Les  nécropoles  :
El-KhokhaEl-Tarif
et  Gournet Mourraï
 

Nous avons besoin de vous

 

Voir aussi les nécropoles de :
La vallée des Rois  –  Les tombes
La vallée des Reines  –  Les tombes
Liste des tombes Thébaines
Deir el-Bahari  –  DB320
Deir el-Médineh
Dra Abou el-Naga
El-Assasif
Oumm el-Qaab
Sheikh Abd el-Gourna

 

El-Khokha

 

   El-Khokha est une des nécropoles de Thèbes. Elle se situe sur une petite colline au Sud-est du site de Deir el-Bahari. L’emplacement est baptisé du nom d’un village moderne et est situé entre El-Assasif au Nord, et Sheikh Abd el-Gourna à l’Ouest. La signification exacte du nom Khokha n’est pas très claire, bien qu’elle fut traduite comme : Pêche ou chambre forte. En Égyptien aujourd’hui, le terme est employé pour décrire une ouverture dans un mur, une porte, ou une porte de guichet, se rapportant probablement aux entrées des tombeaux creusées dans la roche. Le site comprend des tombeaux privés de l’Ancien Empire (2647-2150) et de la Première Période Intermédiaire (2140-2022) et plusieurs tombeaux des XVIIIe dynastie (1549-1295) et XIXe dynastie (1295-1186) qui ont été étudiés par des expéditions Égyptiennes, Britanniques, Allemandes et Hongroises.


 

Décoration de la tombe TT254
de Mosé (Amenmosé)

 

Les tombeaux les plus importants sont :  

 
La tombe (TT39) de Pouymrê (ou Puimrê ou Puyemrê). il fut Second Prophète d’Amon durant les règnes d’Hatchepsout (1479-1457) et de Thoutmôsis III (1479-1425). Il aurait servi sous le Grand Prêtre d’Amon Hapouseneb. Pouymrê fut le fils de Pouia et de Néfer-Iâh. Il eut deux épouses, Tanefert et Sensonb, cette dernière, Divine Adoratrice d’Amon, était fille d’Hapouseneb.
 
La tombe (TT48) unique d’Amenemhat (ou Sourer). Il fut Intendant en Chef sous le règne d’Amenhotep III (1390-1353/52). C’est l’un des plus grands et des plus importants tombeaux privés du Nouvel Empire (1549-1080). L’intérieur, creusé dans la roche se prolonge sur presque 60 m, ses quatre salles principales contiennent 70 colonnes et piliers pour soutenir le plafond.
 
La tombe (TT49) de Néferhotep. Il fut Scribe en chef et inspecteur du bétail d’Amon lors de la XVIIIe dynastie (1549-1295).
 
La tombe (TT178) de Néferrenpet. Il fut Scribe du trésor d’Amon durant la seconde moitié du règne de Ramsès II (1279-1213, XIXe dynastie). Cette tombe partage une cour commune avec les tombes de Néfersekherou (ou Pabas, TT 296) et Néfermenou (TT 365). Le tombeau par lui-même, qui semble avoir été entièrement achevé, n’a que deux petites chambres, dont les murs étaient décorés avec des scènes disposées dans des registres anormalement bas. Certains d’entre eux ont moins de 20 centimètres de haut. Bien que de telles scènes disposées ainsi autour des murs ne soient pas inconnues dans les tombes Thébaines, elles sont rares. Le tombeau de Khonsou (TT31) propose également ce genre de style décoratif. Les décorations de la tombe ont été appliquées sur une couche de plâtre blanc, une attention particulière étant accordée au plafond. En effet, toutes ses surfaces furent richement décorées de motifs géométriques.

