Quelques Rois Importants :
Ptolémée  XII
80-58  et  51-30
 

Nous avons besoin de vous

….Retour à la dynastie des Lagides

 

  Sommaire
 

Sa titulature
Son origine
Son règne
    Son premier règne  80-58
    Le Roi exilé  58-51
    Son deuxième règne  55-51
Sa famille
Bibliographie

         DATES  de  RÈGNE
        80–58  et 
          55–51
P.A.Clayton, A.Eggebrecht, S.Quirke, D.Sitek  T.Schneider

 

Sa titulature
  • Hr~~Hwnw-nfr~~bnr-mrwt~~Tni-nw-nbt-rxyt-Hna-kA.f~~ dwA.n.f-Xnmw-Sps-r-Sps-n.f-xa(t)-m-HDt snsn.n-sHnw-mi-nD–it.f~~THn-msw(t)-Hr-nst-it.f-mi-Hr-kA-nxt ity-psD-m-tAmri-mi-Hpw-anx~~rdi.n.f-Hbw-sd-aSAw~~wrw-mi-ptH-tA-Tnn-it-nTrw
  • nbti~~wr-pHti~~xntS-nHH~~nfr-jb~~wT-nfrw-mj-+Hwtj-aA-aA
  • bik~~nbw~~aA-ibity~~nb-qnw-nxt-mi-sA-Ast
  • iwa-n-pA-nTr-nti-nHm~~stp.n-ptH~~iri-mAat-n-ra~~sxm-anx-imn
  • ptwlmjs~~anx-Dt~~mri-PtH-Ast , anx-Dt-mri-Ast
     
    En Grec : PtolemaioV NeoV DionusoV Filopatwr FiladelfoV ou
               Πτολεμαĩος Νέος Διόνυσος Θεός Φιλοπάτωρ Θεός Φιλάδελφος

 

Nom d’Horus Horus Kounounéfer Banermerout Ininounebetrekhythenâkaef
Duanefkhnoumshepsershepsenefkhâtemhedjet Sensenensehenouminedjitef
Tjehenmesouthornesetitefmihorkanekhet Itypesedjemtamerimihepouânkh
Redinefhebousedâshaou Oureroumiptahtatjenenitnetjerou

(Horus, La jeunesse parfaite, Plaisant dans sa popularité, Dont le ka distingue les Deux Dames d’avec le
peuple, Que Khnoum le merveilleux félicite de sorte qu’il reçoive la couronne comme Roi, Qui s’unit aux
travaux de son père et les protège dans la joie, Qui brille à la naissance sur le trône de son père comme
Horus, Le taureau victorieux, Seigneur qui illumine l’Égypte comme l’Apis vivant, À qui beaucoup de
grands festivals de Sed seront donnés par Ptah-Tennen, le père des Dieux)

Hr Hr~~Hwnw-nfr~~bnr-mrwt~~Tni-nw-nbt-rxyt-Hna-kA.f~~ dwA.n.f-Xnmw-Sps-r-Sps-n.f-xa(t)-m-HDt snsn.n-sHnw-mi-nD–it.f~~THn-msw(t)-Hr-nst-it.f-mi-Hr-kA-nxt ity-psD-m-tAmri-mi-Hpw-anx~~rdi.n.f-Hbw-sd-aSAw~~wrw-mi-ptH-tA-Tnn-it-nTrw
Nom de Nebty Nebty Ouerpehti Khenteshneheh Néferjeb Outjenéferoumidjehoutyâa-âa
(Nebty grand par sa vaillance, Qui est agréable pour toujours, La perfection dans son cœur,
Qui soutient l’excellence comme le grand Dieu Thot)

nbti~~wr-pHti~~xntS-nHH~~nfr-jb~~wT-nfrw-mj-+Hwtj-aA-aA
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Âabity Nebkenounakhtmisaiset
(Le Faucon d’or le gouverneur qui est grand du cœur, Le seigneur dont la force
et la puissance sont en tant que fils d’Isis)

bik~~nbw~~aA-ibity~~nb-qnw-nxt-mi-sA-Ast
Nom de Roi Iouâenpanetjernetinehem Setepenptah Irimaâtenrê Sekhemânkhamon
(L’héritier du Dieu qui sauve, Élu de Ptah, Celui qui fait régner la justice de Rê, Image vivante d’Amon)
iwa-n-pA-nTr-nti-nHm~~stp.n-ptH~~iri-mAat-n-ra~~sxm-anx-imn
Nom de naissance Ptolemajos Ânkhdjet Mériptahiset , Ânkhdjetmériiset
(Ptolémée vivant pour toujours, Aimé de Ptah et d’Isis) , (Vivant pour toujours aimé d’Isis)
ptwlmjs~~anx-Dt~~mri-PtH-Ast , anx-Dt-mri-Ast

