Puis on trouve le petit temple, consacré lui aussi à Aton. Enfin, plus loin, on arrive au Marou-Aton (ou Maru-Aten).


 

Le grand temple d’Aton

 
   Le Nord de la ville regroupait le quartier des marchands et un palais de plaisance "le Palais Nord des berges du fleuve" entouré de vastes jardins comportant plusieurs lacs artificiels et un parc zoologique, qui, semble t-il, était peuplé d’antilopes. C’était la résidence principale de la famille royale.
 


 

Une des lettres d’Amarna

   Entre ce dernier et le centre ville, la banlieue Nord fut d’abord une zone prospère avec de grandes maisons. Sur l’Est de la cité se trouvaient les nécropoles, dont certaines tombes étaient creusée dans la falaise. Elles sont restées célèbres pour la beauté de leurs reliefs et les renseignements précieux qu’elles nous ont fourni sur cette époque. Autour des monuments principaux de la ville s’éparpillaient sans qu’il existe de quartier et sans aucune planification urbaine, les demeures des hauts dignitaires et des maisons plus modestes.
 
   Lorsque Toutânkhamon quitta Akhétaton pour retourner à Thèbes la cité fut laissée petit à petit à l’abandon, puis elle fut démolie par ses successeurs et recouverte au fil du temps par les sables. Toutefois la ville semble être restée active pendant quand même une quinzaine d’années après la mort d’Akhénaton, car un sanctuaire pour Horemheb (1323-1295) y fut construit, ce qui indique qu’elle était au moins partiellement habitée au début de son règne. La zone sera réoccupée plus tard, à la période Romaine et au début du Christianisme. Des fouilles au Sud de la ville ont mis au jour plusieurs structures de cette époque.

 

Les nécropoles

 
   En fondant sa nouvelle capitale Amenhotep IV transférera aussi la nécropole royale en abandonnant la rive occidentale de Thèbes et la vallée des Rois. Les grands du royaume suivirent leur Pharaon et renoncèrent aussi à Thèbes pour se faire inhumer. Plusieurs nécropoles s’installèrent autour de la cité :


 

Tombe de Mérirê I

 
La nécropole des nobles

 
   La nécropoles des nobles comprend, les sépultures des notables, celles des grands dignitaires et une partie de celles des courtisans. Les tombes furent creusées dans les falaises près de la stèle V, en 2 groupes surplombant la ville, au Nord et au Sud divisés par un ouâdi. Elles sont une quarantaine et comprennent 25 grandes tombes dont beaucoup sont décorées et avec des représentations de leurs propriétaires. D’autres sont de petites tailles et non finies, d’autres encore sont modestes et sans prétention. Chacune semble refléter la personnalité du propriétaire.
 

La nécropole royale

 
   Les tombes royales de Tell el-Amarna, à l’Est de la ville, situées à l’écart dans une gorge désertique, le ouâdi (ou wadi) royal, sont connues localement sous le nom de ouâdi Abou Hassah el-Bahari. Depuis leur découverte il y a eu beaucoup de travail pour faciliter l’accès aux tombes et les protéger des dommages causés par les inondations soudaines. Le ouâdi peut maintenant être longé par un chemin empierré et les tombeau sont protégés par un réseau de canaux pour éloigner l’eau de leur entrée. Dans l’oued lui-même, il y a quatre tombes, dont trois inachevées et ce qui semble être une cache, près de la tombe royale.
 

Pour plus de détail voir l’article sur : Les nécropoles d’Amarna

 

Le village des artisans

 
   À proximité de la nécropole Sud, situé dans le désert à l’Est de la ville, les archéologues ont découvert un village où des artisans affectés à la construction des tombeaux vivaient avec leurs familles. Ils étaient installés dans une vallée un peu sur le côté Sud d’un plateau peu élevé qui sort de la base de la falaise, entre le Ouâdi Royal et les Tombeaux du Sud. Les campagnes de fouilles ont abouti à des découvertes importantes.
 


 

Fresque murale d’Amarna représentant
deux filles d’Amenhotep IV –
Ashmolean Museum, Oxford

   Le village fut conçu sur un plan urbanistique bien déterminé, avec des rues se coupant à angle droit et des habitations aux proportions standardisées d’environ 50 mètres carrés (5 m x 10 m x 2.10 de hauteur). Le village était divisé en deux parties inégales par un mur dans un axe Nord-sud sur toute sa largeur. Une plus grande maison, appartenant probablement à un superviseur occupait l’angle Sud-est de la colonie. Tout comme à Deir el-Médineh, le village des artisans de la vallée des Rois, celui-ci était entouré d’un mur d’enceinte avec une seule porte. On estime sa population à la pleine période Amarnienne à 310 habitants.
 
