Son origine
Une étude en plâtre d’une jeune
femme portant de grandes boucles d’oreilles, généralement identifiée comme
Kiya – Metropolitan Museum of Art, New York |
Kiya est une Reine d’Égypte
de la
XVIIIe dynastie. Elle fut l’épouse du Pharaon
Amenhotep IV (ou Aménophis ou Akhénaton 1353/52-1338). Les avis sur son origine sont très partagés. Si certains
égyptologues, comme Cyril Aldred,
voient dans ce nom de Kiya une origine typiquement Égyptienne, s’appuyant sur le fait que les noms de Reines à deux
syllabes, à cette époque, sont communs dans le pays et que dans son cas il pourrait être la traduction du mot
"babouin". Selon certains spécialistes, comme
Christian Leblanc, elle ne fait peut-être qu’un, avec une autre épouse
d’Amenhotep IV, que
son père Amenhotep III (1390-1353) avait aussi épousé,
qui se nommait Tadukhepa (ou Taduhepa).
Cette dernière était la fille de l’Empereur du
Mitanni,
Tushratta (v.1380-v.1350).
Cette idée est, entre autres, soutenue par
Lise Manniche qui s’appuie sur un texte de l’époque de
Sethi II (1200-1194). Des inscriptions trouvées sur des
objets de la tombe KV55 (non rencontrées par
ailleurs), nous apprennent que Kiya serait
Tadukhepa, qui après avoir été la femme
d’Amenhotep III, serait devenue l’épouse du fils
de celui-ci et aurait pris le nom de Kiya ?.
Selon d’autres chercheurs, dont
Marc Gabolde, elle serait une Princesse
Mitannienne (ou
Hittite) en exil, qui aurait le même nom que
Giloukhepa (ou Kirgipa), une
autre épouse d’Amenhotep III. Pour d’autres encore, elle serait cette
Giloukhepa. Ces idées sont confortées
par le fait que le nom de Kiya est connu uniquement par les documents de
Tell el-Amarna.
Toutefois, aucun élément de preuve n’existe actuellement pour soutenir l’idée que Kiya n’était pas native
ou d’origine Égyptienne.
En outre, en ce qui concerne l’identification avec
Giloukhepa,
celle-ci était l’épouse d’Amenhotep III 28 ans
avant sa mort, donc elle était au moins une génération plus âgée
qu’Amenhotep IV,
ce qui rend peu probable qu’elle devint son épouse. Si c’était le cas,
pourquoi aurait-elle changée de nom ?. Comme on le voit on est loin d’un
consensus entre les chercheurs et faute de
plus de preuves il convient de rester prudent sur telle ou telle affirmation.
Un des vases canopes
de Kiya – Metropolitan Museum |
Son nom et ses titres
Le nom de Kiya lui-même est source de bien des débats. Il a été suggéré
que ce soit la forme d’un "animal", plutôt que d’un nom complet et, en tant que tel, il
pourrait bien être une contraction d’un nom étranger, tel que les noms
Mitanniens de
"Giloukhepa"
(ou Kirgipa), fille de l’Empereur du
Mitanni,
Shuttarna II (v.1400-v.1380), ou
"Tadukhepa",
fille de l’Empereur du
Mitanni,
Tushratta.
Dans les inscriptions, Kiya est mentionnée avec le titre d’Épouse
du Roi, sa bien-aimée (Hmt-nswt meryt.f),
mais elle n’a jamais été décrite comme
Grande Épouse Royale
(HmT-nswt wrT),
ce qui pourrait suggérer qu’elle n’était pas de sang royal Égyptien ?. Le recours à des rapprochements au Dieu
Aton dans son nom, suggère fortement
une association avec
Amenhotep IV/Akhénaton plutôt que tout
autres Rois de l’époque. De nombreux chercheurs pensent que Kiya était la mère de
Toutânkhamon (voir la note plus bas) ce qui
serait la principale raison de son statut privilégié et de ses titres.
