Le    royaume d’Israël
de  931   à   722/720
 

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  Pour plus de détails voir aussi : Les Hébreux Le royaume de Juda Les Hasmonéens
                                   La Judée, les Hérodiens Jérusalem Samarie Sichem

 

   Le royaume d’Israël (En Hébreu : יִשְׂרָאֵל‎  Yisra’el ou ממלכת ישראל  Medīnat Yisrā’el ou Mamlekhet Yisra’el ou Mamléḵeṯ Yisra’el, en arabe : إِسْرَائِيلُ‎  Isrā’īl) fut un des deux royaumes qui se formèrent dans le Nord du pays, dans l’ancien État connu lui aussi sous le nom de royaume d’Israël, à la suite du schisme dans le peuple Hébreu, à la mort de Salomon en 931 av.J.C. Il était constitué de dix des douze tribus et compta dix-neuf Rois qui se succédèrent à sa tête. Dans le Sud se rassemblèrent les deux autres tribus pour former le royaume de Juda, dont le premier Roi fut Roboam (ou Rehoboam, 931-914). Le royaume de Juda, ou royaume du Sud, exista comme un État indépendant de 931 jusqu’à environ 586 av.J.C, lorsqu’il fut conquis par le Roi de Babylone, Nabuchodonosor II (605-562) qui prit Jérusalem, le 29 Juillet 586 et qui déporta la population. (Israël est aussi l’autre Nom de Jacob).

 
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   Selon la Bible Hébraïque, le royaume d’Israël apparut pour la première fois après la mort du Roi Saül (1030-1010), lorsque la tribu de Juda éleva David (1010-970) Roi pour régner sur eux. Selon le Second Livre de Samuel (5 : 6 et 7), ses capitales furent dans l’ordre : Sichem, Tirtza (ou Thirsa ou Thirtsa ou Tirsa ou Tirzah) et Samarie (ou Shomron). Les historiens font souvent référence à l’antique Israël en la nommant royaume du Nord pour la différencier du royaume de Juda qui est lui au Sud. Les Écritures Hébraïques, l’ont parfois appelé après la séparation, la "Maison de Joseph", afin de la distinguer principalement de la "Maison de Juda". À droite la carte des différentes puissances de la région vers 830.
 
   Le royaume d’Israël exista à partir de 931 et fut détruit en 722 par l’Empereur Assyrien, Salmanasar V (ou Salmanazar, 727-722) après avoir assiégé trois ans son Roi Osée (732-722) dans sa capitale Samarie. Celui-ci ne payait plus le tribut et essayait d’obtenir l’appui de l’Égypte pour retrouver son indépendance.
 
   Les versions Bibliques et historiques se recoupent un peu à partir du Xe siècle avec ces deux royaumes d’Israël et de Juda. Avec toutefois une différence importante, soulignée par Thomas Römer et Dominique Jaillard, c’est que la Bible Hébraïque confesse un Dieu unique, donc un monothéisme face au polythéisme de ses voisins, alors que les royaumes d’Israël et de Juda furent polythéistes comme leurs voisins.
 
   Il faut noter aussi qu’il est très difficile d’établir une datation exacte du règne des Rois d’Israël. Aujourd’hui encore les spécialistes ne sont pas d’accord.
 

   On constate quatre principales datations pour la chronologie des souverains : Les traditionnelles, celles de William Foxwell Albright (1891-1971) et d’Edwin Richard Thiele (1895–1986) et deux plus récentes, celle de Kenneth Anderson Kitchen (1932) et celle retenue pour ce site, de Gershon Galil. Ce dernier est Maître de conférences sur l’histoire du Proche-Orient et Président du département de l’histoire Juive à l’université de Haïfa, Mount Carmel, Israël. Son travail sur la chronologie des Rois d’Israël et de Juda, suggère une nouvelle datation. Sa thèse a été publiée par E.J.Brill Academic Publishers en 1996 et sa chronologie contraste avec celles présentées par W.F.Albright ou E.R.Thiele ou même K.A.Kitchen.

 

L’histoire…….

 
   Après la mort du Roi Salomon, en 931 av.J.C, fils du Roi David (1010-970), les dix tribus du Nord de l’ancien royaume d’Israël, qui exista de vers 1050 à vers 930, se révoltèrent contre la lignée de David. Elles refusaient d’accepter Roboam (ou Rehoboam, 931-914), le fils de Salomon, pour souverain. Celui-ci était devenu rapidement impopulaire en rejetant les demandes d’allégements fiscaux. En 931, l’assemblée des tribus choisit comme Roi Jéroboam I (931-909). C’était à l’époque un haut fonctionnaire exilé en Égypte, qui n’était pas un membre de la famille Royale. La nation exigea que la cérémonie de couronnement se tienne à Sichem (Actuelle Naplouse), un bastion résolument du Nord.


 

Jéroboam I sacrifiant à Béthel –
Jean-Honoré Fragonard – 1752 – École
nationale supérieure des Beaux-arts – Paris

 
  Jéroboam I (ou Yarobh`h ou yarobh`am ou Hieroboam dans la Septante ou Yerav’am ben Nevat, en Hébreu : ירבעם בן-נבט מלך ישראל,o931 à 909 ou 931 à 911 Kenneth Anderson Kitchen ou 928 à 910 ou 931 à 910 Edwin Richard Thiele ou 926 à 907 ou 922 à 901 William Foxwell Albright) est donc considéré comme le fondateur et premier Roi d’Israël. Son nom signifie "Les gens soutiennent" ou "Il plaide la cause du peuple" ou "Son peuple est nombreux" ou "Il augmente le peuple". Il fut le fils de Nebot (ou Nevat ou Nabat ou Nebath) de Zereda (ou Tseréda), de la tribu d’Ephraim et de Zéruah (ou Serua, qui devint plus tard veuve et pourrait avoir été lépreuse comme indique son nom traduit) et encore tout jeune il fut promu par le Roi Salomon (970-931) surintendant en chef de la "burnden", c’est-à-dire les groupes de travailleurs forcés.
 
   Influencé par les paroles du Prophète Achija de Silo (ou Ahijah ou Achijah) de la tribu de Lévi, qui lui avait annoncé qu’après la mort de Salomon, le Dieu d’Israël lui donnerait dix tribus à gouverner, il commença à former des complots en vue de devenir Roi, mais ceux-ci ayant été découverts, il fuit en Égypte (Premier Livre des Rois 11 : 29-40) où il resta une longue période sous la protection du Pharaon Sheshonq I (945-924). Il y épousa la belle-sœur du Pharaon, Sésac (ou Scheschouq) et y demeura caché jusqu’à la mort de Salomon.
 


 

La même scène vue par
Gerbrandt van den Eeckhout – 1656 –
Musée de l’Ermitage – Saint-Pétersbourg

   À la mort de ce dernier, des conflits de nature économique générèrent des tensions. Le comportement arrogant de Roboam (ou Rehoboam, 931-914), son successeur, généra une rébellion et Jéroboam I retourna en Israël où il fut accueilli comme Roi (Premier Livre des Rois 12 : 1-20). Lors de la venue à Sichem de Roboam, Jéroboam I demanda au nouveau Roi d’être moins dur que son père pour le peuple d’Israël, notamment en ce qui concernait les impôts. Après trois jours de délibération, Roboam refusa et déclara même qu’il serait encore plus sévère. Alors dix tribus d’Israël se révoltèrent contre Roboam et sacrèrent Jéroboam I nouveau Roi d’Israël. Les deux tribus restantes, Juda et Benjamin, restèrent fidèles à Roboam et constituèrent le royaume de Juda provoquant le schisme politique des Hébreux (Premier Livre des Rois 12 :1-20).
 