   On compte soixante-huit maisons construites en briques, comprenant chacune quatre pièces. Il y avait un hall d’entrée ou une cour, une salle de séjour, une chambre et une cuisine à partir de laquelle un escalier communiquait avec la terrasse du toit. L’architecte avait aménagé les chambres contiguës à la salle de séjour, d’un plan d’environ dix mètres carrés. L’eau était transportée du Nil et stockée dans de grandes jarres situées sur des bols en pierre dans les rues contre les façades des maisons. Parfois, des écuries en briques furent construites contre les murs. L’orientation des maisons permettait aux premiers rayons du soleil de pénétrer dans les chambres et la cuisine, tandis que le coucher de soleil éclairait le hall d’entrée et le salon à travers de hautes fenêtres.
 


 

Frise mural de l’enceinte du palais Nord

 
   Pour le stockage des denrées, il y avait des pots qui parfois étaient enfoncés dans le sol ou simplement posés. Des soucoupes d’huile avec une mèche servaient de lampes et étaient fixées dans le mur ou dans des niches à environ un mètre au-dessus du sol. Les murs étaient parfois peints de fresques ou décorés avec des panneaux de couleur à environ 20 centimètres au-dessus des planchers.
 
   Plus tard, les murs furent blanchis à la chaux et de simples croquis monochromes y furent peints, en particulier dans les salles de séjour. Les cuisines contenaient souvent deux ou trois bacs de stockage, un feu de cheminée et un four cylindrique pour le pain. Une fois terminé, les pains étaient stockés dans un panier en profondeur afin qu’ils restent chauds le plus longtemps possible. Enfoncé dans le sol, un mortier de pierre était utilisé pour le broyage du blé et des céréales au moyen d’un gros pilon de bois dur.
 
   Les ustensiles de cuisine se composaient d’une marmite de terre cuite fine, des amphores, des bols, des paniers et des plateaux. Le côté "spartiate" de ces maisons montre que les bâtisseurs étaient moins préoccupés par le confort de ces travailleurs que par celui du Roi. Le village est resté un aperçu de l’histoire qui nous est précieux pour la compréhension de cette période.

 

Le Marou-Aton

 

A – Le temple du soleil, le cœur du complexe
B – Chapelle du Soleil et deux pavillons sur une île artificielle
C – Les parterres
D – citernes à eau
E – Palace
F – Quai
G – Maisons
H – Hall d’entrée

   Plus au Sud de la ville se trouve le site de Kom el-Nana, une enceinte, généralement considérée comme une forme de "parasol". Elle a probablement été construite comme protection du temple-soleil. Puis on trouve le Marou-Aton (ou Maru-Aten), qui était le palais de plaisance que l’on a d’abord cru construit par Akhenaton pour son épouse la Reine Kiya, mais à la mort de cette dernière, son nom et images furent modifiées pour ceux de Méritaton, la fille aînée d’Akhenaton.
 
   Il est situé exactement à 3 km au Sud de la zone centrale de la ville d’Amarna. Il y avait deux enceintes et un bassin qui mesurait 120 m x 60 m. Le Marou-Aton possédait son propre temple, un kiosque, un grand hall et des maisons. Son nom est l’abréviation de Pa-maru-en-pa-Aton "Regarde le Palais d’Aton". Malheureusement le site disparut durant les années 1960-1970 du fait de l’irrigation intensive et l’agriculture. Il est maintenant perdu sous les prairies modernes. Il avait été fouillé par Leonard Woolley en 1921.  

 

Archéologie

 
   Akhétaton est aujourd’hui complètement détruite, mais ses fondations et les vestiges de chapelles ainsi que de l’immense temple d’Aton ont été mis au jour. Le site fut décrit la première fois en 1714 par Claude Sicard, un Prêtre Jésuite Français qui voyageait à travers la vallée du Nil. Il fit aussi la description d’une des stèles frontières d’Amarna. Puis, en 1798-1799, les savants de Napoléon Bonaparte établirent une carte de la cité. Elle sera ensuite publiée dans Description de l’Égypte entre 1821 et 1830.


