Les cités Cariennes :
AlabandaAlindaAphrodisias
 

Nous avons besoin de vous

 

 Pour plus de détails voir aussi les autres cités Cariennes :  Bargylia, Cnide, Didymes, Halicarnasse,

Héraclée, Labranda, Mylasa, Stratonicée

 

Alabanda

 


 

Vue des ruines du bouleutérion

  Alabanda (ou Antioche des Chrysaoriens ou hê Alabanda ou ta Alabanda ou Alabandeus ou Alabandensis ou Alabandenus, en Grec : ‘Aλάβανδα) fut une cité Grecque de Carie dont le site est situé à environ 8 km à l’Ouest de la ville actuelle de Çine, dans la province de Aydın, à proximité de l’actuelle Doğanyurt (ou Araphisar), en Turquie. La ville, au Nord-ouest de Milet près du méandre, fut de par sa position, riche et commerçante. Elle fut construite sur un épaulement rocheux entre deux collines. La zone était connue pour son marbre noir et ses pierres ressemblant au grenat.
 
   Selon Étienne de Byzance (ou Stéphanos Byzántios ou Stephanus de Byzance, écrivain Byzantin du VIe siècle ap.J.C) il y avait en Carie deux cités nommées Alabanda (ou Alabandeus), mais aucune autre source ancienne ne vient confirmer ces affirmations. En Carien, le nom est un composé de ala, pour cheval et de banda pour victoire. Les ruines de la ville comprennent, entre autres : Un théâtre, un temple, une bouleutérion et d’autres bâtiments. Mais les fouilles n’ont permis de mettre au jour que très peu d’inscriptions.
 
  Pour plus de détails voir aussi : La carte de Carie

 

L’histoire….

 
   Selon la mythologie antique, Alabanda fut fondée par le héros Carien local, Alabandus (ou Alabandos). Au VIe siècle av.J.C, elle fut occupée par les Perses Achéménides, lors de la conquête de l’Asie Mineure par le Roi Cyrus II le Grand (559-529). Le Roi de Macédoine, Amyntas I (ou Amýntas,547-498) eut une fille, Gygaea qui épousa Bubarès. Elizabeth Donnelly Carney nous dit que ces derniers eurent un fils, Amyntas, qui fut Tyran d’Alabanda sous contrôle des Perses. Après la mort d’Alexandre le Grand (336-323), qui libéra les cités Grecques d’Asie Mineure, et du partage de son Empire, elle devint la possession des Rois Séleucides, au sein de la Ligue Chrysaorienne, une fédération de cités voisines, proches ethniquement, et liées par des intérêts commerciaux et aussi militaires défensivement. La cité fut plus tard renommée Antioche des Chrysaoriens en l’honneur du Roi Séleucide, Antiochos III Mégas (223-187).


 

Vue des ruines du théâtre

 
   Avec le déclin de ce dernier face aux armées Romaines, le Roi de Macédoine Philippe V (221-179) passa un accord de non-agression avec Antiochos III Mégas. En 202 av.J.C, il mena une campagne dans les détroits et en 201, il prit Samos, possession des Lagides qui avaient des intentions sur la région et Alabanda la même année. La ville fut renommée Alabanda après la défaite des Séleucides à la bataille de Magnésie du Sypile (aujourd’hui Manisa en Turquie) en 190. Philippe V ne garda pas la ville longtemps, elle fut reprise par l’Empire Romain et incorporée dans la province d’Asie.
 
   Quintus Labienus († 39 av.J.C.), fils du Général Romain Titus Labienus était un fidèle à la cause de la République Romaine, et après l’assassinat de Jules César (100-44) en 44, il rejoignit le camp de ses meurtriers et se mit au service de l’Empire Parthe. En 40 av.J.C., à la tête d’une de leur armée il prit Alabanda. Mais la garnison Parthe fut massacrée par les habitants, ce qui provoqua en retour le pillage par les Parthes de tous les trésors de la ville. Sous l’Empire Romain, la ville fut prospère. Elle devint un petit centre administratif (conventus juridici) et frappa sa propre monnaie jusqu’au milieu du IIIe siècle. Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C), rapporte sa réputation de richesse et de décadence morale.
 