   Jéroboam I choisit deux capitales pour son nouveau royaume, les villes de Sichem et Phanuel (ou Panuel, ou Peniel, ville au-delà du Jourdain, près du torrent de Jabok), qu’il reconstruisit et fortifia. Il fut cependant confronté à un grave problème d’entrée. En effet la capitale religieuse des Hébreux était Jérusalem, ville qui aujourd’hui lui était inaccessible car capitale du royaume de Juda. Il fit alors ériger à Dan et Béthel, aux deux extrémités de son royaume, des "veaux d’or", qu’il fit mettre en place en tant que symboles de Dieu. Puis il enjoignit la population à ne plus aller au culte à Jérusalem au Temple de Salomon, mais d’apporter leurs offrandes aux sanctuaires qu’il venait d’ériger, renforçant ainsi l’indépendance politique du royaume d’Israël vis-à-vis de Jérusalem, du Temple et des Prêtres, mais ajoutant au schisme politique, un schisme religieux.
 
   Par cet acte, il est distingué dans l’histoire Biblique comme l’homme "qui fit tomber Israël dans le péché". Cette politique fut suivie par tous les Rois d’Israël. Il est possible que les veaux d’or de Jéroboam I furent inspirés par le taureau représentant le Dieu El. Selon le Premier Livre des Rois (13 : 1-9), alors qu’il était en offrande sur l’autel de Béthel, un Prophète de Juda, Ahia, apparut devant lui avec un avertissement du Seigneur. Il lui annonça que pour sa punition, Dieu ne laisserait pas le royaume d’Israël à sa postérité et que Josias (ou Josiah ou Yoshiyahu, futur Roi de Juda, 640-609) éradiquerait ce culte des idoles. Malgré cet avertissement, Jéroboam I continua jusqu’à sa mort ces pratiques cultuelles.
 
   Selon le Premier Livre des Rois le règne de Jéroboam I fut une constante guerre avec la maison de Juda qui tentait de reprendre militairement le pouvoir. Il mourut peu après l’arrivée sur le trône de Juda d’Abijam (ou Abiyyam ou Abijah ou Abiam, 914-911, Premier Livre des Rois 14 : 1-18) et ce fut son fils Nadab qui lui succéda. Dans l’évaluation de la carrière de Jéroboam I, les historiens doivent faire preuve de prudence en raison du fait que la seule source d’information disponible à son sujet est ouvertement hostile à la monarchie. Le texte Biblique dit que tout le travail de sa vie fut un péché. Le reste de l’histoire de Jéroboam I, les batailles dans lesquelles il prit part et d’autres détails de son règne, sont écrits dans le Livre des Chroniques des Rois d’Israël (Premier Livre des Rois 14 : 19). On lui trouve souvent aussi une autre épouse du nom de Ano, dont on ignore tout.


 

Site de Tel Dan

 
   Nadab (ou Nadad ou Nadav ben Yerav’am, en Hébreu : נדב בן-ירבעם מלך ישראל,o909 à 908 ou 911 à 910 Kenneth Anderson Kitchen ou 910 à 909 Edwin Richard Thiele ou 901 à 900 William Foxwell Albright), fut donc le 2e Roi d’Israël au pouvoir et selon le Livre de Josué, tout de suite il engagea son armée dans une guerre contre les Philistins et il fit le siège de Gebbethon (ou Gibbethon ou Guibbethon), une ville au Sud de Dan (19:44). Il se livra à tous les excès et une conspiration éclata alors dans l’armée. Après un règne de seulement deux ans, il fut assassiné par un de ses Généraux, Baasha (ou Baasa ou Baésa ou Baécha, futur Roi, Premier Livre des Rois 15 : 25-28, 25-31). Avec lui toute sa maison fut massacrée et cette grande famille Éphraïmite disparut (Premier Livre des Rois 14 : 20, 15: 25-29). Deux raisons religieuses sont données pour expliquer le malheur du Roi Nadab : La première du fait que son père pécha contre Dieu en entretenant et construisant des statues et des lieux de culte dédiés à autres Dieux. La deuxième, dans l’accomplissement de la Prophétie d’Achija de Silo (ou Achijah ou Ahijah) contre son père, Jéroboam I, que chaque maison allait mourir (Premier Livre des Rois 14 : 10).
 
   Baasha (ou Basá ou Baasa ou Baésa ou Baécha ou Ba’asha ben Achiyah, en Hébreu : בעשא בן-אחיה מלך ישראל,o908 à 885 ou 910 à 887 Kenneth Anderson Kitchen ou 909 à 886 Edwin Richard Thiele ou 900 à 877 William Foxwell Albright, fut le 3e Roi d’Israël, remplaçant sur le trône Nadab. Son nom signifie "Baal entend". Il fut le fils d’Achija (ou Achiyah ou Achijah ou Ahijah) de la maison d’Issacar. Son règne fut entaché de nombreux crimes, outre celui de Nadab et de sa famille, et le Roi se livra à l’idolâtrie. Il déplaça la capitale du royaume de Sichem à Tirtza (ou Thirsa ou Thirtsa ou Tirsa ou Tirzah), ville de la région montagneuse de la Samarie située au Nord-est de Sichem, identifiée à Tell el-Farah aujourd’hui.
 
   Il réussit à allier Israël avec le Royaume de Damas afin d’essayer d’étrangler commercialement le royaume de Juda. Il ordonna la construction d’une forteresse à Ramah (ou Rama ou Ramathaïm-Tsophim), une ville à la frontière Nord, à 8 km. de Jérusalem (Mais il n’y a aucune certitude quant à sa localisation précise), afin de mettre la capitale de Juda sous pression, dont la situation militaire était précaire. Mais le Roi de Juda Asa (ou Abia, 911-870) arriva à corrompre le Roi de Damas Ben-Hadad I (ou Hadad V, 885-865) en lui donnant de l’or et l’argent du Temple de Jérusalem et le fit changer de camps. Ensemble ils attaquèrent Israël provoquant pour Baasha la perte d’un grand territoire au Nord-ouest de la mer de Galilée. Haddad V attaqua la tribu de Dan et de nombreuses villes importantes de la tribu de Nephtali (ou Naphtali ou Nephthali ou Neftali). Baasha fut forcé de se retirer de Ramah pour regagner Tirtza. Asa détruisit la forteresse inachevée et utilisa les matériaux abandonnés pour la fortification de ses propres villes frontalières de Gibeah (ou Guéba ou Guibea ou Gaba ou Geba ou Géba), située sur le sommet d’une colline en terrasses à 5/6 km. au Nord-est de Jérusalem, et Mitspa (ou Masepha, ville dans les monts de la tribu de Benjamin à quelques kilomètres au Nord de Jérusalem). Bien que Baasha resta au pouvoir, ce ne fut pas sans adversaires. Le Prophète Jéhu, le fils d’Hanani, prédit la destruction de sa dynastie. L’histoire de ce Roi est racontée dans le Premier Livre des Rois (15 : 16 – 16 : 7). Son fils va lui succéder.
 


 

Ruines du palais d’Omri à Samarie

   Éla (ou Elah ou ’Elah ben Ba’asha, en Hébreu : אלה בן-בעשא מלך ישראל, en Grec : ‘Hλά,  885 à 884 ou 887 à 886 Kenneth Anderson Kitchen ou 886 à 885 Edwin Richard Thiele ou 877 à 876 William Foxwell Albright) monta sur le trône et fut le 4e Roi d’Israël. Selon le Premier Livre des Rois (16 : 8) il devint Roi dans la 26e année de règne du Roi de Juda Asa (ou Abia) et ne régna que deux ans. Il fut tué dans sa capitale à Tirtza (ou Thirsa ou Thirtsa ou Tirsa ou Tirzah) par Zimri (En Hébreu : זִמְרִי,o884 ou 886 Kenneth Anderson Kitchen ou 885 Edwin Richard Thiele ou 876 William Foxwell Albright) qui prit le pouvoir en tant que 5e Roi d’Israël. Son nom signifie "Louable". Il fut chef de la moitié des chars d’Éla. Le récit biblique raconte sa prise de pouvoir. Il profita que lors d’un festin Éla soit ivre pour se révolter contre lui et le tuer dans Tirtza (ou Thirsa ou Thirtsa ou Tirsa ou Tirzah) où le Roi résidait. Zimri fit assassiner ensuite tous les mâles de la famille de Baasha et Éla. Mais pour ses actes Zimri devint l’instrument de la colère du Dieu d’Israël. Selon le Premier Livre des Rois (16 : 10-15). Il ne régna que sept jours car l’armée et le peuple d’Israël se soulevèrent et Zimri fut assiégé dans son palais. Voyant la position insoutenable il mit le feu à la citadelle et y mourut. À cette époque le nom Zimri devint synonyme de "traître qui assassina son maître". Il n’y avait plus d’héritier au trône d’Israël et ce fut le chef de l’armée, Omri, qui fut porté au pouvoir.
 