Ses représentations et son histoire
Amenhotep IV
et sa famille étaient basés à Thèbes lors des
quatre premières années de son règne, puis vers l’an 5, tout le monde déménagea dans la nouvelle capitale
Amarna. Kiya n’est pas attestée au cours de la première
période Thébaine.
Ce n’est qu’après le passage à Amarna qu’elle va émerger,
à travers des preuves épigraphiques, comme l’une des épouses
d’Akhénaton.
Il y a beaucoup de ses représentations à Amarna qui nous
font soupçonner qu’elle ait tenu un rôle non négligeable à la cour. Toutefois, on sait peu de choses sur cette Reine.
De nos jours, son existence resta inconnue jusqu’en 1959, date à laquelle son nom et ses titres furent observés
sur une petite boite ayant contenu des cosmétiques, qui se trouve aujourd’hui au Metropolitan Museum of Art.
Détail du bouchon |
Elle avait été achetée près de trente ans auparavant, sans qu’il en sache la provenance, par l’égyptologue
Howard Carter. C’est
Erik Hornung qui en 1961 communiqua
ses premières recherches sur la Reine dans une revue scientifique, qui s’appuyaient sur une première étude de
Hancke Perepelkin de 1959. On a retrouvé le nom ou des inscriptions concernant la Reine sur divers
objets datant du règne d’Amenhotep IV, comme :
Des tubes de cosmétique, des ampoules de calcite et d’autres artéfacts avec des fragments de texte.
Ces objets sont maintenant dans les
musées de Londres, New York et Berlin.
Les opinions sur le fait que la Reine joua ou pas un rôle important divergent dans l’égyptologie moderne.
La raison de ce doute vient du fait que l’on sait qu’Amenhotep
IV favorisait largement une autre de ses épouses, Néfertiti.
Celle-ci occupait effectivement une position de premier plan et la présence simultanée d’une "rivale" semble peu
probable. Comme le précise
Hermann Alexander Schlögl, une
hypothèse est que Kiya serait venue sur le devant de la scène après la disparition (ou la mort) de
Néfertiti et que, petit à petit, elle aurait pris à son
compte toutes les fonctions et prérogatives que la Reine occupait.
Son titre indique que de toute évidence elle a
tenu un certain pouvoir à Amarna,
mais combien de temps ?. En fait, le statut particulier de Kiya est seulement confirmé par ce titre
qu’Akhenaton lui donna :
Épouse du Roi, sa bien-aimée (hmt-nswt-meryt.f).
Il a été retrouvé dans des inscriptions à Amarna,
dans le Sud de la ville, dans le Marou-Aton
(ou Maru-Aten) qui était le palais de plaisance, que l’on a d’abord cru construit par
Akhenaton pour la Reine, mais à la mort de cette dernière,
son nom et images furent modifiés pour ceux de
Méritaton, la fille aînée
d’Amenhotep IV.
On ignore aussi la teneur des relations entre Kiya et
Néfertiti.
Les deux Reines avaient un rang et une importance
qu’Akhénaton avait clairement définis.
Pas seulement par leurs titres, mais aussi par leur position et leur rôle.
Néfertiti était
Grande Épouse Royale, pas Kiya.
Même si celle-ci avait le titre inhabituel d’Épouse du Roi, sa bien-aimée et qu’elle devait dépasser de loin
toutes les autres concubines du harem, comme le précise
Erik Hornung,
à la différence de Néfertiti, elle n’avait pas de devoirs religieux.
Des scènes intimes d’Amenhotep IV et
de Néfertiti avec leurs enfants sont connues.
Elles suggèrent une très étroite relation de famille. Un bas relief dans la tombe de
Aÿ II à
Amarna évoque
qu’Amenhotep IV a eu d’autres épouses secondaires
en dehors de Kiya, mais qu’elle fut certainement la plus importante de ces femmes.
Une autre distinction notable entre les deux Reines se voit dans la représentation de leur nom. Le nom de
Néfertiti, est écrit dans un
cartouche et elle est toujours représentée
avec l’uræus royal, alors qu’aucune illustration
de Kiya n’a été trouvée avec ces attributs royaux. En outre Kiya est toujours représentée avec une seule fille, alors que
Néfertiti l’est avec toutes les filles.
