Étymologie
Damas est également connue sous le nom de :
En Latin : Damascus ou Damaskus, en arabe :
دمشق Dimashq ou
دمشق الشام Dimashq-Ash-Shām ou
الشام Ash-Shām ou Ach-Cham.
Les habitants s’appellent les Damascènes. Ash-Shām est un terme arabe pour désigner le Nord et la Syrie. En particulier la grande Syrie historique
qui est appelée Bilād Ash-Shām
بلاد الشام, "les terres du Nord" en arabe ou
"terre de Shem (fils de Noé)". L’étymologie de l’ancien nom "Damas" est incertaine, mais le nom est supposé être pré-Sémitique.
Il est attesté que : Dimašqa ou Dimasqu en Akkadien,
Damaskou T-ms-kw en Égyptien,
Dammaśq דמשק
en Araméen ancien et Dammeśeq
דמשק
en Hébreu biblique, sont une seule et
même ville, Damas. L’orthographe en
Akkadien, dans les lettres d’Amarna de l’époque du
Pharaon Amenhotep IV
ou Akhénaton, 1353/52-1338) est la plus ancienne attestation.
Arc Romain de la Via Recta,
divisant la partie musulmane et Chrétienne de la vieille ville |
Localisation
Damas est
une des plus ancienne cité de Palestine et une des plus anciennes villes habitées en permanence dans le monde.
Ce fut une cité-État Araméenne et la capitale de la province d’Ube (ou Upe), puis du
royaume de Syrie. Damas se trouve à environ 80 km. de la mer Méditerranée à l’intérieur des terres, abritée par les montagnes de l’Anti-Liban
(Chaîne de montagnes parallèle à la chaîne du Mont Liban, dont elle est séparée par la vallée de la Bekaa.
Elle est située sur un plateau de 680 m. au-dessus du niveau de la mer. La vieille ville de Damas, entourée par des murs est située sur la rive Sud de la
rivière Barada. Au Sud-est, Nord et Nord-est, elle est entourée de banlieues dont l’histoire remonte au moyen-âge : Midan au Sud-ouest, Imara et
Sarouja au Nord et au Nord-ouest.
Ces districts se situaient initialement sur les routes menant hors de la ville, près des tombes des personnalités
religieuses. La cité, centrée sur son oasis aux portes du désert, la région Ghouta
(الغوطة al-ġūtä ou Ghûta, désigne les terres cultivées
qui entourent la ville), est arrosée par la rivière Barada qui vient de l’Anti-Liban pour se perdre dans un marécage à l’Est de la ville.
Autrefois entourée d’une "ceinture verte" de cultures irriguées, Damas connut un essor particulier. Elle ne cessa pas de croître, de façon anarchique
par endroits, aux dépends de sa Ghouta. Damas, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, est la plus grande ville de Syrie.
L’histoire…….
L’histoire ancienne
de Damas nous est surtout révélée par les fouilles à Tell Ramad à la périphérie de la ville qui ont démontré que la cité fut habitée dès entre 6000 et
5000 av.J.C. Ce qui fait que la ville est considérée comme parmi les plus anciennes cités continuellement habitée au monde. Toutefois, Damas n’est
pas documentée comme une ville importante jusqu’à l’avènement des Araméens, Sémitiques
nomades qui arrivèrent de la Mésopotamie. On sait que ce sont
les Araméens qui établirent tout d’abord le système de distribution d’eau de la ville par la
construction de canaux et de tunnels afin de maximiser l’efficacité de la rivière Barada. Le même réseau fut amélioré plus tard par les Romains et les
omeyyades et il constitue encore la base du système d’approvisionnement en eau de la vieille ville de Damas aujourd’hui. La citée est mentionnée dans la Bible,
dans le Livre de la Genèse (14 : 15; 15 : 2 à propos d’Éliézer), existant au moment de la Guerre des Rois (Livres des Rois et des Prophètes)
: "La ville de Damas est d’une grande beauté et toute description, si longue soit-elle, est toujours trop courte pour ses belles qualités".