 


 
Ptolémée XII – Musée du Louvre

Son origine

 
   Ptolémée XII Néos Dionysos Philopator II Philadelphe (ou Tolomeo ou Ptolemys ou Ptolemaios ou Ptolemy ou Aulète “Le nouveau Dionysos, Fils aimant son père, l’ami de son frère ou Joueur de flûte”) fut Roi de 80 à 58 et de 55 à 51. Son origine est encore incertaine, il est généralement admis par les spécialistes, comme Christopher Bennett, qu’il fut le fils de Ptolémée IX Sôter II Lathiros et de la Reine Cléopâtre IV, cependant quelques historiens, comme Hans Volkmann, lui donnent comme mère Cléopâtre V Sélène I, la deuxième épouse de Ptolémée IX.
 
   Enfin d’autres encore, comme Werner Huß, avancent que sa mère pourrait être une concubine. Huß repose sa proposition sur les écrits antiques de Pausanias (Géographe et voyageur, v.115-v.180) qui indique que Bérénice III Cléopâtre Philopator fut le seul enfant légitime de Ptolémée IX. C’est pour cette raison que l’historien ancien Trogue Pompée (ou Cneius Pompeius Trogus, Ier s. ap.J.C) et l’orateur Romain Cicéron (ou Marcus Tullius Cicero, Philosophe, homme d’État, avocat, orateur, théoricien politique et Consul, 106-43) désignent Ptolémée XII comme Nothos “bâtard”.
 
   Il naquit en 117/116 à Chypre. L’assassinat de l’éphémère Ptolémée XI Alexandre II laissa le trône et le pouvoir vide. Rome voulait un règlement rapide de la crise. Cléopâtre V Tryphaena était alors la seule Ptolémée légitime, mais elle vivait en Cilicie auprès du Roi Séleucide Antiochos X Eusèbe Philopator. De plus, elle pouvait prétendre à récupérer les droits de succession à la fois Séleucides et Lagides. Mais les Alexandrins ne l’entendirent pas ainsi.
 
   Ils rappelèrent deux fils de Ptolémée IX. Ils en reconnurent un Roi d’Égypte sous le nom de Ptolémée XII Néos Dionysos Philopator II Philadelphe et le second devint Roi de Chypre, avec un royaume non dépendant de l’Égypte. Les Alexandrins espéraient de cette façon recueillir les bonnes grâces de Rome qui jouait de plus en plus le rôle d’arbitre en Orient et cette division de règne devait normalement éviter les luttes de pouvoir dynastique.

 

Son Règne

 
         Premier règne 80-58
 
   Ptolémée XII monta sur le trône le 22 Avril 80 (on trouve aussi la date du 11 Septembre 80), mais il ne fut couronné à Memphis par les Grands Prêtres de Ptah Pétoubastis III et son fils Psenptais III (ou Psenptah) que le 26 Mars 76. Cette intronisation officielle du Roi fut très importante parce qu’en 75 Cléopâtre V Sélène I (Maintenant Reine Séleucide) prétendait au trône d’Egypte pour ses deux fils. Elle envoya un de ceux-ci, Antiochos XIII Dionysos Asiaticos à Rome plaider sa cause, mais il ne reçut pas le soutien de ces derniers et repartit les mains vides. Toutefois, Ptolémée XII ne fut pas reconnu par Rome en vertu d’un testament qui faisait des Romains les prétendus héritiers de Ptolémée XI et ceux-ci avaient bien évidemment des vues sur l’Égypte.
 