Autre vue du bouchon |
On a découvert la mention du nom de Kiya
sur un des blocs Amarniens retrouvés à
Hermopolis Magma.
Ce texte faisant partie d’un ensemble relatant une "campagne" du Roi durant l’an
12 de son règne, il peut donner une idée plus précise de la date de sa disgrâce présumée ou de sa mort.
Toutes les indications montrent que la Reine fut en faveur avant les années 9 ou 10 du règne
d’Amenhotep IV.
Elle disparaît peu de temps après, mais on ignore à quelle date précise.
Jacobus Van Dijk, Aidan Marc Dodson,
Dyan Hilton et
Carl Nicolas Reeves, entre autres, proposent l’an 11/12 du règne de son époux, à peu près dans le même temps que la
naissance de Toutânkhamon (né en l’an 10/11).
Marc Gabolde,
Jean-Luc Bovot, Jean-Luc Chappaz et
Rolf Krauss proposent eux l’an 15/16. Ce qui est aussi un mystère aujourd’hui c’est que l’on constate qu’elle fut
déshonorée et que sa mémoire fut persécutée, mais pourquoi ?.
En exemple : Presque tous les monuments de Kiya furent usurpés pour des filles
d’Amenhotep IV et
sur des fragments de pierre, découverts au Palais du Nord, le nom de
Méritaton, la fille aînée
d’Amenhotep IV et de
Néfertiti, fut apposé à la place de celui de Kiya.
Sur des talatates retrouvés à Héliopolis et des blocs
à Hermopolis Magma, il est remplacé par celui d’une
autre fille du Roi, Ânkhesenamon.
On pense très peu probable que les inscriptions de ces reliefs aient été à nouveau sculptées alors que Kiya était
encore en vie. La dernière apparition datable du nom de la Reine se trouve sur un document se rapportant à
Amenhotep IV qui comptabilise les
jarres de vin à Amarna.
Il fait référence à l’an 11 du règne du Roi. La date exacte de la disparition de la Reine reste donc inconnue,
mais elle doit avoir eu lieu peu de temps après cet an 11. Quelques spécialistes pensent avoir identifié le nom
de "Kiya" en l’an 16 du règne
d’Amenhotep IV juste avant sa mort ?.
Les égyptologues,
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton écrivent :
"Kiya est nommée et décrite sur différents blocs originaires
d’Amarna, sur des vases aujourd’hui dans les musées
de Londres et New York, sur quatre fragments dans celui de Berlin et un à pot à vin, toujours dans celui de Londres.
Elle est également représentée par trois inscriptions sur des études d’un sculpteur. Ses
vases canopes, son cercueil
et ses pots furent par la suite réutilisés pour l’enterrement d’un Roi (Probablement
Semenkhkarê), et ils ont finalement été découverts
dans la tombe KV55
de la vallée des Rois.
Presque tous les monuments de Kiya furent usurpés pour les filles
d’Amenhotep IV,
ce qui fait qu’il est presque certains que la Reine fut disgraciée peu de temps après l’an 11 du règne du Roi".
Cercueil ayant appartenu
originellement à Kiya trouvé dans KV55 |
Selon certains chercheurs, les deux décès représentés sur le mur F de la chambre alfa de la
tombe royale d’Amarna pourraient être ceux de Kiya
et de Baketaton,
tout autant que ceux des deux plus jeunes filles de Néfertiti et
Amenhotep IV, comme on le pense aujourd’hui.
Le registre supérieur représenterait alors la Reine décédée en enfantant (Reste à savoir qui ?, on sait aujourd’hui que
ce n’est pas Toutânkhamon)
et le registre inférieur le décès de
Baketaton,
dont le nom pourrait correspondre avec l’unique signe visible de l’inscription.