   Omri (ou Amri ou ’Omri, en Hébreu : עָמְרִי,o884 à 873 ou 886 à 875 Kenneth Anderson Kitchen ou 885 à 874 Edwin Richard Thiele ou 876 à 869 William Foxwell Albright) fut le 6e Roi d’Israël, son nom signifie "Ma gerbe". Rien n’est dit dans les Écritures à propos de sa lignée. Son nom est soit d’origine Amorrites, soit arabe, suggérant qu’il fut peut-être un mercenaire étranger. Général de l’armée, chef de la moitié des chars d’Éla, il soutint le peuple d’Israël révolté contre le Roi Zimri. Il fut reconnu Roi par les troupes à Gebbethon (ou Gibbethon ou Guibbethon), pour ces actes après la guerre civile. Omri les conduisit à Tirtza (ou Thirsa ou Thirtsa ou Tirsa ou Tirzah) où il piégea Zimri dans le palais royal. Pour éviter sa capture et les tortures qu’il aurait pu subir, Zimri mit le feu au palais et mourut après un règne de sept jours seulement. Cependant, bien que Zimri fut éliminé, avant de prendre le trône, Omri dut lutter quatre ans contre un usurpateur Tibni (ou Thebui), fils de Guinat, qui le lui disputait et il réussit à le faire exécuter (Premier Livre des Rois 16 : 21-22).


 

Omri – Portrait d’une
collection de biographies – Promptuarii Iconum
Insigniorum – Guillaume Rouillé
(1518-1589)

Photo avant retouches : wikipedia.org

 
   Le royaume d’Israël fut affaibli par la grande instabilité politique qui précéda sa prise de pouvoir, mais Omri passa son règne à le relever. Au bout de 6 ans, il quitta sa résidence de Tirtza (ou Thirsa ou Thirtsa ou Tirsa ou Tirzah) et déménagea à Samarie, la nouvelle capitale qu’il fit construire où il passa les six dernières années de son règne (Premier Livre des Rois 16 : 15). Il soumit le Roi Moab, Mesa (ou Mesha le Dibonite, 850-840). Il s’allia avec le Roi de Tyr et stoppa la guerre avec le royaume de Juda, à présent affaiblit et versant le tribut aux Araméens de Damas. L’attribution de la construction du palais de Samarie à Omri repose sur des documents Assyriens, qui désignent le royaume du Nord sous le nom de la maison d’Omri. Cette expression prouve que la capitale, Samarie, fut construite par le Roi, ce qui date, du même coup, son palais.
 
   Parce qu’Omri ne fut pas un fervent adepte de Dieu, l’auteur du Livre des Rois minimisa ses réalisations. La Bible décrit Omri d’une part comme un Roi sage et un homme d’État mais affiche tout de même une attitude négative envers lui, peut-être encore plus poussée que pour ses prédécesseurs, et elle fut suivie plus tard par la tradition rabbinique. Les écrivains reconnaissent cependant qu’il construisit sa nouvelle capitale, Samarie, sur une colline.
 
   Israël Finkelstein et son élève Norma Franklin ont identifié la conception et la construction monumentale de Samarie à celle de villes comme Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel, de nos jours au Sud de la vallée de Jezreel), Megiddo et Hazor ou Hatzor ou Tell Hazor ou Tell el-Qedah). Bryant G.Wood mentionne ces trois sites archéologiques indiquant des bâtiments construits par Omri, dont un palais/forteresse à Jezraël, situé sur l’une des principales routes Est-ouest à travers le royaume. Hugh Williamson estime qu’il eut non seulement une fonction militaire, mais aussi politique, un exemple visible de travaux publics grandioses utilisés comme un moyen de contrôle social pour faire valoir sa légitimité.
 
   Omri eut un enfant Achab qui lui succéda, à qui il laissa un royaume d’Israël assez sûr, commençant une nouvelle dynastie (parfois appelé Omrides). Son nom est mentionné sur une stèle érigée par le Roi de Moab, Mesa (ou Mesha le Dibonite, 850-840), qui enregistra sa victoire sur un fils d’Omri, mais il omit le nom du fils. Thomas L. Thompson interprète la stèle de Mesa en suggérant que le nom Omri est un éponyme pour le légendaire fondateur du royaume plutôt qu’un personnage historique, cependant la plupart des archéologues rejettent cette interprétation et voit Omri comme historique.


 

Achab contre les Araméens –
Illustration Gustave Doré (1832-1883)

 
   Certains spécialistes place ce Roi comme le fondateur du royaume d’Israël. L’éphémère dynastie fondée par Omri constitua un nouveau chapitre dans l’histoire du royaume du Nord d’Israël. Elle mit fin à près de cinquante années de guerre civile sur le trône. Il y eut la paix avec le royaume de Juda et même la coopération entre les deux rivaux. Les relations avec les voisins de Sidon (ou Saïda), au Nord furent renforcées par des mariages négociés entre les deux cours royales. Cet état de paix avec deux puissants voisins permit au royaume d’Israël d’étendre son influence et son contrôle politique, même en Transjordanie. Tous ces facteurs combinés firent la prospérité économique du royaume. D’autre part, la paix avec Sidon aboutit également à la pénétration des idées religieuses Phéniciennes dans le royaume d’Israël. On ne connait pas le nom de son épouse et son fils lui succéda.
 
   Ce fut dans ce contexte paisible qu’Achab (ou Ahab ou Ach’av ou ‘Ah’av ou ‘Ah’av ben ’Omri ou ‘Aḥ’āḇ, en Hébreu : אחאב בן-עמרי מלך ישראל, en Grec : Αχααβ, 873 à 852 ou 875 à 853 Kenneth Anderson Kitchen ou 874 à 853 Edwin Richard Thiele ou 869 à 850 William Foxwell Albright) arriva au pouvoir. Il fut le 7e Roi d’Israël et son nom signifie "Frère du père". À la différence de nombreux Rois d’Israël et de Juda, sa vie est très développée dans la Bible, plus de 6 chapitres du Premier livre des Rois, sans doute à cause de ses démêlés avec le Prophète Élie, qui eut une grande importance dans la religion Juive. La Bible le présente comme un Roi impie. Au cours de son règne il fut tour à tour l’allier et l’ennemi du Roi de Juda, Josaphat (ou Jehoshaphat, 870-845). Le royaume de Moab, qu’avait conquis son père, resta tributaire. Il renforça les contacts diplomatiques avec le Roi de Tyr Ithobaal I (ou Ethbaal, 896-863) dont il épousa la fille, Jézabel. Dans les affaires étrangères, cette période de paix fut troublée par l’expansion du royaume d’Aram (ou royaume de Damas). Israël se retrouva bientôt confronté à la guerre dans le Nord-est. Plus menaçante, toutefois, fut l’ascension de l’Assyrie, qui commençait à s’étendre vers l’Ouest de la Mésopotamie.
 


