Les filles de
Néfertiti   et  Akhénaton
 

Nous avons besoin de vous

….Retour à l’article sur Néfertiti
 
….Retour à l’article sur Akhénaton

 

Sommaire
 

Méritaton
Mâkétaton
Ânkhesenamon
Néfernéferouaton
Néfernéferourê
Setepenrê
Bibliographie

Buste de Néfertiti – Nueues Museum – Berlin –
 
Il y a une polémique entre spécialistes depuis quelques temps sur
l’authenticité de ce buste. En effet quelques chercheurs, comme
l’historien de l’art Henri Stierlin ou l’historien Erdoğan Ercivan,
avancent que Ludwig Borchardt, qui le découvrit le 6 Décembre
1912, aurait fait un faux ?. De nouveaux examens scientifiques ont
prouvé que les pigments et le plâtre, qui ont servi à sa fabrication,
étaient bien de l’époque de la Reine mais cela ne prouve pas que
son buste fut fait à cette époque. La polémique reste ouverte …

Généalogie
de la Dynastie

 

   Néfertiti va donner six filles à Amenhotep IV (ou Akhénaton, 1353/52-1338) et jusqu’il y a peu de temps il était aussi reconnu par la grande majorité des spécialistes qu’elle fut la mère de Toutânkhamon, qui serait né en l’an 10/11. Cette idée s’appuyait sur une interprétation faite par Marc Gabolde d’une représentation de la salle gamma de la tombe royale (TA 26) d’Amarna. Celle-ci mentionne bien la Reine et montre un nourrisson dans les bras de sa nourrice, identifié comme étant Toutânkhamon. La scène se situe dans le contexte des funérailles de la Princesse Mâkétaton. D’après Marc Gabolde, il ne peut s’agir d’un enfant de l’une des Princesses royales, comme il fut fois avancé, du fait de leur trop jeune âge.

 


 

Fresque représentant Akhénaton, Néfertiti
et trois de leurs filles – Musée du Caire

   Toutefois le 17 février 2010 l’extravagant Zahi Hawass comme à l’accoutumé avide d’honneurs médiatiques, révéla, devant les caméras du monde entier, les principaux résultats d’une étude génétique et médico-légale qui aura durée deux ans. Suite à l’analyse ADN effectuée sur seize momies, dont onze, y compris celle de Toutânkhamon, étaient supposées être membres de la famille royale, l’étude a permis d’identifier avec certitude le père du jeune Roi comme étant Amenhotep IV.
 
   En ce qui concerne sa mère, Zahi Hawass avance que les chercheurs sont unanimes, ce n’est pas Néfertiti. La mère serait une sœur et épouse secondaire d’Amenhotep IV (La Princesse Baketaton lui est attestée quelques fois comme sœur/épouse ?), dont le corps est, selon lui, celui d’une momie connue aujourd’hui sous le nom de code KV35YL, ou encore dite la "Young Lady", momie qui était jusqu’à ce jour attribuée à la Reine Kiya.

"On ne connaît pas son nom, mais le plus important c’est que cette dame est la fille d’Amenhotep III et de la Reine Tiyi I, les grands-parents de Toutânkhamon, il n’est donc pas possible qu’elle soit Néfertiti", a-t-il déclaré.

 
Que Toutankhamon fut le fils d’Akhénaton, on le savait déjà !!. Concernant sa filiation maternelle, il serait prudent d’attendre un peu. Acceptons juste le fait que ce ne serait pas Néfertiti, dont la momie nous serait bien utile. Cependant on peut affirmer aujourd’hui sans se tromper que Néfertiti a élevé à Amarna le jeune Toutânkhamon. Ce qui soulève d’autres questions, pourquoi elle et pas sa mère ?, où était celle-ci ? etc …
 

Méritaton


 

Aimée d’Aton
Mr.jt Jtn

 
   Méritaton (ou Merytaton ou Méritamon), fut l’aînée des filles de Néfertiti et Amenhotep IV (ou Akhénaton, 1353/52-1338). Elle naquit en l’an 3 ou 4 du règne de son père. À Amarna, une stèle (Stèle K) commémorative la désigne, à cette époque, comme l’unique fille du Roi. On a constaté sur les représentations datant de la fin du règne de son père, l’absence de sa mère lors des cérémonies religieuses, à cause d’une mauvaise santé ?. Selon plusieurs égyptologues, c’est Méritaton qui la remplace et prend le titre de Grande Épouse Royale. Plusieurs hypothèses sont avancées par les historiens concernant son histoire :
 

• Il est de plus en plus probable qu’elle soit la "Femme Roi" qui succède à Amenhotep IV sous le nom Ânkh(t)Khéperourê Néfernéferouaton (Hypothèse retenue par la grande majorité des spécialistes) ?.
 