 

 

Néferrenpet dans sa tombe TT178

 

 
   Ce tombeau est très intéressant en raison de la façon dont les artistes semblent tester les limites de la représentation Égyptienne, ainsi que par les informations qu’il nous fournit sur le trésor du temple d’Amon-Rê, en raison de l’accent mis sur les sujets religieux. Dans le portail d’entrée, est gravé, sur la droite du montant (Ouest), un hymne à Atoum, tandis que sur la gauche se trouve un hymne à . Chaque jambage de porte possède une figure bien exécutée de Néferrenpet, qui est vêtu d’un costume élaboré avec un large collier et les cheveux longs. Sur le côté gauche, il sort de la tombe tandis que sur la droite, il se promène dans la tombe.
 
   Dans la première chambre, le plafond est orné de quatre différents motifs ornementaux, dont deux avec des motifs en spirale. Sous le plafond, le sommet des murs est orné de représentation d’Anubis qui font face à l’entrée de la tombe. Sous elles, ce sont deux registres principaux qui contiennent des scènes religieuses. En dessous de chaque registre se trouve une ligne de texte religieux qui est écrite en hiéroglyphe. Ces registres sont lus dans le sens à partir de l’entrée de la tombe, sur le mur Nord, à travers la paroi latérale, puis sur le mur Sud où ils finissent.
 
La tombe (TT181) de Nebamon et Ipouky. Il furent Sculpteurs du Seigneur suprême des Deux Terres sous les règnes d’Amenhotep III (1390-1353/52) et Amenhotep IV (ou Akhenaton, 1353/52-1338).
 
La tombe (TT254) de Mosé (ou Amenmosé). Il fut Surveillant du trésor royal sous le règne de Toutânkhamon (1336/1335-1327) ou sous celui d’Aÿ II (1327-1323).
 
La tombe (TT294) d’Amenhotep, usurpée par Roma. Il fut Surveillant des greniers d’Amon sous le règne d’Amenhotep II (1428/27-1401).
 
La tombe (TT296) de Néfersekherou. Il fut Scribe des offrandes divines de tous les Dieux et Agent du Trésor à Thèbes, au cours de la dernière partie du règne de Ramsès II (1279-1213). Il eut au moins trois femmes que nous connaissons : Néfertari, Maâtmout et Sekhemouy et un grand nombre d’enfants. Le tombeau de Néfersekherou partage la même cour d’entrée que le tombeau TT178, de Néferrenpet dont il partage aussi de nombreuses similitudes stylistiques. En fait, étant donné les titres des deux hommes et leurs dates, ils ont presque certainement du officier à la même époque et devaient probablement se connaître et être même impliqués dans bon nombre d’activités identiques. Il est instructif de visiter les deux tombes et de comparer les différentes manières de travailler de leurs artistes sur des sujets similaires. Il faut remarquer que même si il y a un chevauchement important dans la matière, il y a une nette différence dans le style.


 

Néfersekherou et Néfertari – Tombe TT296

 
   Le tombeau est remarquable avec son plafond richement décoré, qui combine une grande variété de motifs géométriques. Ce type de plafond est rare et plus encore par ses couleurs vives très bien préservées. Le tombeau lui-même se compose d’un long couloir qui s’ouvre sur la large cour. À l’extérieur de la tombe, l’entrée est flanquée de colonnes avec des textes, tandis que sur les montants de porte est montré Néfersekherou et une de ses épouses.
 
   Ils marchent vers le soleil levant sur le côté gauche alors que sur le côté droit, ils marchent vers le soleil couchant. Le tout est accompagné de textes pour Osiris. Dans la première chambre, Néfersekherou et Néfertari sont représentés dans deux scènes très semblables sur la droite (Sud) de la paroi Est. Pour celle la plus proche de la porte, ils se tiennent devant un temple avec une porte en bois. Deux démons félins assis tenant des couteaux dans leurs pattes gardent le sanctuaire.
 