 

La mort d’Achab –
Illustration Gustave Doré (1832-1883)

   Des inscriptions Assyriennes, nous apprenons qu’en 853, à la Bataille de Qarqar (ou Karkar), Achab se joignit à une grande coalition de 11 Rois formée par les royaumes : D’Égypte ; du Roi Mattanbaal I (ou Mattan Baal ou Matinu-Baal ou Matinu-Ba’al, v.860-v.850) d’Arwad (ou Aradus ou Arados ou Arvad ou Arpad ou Antioche en Pieria) ; d’Hamath (ou Hama, sur les rives de l’Oronte dans le centre de la Syrie), ville, qui avec son Roi Ilu-bi’di, tint la révolte douze ans face à l’Empereur d’Assyrie suivant Sargon II (722-705), mais fut écrasée et sa population fut déplacée par l’Assyrien à Samarie.
 
   Dans les rangs de la coalition on trouvait aussi le Roi Ammonite Ba’sa (ou Baasa, v.860-v.845) et d’autres souverains de petits États voisins, sous la direction du Roi Ben-Hadad II (ou Hadadézer ou Hadad VI, 865-842) de Damas. Ils firent face à l’Empereur d’Assyrie Salmanasar III (859-824), dont ils stoppèrent l’expansion pour une dizaine d’années. Achab fournit le plus grand contingent de chars de la coalition. On ne dénombre pas moins de 2.000 chars, 700 cavaliers et 10.000 soldats. Ce qui semble exagéré comme chiffres qui devaient comprendre les contingents d’autres nations.
 
   Achab fut aussi réputé comme dit plus haut pour son impiété. À l’instigation de sa femme Jézabel, il éleva un temple au Dieu Phénicien Baal, persécuta cruellement les Prophètes, notamment Élie. La Bible relate, entre autres, le sacrifice du mont Carmel, où Élie affronta et massacra 450 Prophètes de Baal, proches de Jézabel et envoyés par Achab. Il fit également périr Naboth, par de fausses accusations, un habitant de Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel), pour s’emparer de sa vigne située près du palais ce qui donna au Prophète Élie l’occasion de condamner les époux royaux et d’annoncer leur mort. Sa biographie raconte qu’Achab n’eut recours au vrai Dieu que lorsqu’il se vit assiégé dans Samarie par Ben-Hadad II (ou Hadad VI). Avec le secours divin, il aurait vaincu plusieurs fois les armées de Damas, notamment en 858 et 857. Selon le Tanakh, Achab, avec 7.000 soldats, fut vainqueur du Roi Ben-Hadad II (ou Hadad VI) et de ses 32 Rois, qui étaient venu mettre le siège devant Samarie.


 

Jézabel défenestrée par
les eunuques de Jéhu –
Illustration Gustave Doré

 
   L’année suivante il obtint une victoire décisive sur lui à Antipatris (ou Tell Afek ou Aphek) au Nord de la plaine du Sharon dans le centre d’Israël (Premier Livre des Rois 20). Il fit même prisonnier lui-même Ben-Hadad II (ou Hadad VI), mais il l’aurait rétablit dans son royaume en échange de la signature d’un traité par lequel Ben-Hadad II (ou Hadad VI) rendait les villes prises à Israël (Deuxième Livre des Rois 13 : 25). Trois ans plus tard, la guerre éclata à nouveau entre les deux Rois à l’Est du Jourdain. La ville de Ramoth en Galaad (ou Ramoth Gilʿad) étant tombée aux mains d’Ben-Hadad II (ou Hadad VI), Achab demanda à Josaphat (ou Jehoshaphat) de se joindre à lui pour la reprendre. Ce dernier accepta mais demanda à consulter Dieu, par l’intermédiaire des Prophètes. 400 Prophètes de l’entourage d’Achab prédirent le succès, mais Josaphat (ou Jehoshaphat) demanda à en consulter un autre. Achab fit alors appeler le Prophète Michée, fils de Yimla, malgré son animosité à son égard. Michée prédit la défaite, mais Achab refusa de le croire et le fit arrêter. Les deux Rois partirent alors à la guerre, mais les armées de Damas, avaient pour ordre de se focaliser sur le Roi d’Israël et d’épargner celui de Juda. Dans le combat Achab fut mortellement touché d’une flèche. Les chiens se désaltérèrent du sang de ses blessures, comme Élie l’avait prédit.
 
   On ne connait qu’une épouse à Achab :
Jézabel (ou Izével ou Izével ou Izável ou ʾÎzéel ou ʾÎzāel ou Jézabel de Sidon, en Hébreu : איזבל ou איזבל "pas élevé") qui fut la fille du Roi Prêtre de Tyr Ithobaal I (ou Ethbaal, 896-863). Son histoire est racontée dans les deux Livres des Rois. Elle fut assassinée par le Roi Jéhu, qui la fit défenestrer par ses eunuques. Elle donna trois enfants à Achab :

Athalie (ou ʿAthalyāh ou Gotholia ou Athalia, en Hébreu : עֲתַלְיָה, en Grec : Γοθολία), qui fut Reine de Juda (841-835). Afin de sceller une alliance, elle épousa Joram le futur Roi de Juda.
Achazia (ou Ochozias ou Ahaziah ou Achosias) qui succéda à son père.
Joram (ou Jehoram) qui lui succéda à son frère.

 
  Achazia (ou Ochozias ou Ahaziah ou Achosias ou ’Ahazyahu ben ‘Ah’av, en Hébreu : אחזיהו בן-אחאב מלך ישראל,o852 à 851 ou 853 à 852 Edwin Richard Thiele et Kenneth Anderson Kitchen ou 850 à 849 William Foxwell Albright) fut le premier des deux fils d’Achab à monter sur le trône. Il fut le 8e Roi d’Israël. Il suivit la politique de son père, notamment en ce qui concerne la persécution du Prophète, Élie. Selon le Premier Livre des Rois 22,51), il rendit un culte à Baal, comme l’avaient fait ses parents. En politique extérieure il s’allia au Roi de Juda, Josaphat (ou Jehoshaphat, 870-845) dans une tentative de relance du commerce maritime en mer Rouge, surtout afin d’assurer des échanges avec le port d’Ophir, mais la flotte de Juda fut détruite à Ezion-Geber (ou Asiongaber sur l’extrémité Nord du golfe d’Aqaba). Elle fut reconstituée avec la coopération d’Achazia et l’expédition qui fut de nouveau montée fut couronnée de succès. Le Deuxième Livre des Chroniques nous dit que cependant le commerce avec cette ville ne se poursuivit pas (20 : 35-37).
 


 

Stèle de Mesa –
Musée du Louvre

   Josaphat aida à son tour le Roi d’Israël, cette fois dans une guerre contre les Moabites révoltés, que les Hébreux gagnèrent. La Bible (Livres des Rois) évoque que, suite à l’encerclement militaire des Moabites, ceux-ci auraient eu recours à un sacrifice humain. Le Roi Moab, Mesa (ou Mesha le Dibonite, 850-840) aurait sacrifié son propre fils sous les murs de sa capitale, Dibon (ou Dhiban en Jordanie) et aurait ainsi obtenu la clémence du Roi d’Israël. L’acte d’offrir son fils en sacrifice humain remplit Josaphat d’horreur et il se retira dans ses propres terres (Deuxième Livre des Rois 3 : 4-27). Cette manifestation est inscrite sur la stèle de Mesa, une inscription écrite dans la langue Moabite. La mort prématurée d’Achazia serait due à un accident. Il tomba du balcon de ses appartements de son palais. Avant qu’il ne meurt des messagers furent envoyés pour consulter l’oracle de Baal-Zebub à Ekron (ou ‘eqrōn ou Accaron, villes des Philistins, située dans le Sud-ouest de Canaan) afin d’avoir des renseignements sur les effets de la chute. Ils furent arrêtés sur le chemin par le Prophète Élie qui les renvoya dire au Roi que, pour ses actes de chercher un autre Dieu que le Dieu d’Israël, il ne se relèverait jamais de son lit (Premier Livre des Rois 22 : 51, Deuxième Livre des Rois 1 : 18). Selon le Deuxième Livre des Rois, Achazia ne se remit pas de ses blessures et décéda. N’ayant pas de fils, son frère cadet lui succéda.
 
