Jérusalem
 

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  Pour plus de détails voir aussi : Les HébreuxLes royaumes d’Israël, de Juda
                    Les HasmonéensLa Judée, les HérodiensSamarieSichem

 

 
   Jérusalem (ou Salem ou Jébus ou Hiérosolyme, en Hébreu : ירושלים  Yerushalayim ou Yerushaláyim, en ancien Français : Solyme, en Grec : Hiérosolyma ou Hiérosolyme, en arabe : القدس  al-Quds, pour les arabophones Chrétiens اورشليم   Ûrshalîm) est la capitale d’Israël et sa plus grande ville, à la fois en population et en superficie. Elle est située sur le mont Sion, à 745m. d’altitude dans la montagne de Judée, entre la mer Méditerranée et la pointe Nord de la Mer Morte. La Jérusalem moderne s’est développée à l’extérieur de la vieille ville. La ville a une histoire qui remonte au IVe millénaire av.J.C, ce qui en fait l’une des plus anciennes villes du monde. Jérusalem est la plus grande ville Sainte du Judaïsme et le centre spirituel du peuple Juif depuis le Xe siècle av.J.C, elle contient aussi un certain nombre d’anciens sites Chrétiens.


 

Le mur occidental avec le Dôme
du Rocher en arrière-plan.

 
   Malgré une superficie de seulement 0,9 km. carré, c’est dans la vieille ville que se situe les principaux sites religieux importants, parmi eux : Le mont du Temple, le mur occidental, l’église du Saint-Sépulcre, le Dôme du Rocher. La vieille ville fortifiée, classée site du patrimoine mondial, a été traditionnellement divisée en quatre partie, même si les noms utilisés aujourd’hui pour dénommer ces quart : Arménien, Chrétien, Juifs et musulmans, n’ont été introduits qu’au début du XIXe siècle. Au cours de son histoire, Jérusalem fut détruite deux fois, 23 fois assiégée, attaquée 52 fois et prise et reprise 44 fois.
 
   Aujourd’hui, le statut de Jérusalem reste l’une des questions fondamentales dans le conflit Israélo-palestinien, mais ne devrait en aucun cas l’être, puisque cette cité à été édifiée et plusieurs fois reconstruite par les Juifs. L’annexion par Israël de Jérusalem-Est a été condamné à plusieurs reprises par les Nations Unies et des organismes connexes, à tort puisque historiquement depuis plus de 3000 ans cette citée est sienne.

 

Etymologie

 
   Bien que l’origine du nom de Yerushalayim soit incertaine, en fonction des linguistiques, différentes interprétations sont proposées. Certains spécialistes pensent qu’il s’agit d’une combinaison des mots Hébreu yerusha "héritage" et shalom "paix", c’est-à-dire : "L’héritage de la paix". D’autres soulignent que Shalom est un connexe du nom Hébreu Shlomo, c’est-à-dire, le Roi Salomon, le constructeur du Premier Temple.


 

Partie de la carte mosaïque de Madaba
représentant Jérusalem

 
   Par ailleurs, la deuxième partie du mot pourrait être Salem (littéralement Shalem "ensemble" ou "en harmonie"), un début de nom pour Jérusalem qui apparaît dans le Livre de la Genèse. Une autre hypothèse affirme que dans les lettres de Tell el-Amarna, de l’époque du Pharaon Amenhotep IV (ou Aménophis ou Akhénaton, 1353/52-1338), la ville apparaît sous le nom de Urušalim, un connexe de l’Hébreu Shalem. Enfin certains pensent qu’il existe un lien avec Shalim (ou Shalimu), la divinité Ougaritique populaire et bienfaisante connue des mythes comme le Dieu de la création, de l’exhaustivité et la personnification de la tombée de la nuit.
 


 

Autre vue du Mur des lamentations

   Le nom de Jérusalem se réfèrerait donc au culte de ce Dieu des Cananéens. Comme la première syllabe de Jérusalem viendrait de uru, qui signifie "fondation" ou "ville fondée par", le sens du nom primitif serait donc "fondée par Shalem" ou "sous la protection de Shalem". Selon un Midrash (Genèse Rabba), Abraham vint dans à la ville, alors appelée Shalem, après le sauvetage de Lot.
 