Athéna (Minerve) de
Syrie – Époque Romaine – Musée National de Damas |
Selon l’historien Juif
Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben
Mattathias, historien Juif, 37-v.100), dans son volume vingt-un, Antiquités des Juifs, Damas fut fondée par Uz, le fils d’Aram, lui même fils de Sem.
Nicolas de Damas (Syrien Juif Hellénisé du Ier Siècle av.J.C), secrétaire, professeur et ami du Roi
Hérode le Grand (Tétrarque de
Judée 41-40, Roi de
Judée 40-37 et Roi d’Israël 37-4 av.J.C),
dans le quatrième livre de son Histoire, dit : "Abraham a régné à Damas,
c’est un étranger, qui est venu avec une armée de la terre au-dessus de
Babylone, appelée le pays des
Chaldéens, mais, après un long moment il s’est
retiré de ce pays aussi, avec son peuple et est allé dans le pays alors appelé la terre de
Canaan …"
Aujourd’hui, le nom d’Abraham est encore célèbre
dans la région de Damas où un village porte son nom. Damas est aussi désignée comme ayant fait partie de l’ancien royaume des
Hyksôs, de v.1720 à 1530 av.J.C, qui va conquérir
l’Égypte
(XVe et XVIe
dynastie), puis tomba sous la domination de l’Égypte.
Les textes les plus anciens faisant référence à la ville (Sous son nom en
Akkadien : Dimašqa ou Dimasqu) sont les lettres de
Tell el-Amarna (4 lettres EA 194 à 197), de l’époque du
Pharaon Amenhotep IV (ou Aménophis ou Akhénaton,
1353/52-1338) échangées avec son vassal, le “Roi” (Son titre n’est jamais donné clairement) Biryawaza (ou Birijawaza ou Birjawaza ou Namiawaza ou
Biria Waza, en Hébreu :
ביריאווזה Biriaoozh,
en Akkadien :
M Bir5-ia-wa-za, v.1350 à v.1335).
Dans cette correspondance (EA 250), le Pharaon ordonnait à Biryawaza de prendre les armes contre les fils de Labaya, un chef de guerre
Cananéen.
Certains chercheurs, comme Wayne Thomas Pitard le décrivent comme le Roi de Damas et d’autres pensent qu’il n’était qu’un haut fonctionnaire
Égyptien. Les spécialistes avancent que son nom fut d’origine
Indo-européenne. Il fut le fils d’un dénommé Shuttarna, peut-être issu d’une caste Indo-européenne semblable à celle des
Maryannou qui gouverna le Mitanni et plus tard, les
Hittites ?.
Dans la lettre EA 151 Biryawaza mentionne une attaque d’Abi-Milki (ou Abimilki ou Abimilku) de
Tyr sur ses territoires.
Dans une autre lettre il est présenté comme un fidèle vassal de l’Égypte.
Par cette correspondance on sait qu’il fut en guerre contre Etakkama (ou Aitakama ou Attakama, 1355-1312) de
Kadesh et
Azirou
(ou Aziru, v.1344-v.1315) d’Amourrou qui étaient tous deux vassaux de
l’Égypte et venaient de changer de camps pour rejoindre
celui des Hittites.
Puis ce fut le royaume d’Amourrou, sous son Roi
Azirou (ou Aziru), qui après avoir détrôné Biryawaza prit le contrôle des ports
Phéniciens et de la région de
Damas. Au cours du siècle suivant la ville prospéra, mais elle fut détruite, vers 1200, comme beaucoup de ses consœurs du littoral, par les invasions des
Peuples de la mer. Cependant en 1100 on
retrouve des traces de la ville qui nous renseignent sur une cité qui était devenue le centre d’un puissant État
Araméen appelé dans la Bible Hébraïque, Aram-Damas (ou Aram-Damascus).
Les sources de cet État proviennent exclusivement de textes qui peuvent être divisés en trois catégories : Les annales
Assyriennes,
les textes Araméens et la Bible Hébraïque. La plus grande partie provenant de
l’Assyrie.
De plus il est à noter qu’il existe souvent plusieurs copies du même texte. La plupart de ceux-ci sont les annales des Empereurs
Assyriens
Salmanasar III (ou Shalmaneser ou Salmanazar, 859-824),
Adad-Nirâri III (ou Adad-Nerari ou Adad-Nêrârî, 810-782)
et Téglath-Phalasar III (ou Tiglath-Pileser, 745-727).