   Joram (ou Jehoram ou Yehoram ben ’Ah’av, en Hébreu : יורם בן-אחאב מלך ישראל,o851 à 842 ou 852 à 841 Kenneth Anderson Kitchen et Edwin Richard Thiele ou 849 à 842 William Foxwell Albright) succéda donc à son frère. Il fut le 9e Roi d’Israël. Comme ses parents et son frère il voua un culte au Dieu Baal. L’auteur du Livre des Rois parle dans le même passage de Joram d’Israël et de Joram de Juda ce qui provoqua quelques confusions sur les règnes de ces deux souverains. Les derniers actes de son règne indiqués furent lorsqu’il lutta, avec l’aide du Roi de Juda, Josaphat (ou Jehoshaphat, 870-845) et du Roi d’Édom, contre le Roi Araméens de Damas, Ben-Hadad II (ou Hadadézer ou Hadad VI, 865-842) qui refusait de lui payer un tribut. Ils assiégèrent la ville de Kir-Hareshet (ou Kir-Haréset ou Kir-Hérès, aujourd’hui Al-Karak), mais cette campagne militaire se solda par un échec. Ils avaient pourtant été aidés par le Prophète Elisha (ou Élisée ou ‘Ĕlîšā’), le successeur d’Elie, qui leur avait révélé les plans de l’ennemi. Cet épisode, relaté dans la Bible, est confirmé sur le plan archéologique par la stèle de Mesa.
 
   Joram fut assiégé à son tour dans sa capitale de Samarie par le Roi de Damas. La ville fut réduite à la famine et Joram tenta d’assassiner le Prophète Elisha(ou Élisée ou ‘Ĕlîšā’), son ancien allié. Ce dernier, cependant, prédit qu’une période d’abondance était imminente. Juste à ce moment, étrangement le siège de la ville fut levé et les approvisionnements alimentaires reprirent. Toutefois ce fut simplement du fait d’une panique qui saisit les Syriens. Joram rétablit alors les relations amicales avec Elisha (ou Élisée ou ‘Ĕlîšā’), mais perdit des territoires à l’Est du Jourdain. En 846, il tenta de les reconquérir lors de l’expédition de l’Empereur d’Assyrie Salmanasar III (859-824) à Damas contre le nouveau Roi de la ville, Hazaël (842-796). Pour cela, Joram s’allia à son neveu le Roi de Juda, Ochozias (ou Ahaziah, 843-841) et fit le siège à la ville de Ramoth en Galaad (ou Ramoth Gilʿad) possession d’Hazaël. L’opération fut un échec, ils furent battus et Joram fut blessé dans la bataille. Il se retira à Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel) pour se soigner alors que son armée subissait une sévère défaite.
 


 

Ruines d’un palais de Dan

   Tandis qu’il récupérait à Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel), son Général Jéhu (843-814) incita à la révolte et souleva l’armée contre lui. Lorsqu’Ochozias vint pour rendre visite à son oncle, il fut pris dans la révolution de palais où Jéhu prit le pouvoir en mettant à mort Joram d’une flèche dans le dos qui lui perça le cœur. Puis il fit jeter son corps dans le champ de Naboth, jadis spolié par les parents de Joram. Jéhu tua également les enfants de Joram et sa mère Jézabel. Il réalisa ainsi la prophétie d’Élie annonçant le châtiment de Dieu en punition du péché commis par Achab et Jézabel.
 
   L’auteur de l’inscription sur la stèle de Tel Dan, trouvée au cours de fouilles archéologiques du site de Lakhish (ou Lachish) en 1993/1994, a affirmé avoir tué les deux Rois : Ochozias et Joram, l’auteur le plus probable de ce monument est Hazaël. Bien que l’inscription soit un témoignage contemporain de cette époque, les Rois de cette période ont tendance à se vanter et à faire des déclarations exagérées. Aujourd’hui il n’est toujours pas clair si ce fut Jéhu qui tua les deux Rois (Comme la Bible le rapporte) ou Hazaël (Comme la stèle de Tel Dan le rapporte).


   Jéhu (ou Yehu ou Hieu ou Yehu ben Nimshi, en Hébreu : יהוא בן-נמשי מלך ישראל,o842 à 815 ou idem pour William Foxwell Albright ou 841 à 814 Edwin Richard Thiele et Kenneth Anderson Kitchen) fut le 10e Roi d’Israël. Son nom signifie "Le Seigneur [l’Éternel] est Celui". Selon les spécialistes il fut soit le fils de Josaphat (ou Jehoshaphat – Deuxième Livre des Rois 9, 2), soit celui de Nimshi, ou le petit-fils de ce dernier ?. Après avoir mis à mort Joram et 70 autres descendants d’Achab et prit le pouvoir, il lutta contre le culte de Baal. Il fit défenestrer par ses eunuques Jézabel, l’épouse d’Achab, qui fut à l’origine de l’introduction de ce Dieu Phénicien. Ces passages sont racontés dans le Livre des Rois ainsi :
 "Avec un groupe Jéhu choisi de rejoindre à grande vitesse Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel) où il tua Joram de sa propre main en lui tirant une flèche dans le dos (9,24). Le Roi de Juda, Ochozias, qui était venu rendre visite à son oncle, prit alors la fuite, cependant il fut rattrapé par les soldats de Jéhu au col de Gur. Sans trop de défense lors de l’escarmouche il fut mortellement blessé et eut seulement la force pour parvenir à Megiddo, où il décéda de ses blessures" (Deuxième Livre des Rois 9 : 22-28).
 
   L’auteur du Livre des Rois décrit comment Jéhu entra ensuite dans la ville sans aucune résistance :
  "C’est alors qu’il voit Jézabel, la mère de Joram, se présenter à une fenêtre du le palais et le toiser avec insolence. Jéhu commande aux eunuques du palais royal de défenestrer la Reine, la chute fut mortelle, son corps déformé fut dévoré par les chiens" (9 : 35-7).
  Toutefois, Nadav Na’aman de l’université de Tel-Aviv a interprété les preuves des fouilles archéologiques sur le site de la ville de Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel) et a démontré qu’elle avait été prise après un siège, peut-être par l’armée du Roi Araméens de Damas Hazaël (842-796). En outre il faut prendre en considération la stèle de Dan (comme cité ci-dessus).


 

Partie de l’obélisque noir de Salmanasar III –
Jéhu rendant hommage aux pieds de l’Empereur

 
   Quoi qu’il en fut, Jéhu qui était maintenant maître de Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel), écrivit aux commandants des troupes dans la capitale Samarie et commanda à tous les Princes du royaume de se soumettre. 70 chefs se présentèrent à lui et lui offrirent leur abnégation. Peu de temps après, Jéhu fit abattre 42 personnes liées à la dynastie Omrides (10 : 14). Une fois le contrôle de Samarie assuré, il convoqua tous les adorateurs de Baal de la capitale et les tua. Puis, selon le Deuxième Livre des Rois, il fit détruire tous les temples dédiés à ce Dieu et massacra ses Prêtres (10 : 27).
 
   Au-delà de son coup d’État sanglant et sa tolérance pour les veaux d’or à Dan et Béthel érigé par Jéroboam I (Qui attirèrent le mépris de l’auteur des Livres des Rois), on sait peu de choses des événements du règne de Jéhu. Comme le précise Jean-Louis Ska, dans le récit deutéronomiste et post-deutéronomiste, il y est présenté comme un défenseur de la cause de Yahvé contre Baal, rappelant que Yahvé devint définitivement la divinité la plus importante en Israël à cette époque.
 