   Ces scènes représentent des chapitres du Livre des Portes, dans lequel Néfersekherou et son épouse demandent la permission aux démons de passer les portes qui se dressent entre eux et le monde souterrain de l’au-delà. Après avoir obtenu la permission d’entrer nous retrouvons ensuite le couple faisant des offrandes. Il y a quatre tables qui croulent sous les fleurs, les laitues, les pains et autres produits alimentaires. À droite de cette scène, le Dieu à tête de chacal Anubis conduit le couple dans la cour d’Osiris pour la cérémonie de la "pesée des cœurs". Dans le registre suivant, vers le bas, nous trouvons Néfersekherou et sa femme debout près d’un bassin en forme de T rempli de fleurs de lotus et de poissons. Des palmiers dattiers poussent près de la rive, chargés de fruits et rempli de nids d’oiseaux. Dans cet endroit idyllique Néfersekherou et son épouse son sensés puiser l’eau fraîche du bassin affin d’étancher leur soif.

 

Noms des propriétaires d’autres tombeaux du site :
 

TT 39 – Pouymrê
TT 48 – Amenemhat
TT 49 – Néferhotep
TT 172 – Mentiyoui
TT 173 – Khay (ou Chay)
TT 174 – Ashakhet
TT 175 – Nom perdu
TT 176 – Amenouserhet
TT 177 – Aménémopet
TT 178 – Néferrenpet
TT 179 – Nebamon
TT 180 – nom perdu
TT 181 – Ipouky et Nebamon
TT 182 – Amenemhat
TT 183 – Nebsoumenou
TT 184 – Néfermenou
TT 185 – Senioker
TT 186 – Ihy
TT 187 – Pakhihet
TT 198 – Riya
TT 199 – Amenarnéfrou
TT 200 – Dédi
TT 201 – Rê
TT 202 – Nakhtamon
TT 203 – Ouennéfer
TT 204 – Nebanensou
TT 205 – Thoutmôsis
TT 206 – Ipouemheb
TT 207 – Horemheb
TT 208 – Roma
TT 209 – Seremhatrêkhyt
TT 238 – Néferoueben
TT 245 – Hori
TT 246 – Senenrê
TT 247 – Samout
TT 248 – Thoutmôsis
TT 253 – Khonsoumosé
TT 254 – Mosé (ou Amenmosé)
TT 256 – Nebenkemet
TT 257 – Mahou (ou Néferhotep)
TT 258 – Menkhéper
TT 264 – Ipiy
TT 294 – Amenhotep
TT 295 – Paroy (Touthmôsis)
TT 296 – Néfersekherou et Pabasa
TT 362 – Paanemouaset
TT 363 – Paraemheb
TT 365 – Néfermenou
TT 369 – Khâemouaset
TT 370 – Nom perdu
TT 371 – Nom perdu
TT 372 – Amenkhâou
TT 373 – Amenemnesout
TT 374 – Aménémopet
TT 392 – Nom Inconnu
TT 405 – Khenty
   Emplacements perdus
B1 – Mehehy
B2 – Amonnéferou
B3 – Hauf

 

Bibliographie

 
   Pour plus de détails sur le site voir les ouvrages de :
 
Zoltán I.Fábián :
Theban tomb 184 (Nefermenu) and the upper section of the south slope of El-Khokha hillock : 2005, p : 1-42, Acta archaeologica Academiae Scientiarum Hungaricae 58, fasc. 1, 2007.
Kiyohiko Sakurai et Waseda Daigaku :
A preliminary report of excavations by Waseda University Egypt Archaeological Mission at El Khokha, Luxor, Egypt : Dec. 1980 – Jan. 1981, Egypt Archaeological Mission, Waseda University, Tokyo, 1981.
A preliminary report of excavations by Waseda University Egypt Archaeological Mission at El Khokha, Luxor, Egypt : Dec. 1981 – Jan. 1982, Egypt Archaeological Mission, Waseda University, Tokyo, 1982.
Gábor Schreiber et Zsolt Vasáros :
ATheban tomb of the Late Third Intermediate Period on El-Khokha, Akadémiai Kiadó, Budapest, 2005.