Assed Allat – Lion de la Déesse arabe Allat –
Musée National de Damas |
Ils sont, à bien des égards,
une grande source d’information de la force de ce royaume et nous donnent plusieurs noms de ses dirigeants. Ce qui est une bonne chose pour sa
compréhension car les inscriptions royales Araméennes sont rares. Seulement
une stèle royale d’Aram-Damas a été identifiée. La Bible Hébraïque est plus détaillées sur l’histoire de ce royaume, principalement dans ses relations avec
Israël, cependant, ces récits sont datés de beaucoup plus tard.
Les Rois d’Aram-Damas furent impliqués dans de nombreuses guerres dans la région contre les
Assyriens et le royaume
d’Israël. Le premier souverain dont on ait une trace est
Adrazar (ou Hadad I Ezer ou Adar-Ezer ou Hadadezer, "Hadad est mon sauveur", v.1000) il fut le fils de
Rohob (ou Arach, v.1020) également Roi de Soba.
Puis suivit Rezon (ou Reson ou Rézôn ou Hadad II, v.960). Il est mentionné dans la Bible comme ennemi du Roi
Salomon (970-931 – Premier Livre des Rois). Il fut fils d’Eliada.
Il avait fui son maître, le Roi Hadadézer de Soba (ou Tsoba). Après la mort de ce dernier, Rezon rassembla des gens dont il devint le chef
et devint Roi de Damas. L’archéologie n’a pas confirmé son identité. Une idée populaire à la fin du XIXe siècle identifiait Rezon comme
le nom de trône de Hezjon, son successeur.
Hezjon (ou Hèzyôn ou Hesjon ou Hadad III, v.920) lui succéda, mais on ne sait pas si il y avait un lien de parenté entre eux.
Il est mentionné dans le Premier Livre Rois (15 : 18). Il dut lutter contre le Roi des
Hébreux et dut se réfugier en
Égypte.
Son fils lui succéda.
Tabrimmon (ou Hadad IV, ou Tabremon ou Tabrimmôn ou Thabrimmon, en
Hébreu:
טַבְרִמֹּן “Rimmon est bon“,
? à 890 ou ? à 885) arriva sur le trône mais on sait très peu de chose de lui. Il fut un contemporain du Roi
Asa (ou Abia, 911-870)
de Juda. Il fut le père de Ben-Hadad I (Premier Livre des Rois 15 : 18).
Ben-Hadad I (ou Hadad V, en Hébreu :
בן הדד Ben Hadad, en
Araméen :
בר חדד Bar-Hadad, 920 à 880 ou 890 à 860 ou 885 à 865)
lui succéda. Nous ne savons pas grand chose non plus de sa vie, si ce n’est qu’il attaqua le royaume de
Juda et prit la haute vallée du Jourdain. Plus tard le nouveau Roi de
Juda
Asa (ou Abia, 911-870) prit
une partie de l’or et l’argent du Temple de
Jérusalem et l’envoya à Ben-Hadad I, en échange de l’annulation de
son traité de paix avec le Roi d’Israël
Baasha (ou Basha ou Baasa, 908-885).
Ben-Hadad I accepta et attaqua la tribu de Dan et de nombreuses villes importantes de la tribu de
Nephtali (ou Naphtali ou Neftali – Premier Livre des Rois 15:20).
Cette acquisition donna le contrôle à Aram-Damas de la route commerciale vers le Sud de la
Phénicie.
Baasha fut forcé de se retirer de Ramah (ou Rama),
dans le royaume de Juda, qu’il occupait et retourna dans son pays.
Son fils lui succéda.