   L’existence de ce testament est controversée par la recherche moderne. Pour se prémunir contre toutes actions Romaines et les convaincre de lui laisser l’Égypte, il réussit à corrompre de nombreux hommes politiques Romains en les achetant. Ptolémée XII chercha également à consolider son pouvoir au niveau national par des bonnes relations avec les puissants Prêtres locaux. Il se soucia de veiller à ce que leur représentant le plus important, Psenptais III, possède suffisamment de revenus pour les temples dans toute l’Égypte. Les efforts du Roi pour gagner les sympathies des prêtrises allèrent naturellement également dans le développement d’une activité de construction et de rénovation des sanctuaires et des temples dans tout le pays, comme celui d’Isis à Philae ou celui d’Edfou.


 

Tétradrachme de Ptolémée XII


   Le 17 Janvier 79 (8 Tybi année 2), Cléopâtre V Tryphaena épousa Ptolémée XII, peut-être pour lui donner aussi une certaine légitimité. Elle devint Corégente avec lui jusqu’à ce qu’elle fut démise de ses fonctions, par son époux qui lui retira la Corégence entre le 8 Août (4 Mesore an 12) et le 1 Novembre 69 (24 Phaophi an 13). Il semble que l’on ait plus de trace d’elle après cette date. Son nom disparaît des monuments et des papyri. Werner Huß pense qu’elle tomba en disgrâce, mais pour qu’elle raison ?. On a retrouvé une inscription de Ptolémée XII datant de 68, qui ne mentionne pas Cléopâtre V Tryphaena, comme il aurait du se faire si elle avait été encore en vie.
 
   Huß et d’autres avancent que Ptolémée XII prit une nouvelle épouse, mais considérée comme illégitime, prise dans la noblesse Égyptienne. Cette seconde femme put avoir été un membre de la famille du Grand Prêtre de Memphis, avec laquelle le Pharaon avait des liens étroits. Selon Strabon (Géographe, historien et philosophe Grec, 64av.J.C-23 ap.J.C) seule une fille légitime, son aînée, Bérénice IV Cléopâtre Épiphane était déjà née. Huß suppose que les autres enfants du Roi : Cléopâtre VII, Arsinoé IV, Ptolémée XIII et Ptolémée XIV, viendraient de ce second mariage avec cette inconnue.
 
   Comme la résistance militaire contre Rome était futile, le Pharaon chercha à conforter son règne en distribuant des pots de vin aux grands politiciens Romains. En 63 il apparut que Pompée (106-48) émergea comme le leader du Sénat, ainsi Ptolémée XII chercha à établir une relation avec le Romain en lui envoyant des richesses et une invitation à Alexandrie. Pompée accepta les richesses, mais refusa l’invitation. Le Général Romain avait en 64 av prit le contrôle de l’Empire Séleucide voisin et l’Égypte était le dernier État non encore Romain de l’ancien Empire d’ Alexandre le Grand. Maintenant, financé par les Ptolémée, Pompée, en 63, mena une guerre en Judée avec 8.000 cavaliers. En outre, Ptolémée XII envoya au Général Romain pendant son séjour à Damas (début 63), 4.000 talents d’or. Ce don fut extrêmement coûteux pour l’Égypte puisqu’il couvrit un tiers du revenu annuel de l’État, de plus d’autres Sénateurs profitaient des largesses du souverain. Ptolémée XII fut obligé d’augmenter les impôts, de vendre les bijoux de famille.


 

Sphinx probablement à l’image
de Ptolémée XII – Musée d’Alexandrie

 
  Il effectua une dévaluation de la monnaie et d’emprunta aux banquiers Romains, principalement à Caius Rabirius Postumus, d’énormes quantités d’argent à des intérêts plus que considérables. Néanmoins, une relation même très bonne avec un chef de file Romain ne garantissait pas sa pérennité sur le trône, ainsi Ptolémée XII peu de temps après se rendit à Rome pour négocier un pot de vin pour une reconnaissance officielle de sa royauté. En 59, le Pharaon versa à Pompée et Jules César (100-44) une énorme somme (6.000 talents d’or) pour qu’ils fassent reconnaître au Sénat sa légitimité. Selon Mary Siani-Davies, après une alliance formelle son nom fut inscrit dans la liste des amis et des alliés du peuple de Rome (Amici et socii populi Romani).

