Josias, Joachaz et Joachim I – Peinture de Michel-Ange –
Partie de la voûte de la Chapelle Sixtine –
Vatican – Les ancêtres du Christ
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Son origine
Josias (ou Josiah ou Yoshiyahu ou Yôšiyyāhû
ou Yo’shiyahu ben ‘Amon, en Hébreu :
אשיהו בן-אמון מלך יהודה,
en Grec : Ιωσιας) fut le 16e Roi de
Juda de
640 à 609 av.J.C selon Gershon Galil, William Foxwell Albright et Kenneth Anderson Kitchen ou de 641 à 609 selon Edwin Richard
Thiele. Son nom veut dire :"l’aidé du Seigneur".
Il fut le fils d’Amon, à qui il succéda et de Jedidah (ou Yedida ou Jedidiah). Il fut placé sur le trône de
Juda par le "peuple de la Terre" à l’âge de 8 ans après l’assassinat de son père.
Josias est seulement connu par des textes bibliques. Aucune référence se rapportant à lui existe dans des textes de la période en
Égypte ou en
Babylonie.
Les sources
Nos principales sources sont de la Bible, le Second Livre des Rois (22-23) et le Second Livre
des Chroniques (34-35) et quelques preuves archéologiques, des documents retraçant les conditions de
Juda au cours de son règne, mais qui ne sont pas
clairs car aucun ne porte son nom. Les archéologues ont retrouvé également un certain nombre de timbres et de sceaux datant de son règne mais là encore il
n’est pas cité. Israël Finkelstein nous précise qu’également aucune preuve archéologique concernant les réformes religieuses attribuées à Josias dans la Bible
ont été découvertes. La date de sa mort par contre peut être assez bien établie.
Les chroniques Babyloniennes la datent
de la bataille d’Harran entre les mois de Tammuz
(Soit Juillet-Août) à Elul (Soit Août-Septembre) 609. Sur cette base, Edwin Richard Thiele avance que Josias fut tué au mois de Tammuz 609,
lorsque les Égyptiens étaient sur le chemin de
Harran.
Josias – Peinture du 17e s.
par un artiste inconnu dans le chœur de Santa Maria kyrka à Åhus – Suède |
Son règne
Lors de sa prise de
pouvoir la situation internationale était en pleine mutation. À l’Est, l’Empire
Assyrien
débutait sa désintégration, les
Néo-Babyloniens ne l’avaient pas encore remplacer, mais étaient en train de poser les bases de leur futur Empire et
l’Égypte, à l’Ouest, était encore en train de récupérer
de son occupation Assyrienne.
Dans ce vide de pouvoir, le royaume de
Juda était, pour Josias, en mesure de se gouverner seul sans intervention étrangère.
Le Roi réaffirma son contrôle de la
Judée et de l’ancien territoire du royaume d’Israël,
dont il possédait une partie ainsi que la Philistie.
Les spécialistes, dont Marvin A.Sweeney, pensent que pour augmenter l’effectif de son armée, Josias utilisa des Kittim,
des mercenaires Grecs.
Cependant, dans le même temps, le Pharaon Néchao
II (610-595) reprit la politique d’expansion Égyptienne
en Syrie/Palestine et en 610, il apporta son soutien à l’ex-ennemi,
l’Assyrie, contre le nouveau danger venant de
Babylone et profita du vide laissé au Proche-Orient
pour annexer une partie de la région. Josias refusa le retour du protectorat
Égyptien ainsi que la domination
Assyrienne, mais il ne put l’arrêter.
Néchao II soumit une partie de la
Syrie/Palestine, la Phénicie et il atteignit l’Euphrate
où il fixa la nouvelle frontière, à Karkemish.
Oushebti de Néchao II – Rijksmuseum van Oudheden – Leiden
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Au printemps 609, Néchao II, commandant personnellement une
importante force, partit pour aider les Assyriens
contre les Babyloniens.
Comme le précise Michael David Coogan, à la tête de cette grande armée, composée essentiellement de mercenaires,
en Juin, il prit la route de la côte, Via Maris en Syrie (Nom moderne de l’ancienne route de commerce, reliant
l’Égypte au Nord de la Syrie,
l’Anatolie et la
Mésopotamie), avec l’appui des cités méditerranéennes et de sa
flotte le long de la côte. Il se préparait à traverser la crête des collines qui coupe dans le Sud la grande vallée de Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel
ou Jizreel ou Yizréel), mais il trouva le passage bloqué par l’armée de
Juda dirigée par Josias. Ce dernier lui fit face se ralliant aux
Babyloniens et tenta de
bloquer son avance à Megiddo où une
féroce bataille se déroula
(Juin 609).
Néchao II remporta la victoire et Josias fut tué
(Deuxième Livre des Rois 23 : 29, Deuxième Livre des Chroniques 35 : 20-24). Herbert Donner conteste cette "grande" victoire
Égyptienne dont il dit que la fin fut très incertaine.
