ANCIEN  EMPIRE
 
2686   ou   2667   ou   2647   à   2181   ou   2150   ou   2140
 

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   On appel Ancien Empire la période qui succède à la Période Thinite et qui comprend les IIIe, IVe, Ve et VIe dynasties. Il y a aujourd’hui un avis différent soutenu par quelques égyptologues (Voir les notes dans Période Thinite). L’Ancien Empire sera considéré par les anciens Égyptiens eux-mêmes, comme l’âge d’or de leur civilisation. Il s’agit en effet de la plus longue période de stabilité politique que l’Égypte ait connu. La IIIe dynastie n’est pas une cassure dans la période dynastique, mais plutôt une suite de la Période Thinite. On pense même que les Rois de la IVe dynastie sont les descendants du Roi Houni, dernier souverain de la IIIe dynastie. La liste Royale du Papyrus de Turin, en fait, énumère tous les Rois des cinq premières dynasties sans autre distinction ou classification interne.
 


 

Haut de la statue de Djoser
Musée Égyptien du Caire

   Cependant la a a a IVe dynastie a vu plusieurs changements qui peuvent la placée séparément des trois premières dynasties. On constate, durant cette période, une organisation de l’État très performante. Le souverain garde un contrôle total sur les biens, sur la population et les échanges commerciaux (Produits exotiques). Il s’appuie sur des Vizirs, hauts fonctionnaires et responsables locaux, qu’il récompense de leur loyauté par des donations. Le Roi est assez puissant pour assurer la paix et la sécurité des frontières. Toute cette administration mise en place va générer suffisamment de profits pour permettre aux Rois de construire ces immenses monuments que sont les pyramides et va permettre aussi un développement artistique important. C’est là le changement le plus remarquable, le passage des pyramides dites "à degré" aux vraies pyramides.


 

Tête de statue en granit
de Khoufou –
Brooklyn Museum

 
   Cette transition est non seulement le résultat de l’amélioration des qualifications techniques, mais aussi des vues religieuses qui ont changées. Les grandes pyramides sont considérées comme un symbole solaire et comme la représentation du monticule primaire duquel toute la vie avait jailli. Les artistes et les artisans deviennent de plus en plus habiles produisant des objets de plus en plus fins pour la famille royale et les membres de l’élite régnante. La décoration de haute qualité des tombeaux privés, qui ont été regroupés à côté des pyramides royales, nous renseignent non seulement sur la richesse et le statut de leur propriétaire, mais ils sont également une source d’informations sur la vie quotidienne à cette période.
 
   À cette époque seront posés les fondements des grands thèmes de la littérature classique. L’Ancien Empire est considéré par la plupart des historiens de l’art, comme l’apogée de l’art Égyptien, que ce soit dans l’architecture ou la sculpture. Les grandes pyramides vont donc voir le jour, avec en premier la celle à à degrés de Saqqarah, sous le règne de Djoser (ou Djéser, 2628-2609), puis les trois pyramides monumentales du plateau de Guizèh : Celles des Rois Khoufou (ou Khéops, 2551-2528), Khafrê (ou Khéphren, 2518-2492) et Menkaourê (ou Mykérinos, 2492-2472).
 


 

Djédefrê – Musée du Louvre

   Les Rois vont installer leur capitale à Memphis et, delà, y diriger le pays unifié. On assiste aussi à une période d’expansion territoriale avec la conquête du Sinaï, sous le règne de Djoser, où la péninsule sera exploitée. Le Roi y fera des expéditions aussi bien minières que militaires. La ville de Byblos et la côte Libanaise restent les principaux partenaires commerciaux, mais dans le Sud du pays, les échanges vers l’Afrique vont se faire de plus en plus loin, même avec les principautés du Dongola. Pendant la IVe dynastie, on constate également une certaine activité militaire en Nubie, où une forteresse est construite à Bouhen.
 
   Cette forteresse va non seulement confirmer la présence militaire Égyptienne en Nubie, mais également les échangent commerciaux cités plus haut. C’est à partir de la IVe dynastie que la Nubie, riches en beaucoup de matières premières et particulièrement en or, a intéressé les Égyptiens. La conquête de ce pays sera encore plus importante sous Pépi I (2289-2255, VIe dynastie). Pendant l’Ancien Empire, les Rois se feront inhumer dans les nécropoles royales de : Saqqarah près de Memphis et d’Abydos. Les premières traces des Textes des Pyramides ont été retrouvées à Saqqarah, elles datent du règne d’Ounas (2356-2323).
 