Sa disparition
Il y a eu beaucoup de théories différentes sur
la disparition soudaine de Kiya : Disgrâce, morte en couche, comme le propose
Geoffrey Thorndike Martin se
basant sur les représentations de la chambre alpha du
tombeau royal, etc…?.
Il semble aujourd’hui clair aux spécialistes que Kiya est tombée en disgrâce à la cour
d’Amenhotep IV, mais pourquoi ?. L’hypothèse la plus
souvent retenue est que la souveraine fut éliminée par une rivale qui souhaitait accéder à la fonction de Corégente ?. Il est souvent
avancé le nom de Néfertiti qui, il est vrai,
avait énormément de pouvoirs à cette époque. Pour
Hans Wolfgang Helck, Kiya aurait
survécu à Akhénaton et
ce serait elle la Reine, connue dans les annales
Hittites sous
le nom de Dakhamunzu (ou Dahamunzu), qui aurait proposé à l’Empereur des
Hittites (Les pires ennemis de l’Égypte), d’épouser un de ses fils pour régner à ses côtés. Elle aurait été évincée
ensuite par Méritaton.
Cependant, le fait qu’il y eut une lutte entre ces deux femmes pour le trône est une pure spéculation.
Un certain nombre de scènes d’Hermopolis
Magma, malheureusement fortement endommagées, montrent Kiya en adoration devant le Dieu
Aton.
Il est possible qu’elles datent d’après le règne
d’Amenhotep IV,
car il n’y est fait aucune mention, ni de Méritaton, ni
de Néfertiti, de sorte que ces inscriptions peuvent peut-être
être plus vieilles que l’an 14 du règne d’Amenhotep IV ?.
Si la datation était avérée, cela donnerait une preuve à la théorie de
Helck.
Dans ces scènes Kiya y est montrée suivie par un enfant, très probablement sa fille.
Un label à son nom trouvée à
Amarna indique
qu’en l’an 11 la Reine gérait encore son domaine foncier dans la cité.
Christian Leblanc affirme que la souveraine est toujours présente à la cour
et y conserve sa place jusqu’en l’an 14/16, soit peu de temps avant la mort du
Pharaon. Malheureusement les sources documentaires sont rares pour cette
période, et l’on a beaucoup de mal à reconstituer qui les évènements eurent lieu
dans la cité. La date comme les circonstance du décès de Kiya restent donc
mystérieuses.
Talatate à l’image de Kiya avec
un enfant, un rayon d’Aton s’étend vers eux et les protège |
Des études récentes
En 2007, la momie connue
aujourd’hui sous le nom de code KV35YL, ou dite la "Young Lady" de la tombe
KV35
de la vallée
des Rois, fut étudiée par tomographie assistée par ordinateur, par le radiologue le Dr Ashraf.
Son enquête révéla que cette momie devait
être probablement celle de Kiya. La nature de la momification correspondait en effet à un membre de la famille
royale. Selon
Joann Fletcher, qui pense avoir identifiée la momie
de Néfertiti, et Rob Goldberg, une perruque de style Nubien a
été trouvée près de la momie, et ce style est également
associé à Kiya. Cette momie présentait une énorme entaille
dans la joue. Une enquête plus poussée montra des signes d’ecchymoses à cet endroit à partir desquelles il fut conclu
que cette blessure fut infligée au cours du vivant de cette personne.
En outre, on trouve les restes de morceaux brisés de la mâchoire supérieure et des dents enfoncées en
profondeur dans la cavité nasale. Cette constatation suggère une mort violente par un coup avec un objet dur.
Lors de l’embaumement, la plaie fut nettoyée et les trous cachés et bouchés avec de la résine. Il fut également constaté
une anomalie osseuse du crâne, anomalie que l’on ne retrouve que chez
Toutânkhamon. L’âge de cette femme était au moment
de son décès entre 22 et 45 (pas très précis donc !) et il a été certifié qu’elle avait eu au moins un enfant.
L’attribution de cette momie comme étant la Reine
était donc admise.
