On y trouve aussi une nouvelle scène montrant un lit mortuaire, semblable à la
fresque de la chambre alpha, avec une Princesse défunte. Les noms de la scène
dans la chambre alpha ont été effacés. Cependant dans la chambre gamma les
hiéroglyphes permettent d’identifier la jeune femme morte comme étant
Mâkétaton. Elle est allongée sur une couche
funéraire et elle est pleurée par ses parents, tandis qu’à l’extérieur de la chambre funéraire où cette Princesse est couchée, on
retrouve une nourrice, suivie de deux porte-éventail, mais là elle allaite un petit enfant qu’elle tient dans ses bras.
Certains spécialistes ont assimilé cet enfa
mais c’est une pure hypothèse.
Entrée de la tombe d’Amenhotep IV |
D’autres, se basant sur cette scène, avancent que
Mâkétaton mourut probablement en couches.
On peut, comme dans la chambre alpha, voir un groupe de personnes qui semble être composé de courtisans et de fonctionnaires,
qui se sont joints aux lamentations. La paroi en face de ces scènes montre
Néfertiti suivie par les quatre Princesses et un groupe de
gens en train de se verser de la poussière sur la tête. Il s’agit d’un témoignage unique en son genre, nous livrant un des
aspects les plus touchants du règne d’Akhénaton.
Dans cette même chambre une autre scène montre
Mâkétaton debout sous un dais, qui est
généralement associée à l’accouchement. Ceci-dit cette scène peut aussi être interprétée comme représentant la renaissance de
la Princesse.
En face d’elle, parmi les courtisans, se tiennent :
Akhénaton,
Néfertiti et leurs trois filles restantes,
Méritaton,
Ânkhesenpaaton (ou Ânkhesenamon) et
Néfernéferouaton Tasherit.
Du fait des décorations et de l’attribution de la chambre gamma, cette série de trois chambres est appelée "Suite de
Mâkétaton".
Des fragments du sarcophage de
Mâkétaton furent trouvés dans la tombe
royale. Selon William Joseph Murnane,
les inscriptions mentionnent ses parents, sa sœur
Ânkhesenpaaton, ainsi que ses grands-parents
Amenhotep III et la reine
Tiy I.
Accès pour à la stèle K |
En revenant sur le pallier, à l’entrée de la
chambre alpha, devant nous se présente un nouvel escalier rampe qui débouche sur une antichambre (G). Depuis l’entrée on a
parcouru pour arriver à cet endroit 28 m. Cette antichambre, au pied de l’escalier ouvre sur un puits, d’un peu plus de
3 m de profondeur, qui était prévu pour décourager les pilleurs de tombe. La partie supérieure de la chambre est décorée.
Cependant tout ce qui subsiste aujourd’hui de cette décoration montre simplement que l’entrée était flanquée de
deux reliefs gravés représentant des bouquets floraux.
En sortant de cette chambre, on accède directement à la porte de la chambre funéraire. Celle-ci avait été
scellée par un mur de briques de calcaires, qui a ensuite servi de remblai pour combler le puits et ressortir le matériel
funéraire pour le transporter dans une autre sépulture. La chambre funéraire est une très grande salle carrée, dont les
dimensions sont d’environ 10 m de côté pour une hauteur de 3,50 m. Elle fut construite avec une plateforme tout autour,
de 33 cm de hauteur, sur lesquelles s’appuyaient deux piliers carrés.
Les reliefs et les inscriptions gravés sur les parois ont été presque entièrement effacés peu de temps
après la mort du Pharaon. Des traces d’inscriptions près du plafond, donnent les titres et
les noms d’Akhénaton,
d’Aton et de la
Reine Néfertiti.
Par contre, conformément à l’idéologie de la nouvelle religion du souverain, la chambre funéraire ne comporte pratiquement
pas de textes. Parmi les rares reconnaissables, on remarque très souvent le cartouche de la Reine
Néfertiti. Au fond de la chambre funéraire, sur la gauche,
les ouvriers avaient commencé une ouverture et une nouvelle salle mais on ignore à qui elle était destinée.
Autre vue du Grand Palais |
▪ La tombe 27 (TA 27) : Elle semble avoir été destinée à un enterrement royal, car la
porte d’entrée et les couloirs sont d’une taille similaire à celle du caveau royal (TA 26). Cependant,
elle n’a jamais été achevée et aucun matériel d’inhumation n’a jamais été retrouvé. Elle pourrait avoir été destinée à
l’enterrement du successeur d’Amenhotep IV,
comme le propose
Marc Gabolde.
▪ La tombe 28 (TA 28) : C’est le seul tombeau pratiquement fini dans le
ouâdi. Selon
Marc Gabolde,
les dimensions indiqueraient qu’elle fut creusée pour un Prince ou une Princesse. Elle fut peut-être utilisée pour une épouse
secondaire d’Amenhotep IV,
Kiya ?, ou pour
Baketaton,
la jeune sœur (ou fille) du Pharaon, en l’absence de plus de preuves il est difficile d’être formel.
▪ La tombe 29 (TA 29) : Elle fut plâtrée, mais jamais décorée. Elle se compose de quatre
couloirs, mais ne possède pas de chambre funéraire et son plan est similaire à la suite des chambres du caveau royal (TA 26).
Elle peut avoir été destinée elle aussi à une épouse secondaire, mais il n’y a pas de trace d’inhumation. Un document trouvé
dans ce tombeau se réfère à un an 1, de sorte que les spécialistes pensent que la tombe doit avoir été ouverte durant le règne
d’un des successeurs d’Amenhotep IV, mais sans que l’on sache
qui ?. D’autres égyptologues, comme
Carl Nicolas Reeves et
William Joseph Murnane, pensent qu’elle fut le lieu d’enterrement de la Princesse
Néfernéferourê.