• À l’inverse, pour d’autres égyptologues, pour une raison mystérieuse, elle aurait été écartée du trône dont elle devait hériter après la mort d’Amenhotep IV, puisqu’étant l’ainée. Son nom en tant que Princesse promise au destin de Reine fut effacé des registres ?.
 
• Elle aurait épousé Semenkhkarê avant la nomination de Toutânkhamon (1336/35-1327) ?. (Voir article sur la vie de Méritaton).
Durant cette période troublée, une Reine d’Égypte, veuve, aurait demandé la venue d’un Prince Hittite, ce pays contre lequel l’Égypte était en guerre, pour qu’il vienne régner à ses côtés. Le message fut cependant intercepté et le Prince sera exécuté à peine entré en Égypte. On peut s’étonner de cette incroyable lettre qui fut découverte à Hattousa, capitale des Hittites, offrant à un étranger de devenir Pharaon ?. Elle fut adressée à l’Empereur Souppilouliouma I (ou Suppiluliuma, 1355-1322) et selon certains spécialistes, Méritaton en serait l’auteur. Le nom de sa mère est également évoqué. D’autres spécialistes pensent qu’il s’agit plus probablement de sa sœur Ânkhesenamon, lorsqu’elle fut veuve de Toutânkhamon pour ne pas épouser Aÿ II (1327-1323).
 

  Pour plus de détails sur la Reine voir l’article sur : La vie de Méritaton

 

 

Protégée par Aton
Makt Jtn


 

Mâkétaton –  Musée du Louvre

Mâkétaton

 
   Mâkétaton, fut la seconde fille de Néfertiti et Amenhotep IV (ou Akhénaton, 1353/52-1338). Selon la grande majorité des spécialistes, dont Joyce Anne Tyldesley et Aidan Marc Dodson, elle naquit en l’an 4/5 du règne de son père, Wolfram Grajetzki dit l’an 6. Une représentation des premières Princesses d’Amarna se trouve sur les murs du temple de Hutte-Benben, à Thèbes, consacré à Néfertiti. Mâkétaton et sa sœur aînée Méritaton apparaissent à côté de la Reine. Selon Dodson, un autre argument qui suggère que Mâkétaton serait vraiment née en l’an 4, vient du fait qu’elle est représentée sur une stèle d’enregistrement des évènements de la famille royale datant précisément de cette année et sculptée en l’an 5. Mâkétaton va partir vivre dans la nouvelle capitale Amarna avec sa famille alors qu’elle est encore enfant.
 
   Elle est représentée dans plusieurs tombes des nobles de la cité. Elle figure notamment dans celle (TA 25) d’Ay II (Pharaon, 1327-1323), avec un bras autour du cou de la mère. Elle est aussi attestée sur d’autres monuments : Une stèle à Héliopolis ; une base de statue dans le Fayoum et selon William Joseph Murnane, dans les tombeaux : Du Grand-Prêtre d’Aton Panéhésy (ou Panehsy, TA 6) et du Maître d’hôtel Royal et architecte du Roi, Parennéfer (TA 7).
 
   Les spécialistes, dont Donald Bruce Redford, sont assez unanimes pour dire que Mâkétaton meurt quelques mois après son mariage avec son père, en l’an 14. Certains égyptologues, comme Rolf Krauss, avancent que ce serait suite à un accouchement. Ils donnent comme preuve un évènement qui est dépeint sur les murs de la chambre funéraire d’Akhénaton. Dans cette scène la présence d’un bébé royal peut avoir de nombreuses causes, sans pour autant affirmer que la jeune Princesse soit morte en couches (Dans ce cas le père le plus probable serait Akhénaton). Toutefois, comme le précise Joyce Anne Tyldesley, rien ne peut prouver cette théorie. Une autre interprétation proposée par d’autres spécialistes, dont Aidan Marc Dodson, est que l’enfant peint dans les scènes évoque l’âme (le ka) de Mâkétaton. Chacun y va donc de sa proposition, mais cette scène pourrait tout aussi bien représenter Mâkhétaton décédée de la peste, qui semble avoir ravagée le pays entre l’an 12 et l’an 15.