 

Fragment de relief représentant Akhénaton et
sa famille – Ägyptisches Museum – Berlin

 
   Cette exploration européenne se poursuivit en 1824, lorsque Sir John Gardiner Wilkinson fouilla et cartographia les demeures de la ville. En 1833, le copiste Robert Hay et son arpenteur G.Laver visitèrent le site et découvrirent en effectuant l’enregistrement des reliefs plusieurs tombes du Sud qui étaient ensablées. Ils en reproduisirent les reliefs sur des gravures conservées depuis à la British Library.
 
   En 1843 et 1845 (deux fois 6 jours), une expédition Allemande dirigée par Karl Richard Lepsius visita à son tour la ville. Elle réalisa une topographie de la cité et enregistra les vestiges des monuments visibles. Des dessins et des moulages en plâtre que l’expédition furent réalisés sur les lieux et seront finalement publiés entre 1849 et 1913 dans Denkmäler aus und aegypten Aethiopien avec une carte améliorée de la ville.
 


 

Buste de Néfertiti
Ägyptisches Museum – Berlin

   En 1887, une habitante de la région qui était entrain de creuser pour ramasser du sebakh (Terme utilisé pour décrire des matériaux organiques décomposés qui peuvent être utilisés à la fois comme engrais agricole ou comme combustible) découvre une cache avec plus de 300 tablettes cunéiformes, aujourd’hui connues sous le nom de "Lettres d’Amarna". Ce sont des sceaux, en langue Akkadienne, qui sont en fait les archives diplomatiques de la correspondance des souverains Amenhotep III (1390-1353/52) et Amenhotep IV avec leurs contemporains d’autres royaumes.

 

   En 1891 et 1892, Alexandre Barsanti "découvrit" officiellement la tombe d’Amenhotep IV, même si elle était probablement connue depuis environ 1881 de la population locale. Vers la même époque Sir William Matthew Flinders Petrie travailla pendant une saison à Amarna. Il fouilla principalement dans le centre de la ville et étudia le grand temple d’Aton, les palais royaux (La Maison du Roi), le bureau de correspondance du Pharaon et plusieurs maisons privées. Les fouilles révélèrent à Petrie : Des tablettes cunéiformes supplémentaires, les restes de verre de plusieurs fabriques, une grande quantité de rebut de faïence, des céramiques y compris des tessons de poterie Mycénienne.
 
   En publiant ses résultats Petrie attisa l’intérêt des chercheurs sur le potentiel du site. De 1903 à 1908, Norman de Garis Davies dessina et photographia les tombes privées et les stèles d’Amarna mis au jour. Malheureusement à cette époque le site fut pillé régulièrement par des villageois en quête de matériaux de construction. De 1907 à 1914, la Deutsche Orientgesellschaft expédition, dirigée par Ludwig Borchardt, creusa largement dans toute la banlieue Nord et Sud de la ville.
 


 

Autre vue du site

   En 1912, Borchardt découvrit la maison du sculpteur Thoutmès. Dans son atelier il mit au jour parmi d’autres artefacts, des visages (des masques) en plâtre des dignitaires et Princesses, le fameux buste de Néfertiti, exposé aujourd’hui à l’Ägyptisches Museum de Berlin. Hélas, les fouilles furent interrompues par la Première Guerre mondiale.
 
   Elles reprirent de 1921 à 1936 par des expéditions de l’Egypt Exploration Society sous la direction de Thomas Eric Peet, Sir Leonard Woolley, Henri Frankfort, Stephen Ranulph Kingdon Glanville et John Devitt Stringfellow Pendlebury. Les excavations portèrent surtout sur les structures religieuses et royales. Il n’y eut pas de découvertes spectaculaires, les Anglais accumulèrent, des indices, des objets et les preuves sur la vie d’Amenhotep IV. Puis le site fut de nouveau délaissé, du fait de la Deuxième Guerre Mondiale. Ce n’est seulement qu’à partir de 1960, que le Conseil suprême des Antiquités Égyptiennes (à l’époque l’Egyptian Antiquities Organization) reprit les fouilles d’Amarna.
 