Cependant, le 17 février 2010,
l’extravagant Zahi Hawass, comme
à l’accoutumé avide d’honneurs médiatiques, révéla, devant les caméras du monde entier, les principaux résultats d’une étude
génétique et médico-légale, qui aura durée deux ans. Suite à l’analyse ADN effectuée sur seize momies, dont onze, y compris
celle de Toutânkhamon, étaient supposées être des membres
de la famille royale, l’étude a permis d’identifier avec certitude le père du jeune Roi comme étant
Amenhotep IV. En ce qui concerne sa mère,
Zahi Hawass avance que les chercheurs
sont unanimes, ce n’est pas Néfertiti, comme il a longtemps été
supposé. La mère serait une sœur et épouse secondaire
d’Amenhotep IV, dont le corps est, selon lui, celui
d’une momie connue
aujourd’hui sous le nom de code KV35YL, ou dite la "Young Lady".
Si cette affirmation est avérée, cette dernière ne peut donc plus être Kiya, puisque la Reine, comme
Néfertiti, ne porta jamais les titres de
Fille du Roi (s3T-nswt) ou Sœur du Roi
(snt-nswt).
Zahi Hawass conclut : Soit
Baketaton,
soit Nebetâh, les jeunes filles d’Amenhotep
III et Tiyi I, mais qui ne sont pas connues pour avoir épousé
leur frère ?, sont les candidates les plus susceptibles de prendre l’identité de la "Young Lady".
"On ne connaît pas avec certitude son nom, mais le plus important c’est que cette dame est la fille
d’Amenhotep III et de la Reine
Tiyi I,
les grands-parents de Toutânkhamon,
il n’est donc pas possible qu’elle soit
Néfertiti", a-t-il déclaré.
Il serait prudent d’attendre un peu avant d’arriver à des conclusions car, on le voit, l’affaire reste encore très
compliquée.
|
Un fragment de relief d’Amarna montrant une femme qui
pourrait être la Reine Kiya – Metropolitan Museum of Art |
Sa sépulture
Il a été suggéré que Kiya pourrait avoir été initialement enterrée
dans la chambre alpha de la
tombe royale
d’Amarna, cependant cela demeure très incertain en
raison de la façon dont le tombeau fut pillé et endommagé dans l’Antiquité. Dans la tombe
KV55 de la
vallée des Rois, prétendu être celle de
Semenkhkarê,
mais dont les égyptologues,
Carl Nicholas Reeves et
Aidan Marc Dodson attribuent la momie à
Amenhotep IV, on a retrouvé plusieurs articles de
l’équipement funéraire de Kiya comme : Le cercueil plaqué d’or et tous ses
vases canopes en albâtre, dont les bouchons
furent sculptés à son image.
En 2001 suite à une étude des inscriptions sur le cercueil,
Alfred Grimm
arriva à la conclusion que celui-ci avait été attribué à tort à Kiya ?.
KV55 est découvert en
1907 par
Edward Russell Ayrton qui commence immédiatement les premières excavations. Il faudra attendre 1992-1993
pour que les fouilles reprennent avec
Lyla Pinch Brock.
La tombe s’étend sur une longueur totale de 27,60 m. Un ostracon peint, représentant ce qui peut faire partie
du plan original du tombeau, fut mis au jour dans celui-ci en 1993, lorsque
Lyla Pinch Brock
y travaillait. Il semble que
KV55 servit aussi de cachette pour des
restes d’équipement funéraire de la nécropole royale
d’Amarna.
Il y a un nombre considérable d’éléments de preuve pour indiquer
qu’Amenhotep IV a fait ériger en l’honneur de Kiya
le "palais du Nord" à Karnak et un temple à
Amarna, le "Marou-Aton",
également connu sous le nom de "Temple d’ombre du soleil", bien que ce temple fut plus tard usurpé par
une des filles du Pharaon, Méritaton (ou Méritamon), qui
remplaça le nom de Kiya par son propre nom. Certains spécialistes avancent que la tombe 28 (TA 28) dans la
nécropole royale d’Amarna,
qui est le seul tombeau fini dans l’ouâdi, pourrait avoir
été utilisée pour Kiya et
Baketaton.