 

Mâkétaton sous le dais, sur les peintures murales de la chambre
gamma. En face d’elle : Akhenaton, Néfertiti, Méritaton,
Ânkhesenpaaton et Néfernéferouaton Tasherit

 
   Trois chambres, nommées alpha, bêta et gamma (ou suite de Mâkétaton) du tombeau royal d’Amarna semblent avoir été employées pour l’enterrement de Mâkétaton. Les chambres alpha et gamma présentent des scènes très similaires : Amenhotep IV (ou Akhénaton) et Néfertiti se penchent sur le corps inerte d’une jeune femme en pleurant. À proximité une nourrice se tient avec un bébé dans ses bras, accompagnée d’un porte-éventail, qui indique le statut royal de l’enfant. Les noms de la scène dans la chambre alpha ont été effacés. Cependant dans la chambre gamma les hiéroglyphes permettent d’identifier la jeune femme morte comme étant Mâkétaton. Dans cette même chambre une autre scène la montre debout sous un dais, qui est généralement associée à l’accouchement.
 
   Ceci-dit cette scène peut aussi être interprétée comme représentant la renaissance de la Princesse. En face d’elle, parmi les courtisans, se tiennent Amenhotep IV, Néfertiti et leurs trois filles restantes : Méritaton, Ânkhesenpaaton et Néfernéferouaton Tasherit. Il est aussi possible que la chambre alpha fut le lieu de sépulture de quelqu’un d’autre que Mâkétaton. Comme le précise Aidan Marc Dodson, il peut même y avoir eut deux sépultures différentes qui pourraient avoir été celles de Néfernéferourê et Setepenrê, mais rien n’est certain. Joyce Anne Tyldesley propose que ces scènes représentent la Reine Kiya (Autre épouse d’Amenhotep IV) et que le bébé fut Toutankhamon. Des fragments du sarcophage de Mâkétaton furent mis au jour dans la tombe royale. Selon William Joseph Murnane, les inscriptions que l’on peut y voir mentionnent ses parents, sa sœur Ânkhesenpaaton, ainsi que ses grands-parents, Amenhotep III et la reine Tiy I.
 
   En l’an 12 (an 13 selon Thomas Kühn), Mâkétaton est encore vivante, puisqu’elle fut dépeinte avec ses parents et ses sœurs à la fête grandiose qui fut célébrée à Amarna, où des représentants de Palestine, Kouch (Nubie), etc… apportèrent des présents au Roi et à la Reine. Cette cérémonie peut être vue sur plusieurs scènes dans les tombeaux privés des hauts fonctionnaires comme ceux de : Houya (ou Huya, TA 1), qui était le "surintendant du harem royal" et Mérirê (ou Meryrê II, TA 2) qui était aussi "surintendant du harem royal", "surintendant" de la Reine Néfertiti, "scribe royal" et "superviseur des deux trésors".

 

Ânkhesenamon
 
(ou Ânkhesenpaaton)


 
Elle vit pour Amon

 
Elle vit pour Aton

 


 

Ânkhesenamon –
Ägyptisches Museum – Berlin

   Ânkhesenamon (anx-sn-Jmn) ou Ânkhesenpaaton (anx-sn-Jtn) de son nom de naissance sera Reine d’Égypte. Elle fut la troisième fille de Néfertiti et Amenhotep IV (ou Akhénaton, 1353/52-1338). Elle naquit en l’an 5/6 du règne de son père. On trouve aussi selon les spécialistes l’an 4 ou la fin de l’an 7. Sa date de naissance n’est donc pas encore connue avec certitude. Elle semble être née à Ouaset (ou Thèbes), mais passa son enfance à Akhetaton (ou Amarna), la cité du soleil construite par son père.
 
