Les  Divines  Adoratrices  d’Amon

 

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   Le titre évolua au fil du temps il fut d’abord, "Divine Adoratrice" (dw3t-ntjr) ou "Épouse du Dieu" [sous entendu Amon] (hmt-ntjr), ces deux titres ne furent associés qu’à partir de la Troisième Période Intermédiaire, ou "Main du Dieu" (Drt-nTr). Il fut successivement porté par des catégories totalement différentes de femme d’Égypte.
 
   Le titre d’Épouse du Dieu apparaît lors de la Xe (2090-2022) et XIIe dynasties (1991-1783), à cette époque il n’est détenu que par des femmes non-royales, choisies parmi celles qui servent comme Prêtresses les Dieux Min, Ptah et Amon. Le culte prit de plus en plus d’importance et renforcer les liens avec les dirigeants devint nécessaire. Le titre, Épouse du Dieu Amon, était sensé rappelé le mythe de la naissance divine du Roi, selon lequel sa mère fut fécondée par le Dieu Amon. Bien que la fonction fût théoriquement sacrée, elle fut essentiellement exercée en tant qu’outil politique par le Roi, servant conforter l’autorité royale sur la région Thébaine où le puissant clergé d’Amon était installé.
 
   Avant la XXIe dynastie nous n’avons pas d’informations très précises sur la fonction réelle de ces Prêtresses. Ce titre fut utilisé de préférence par la Grande Epouse Royale, qui officiait dans le temple. On sait que sous le règne du Roi Ahmès I (ou Ahmôsis, 1549-1525/24), la charge fut attribuée à la Reine Ahmès-Néfertari I. Cet événement est enregistré sur une stèle dans le temple d’Amon à Karnak. Son rôle se résignait à un poste d’une importance sacerdotale dans le temple Thébain. La charge fut ensuite remise à leur fille Ahmès-Méritamon. Plus tard elle fut assumée par la Reine Hatchepsout (1479-1457), puis par sa fille Néferourê. Ensuite elle continuera d’être pourvue par les Grande Epouse Royale, ou les filles du Roi ou du Pharaon. Après Thoutmôsis IV (1401-1390) le nombre de ces Prêtresses va diminuer et même ne plus exister durant son règne.
 
   Sous la XXe dynastie le titre Épouse de Dieu fut rétabli lorsque Ramsès VI (1143-1136) nomma sa fille Iset (ou Isat ou Isis – dw3t-ntjr Ast "Divine Adoratrice du Dieu, Iset") a ce poste, ainsi qu’à celui de simple Divine Adoratrice. Elle ne se maria jamais et semble avoir été la première titulaire célibataire du poste de Divine Adoratrice. Christiane Ziegler nous dit qu’elle fut la première Divine Adoratrice à faire figurer sa fonction dans son cartouche. En règle générale, la tradition fut suivie et le poste fut comblé par la fille du Pharaon en poste. À la XXIe dynastie (1070/69-945), la charge fut modifiée, en particulier, s’inspirant sûrement d’Iset, les Épouses d’Amon devaient être et rester vierges et se vouer exclusivement au Dieu. Avec ce début de Troisième Période Intermédiaire, cette nouvelle fonction atteignit les plus hauts sommets de son pouvoir politique. Le statut élevé de ce poste est illustré dans la tombe d’Aménardis I à Médinet-Habou.

 

   Du début de la Troisième Période Intermédiaire jusqu’à la XXVe (747-656) et XXVIe dynastie (664-525), ce furent des Princesses royales qui assumèrent la fonction. Celles-ci, au service d’Amon, furent dotées d’un cartouche définissant leur nom qui était formé sur le nom de Mout, compagne d’Amon. Le poste était à son comble à la fois politiquement et économiquement. Comme le rôle des Grands Prêtres d’Amon changea pour devenir principalement spirituel et non plus “terrestre”, la Divine Adoratrice devint le centre principal du culte du Dieu à Thèbes. La premières des Princesses identifiées avec les pleins pouvoirs au poste de Divine Adoratrice d’Amon est Maâtkarê, sous la XXIe dynastie. Elle tient son nom du nom de couronnement de la Reine Hatchepsout. Elle fut fille du Pharaon Pinedjem I (1070-1054).  Voir liste ci dessous.
 
