Archéologie
Akhétaton est aujourd’hui complètement détruite, mais ses fondations et les vestiges
de chapelles ainsi que de l’immense temple d’Aton ont
été mis au jour. Le site fut décrit la première fois en 1714 par Claude Sicard, un Prêtre Jésuite Français qui voyageait à travers
la vallée du Nil. Il fit aussi la description d’une des stèles frontières d’Amarna. Puis, en 1798-1799, les savants de Napoléon
Bonaparte établirent une carte de la cité. Elle sera ensuite publiée dans Description de l’Égypte entre 1821 et 1830.
Fragment de relief
représentant Akhénaton et sa famille – Ägyptisches Museum – Berlin |
Cette exploration européenne se poursuivit en 1824, lorsque Sir
John Gardiner Wilkinson fouilla et
cartographia les demeures de la ville. En 1833, le copiste Robert Hay et son arpenteur G.Laver visitèrent le site et découvrirent
en effectuant l’enregistrement des reliefs plusieurs tombes du Sud qui étaient ensablées. Ils en reproduisirent les reliefs sur
des gravures conservées depuis à la British Library.
En 1843 et 1845 (deux fois 6 jours), une expédition Allemande
dirigée par
Karl Richard Lepsius visita à son tour la ville. Elle réalisa une
topographie de la cité et enregistra les vestiges des monuments visibles. Des
dessins et des moulages en plâtre que l’expédition furent réalisés sur les lieux
et seront finalement publiés entre 1849 et 1913 dans
Denkmäler aus und aegypten Aethiopien avec une carte améliorée de la ville.
Buste de Néfertiti Ägyptisches Museum – Berlin |
En 1887, une habitante de la région qui était
entrain de creuser pour ramasser du sebakh (Terme utilisé pour décrire des matériaux organiques décomposés qui peuvent être
utilisés à la fois comme engrais agricole ou comme combustible) découvre une cache avec plus de 300 tablettes cunéiformes,
aujourd’hui connues sous le nom de "Lettres d’Amarna". Ce sont des sceaux, en langue Akkadienne,
qui sont en fait les archives diplomatiques de la correspondance des souverains
Amenhotep III
(1390-1353/52) et Amenhotep IV avec leurs contemporains
d’autres royaumes.
En 1891 et 1892, Alexandre Barsanti "découvrit"
officiellement
la tombe d’Amenhotep IV, même
si elle était probablement connue depuis environ 1881 de la population locale. Vers la même époque Sir
William Matthew Flinders
Petrie travailla pendant une saison à Amarna. Il fouilla principalement dans le centre de la ville et
étudia le grand temple d’Aton, les palais royaux
(La Maison du Roi), le bureau de correspondance du Pharaon et plusieurs maisons privées. Les fouilles révélèrent à
Petrie : Des tablettes
cunéiformes supplémentaires, les restes de verre de plusieurs fabriques, une grande quantité de rebut de faïence, des céramiques
y compris des tessons de poterie
Mycénienne.
En publiant ses résultats
Petrie attisa l’intérêt
des chercheurs sur le potentiel du site. De 1903 à 1908,
Norman de Garis
Davies dessina et photographia les tombes privées et les stèles d’Amarna mis au jour. Malheureusement à cette époque le
site fut pillé régulièrement par des villageois en quête de matériaux de construction. De 1907 à 1914, la Deutsche
Orientgesellschaft expédition, dirigée par
Ludwig Borchardt, creusa largement
dans toute la banlieue Nord et Sud de la ville.
Autre vue du site
|
En 1912,
Borchardt découvrit la maison du sculpteur Thoutmès. Dans son atelier il mit au
jour parmi d’autres artefacts, des visages (des masques) en plâtre des dignitaires et Princesses,
le fameux buste de Néfertiti,
exposé aujourd’hui à l’Ägyptisches Museum de Berlin. Hélas, les fouilles furent interrompues par la
Première Guerre mondiale.
Elles reprirent de 1921 à 1936 par des expéditions de l’Egypt Exploration Society
sous la direction de Thomas Eric Peet, Sir Leonard Woolley,
Henri Frankfort,
Stephen Ranulph Kingdon Glanville et John Devitt Stringfellow Pendlebury. Les
excavations portèrent surtout sur les structures religieuses et royales.
Il n’y eut pas de découvertes spectaculaires, les Anglais accumulèrent, des indices,
des objets et les preuves sur la vie d’Amenhotep IV.
Puis le site fut de nouveau délaissé, du fait de la Deuxième Guerre Mondiale.
Ce n’est seulement qu’à partir de 1960, que le Conseil suprême des Antiquités
Égyptiennes (à l’époque l’Egyptian Antiquities Organization) reprit les
fouilles d’Amarna.