On connaît un peu plus l’histoire du Roi qui succéda, Ben-Hadad II (ou Hadad VI ou Hadadezer
“Hadad est mon sauveur“, en Hébreu :
בן הדד Ben Hadad, en
Assyrien : Adad-Idri, en
Araméen :
בר חדד Bar-Hadad, en
Akkadien : Adad-Idri,
880 à 842 ou 865 à 842 ou 860 à 842). En 858 et 857, il fut un adversaire acharné du royaume
de Juda et du Roi
d’Israël
Achab (873-852), où par deux fois il fut battu. Il signa même un traité
avec Israël, avantageux pour les Israélites (Paix d’Apheq – Premier Livre des
Rois 20), où il dut rendre les villes conquises pour récupérer son trône. En 853, il fut à la tête d’une immense coalition de 11 Rois contre
l’Empereur d’Assyrie
Salmanasar III (ou Shalmaneser ou Salmanazar, 859-824).
Elle était formée du royaume d’Égypte,
du Roi Mattanbaal I (ou Matinu-Baal ou Mattan Baal ou Matinu-Ba’al, v.860-v.850)
d’Arwad (ou Aradus ou Arados ou Arvad ou Arpad ou
Antioche en Pieria ou île de Ruad), du Roi Ammonite Ba’sa (ou Baasa, v.860-v.845),
du Roi Irhuleni de Hamath (ou Hama, une ville sur les rives de l’Oronte dans le centre de la Syrie), du Roi
d’Israël
Achab et
d’autres souverains d’États voisins.
Salmanasar III
ne peut faire face, il fut arrêté à
Qarqar (ou Karkar) lors d’une bataille, la même année. Ben-Hadad II combattit personnellement
Salmanasar III six fois et
deux fois de plus avec l’aide d’Irhuleni et peut-être du reste de la coalition. Il est attesté sur l’inscription de la stèle de Tel Dan, probablement en tant
que père de l’auteur inconnu. Selon certains chercheurs il est également mentionné sur la stèle de Zakkur (ou Zakir) du Roi Zakkur (v.785)
de Hamath et Luhuti (ou Lu’aš) dans le Nuhashshe (ou Nukhashshe ou Nuhasse ou Nuhašša ou Nuhašše,
petit royaume au Sud d’Alep), mais cette affirmation est contestée.
Un nommé Hazaël, peut-être un de ses officiers, prit sa succession en l’étouffant dans son sommeil.
Certains historiens affirment qu’Hazaël était en réalité son fils.
Figurine en ivoire supposée du Roi Hazaël |
Hazaël (En
Hébreu :
חֲזָהאֵל
ḤaZa’eL "Dieu [El] a vu",
842 à 796 ou 842 à 805 ou 841 à 812) arriva au pouvoir. Il figure dans la Bible où il est évoqué dans le Premier Livre
des Rois (19 : 15). Son origine est discutée, mais aujourd’hui on retient qu’au départ il fut un fonctionnaire de justice sous le Roi
Ben-Hadad II (ou Adad VI) (Certains le donnent comme son fils ?). Lorsqu’il tomba malade,
ce dernier envoya Hazaël avec des cadeaux à Élie (ou Elijah, Prophète d’Israël du IXe siècle), le successeur d’Elisha (ou Élisée ou ‘Ĕlîšā’),
afin de connaitre l’évolution de sa maladie (Deuxième Livre des Rois 8,7 à 8). Elie révéla à Hazaël que
Ben-Hadad II retrouverait la santé, mais qu’il allait quand même mourir. Le jour après son retour
à Damas, Hazaël étouffa le Roi et prit le pouvoir (Deuxième Livre des Rois 8,15). Selon certains chercheurs, d’après une inscription de
l’Empereur d’Assyrie
Salmanasar III (ou Shalmaneser ou Salmanazar, 859-824),
Hazaël aurait été nommé Roi entre l’an 18 et 20 du règne de l’Assyrien
(KAH 1,30). Dans cette inscription Hazaël est appelé “fils de personne“, une indication qui peut confirmer qu’il n’était pas
de souche royale et qu’il fit un coup d’État contre Ben-Hadad II.
Salmanasar III
avait été arrêté momentanément dans ses conquêtes par Ben-Hadad II cependant,
l’Assyrien persévéra dans ses tentatives de prendre le royaume
d’Israël et la Syrie. D’autres batailles suivirent, en 849 et 846. En 842,
Salmanasar III lança une campagne
contre Hazaël et son fils Ben-Hadad III (ou Hadad VII), forçant ce dernier à se réfugier à l’intérieur des murs de sa capitale, mais
Salmanasar III
ne parvient pas à prendre Damas.