   Sur le plan militaire, Jéhu fut attaqué par Roi Araméens de Damas, Hazaël (842-796), Il est difficile d’affirmer les prédations de ce dernier qui aurait vaincu son armée "dans l’ensemble des territoires d’Israël" au-delà du Jourdain, sur les terres de Galaad (ou Gilead), Gad, Ruben et Manassé (10 : 32). Si ces faits sont exactes, et à aujourd’hui rien ne vient affirmer avec certitude le contraire, cela expliquerait pourquoi on voit Jéhu rendre hommage et payer un tribut à l’Empereur d’Assyrie Salmanasar III (859-824) sur son obélisque noir (où son nom apparaît comme : mIa-ú-a mar mHu-um-ri-i "Jéhu fils d’Omri"), actuellement au British Museum et devenir son vassal. Sûrement très affaibli le souverain aurait préféré se soumettre à l’Assyrien plutôt que de le combattre, ce qui semble judicieux de sa part, selon certains il aurait même peut-être cherché un appui de celui-ci ?. Dans les sources en dehors de la Bible Hébraïque, Jéhu apparaît seulement dans les documents Assyriens. Le Prophète Osée (ou Hoshea ou Hosea) écrivit (Premier Livre d’Osée 4-5) que la maison de Jéhu fut punie par Dieu à travers les mains des Assyriens pour l’effusion de sang qu’il effectua à Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel. À sa mort, il fut inhumé à Samarie et son fils Joachaz lui succéda.
 
   Joachaz (ou Jehoahaz ou Yoachaz ou Ahaz ou A’haz ou Iōakhaz ou Yəhô’āāz ou Yeho’aaz ben Yehu, en Hébreu : יהואחז בן-יהוא מלך ישראל,o814 à 804 ou 815 à 801 William Foxwell Albright ou 814 à 806 Kenneth Anderson Kitchen ou 814 à 798 Edwin Richard Thiele) fut le 11e Roi d’Israël. Son nom signifie "Le Seigneur [l’Éternel] a occupé". Un sceau datant de la fin du VIIe siècle a été trouvé avec l’inscription "[appartenant] à Joachaz, le fils du Roi". Le second Livre des Rois déclare qu’il resta fidèle à Yahvé, mais que son peuple suivit les pratiques religieuses de la maison de Jéroboam I, qui comprenait l’adoration cultuelle d’un pôle à Samarie dédié à Astarté. Sous son règne, Israël fut envahi une nouvelle fois par le Roi de Damas, Hazaël (842-796). L’Araméen fut vainqueur, il laissa dans le pays une armée de 500 cavaliers, 100 chars et 10.000 fantassins et Joachaz devint son vassal. (Deuxième Livre des Rois 13 : 1-9). Joachaz supplia le Seigneur pour qu’un libérateur soulage Israël de l’oppression Araméenne. Le moment où ce Sauveur apparut n’est pas déterminée, mais dans le Deuxième Livre des Rois 13. 25 et 14. 27 ses successeurs s’en débarrassèrent.
 


 

Joas – Portrait d’une
collection de biographies – Promptuarii Iconum
Insigniorum – Guillaume Rouillé
(1518-1589)

Photo avant retouches : wikipedia.org


 


 

Tablette au nom du Roi Joas

   Joas (ou Joash ou Jehoash ou Yo’ash ou Yeho’ash ben Yeho’ahaz, en Hébreu : יואש בן-יואחז מלך ישראל,o804 à 790 ou 806 à 791 Kenneth Anderson Kitchen ou 801 à 786 William Foxwell Albright ou 798 à 782 Edwin Richard Thiele ) fut le 12e Roi d’Israël et le fils de Joachaz. Son nom signifie "Le Seigneur [Yahvé] a donné". Lorsqu’il monta sur le trône le royaume que lui laissa son père était au plus bas, il dut subir la tutelle du Roi de Damas. Dans un premier temps il employa ses efforts pour se débarrasser de cette tutelle. Son père avait supplié le Seigneur pour qu’un libérateur soulage Israël de l’oppression Araméenne. Le moment où ce Sauveur apparut n’est pas déterminée, mais dans le Deuxième Livre des Rois 13. 25 et 14. 27, il est écrit que Joas et son fils Jéroboam II répondirent à ce problème. Il est également vrai que l’Empereur d’Assyrie, Adad-Nirâri III (810 à 782), fit à cette époque des campagnes dans l’Ouest, et lors d’une des incursions il captura et saccagea la ville de Damas, éliminant ainsi le pire ennemi d’Israël. Joas de son côté battit les Araméens à trois reprises près d’Antipatris (ou Tell Afek ou Aphek) au Nord de la plaine du Sharon, dans le centre d’Israël, et s’en affranchit.
 
   Puis il profita de ce regain de force et il s’attaqua au royaume de Juda et déclara la guerre à son Roi Amasias (ou Amaziah ou Ahaziah, 802-776). Il le repoussa jusqu’à Beth-Shémesh (ou Bet Shemesh ou Beït Shemesh ou Beth Shemesh) ville à environ 30 km. à l’Ouest de Jérusalem, à la frontière de Dan et de la Philistie et progressa sur Jérusalem. Il s’empara de la ville et fit prisonnier Amasias. Celui-ci ne retrouva sa liberté qu’en livrant des trésors du Temple, qui furent emportés à Samarie. Selon le Deuxième Livre des Rois (13 : 12, 14 : 8-14) et le Deuxième Livre des Chroniques (25 : 14-24), il emporta le trésor du Temple et du palais et fit abattre une partie de murailles de la ville. Juda devint alors vassal d’Israël. Cependant, Joas décéda peu de temps après et fut enterré à Samarie (Deuxième Livre des Rois 13 : 13). Au cours de son règne, il toléra le culte du veau d’or, mais semble avoir eu un caractère à une dévotion sincère à l’adoration de Yahvé. Il s’occupa du Prophète Elisée et on le vit pleurer à son chevet lorsque celui-ci était en train de mourir. Son fils Jéroboam II lui succéda.
 

   Jéroboam II (ou Yerav’am ben Yeho’ash, en Hébreu : ירבעם בן-יואש מלך ישראל, en Grec : Ιεροβοάμ, 790 à 750 ou 791 à 750 Kenneth Anderson Kitchen ou 786 à 746 William Foxwell Albright ou 782 à 753 Edwin Richard Thiele) fut le 13e Roi d’Israël. Son règne fut une période de prospérité et d’expansion territorial. Les provinces perdues d’Ammon et de Moab à l’Est du Jourdain, que le Roi Hazaël (842-796) avait conquis sur Jéhu, furent reprises au royaume de Damas (Deuxième Livre des Rois 14 : 26, 27). Le Roi renouvela l’alliance avec les Phéniciens, en particulier celle avec le Roi de Tyr. Pendant ce temps, le royaume de Juda, toujours sous la domination de Samarie, connaissait aussi la paix et l’expansion démographique. En 1910, George Andrew Reisner trouva 63 tessons de poterie inscrits, lors des travaux d’excavation du palais royal à Samarie, qui ont été plus tard datés du règne de Jéroboam II. Ils mentionnent les années de règne des Rois allant du neuvième jusqu’au sien. Ces Ostraca contiennent des informations précieuses sur la langue, la religion et le système administratif de la période.
 
   Les preuves archéologiques confirment le récit biblique du règne de Jéroboam II comme le plus prospère qu’Israël n’ait jamais connu. Selon Israël Finkelstein et Magen Broshi, à la fin de son règne la population sur le royaume était plus dense que dans tout le reste du Levant, avec une peuplade d’environ 350.000 personnes. Les expéditions commerciales via la mer Rouge reprirent. Cette prospérité fut construite sur le commerce de l’huile d’olive, du vin et peut-être des chevaux, avec en particulier l’Égypte et l’Assyrie. La prospérité, par contre, s’accompagna d’un écart important entre l’élite sociale et les paysans pauvres et les Prophètes critiquèrent l’action du Roi. Ce règne fut la période des Prophètes : Osée (ou Hoshea ou Hosea), Joël (ou Yoel) et Amos.
Ils condamnèrent tous le matérialisme et l’égoïsme de l’élite Israélite et le fait que le Roi perpétua les croyances impies de ses prédécesseurs (Livre d’Amos 5 : 21-22; 2,6-8 et Livre d’Osée 6 : 6-10).
 