   Elle épouse à l’âge de 11 ans (On trouve aussi 12 ans) son père. Puis elle devient la Grande Épouse Royale de son demi-frère, le Pharaon Toutânkhamon (1336-1327), né lui vers l’an 10/11. Elle change de nom, comme son époux, lorsque le culte d’Aton est aboli par son mari et devient Ânkhesenamon. Se mettant ainsi de nouveau sous la protection du Dieu Amon, le maître de Thèbes. À peine âgée de 22 ans, après la mort de Toutânkhamon, elle devient l’héritière du trône. À partir d’après 1324, plus aucune trace Ânkhesenamon ne subsiste. Elle disparaît de la vie politique du jour au lendemain. Est-elle répudiée ? Est-elle tuée ? Quand est-elle vraiment morte et où fut-elle enterrée ?. Autant de questions sans réponse à aujourd’hui. Certains spécialistes ont avancé que la tombe KV63 pourrait être la sienne, ce qui est très loin d’être confirmé car, à ce jour, on n’a toujours pas retrouvé de momie dans cette tombe.
 
   Selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, Ânkhesenamon aurait eut un enfant, Ânkhesenamon Tasherit (ou Ânkhesenpaaton Tasherit), mais on ignore qui fut le père ?, la filiation n’est pas claire. Certains égyptologues avancent qu’Amenhotep IV serait celui-ci ? d’autres proposent que ce fut le Roi Smenkhkarê. À aujourd’hui rien ne vient contredire ou affirmer telle ou telle proposition. Il a aussi été retrouvé dans la tombe de Toutânkhamon, découverte en 1922 par Howard Carter, une boîte en bois de 61cm de long, qui avait dû être fermée par un sceau avec comme motif un chacal (Le sceau de la vallée des Rois). Ce coffre renfermait deux petits sarcophages, placés tête-bêche, de fœtus de deux filles. Des tests ADN récents ont confirmé que le jeune Pharaon en était bien le père, la théorie actuelle est donc de supposer qu’Ânkhesenamon fut la mère.
 

  Pour plus de détails sur la Reine voir l’article sur : La vie d’Ânkhesenamon

 


 
Belle est la perfection d’Aton, la jeune
Nfr nfrw Jtn t3Srjt

Néfernéferouaton Tasherit

 
   Néfernéferouaton Tasherit fut la quatrième fille de Néfertiti et Amenhotep IV (ou Akhénaton, 1353/52-1338). Son nom Néfernéferouaton {Belle est la perfection d’Aton ou Parfaite est la beauté d’Aton} est la copie exacte de celui de Néfertiti. Comme le précise Joyce Anne Tyldesley, Tasherit, signifie simplement {La jeune ou l’enfant ou la petite}. Elle naquit fin de l’an 7 du règne de son père, on trouve aussi l’an 6. Marc Gabolde donne entre l’an 7 et 10, Joyce Anne Tyldesley donne l’an 8 et Cyril Aldred l’an 9. Comme pour ses sœurs, sa date de naissance n’est donc pas encore connue avec certitude. Ce qui est sûr c’est que c’est autour de l’an 9, car une des plus anciennes représentations de Néfernéferouaton Tasherit, qui se trouve sur une fresque de la Maison du Roi à Amarna est datée de cette époque. Elle y est représentée avec sa sœur Néfernéferourê qui est assise sur un oreiller. Il est plus que probable qu’elle naquit à Amarna, la nouvelle capitale.
 
   Néfernéferouaton Tasherit est représentée dans plusieurs tombes d’Amarna et apparaît sur quelques monuments. Selon William Joseph Murnane, elle est mentionnée avec sa sœur Ânkhesenamon, dans le registre inférieur d’un texte, sur une base de statue, à l’origine d’Amarna, mais qui fut ensuite déménagée à Héliopolis. Toujours selon Murnane, elle est dépeinte avec ses parents et ses sœurs à la fête grandiose de l’an 12 (an 13 selon Thomas Kühn), qui fut célébrée à Amarna, où des représentants de Palestine, Kouch (Nubie), etc… apportèrent des présents au Pharaon et à la Reine. Cette cérémonie peut être vue sur plusieurs scènes dans les tombeaux privés des hauts fonctionnaires, comme ceux de : Houya (ou Huya, TA 1) "surintendant du harem royal" et Mérirê (Méryrê II, TA 2) qui était aussi "surintendant du harem royal", "surintendant" de la Reine Néfertiti, "scribe royal" et "superviseur des deux trésors". Selon Aidan Marc Dodson, dans ce dernier, seule sa sœur Setepenrê n’est pas présente.