Comme le précise Marvin A.Sweeney, il existe deux versions de la mort de Josias. Celle du
Deuxième Livre des Rois où il fut tué en
609 à Megiddo (23:29) et celle du
Deuxième Livre des Chroniques (35 : 20-25) où
l’auteur décrit Josias et Néchao II à la
bataille de Megiddo et où Josias est mortellement blessé par des archers
Égyptiens et est ramené à
Jérusalem pour mourir. Une majorité des chercheurs est en faveur du récit du
Livre des Chroniques, car il correspond mieux à ce qui est connu des événements à cette époque.
En Juillet Néchao II continua son avancée pour joindre ses
forces à celles de l’Empereur d’Assyrie
Assur-Uballit II (612-609) qui était assiégé à
Harran. Cependant, les forces combinées échouèrent et ils
ne parvinrent pas à repousser les Babyloniens,
Néchao II se retira alors en Syrie du Nord.
En Septembre Assur-Uballit II réfugié dans la ville
fut impuissant face à l’avancée des
Babyloniens, la cité fut prise et il disparut de l’histoire,
l’Assyrie tomba à la fin de l’année 609.
Néchao II, en laissant une force importante derrière lui,
rentra en Égypte.
Sur son retour il constata que l’assemblée du peuple des Judéens avait choisi Joachaz (ou Shallum ou Ahaz
ou Jehoahaz) pour succéder à Josias (Deuxième Livre des Rois 23 : 31). Il le déposa et le remplaça par son frère
Joachim I (ou Jehoiakim ou Éliacin) et il emmena
Joachaz en captivité en
Égypte où il finit ses jours (Deuxième Livre des Rois 23 : 31, Deuxième Livre des Chroniques 36 : 1-4).
Le Pharaon imposa à Juda un
prélèvement de 100 talents d’argent et un talent d’or.
La défaite de Josias à Megiddo représente la fin du règne de la lignée de
David, car non seulement ses successeurs auront des règnes de courte durée, mais aussi
l’indépendance relative de Juda fut émiettée par une
Égypte renaissante, bien décidée à regagner son contrôle
traditionnel de la région. À cela il faut ajouter la progression importante de l’Empire
Babylonien qui visait également le même contrôle.
Josias et le massacre des Prêtres païens |
Le Roi et la religion
Dans la 18e année de son règne, Josias, commença à encourager le culte exclusif de Yahvé.
Il est crédité par certains historiens pour avoir mis en place des Écritures Juives dans le cadre de la réforme Deutéronomique qui eut lieu
au cours de son règne. Il serait aussi le "découvreur" lors du nettoyage de la chambre au trésor du Temple (Deuxième Livre des
Chroniques 34 : 14), d’un rouleau décrit comme : "un livre de la Torah"" ou “livre de la Loi” (Deuxième Livre des
Rois 22 : 8) ou comme : "le livre de la Torah de YHVH par la main de Moïse" (Deuxième Livre des Chroniques 34 : 14).
Dans le Deuxième Livre des Rois (22 : 8) il est dit que ce fut le grand Prêtre
Helcias (ou Helkias ou Hilkija) qui trouva l’exemplaire dans le Temple.
Wilhelm Martin Leberecht de Wette en 1805, avec de nombreux chercheurs ont avancé que c’était soit une copie du livre de Deutéronome
(Le premier livre du Pentateuque), soit un texte qui est devenu une partie du Deutéronome.
Josiah à l’écoute de la lecture de la loi par Julius Schnorr von Carolsfeld
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Josias, après en avoir entendu la lecture, pleura et envoya consulter son Dieu, car il estima que, depuis
longtemps, son royaume ne vivait pas selon la Loi divine. Il fit alors de ce livre la base de la réforme de la religion Juive et de l’éradication
du culte des idoles des "haut lieux" (semble-t-il des sanctuaires installés sur des hauteurs) et de divinités entourant Yahvé.
Il fit détruire les idoles, réformer la religion et il interdit toutes les autres formes de culte :
"Il ordonna […] de retirer du sanctuaire de Yahvé tous les objets de culte
qui avaient été faits pour Baal, pour Athirat (ou Asherah) et pour toute l’armée du ciel
…… Il démolit la demeure des prostituées sacrées, qui était dans le temple de Yahvé…..".
Les Prêtres païens furent assassinés et pour ceux déjà morts
les os furent exhumés de leurs tombes et brûlés sur leurs autels. Cette action
fut considérée comme un acte extrême de profanation contre ces divinités païennes par leurs disciples. (Deuxième Livre des Rois 23 :4).
Les auteurs des Livres des Rois et des Chroniques ajoutent à ces actes, qu’après l’avoir fait dans
Jérusalem, Josias fit détruire des autels et des images appartenant à des divinités
païennes dans les villes de la tribu de Manassé, d’Éphraïm, de Siméon et de Nephtali (Deuxième Livre des Rois 23 : 8 ; Deuxième Livre des
Chroniques 34 : 6). Bon nombre d’historiens considèrent Josias comme le véritable créateur du monothéisme Hébraïque moderne, ayant
imposé une vision de Yahvé comme Dieu unique et non plus seulement comme Dieu suprême des Israélites.