Vers la fin de son règne, Hazaël conduisit les Araméens dans une bataille contre
les forces des Rois d’Israël
Joas (ou Joash, 804-790) et
Amasias (ou Amaziah ou Ahaziah, 802-776) de
Juda (Deuxième Livre des Rois 12,6 et 12,17).
Après leur défaite à Ramoth en Galaad (ou Ramoth Gilʿad), il les força à lui payer un tribut. Puis, il repoussa deux attaques menées par les
Assyriens. Il prit des territoires
Israélites à l’Est du Jourdain, la ville des
Philistins de Gath et chercha à prendre aussi
Jérusalem (Deuxième Livre des Rois 12:17).
Une inscription monumentale en Araméen a été découverte
à Tel Dan et est considérée par la plupart des chercheurs comme ayant été rédigée par Hazaël, après avoir vaincu les Rois
d’Israël et de
Juda.
Les récentes fouilles de Tell es-Safi/Gath ont révélé des preuves du siège et la conquête de Gath par Hazaël. La destruction de la colonie
de Tell Zeitah au cours du IXe siècle serait également le résultat d’une campagne d’Hazaël.
Joas afin de prévenir l’invasion d’Hazaël essaya de le corrompre en lui
versant des trésors du palais et du Temples, après quoi Hazaël disparaît des récits de la Bible.
L’État d’Aram-Damas atteignit son apogée sous son règne. Son fils lui succéda.
Ben-Hadad III (ou Hadad VII, en Hébreu :
בן הדד Ben Hadad, en
Araméen :
בר חדד Bar-Hadad, 805 à 773 ou 796 à 792 ou 796 à 766)
arriva au pouvoir dans un royaume fort. Cette succession est mentionnée dans le Deuxième Livre des Rois (13 : 3, 24). La Stèle de Zakkur
le mentionne comme "Bar Hadad, fils de Hazaël". Il y a de nombreux conflits d’opinions entre les archéologues bibliques quant à
la durée de son règne. Lorsqu’il arriva au pouvoir il avait déjà l’entraînement de la guerre puisqu’il commandait les armées sous son père.
Il avait dû lutter contre l’Empereur d’Assyrie
Salmanasar III
(ou Salmanazar, 859-824) et, en difficulté, il s’était réfugié dans sa capitale, mais
l’Assyrien n’avait pas réussi à prendre la ville.
Au début de son règne Ben-Hadad III lutta contre le Roi d’Israël
Joas (ou Joash, 804-790)
et envahit son pays. Mais Joas se rétablit et
battit les Araméens
à trois reprises près d’Antipatris (ou Tell Afek ou Aphek) au Nord de la plaine du Sharon, dans le centre d’Israël, et s’en affranchit.
Dans le même temps, il dut aussi faire face à une attaque de l’Empereur
d’Assyrie
Adad-Nirâri III (ou Adad-Nerari,
810-782). En 796, ce dernier tint le siège de Damas qu’il soumit, ce qui entraînera l’éclipse du royaume
Araméen d’Aram-Damas.
Ben-Hadad III dut payer un tribut de 2.000 talents d’argent, 1.000 talents de cuivre, 2.000 talents de fer et céder encore
d’autres biens. Adad-Nirâri III
permit le rétablissement du royaume
d’Israël sous ses Rois :
Joas (ou Jehoash)
et
Jéroboam II (790-750) qui durent eux aussi payer un tribut à l’Empereur
Assyrien
en échange de leur semi-liberté. Le fils de Ben-Hadad III lui succéda.
Razin (ou Retsin ou Retsin ou Resin ou Rézôn II ou Raçon, en
Hébreu :
רְצִין, en Latin : Rasin,
en Araméen : Ra’yan, en
Phénicien : RZIN / RSYN,
en Assyrien : Rachianu / Raqianu,
792 à 733/2 ou 766 à 733/2 ou 735 à 733) monta sur le trône à une période difficile pour son royaume
vassal de l’Assyrie.
Il fut le dernier Roi d’Aram-Damas. Certains spécialistes donnent un Roi avant
lui, Hadianu (773 à 735).