   Il demanda au Roi Grand Prêtre Melchisédek de le bénir. Cette rencontre fut commémorée en ajoutant le préfixe Yeru (dérivé de Yireh, le nom donné à Abraham) produisant Yeru-Shalem, au sens de la "ville de Shalem". Shalem signifie "complet" ou "sans défaut". Par conséquent, Yerushalayim est la "ville idéale" ou "la ville de celui qui est parfait". La fin im indique le pluriel en Hébreu, la grammaire et le double Ayim fait peut-être allusion au fait que la ville siège sur deux collines.
 
   La prononciation de la dernière syllabe comme Ayim semble être un développement tardif, qui n’apparaît pas à l’époque de la Septante. Certains pensent qu’une ville appelée Rušalimum ou Urušalimum, qui apparaît dans les écrits de l’Égypte antique, bien antérieur aux lettres d’Amarna, est la première référence à Jérusalem. Les Grecs ont ajouté le préfixe Hiéron "saint" et ont appelé la ville Hiérosolyma. Pour les arabes, Jérusalem est al-Quds "Le Saint". Sous le règne de David (1010-970) la cité est connue comme Ir David "la cité de David".

 

 
Visite virtuelle de la cité de David

L’histoire…….

 
   Des céramiques indiquent l’occupation du site actuel de Jérusalem, dès l’âge du cuivre, soit au milieu du IVe millénaire avant notre ère. Ces fragments de poterie sont les plus vieux vestiges découverts à ce jour sur le site de Jérusalem. Il n’est pas établi que l’occupation du site fut alors continue. Les plus anciennes preuves d’un peuplement permanent datent du début des années de l’âge du bronze, entre 3000-2800 av.J.C. On a trouvé des poteries de cette période, des maisons rectangulaires et les premières tombes sculptées dans la roche. Plusieurs autres villages dans les collines proches datent de la même époque. Par la suite, il n’existe pas de trace d’occupation pendant la seconde moitié du III millénaire.
 
   Il semble que Jérusalem ait été détruite et reconstruite au cours de la première moitié de l’âge du Bronze moyen. On ne sait rien des conquérants qui auraient pu effectuer ces attaques, excepté quelques tombes de l’époque. Certains archéologues, y compris Kathleen Kenyon, pensent que Jérusalem est une ville fondée par des Sémites de l’Ouest vers 2600. Selon la tradition Juive elle fut fondée par Sem et Eber, les ancêtres d’Abraham. Dans le récit biblique, lorsqu’elle est mentionnée pour la première fois, Jérusalem est dirigée par le Grand Prêtre Roi Melchisédech, un allié d’Abraham (Identifiés avec Shem dans la légende).
 


 

Toile représentant le Mur
des lamentations –
Gustav Bauernfeind

  Jérusalem est mentionnée pour la première fois dans les textes Égyptiens dits "d’exécration", qui datent du XXe /XIXe siècle av.J.C, période où l’Égypte vassalisa le pays de Canaan, et qui se réfèrent à une ville appelée Roshlamem (ou Rosh-ramen ou Rushalimu). La prononciation exacte du nom Égyptien ne ressort pas clairement des hiéroglyphes. Ces textes d’exécration sont des textes à vocation magique qui tentent d’attirer le malheur sur les ennemis de l’Égypte. Il est à nouveau fait référence à Jérusalem à plusieurs reprises dans les lettres de Tell el-Amarna, de l’époque du Pharaon Amenhotep IV (ou Aménophis ou Akhénaton), qui décrivent les relations diplomatiques et militaires de l’Égypte avec ses voisins où la ville apparaît sous le nom de Urušalim, un connexe de l’Hébreu Shalem. Jérusalem y est dépeinte comme une petite ville, dirigée par un Gouverneur/Roi, Adbi-Heba, vassal du Pharaon.