 

 

El-Tarif

 

   El-Tarif (ou nécropole des Antef, en arabe : إلطارف ) est une des nécropoles de Thèbes qui se situe en face Sheikh Abd el-Gourna (ou Sheikh Abd el-Qurna), au Nord du temple funéraire de Séthi I (1294-1279). C’est aujourd’hui un village sur la rive Ouest du Nil. La nécropole comprend environ 250 tombes, principalement des tombes datant de la fin de la Première Période Intermédiaire (2140-2022), du début de la XIe dynastie (2134-1991), dont : El-Daouabah : Antef I (2130-2118) ; El-Kisasiyah : Antef II (2118-2069) ; El-Bagar : Antef III(2069-2061) ; des tombes de la Deuxième Période Intermédiaire (v.1650-1550/49) et d’autres tombes du Moyen Empire (2022-1650).


 

Vue d’El-Daouabah (ou Saff el-Daouabah) –
Photo avant retouche : Toutânkhamon Magazine

 
    Le site à première vue n’offre que peu d’intérêt, mais par contre son sous-sol est riche de dizaines de sépultures. Le premier à y organiser des fouilles fut Sir William Matthew Flinders Petrie en 1908. Il divisa la nécropole en deux zone, A et B, celles-ci occupent aujourd’hui 15 000 m² et il donna une première datation du site, qu’il situa au Moyen Empire, grâce à des poteries qu’il mit au jour, avec une occupation tardive à la Basse Époque (656-332).
 
   Les fouilles ont depuis permis de constater que c’est surtout à la fin de la Première Période Intermédiaire et au début de la XIe dynastie (2134-1991) que les dignitaires locaux se firent inhumer là, notamment les Nomarques, El-Tarif étant la nécropole officiel de ces Gouverneurs de provinces. Les archéologues ont ainsi découvert la tombe d’un Antef, Nomarque de la VIIIe dynastie (ou IXe ?). Il fut identifié par quelques spécialistes à Antef le Grand, né d’Ikou, nom connu du début du Moyen Empire.¹
 
   La nécropole d’El-Tarif se caractérise par une architecture de tombe particulière que l’on appelle, "tombe saff" (rangée en arabe). Les tombes saff sont typique de Thèbes et se développèrent dans la cité indépendamment des autres styles funéraires de l’époque. Ce type de tombe fut utilisé durant la Première Période Intermédiaire et au tout début du Moyen Empire (XIe dynastie) pour la lignée royale. Cependant on ne sait toujours pas quand et comment apparut cette architecture de tombe. Aucune trace de pyramide ne fut découverte à proximité des saff, monument qui fut pourtant très largement construit sous les règnes des Sésostris et Amenemhat de la XIIe dynastie (1991-1783). Les tombes saff sont creusées dans la roche. Leur construction était assez soignée.¹
 
   Les chambres intérieur sont petites et la décoration modeste, mais avec des parois et sûrement des sols méticuleusement plâtrés. Le couloir central était sans doute recouvert de pierre calcaire. Elles se caractérisent par une grande cour à l’air libre avec une série de salles creusées dans la roche tout au long d’une façade, parfois sur les trois côtés bordant la cour. La façade centrale est constituée d’une série de piliers sur deux rangées, formant un genre de portique. Dans la paroi derrière les piliers, des ouvertures donnent accès à d’autres salles qui peuvent être des chapelles, ou des chambres funéraires. Les deux côtés sont percés d’ouvertures débouchant sur des salles à piliers. Dans la vallée, un temple en briques complète le tout.