 
         Le Roi exilé  58-55
 
   Début 58, les Romains, après avoir obtenu par les armes la Cyrénaïque, la Syrie, le Pont et la Cilicie, amputant l’Empire Séleucide, à l’instigation du Tribun Publius Clodius Pulcher, s’emparèrent de Chypre où régnait le frère de Ptolémée XII. La même année, un tribun Romain proposa de transformer Chypre en province Romaine. La justification de cet acte était que l’île aidait les pirates sévissant en Méditerranée. Ptolémée XII protesta légèrement pour ne pas mettre en danger son propre règne et s’inclina devant l’action Romaine. Les Alexandrins étaient déjà anti-Romain d’esprit, mais cette confiscation de possession ancienne Ptolémaïque ainsi que l’absence de réaction efficace du Roi devant les Romains et devant la mort de son frère, Ptolémée de Chypre, entraîna le mécontentement de la population d’Alexandrie qui se révolta de nouveau. Le Roi n’arriva pas à contenir l’insurrection et, à l’approche de l’été 58, il fut obligé de fuir à Rome, peut-être avec sa fille Cléopâtre VII.
 
   En Juin 58, les Alexandrins portèrent sur le trône, la fille de Ptolémée XII, Bérénice IV Cléopâtre Épiphane. La Reine associa au pouvoir, sa mère Cléopâtre V Tryphaena, puis sa sœur Cléopâtre VI Tryphaena. Comme le précise Strabon, Cléopâtre V régna conjointement avec Bérénice IV que pendant un an puisqu’elle décéda le 1 Septembre 57 (1er Épagomène année 2), pour des raisons inconnues. Ptolémée XII resta réfugié à Rome où il intrigua de nouveau pour gagner à sa cause le Sénat et obtenir l’aide des Romains, mais Pompée refusa. Pendant ce temps, les Alexandrins ne restèrent pas inactif, ils cherchèrent à empêcher un retour du souverain. En 57, ils envoyèrent environ 100 ambassadeurs dirigés par le philosophe Dion en Italie plaider leur cause devant les Sénateurs.
 
   Cependant, pour prévenir le risque que causait ces trop nombreux membres de la délégation Alexandrine, dès leur arrivée à Pouzzoles, certains membres furent assassinés, dont Dion qui fut empoisonné, et d’autres arrivés à Rome furent victime d’attaques. Selon Cicéron, les survivants furent intimidés et convaincus par la corruption au silence. Cette brutale répression, probablement secrètement orchestrée par Pompée et les banquiers, pour garder Ptolémée XII sur le sol Italien ne passa pas inaperçue. Marcus Favonius, un opposant politique à Pompée et quelques autres Sénateurs s’indignèrent, mais il s’avéra que les pots de vin de Ptolémée XII furent plus efficace.


 

Ptolémée XII massacrant
ses ennemis –
Temple d’Horus – Edfou

 
   En Septembre 57 le Pharaon exilé attint le sommet de sa politique de corruption et le Consul Publius Cornelius Lentulus Spinther invita à diriger le retour de Ptolémée XII en Égypte. On ne sait pas pourquoi ce ne fut pas Pompée qui proposa cette tâche. Peut-être craignait-il trop de résistance à sa nomination de la part de ses adversaires politiques. Restait maintenant (probablement autour de Novembre 57) à Rome d’organiser le retour. Toujours selon Cicéron, pour représenter ses intérêts, dont en grande partie la poursuite de sa politique de corruption, Ptolémée XII choisit son ami et confident, Ammonius. Puis il se rendit au temple d’Artémis d’Ephèse et là, il attendit que Lentulus le réintègre en Égypte. Mais ce dernier ne put remplir sa mission. Beaucoup de Sénateurs y furent opposés craignant que son retour réussit Ptolémée XII devienne trop puissant militairement.
 