Razin affronta l’Empereur Assyrie
Téglath-Phalasar III
(ou Tiglath-Pileser, 745-727) qui le captura et détruisit la ville en 732 av.J.C,
Il rançonna ensuite le royaume de Damas et ravagea Israël auquel il imposa
un très lourd tribut selon l’Ancien Testament. Damas perdit son indépendance pour des centaines d’années.
Selon la Bible, le sac de Damas se termina en l’exécution de Razin (Deuxième Livre des Rois 16 : 7-9). Toutefois, cette
exécution n’est ni confirmée, ni infirmée, par une autre source.
La Conversion de saint Paul sur le chemin de Damas – XVIème siècle – Musée du Louvre |
À partir de 572, après la chute des
Assyriens la ville tomba sous la domination de l’Empire des
Néo-Babyloniens de Nabuchodonosor II
(ou Nabou-Koudour-Ousour ou Nebuchadrezzar, 605-562). Ces derniers la gardèrent peu de temps puisqu’elle fut prise par le
Perse Achéménide
Cyrus II le Grand (559-529) en 538 après que celui-ci ait construit
son Empire, qui s’étendait de la Grèce à l’Indus. Les
Achéménides firent de Damas la capitale de la province
(ou satrapie)
Perse de Syrie.
Damas suivit ensuite l’histoire de la région, elle fut libérée du joug
Perse par le Roi de Macédoine
Alexandre le Grand (336-323).
Après la mort d’Alexandre, en 323,
et du partage de son Empire, Damas devint le site d’une lutte entre les Séleucides et
les Ptolémée
d’Égypte. Le contrôle de la ville changea souvent d’un
Empire à l’autre. Le Roi Séleucide
Séleucos I Nikâtor (305-280), fit
d’Antioche la capitale de son vaste Empire, une décision qui conduisit Damas
à diminuer d’importance par rapport aux nouvelles villes Séleucides comme
Laodicée (ou Lattaquié ou Latakiyah, en
Grec: Λαοδικεία ou
Laodikeia ou Laodiceia en Latin : Laodicée ad Mare) dans le Nord qui devint la principale ville portuaire de Syrie. En 64 av.J.C., le Général
Romain Pompée (106-48 av.J.C) annexa la partie Ouest de la Syrie.
Boucles d’oreilles provenant d’une tombe
près de Damas – British Museum |
Les Romains occupèrent Damas et par la suite l’incorporèrent dans la ligue de dix villes connu sous le nom de la
Décapole, car ils la jugeaient un centre
important de culture Gréco-romaine. Selon le Nouveau Testament, ce fut sur le chemin de Damas que Saint-Paul reçut une vision et se convertit
au Christianisme. En l’an 37 ap.J.C, l’Empereur Romain Caligula (37-41) transféra par décret Damas sous le contrôle des
Nabatéens. Le Roi
Nabatéen Arétas IV (9 av.J.C-40 ap.J.C) décida
que sa capitale sera Pétra et délaissa Damas. Toutefois, vers l’an 106,
le royaume Nabatéen fut conquis par les Romains et Damas
redevint Romaine. La ville devint une grande métropole au IIe siècle et en 222, l’Empereur Septime Sévère (193-211) y installa une colonie.
Au cours de la Pax Romana, Damas et la province Romaine de Syrie en général connurent une grande prospérité.
L’importance de Damas comme une ville caravanière était évidente avec les routes commerciales du Sud-Arabie, de
Palmyre, de
Pétra, de la soie et les routes de la Chine qui y convergeaient toutes.
Peu de vestiges de l’architecture des Romains a survécu, mais la planification de la vieille ville eut un effet durable. Les architectes Romains réunirent les
fondations de la ville Araméennes et
Grecques et leur fusion couvrait
une surface d’environ 1500 m. x 750 m., entourée par une muraille. Le mur de la ville comportait sept portes, mais seulement la porte
Est (Bab Charqi) reste un vestige Romain visible.