 

Néfernéferourê (à gauche) et sa sœur aînée
Néfernéferouaton Tasherit sur une peinture murale
de la Maison du Roi à Amarna.

 
   On la retrouve aussi dans le tombeau du Grand-Prêtre d’Aton Panéhésy (ou Panehsy, TA 6), où Néfernéferouaton se tient debout dans un bâtiment, près de la fenêtre avec ses parents, accordant les honneurs à Aton. Dans une autre scène de cette tombe, la Princesse et ses trois sœurs plus âgées accompagnent leurs parents qui donnent une offrande de fleurs à Aton. Comme le précise Murnane, les quatre filles du Roi sont toutes représentées, tenant des bouquets de fleurs. Enfin, elle est montrée dans une scène datée de l’an 14, avec ses sœurs Méritaton et Ânkhesenamon pleurant la mort de Mâkétaton. Ses plus jeunes sœurs Néfernéferourê et Setepenrê ne sont pas encore présentes dans cette scène.
 
   Ce qu’il advient de Néfernéferouaton, ne nous est pas connu à aujourd’hui, mais Joyce Anne Tyldesley pense qu’elle mourut avant que Toutânkhamon et Ânkhesenamon arrivent sur le trône en 1336/5, mais dans quelles circonstances ?. Nous ne savons pas non plus où elle fut enterrée, et à aujourd’hui aucune momie ne lui est attestée. Aidan Marc Dodson évoque qu’il est possible qu’elle soit une des personnes enterrées, représentées dans la chambre alpha de la tombe royale d’Amarna. Dodson, Dorothée Arnold, Lynn Green et James Peter Allen suggèrent qu’elle pourrait être identifiée comme le(la) Corégent(e) de son père, dont l’identité exacte est encore très controversée, mais qui, semble t-il, fut une femme.
 


 
Belle est la perfection de Rê
Nfr nfrw Ra

Néfernéferourê

 
   Néfernéferourê (ou Néfer-Néferou-Rê) fut la cinquième fille de Néfertiti et Amenhotep IV (ou Akhénaton, 1353/52-1338). Elle naquit probablement en l’an 9 du règne de son père. Joyce Anne Tyldesley nous dit l’an 8 et Marc Gabolde donne entre l’an 10 et 12. Comme pour ses sœurs, sa date de naissance n’est donc pas encore connue avec certitude. Ce qui est sûr c’est que c’est autour de l’an 9, car une des plus anciennes représentations de Néfernéferourê, qui se trouve sur une fresque de la Maison du Roi à Amarna, est datée de cette époque. Elle y est représentée assise sur un oreiller, avec sa sœur Néfernéferouaton Tasherit. Toujours selon Joyce Anne Tyldesley, Néfernéferourê y est figurée bébé. Il est probable qu’elle naquit à Amarna. Il y a une autre polémique entre les spécialistes, cette fois sur son nom. Certains (et ils sont majorités) l’appellent Néfernéferourê {Belle est la perfection de Rê, ou Parfaite est la beauté de Rê}. D’autres, la nomment Baketaton, mais il semble qu’il y ait là confusion avec la dernière fille d’Amenhotep III et Tiyi I.


 

Représentation d’une partie de la fresque de l’an 12
– De gauche à droite : Setepenrê, Néfernéferourê et
Néfernéferouaton-Tasherit

 
   Comme le souligne Thomas Kühn, elle fut la première des filles à ne pas porter le nom du Dieu Aton. Cela peut indiquer que le fait de pousser le culte de cette divinité n’affecta celui du Dieu , qui est à peu près identique. Selon William Joseph Murnane, elle est dépeinte avec ses parents et ses sœurs à la fête grandiose de l’an 12 (an 13 selon Thomas Kühn), qui fut célébrée à Amarna, où des représentants de Palestine, Kouch (Nubie), etc… apportèrent des présents au Pharaon et à la Reine. La représentation de cette fête se retrouve dans de nombreuses décorations de tombeau de hauts fonctionnaires. Dans celle du tombeau de Méryrê II (TA 2) qui était le "surintendant du harem royal", "surintendant" de la Reine Néfertiti, "scribe royal" et "superviseur des deux trésors", Néfernéferourê est la fille du milieu dans le registre inférieur. Elle tient une gazelle dans son bras droit et une fleur de lotus dans sa main gauche.
 