À partir de 1977, l’Egypt Exploration Society dirigée par
Barry J.Kemp, maître de conférences en égyptologie à l’Université de
Cambridge, organisa des expéditions qui devinrent annuelles. Dans le même temps, en 1974 et 1989,
une expédition distincte dirigée par
Geoffrey Thorndike Martin décrivit et copia les reliefs de la
tombe royale.
Martin publia ses études dans The Royal Tomb at el-Amarna. Nous disposons aujourd’hui de véritables
plans des palais royaux, des demeures, même des plus simples, des temples et ces témoignages sont uniques
pour la compréhension cette période de la
XVIIIe dynastie. En 2007, l’Egypt Exploration Society continuant l’exploration découvrit un cimetière
de personnes privées, à proximité des tombeaux Sud des Nobles. Malgré tout cela, Amarna demeure mal
connue, on estime qu’à peine la moitié de la cité fut explorée et fouillée. De nombreuses
zones sont aujourd’hui menacées par l’agriculture intensive et l’urbanisation et
plusieurs monuments ont déjà disparu ou sont sur le point de l’être.
Chronologie des fouilles de la cité
▪ 1714 – Claude Sicard, Jésuite Français, décrit le premier une stèle d’Amarna.
▪ 1798-1799 – Les savants de l’expédition de Napoléon Bonaparte établissent une
carte d’Amarna, publiée dans la "Description de l’Égypte" (1809 – 1828).
▪ 1824 – Sir
John Gardner Wilkinson explore et cartographie les ruines de la ville.
▪ 1833 – Le copiste Robert Hay explorent des tombes au Sud et en reproduit les
reliefs sur des gravures conservées depuis à la British Library.
▪ 1843-1845 – Une expédition Allemande dirigée par
Karl Richard Lepsius établit une topographie d’Amarna.
▪ 1881-1882 – Découverte de
la tombe
d’Amenhotep IV (ou Aménophis ou Akhénaton, 1353/52-1338) par des habitants de la région.
▪ 1887 – Un dépôt de tablettes d’argile gravées en cunéiforme est découvert par
une villageoise, cette correspondance fut appelée : "les Lettres d’Amarna".
▪ 1891-1892 – Sir
William Matthew Flinders Petrie étudie le grand temple
d’Aton et les palais royaux entre autres.
▪ 1903-1908 –
Norman de Garis Davies dessine et photographie les tombes et les stèles d’Amarna mises au jour.
▪ 1907-1914 – Une mission archéologique Allemande dirigée par
Ludwig Borchardt
financée par la Deutsche Orientgesellschaft, fouille les périphéries Nord et Sud
d’Amarna. Elle découvre notamment le magnifique buste de
Néfertiti.
▪ 1921-1936 – Thomas Eric Peet, Sir Leonard Woolley,
Henri Frankfort et
John Devitt Stringfellow Pendlebury explorent le site.
▪ À partir de 1960 – Des fouilles sont organisées régulièrement par le Conseil
suprême des Antiquités Égyptiennes.
▪ À partir de 1977 –
Barry J.Kemp dirige les
expéditions de l’Egypt Exploration Society, qui deviennent annuelles.
▪ 1974-1989 –
Geoffrey Thorndike Martin publie ses études de l’hypogée dit, la
tombe royale, dans The Royal Tomb at el-Amarna.
▪ De nos jours – Continuité des expéditions de l’Egypt Exploration Society et
quelques missions Françaises.
▪ 2007 – L‘Egypt Exploration Society découvre un
cimetière privé, à proximité des tombeaux Sud des Nobles.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur la cité et ses monuments voir les ouvrages de :
Cyril Aldred :
– Akhenaten, Pharaoh of Egypt : A new study, new aspects of antiquity,
Time Warner Books UK et Sphere Books Ltd, Collection : Abacus Fiction, Février 1988.
James Peter Allen :
– The Amarna, Causing His Name to Live : Studies in Egyptian Epigraphy and History in Memory of William J.
éditions Murnane, University of Memphis, 2007.
Norman De Garis Davies :
– The rock tombs of El-Amarna, 6 volumes, Egypt exploration fund, Archaeological survey of Egypt
13 et 18, London, 1903-1905-1906-1908 – Society for the Study of Egyptian Antiquities, 12 Jun 2004.
Herbert Walter Fairman,
Henri Frankfort et John Devitt Stringfellow Pendlebury :
– The city of Akhenaten, part II, the north suburb and desert altar, The excavations at Tell el-Amarna during the
seasons 1926-1932, N°40, Egypt exploration society Memoir, London, 1933-1972.
Marc Gabolde et Amanda Dunsmore :
– The royal necropolis at Tell el-Amarna, Egyptian Archaeology 25, 2004.