   Selon Pline l’Ancien (ou Caius Plinius Secundus, écrivain et naturaliste Romain, 23-79), avec la monté en puissance du Christianisme, sous l’Empire Romain la ville devint le siège d’un évêché. On connaît ses Évêques de 451 à 879 lorsqu’elle fit partie de l’Empire Byzantin. en raison de leur participation aux Conciles de l’église. Ainsi Théodoret était au Concile de Chalcédoine en 451, Constantin au Concile in Trullo (ou Quinisexte) en 691-692, un autre Constantin au Concile de Nicée en 787 et Photios (ou Photius I de Constantinople) au Concile de Constantinople (879). Alabanda est toujours un évêché in partibus de l’Église Catholique Romaine, vacant depuis 1968.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Ekrem Akurgal :
Ancient civilizations and ruins of Turkey, NET Turi̇sti̇k Yayinlar, Istanbul, 2001.
George Ewart Bean :
Alabanda (Araphisar) Caria, Turkey, The Princeton Encyclopedia of Classical Sites, Princeton University Press, Princeton, 1976.
Edhem Bey :
Fouilles d’Alabanda en Carie. Rapport sommaire sur la première campagne, Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Persee, 1905.
Paul Cartledge :
The Greeks : Crucible of civilization, TV Books, New York, 2000.
Rainer Gagelmann :
Alabanda : Kleiner novellenzyklus über alt-Griechenland, Europäischer Verlag, Wien, 1969.
Gustav Hirschfeld :
Alabanda, pp : 1270, Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft (RE). Band I,1, Stuttgart, 1893.

 

 

Alinda

 


 

Vue du site

  Alinda (En Grec : ‘Aλινδα) fut une ville de l’intérieur de la Carie. Elle était située à environ 25 km. Sud-ouest de Çine, dans la province d’Aydın, dans l’Ouest de la Turquie. Erigée sur une colline, qui domine la ville moderne de Karpuzlu, elle surplombait une plaine fertile. Dans la ville basse, le plus frappant est un ancien bâtiment de trois étages, dont les deux étages inférieurs et le mur extérieur sont toujours intacte. Il fait 90 m. de long et possède une ligne de stockage et de chargement de 30 m. de large. Beaucoup pensent que ce fut une sorte d’Agora ?. Les sous-sols sont divisés et accessible sur le côté. La structure du bâtiment nous rappelle les grands caravansérails avec cave de stockage. Une écurie de plain-pied et des habitations à l’étage ont aussi été identifiées.
 
   Il est enregistré que la ville avait un temple d’Apollon contenant une statue d’Aphrodite faite par Praxitèle (ou Praxitélês, sculpteur Grec, v.400-326). La cité possédait aussi : Plusieurs temples, dont un sur le plateau supérieur de la ville basse ; Un système d’approvisionnement en eau avec un aqueduc à l’Ouest de la ville haute, avec 4 arches encore intactes. Reste également bien conservé, un amphithéâtre Romain de 5.000 places. Il est orienté au Sud-ouest. Le mur de soutènement de l’auditorium (ou cavea) fut exécuté à l’époque Hellénistique.
 
   Enfin on y trouve aussi dans le Nord de la ville haute une nécropole avec des tombes Cariennes qui n’ont été que partiellement fouillées et où l’on compte des vestiges de sarcophages. Les ruines de la cité, non restaurées, mais très bien conservées, restent beaucoup visitées. La ville haute fut massivement fortifiée. Elle possédait sur le côté Sud-est un bastion qui était relié au fort inférieur par un système de couloirs et de portes. L’enceinte du fort supérieur, comme l’attachement de la ville basse, datent de la période classique tardive. Une grande partie des ruines antiques datent du IVe siècle av.J.C, surtout depuis le règne du Roi et de la Reine d’Halicarnasse, Mausole (ou Maussollos ou Maussolus, 377-353) et Ada (343-340 et 334-326) qui possédaient la ville.
 

  Pour plus de détails voir aussi : La carte de Carie

 

L’histoire….