   Devant rester célibataires, les Divines Adoratrices se succéderont de "mère en fille" par voie d’adoption (Souvent de tante à nièce). En raison de la puissance et du prestige de la fonction, le rituel de la cérémonie de l’adoption par le titulaire du poste fut utilisé par les souverains du Delta comme un moyen de projeter leur puissance sur tout le Sud du pays. Les Adoratrices vont ainsi former d’authentiques dynasties sacerdotales. Selon Pascal Vernus et Jean Yoyotte, elles avaient pour rôle de réveiller la pulsion sexuelle d’Amon, le Dieu créateur. Elles furent secondées par des "Majordomes" qui avaient en charge la direction des Prêtresses. Les Adoratrices de la XXIIe dynastie furent enterrées autour du Ramesseum, celles des XXIIIe et XXIVe dynasties à Médinet Habou. Sous la domination Perse (525), le statut royal d’Adoratrice fut aboli, mais des jeunes vierges issues de familles modestes locales continuèrent d’épouser Amon. L’Épouse du Dieu Amon était la plus haute Prêtresse de rang dans le culte de la divinité. Elle était associée au temple d’Amon de Karnak.
 
   Pour plus de détails sur la dynastie, voir les ouvrages de :
 
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Richard A.Fazzini :
Egypt Dynasty XXII to XXV, E.J.Brill, Leiden, New York, 1988.
Luc Gosselin et David Cohen :
Les divines épouses d’Amon dans l’Egypte de la XIXe à la XXIe dynastie, Université de la Sorbonne nouvelle, Paris, 1994.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David Warburton :
Handbook of ancient egyptian chronology, Handbook of Oriental Studies : Section 1, the Near & Middle East, illustrated edition, Brill Academic Pubishers, Leiden, Décembre 2005 et Octobre 2006.
Karl Jansen-Winkeln : 
Die 22.-24. Dynastie, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 2007.
Kenneth Anderson Kitchen :
The third intermediate period in Egypt (1100-650 BC), 3rd Édition. Warminster : Aris Phillips Limited, Warminster, 1996.
Saphinaz-Amal Naguib :
Le clergé féminin d’Amon Thébain à la 21e dynastie, Uigeverij Peeters : Dep. Orientalistiek, Leuven, 1990.
Gay Robins :
Women in ancient Egypt, Harvard University Press, Cambridge, 1993.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Barbara Watterson :
Women in ancient Egypt, Stroud, St Martin’s Press, New York, 1991 – Sutton Publishing Ltd, Collection : Illustrated History Paperbacks, Novembre 1991, Juillet 1994 et Novembre 1998 – Wrens Park, 1991 – Palgrave Macmillan, Février 1992 et Juillet 1994.
Jean Yoyotte :
Les divines adoratrices : Hommages à Jean Yoyotte, Éditions Khéops, Paris, 2009.

 

   Liste des Divines Adoratrices d’Amon : : :
Maâtkarê
Henouttaoui  ou  Hénouittaoui
Khytousekhet
Karoma ou Karomama
Kédémérout  ou  Tashakhéper  ?
Chépénoupet I  ou Shapenoupet I
Aménardis I
Chépénoupet II  ou Shapenoupet II
Aménardis II  la Jeune
Nitocris I  ou  Chépénoupet  III
Ânkhnesnéferibrê
Nitocris II
1050-v.1030
v.1040-   ?
    ?
870-840
    ?
754-714
v.740-720
710-650
670-640
656-586
595-525
560- ?

 

 

   Maâtkarê       1050-v.1030
  • ………………
  • mAat-kA-ra


 

Sarcophage de Maâtkarê

Nom d’intronisation
(Prenomen)
? Moutemhat
Nom de naissance Maâtkarê
(Maât est le ka de Rê)
mAat-kA-ra

   Maâtkarê (ou Moutemhat) avait les titres de : Fille du Roi de son corps, Adoratrice, Épouse du Dieu Amon. Elle fut la fille de Grand Prêtre-Roi Pinedjem I (1070-1054) et de la Reine Henouttaoui I. Elle fut la première Divine Adoratrice. Elle inaugura cette “dynastie” qui comprendra douze Princesses issues de la famille royale qui auront eu en charge cette fonction. Selon Christian Jacq, la prise de fonction de Maâtkarê marque un changement par rapport aux “Épouses du Dieu” qui l’ont précédé, puisque son nom est inscrit dans un cartouche. Elle est mentionnée comme Épouse du Dieu d’Amon sur la façade du temple de Khonsou à Karnak.
 