   Le 14 Janvier 56 cinq propositions différentes furent discutées au Sénat. L’une d’elle comprenait le retour du Roi Égyptien, sans l’utilisation d’une armée. Une autre suggérait de confier à Pompée le retour de Ptolémée XII, mais aucun consensus ne fut trouvé. Quelques mois plus tard, Ptolémée XII apprit à Ephèse le résultat des débats à Rome. La majorité des Sénateurs avaient voté que le Roi ne reçoive aucune aide pour restaurer son pouvoir. Lentulus exprima à Ptolémée XII son désir de contourner la décision des Sénateurs. Il aurait pu partir sans le Roi en Égypte, mais avec une armée, où il aurait commandé à des fins militaires, le retour Ptolémée XII, mais Lentulus ne se risqua pas dans une telle entreprise. Dans le même temps, Bérénice IV épousa en secondes noces, mi 56, Archélaos (ou Archélaus, en Grec : ‘Αρχέλαος, † en Janvier/Février 55), qui fut Grand Prêtre de Bellone à Comana (ou Kommana ou Kommanae), en Cappadoce, qui gouverna avec elle.

 
         Son deuxième règne 55-51
 
   Ptolémée XII reporta alors son "amitié" sur d’autres Romains, dont Jules César et il réussit à corrompre Aulus Gabinius (Pour 10.000 talents d’or), lieutenant de Pompée et Proconsul de Syrie. Celui-ci fit croire au Sénat à la menace d’une invasion de la Syrie par les Égyptiens. En 55, Aulus Gabinius, dont l’armée était stationnée en Syrie, reçut l’ordre d’envahir l’Égypte et de soutenir Ptolémée XII. Ses officiers comptaient parmi eux un certain Marc Antoine comme Chef de cavalerie. Rapidement, ce dernier, conquit la forteresse frontalière Égyptienne de Péluse. Beaucoup d’Égyptiens étaient désireux de se rebeller contre le Pharaon, mais Marc Antoine les en empêcha.
 
   Après de brèves escarmouches, dans lesquelles en Janvier/Février 55 Archélaos fut tué, en Mars, Aulus Gabinius rétablit Ptolémée XII sur le trône. La date exacte de la restauration Ptolémée XII est inconnue. La date la plus proche possible de son nouveau règne apparaît pour la première fois dans un document Égyptien daté du 22 Avril 55, mais il est confirmé qu’il fut en fonction plus d’un mois plus tôt, selon Cicéron, les rumeurs de son retour réussi circulaient déjà en Italie à cette époque. Beaucoup de spécialistes avancent entre le 4 Janvier et le 24 Juin 55. Pour la première fois de son histoire, une armée Romaine était sur le sol Égyptien.


 

Bérénice IV
Musée Capitolini – Rome

 
   Ptolémée XII à peine arrivé au pouvoir fit déposer sa fille Bérénice IV, puis en Juillet il la fit exécuter. En raison de l’agitation qu’il causait, Aulus Gabinius retourna rapidement dans sa province, mais il resta présent pour assurer la poursuite du règne de Ptolémée XII dans de bonnes conditions. Selon Mary Siani-Davies, des troupes Romaines, dont un grand nombre de Celtes et de Germains, furent embauchées en tant que mercenaires en Égypte. Près de deux mille soldats furent stationnés à Alexandrie pour assurer l’autorité de Ptolémée XII. Ces troupes aidèrent probablement aussi à cette époque le Pharaon à défaire des révoltes locales plus petites.
 
   Pour renforcer son pouvoir nouvellement créé, Ptolémée XII confia de nombreux postes d’influence à des gens loyaux. Mais cette victoire vira à la faillite financière car le souverain devait maintenant payer ces dettes. Le Romain Caius Rabirius Postumus, qui l’avait soutenu et auquel le Roi devait d’importantes sommes d’argent, devint le nouveau Ministre des finances (Dioecetes ou Dioiketes). Selon Cicéron, ce dernier, grâce au contrôle direct sur toutes les opérations financières et transactions économiques exercées par l’Égypte, put recueillir des pots de vin pour Aulus Gabinius et Pompée et récupérer les dettes du Roi.  


 

Tétradrachme de Ptolémée XII – Musée du Louvre


   Cicéron fait état de verrerie et autres marchandises vendues pour leur propre compte et qu’ils empochèrent les bénéfices. Il est clair, à partir d’un papyrus récemment trouvé, qu’autant d’argent qui partait hors du pays, amena rapidement à l’état de faillite. Cette irruption Romaine dans les affaires intérieures ne plut guère aux Égyptiens, ni aux Alexandrins. Au bout d’environ 1 an et demi, malgré l’occupation Romaine des soldats, des révoltes éclatèrent dans l’ensemble du royaume. Cicéron nous dit, qu’afin de protéger Caius Rabirius Postumus et ses complices contre une foule en colère, Ptolémée XII les fit mettre en prison, mais il les en fit rapidement sortir en leur organisant un départ précipité de la vallée du Nil. En 54, Rome engagea un procès contre Aulus Gabinius pour escroquerie et chantage et l’ancien Proconsul Syrien fut condamné à l’exil. Quant au financier Caius Rabirius Postumus il semble qu’il fut acquitté.
 