 

Porte de Jaffa

 
   Un morceau d’une stèle Égyptienne datant de cette période a été retrouvé au Nord des murs de la ville actuelle, ce qui montre l’importance de la cité pour les Égyptiens. À ce moment-là, au XIVe siècle av.J.C, l’ensemble du royaume d’Adbi-Heba aurait eu une population de 1.500 personnes et Urušalim aurait été un "petit bastion des hauts plateaux", sans fortifications ni grands bâtiments.
 
   Cependant deux avis s’opposent quant à l’importance de Jérusalem à cette époque. Selon quelques historiens, dont Zekharyah Ḳalai et Hayim Tadmor, la ville était la capitale d’un important royaume Cananéen ayant une influence comparable à d’autres grands royaumes tels que celui de Sichem (ou Shechem). D’autres spécialistes, dont Nadav Na’aman et Ann E.Killebrew, pensent, aux contraires, qu’au XIVe siècle av.J.C, Jérusalem est plus un petit centre administratif que la capitale d’un empire comme il est souvent mis en avant.
 


 

Autre vue de la porte de Jaffa

   L’archéologie montre que la ville Urušalim était assez petite, ne couvrant que 3 à 4 hectares, ce qui viendrait confirmer les lettres d’Amarna. Cependant, malgré sa taille, elle était une ville importante politiquement qui exerçait une certaine prédominance sur les cités alentour et son contrôle s’étendait de Sichem au Nord jusqu’à Hébron au Sud et de Jéricho à l’Est aux plaines côtières de l’Ouest. Une coalition de cités-États auraient alors uni leurs forces pour attaquer le puissant Roi de Jérusalem. Dans le même temps la ville, ainsi que les cité Cananéennes, durent subir les raids de pillards appelés les Apirou, nom que de nombreuses sources Sumériennes, Égyptiennes, Akkadiennes, Hittites, Mitanniennes ou encore Ougaritiques, attribuent à une catégorie de la population du Nord-ouest de la Mésopotamie et du Croissant Fertile.


 

Vue de la vieille ville

 
   De nombreux épisodes politiques et militaires de cette période sont consignés dans les lettres d’Amarna. Six de ces lettres furent envoyées par le Gouverneur/Roi d’Urušalim Adbi-Heba, qui demandait au Pharaon une aide militaire contre ses adversaires. Il se présentait comme le seul en qui l’Égypte pouvait avoir confiance, cependant le Pharaon aida ses adversaires et la garnison Égyptienne de Jérusalem fut transférée à Gaza.
 
   Sans appui extérieur et sous l’attaque constante des Apirou et des cités de Canaan, Adbi-Heba rapporta dans sa dernière lettre que tout était perdu. On ne sait pas ce qu’il advint de lui et de sa ville mais il s’ensuivit une phase de déclin de la cité jusqu’à sa disparition ?, écroulement comme dans toute la région, en raison de l’invasion des Peuples de la mer (v.1200). La période qui suivit est décrite de façon divergente, selon que l’on prend la version que retiennent les archéologues ou la version Biblique. Selon cette dernière, Jérusalem fut fondée (ou refondée) sur le mont Sion, par les Jébuséens (en Hébreu : יְבוּסִי  Yevusi), une des sept tribus du pays de Canaan évoquée dans le Deutéronome, qui la nomme Jébus.
 


 

Tour de David

   Ils la gardèrent jusqu’au Xe siècle av.J.C, où ils durent faire face aux conquêtes d’une nouvelle force dans la région, en la personne des Hébreux, dirigés par leur Roi David (1010-970). Celui-ci conquit Jérusalem et en fit la capitale du Royaume uni d’Israël et de Juda, Ir David "la cité de David". Les récentes fouilles d’une grande structure en pierre sont interprétées par certains archéologues comme une preuve de la narration biblique.
 
   Selon d’autres archéologues, à cette époque, il n’y eut pas de royaume unifié, pas plus de conquêtes militaires, le nombre d’habitants de Jérusalem est resté d’environ 1.000 habitants sur une superficie de 6 hectares, ce qui rend très improbable cette fonction de capitale politique d’un grand royaume. De plus, les écrits des peuples environnants montrent que les habitants n’étaient pas de religion Juive, mais polythéiste. Le débat reste ouvert…
 
   Selon les livres de Samuel, les Jébuséens réussirent à résister aux tentatives de capture de leur ville par les Israélites et se moquaient du Roi David et de ses tentatives, en faisant valoir que même les aveugles et les boiteux pourraient être dans l’armée Israélite qu’ils n’en connaîtraient pas moins la défaite.
 