   Son lieu de sépulture d’origine est inconnu, mais lorsque des archéologues découvrirent en 1875 sa momie (Elle mesurait 1,52 m) et son équipement funéraire dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari, ils trouvèrent dans son sarcophage en bois une petite momie. Cette découverte, semblant prouver que Maâtkarê était morte en couches, posa un problème aux scientifiques, car les Divines Adoratrices d’Amon faisaient vœu de chasteté. Pendant un moment ce que l’on connaissait de la fonction de Maâtkarê fut remis en question, notamment par Gaston Maspero. Suite à de récentes recherches, les égyptologues se sont aperçus que la petite momie était en fait celle du singe de compagnie de la Princesse.
 
   Plusieurs de ses représentations sont connues. Elle est décrite comme une jeune fille dans le temple de Louxor, avec ses sœurs Henouttaoui et Moutnedjemet. On la trouve également en Grande Prêtresse sur la façade du temple de Khonsou à Karnak, et selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, sur une statue qui est aujourd’hui au musée de Marseille.

 

 

   Henouttaoui v.1040-  ?
  • ………………
  • dwt-ntjr hnwt-twi
Nom de naissance Douâtnetjer Henouttaoui
(Déesse de Douât, Maîtresse [Souveraine] des Deux Terres)
dwt-ntjr Hnwt-twi

 
   Henouttaoui (ou Henouttaouy) avait les tires : D’épouse du Dieu Amon et d’Adoratrice. Sur cette deuxième Divine Adoratrice, nous ne savons presque rien. Elle est en fonction pendant la première moitié du Xe siècle. Pour certains spécialistes elle fut probablement une fille du Grand Prêtre Pinedjem II (990-969) et d’Isetemkheb III (ou Isiemkheb) et pour d’autres elle fut la même qu’Henouttaoui II, une fille du Grand Prêtre Menkhéperrê (1045-992). Son nom est écrit avec le titre d’Adoratrice dans le cartouche comme Douâtnetjer Henouttaoui. Elle est seulement connu par plusieurs oushebtis.

 

 

   Khytousekhet ?
Nom de naissance ? Khytousekhet

 
   Khytousekhet (ou Khyt-ousekhet) est la troisième Divine Adoratrice, nous ne savons rien de sa vie ni même de ses origines. Elle est en fonction pendant la seconde moitié du Xe siècle et semble succéder à Henouttaoui et avoir un règne très long.

 

 

   Karoma  ou  Karomama 870-840
  • mr(t)-mwt mwt…..
  • ………………


 

Statuette en bronze
recouverte d’or d’électron
et d’argent, de Karomama
– Musée du Louvre

Nom d’intronisation
(Prenomen)
Méritmout Mout…..
(Aimée de Mout, Mout est la primordiale)
mr(t)-mwt mwt……
Nom de naissance ? Karomama


   Karoma (ou Karomama ou Karomama Meritmout), avait les titres : D’Épouse de Dieu d’Amon, Dame des Deux Terres, Adoratrice. Elle est la quatrième Divine Adoratrice d’Amon. Les avis sur son origine sont très controversés. Elle fut pour certains la fille du Grand Prêtre d’Amon, Nimlot II (855-845) et de Tanetsepeh (ou Tentsepeh) et la petite-fille d’Osorkon I (924-890, XXIIe dynastie). Cette filiation serait écrite sur la base de sa statuette en bronze (Photo). Pour d’autres spécialistes elle fut peut-être la même que la fille d’Osorkon II (874-850). Ce qui est sûr c’est que cette Princesse appartenait à la dynastie Libyenne qui gouvernait à Tanis. Karoma, avait une si grande réputation qu’il fut construit en son honneur une chapelle funéraire dans l’enceinte du Ramesseum.  
 
   Karoma est très connue pour sa statue de bronze entièrement incrustée d’or, de cuivre et d’argent (Photo), découverte par Jean François Champollion, et qui se trouve aujourd’hui au musée du Louvre (N500). Des feuilles d’or recouvraient les mains et les bras, les pieds ainsi que le vêtement. Selon Aidan Marc Dodson, cette statuette, était portée en procession et fut consacrée par son trésorier Ahentefnakhte. Le texte qui y est inscrit nous précise qu’elle devait figurer à l’avant de la barque divine pendant les processions qui se déroulaient lors des fêtes d’Amon. La statue dépeint Karoma avec une perruque courte de modèle Nubien. Un uræus dut décoré l’avant de la perruque, mais a été perdu et elle porte une robe raffinée. Une statue votive de Maât trouvée à Karnak peut également lui être attribuée, ainsi qu’une stèle, des vases canopes et des oushebtis aujourd’hui au musée de Berlin.