 
   Selon John Garstang, Alinda fut une ville importante depuis le IIe millénaire et est associée à Ialanti qui apparaît dans les sources Hittites. Au VIe siècle av.J.C, elle fut occupée par les Perses Achéménides, lors de la conquête de l’Asie Mineure par le Roi Cyrus II le Grand (559-529). Puis elle devint la possession des souverains d’Halicarnasse, alliés des Perses.


 

Vue des ruines de l’agora

 
   En 340 av.J.C, elle fut une forteresse qui fut détenue par des Cariens partisans de la Reine Ada (343-340 et 334-326) d’Halicarnasse, lorsqu’elle fut renversée et exilée par son frère, Pixodaros (340-334) avec l’aide du mercenaire Grec, Mentor de Rhodes (v.385-v.340). Bien que Pixodaros ait le trône, Ada restait puissante dans les campagnes et conservait la possession de la forteresse d’Alinda. Cela créa des problèmes lorsque le Général Macédonien, Parménion envahit l’Asie Mineure au printemps de 336, les Perses durent mettre plus de troupes que nécessaire pour repousser les intrus, Pixodaros ne pouvant pas contrôler toute la Carie.
 
   Il dut affermir sa légitimité et trouver des alliés. En 339, il tenta une approche diplomatique avec les Macédoniens en mariant sa fille à Philippe III Arrhidée (323-317) le deuxième fils du Roi de Macédoine, Philippe II (359-336), mais son projet fut contrecarré par Alexandre le Grand (336-323) et l’alliance fut annulée.
 
   Alexandre libéra, comme beaucoup d’autres cités Grecques, Alinda en 334 et il la rendit à Ada. Selon Étienne de Byzance (ou Stéphanos Byzántios ou Stephanus de Byzance, écrivain Byzantin du VIe siècle ap.J.C), la ville fut rebaptisée peu de temps après “Alexandrie du Latmos” (Montagnes en Turquie), bien que différentes sources soulèvent la possibilité d’un emplacement autre pour la colonie de ce nom. Le nom d’Alinda n’aurait été restauré qu’en 81 ap.J.C. Elle apparaît sous ce nom dans la Geographia de Claude Ptolémée (ou Claúdios Ptolemaîos ou Claudius Ptolemaeus, astronome et astrologue Grec qui vécut à Alexandrie, v.90-v.168) du IIe siècle de notre ère (Livre V, ch.2) .
 
   Sous la domination Romaine Alinda resta une ville commerciale importante. Elle frappa sa propre monnaie à partir du IIIe siècle av.J.C et jusqu’au IIIe siècle de notre ère. La ville apparaît sur la liste des évêchés à l’époque Romaine Byzantine, et elle reste un siège titulaire épiscopal de l’Église Catholique Romaine dont le siège est vacant depuis la mort du dernier Évêque en 1976.

 

Autre vue de l’agora Vue des ruines du viaduc Vue des ruines du théâtre Autre vue du Théâtre

 
Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
George Ewart Bean :
Turkey beyond the Maeander, Frederick A. Praeger, Londres, 1971.
Alinda (Karpuzlu, formerly Demircideresi) Caria, Turkey, The Princeton Encyclopedia of Classical Sites, Princeton University Press, Princeton, 1976.
Paul Cartledge :
The Greeks : Crucible of civilization, TV Books, New York, 2000.
John Garstang :
The Hittite empire : Being a survey of the history, geography and monuments of Hittite Asia Minor and Syria, Constable and Company Ltd., London, 1929.
Peter Ruggendorfer :
Das Survey-Projekt Alinda, Forum Archaeologiae 48/IX, 2008.
Lilli Zabrana :
Alinda, Türkei. Tempel in der unterstadt. Jahrbuch MSD 2007-09, Berlin, 2009.

 

 

Aphrodisias

 


 

Vue des ruines du Site

   Aphrodisias (En Grec : ‘Aφροδισιάς) fut une cité de Carie dont le site est situé près du village moderne de Geyre, en Turquie, à environ 100 km. à l’Ouest des côtes de la mer Egée et 230 km. d’Izmir. Elle doit son nom à Aphrodite, la Déesse de l’amour qui avait un sanctuaire dans la ville avec son unique statue de culte, l’Aphrodite d’Aphrodisias.
 