Marc Gabolde :
– Amarna, la cité du roi-soleil, pp : 15-26, Égypte, Afrique & Orient 14, 1999.
Erik Hornung :
– Echnaton : Die religion des Lichtes, Artemis & Winkler, Düsseldorf, Zürich, 2000 –
En Anglais, Akhenaten and the religion of light, Cornell University Press, London, Janvier 2001.
Barry J.Kemp :
– The city of El-Amarna as a source for the study of urban society in ancient Egypt, pp. 123-139, World Archaeology
9, N°2, Octobre 1977.
– Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1977, pp : 22-34,
JEA 64, London, 1978.
– Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1978, pp : 5-12,
JEA 65, London, 1979.
– Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1979, pp : 5-16,
JEA 66, London, 1980.
– Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1980, pp : 5-20,
JEA 67, London, 1981.
– Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1981-82, pp : 5-24,
JEA 69, London, 1983.
– Amarna reports I, II, III, IV, V, VI, Egypt Exploration Society, London, 1984, 1986, 1987, 1989 et 1995.
Il y a beaucoup d’autres ouvrages sur la ville de cet auteur voir sa bibliographie.
Rolf Krauss :
– Das ende der amarnazeit, Hildesheimer Ägyptologische Beiträge 7, Hildeshein, 1978.
Geoffrey Thorndike Martin :
– The royal tomb at El-Amarna, The rock tombs of El Amarna, Part VII, Volume 1, The Objects,
Archaeological Survey of Egypt, 1974 et Juillet 1980.
– The tomb of Akhenaten at el-‘Amarna (De Ibis), Egyptologische Vereniging Sjemsoethot, 1976.
– A bibliography of the Amarna period, Studies in Egyptology, Kegan Paul, Janvier 1990.
William L.Moran, Dominique Collon et Henri Cazelles :
– Les lettres d’El-Amarna, correspondance diplomatique du Pharaon,
Littératures anciennes du Proche-Orient 13, Editions du Cerf, Paris, 1987.
William Joseph Murnane et Charles Van Siclien :
– The boundary stelae of Akhenaten, London and New
York, Studies in Egyptology, Kegan Paul International éditions, Janvier 1993.
William Joseph Murnane :
– Texts from the Amarna period in Egypt, Law Collections from Mesopotamia and Asia Minor,
Writings from the Ancient World, Society of Biblical Literat, Scholars Press, Janvier 1995, Décembre 1995 et 1997.
Karol Mysliwiec :
– XVIIIth dynasty before the Armana period, Iconography of Religions, Brill, Décembre 1985.
Thomas Eric Peet et Sir Charles Leonard Woolley :
– Excavations of 1921 and 1922 at El-‘Amarneh, Memoir of the Egypt
Exploration Society 38, The city of Akhenaten P. 1, Egypt Exploration Society, London, 1923.
John Devitt Stringfellow Pendlebury :
– Les fouilles de Tell el Amarna, Payot, Paris, 1936.
Donald Bruce Redford :
– Akhenaten : The heretic king, Princeton University Press, le Caire, 1984, Octobre 1987, Juillet 1992 et 1997.
Herbert Ricke :
– Der Grundriss des Amarna-Wohnhauses, J.C. Hinrich, Leipzig 1932 – Otto Zeller, Osnabrück, 1962.
Christian Tietze :
– Amarna : Lebenräume-Lebensbilder-Weltbilder, Ausstellungskatalog, Köln, Potsdam, 2008.
Barbara Watterson et Peter Kemmis Betty :
– Amarna : Ancient Egypt’s age of revolution, Stroud, NPI Media Group, Septembre 1999 et Mars 2002 – Tempus Publishing,
New York, 1999.
Carola Wedel :
– Nofretete und das Geheimnis von Amarna, Philipp von Zabern, Mainz, 2005.
Hugo Winckler :
– The tell-el-Amarna-letters, Lenicke, New York,1896.
– Die Tontafeln von Tell-el-Amarna, Reuther und Reichard, Berlin 1896.
Filmographie
– The curse of Amarna, Réalisation :Susan Trackenberg, Antonio Ventrella, Michael Gregor, Kristina
Hollstein, Sandkorn Film Production (Firm) et Zweites Deutsches Fernsehen,
Vidéo VHS, Éditeur : Films for the Humanities & Sciences, Princeton, 2002.
– La cité perdue d’Akhénaton / Die Wüstenhauptstadt Echnatons, Réalisation : John Hayes Fisher,
DVD vidéo, Éditeur : BBC, 2007.
– Akhenaten : Egypt’s heretic king, Réalisation : Mark Hufnail, Allison MacEwan, MPH Entertainment, Inc.,
DVD vidéo, Éditeur : History
Channel (Television network) et Arts and Entertainment Network, 2008.
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