 

 

   Kédémérout  ou  Tashakhéper  ?          ?
v.770 K.A.Kitchen

 
   Kédémérout (ou Kedmerut) ou Tashakhéper ?, est la cinquième Divine Adoratrice d’Amon. Sur cette Prêtresse, nous ne savons rien. Une Épouse d’Amon au nom de Tashakhéper est mentionnée sur un graffiti dans le temple de Khonsou à Karnak sous le Grand Prêtre d’Amon Takélot III (775-764) entre Karoma et Chépénoupet I. Selon Aidan Marc Dodson, elle fut peut-être une fille d’Osorkon II (874-850) et a pu avoir servi seulement un très court terme. Il y aurait donc une autre Adoratrice après elle, car Chépénoupet I n’arrive qu’en 750 ?. Il faut donc peut-être voir là deux personnes différentes ?. Selon Kenneth Anderson Kitchen une date possible de son sacerdoce serait vers 770.

 

 

   Chépénoupet  I     754-714
D.Sitek
  • Hnm(t)-ib-imn
  • Sp-(n)-wp(t) Hnm(t)-nTr mr(it)-mwt , Hmt-nTr Sp-n-wp(t)
Nom d’intronisation
(Prenomen)
Henemet-Ib-Amon
(Celle qui s’unit au cœur d’Amon)
Hnm(t)-ib-imn
Nom de naissance Chépénoupet Hemetnetjer Méritmout
(Le don d’Oupet, La Divine Adoratrice Chépénoupet, Aimée de Mout)
Sp-(n)-wp(t) Hnm(t)-nTr mr(it)-mwt

 
   Chépénoupet I (ou Schepenupet ou Shapenewpet ou Shapenoupet ou Shapeneoupet ou Shapenuapit ou Henemet-Ib-Amon) est la sixième Divine Adoratrice d’Amon. Elle fut la fille d’Osorkon III (787-759, XXIIIe dynastie) et de la Reine Karaotet (ou Karoadjetet) envoyée en 754 par le Pharaon comme Épouse du Dieu Amon. Ses titres étaient : Fille du Roi, Adoratrice, Épouse de Dieu d’Amon. En 714, elle fut chassée par le Roi de Napata Piânkhy (ou Piye, 747-716 – XXVe dynastie) qui s’emparait de la Thébaïde. Celui-ci était attaché aux traditions Égyptiennes et préserva la fonction de Divine Adoratrice. Il nomma à la place de Chépénoupet I sa propre sœur Aménardis I. Selon certains spécialistes, dont Christian Jacq, Chépénoupet I vécu jusque vers l’an 700, bien au delà de ses demi-frères, Takélot III (759-757) et Roudamon (757-754), jusque sous le règne du Roi Nubien Chabataka (707/6-690, XXVe dynastie). Elle est reproduite dans la chapelle d’Osiris (Osiris-Heqadjet) dans l’enceinte d’Amon, à Karnak qui a été partiellement décorée par ce Pharaon.

 

 

  Aménardis  I     v.740-720
D.A.Aston, K.A.Kitchen, D.Sitek
740-700
  • Hat-nfrw-mwt
  • imn-iir-di-si mr(it)-mwt , Drt-nTr sAt(-nTr) imn-iir-di-si
Nom d’intronisation
(Prenomen)
Khanéferoumout
(La perfection de Mout est rayonnante)
Hat-nfrw-mwt
Nom de naissance Aménardis Méritmout
(Amon a fait le don d’elle, Aimée de Mout)
imn-iir-di-si mr(it)-mwt

 
   Aménardis I (ou Amenirdis ou Amunirdies ou Khanéferoumout ou Aménardis Akaluka) est la septième Divine Adoratrice d’Amon. Ses titres étaient : Fille du Roi, Adoratrice de Dieu, Main du Dieu, Épouse de Dieu d’Amon. Elle fut la fille du Roi Kachta (760-747, XXVe dynastie) et de la Reine Pabatma (ou Pebatma). Aménardis I fut installé à Thèbes en tant qu’héritière de Chépénoupet I par son frère (ou demi-frère), le Pharaon Piânkhy (ou Piye, 747-716). Le nom d’Aménardis fut retrouvé sur des reliques du temple de Montou à Karnak où il y avait été conservé de nombreuses statues la représentant. Une d’elles, découverte en 1858 par Auguste Edouard Mariette, la représente sur les genoux du Dieu Amon.  
 