   Selon la Suda (ou Soũda ou Suidas ou Souídas), encyclopédie Grecque de la fin du IXe siècle, son nom changea successivement trois fois, il y eut : Lelegonopolis (ou Lelégōn Pólis en Grec : Λελέγων πόλις, Ville des Lélèges), Megalopolis (En Grec : Μεγάλη Πόλις Grande Ville) et Ninoe (ou Nino, en Grec : Νινόη) et finalement Aphrodisias au IIIe siècle av.J.C. On sait également que quelques temps avant 640 ap.J.C, dans l’Antiquité tardive, période où elle était au sein de l’Empire Byzantin, la ville fut rebaptisée Stauroúpolis (En Grec : Σταυρούπολις Ville de la Croix).
 
   Selon des inscriptions Aphrodisias eut de très bonnes relations avec Rome qui bénéficiait de ses carrières de marbre, mais la ville fut aussi connue pour ses produits textiles fins (laine et coton).
 

  Pour plus de détails voir aussi : La carte de Carie

 
L’histoire…

 
   Les origines de la première colonie sur le site remontraient au IIIe millénaire av.J.C. Selon Stephanus (historien Byzantin), la ville fut fondée par les Lélèges, d’où son nom de Lelegonopolis (ou Lelégōn Pólis Ville des Lélèges). Lors de la période Hellénistique la cité fut en connexion (en sympolity citoyenneté commune) avec celle adjacente de Plarasa. Nous en avons confirmation par des pièces de monnaie frappées en commun, retrouvées sur le site.
 


 

Autre vue du site avec l’agora,
le temple et les bains

   Il semble que la cité ne prit vraiment de l’importance que lors de la domination Romaine, à partir du Ier siècle av.J.C. Lors de la guerre de ces derniers contre le Roi du Pont Mithridate VI (120-63), contrairement à beaucoup de cités Grecques d’Anatolie, la ville se rangea du côté des Romains et leur fournit même un contingent lorsque Général Romain Quintus Oppius, Proconsul de Cilicie, fut assiégé en 88. Par gratitude Oppius fut un mécène et un défenseur de la ville.
 
   Pendant la guerre civile Romaine, après l’assassinat de Jules César (100-44), la ville conserva de bonnes relations avec les personnes au pouvoir. Quintus Labienus († 39 av.J.C.), fils du Général Romain Titus Labienus était un fidèle à la cause de la République Romaine, et après l’assassinat de César, il rejoignit le camp de ses meurtriers et se mit au service de l’Empire Parthe. En 40/39 av.J.C., à la tête d’une de leur armée il prit Aphrodisias. Cette dernière fut rapidement libérée et obtint des trois triumvirs, Antoine, Octave et Lépide le statut de ville libre, l’immunité d’impôts et le droit d’asile. Ces privilèges furent confirmés, encore et encore, par plusieurs Empereurs jusqu’en 243 ap.J.C par l’Empereur Gordien III (238-244).
 
   La ville devint importante à partir l’époque de l’Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) et pendant les deux premiers siècles ap.J.C. comme de nombreuses villes d’Asie Mineure, elle se dota de nombreux bâtiments publics. À la fin du IIIe siècle, elle devint la capitale de la nouvelle province de Carie. Au IVe siècle ap.J.C., un tremblement de terre, suivi d’une inondation, détruisit la majeure partie de la cité.  Avec la forte implantation du Christianisme dans la région dans l’Antiquité tardive, le culte d’Aphrodite fut interdit et fut abandonné. À la fin de la période Byzantine, la ville fut rebaptisée Stavrapolis (Cité de la Croix) et le temple fut transformé en église.

 


 

Un des tombeau mis au jour dans la cité

L’archéologie

 
  Aphrodisias ne fut redécouverte par les archéologues qu’au XXe siècle. Les premières fouilles officielles ont été entreprises en 1904/5, par un ingénieur des chemins de fer Français, Paul Augustin Gaudin. Certaines des trouvailles architecturales (surtout des frises, pilastres et chapiteaux) découvert sur le site sont aujourd’hui British Museum. À partir de 1961, Kenan T.Erim, un archéologue Turc, sous l’égide de l’Université de New York, décida de consacrer sa vie à la remise en état de la cité.
 