Leur théorie est basée sur un manche d’amphore portant une inscription mentionnant l’enterrement de cette Princesse.
Archéologie
Akhétaton est aujourd’hui complètement détruite, mais ses fondations et les
vestiges de chapelles ainsi que de l’immense temple d’Aton ont été mis au jour. Le site fut décrit la première fois en 1714 par Claude Sicard, un Prêtre Jésuite Français qui
voyageait à travers la vallée du Nil. Il fit aussi la description d’une des stèles frontières
d’Amarna. Puis, en 1798-1799, les savants de Napoléon
Bonaparte établirent une carte de la cité. Elle fut ensuite publiée dans Description de l’Égypte entre 1821 et 1830.
Chronologie des fouilles de la cité
▪ 1714 – Claude Sicard, Jésuite Français, décrit le premier une stèle
d’Amarna.
▪ 1798-1799 – Les savants de l’expédition de Napoléon Bonaparte établissent une
carte d’Amarna, publiée dans la "Description
de l’Égypte" (1809 – 1828).
▪ 1824 – Sir
John Gardner Wilkinson explore et cartographie les ruines de la ville.
▪ 1833 – Le copiste Robert Hay explore des tombes au Sud et en reproduit les
reliefs sur des gravures conservées depuis à la British Library.
▪ 1843-1845 – Une expédition Allemande dirigée par
Karl Richard Lepsius établit une
topographie d’Amarna.
▪ 1881-1882 – Découverte de la tombe
d’Amenhotep IV (ou Aménophis ou Akhénaton,
1353/52-1338) par des habitants de la région.
▪ 1887 – Un dépôt de tablettes d’argile gravées en cunéiforme est découvert par
une villageoise, cette correspondance fut appelée : "les Lettres
d’Amarna".
▪ 1891-1892 – Sir
William Matthew Flinders Petrie étudie le Grand Temple d’Aton et les palais royaux entre autres.
▪ 1903-1908 –
Norman de Garis Davies dessine et photographie les tombes et les stèles
d’Amarna déjà mises au jour.
▪ 1907-1914 – Une mission archéologique Allemande dirigée par
Ludwig Borchardt financée par la
Deutsche Orientgesellschaft fouille les périphéries Nord et Sud
d’Amarna. Elle découvre notamment le magnifique buste de
Néfertiti.
▪ 1921-1936 – Thomas Eric Peet, Sir Leonard Woolley, Henri Frankfort et John Devitt
Stringfellow Pendlebury explorent le site.
▪ À partir de 1960 – Des fouilles sont organisées régulièrement par le Conseil
suprême des Antiquités Égyptiennes.
▪ À partir de 1977 –
Barry J.Kemp
dirige les expéditions de l’Egypt Exploration Society, qui deviennent annuelles.
▪ 1974-1989 – Geoffrey T.Martin publie ses études de l’hypogée dit : la Tombe
Royale dans The Royal Tomb at el-Amarna.
▪ De nos jours – Continuité des expéditions de l’Egypt Exploration Society
et quelques missions Françaises.
▪ 2007 – L’Egypt Exploration Society découvre un cimetière privé, à proximité des
tombeaux Sud des Nobles.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur la cité et les nécropoles voir
les ouvrages de :
James Peter Allen :
– The Amarna, Causing His Name to Live : Studies in Egyptian Epigraphy and History in Memory of William J.
éditions Murnane, University of Memphis, 2007.
Norman De Garis Davies :
– The rock tombs of El-Amarna, 6 volumes, Egypt exploration fund, Archaeological survey of Egypt
13 et 18, London, 1903-1905-1906-1908 – Society for the Study of Egyptian Antiquities, 12 Jun 2004.
Marc Gabolde et Amanda Dunsmore :
– The royal necropolis at Tell el-Amarna, Egyptian Archaeology 25, 2004.
Barry J.Kemp :
– The city of El-Amarna as a source for the study of urban society in ancient Egypt, pp
: 123-139,
World Archaeology 9, N°2, Octobre 1977.
– Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1977, pp : 22-34,
JEA 64, London, 1978.
– Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1978, pp : 5-12,
JEA 65, London, 1979.
– Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1979, pp : 5-16,
JEA 66, London, 1980.
– Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1980, pp : 5-20,
JEA 67, London, 1981.
– Preliminary report on the El-‘Amarna Survey, 1981-82, pp : 5-24,
JEA 69, London, 1983.
– Amarna reports I, II, III, IV, V, VI, Egypt Exploration Society, London, 1984, 1986, 1987, 1989 et 1995.
Il y a beaucoup d’autres ouvrages sur la ville de cet auteur voir sa bibliographie.
Geoffrey Thorndike Martin :
– The royal tomb at El-Amarna, The rock tombs of El Amarna, Part VII, Volume 1, The Objects,
Archaeological Survey of Egypt, 1974 et Juillet 1980.
– The tomb of Akhenaten at el-‘Amarna (De Ibis), Egyptologische Vereniging Sjemsoethot, 1976.
Thomas Eric Peet et Sir Charles Leonard Woolley :
– Excavations of 1921 and 1922 at El-‘Amarneh, Memoir of the Egypt Exploration Society 38, The city of Akhenaten
P. 1, Egypt Exploration Society, London, 1923.
John Devitt Stringfellow Pendlebury :
– Les fouilles de Tell el Amarna, Payot, Paris, 1936.
Herbert Ricke :
– Der Grundriss des Amarna-Wohnhauses, J.C. Hinrich, Leipzig 1932 – Otto Zeller, Osnabrück, 1962.
Christian Tietze :
– Amarna : Lebenräume-Lebensbilder-Weltbilder, Ausstellungskatalog, Köln, Potsdam, 2008.
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