   Ces textes sont liés au destin du Roi dans la vie après la mort, lorsqu’il va prendre sa place parmi les Dieux. Pendant l’Ancien Empire les Dieux principaux sont et Ptah. À partir de la IVe dynastie, pour quelques Rois, on verra l’addition du titre Sa-Ra "Fils de " à la titulature royale, ce qui montre l’importance croissante du culte solaire. Encore plus, il souligne le rôle du Roi comme représentant du Dieux sur terre. Ce titre sera officiel définitivement à la Ve dynastie sous le Roi Sahourê (2458-2446). Lors de la Ve dynastie, le culte de sera encore plus fermement établi. Les Rois vont construire des temples solaires dans une proportion aussi importante que les pyramides. Ceci peut expliquer pourquoi les pyramides des Rois de la Ve dynastie sont moins importantes que celles de leurs prédécesseurs. L’effort de construction ne fut plus concentré uniquement sur l’élévation de la seule pyramide, mais aussi sur leurs temples.
 

Ouserkaf – Musée
Égyptien du Caire

   Le pouvoir absolu du Roi jusqu’à la Ve dynastie est renforcé par le fait que les détenteurs des hautes dignités sont de la famille royale. Mais, à partir de cette période, les hautes charges administratives et cléricales vont échoir, petit à petit, à des personnalités sans lien de sang avec le Roi. Celles-ci vont réussir à constituer une lignée, en léguant leurs hautes fonctions à leur descendance. Cette pratique va prendre une telle importance, que vont se former dans les nomes, des "pouvoirs régionaux" avec lesquels le Roi sera obligé de compter. Les notables et les nobles se font enterrer dans des mastabas avec un mobilier funéraire somptueux. Le Roi devra dans certains cas pactiser avec ces puissants Nomarques et souder des alliances par des mariages.
 
   Cette autonomie régionale grandissante, ignorant de plus en plus le pouvoir royal, finira par entraîner l’effondrement de l’Ancien Empire. Que traditionnellement on situe à la fin de la VIe dynastie, avec le règne de la Reine Nitocris (2151-2150). Cet effondrement a pu aussi avoir été provoqué, par le long règne de Pépi II (2246-2152), pendant lequel le pouvoir est passé aux administrations centrales et locales, et où la vieillesse du Roi l’empêchait de contrôler le pays avec énergie. Un autre facteur principal dans le déclin de l’Ancien Empire fut une crue de moins en moins importante du Nil. Vers la fin de la période, celle-ci devint apparemment pratiquement nulle. On sait que des mesures locales furent prises pour s’assurer que le peu de crue inonderait assez les terres et les maintiendrait fertiles.


 

Pépi II – Statue de bronze –
Musée Égyptien du Caire

 
   Les administrateurs et Gouverneurs locaux qui réussirent à gérer parfaitement les crues du Nil pour leur région renforcèrent leur position contre le gouvernement central. Les Rois de VIIe et VIIIe dynastie ont manqué de puissance et de prestige pour empêcher leur pays de se diviser. Avec eux, l’Ancien Empire se termine et débute la Première Période Intermédiaire et l’invasion du Delta par un peuple asiatique.

 

 Voir Article sur l’art à l’Ancien Empire

 

  Quelques livres d’histoire incorporent la VIIe et VIIIe dynastie à la fin de l’Ancien Empire, mais puisque c’est pendant la VIe dynastie que le gouvernement central a perdu la maîtrise du pays, il semble préférable de faire débuter la Première Période Intermédiaire avec la VIIe dynastie.

 

Liste des Rois de la IIIe dynastie

 

Sanakht et/ou Nebka
Djoser ou  Djéser
Djoser-Téti  ou  Sekhemkhet
Sedjes ou  Houdjefa II
Khaba
Houni

Manéthon mentionne trois autres Rois après Houni :
    – Tosertasis (19 ans)
    – Sêphouris  (30 ans)
    – Kerpherês (26 ans)

2647-2628
2628-2609
2609-2603
      ?
2603-2599
2599-2575

Généalogie
de la Dynastie

 

 

Liste des Rois de la IVe dynastie

 

Snéfrou
Khoufou   ou  Khéops
Djédefrê   ou  Rêdjedef
Khafrê   ou  Khéphren
Baufrê
Djédefhor
Baka
Menkaourê   ou  Mykérinos
Shepseskaf
Djédefptah

2575-2551
2551-2528
2528-2518
2518-2492
      ?
      ?
2492-2490
2492(2490)-2472
2472-2467
2467-2465


Généalogie
de la Dynastie

 

 

Liste des Rois de la Ve dynastie

 

Ouserkaf

Sahourê
Néferirkarê I Kakaï
Shepseskarê
Néferefrê  ou  Rênéferef
Niouserrê Ini
Menkaouhor
Djedkarê Isési
Ounas

2465-2458
2458-2446
2446-2438
2438-2431
2431-2430
2430-2399
2398-2389
2389-2357
2357-2323

Généalogie
de la Dynastie

 

 

Liste des Rois de la VIe dynastie

 

Téti I
Ouserkarê
Pépi I
Mérenrê I  ou  Nemtiemsaf I
Pépi II
Mérenrê II   ou  Nemtiemsaf II
Nitocris   ou  Nitokris
Néferka l’Enfant
Néfer
Ibi
2321-2291
2291-2289
2289-2255
2255-2246
2246-2152
2152-2151
2151-2150
    ?
    ?
    ?