   Sa très belle chapelle funéraire, où elle fut enterrée, est située dans le temple de Médineh Habou. Elle est dotée d’une extraordinaire voûte en pierre et de nombreuses scènes rituelles ornent les murs. Elle apparaît aussi en tant qu’officiant dans le décor de la chapelle d’Osiris-Heqadjet construite à Karnak. Chabataka (707/6-690) et Aménardis I ajoutèrent une petite cour et un pylône à ce temple. Aménardis I mourut pendant le règne de Taharqa (690-664). La statue d’Aménardis I provenant de Karnak et qui se trouve aujourd’hui au musée du Caire (CM CG565), la représente portant une perruque tripartite et l’uræus sur son front avec une robe assez simple de feuille (photo).  
 
   Elle adopta sa nièce Chépénoupet II (ou Shapanaoupet ou Shapenuapit), fille de Piânkhy (ou Piye) en tant que son successeur. on trouve quelques fois qu’elle épousa son frère et aurait eut avec lui Chépénoupet II, ce qui est très incertain car les Divines Adoratrices faisaient normalement vœux de chasteté.


 

Aménardis I –
Musée Égyptien du Caire

 

 

   Chépénoupet  II
  • Hnwt-nfrw mwt (irt-ra)
  • dwAt-nTr Sp-(n)-wpt
       710-650
D.Sitek
720-650
700-650


 

Statuette en Schiste de
Chépénoupet II – Musée
Egyptien du Caire

Nom d’intronisation
(Prenomen)
Moutiretrê Hénoutnéferou
(Mout œil de Rê,
Maîtresse [Souveraine] de la perfection)

Hnwt-nfrw mwt (irt-ra)
Nom de naissance Douâtnetjer Chépénoupet
(Déesse de Douât, Le cadeau d’Oupet)
dwAt-nTr Sp-(n)-wpt


 

Chépénoupet II coiffée de la
couronne d’Hathor –
Musée National d’Alexandrie

 
   Chépénoupet II (ou Shapenoupet ou Shapenewpet ou Shapeneoupet ou Shapenuapit ou Hénoutnéferou Moutiryetrê) est la huitième Divine Adoratrice d’Amon. Elle fut la fille de Piânkhy (ou Piye, 747-716, XXVe dynastie) et de la Reine Peksater.  
 
   Ses titres étaient : Mère et épouse de Dieu titres, Adoratrice. Elle aura un règne très long, cinquante années, mais pas sans partage. Il s’étalera sur trois règnes de Pharaons. ces souverains lui donneront d’assez grands pouvoirs politiques, qui lui assureront une véritable emprise dans l’administration de la région Thébaine. Elle eut une telle importance qu’elle fut qualifiée de Maîtresse [Souveraine] des Deux Terres.  
 
   À partir de 670, elle partagea la fonction avec Aménardis II, puis en mars 656 avec Nitocris I, fille de Psammétique I (664-610, XXVIe dynastie) qu’elle fut contrainte de choisir pour assumer ses fonctions sacristaines, sous la pression des nouveaux possesseur du pays décidés à affirmer leurs influences. Sa chapelle funéraire est située dans le temple de Médineh Habou. Elle est associée dans le décor et les inscriptions de plusieurs chapelles Osiriennes de l’enceinte de Karnak.
 
   Chépénoupet II est souvent représentée comme une Africaine aux hanches et aux fesses proéminentes et avec des grosses joues. Son Sphinx du lac sacré à Karnak qui est aujourd’hui au musée de Berlin (7972) la représente avec le corps d’un lion, mais avec les bras et les mains d’un humain. On trouve quelque fois qu’elle aurait épousé le Pharaon Néchao II (610-595) dont elle aurait eu une fille Nitocris épouse du Roi de Babylone Nabuchodonosor II (605-562), ce qui semble complètement incohérent au niveau des dates. Il s’agit évidemment d’une autre Chépénoupet qu’épousa Néchao II.  

