Buste d’Alexandre – Musée
de Berlin
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Présentation
La bataille de l’Hydaspe (ou
Hydaspes ou bataille de Jhelum ou Naumachia tēs
Hydaspes, en
Grec : Ναυμαχία
της Υδάσπη) fut un conflit qui se déroula en Mai 326 av.J.C (On trouve quelques fois Juillet).
Elle eut lieu sur les rives de la rivière Hydaspe (ou Hydaspes, aujourd’hui Jhelum ou Jhelam, un affluent de l’Indus) dans le Pendjab, près de Bhora
(ou Bhera). Toute tentative de trouver l’ancien site exacte de la bataille est compliquée du fait des changements considérables dans le paysage au fil du temps.
À aujourd’hui, l’endroit le plus plausible est juste au Sud de la ville de Jhelum, où l’ancienne route principale traversait la rivière et où une source
Bouddhiste mentionne une ville qui peut être Nicée.
Selon beaucoup de spécialistes, l’identification du lieu de la bataille près de la ville moderne Jalalpur Sharif est certainement erronée,
car la rivière dans les temps anciens serpentait loin de l’emplacement de cette ville.
Ce fut une confrontation entre le Roi (ou Raja) Pôros (ou Pûru ou Por) du Paurava (En Sanskrit : पौरव,
peuple d’Asie centrale) et le Roi de Macédoine
Alexandre le Grand (336-323) dans le cadre de sa campagne en Inde.
Elle vit la victoire du Macédonien.
Dans cette bataille il allait encore faire preuve d’une grande habilité à la
tactique. Sa décision
de traverser la rivière en période de mousson malgré une surveillance Indienne, afin d’attaquer l’armée de Pôros (ou Pûru) est désignée
comme l’un de ses "chefs-d’œuvre”. Bien que victorieuse, ce fut la bataille la plus coûteuse en hommes pour les
Macédoniens.
La résistance mise en place par le Roi Pôros (ou Pûru) et ses hommes gagna le respect
d’Alexandre,
qui demanda à Pôros de devenir un Satrape
Macédonien pour la région.
La bataille est historiquement importante pour l’ouverture politique de l’Inde à la
Grèce (Suivront les
Séleucides, les
Gréco-bactriens, les Indo-Grecs)
et l’influence culturelle (L’art Gréco-bouddhique) qui continua à avoir un impact pendant de nombreux siècles.
Alexandre a ensuite fondé la ville de Nicée
du Pendjab (ou Nicaea) sur le site, mais cette ville n’a pas encore été découverte.
Le contexte
Après que le Roi Macédoine
Alexandre le Grand (336-323) ait vaincu en 328 les derniers représentants de
l’Empire Achéménide, les forces de Bessos (ou Bessus ou Artaxerxès V,
en Persan : اردشیر
پنجم Ardeshir V, Grec :
Βήσσος, † été 329) et Spatamenès (ou Spitaménès ou Spitamaneh ou Aspntman,
en Persan : اسپنتمان,
en Grec :
Σπιταμένης, 370-328) les anciens
Satrapes de
Bactriane,
il décida, en 327, de commencer une nouvelle campagne pour étendre son Empire vers l’Inde. Il s’empara de la
Bactriane, de la
Sogdiane et du
Gandhara où il reçut des émissaires du Roi Omphis de Takshashîlâ (Aujourd’hui Taxila,
en Sanskrit : तक्षशिला) qui craignait les ambitions de son voisin, le Roi (ou Raja) Pôros (ou Pûru ou Por)
du Paurava , allié au Prince du Cachemire afin de soumettre le Pendjab sous sa domination.
Alexandre et Pôros à la bataille de l’Hydaspe –
Charles Le Brun – 1673 – Musée du Louvre
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Selon certains spécialistes ce serait afin de répondre favorablement à ces Ambassadeurs
qu’Alexandre se lança à la conquête de l’Inde.
Il pensait en effet qu’un allié puissant dans la région représentait une certaine garantie de
succès. Au printemps 327, il quitta Bactres à la tête d’une troupe considérable.
Il traversa les monts Paraponisadès (ou Hindū-Kūsh ou Hindou Kouch, en Persan :
هندوکش, en Hindi :
हिन्दु कुश) une chaîne de hautes montagnes en Afghanistan et
au Pakistan actuel (Dont Aristote [Philosophe
Grec, 384-322] était convaincu qu’ils étaient l’extrémité orientale du monde) et passa par Alexandrie du Caucase (Actuelle Bagram près de Kaboul)
où il fut accueilli par le Roi Omphis, qui lui offrit quelques éléphants de guerre.