   En effet sous Jéroboam II, l’Éternel était bien adoré, même à Dan et Béthel et dans d’autres sanctuaires Israélites, mais à travers des images réelles, telles que le veau d’or. Ces services étaient donc de nature à susciter l’indignation des Prophètes. Le Livre des Rois, écrit un siècle plus tard, condamna Jéroboam II pour avoir faire “mal aux yeux du Seigneur”, ce qui signifiait à la fois son mécontentement pour ses actes d’oppression, d’extension de la pauvreté d’une partie de la population et de son soutien continu aux centres de culte de Dan et Béthel, en opposition au Temple de Jérusalem. On ne connait pas le nom de son épouse et son fils Zacharie lui succéda. La succession de Jéroboam II fut le théâtre de luttes et d’assassinats pour le pouvoir.
 
   Un important tremblement de terre eut lieu en Israël vers 760, pendant le règne de Jéroboam II. Ce tremblement de terre est mentionné dans le Livre d’Amos comme ayant eu lieu au cours du règne de “Jéroboam, fils de Joas”(Livre d’Amos 1 : 1). Les géologues pensent qu’ils ont trouvé des preuves de ce grand tremblement de terre sur des sites à travers Israël et la Jordanie. Les archéologues Yigael Yadin et Israël Finkelstein le datent, à Hazor (ou Hatzor ou Tell Hazor ou Tell el-Qedah), en 760, se basant sur une analyse stratigraphique des débris de destruction. De même, David Ussishkin arrive à la même date sur la base du niveau de destruction à Lakis. Selon Steven A.Austin, la magnitude de ce séisme fut au moins de 7,8, mais plus probablement au-dessus de 8. L’épicentre du tremblement de terre peut avoir été à 200/300 km au Nord de l’Israël d’aujourd’hui. Il existe de multiples références Bibliques à ce tremblement de terre dans le Livre d’Amos (3 : 14, 6 : 11, 8 : 8, 9 : 1), et aussi dans Zacharie (14: 5).


 

Sceau portant le nom
de Jéroboam II

 
   Zacharie (ou Zachariah ou Zacharias ou Zekharyah ben Yerav’am, en Hébreu : זכריה בן-ירבעם מלך ישראל,o750 à 749 ou 753 Edwin Richard Thiele ou 750 Kenneth Anderson Kitchen ou 746 William Foxwell Albright) fut le 14e Roi d’Israël. Floyd Nolen Jones suggère que Zacharie peut avoir régné 12 ans ? et donne comme date de 784 à 772. L’histoire de son règne est brièvement racontée dans le Deuxième Livre des Rois (15 : 8-12). Son nom signifie "Rappeler par le Seigneur". Il ne régna que six mois, il fut tué par l’usurpateur Shallum (ou Salloum ou Challoum) qui prit son trône, pour s’être adonné à l’impiété. Sa mort mit fin à la génération de descendants de Jéhu après quatre générations, accomplissant la prophétie écrite dans le Deuxième Livre des Rois (10 : 30). Shallum (ou Salloum ou Sallum ou Challoum ou Sellum ou Shallum ben Yavesh, en Hébreu : שלם בן-יבש מלך ישראל,o749 idem Kenneth Anderson Kitchen ou 753 Edwin Richard Thiele ou 746 William Foxwell Albright) fut le 15e Roi d’Israël. Il fut le fils de Jabès (ou Jabesh ou Yavesh ou Yabesh). Son nom signifie "Représailles“. À l’origine il fut Capitaine dans l’armée du Roi Zacharie. Le Deuxième Livre des Rois dit : "Il conspira contre Zacharie et il le frappa devant le peuple, le tua et régna à sa place" (15 : 10)… "Il régna seulement un mois en Samarie" (15 : 13)… "avant que Ménahem ne le mit à mort à son tour et devint Roi à sa place" (15 : 14, 15, 17).
 
   Ménahem (ou Menakhem ou Manahem ou Mənaēm ou Manaën ou Menahem ben Gadi, en Hébreu : מנחם בן-גדי מלך ישראל,o749 à 738 ou 752 à 742 Edwin Richard Thiele ou 749 à 739 Kenneth Anderson Kitchen ou 745 à 738 William Foxwell Albright) fut le 16e Roi d’Israël. Son nom signifie "Le consolateur". Il fut le fils de Gadi, peut-être un descendant de la tribu de Gad. Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100 – Antiquités Judaïques, IX, XI, 1) nous dit qu’il était Général de l’armée d’Israël (on trouve aussi Capitaine ?). Lorsque Shallum conspira contre Zacharie et l’assassina dans Samarie, Ménahem refusa de reconnaître l’usurpateur. Il partit de Tirzah (ou Tirza ou Tell el-Far’ah) et marcha sur Samarie et en fit le siège. Puis, après avoir pris la ville, il mit à mort Shallum dans la cité, selon les textes de sa propre main et lui succéda en tant que Roi (Deuxième Livre des Rois 15 : 14). Son règne fut marqué par sa cruauté. Il réprima brutalement une révolte à Thapsaque (ou Tiphsah ou Thapsa ou Thapsakos) une localité de Syrie du Nord, située sur l’Euphrate mais qui n’a pas encore été localisée avec précision. Certains spécialistes soutiennent qu’elle était située dans les environs de Karkemish. C’est le nom de la ville dans le texte Massorétique, mais les commentateurs et traducteurs modernes préfèrent la lecture Tappuah.


 

Ménahem – Portrait d’une
collection de biographies – Promptuarii Iconum
Insigniorum – Guillaume Rouillé
(1518-1589)

Photo avant retouches : wikipedia.org

 
   Il fit mettre tous ses habitants à mort dans la ville et traita les femmes enceintes de manière horrible en les faisant éventrer pour arracher les enfants (15 : 16). Le Prophète Osée (ou Hoshea ou Hosea – VII, 1-XIII, 15) décrit l’ivresse de cette débauche. Le règne de ce militaire aventurier est important du fait qu’il va être le témoin impuissant de l’ascension de l’Empire d’Assyrie. L’Empereur Téglath-Phalasar III (ou Tiglath-Pileser, 745-727) envahit Israël (Deuxième Livre des Rois 15 : 19). Cependant il quitta rapidement le pays car Ménahem lui versa un énorme tribut de 1.000 talents d’argent en contrepartie (Deuxième Livre des Rois 15 : 19), ce qui représente environ 34/35 tonnes. La somme avait été réunie en prélevant 50 shekels à chaque "personne de moyens" (15 : 19-20,21) ce qui rendit le Roi très impopulaire. On trouve la trace de cet hommage dans les annales de l’Empereur Assyrien. Dans les textes bibliques on ne trouve pas le nom de Téglath-Phalasar III, mais celui de Phul qui lui a été rattaché par les historiens. À aujourd’hui, rien ne vient contredire le fait que Ménahem semble mort de mort naturelle, après un règne d’une dizaine d’années. Il laissa le trône à son fils Pékahiya (ou Pekahiah) pour un règne éphémère.
 
   Pékahiya (ou Peqahya ou Pekahiah ou Pekahia ou Pekachia ou Peqakhyāh ou Pacahya ou Phaceia ou Pekahyah ben Menahem, en Hébreu : פקחיה בן-מנחם מלך ישראל,o738 à 736 ou 742 à 740 Edwin Richard Thiele ou 739 à 737 Kenneth Anderson Kitchen ou 738 ou 737 William Foxwell Albright) fut le 17e Roi d’Israël. Son nom signifie "Le Seigneur a ouvert les yeux". Avec lui le pays sombra de nouveau dans l’anarchie. Il fut assassiné dans son palais royal à Samarie par Pékah, un des Généraux de son armée (Deuxième Livre des Rois 15 : 23-26) et 50 hommes de Galaad, après un règne d’un peu plus de deux ans.
 