Ses enfants
Selon différents spécialistes, il existerait des traces que Kiya aurait
eu au moins une fille avec Amenhotep IV,
mais ils ne précisent pas en quelle année du règne du Roi cet enfant serait née, et un ou deux fils :
• Toutânkhamon
et / ou Semenkhkarê, filiations aujourd’hui plus
qu’incertaine. Les partisans de cette théorie s’appuient sur son titre :
l’Épouse du Roi, sa bien-aimée (hmt-nswt-meryt.f), et sur une seule
scène dépeinte de services funéraires dans la
tombe royale d’Amarna et considèrent cela comme une
preuve formelle. Dans cette représentation, on voit une femme sur son lit de mort et une nourrice entrain de tenir un
petit garçon dans ses bras, étant protégé par le soleil. Il existerait certaines preuves pour suggérer que la femme
fut en effet Kiya, mais son identification exacte demeure un mystère. Si c’est le cas, cela pourrait signifier un
décès suite à un accouchement.
• Baketaton pour qui les avis des spécialistes sur
son origine sont très partagés. S’appuyant sur diverses études de textes de l’époque
Amarnienne, l’égyptologue
Marc Gabolde a démontré
que la Reine Kiya fut la mère la plus probable pour
Baketaton. Pourtant l’unique représentation
à Amarna de la Princesse,
se trouve dans la tombe de Houya, Intendant du harem royal et de la maison de
Tiyi I, mais elle est représentée avec la Reine
Tiyi I. Il s’agirait donc de la grand-mère et sa
petite-fille ?.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
Cyril Aldred :
– Akhenaton : Le Pharaon mystique, Tallandier, Paris, 1973.
– Akhenaten, Pharaoh of Egypt : A new study, new aspects of antiquity, Time Warner Books UK et Sphere Books Ltd,
Collection : Abacus Fiction, Février 1988.
Dennis C.Forbes :
– The Lady wearing large earings : Royal wife Kiya, Nefertiti’s rival, p
: 28, KMT 17, N°3, 2006.
Marc Gabolde :
– Baketaton fille de Kiya ?, pp. 27-40,
BSEG 16, Genève, 1993.
Marc Gabolde, Jean-Luc Bovot, Jean-Luc Chappaz et
Rolf Krauss :
– Akhénaton et l’époque Amarnienne, Collection : Bibliothèque d’Égypte Afrique & Orient, Éditions Khéops, Février 2005.
Michel Gitton :
– Les divines épouses de la XVIIIe dynastie, Centre de recherches
d’histoire ancienne, Annales littéraires de l’université de Besançon, Les Belles-Lettres, Paris, 1984 et 1989.
Jean-Claude Goyon et Mohamed A.El-Bialy :
– Les Reines et Princesses de la XVIIIe dynastie a Thèbes-Ouest, Atelier national de reproduction des thèses,
Lille, 2005.
Erik Hornung :
– Echnaton : Die Religion des Lichts, Artemis & Winkler, Düsseldorf, Zürich, 2000 et Patmos, 2003 – En Anglais,
Akhenaten and the religion of light, Cornell University Press, London, Janvier 2001.
Hermann Alexander Schlögl :
– Echnaton, Tutanchamun : Daten, fakten, literatur, Otto Harrasowitz, Wiesbaden, Décembre 1993.
Jacobus Van Dijk :
– The noble Lady of Mitanni and other royal favourites of the eighteenth dynasty,
pp : 35–37, Essays on Egypt in Honour of Herman te Velde, Groningen, 1997.
Christiane Ziegler,
Hartwig Altenmüller et Marine Yoyotte :
– Reines d’Égypte : D’Hetephérès à Cléopâtre, et en Anglais, Queens of Egypt : From Hetepheres to Cleopatra,
Somogy, Paris, Juillet 2008 et Grimaldi forum, Monaco, Octobre 2008.
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