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Nom et localisation
Nuzi (ou Nuzu ou Nouzi, en Akkadien : Gasur
ou Ga-Sur) est identifiée aujourd’hui avec le site de Yorghan Tepe (ou Yorgan Tepe ou Jorgan Tepe),
situé au Sud-ouest de Kirkouk en Irak (Gouvernorat Al Ta’amim), à l’Est et près du Tigre, en Haute-Mésopotamie.
Ce nom est celui que la ville portait au IIe millénaire. Auparavant, elle
était connue sous le nom de Gasur. Le site de Yorghan Tepe fut brièvement
fouillé entre 1925 et 1932. Il livra environ 5.000 tablettes en écriture
cunéiforme datant de la période des XVe et XIVe siècles av.J.C, époque où Nuzi était une ville provinciale du royaume
d’Arrapha
(aujourd’hui Kirkouk), peuplée majoritairement de
Hourrite.
L’histoire
Des sondages réalisés sur le site de Yorghan Tepe on révélé 15 niveaux archéologiques. Le plus ancien date de la
période d’Obeïd (Ve millénaire). Le site fut habité en continu par la suite. Nuzi fut fondée pendant la période de l’Empire
d’Akkad,
où elle avait le nom de Gasur (ou Ga-Sur), à la fin du IIIe millénaire. Au milieu du IIe millénaire, les
Hourrites
du royaume d’Arrapha absorbèrent
la cité. À partir de cette période, celle-ci fut renommée Nuzi.
L’histoire du site passé cette période n’est pas claire, bien que la présence de quelques
tablettes cunéiformes en provenance d’Assyrie
indique la présence d’échanges avec des cités voisines, comme
Assur. Après la chute du royaume
Hourrites et du
Mitanni au profit des
Hittites,
puis de ce dernier, Nuzi finit vers 1300 dans les mains des
Assyriens et la ville commença alors à décliner.
Puis elle passa aux mains des Babyloniens pour revenir
dans le giron Assyrien sous
Adad-Nirari II (912-891), qui l’annexa
à son Empire autour de 900. Lors de la chute de l’Empire
Assyrien, sous le règne
d’Assur-Etil-Ilani (631-627 ou 626-623),
en 615, le Roi Mède,
Cyaxare (633-585) s’empara de la cité et la détruisit.
Elle fut abandonnée par la suite. Quelques tombes datant de la période
Perses Sassanide (224 à 651 ap.J.C) furent
cependant mises au jour. Alors que la période Hourrite du site
est bien connue du point de vue archéologique, ayant été largement fouillée, l’histoire,
comme dit plus haut, est encore assez obscure passé cette époque du fait du manque de fouilles et d’études. L’histoire de Nuzi
fut étroitement liée à celle des grandes cités voisines comme :
Assur,
Eshnunna et
Arrapha.
L’organisation politique de la cité
Nuzi était gérée par un Gouverneur/Roi (ou šaknu), qui disposait d’une administration centrale depuis le
palais. Celui-ci, qui était situé au centre du tell, était constitué de nombreuses salles disposées autour d’une cour centrale,
dont on a identifié les fonctions de quelques unes. On trouvait : Des zones d’accueil, des salles de réception, des appartements,
des bureaux, des magasins et des cuisines. Les murs étaient peints, ainsi que nous l’ont révélé des fragments mis au jour dans les
ruines du bâtiment. Les archives qui y furent trouvées nous renseignent sur la famille royale, ainsi que sur l’organisation de
l’administration interne du palais et de ses dépendances et le paiement en rations des personnes qui travaillaient dans les
champs des domaines.
Les officiers subalternes de l’administration royale étaient dans l’ordre d’importance
et chacun responsable d’un niveau administratif : Le Vizir (ou
second Gouverneur – Le Sukkallum ou Sukkallu), le Chef de district (ou Halṣuhlu) et le
Maire (ou Hazannu). La justice était rendue par ces officiers, mais également
par des juges (ou Dayānu) installés dans les districts. Les sujets libres
de l’État étaient redevables d’une charge (ou ilku), qui consistait en des corvées,
comme le service militaire, des travaux divers pour le compte des administrations publiques, y compris ses terres
etc… Quand une personne vendait une terre à une autre mais restait pour l’exploiter, elle gardait la charge de la corvée.
Certaines terres étaient également redevables
de taxes, alors que d’autres semblent ne pas y être soumises, mais on en ignore
la raison.
Tablette d’argile en cunéiforme trouvée à Nagar. Elle affiche
le sceau d’un dirigeant de Nuzi nommé Sausatatar, qui écrit que ce sceau sera, à partir de maintenant,
utilisé par Tushratta – Musée de Deir ez-Zor (Syrie).
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L’archéologie
Le site de Yorghan Tepe ne fut brièvement fouillé qu’entre 1925 et 1932, malgré la découverte de tablettes
dès 1896, après que Gertrude Margaret Lowthian Bell remarqua des exemplaires sur les marchés de Bagdad. Les fouilles
furent menées principalement par Edward Chiera, sous le contrôle du musée de
l’Irak à Bagdad et de l’École Américaine de recherche orientale (ASOR – American Schools of Oriental Research), puis
par Robert H.Pfeiffer et Richard Francis Strong Starr, pour le musée de l’Université de Harvard (le Fogg Art Museum) et le
Musée de l’Université de Philadelphie.