 

Vue d’un des long côté d’El-Daouabah
Photo avant retouche : Toutânkhamon Magazine

 
   Le site d’El-Tarif est surtout connu pour trois lieux qui le composent (ci-dessous). Ils furent fouillés et étudiés par l’égyptologue Allemand Dieter Arnold dans les année 1980 et ce fut lui qui en détermina les occupants. Il faut toutefois souligner que ses théories sont toujours sujettes à discussions car un doute demeure sur l’attribution de ces tombes, faute de documents et/ou d’inscriptions, notamment pour El-Daouabah. Une des dernières découvertes majeures fut faite sous un des grands marchés du village. Les fouilles de sauvetage ne pouvaient hélas se faire qu’à l’occasion de travaux de destructions de maison ou d’édifice.
 
   Toutefois, en 1985, lors d’une inspection, un des gardiens en charge du site d’El-Tarif, a découvert une cache creusée par des pilleurs contenant plusieurs poteries antiques qui avaient été déterrées. Les autorités décidèrent alors une fouille d’urgence, afin de préserver le site, qui débuta en février 1987. En quelques jours pas moins de 26 puits funéraires furent retrouvés. L’architecture des tombes est simple : Un puits et une chambre funéraire (voire deux), creusés dans le sol rocheux.
 
El-Daouabah (ou Saff el-Daouaba) : Tombe d’Antef I (2130-2118), initialement attribuée à Antef III. C’est la plus spectaculaire. Elle se situe à la bordure du village. Les maisons sont construite sur la tombe. Il faut descendre un des pans de la Saff pour évaluer le monument. Il mesure 300 m. de côté pour 54 m. de large. Il semble que les artisans aient fait des erreurs durant le creusement car il existe des écarts de longueur. Malheureusement, le monument se détériore rapidement et les murets de protection pour en interdire l’accès sont pour la plupart détruits. Sa localisation en secteur urbain ne facilite pas sa protection.
 
El-Kisasiyah (ou Saff el-Kisasija) : Tombe d’Antef II (2118-2069). À proximité, une stèle fragmentaire fut découverte. Elle porte le nom d’ Antef II. Le Roi y est représenté se faisant accompagner de ses chiens.
 
El-Bagar (ou Saff el-Baqar) : Tombe d’Antef III (2069-2061), initialement attribuée à Antef I.

 

Bibliographie

 
   Pour plus de détails sur le site voir les ouvrages de :
 
Dieter Arnol :
Gräber der alten undmittleren reiches in El-Tarif, Archäologische Veröffentlichungen 17, 1976.
Belkacem El-Hafnaoui ben Cheikh :
Kitāb Ta’rīf al-halaf bi-riǵāl as-salaf, Imprimerie Orientale Pierre Fontana, Alger, 1907.
Rasha Soliman :
Old and Middle Kingdom Theban tombs, Golden House Publications, london, 2009.
Michel Valloggia :
Gräber des Alten und Mittleren Reiches in El-Tarif, Bibliotheca Orientalis 35, N°1/2, Nederlands Instituut voor het Nabije Oosten, Leiden, Janvier 1978.
 
¹ – D’après l’article de François Tonic, pp : 64-67, Toutânkhamon Magazine N°38, Avril/Mai 2008.

 

 

Gournet Mourraï
ou Qurnet Murrai  ou  Gournet Mar’eï

 

   Gournet Mourraï (ou Qurnet Murrai ou Gournet Mar’eï) est une des nécropoles de Thèbes Ouest. C’est une petite colline qui se situe à l’Ouest du temple d’Amenhotep III sur la rive occidentale du Nil, juste au sud de Sheikh Abd el-Gourna. On trouve sur le site principalement les tombes des Prêtres et des fonctionnaires qui officièrent au cours de la seconde moitié de la XVIIIe dynastie (1549-1295) et la XIXe dynastie (1295-1186). Sur la colline se trouvent de nombreuses tombes rupestres non décorés. Le début de la colonisation comme nécropole remonte à la seconde moitié de la XIe Dynastie (2134-1991).
 