   Pékah (ou Pẹqa ou Pegah ou Phacée ou ou Pekkakh ou Pekah ben Remalyahu, en Hébreu : פקח בן-רמליהו מלך ישראל,o736 à 732 ou 740 à 732 Edwin Richard Thiele ou 737 à 732 William Foxwell Albright et Kenneth Anderson Kitchen) fut le 18e Roi d’Israël. Son nom signifie "Qui a ouvert les yeux". Il fut le fils de Remaliah (ou Remalia ou Romelia ou Remalyahu) et un des Généraux de Pékahiya. Il régna depuis Samarie. Selon le Deuxième Livre des Rois (15 : 23-26-25) ce fut avec l’aide d’une bande de Galaaditides, qu’il assassina le Roi et prit son trône. Il eut un règne très court, bien qu’il est dit avoir régné pendant 20 ans dans le Livre des Rois. La théorie d’un long règne n’est pas soutenue non plus par des preuves venant des chroniques Assyriennes, qui montrent que le Roi Ménahem était encore en place en 740 et qu’Osée (ou Hoshea ou Hosea) sera Roi en 732. Selon le Deuxième Livre des Rois, il forma une coalition avec le Roi de Damas Razin (ou Retsin ou Rézôn II, 766-733/2) pour obliger le Roi de Juda Achaz (ou Ahaz ou A’haz, 742-726) à les rejoindre dans leur lutte contre l’Empereur d’Assyrie Téglath-Phalasar III (745-727), mais Achaz refusa. Contrairement à ce que l’on trouve souvent écrit Pékah n’était pas vassal de Razin. Pékah et Razin firent alors le siège de Jérusalem (15 : 37, 16 : 5).
 


 

Pékah – Portrait d’une
collection de biographies – Promptuarii Iconum
Insigniorum – Guillaume Rouillé
(1518-1589)

Photo avant retouches : wikipedia.org

   Achaz ne pouvant combattre seul appela à l’aide l’Empereur d’Assyrie auquel il donna une grosse quantité d’or du Temple de Salomon, pour obtenir son secours et en devint son vassal. L’Assyrien écrasa la coalition et déporta de nombreux prisonniers vers l’Assyrie (Deuxième Livre des Rois 15 : 29). Téglath-Phalasar III enregistra également cet acte dans une de ses inscriptions. La ville de Damas fut prise en 732. Il rançonna ensuite le royaume Syrien et ravagea Israël. Il prit les villes : d’Abel Beth Maaca (Dans le territoire de Dan) ; de Janoach (À la frontière Nord de la tribu d’Ephraïm) ; de Kédesh (Aujourd’hui à la frontière Israélo- libanaise) ; d’Hazor (ou Hatzor ou Tell Hazor ou Tell el-Qedah, en Haute-Galilée). Il prit également les villes de Galaad et de Galilée, ainsi que le territoire de la tribu de Nephtali (ou Naphtali ou Nephthali ou Neftali) et, vers 732, en transporta la population en Assyrie. Pékah conserva la région de Samarie, contre un très lourd tribut selon l’Ancien Testament, 10 talents d’or et 10.000 talents d’argent, qu’il gouverna sous la suzeraineté de Téglath-Phalasar III. Peu de temps après cette défaite Pékah fut mis à mort par Osée (ou Hoshea ou Hosea) qui usurpa le trône (Deuxième Livre des Rois 15 : 30 ; 16 : 1-9). Toutefois, une inscription non datée de Téglath-Phalasar III, vante que celui-ci aurait fait Roi Osée ("A-u-si-‘"), après qu’il eut renversé son prédécesseur.
 
   Osée (ou Osie ou Hoshea ou Hosea ou Hôšēă’ ou Hoshe’a ben ’Elah, en Hébreu : הושע בן-אלה מלך ישראל,o732 à 722 [unanimité sur la date de son règne]) fut le 19e et dernier Roi d’Israël. Son nom signifie "salut". Il fut le fils d’Elah. Après être arrivé au pouvoir en tuant Pékah, et sûrement avec le consentement de l’Empereur d’Assyrie, Téglath-Phalasar III (745-727), Osée eut un début de règne assez calme (15 : 30). Ce fut à la mort de l’Assyrien, en 727, que la situation s’aggrava. Osée cessa de payer le tribut aux Assyriens. Le nouvel Empereur d’Assyrie Salmanasar V (727-722) fit alors campagne contre Osée pour le forcer à présenter et rendre hommage (17 : 3). On retrouve une trace d’une campagne en Phénicie dans les chroniques Assyriennes.
 
   Osée, pour gagner du temps, promit à Salmanasar V d’être son serviteur et qu’il lui paierait le tribut réclamé, dans l’attente d’un soutien du Pharaon d’Égypte, alors en plein conflit internes. Il y a un certain mystère quant à l’identité de ce Pharaon. Certains spécialistes ont fait valoir que la demande d’aide d’Osée à l’Égypte se réfère à la ville de Saïs, ce qui laisserai penser que le souverain fut Tefnakht I (727-716), Roi de la XXIVe dynastie. Toutefois il faut noter que la ville principale de l’Égypte à ce moment-là était Tanis, ce qui donne à penser que la proposition de l’égyptologue Kenneth Anderson Kitchen, est correcte et qu’il s’agirait du Roi Osorkon IV (730-715) de la XXIIe dynastie. L’Empereur d’Assyrie sentant le piège mit le siège devant la capitale Samarie qui fut prise au bout de trois ans, en 722 et Osée fut capturé.


  

Sceau portant le nom d’osée

 
   Certains chercheurs expliquent que Salmanasar V convoqua Osée à sa cour pour demander une justification au manque d’hommage, qui aboutit à l’emprisonnement du Roi d’Israël et à l’envoi de l’armée Assyrienne dans ses terres. Cependant Salmanasar V mourut peu de temps après que la ville soit tombée et l’armée Assyrienne fut rappelée pour assurer la succession de Sargon II (722-705). La terre d’Israël, qui résista aux Assyriens pendant trois années, se révolta de nouveau. Vers 720, Sargon II revint avec son armée et détruisit le royaume d’Israël qui devint une province Assyrienne. La province pacifiée, il déporta les citoyens d’Israël au-delà de l’Euphrate, dont le restant de la cour et les artisans capables de travailler le métal, soit près de 30.000 personnes (27.290 d’après l’inscription de Sargon II), une grande partie à Ninive.
 
   Inversement des populations de l’Empire Assyrien furent déplacées vers Samarie : Des gens de Babylone, Kutha (ou Cuthah ou Kouta ou Cuthaou Gudua, aujourd’hui Tell Ibrahim dans le gouvernorat de Babil, en Irak), Avva (ou Awwa) et en particulier ceux d’Hamath (ou Hama, une ville sur les rives de l’Oronte dans le centre-ouest de la Syrie) dont la révolte de son Roi Ilu-bi’di, fut écrasée par Sargon II (Deuxième Livre des Rois 17 : 6, 24). Celui-ci avait aussi profité de la confusion lors de la succession de Salmanasar V pour constituer, sous l’égide des Égyptiens de la XXVe dynastie, une coalition contre l’Assyrie. L’auteur des Livres des Rois indique que : "La destruction du pays est arrivée parce que les enfants d’Israël ont péché contre le Seigneur" (Deuxième Livre des Rois 17 : 7-24) et non pas en raison d’une erreur de calcul politique d’Osée. Ce qui est arrivé à Osée après son emprisonnement et quand et où il décéda, est à aujourd’hui toujours inconnu.

 

Bibliographie

 
  Pour d’autres détails sur le royaume voir les ouvrages de :
 
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