   Il est supposé que Néfernéferourê meurt en l’an 13 ou 14, probablement comme sa sœur Mâkétaton de la peste qui ravage l’Égypte à cette époque. Sur le mur C de la chambre alpha du tombeau royal, à Amarna, son nom est mentionné parmi cinq Princesses (La liste a exclu la plus jeune, Setepenrê, qui était probablement morte à cette époque), mais il a été recouvert de plâtre. Sur le mur B de la chambre gamma elle est absente de la scène qui montre ses parents et ses trois sœurs aînées portant le deuil de la Princesse Mâkétaton. Selon Joyce Anne Tyldesley, son absence de cette scène et son nom plâtré signifient qu’elle est sûrement morte avant la fin de la décoration de ces chambres.
 
   D’après Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton il est possible que Néfernéferourê fût enterrée dans la chambre alpha de la tombe royale d’Amarna. D’autres égyptologues, comme Carl Nicolas Reeves et William Joseph Murnane, pensent que ce n’est pas dans la tombe royale, mais dans la tombe 29 (TA 29). Leur théorie est basée sur un manche d’amphore portant une inscription mentionnant l’enterrement de la Princesse. Cyril Aldred en déduit que si Néfernéferourê fut enterrée dans TA 29, cela pourrait signifier que la tombe royale était déjà scellée au moment de son enterrement et qu’elle peut, dans ce cas, être décédée après la mort de son père ?.
 
  Une petite boîte (JDE 61 498) portant son image sur son couvercle fut mise au jour parmi les trésors de Toutânkhamon. Elle montre la Princesse s’accroupir, avec un doigt appuyé sur sa bouche, comme les enfants sont souvent représentés. Fait intéressant, dans son nom sur le couvercle de cette boîte, celui du Dieu fut écrit phonétiquement au lieu de l’habituel signe : cercle et point. Cet objet est aujourd’hui au musée Égyptien du Caire.

 


 
L’élue de Rê
stp.n-ra

Setepenrê

 
   Setepenrê fut la sixième et dernière fille de Néfertiti et Amenhotep IV (ou Akhénaton, 1353/52-1338). Elle naquit fin de l’an 9, début de l’an 10 du règne de son père. Joyce Anne Tyldesley nous dit entre l’an 9 et 11. Comme pour ses sœurs, sa date de naissance n’est donc pas encore connue avec certitude. Le nom de cette Princesse à généralement été employé pour des Rois et Pharaons, rarement pour une fille et comme sa sœur précédente, il est à noter qu’il n’inclut pas celui d’Aton
 
   Aujourd’hui encore nous savons peu de chose à son sujet. On suppose qu’elle mourut très jeune, probablement comme ses deux autres sœurs, Mâkétaton et Néfernéferourê autour de l’an 14. Elle ne devait avoir guerre plus de quatre/cinq ans. On peu supposer que ce fut aussi de la peste et il est même très probable qu’elle mourut avant elles. Selon Joyce Anne Tyldesley, elle fut peut-être la première des Princesses à décéder. Comme elle n’est pas représentée sur le mur B de la chambre gamma de la tombe royale, à Amarna, où la famille royale pleure la mort de la Princesse Mâkétaton, il est possible qu’elle mourut avant elle. On peut ainsi supposer que la construction de la tombe royale était suffisamment avancée pour permettre son enterrement. Selon Aidan Marc Dodson, il est possible que son corps fut ensuite transféré dans la salle alpha de cette tombe.
 
   Une des plus anciennes représentations de Setepenrê se trouve sur une fresque de la Maison du Roi à Amarna qui est datée d’autour de l’an 9. Elle y était représentée assise sur les genoux de sa mère. La fresque est très endommagée et aujourd’hui seulement une main de Setepenrê reste visible. Selon William Joseph Murnane, elle est aussi dépeinte avec ses parents et ses sœurs à la fête grandiose de l’an 12 (an 13 selon Thomas Kühn), qui fut célébrée à Amarna, où des représentants de Palestine, Kouch (Nubie), etc… apportèrent des présents au Pharaon et à la Reine. La représentation de cette fête se retrouve dans de nombreuses décorations de tombeau de hauts fonctionnaires. Comme ceux de : Houya (ou Huya, TA 1) "surintendant du harem royal" et Mérirê (Méryrê II, TA 2) qui était aussi "surintendant du harem royal", "surintendant" de la Reine Néfertiti, "scribe royal" et "superviseur des deux trésors". Toutefois, selon Aidan Marc Dodson, dans ce dernier, étrangement, seule Setepenrê n’est pas représentée. La fresque aurait-elle été faite plus tard et la Princesse était déjà décédée ?. Pour d’autres spécialistes, dont Murnane, elle est l’enfant que l’on peut voir dans le registre inférieur, qui est debout juste derrière Néfernéferourê et qui caresse une gazelle.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur les Princesses voir les ouvrages de :
 