   De cette période plusieurs grandes "tombe saff" (rangée en arabe) furent creusées qui sont maintenant cachées derrière des maisons modernes. Le développement du village actuel a causé la destruction et la disparition de nombreuses tombes. La majeure partie des autres sépultures datent de la seconde moitié de la XVIIIe dynastie (Beaucoup sous les règnes d’Amenhotep III (1390-1353/52), Toutankhamon (1336/35-1327) et Aÿ II (1327-1323)) et de la période ramesside. Sur le site des hauts fonctionnaires importants furent enterrés, comme les vice-Rois de Kouch (ou Fils royal de Kouch), Mérimosé et Amenhotep, dit Houy. Sur la partie Nord de la colline, fut construit le monastère Copte de Saint-Mark, l’un des mieux conservés des anciens bâtiments Coptes.

 
               Les tombeaux les plus importants sont :

 
La tombe (TT40) d’Amenhotep, dit Houy. Il fut vice-Roi de Kouch (Fils royal de Kouch) sous le règne de Toutânkhamon (1336/1335-1327, XVIIIe dynastie). Houy fut le fils d’une dame nommée Ouerner. Son père n’est pas connu. Il fut marié à Tamouadjesy (ou Taemouadjsy), Chef du harem d’Amon et du Harem de Nebkhéperourê (Toutânkhamon). Ils eurent un fils nommé Paser. La tombe est située sur les pentes inférieures. Ses murs sont légèrement enduits du plâtre et de boue. Son intérêt principal se situe dans les scènes des Notables Nubiens de Kouch prélevant les impôts. Les scènes montrent Amenhotep investi comme Vice-Roi, récupérant en Nubie les impôts et les présents, les meubles, l’or, les arcs et les boucliers. Toutânkhamon est montré sous un abri léger, un genre de tonnelle, recevant ces présents. La chambre intérieure du tombeau avec quatre piliers est dans un état de ruine important.
 
La tombe (TT223) de Karakhamon. Il fut Premier Prêtre du Ka à l’Époque Saïte. Le tombeau fut découvert en 1820 par Sir John Garner Wilkinson et Harry Burton, puis étudié par Karl Richard Lepsius, il fut rouvert en 2001. La sépulture se compose d’une cour et d’une salle hypostyle. Une scène d’une décoration de la cour représente Karakhamon adorant Rê-Horakhty et la Déesse Nout. Une autre fresque voisine montre une Déesse à tête de lion (Aujourd’hui au Musée de Berlin [2110]). La salle hypostyle contient entre autres décorations, une représentation du rituel de l’ouverture de la bouche et une d’hommes faisant des offrandes à Karakhamon. Un frère de ce dernier, nommé Esaménopet, est aussi représenté dans la tombe. TT223 n’est plus ouverte au public depuis la 8 mai 2004.


 

Sarcophage de granit noir de Mérimosé –
British Museum

 
   La principale découverte dans cette tombe fut faite lors de la saison 2010, il s’agit de la salle funéraire. En juillet 2010, un escalier menant à cette salle fut mis au jour dans la 2e salle à piliers de la tombe. L’escalier est long de 4,65 mètres et large d’1,20 m. et d’étroites rampes avaient été aménagées sur les côtés. Il est bien préservé car il fut protégé par un premier effondrement d’un large morceau du plafond. La surface des marches était brûlée. Nous savons qu’à l’Époque Ptolémaïque (305-30), cette partie de la tombe servait d’atelier de faïence, ce qui endommagea l’ensemble de la sépulture. L’escalier est divisé en deux parties. Après cet escalier, une large salle contient un puits de 8 m. de profondeur. Les deux petites salles latérales de cette partie de la tombe n’ont pas encore été nettoyées. Nous ne savons pas si d’autres puits y furent creusés. Le grand puits conduit à deux salles funéraires. La plus grande est remplie de débris et seulement un petit espace sous plafond demeure accessible.
 