   À partir de 1977, l’Egypt Exploration Society dirigée par Barry J.Kemp, maître de conférences en égyptologie à l’Université de Cambridge, organisa des expéditions qui devinrent annuelles. Dans le même temps, en 1974 et 1989, une expédition distincte dirigée par Geoffrey Thorndike Martin décrivit et copia les reliefs de la tombe royale. Martin publia ses études dans The Royal Tomb at el-Amarna. Nous disposons aujourd’hui de véritables plans des palais royaux, des demeures, même des plus simples, des temples et ces témoignages sont uniques pour la compréhension cette période de la XVIIIe dynastie. En 2007, l’Egypt Exploration Society continuant l’exploration découvrit un cimetière de personnes privées, à proximité des tombeaux Sud des Nobles. Malgré tout cela, Amarna demeure mal connue, on estime qu’à peine la moitié de la cité fut explorée et fouillée. De nombreuses zones sont aujourd’hui menacées par l’agriculture intensive et l’urbanisation et plusieurs monuments ont déjà disparu ou sont sur le point de l’être.

 

Chronologie des fouilles de la cité

 
1714 – Claude Sicard, Jésuite Français, décrit le premier une stèle d’Amarna.
1798-1799 – Les savants de l’expédition de Napoléon Bonaparte établissent une carte d’Amarna, publiée dans la "Description de l’Égypte" (1809 – 1828).
1824 – Sir John Gardner Wilkinson explore et cartographie les ruines de la ville.
1833 – Le copiste Robert Hay explorent des tombes au Sud et en reproduit les reliefs sur des gravures conservées depuis à la British Library.
1843-1845 – Une expédition Allemande dirigée par Karl Richard Lepsius établit une topographie d’Amarna.
1881-1882 – Découverte de la tombe d’Amenhotep IV (ou Aménophis ou Akhénaton, 1353/52-1338) par des habitants de la région.
1887 – Un dépôt de tablettes d’argile gravées en cunéiforme est découvert par une villageoise, cette correspondance fut appelée : "les Lettres d’Amarna".
1891-1892 – Sir William Matthew Flinders Petrie étudie le grand temple d’Aton et les palais royaux entre autres.
1903-1908 – Norman de Garis Davies dessine et photographie les tombes et les stèles d’Amarna mises au jour.
1907-1914 – Une mission archéologique Allemande dirigée par Ludwig Borchardt financée par la Deutsche Orientgesellschaft, fouille les périphéries Nord et Sud d’Amarna. Elle découvre notamment le magnifique buste de Néfertiti.
1921-1936 – Thomas Eric Peet, Sir Leonard Woolley, Henri Frankfort et John Devitt Stringfellow Pendlebury explorent le site.
À partir de 1960 – Des fouilles sont organisées régulièrement par le Conseil suprême des Antiquités Égyptiennes.
À partir de 1977 – Barry J.Kemp dirige les expéditions de l’Egypt Exploration Society, qui deviennent annuelles.
1974-1989 – Geoffrey Thorndike Martin publie ses études de l’hypogée dit, la tombe royale, dans The Royal Tomb at el-Amarna.
De nos jours – Continuité des expéditions de l’Egypt Exploration Society et quelques missions Françaises.
2007 – L‘Egypt Exploration Society découvre un cimetière privé, à proximité des tombeaux Sud des Nobles.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la cité et ses monuments voir les ouvrages de :
 