La Damas Romaine se trouve le plus souvent à des profondeurs pouvant aller jusqu’à cinq mètres en dessous de la ville moderne. Le
vieux quartier de Bab Tuma fut développé à la fin de l’époque Romaine Byzantine par la communauté Orthodoxe orientale. Selon les Actes des Apôtres,
Saint Paul et Saint-Thomas ont vécu dans ce quartier. Des Historiens Catholiques envisagent que de Bab Tuma a pu être aussi le berceau de plusieurs Papes,
tels que Jean V et Grégoire III. Damas fut conquise et détruite par les forces arabes en 635/4.
Archéologie
Les
fouilles à Damas sont difficiles à réaliser, en raison de l’accroissement continu de la ville. D’autres villes d’Aram-Damas n’ont pas été positivement
identifiées à partir des sources textuelles et les fouilles de l’âge de fer autour de Damas sont presque inexistantes. La culture matérielle sur des sites
plus au Sud, par exemple Ashtara, Tell er-Rumeith, Tel-Dan, Tell el-Oreme, pour n’en nommer que quelques-uns où à la sortie de la ville Tell Ramad,
ne présentent pas de caractéristiques distinctives de la culture matérielle du Nord d’Israël. De ce fait Damas garde
une richesse de sites historiques importante datant de différentes périodes de l’histoire de la ville.
Aujourd’hui il est devenu presque impossible de fouiller les ruines de Damas qui se trouvent pour la plupart à
près de 2,50 m. au-dessous du niveau de la ville moderne. La citadelle de Damas est située dans le coin Nord-ouest de la vieille ville.
The Street Called Straight (dénommée dans la conversion de saint Paul dans les Actes 9:11), également connu sous le nom de la Via Recta,
était la rue principale Est-ouest de la cité sur une longueur de plus de 1500 m. Aujourd’hui, elle se compose de la rue de
Bab Charqi et le souk Medhat Pacha, un marché couvert. La rue Bab Charqi est rempli de petites boutiques et conduit à l’ancien quartier Chrétien de Bab Tuma.
La vieille ville de Damas est entourée de remparts sur les côtés Nord et Est et une partie de la rive Sud. Il y a sept portes de la ville existantes,
dont les plus anciennes remontent à l’époque Romaine.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
Jean-Louis Burckhardt :
– Travels in Syria, Damas and the holy land, African Association, Londres, (Posthume) 1822.
Avraham Biran et Joseph Naveh :
– The Tel Dan inscription: A new fragment, pp : 1–18, Israel Exploration Journal 45, N°1, 1995.
Ross Burns :
– Damascus : A History, Routledge, London, New York, 2005-2007.
Gérard Degeorge :
– Damascus, Flammarion, Paris, 2004 – En Allemand, Damaskus / 1 Von den Ursprüngen bis zu den
Mamelucken, Turia & Kant, Vienne, 2006.
Alfred Jepsen :
– Israel and Damaskus, pp : 153–172, Archiv für Orientforschung (AfO) 14, Graz, 1941/45.
Jeffrey Kah-Jin Kuan :
– Samsi-ilu and the realpolitik of Israel and Aram-Damascus in the eighth century BCE, pp : 135–151,
James Maxwell Miller: The Land That I Will Show You, Sheffield Academic Press, Sheffield, 2001.
André Lemaire :
– Hazaël, de Damas, Roi d’Aram, pp : 91–108, Marchands, Diplomates et Empereurs, Études sur la civilisation mésopotamienne offertes à P.Garelli,
Éditions Recherche sur la Civilisations, Paris, 1991.
Édouard Lipiriski :
– Aram et Israel du Xe au VIIIe siècle av. J. C., Acta Antiqua. Szeged 2, 1979.
Cläre Müller-Härtel :
– Damaskus, Haag-Drugulin, Leipzig, 1933. Nadav Na’aman :
– Biryawaza of Damascus and the date of the Kamid el-Loz Apiru letters, pp : 179–193, Ugarit-Forschungen 20, 1988.
– Canaan in the second millennium B.C.E, Eisenbrauns, Winona Lake, 2005.
Wayne Thomas Pitard :
– Damas antique : Une étude historique de l’État syrien ville depuis les premiers temps jusqu’à sa chute aux
Assyriens en 732 av.J.C, Eisenbrauns, Winona Lake, Janvier 1995.
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