   Lorsque les premiers chercheurs arrivèrent, le site était recouvert par un village. Ils retrouvèrent quelques fragments de statues et des sarcophages encastrés dans les murs des maisons, ou servant d’enclos pour les chèvres. Les fouilles en cours sont actuellement dirigée par le professeur R.Smith (à l’Université d’Oxford) et le professeur Katharine Welch de l’Institut des Beaux-arts de New-York. En Septembre 2014, des drones ont été utilisés pour constituer une carte 3D des ruines d’Aphrodisias. Les données sont en cours d’analyse par l’Institut Archéologique Autrichien à Vienne.
 
   Le site est très riche et comporte de nombreux édifices qui furent au fil du temps mis au jour par les différents archéologues : Le bouleutérion (ou odéon) ; Les fortifications ; Le palais épiscopal ; Le portique de Tibère ; Le Sébasteion ; Le stade ; Le Tétrapylon ; Le temple d’Aphrodite ; Le Tétrastoon ; Le théâtre ; Les thermes d’Hadrien ; Les thermes du théâtre.


 

Le Bouleutérion (ou Odéon)

 
Le bouleutérion
Le bouleutérion (ou maison de conseil ou Odéon), est centrée sur le côté Nord de l’Agora et au Sud du temple d’Aphrodite. Tel qu’il est aujourd’hui, il se compose d’une salle semi-circulaire et une structure de scène, peu profonde, d’environ 46 m. de large très bien conservée. La partie inférieure de la salle reste intacte, avec neuf rangées de sièges de marbre divisés en cinq par des escaliers. Le plan est extrêmement ouvert, avec de nombreuses entrées au niveau du sol et plusieurs escaliers radiaux donnant accès aux douze rangées supérieures de siège. Un système de contreforts massifs parallèles montre que le bâtiment était voûté.
 
   Les données disponibles indiquent une date de construction fin de IIe ou au début IIIe siècle ap.J.C. Le bouleutérion servit aussi pour toutes sortes de représentations musicales : concert, ballet etc… et pour des réunions publiques. Il resta sous cette forme jusqu’au début du Ve siècle, lorsqu’un fonctionnaire municipal l’adapta en palestre. Il fut complètement mis au jour entre 1962 et 1967. Différentes portes, se trouvant dans la paroi arrière semi-circulaire, permettaient l’accès à la partie supérieure de la cavea.
 
   Deux bases de statues se trouvent aux extrémités des murs de soutènement de l’auditoire. Ces statues encadraient et dominaient la scène. Le mur de scène qui fait face à l’auditoire était en marbre et comportait deux étages à colonnes. Le bouleutérion fut construit durant la dynastie des Antonins, ou au début de la dynastie des Sévères par la famille de Tiberius Claudius Attalos, un Sénateur Romain. Beaucoup d’inscriptions y ont été retrouvées, principalement dans la cavea et sa structure. Un atelier de sculpteur s’installa derrière au IIe ou IIIe siècle ap.J.C.
 


 

Les bains

Les fortifications
Le mur de fortification d’Aphrodisias est plus ou moins circulaire avec un périmètre de 3,5 km. Il entoure toute la ville et comprend le stade à sa limite Nord. Il comportait 23 tours et huit portes, dont une au Sud du stade. Sa hauteur varie entre 2 m. et 10 m., et son épaisseur entre 2 m. et 3 m. Selon certains spécialistes, il aurait été construit dès 260 ap.J.C pour se protéger de l’invasion des Goths en Asie Mineure et servit de défense à la ville.
 
   Selon d’autres, il aurait été construit vers 355, pendant une période de paix et serait un symbole du pouvoir impérial. Enfin une autre hypothèse avance qu’il servit de défense durant la révolte de Procopius (325/326-366, usurpateur Romain contre l’Empereur Valens, et membre de la dynastie Constantinienne) en 365. Au total, sa construction a nécessité 25.000 m² de pierres, toutes d’origine locale.
 