Cyril Aldred :
Akhenaten and Nefertiti, Thames and Hudson, Studio, London, 1973 et Juin 1974.
Dorothée Arnold, Lynn Green et James Peter Allen :
The royal women of Amarna. Images of beauty in ancient Egypt, Harry N. Abrams, New York Metropolitan Museum of Art, 1996.
Pamela Bradley :
Nefertiti : A woman’s search to reclaim her true feminine spirit, Chatswood, N.S.W. : New Holland, 2008.
Catherine Chadifaud et Frédérique Schwebel :
Néfertiti, Hachette, Paris, 1990.
Aidan Marc Dodson :
Amarna sunset : Nefertiti, Tutankhamun, Ay, Horemheb and the Egyptian counter-reformation, The American University in Cairo Press, 15 Novembre 2009.
Amarna Letters : Essays on Ancient ca. 1390-1310 B.C., KMT Communications, San Francisco, 1994.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Marc Gabolde :
Le droit d’aînesse d’Ânkhesenpaaton (à propos de deux récents articles sur la stèle U.C. 410), pp : 33-47, BSEG 14, Genève, 1990.
Michel Gitton :
Les divines épouses de la XVIIIe dynastie, Centre de recherches d’histoire ancienne, Annales littéraires de l’université de Besançon, Les Belles-Lettres, Paris, 1984 et 1989.
Jean-Claude Goyon et Mohamed A.El-Bialy :
Les Reines et Princesses de la XVIIIe dynastie a Thèbes-Ouest, Atelier national de reproduction des thèses, Lille, 2005.
Alfred Grimm et Sylvia Schoske :
Das Geheimnis des goldenen Sarges : Echnaton und das Ende der Amarnazeit, SAS, Heft 10, Staatliches Museum Ägyptischer Kunst, München, 2001.
Wolfram Grajetzki :
Die Töchter Echnatons, pp : 17–18, Kemet 1, 2002.
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Rolf Krauss : 
Das ende der amarnazeit, Hildesheimer Ägyptologische Beiträge 7, Hildeshein, 1978. 
William Joseph Murnane :
Texts from the Amarna period in Egypt, Law Collections from Mesopotamia and Asia Minor, Writings from the Ancient World, Society of Biblical Literat, Scholars Press, Janvier 1995, Décembre 1995 et 1997.
Donald Bruce Redford :
Akhenaten : The heretic king, Princeton University Press, le Caire, 1984, Octobre 1987, Juillet 1992 et 1997.
Carl Nicolas Reeves :
Akhenaten : Egypt’s false prophet, Thames & Hudson, New York, Avril 2001, Janvier 2008, Avril 2005 et Septembre 2005.
Joyce Anne Tyldesley :
Nefertiti : Egypt’s sun queen, Viking, Septembre 1998 – Penguin Books Ltd, Septembre 1999 et Mai 2005.
Nefertiti : Unlocking the mystery surrounding Egypt’s most famous and beautiful queen, Penguin Books Ltd, Septembre 1999.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.
Christiane Ziegler, Hartwig Altenmüller et Marine Yoyotte :
Reines d’Égypte : D’Hetephérès à Cléopâtre, et en Anglais, Queens of Egypt : From Hetepheres to Cleopatra, Somogy, Paris, Juillet 2008 et Grimaldi forum, Monaco, Octobre 2008.

 

 

….Retour à l’article sur Néfertiti
 
….Retour à l’article sur Akhénaton

 

 
Pour voir correctement les translittérations des noms en Égyptien
vous pouvez télécharger et installer la police de caractère jointe.
  Copyright © Antikforever.com