Cyril Aldred :
Akhenaten, Pharaoh of Egypt : A new study, new aspects of antiquity, Time Warner Books UK et Sphere Books Ltd, Collection : Abacus Fiction, Février 1988.
James Peter Allen :
The Amarna, Causing His Name to Live : Studies in Egyptian Epigraphy and History in Memory of William J. éditions Murnane, University of Memphis, 2007.
Norman De Garis Davies :
The rock tombs of El-Amarna, 6 volumes, Egypt exploration fund, Archaeological survey of Egypt 13 et 18, London, 1903-1905-1906-1908 – Society for the Study of Egyptian Antiquities, 12 Jun 2004.
Herbert Walter Fairman, Henri Frankfort et John Devitt Stringfellow Pendlebury :
The city of Akhenaten, part II, the north suburb and desert altar, The excavations at Tell el-Amarna during the seasons 1926-1932, N°40, Egypt exploration society Memoir, London, 1933-1972.
Marc Gabolde et Amanda Dunsmore :
The royal necropolis at Tell el-Amarna, Egyptian Archaeology 25, 2004.
Marc Gabolde :
Amarna, la cité du roi-soleil, pp : 15-26, Égypte, Afrique & Orient 14, 1999.
Erik Hornung :
Echnaton : Die religion des Lichtes, Artemis & Winkler, Düsseldorf, Zürich, 2000 – En Anglais, Akhenaten and the religion of light, Cornell University Press, London, Janvier 2001.
Barry J.Kemp :
The city of El-Amarna as a source for the study of urban society in ancient Egypt, pp. 123-139, World Archaeology 9, N°2, Octobre 1977.
Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1977, pp : 22-34, JEA 64, London, 1978.
Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1978, pp : 5-12, JEA 65, London, 1979.
Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1979, pp : 5-16, JEA 66, London, 1980.
Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1980, pp : 5-20, JEA 67, London, 1981.
Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1981-82, pp : 5-24, JEA 69, London, 1983.
Amarna reports I, II, III, IV, V, VI, Egypt Exploration Society, London, 1984, 1986, 1987, 1989 et 1995.
Il y a beaucoup d’autres ouvrages sur la ville de cet auteur voir sa bibliographie.
Rolf Krauss : 
Das ende der amarnazeit, Hildesheimer Ägyptologische Beiträge 7, Hildeshein, 1978. 
Geoffrey Thorndike Martin :
The royal tomb at El-Amarna, The rock tombs of El Amarna, Part VII, Volume 1, The Objects, Archaeological Survey of Egypt, 1974 et Juillet 1980.
The tomb of Akhenaten at el-‘Amarna (De Ibis), Egyptologische Vereniging Sjemsoethot, 1976.
A bibliography of the Amarna period, Studies in Egyptology, Kegan Paul, Janvier 1990.
William L.Moran, Dominique Collon et Henri Cazelles :
Les lettres d’El-Amarna, correspondance diplomatique du Pharaon, Littératures anciennes du Proche-Orient 13, Editions du Cerf, Paris, 1987.
William Joseph Murnane et Charles Van Siclien :
The boundary stelae of Akhenaten, London and New York, Studies in Egyptology, Kegan Paul International éditions, Janvier 1993.
William Joseph Murnane :
Texts from the Amarna period in Egypt, Law Collections from Mesopotamia and Asia Minor, Writings from the Ancient World, Society of Biblical Literat, Scholars Press, Janvier 1995, Décembre 1995 et 1997.
Karol Mysliwiec :
XVIIIth dynasty before the Armana period, Iconography of Religions, Brill, Décembre 1985.
Thomas Eric Peet et Sir Charles Leonard Woolley :
Excavations of 1921 and 1922 at El-‘Amarneh, Memoir of the Egypt Exploration Society 38, The city of Akhenaten P. 1, Egypt Exploration Society, London, 1923.
John Devitt Stringfellow Pendlebury :
Les fouilles de Tell el Amarna, Payot, Paris, 1936.
Donald Bruce Redford :
Akhenaten : The heretic king, Princeton University Press, le Caire, 1984, Octobre 1987, Juillet 1992 et 1997.
Herbert Ricke :
Der Grundriss des Amarna-Wohnhauses, J.C. Hinrich, Leipzig 1932 – Otto Zeller, Osnabrück, 1962.
Christian Tietze :
Amarna : Lebenräume-Lebensbilder-Weltbilder, Ausstellungskatalog, Köln, Potsdam, 2008.
Barbara Watterson et Peter Kemmis Betty :
Amarna : Ancient Egypt’s age of revolution, Stroud, NPI Media Group, Septembre 1999 et Mars 2002 – Tempus Publishing, New York, 1999.
Carola Wedel :
Nofretete und das Geheimnis von Amarna, Philipp von Zabern, Mainz, 2005.
Hugo Winckler :
The tell-el-Amarna-letters, Lenicke, New York,1896.
Die Tontafeln von Tell-el-Amarna, Reuther und Reichard, Berlin 1896.
 
Voir le site officiel d’Amarna : amarnaproject.com

 
Filmographie

 
The curse of Amarna, Réalisation :Susan Trackenberg, Antonio Ventrella, Michael Gregor, Kristina Hollstein, Sandkorn Film Production (Firm) et Zweites Deutsches Fernsehen,   Vidéo VHS, Éditeur : Films for the Humanities & Sciences, Princeton, 2002.
La cité perdue d’Akhénaton / Die Wüstenhauptstadt Echnatons, Réalisation : John Hayes Fisher,   DVD vidéo, Éditeur : BBC, 2007.
Akhenaten : Egypt’s heretic king, Réalisation : Mark Hufnail, Allison MacEwan, MPH Entertainment, Inc.,   DVD vidéo, Éditeur : History Channel (Television network) et Arts and Entertainment Network, 2008.

 

 

 
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