   Ptolémée XII resta fortement tributaire de Rome. De sa politique étrangère il est seulement connu qu’il fit un don au temple d’Apollon à Didymes, en 54 ou 53, pour couvrir ses portes de 34 défenses d’éléphant. Probablement que le Roi voulait établir des relations avec les cités Grecques. Lors de son règne Ptolémée XII prit des épithètes prestigieuses : Philopator (Qui aime son père) et Philométor (Qui aime sa mère), mais le peuple Alexandrin le surnomma Aulète (Joueur de flûte) et lui-même se proclama Néos Dionysos en raison de son goût pour les fêtes et banquets où il s’enivrait et s’exhibait en joueur de flûte. Le Roi était très intéressé philosophiquement et musicalement et bien évidemment il promut largement la vie intellectuelle d’Alexandrie. Joachim Brambach nous dit que ses intérêts culturels donnèrent la chance à ses enfants d’avoir une éducation très poussé.
 
   Pour assurer une transition du pouvoir sans faille, le Pharaon prit, probablement quelques mois avant sa mort, sa fille aînée d’à peine dix-huit ans, Cléopâtre VII Théa Philopator, comme Corégente, du fait que ses fils à cette époque n’étaient pas encore assez âgés pour le pouvoir. Comme nous le précise Michael Grant, dans les cryptes du temple d’Hathor à Dendérah, la jeune souveraine est représentée derrière son père. Dans son testament, Ptolémée XII porta note que Cléopâtre VII et son fils aîné Ptolémée XIII Philopator, par tradition dynastique, devaient conclure un mariage et prendre ensemble le trône.
 
   Pour parvenir à ses fins, il confirma l’alliance Égypto-romaine et fit du peuple de Rome à son exécuteur testamentaire. Cette décision montre clairement à quel point le vieux souverain était conscient de l’état de l’Égypte comme client de Rome. Il le fit également tactiquement pour protéger le pouvoir et la survie des Ptolémée. En plus d’une copie de son testament dans un site secret d’Alexandrie, une autre, pour des raisons de sécurité, fut cachée dans la maison de Pompée. Ptolémée XII mourut de maladie en Février/ Mars 51. Sa mort ne fut connue à Rome, selon une lettre de Marcus Caelius Rufus, qu’à la fin de Juin 51.  


 

Portrait en marbre de Paros
de Cléopâtre VII –
Antikensammlung – Berlin

 

Sa famille

 

   Ptolémée XII n’a qu’une épouse attestée, mais plusieurs historiens pensent qu’il en eut peut-être une autre (qui ne fut peut-être qu’une concubine) après Cléopâtre V :
 
Cléopâtre V Tryphaena (En Grec : Kleopatra h kai Trufaina "La Magnifique"), dont l’histoire est pleine d’hypothèses et de controverses. (Sujet très débattu, voir la vie de Cléopâtre V) Elle serait née entre 100 et 95. Il l’épousa le 17 Janvier 79. Elle lui donna six enfants :
 
  Quatre filles :