Le Sébasteion
Le Sébasteion (ou Augusteum) est un complexe religieux qui fut consacré conjointement, selon une inscription Ier siècle sur son propylon, à Aphrodite et à l’Empereur Auguste. Un relief trouvé dans les ruines du portique Sud représentait une personnification des polis faisant sacrifice à l’idole d’Aphrodite d’Aphrodisias, vénérée comme “mère ancestrale“. Aphrodite représentait la force cosmique qui intégrait la puissance impériale avec le pouvoir des élites locales. Cette connexion entre la Déesse et la maison impériale était aussi un particulièrement politique à l’époque.
 
  Il se trouve dans le secteur Sud-est de la ville, non loin de l’agora. Il est composé d’un propylon, d’un temple, d’une voie processionnelle et de deux portiques. Le complexe fut mis au jour en 1979 par le professeur Kenan T.Erim. Le Sébasteion fut construit entre 20 et 60 ap.J.C., entièrement construit en marbre blanc et gris provenant des carrières avoisinantes. Le complexe du Sébasteion est orienté Est-ouest et est composé de deux portiques parallèles longs de 80 m., face à face à une distance de 14 m. et la voie processionnelle pavée les sépare. Le temple du Sébasteion est à l’Est, à l’extrémité des portiques et domine tout l’ensemble du complexe. Il est de type impérial Romain.


 

Le Sébasteion

 
Le stade
Le stade, de forme arrondi à ses deux extrémités Est et Ouest, se trouvait à la limite Nord de la ville, loin du centre urbain. Sa construction date du Ier ap.J.C. et il a été utilisé jusqu’au VIe siècle. Il est l’un des mieux conservés de cette période et l’un des plus grands, il pouvait accueillir 30.000 spectateurs. Sa longueur est entre 262 m. et 273 m. et sa largeur entre 59 m. et 85 m. La piste, faisaient de 228 m. sur 39 m. La cavea fait toute la circonférence et est composée de 22 à 30 rangées de sièges. Il est supporté par des remblais de terre et a une structure voûtée construite en pierre. Certaines parties sont en marbre blanc local.
 


 

Le stade

   L’entrée se faisait par des escaliers côté Sud. Il fut modifié vers la fin du IVe siècle. Une des deux modifications consiste en une fermeture du côté Est par un mur courbe. Cette construction permettait d’accueillir 5.000 personnes de plus. La seconde modification est celle du mur de fortification qui fut construit autour des murs Est, Nord et Ouest. Au-dessus du mur Est du stade, on peut observer une grande arcade qui appartenait à ce mur. Le stade était un édifice qui accueillait de nombreux évènements car on y organisait des festivals pour honorer Aphrodite, des réunions politiques ou encore diverses compétitions sportives.
 
Temple d’Aphrodite (ou l’Aphrodision)
Le temple était un point focal de la ville, mais le caractère de l’édifice fut modifié lorsqu’il devint une basilique Chrétienne au Ve siècle ap.J.C. Il fut construit aux alentours du Ier siècle av.J.C. Le temple actuel fut construit sur un plus ancien dont il ne reste que les fondations, néanmoins, cet édifice reste un sujet délicat et son existence est remise en cause.


 

Le temple d’Aphrodite

 
   Les fouilles ont mis au jour des structures en mosaïque, des statues et des pièces de monnaie. Les sculpteurs Aphrodisias étaient célèbres et bénéficièrent d’une offre abondante de marbre à portée de main. L’école de la sculpture fut très productive. Une grande partie de leur travail peut être vu sur le site et dans le musée. Beaucoup de statues en pied ont été mises au jour dans la proximité de l’agora. Des Sarcophages ont été récupérés dans divers endroits, le plus souvent décorées avec des motifs constitués de guirlande et de colonnes.
 


 

Le Tétrapylon

Le Tétrapylon
Porte monumentale qui mène de la rue principale Nord-sud de la ville dans un grand parvis devant le temple d’Aphrodite. La passerelle fut construite vers 200 ap.J.C. Les arches du Tétrapylon (“Quatre portes” en Grec) reposent sur seize colonnes. Situé à un carrefour, ce monument marquait pour les pèlerins, l’accès au sanctuaire d’Aphrodite. Le Tétrapylon date du IIe siècle ap.J.C. Il fut entièrement construit en marbre blanc, à l’exception des colonnes, qui sont des monolithes gris. La façade orientale du bâtiment se compose d’une arche centrale et d’un tympan sculpté.
 