   Les parois de la chambre funéraire avaient été plâtrées pour recevoir le décor. Le plafond comporte un décor astronomique bleu, jaune et rouge. Le milieu du plafond possède une grande représentation de la Déesse Nout, peinte en jaune, avec des cheveux noirs. Elle est entourée de figurations astronomiques et des Déesses des constellations du Nord et du Sud. Des fragments d’une liste des décans Égyptiens sont encore visibles. Les scènes les mieux préservées sont celles de la Déesse de l’étoile Sirius, sur sa barque, Isis-Sothis. La Grande Ourse est sous la forme d’un taureau avec un faucon sur la tête, représentant le Dieu Ani. On trouve aussi la Déesse Selket. Le décor mural possède une représentation du Livre des morts, mais d’importantes lacunes existent dans ce décor. Une équipe du Service des antiquités, sous la supervision du Directeur de la conservation de Louxor, Ahmed Ali Hussein, pratique à sa restauration. Des fouilles et la consolidation de cette salle sont entreprises depuis la saison 2011. ¹
 
La tombe (TT277) d’Aménémonet. Il fut Grand Prêtre d’Amon lors de la (XIXe dynastie).
 
La tombe (TT383) de Mérimosé (ou Merymose). Il fut vice-Roi de Kouch sous le règne d’Amenhotep III (1390-1353/52, XVIIIe dynastie). Il eut aussi les titres de : Surveillant des Terres Australes, Surveillant des terres d’or d’Amon, Chef des Scribes du Roi, Surveillant du Trésor, et Intendant de la paysannerie (?). Mérimosé fut enterré dans TT383 dans trois sarcophages anthropoïdes. La pierre de ces sarcophages provient soit de la Haute-Égypte, soit de Kouch. Les fragments aujourd’hui sont répartis dans plusieurs endroits différents : Le British Museum, le Museum of fine art de Boston et le Vassar Collège. D’autres objets provenant de sa tombe furent mis au jour, comme une stèle le montrant adorant Osiris. Une autre stèle, aujourd’hui au musée du Caire (Le Caire Mus. 34139), représentant Mérimosé devant le Dieu Osiris et la Déesse Hathor, est selon les égyptologues Bertha Porter et Rosalind L.B.Moss susceptible de provenir de ce tombeau ainsi.

 

Noms des propriétaires d’autres tombeaux du site :
 

TT40 – Amenhotep ou Houy
TT221 – Horimin
TT222 – Hekamaâtrênakhte ou Touro
TT223 – Karakhamon
TT235 – Ouserhet
TT270 – Amonemouia
TT271 – Nay
TT272 – Khâemopet
TT273 – Sayemiotf
TT274 – Amonouahsou
TT275 – Sobekmosé
TT276 – Aménémopet
TT277 – Aménémonet
TT278 – Amenemheb
TT380 – Ankefenrêhorakhty
TT381 – Aménémonet
TT382 – Ousermontou
TT383 – Mérimosé

 

Bibliographie

 
   Pour plus de détails sur le site voir les ouvrages de :
 
Diethelm Eigner :
Die Monumentalen grabbauten der spätzeit in der thebanishen nekropole, pp : 41-42, Untersuchungen der Zweigstelle Kairo des Österreichische Akademie der Wissenschaften, Denkschriften der Gesamtakademie 8, Vienna, 1984. 
Labib Habachi et Pierre Anus :
Le tombeau de Nay : à Gournet Mar’eï, N°271, MIFAO 97, IFAO, Le Caire, 1977.
Elena Pischikova : ¹
The early Asasif, pp :11-30, BMSAES 12, 2009.
Redécouverte de la tombe de Karakhamon, pp : 3-8, Pharaon magazine 4, Février, Mars, Avril, 2011.
Jacques Vandier :
Deux tombes ramessides à Gournet-Mourraï, MIFAO 87, IFAO, Le Caire, 1954.

 

 

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