 

<= Dessus  et  dessous =>
d’un coffre de
Chépénoupet  II

 

 

 

   Aménardis  II  la Jeune    670-640 D.Sitek
  • ………………
  • imn-iir-di-si mr(it)-tfnt
Nom de naissance Aménardis Mérittefnout
(Amon a fait le don d’elle, L’aimée de Tefnout)
imn-iir-di-si mr(it)-tfnt

 
   Aménardis II la Jeune (ou Amenirdis ou Amunirdies) est la neuvième Divine Adoratrice d’Amon. Ses titres étaient : Fille du Roi, Adoratrice, Main du Dieu. Elle est la fille de Taharqa (690-664, XXVe dynastie) et la sœur du Roi de Napata Atlanarsa. A partir de 670, elle partagea la fonction avec Chépénoupet II qui l’avait adopté comme héritière, puis en 656 avec Nitocris I, la fille du Roi Psammétique I (664-610). À la mort de Chépénoupet II, le titre d’Épouse de Dieu ne revint pas à Aménardis II, il passa directement à Nitocris I. Elle semble avoir vécu dans l’ombre de sa mère adoptive jusqu’à la mort de celle-ci en 650.

 

 

   Nitocris  I          656-586
D.Sitek
655-584
655-585  A.M.Dodson, D.Hilton
  • nb(t)-nfrw-mwt
  • nt-iqrt mr(it)-mwt
Nom d’intronisation (Prenomen) Nebetnéferoumout
(La Grande Dame, Beauté parfaite de Mout)
nb(t)-nfrw-mwt
Nom de naissance Nitocris Méritmout
(Nitocris aimée de Mout)
nt-iqrt mr(it)-mwt

 


 

Couvercle d’un coffret de
boîte, peint, en forme de
cartouche de Nitocris I –
Musée du Louvre


 

Sarcophage de Nitocris I –
Musée Égyptien du Caire

    Nitocris I (ou Chépénoupet III ou Nebetnéferoumout) est la dixième Divine Adoratrice d’Amon. Elle est Princesse Saïte, fille de Psammétique I (664-610, XXVIe dynastie) et de la Reine Méhetenousékhet. En mars 656, son père envoya une puissante flotte navale à Thèbes et obligea Chépénoupet II, la Divine Adoratrice d’Amon en place, à prendre Nitocris I comme son héritière à ce poste. Nitocris I partagea donc la fonction avec Chépénoupet II, puis à la mort de celle-ci avec Aménardis II, et enfin, selon John Boardman et Stanley Arthur Cook, en 595 alors qu’elle a 80 ans, avec Ânkhnesnéferibrê, fille de Psammétique II (595-589).
 
   Elle fut enterrée et bénéficia d’un lieu de culte funéraire dans l’enceinte de Médineh Habou, dans une chapelle funéraire qu’elle partagea avec sa mère et grand-mère adoptive. Durant son mandat, elle est attestée par plusieurs bâtiments autour de Louxor et Abydos et sur des reliefs dans le secteur Karnak Nord. Son sarcophage fut réutilisé dans un tombeau datant de l’époque Ptolémaïque (305-30) à Deir el-Médineh, et se trouve aujourd’hui au musée du Caire. Elle mourut en l’an 3/4 du Pharaon Apriès (589-570), après un très long règne.
 
    Sur sa stèle d’adoption, qui est érigée à Karnak sont inscrits tous les évènements de sa vie. Ce fut en 656 que Nitocris I quitta le palais royal de Saïs pour rejoindre Thèbes qu’elle atteindra en seize jours. L’égyptologue Christian Jacq retrace cet évènement ainsi : Du débarcadère au temple, Nitocris I fut transportée dans une chaise à porteurs, plaquée d’or et d’argent. Elle fut accueillit par Chépénoupet II et de nombreux dignitaires.   
 
   Quand cette dernière donna rituellement à Nitocris I tous ses biens, Thèbes reconnut l’autorité du Roi Psammétique I. En prenant ses fonctions, Nitocris I incarnait l’unification de la Basse et de la Haute-Égypte et par cet acte politique recréait l’ordre dans le royaume, après une période de troubles. Toujours selon Christian Jacq, Nitocris I restaura le palais des Divines Adoratrices, la cuisine et les autels furent refaits à neuf. 900 hectares furent prélevés, sur sept provinces de Haute Égypte et quatre de Basse-Égypte, pour constituer son domaine. Chaque jour, le clergé d’Amon offrait à son personnel : 190 kilos de pain, du lait, des légumes, des gâteaux, des céréales etc…, et chaque mois il donnait : 3 bœufs, 5 oies, vingt jarres de vins et autres nourritures.