 

Musée de la Tour

   Le texte massorétique pour les livres de Samuel indique que cette ville possédant de hautes murailles et une alimentation en eau potable assurée par une source permanente, même en été, était imprenable. Les habitants puisaient l’eau depuis un tunnel creusé dans le roc, de plus de 500 mètres, sans sortir de la ville. Ce fut au moyen de ce tunnel que les troupes de David prirent, v.1004/1003, Jérusalem par la ruse.
 
   Le plus ancien texte Septante, propose toutefois que, plutôt que par un tunnel d’eau, David vaincu les forces Jébuséennes à l’aide de poignards. Il y avait un autre Roi à Jérusalem, pendant et peut-être avant que David ne contrôla la cité, selon le récit biblique il se nommait, Araunah. La ville, qui à ce moment-là était sur l’Ophel (Colline située au Nord du mont Sion) s’étendait au Sud.
 
   David en fit alors la capitale politique et religieuse des Hébreux et il y fit transporter "l’Arche d’Alliance" avec l’intention de construire un temple. Dieu, parlant au Prophète Nathan, l’interdit, disant que le temple devait attendre pour une génération future. Ce fut donc son fils, le Roi Salomon (970-931) qui construisit le Temple à un endroit que le Livre des Chroniques dit correspondre à l’autel de David.
 


 

Représentation du Temple de Salomon

   Le temple de Jérusalem devint le principal lieu de culte, au détriment d’autres, autrefois puissant, tels que Shiloh et Béthel. Salomon est également décrit comme ayant réalisé plusieurs autres travaux de construction importants à Jérusalem, y compris la construction de son palais et la construction de la Millo (Dont l’identité est quelque peu discutée). Toutefois, les archéologues n’ont pas trouvé de trace de travaux de construction à Jérusalem datant de cette époque (Sauf peut-être la grande structure de pierre, citée plus haut, que certains attribuent comme la Milo, ce qui fait l’objet de quelques controverses). De ce fait, quelques spécialistes ont suggéré que les constructions de Salomon sont quelque peu mythiques et basées sur le programme de construction des Omrides plus tard.
 


 

Autre représentation du Temple

   Lorsque le royaume de Juda se forma dans le Sud du pays dans l’ancien État qui est souvent connu sous le nom de royaume d’Israël, à la suite du schisme dans le peuple Hébreu, à la mort de Salomon en 931 av.J.C, il choisit Jérusalem comme capitale. La cité le resta pendant près de 400 ans. En 722, Samarie, la capitale du royaume d’Israël fut prise par l’Empereur Assyrien Salmanasar V (ou Salmanazar, 727-722), après avoir été assiégée trois ans. Ses habitants affluèrent alors vers le Sud, à Jérusalem. Le développement de la ville fut alors foudroyant et sa population passa à 12.000 habitants sur une superficie de 75 hectares. Jérusalem survécut à sa "sœur", elle résista aux attaques Assyriennes, notamment celles de l’Empereur Sennachérib (705-681) lorsque le Roi de Juda Ézéchias (726-697) chercha à se débarrasser de sa dépendance aux Empereurs Assyriens.
 

   Ézéchias anticipa l’invasion Assyrienne et fit une grande préparation avec un nombre impressionnant de constructions à Jérusalem : En particulier un tunnel de 533 m. de long, qui fut creusé de nouveau afin de fournir à la ville l’accès aux eaux de la source Gihon, qui était en dehors de la cité. Le travail est décrit dans l’inscription Siloam (ou Shiloach ou Silwan) qui est un passage de texte initialement inscrit dans le tunnel Ézéchias et qui a été datée de son règne sur la base de son script. Dans le même temps Ézéchias fit construire, un mur autour du bassin de Siloé, dans lequel les eaux de la source arrivaient (Ésaïe 22 : 11). Un impressionnant vestige de cette structure est le vaste mur dans le quartier Juif de la vieille ville.
 