Bérénice IV Cléopâtre Épiphane (En Grec : Βερενίκη Δ’ Κλεοπάτρα Επιφανής "Cléopâtre L’illustre"), qui naquit entre 79 et 75. Elle épousa en premières noces, à une date inconnue, Séleucos VII Kybiosaktes “Le Poissard”. En secondes noces, mi 56, Archélaos (ou Archélaus, en Grec : ‘Αρχέλαος, † en Janvier/Février 55), qui fut Grand Prêtre de Bellone à Comana (ou Kommana ou Kommanae), en Cappadoce. Elle fut exécutée en Juillet 55.
Cléopâtre VI Tryphaena (En Grec : Κλεοπάτρα Στ΄Τρύφαινα "La Magnifique") . Les sources concernant cette filiation sont incertaines et les avis des spécialistes partagés. Si tel est le cas, son année de naissance devrait être vers 75. Certains égyptologues avancent qu’elle mourut enfant. Peut-être décédée le 1 Septembre 57 ?.
Cléopâtre VII Théa Philopator (ou Cléopâtre Netjeret Méretites  qlwpdrt~~nTrt~~mr(t)it.s) "La Déesse Cléopâtre qui est aimée de son père", qui naquit probablement en Décembre 70, ou Janvier 69. Elle fut Reine de 51 à 30.
Arsinoé IV (En Grec : Aρσινόη Δ΄, qui naquit probablement en 68. Bien qu’elle ait renoncé à toute prétention au trône, elle fut exécutée en 41 sur les marches du temple d’Artémis, sur l’ordre d’Antoine, qui aurait agit à la demande de Cléopâtre VII.

 
  Deux fils :

Ptolémée XIII Philopator (En Grec : PtolemaioV Φιλοπάτωρ "Fils aimant son père"), qui naquit en 62/61. Il sera Roi conjointement avec sa sœur Cléopâtre VII de 51 à 47. Il mourut noyé dans le Nil en tentant de fuir les armées Romaines à sa poursuite, le 13 Janvier 47 (On trouve aussi 14 Janvier).
Ptolémée XIV Philopator II Philadelphe (En Grec : Ptolemaios Φιλοπάτωρ FiladelfoV "Fils aimant son père, l’ami de son frère"), qui naquit en 60/59. Il fut Roi conjointement avec sa sœur Cléopâtre VII de de 47 à 44. À cette dernière date il fut assassiné par sa sœur qui régna seule.

 
  Certains spécialistes, comme Werner Huß, attribuent Cléopâtre VII, Arsinoé IV, Ptolémée XIII et Ptolémée XIV à une autre épouse de Ptolémée XII, inconnue par ailleurs ? (Voir ci-dessus).

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
Auguste Bouché-Leclercq : 
Histoire des Lagides, 1, les cinq premiers Ptolémée, Culture et civilisation, Bruxelles, 1903 – Culture et Civilisation, Bruxelles, 1963.
Histoire des Lagides, 3, Les Institutions de l’Egypte ptolémaïque, 1ère Partie, Ernest Leroux, Paris, 1906 – Culture et Civilisation, Bruxelles, 1963 – Scientia-Verlag, Aalen, 1978.
Joachim Brambach :
Cléopâtre, Diederichs, Munich, 1996.
Pierre Cabanes :
Le monde de la mort d’Alexandre à la paix hellénistique d’Apamée, Seuil, Paris, 1995.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Marco Frenschkowski :
Ptolémée XII, Eencyclopédie biographique église-bibliographique (BBKL) 7, Bautz, Herzberg, 1994.
Günther Hölbl :
Geschichte des Ptolemäerreiches, pp : 195–205, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt, Janvier, 1994.
Werner Huß :
Ägypten in hellenistischer Zeit 332-30 v. Chr, C. H. Beck, München, 2001.
Christoph Schäfer :
Kleopatra, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt, 2006.
Mary Siani-Davies :
Ptolemy and the Romans, pp.306-34, Historia : Zeitschrift für Alte Geschichte 46, N°3, 1997.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronique des Reines d’Égypte, Des origines à la mort de Cléopâtre, Collection : Essais Sciences, Actes Sud, Juillet 2008.
Hans Erich Volkmann :
Ptolemaios XII, pp : 1748–1755, Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft (RE), Band XXIII, 2, Alfred Druckenmulle, Stuttgart, 1959.
Jürgen Von Beckerath :
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der vorzeit bis 332v. Chr., Münchener Universitaätsschriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Édouard Will :
Histoire du monde hellénistique Politique 323-30 av. J.-C., Seuil, Paris, 2003. 

 

….Retour à la dynastie des Lagides

 

 

Pour voir correctement les traductions des noms en Grec ancien,
vous pouvez télécharger et installer la police de caractère jointe.
Copyright © Antikforever.com
Pour voir correctement les translittérations des titulatures des Rois,
vous pouvez télécharger et installer la police de caractère jointe.