Sa famille
On ne connait que deux épouses à Josias :
● Zebudda (ou Zebidah ou Zébida ou Zebiydah “donné“) qui fut la fille de Phadaïa (ou Pedaiah ou Pedaja) de Rumah (ou Ruma).
Elle lui donna deux fils
▪ Johanan (ou Yohanan ou Yochanan) dont on ne sait
rien.
▪ Joachim I (ou Jehoiakim ou Yehoyaqim ou Eliakim ou Elyaqîm)
qui fut Roi de 609 à 598. Il naquit en 634 et son nom de naissance était Eliakim (ou Elyaqîm)
● Hamutal (ou Hamital), qui fut la fille de Jérémie de Libnah (ou Lobna, peut-être aujourd’hui Tell Zeitah ou Tel Burna).
Elle lui donna deux fils (Deuxième Livre des Rois 23 : 31 et 24 : 18) :
▪ Joachaz (ou Shallum ou Schallum ou Yoachaz ou Ahaz ou A’haz)
qui fut Roi en 609. Il naquit en 632 et son nom de naissance était Shallum (Premier Livre des Chroniques 3 : 15).
▪ Sédécias (ou Zedecias ou Mattanyahu )
qui fut Gouverneur (Roi ?) de 597 à 586).
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur Josias et les
Hébreux voir les ouvrages de :
William Foxwell Albright :
– New light from Egypt on the chronology and history of Israel and Judah, pp : 4–11,
BASOR130, Baltimore, 1953.
– The Bible in the ancient near east, Festschrift for Albright, edited by G.Ernest Wright,
Garden City, Doubleday, 1965.
Ernst-August Bremicker :
– Josias et ses réformes, Editions Bibles et Littérature Chrétienne, Vevey, Suisse, 2001.
Ernst-August Bremicker :
– Josias et ses réformes, Ed. Bibles et Littérature Chrétienne, Vevey, 2001.
Klaus Bringmann :
– Hellenistische reform und religionverfolgung in Judäa, pp : 175-163, Eine Unterschung zur jüdisch-hellenistischen, Göttingen, 1983.
François Castel :
– Histoire d’Israël et de Juda : Des origines au IIe siècle après Jésus-Christ, Centurion, Paris, 1983.
Michael David Coogan :
– The Oxford history of the Biblical world, Oxford University Press, London, 2001.
Dominic Alonso De Frutos :
– The kingdom of Juda and its relations to the Assyrio-Babylonian Empires, St. Bonaventure’s College, 1933.
Erik Eynikel :
– The reform of King Josiah and the composition of the deuteronomistic history, E.J. Brill, Leiden, New York, 1996.
Malva J.Feldman :
– Israel : Problemas de reconstrucción histórica el reino de Juda: Josias y la reforma deuternonómica,
Universidad de Buenos Aires, Instituto de Historia Antigua Oriental, Buenos Aires, 1986.
Israel Finkelstein et Mazar Amihai :
– The quest for the Historical Israel : Debating Archaeology and the History of Early Israel, E.J. Brill, Leiden, 2007.
Gershon Galil :
– The chronology of the kings of Israel and Judah, E.J.Brill, Leiden, New York, 1996.
Gershon Galil et Andrew G Vaughn :
– Review of the chronology of the Kings of Israel and Judah, pp : 74-76,
BASOR 318, Baltimore, Mai 2000.
Lester L.Grabbe :
– Good kings and bad kings : The Kingdom of Judah in the seventh century BCE, T & T Clark International, London, New York, 2005.
Kenneth Anderson Kitchen :
– On the reliability of the Old Testament, William B. Eerdmans Publishing Company, Grand Rapids, Michigan, 2003.
Raz Kletter :
– Economic keystones : The weight system of the kingdom of Judah, Sheffield Academic Press, Sheffield, 1998.
Christoph Levin :
– Der sturz der Königin Atalja : Ein kapitel zur geschichte Judas im 9. Jahrhundert v. Chr., Katholisches Bibelwerk, Stuttgart, 1982.
Abraham Malamat :
– La royaume de Juda entre l’Égypte et la Babylonie : Un petit état coincé dans la confrontation des grandes puissances, Éditions du Cerf,
Paris, 1988.
– History of Biblical Israel: Major Problems and Minor Issues, pp : 90–92,
BASOR 327, Baltimore, 2002.
Max Leopold Margolis et Alexander Marx :
– Histoire du peuple Juif, Payot, Paris, 1930.
James Maxwell Miller et John H Hayes :
– A history of ancient Israel and Judah, Westminster John Knox Press, Louisville, 2006.
Nadav Naʼaman :
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Michael Pietsch :
– Die kultreform Josias. Studien zur religionsgeschichte Israels in der späten Königszeit, Forschungen zum alten Testament 86,
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– The mysterious numbers of the Hebrew kings : A reconstruction of the chronology of the kingdoms of Israel and Judah, University of
Chicago Press, Chicago, Janvier 1951.
– A chronology of the Hebrew kings, Zondervan Pub. House, Grand Rapids, 1977.
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