 

Ruelle de la vieille ville
 


 

Porte de Damas

   Le Roi fit bâtir aussi des fortifications, notamment à l’Ophel. Sennachérib attaqua avec la majeure partie de ses troupes la ville de Lakhish (ou Lachish en Philistie), qu’il assiégea et prit, puis il marcha sur Jérusalem. Grâce à sa préparation Ézéchias résista au siège inévitable de la cité par l’Assyrien. Les récits dans la Bible (Ésaïe 33 : 1, Deuxième Livre des Rois 18 : 17, 2Deuxième Livre des Chroniques 32 : 9, Isaïe 36) font état du siège.
 
   Finalement, Ézéchias voyant la détermination de Sennachérib, lui offrit de lui payer un énorme tribut pour éviter que sa cité soit ravagée : 300 talents d’argent et 30 d’or. Il fut obligé de piller les portes du Temple afin de produire le montant promis (18 : 14-16). Le royaume de Juda et Jérusalem se maintinrent sous le règne des Assyriens. Toutefois, ces derniers s’écroulèrent sous les coups d’une nouvelle puissance, les néo-Babyloniens.
 


 

Musée archéologique près
du Mur des lamentations

   En Décembre 598 le Roi de Juda Joachim II (ou Joaquin, 598-597), arriva au pouvoir et de suite il dut faire face à l’attaque de son royaume par le Roi de Babylone Nabuchodonosor II (605-562) qui, en 597, fit le siège de Jérusalem. Joachim II se rendit le 16 Mars 597 (Selon les Chroniques Babyloniennes, le 2 Adar), après trois mois et dix jours de règne et il fut déporté avec le Prophète Jérémie, la noblesse Juive et 3.000 habitants, en majorité des artisans, à Babylone où il vécut 37 ans. (D’autres sources donnent 10.000 personnes : La cour, les Prêtres et les artisans travaillant les métaux). Il fut libéré par le Roi de Babylone suivant, Amel-Marduk (ou Awêl-Marduk ou Evil-Mérodach dans la Bible, 562-560) en 562.
 
   Nabuchodonosor II mit alors sur le trône de Juda, Sédécias (ou Zedecias ou Zedekiah ou Mattanyahu, 597-586) mais celui-ci ne fut plus en fait que Gouverneur de Jérusalem et vassal du Roi de Babylone. En 589, Sédécias, homme faible, se laissa entraîner, par le Roi d’Ammon Baalis (v.600-v.585), dans une coalition avec Tyr et Sidon contre Babylone. Cette politique anti-Babylonienne, poussée dans cette voie par le Pharaon Apriès (589-570), amena à une nouvelle intervention de Nabuchodonosor II qui battit les coalisés et mit le siège devant Tyr. Puis, mi Janvier 588, il assiégea Jérusalem, qu’il prit d’assaut fin Septembre 587.

Pour plus de détails voir :  Le siège de Jérusalem

 


 

Mur occidental

    Le Temple et le quartier aristocratique furent brûlés et la ville et les remparts furent détruits et de nombreux habitants furent tués ou une nouvelle fois déportés en Babylonie. Il resta cependant une partie de la population de Jérusalem rescapée et surtout les habitants des campagnes et des villages Judéens. Parmi ces derniers, un groupe, qui résista aux côtés des Moabites et des Ammonites jusqu’en 582, réussit à assassiner le Gouverneur Godolias placé par les Babyloniens à la tête de la province et s’enfuit en Égypte. Il fallut une nouvelle déportation des rebelles, cinq ans plus tard, pour que le calme revienne dans la région et la ville et la province passèrent directement sous administration Babylonienne.


 

Porte d’Hérode

 
   Après plusieurs décennies de captivité à Babylone, la conquête de l’Empire néo-Babylonien par le Roi Perse Achéménide Cyrus II (559-529) permit aux Juifs de retourner en Judée et à Jérusalem où il reconstruisirent le Temple. La construction fut achevée sous le Gouverneur Zorobabel, en 516, la sixième année du règne du Roi Perse Darius I (522-486).
 