 

 

   Ânkhnesnéferibrê     595-525 D.Sitek
  • HqA(t)-nfrw-mwt mr(it)-mwt
  • anH-n.s-nfr-ib-ra
Nom d’intronisation Heqa(t)néferoumout Mérimout
(Déesse [Maîtresse] de la beauté parfaite de Mout, L’aimée de Mout)
HqA(t)-nfrw-mwt mr(it)-mwt
Nom de naissance Ânkhnesnéferibrê
(Vivant pour elle, parfait est le cœur de Rê)
anH-n.s-nfr-ib-ra

 


 

Ânkhnesnéferibrê –
British Museum

   Ânkhnesnéferibrê (ou Heqanéferoumout Mérimou ou Anjnesneferibre ou Anchnesneferibre) est la onzième Divine Adoratrice d’Amon. Ses titres étaient : Fille du Roi de son corps, Grande de Sceptre, Épouse de Dieu d’Amon, Grande Prêtresse d’Amon. Elle fut la fille de Psammétique II (595-589, XXVIe dynastie) et la Reine Takhout. Elle partagea la fonction dès 595 avec Nitocris I qui l’avait adopté comme enregistré sur une stèle de Karnak et à partir de 560 avec Nitocris II, la fille d’Amasis (570-526), qu’elle adopta.
 
   Elle eut officiellement le titre d’Épouse du Dieu Amon en l’an 4 du règne de son "frère" Apriès (ou Ouâhibrê, 589-570). Elle eut un long règne de soixante-dix ans et elle réussit à garder son poste même sous le début de la domination Perse Achéménide. Elle assuma aussi la fonction de Grand Prêtre d’Amon pendant 25 ans d’année (595-560). Autrement dit, elle fut à la tête de la hiérarchie Thébaine et fut la patronne de tous les Prêtres de Karnak.
 
   Elle fit construire à Karnak, une porte jubilaire et une chapelle dédiée à Osiris Ouennéfer (ou Ounen-Néfer). Elle garda son poste jusqu’en 525 peu de temps après l’invasion des Perses, qui supprimèrent la fonction de Divine Adoratrice d’Amon. Sa tombe à Deir el-Médineh fut pillée par ces derniers à cette époque et sa momie fut brûlée. Son sarcophage échappa au saccage et il fut réutilisé à Deir el-Médineh, dans un tombeau datant de l’époque Ptolémaïque (305-30), appartenant à un homme nommé Pymentou et se trouve aujourd’hui au British Museum. Il est recouvert de textes qui retracent la vie Ânkhnesnéferibrê. Le couvercle de basalte noir montre l’Épouse de Dieu portant un fléau et une belle robe longue plissée. Sa statue de Karnak, maintenant au musée Nubien, la dépeint avec une perruque courte de modèle de Nubien. Elle a un uræus sur son front.

 

 

   Nitocris II 560- ?

  • ………………
  • Hm-nTr imn nt-iqrt
Nom de naissance Hemetnetjer Nitocris
(La Divine Adoratrice Nitocris)
Hm-nTr imn nt-iqrt

 
   Nitocris II est la douzième et dernière Divine Adoratrice d’Amon issue de la famille royale. Elle fut la fille d’Amasis (570-526, XXVIe dynastie) et devait normalement succéder à Ânkhnesnéferibrê qui l’avait adoptée et avec qui elle partageait la fonction depuis 560. Elle occupa aussi la fonction de Grand Prêtre d’Amon, pendant une dizaine d’années. Sa chapelle fut construite dans la partie Nord du temenos de Karnak. En 525, le Roi Perse Cambyse II (529-522) envahit l’Égypte et dévasta Thèbes. Les Perses profanèrent la tombe d’Ânkhnesnéferibrê, à Deir el-Médineh et brûlèrent sa momie. On ne sait pas ce qu’il advint de Nitocris II car ces derniers supprimèrent la fonction de Divine Adoratrice d’Amon, de ce fait Nitocris II n’a jamais régnée seule.

 

 
 
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