Nuzi possédait au centre du tell un palais royal avec son harem où était logée la cour. La ville était entourée
d’un mur. La partie supérieure de la cité comprenait : Un entrepôt, des magasins et un temple dédié à la
Déesse Shaushka (ou Šawuška ou Shawushka ou Šauska, Déesse
Hourrite de l’amour et la guerre) et au Dieu Nergal (Divinité
Akkadienne incarnant la chaleur destructive du soleil).
Autour de ces monuments on trouvait aussi des maisons privées et deux grandes résidences au Nord du site. Une ville basse
(ou adaššu) est prouvée archéologiquement. Le site a révélé 15 niveaux d’emploi.
Il livra environ 5.000 tablettes en écriture cunéiforme, en
Akkadien, en médio-Babylonien,
dont beaucoup sont exposées à l’Institut Oriental, au Harvard Semitic Museum et au Musée National Irakien de Bagdad.
Elles datent de la période des XVe et XIVe siècles av.J.C, époque où Nuzi était une petite ville du royaume
d’Arrapha
(aujourd’hui Kirkouk), peuplée majoritairement de
Hourrite.
Ces fouilles nous ont révélées l’un des sites les plus importants pour la
connaissance sur ces derniers.
Beaucoup de ces tablettes sont des documents juridiques, commerciaux et administratifs.
Elles nous fournissent de nombreux détails sur la vie des habitants d’une cité de Haute-Mésopotamie.
En plus des tablettes relatives à la gestion des domaines privés et surtout du palais qui comprenaient les listes de travailleurs
et les distributions de rations et d’armes, elles traitent sur des questions juridiques
telles que l’adoption, le mariage, l’héritage, les testaments, les mises en gage et le système financier (par exemple, le
moyen de paiement par acomptes) et, comme le précise Maynard Paul Maidman, environ un quart décrivent les transactions financières
d’une même famille. L’objet peut-être le plus célèbre qui fut trouvé, est une carte de la région datant de la période
Akkadienne (environ 2340-2200) de 7,50 cm x 6,50 cm en argile des montagnes.
Le fleuve et ses affluents et les villes y sont représentés.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
Edward Chiera, Ignace J.Gelb et Ernest René Lacheman :
– Joint expedition with the Iraq Museum at Nuzi, Paul Geuthner, Paris, 1927-1934 – The American Schools of
Oriental Research by the University of Pennsylvania Press, Philadelphia, 1934-1939 – Eisenbrauns, Winona Lake, 1989.
Brigitte Lion et Diana L.Stein :
– Studies on the Civilization and Culture of Nuzi and the Hurrians: Volume 11 – The Pula-Hali Family Archives,
CDL Press, 2001
David Gordon Lyon :
– The joint expedition of Harvard University and the Baghdad School at Yargon Tepa near Kirkuk,
Bulletin of the American Schools of Oriental Research 30, 1928.
Maynard Paul Maidman :
– The Teip-tilla family of Nuzi : A genealogical reconstruction, Journal of Cuneiform Studies 28, N° 3,
American Schools of Oriental Research, New Haven, 1976.
Martha A. Morrison :
– The eastern archives of Nuzi. Excavations at Nuzi 9/2, Studies on the
civilization and culture of Nuzi and the Hurrians, Bd. 4, Eisenbrauns, Winona Lake, 1993.
David I.Owen et Ernest R.Lacheman :
– Studies on the civilization and culture of Nuzi and the Hurrians: Volume 5 – General studies and excavations at Nuzi 9/3,
Eisenbrauns, 1995.
David I.Owen et Gernot Wilhelm :
– Studies on the civilization and culture of Nuzi and the Hurrians: Volume 7 – Edith Porada memorial Vvolume,
Capital Decisions Ltd, 1995.
– Studies on the civilization and culture of Nuzi and the Hurrians: Volume 8 – Richard F.S.Starr memorial volume,
CDL Press, Bethesda, 1997.
– Studies on the civilization and culture of Nuzi and the Hurrians: Volume 9 – General studies and excavations at Nuzi,
CDL Press, Bethesda, Janvier 1998.
– General studies and excavations at Nuzi 11/2 : in honor of David I. Owen on the occasion of his 65th birthday,
October 28, 2005, CDL Press, Bethesda, 2009.
Jonathan Paradise :
– A daughter and her father’s property at Nuzi, pp : 189-207, Journal of Cuneiform Studies 32, N°4, Octobre 1980.
Ephraim Avigdor Speiser :
– The Hurrian participation in the civilizations of Mesopotamia, Syria and Palestine,
Librairie des méridiens, Paris, 1953.
Richard Francis Strong Starr :
– Nuzi; report on the excavation at Yorgan Tepa near Kirkuk, Iraq,
Harvard University, American Schools of Oriental Research, University of Pennsylvania. University Museum,
Harvard University Press, Cambridge, 1937-39.
Gernot Wilhelm :
– Grundzüge der geschichte und kultur der Hurriter, Darmstadt, 1982.
– The Hurrians, Aris & Philips, Warminster, 1989.
– Nuzi at seventy-five (Studies in the civilization and culture of Nuzi and the Hurrians),
Capital Decisions, Ltd., Bethesda, 1999.
Gernot Wilhelm et David I.Owen :
– General studies and excavations at Nuzi 11/2, Owen on the occasion of his 65th birthday, October
28, 2005, Bethesda, CDL Press, 2009.
Gernot Wilhelm :
– Nuzi at seventy-five (Studies in the civilization and culture of Nuzi and the Hurrians),
Capital Decisions, Ltd., Bethesda, 1999.
Carlo Zaccagnini :
– Les rapports entre Nuzi et Hanigalbat : The tallu measure of capacity at Nuzi,
Calif. : Undena, Malibu, 1979.
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