   Plus tard, le Roi Perse Artaxerxès I (465-424) autorisa les Juifs Esdras (ou Ezra) et plus tard Néhémie à rentrer à Jérusalem. Esdras aurait quitté Babylone, dans le premier mois de la septième année de règne d’Artaxerxès I (~457), à la tête des Juifs qui comprenait des Prêtres et des Lévites. Ils arrivèrent à Jérusalem, au premier jour du cinquième mois de la septième année (Calendrier Hébreu). Certains historiens estiment que cet évènement s’est déroulé plutôt sous le règne d’Artaxerxès II. Esdras et Néhémie reconstruisirent les murs de la ville et une fois de plus Jérusalem redevint la capitale de Judée (ou Juda) et le centre du culte Juif. La Cité va dès lors suivre l’histoire de la région et rester sous l’emprise des Perses jusqu’en 330. Puis elle fut libérée et passa sous contrôle Grec et influence Hellénique lors de la conquête du Roi Macédonien Alexandre le Grand (336-323). À la mort de ce dernier, son Empire fut partagé entre ces différents Généraux qui se constituèrent en royaumes.
 
   Jérusalem échut au Roi Séleucide Séleucos I Nikâtor (305-280), mais le Roi d’Égypte Ptolémée I Sôter (305-282) s’en empara et la ville changea une nouvelle fois de mains. Elle resta sous domination Égyptienne jusqu’à la bataille du Pannion, en 198, qui fut remportée par le Roi Séleucide Antiochos III Mégas (223-187) contre Ptolémée V Épiphane (196-180), qui s’empara de la Judée et de la cité. Le Roi Séleucide Antiochos IV Épiphane (175-164) tenta d’Helléniser complètement la Judée et Jérusalem et dédia son Temple à Zeus. Cet acte provoqua la révolte de son Grand Prêtre Mattathias (167-166) et de ses cinq fils, qui aboutit à l’établissement de leur dynastie sur la terre d’Israël.


 

Maquette du temple et de la ville – Ier s. ap.J.C

 
   Le dernier fils Simon “Maccabée” (142-135), après une longue guerre, obtint en 142/141, du Roi Séleucide Démétrios II Nikatôr (145-138 et 129-125) la reconnaissance de l’indépendance Juive. Jérusalem devint la capitale du royaume indépendant Hasmonéen. Ce dernier dura près de 100 ans. À la mort de son Roi Alexandre I Jannée (103-76), ses fils Hyrcan II et Aristobule II se bataillèrent le pouvoir. Ils demandèrent chacun à Rome d’intervenir en leur nom. En 63 les troupes de Pompée (106-48) entrèrent en Judée, elles prirent Jérusalem et la royauté fut abolie. L’Empire Hasmonéen fut démembré et la Judée fut réduite à un petit État client de Rome mais toujours avec une certaine indépendance. Les Romains installèrent comme Régent de Judée le chef Édomite (ou Iduméen) Antipater I (47-43 av.J.C). Puis pour services rendus, ils accordèrent le titre de Roi des Juifs à son fils Hérode le Grand (Tétrarque de Judée 41-40, Roi de Judée 40-37 et Roi d’Israël 37-4 av.J.C).
 
   Hérode embellit la ville, s’y construit un palais et il rénova le Temple et double la superficie de son esplanade. Cet effort de reconstruction fut considéré comme le plus important des nombreuses améliorations qu’Hérode apporta à la cité. La forteresse Antonia, accolée au temple, abrita la garnison Romaine. Pour les Chrétiens, selon le Nouveau Testament, aux alentours de l’an 33, Jésus de Nazareth (ou Jésus-Christ) y fut condamné à mort et crucifié sur une colline voisine de la ville, Golgotha. Après la mort d’Hérode, la province de Judée et la ville de Jérusalem redevinrent propriété Romaine.