   Tandis que la façade occidentale est constituée d’un fronton brisé plus élaboré et d’un linteau en demi-cercle. Son entablement est riche en sculptures. L’architrave du bâtiment a une hauteur approximative de 0,5 m., et est divisée en trois bandes décoratives. Le Tétrapylon comporte de nombreuses inscriptions datant d’époques différentes, trouvées pour la plupart par la New York University lors d’une expédition en 1985. Il fut restauré durant la deuxième moitié du IVe siècle, à la suite d’un tremblement de terre qui affecta grandement l’édifice.

 

Le Théâtre Autre vue du Tétrapylon Statue de la frise
du Sébasteion
Autre vue du Sébasteion Peristyle de l’atrium

 
Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Simone Besques :
Aphrodisias : La cité de Venus retrouvée ; de la Grèce à Byzance ; histoire et monuments d’un grand site archéologique en Turquie, Archéologia, Fontaine-les-Dijon, 1989.
Paul Cartledge :
The Greeks : Crucible of civilization, TV Books, New York, 2000.
Kenan T.Erim :
Aphrodisias, Awakened city of ancient art, National Geographic Magazine, June, 1972.
Aphrodisias, City of Venus Aphrodite, Facts on File, New York, 1986.
Aphrodisias, A guide to the site and its museum, NET Turistik Yayinlar, Istanbul, 1989, en Français, Aphrodisias : guide du site et de son musée, Net, cop., Istanbul, 1989.
Kenan T.Erim et Ali Döǧenci :
Aphrodisias : Ein führer durch die antike stadt und das museum, NET Turistik Yayinlar, Sultanahmet-Istanbul, 1992.
Fahri Işık :
Girlanden-sarkophage aus Aphrodisias, Phiipp von Zabern, Mainz am Rhein, 2007.
Martha Joukowsky :
Prehistoric Aphrodisias : An account of the excavations and artifact studies, Brown University, Center for Old World Archaeology and Art, Providence, 1986.
David J.MacDonald :
The coinage of Aphrodisias, Royal Numismatic Society, London, 1992.
David Parrish et Halûk Abbasoğlu :
Urbanism in Western Asia Minor : New studies on Aphrodisias, Ephesos, Hierapolis, Pergamon, Perge, and Xanthos, Journal of Roman Archaeology, Portsmouth, Janvier 2001.
Rubina Raja :
Urban development and regional identity in the eastern Roman provinces, 50 BC-AD 250 : Aphrodisias, Ephesos, Athens, Gerasa, Museum Tusculanum Press, Copenhagen, 2012.
Christopher John Ratté :
Archaeological computing at Aphrodisias, Turkey, Connect, Humanities computing, New York University, 1998.
Aphrodisias. V, The Aphrodisias regional survey, Philipp von Zabern, Darmstadt/Mainz, 2012, 2012.
Joyce Reynolds :
Aphrodisias and Rome. Documents from the excavation of the theatre at Aphrodisias, Society for the Promotion of Roman Studies, London, 1982.
Louis Robert :
Hellenica : Recueil d’eépigraphie de numismatique et d’antiquités grecques. 13, D’Aphrodisias à la Lycaonie : compte rendu du volume VIII des Monumenta Asiae Minoris Antiqua, Bontemps, Limoges, 1965.
Charlotte Roueché, Joyce Reynolds et Gabriel Bodard :
Inscriptions of Aphrodisias, King’s College London, Centre for Computing in the Humanities, London, 2007.
Charlotte Roueché et Joyce Maire Reynolds :
Aphrodisias in late antiquity : The late Roman and Byzantine inscriptions including texts from the excavations at Aphrodisias conducted by Kenan T. Erim, Society for the Promotion of Roman Studies, 1989.
Cemil Toksöz :
Ancient cities of western Anatolia : Priene, Miletus, Didyma, Aphrodisias, Zafer Ofset Reprodüksiyon, Istanbul, 1974 – Hankur Matbaacilik, Istanbul, 1986.

 

 
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