Généalogie
de la Dynastie

 

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la période voir les ouvrages de :

 
James Baikie :
A history of Egypt from the earliest times to the end of the XVIIIth dynasty, The Macmillan company, London, 1929 – A. & C. Black, New York, 1929
Kathryn A.Bard :
Introduction to the archaeology of ancient Egypt, Blackwell Pub., Malden, 2007.
Michel Baud :
Famille royale et pouvoir sous l’Ancien Empire égyptien : 2 volumes, BiEtud 126, IFAO, Le Caire, Avril 1999 et Juin 2005.
Catherine Berger et Bernard Mathieu :
Etudes sur l’Ancien Empire et la nécropole de Saqqâra : dédiées à Jean-Philippe Lauer, 2 vol., Orientalia monspeliensia IX, Université Paul Valéry-Montpellier III, Montpellier, 1997.
James Henry Breasted :
Ancient records of Egypt : Historical documents from the earliest times to the Persian conquest, Vol.1, The first to the seventeenth dynasties, C. Scribner’s Sons 1905 – The University of Chicago press, Chicago, 1906, 1907 et (posthume) 1962 – Simon Publications, Décembre 1937 – University of Illinois Press, Mai 2001.
Alan Henderson Gardiner :
Geschichte des Alten Ägypten, Kröner, Stuttgart, (posthume) 1965.
Farouk Gomaà : ou Fārūq Gum’a
Ägypten während der Ersten Zwischenzeit, Tübinger Atlas des Vorderen Orients, Beihefte. Bd 27, Reichert, Wiesbaden, 1980.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994 – En Anglais, A History of Ancient Egypt, Blackwell Books, Oxford, 1992.
William Christopher Hayes et William Stevenson Smith :
The Old Kingdom in Egypt and the Beginning of the First Intermediate Period, vol. I, part 2, The Cambridge Ancient History, ed. Edwards, I.E.S, Cambridge University Press, New York, 1971.
Hans Wolfgang Helck :
Geschichte des Alten Ägypten, Brill, Leiden 1968 et 1981.
Burt Kasparian :
La famille Égyptienne sous l’Ancien et le Moyen Empire : Aspects structurels, sociaux et juridiques, Atelier national de reproduction des thèses, Lille, 2006.
Émilie Martinet :
Le nomarque sous l’Ancien Empire, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, Paris, 2011.
Juan Carlos Moreno Garcia :
Etudes sur l’administration, le pouvoir et l’idéologie en Egypte, de l’Ancien au Moyen Empire, C.I.P.L., Liège, 1997.
Margaret Alice Murray :
Index of names and titles of the Old Kingdom, The British School of archaeology, 1908.
Pierre Montet :
Les scènes de la vie privée dans les tombeaux égyptiens de l’ancien empire, Librairie Istra, publication de la faculté des lettres de Strasbourg 24, Imprimerie alsacienne, 1925 – H. Milford, Oxford University Press, London, New York, 1925.
Alessandro Roccati :
La Littérature historique sous l’ancien empire égyptien, Collection : Littératures anciennes du Proche-Orient, Éditions du Cerf, Paris, Novembre 1982.
Hermann Alexander Schlögl :
Das Alte Ägypten. Geschichte und Kultur von der Frühzeit bis zu Kleopatra, Verlag C.H.Beck, München, 2006.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Heinz Joseph Thissen et Günter Burkard :
Altes und Mittleres Reich, Einführungen und Quellentexte zur ägyptologie 1, Lit, Münster, Janvier 2003.
Jean Vercoutter :
L’Egypte et la Vallée du Nil. Tome 1, Des origines à la fin de l’Ancien empire, 12000-2000 av. J.-C., Collection, Nouvelle Clio, PUF, Paris, Janvier 1992.
Jürgen Von Beckerath :
Handbuch der ägyptischen königsnamen, MÄS 20, Deutscher Kunstverlag, München, Janvier 1984 – MÄS 49, Philipp von Zabern Mainz, Janvier 1999.
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der Vorzeit bis 332 v. Chr., Münchener Universitäts schriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Christiane Ziegler :
Catalogue des stèles, peintures et reliefs Egyptiens de l’Ancien Empire et de la Première Période Intermédiaire : vers 2686-2040 avant J.-C., Musée du Louvre, Département des antiquités Egyptiennes, RMN, Paris, 1990.

 

 
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