 

Différentes vues de la maquette du temple d’Hérode

 


 

Le siège et la destruction de Jérusalem par
les Romains sous le commandement de Titus,
en 70 – David Roberts – 1850

Au premier siècle Jérusalem devint le berceau du Christianisme et le foyer de l’un des cinq Patriarches de l’Église Chrétienne. Après une brève période de calme sous la domination Romaine, suivit, en 66, la première révolte des Juifs qui est racontée en détails par Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100) dans La Guerre des Juifs contre les Romains (75-79). Cette révolte fut réprimée et écrasée en 70 ap.J.C, entraînant la destruction quasi-complète de Jérusalem par l’Empereur Romain Titus (79-81). Les Juifs furent massivement exilés et dispersés dans l’Empire, ce fut la constitution de la deuxième diaspora.
 
   La seule partie du temple qui résista fut le mur occidental, aussi connu sous le nom de "Mur des lamentations". Après la fin de cette première révolte, les Juifs continuèrent à vivre à Jérusalem et furent autorisés à pratiquer leur religion. Ce qui est aujourd’hui connu sous le nom de "La Vieille Ville" fut mis en place par l’Empereur Romain Hadrien (117-138), lorsqu’il commença à reconstruire Jérusalem comme ville païenne, Ælia Capitolina, en 135.
 
   La construction d’un temple, dédié au Dieu Romain Jupiter Capitolin, sur le site de l’ancien Temple d’Hérode et des restrictions sur certaines pratiques Juives, provoquèrent une nouvelle révolte des Judéens, dirigée de 132 à 135 par Shimon bar Kokheba (ou Simon bar Kokhba ou bar Kochba). L’Empereur Hadrien répondit avec une force écrasante et mata la rébellion. Il fit mettre à mort un demi-million de Juifs et renomma la ville Colonia Ælia Capitolina en l’honneur du Dieu Jupiter Capitolinus. "Colonia" signifie colonie ce qui précise le statut de la cité. Hadrien fit construire des temples païens sur les sites qui seront identifiés comme ceux du Saint-Sépulcre et de la Nativité (à Bethléem). Les Juifs furent alors interdits d’entrer dans la ville, et ce pendant près de deux siècles, sauf pour un seul jour de l’année, Tisha B’Av, qui est celui où les Juifs pleurent la destruction des deux Temples. Jérusalem resta une cité relativement peu importante parmi les villes Romaines.


 

Le mont des Oliviers

 
   L’Empereur Byzantin Constantin I (305-337), cependant, reconstruisit la ville mais en tant que lieu de culte Chrétien, avec notamment la construction de l’église du Saint-Sépulcre en 335. En 324, il restitua son nom de Jérusalem à la cité, mais le nom de la province, Palestina Secunda resta d’usage. En 451, le patriarcat de Jérusalem fut créé. La ville (Ήàγία πόλις Ίερουσα[λήμ] Hagiapolis Ierusalem, Cité Sainte ou Hierusalem), fut représentée sur plusieurs mosaïques Chrétiennes du Ve au VIIe siècle, en particulier sur la Carte de Madaba (vers 560-565). Durant les guerres entre le Roi Perse Sassanide Khosrô II (ou Khusrau ou Khosroes, 589-590 et 591-628) et l’Empereur Romain d’Orient Héraclius I (610-641), Jérusalem fut prise par les Perses et gouvernée par des Juifs de 614 à 617 qui purent ainsi de nouveau pénétrer dans leur cité, ce qui entraîna des persécutions antijuives dans l’Empire d’Orient. La ville fut reprise par les Byzantins en 629, enfin elle fut conquise par les arabes en 638, après un siège de deux ans, qui y installèrent leurs propres lieux de culte.

 

  Voir le site sur Jérusalem :   City of David   (En cinq langues)

 

La porte dorée Le quartier Arménien Porte de Sion (Zion) Mosaïque représentant des passages de la bible Les murailles de la cité

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
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Interesting finds in tumuli near Jerusalem, pp : 1–3, BASOR 10, Baltimore, April 1923.
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In search of King David’s lost tomb & treasure, Great Kings Discovery Project, Federal Way, WA, 2002.
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Biblical historiography and historical geography : collection of studies, Peter Lang, Frankfurt am Main, 1998.
Studies in biblical historiography and geography : collection of studies, Peter Lang, Frankfurt am Main, 2010.
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