À l’été 327, Alexandre chargea Héphestion (ou Héphaestion) et
Perdiccas de soumettre les peuples vivant sur la rive Sud du Cophen, la
rivière qui descend de la vallée de l’actuelle Kaboul vers l’Indus, tandis que lui s’occupait de la rive septentrionale, secondé par son Général
Cratère (ou Kraterós ou Craterus, v.370-321). Pour ces deux premiers Généraux
il n’y eut guère de problème et ils atteignirent l’Indus bien avant lui. Aurel Stein et Sir Fred H.Andrews nous disent que pour le Roi par contre la tâche fut
plus rude. Il fut confronté aux populations montagnardes, les Assacènes (ou Açvakas), qui opposèrent une forte résistance à l’été 327, et il eut de grandes
difficultés à prendre leur capitale forteresse, Aornos (Identifiée à Pir Sar, au Pakistan).
Alexandre fut blessé lors de la bataille, frappé d’une flèche qui perça son
armure et avec elle la plèvre et le poumon, mais il échappa à la mort.
Finalement, au printemps 326, il atteignit l’Indus, où Héphestion (ou Héphaestion) et
Perdiccas avaient construit un pont, qu’ils franchirent à cette même
période. L’armée fit une halte d’un mois à Takshashîlâ (ou Taxila), mais repris au début de l’été 326 la route pour aller combattre Pôros
(ou Pûru ou Por) qui voulait interdire aux Macédoniens,
avec une importante armée, l’accès à l’Hydaspe (ou Hydaspes).
Rivière Hydaspe aujourd’hui
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Les effectifs
En ce qui concerne les effectifs, on trouve comme pour toutes les batailles de
l’antiquité des différences entre les sources. Pour Alexandre,
les troupes qui traversèrent le fleuve sont estimées par les auteurs modernes à environ 34.000 fantassins. Cependant on trouve aussi 40.000 soldats au total
(Nick Welman, John Warry), idem pour Arrien (ou Lucius Flavius Arrianus Xénophon ou Arrien de
Nicomédie, historien
Grec et philosophe de l’époque Romaine, v.85-v.145),
ou 46.000 soldats au total (Manav Guha), ou 50.000 soldats au total, ou 135.000 soldats au total (Thomas Benfield Harbottle).
Auxquels il faut ajouter entre 5.000 (Arrien) et 7.000 cavaliers Indiens. John Frederick Charles Fuller parle de
25.000 hommes (force d’attaque) et 11.000 hommes et 2.000 cavaliers sous le commandement
de Cratère. Selon les sources,
Alexandre aurait été en infériorité numérique.
Les chiffres ne sont pas plus précis pour Pôros (ou Pûru ou Por).
On trouve 20.000 hommes (Plutarque, philosophe, biographe et moraliste
Grec, 46-v.125), ou 30.000 (Arrien, Quinte-Curce, historien Romain,
Ier s. ap.J.C), ou 50.000 (Diodore de Sicile,
historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30). Auxquels
s’ajoutaient entre 2.000 cavaliers (Plutarque),
ou 3.000 (Diodore de Sicile), ou 4.000 (Arrien) et
plus 85 éléphants de guerre (Quinte-Curce), ou 130 (Diodore de Sicile,
Peter Morris Green), ou 200 (Arrien, John Frederick Charles Fuller), ou 300
(Plutarque) ; et 60 chars (selon une source), ou 300 (Arrien, Quinte-Curce), ou
1.000 (Plutarque,
(Diodore de Sicile).
Le prélude
Au printemps 326, Pôros (ou Pûru ou Por) fit cantonner ses troupes, sur la rive Sud
(rive gauche) de l’Hydaspe (ou Jhelum) dans le but de repousser toutes tentatives de passages de l’armée
Macédonienne. Arrivé proche des troupes de Pôros (ou Pûru ou Por),
Alexandre établit lui son campement dans les environs de la ville de Jhelum
sur la rive droite de la rivière. Cette dernière était profonde et rapide, gonflée par la fonte des neiges et les premières pluies de mousson, ce
qui fait qu’ayant peu d’endroits de passage praticables, des forces d’attaque s’en trouvaient rapidement condamnées.
Alexandre
savait qu’une approche directe avait donc peu de chances de succès et il essaya de trouver des gués alternatifs.
Il attendit plusieurs jours où il déplaçait ses troupes montées le long de la berge de la rivière chaque nuit sans éveiller la surveillance des Indiens.
Il organisa une campagne de désinformation, faisant passer, par les paysans locaux,
le message qu’il considérait que l’eau était trop haute pour
tenter un franchissement, désinformation qui arriva rapidement à Pôros (ou Pûru ou Por).
Finalement, au bout de 28 nuits, il finit par trouver un passage convenable, à environ 27 km. en amont de son camp.
Phalange Grecque attaquant le centre Indien pendant la bataille de l’Hydaspe –
André Castaigne – 1911
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Son plan était une manœuvre classique de tenailles. Il laissa son Général
Cratère (ou Kraterós)
avec le gros des troupes et il décida de traverser en personne, avec sa
cavalerie d’élite de "Compagnons" et ses hypaspistes, le fleuve dans une région boisée afin de prendre
Pôros (ou Pûru ou Por) à revers.
Son contingent était composé, selon Arrien (ou Lucius Flavius Arrianus Xénophon ou Arrien de
Nicomédie, historien
Grec et philosophe de l’époque Romaine, v.85-v.145) de 6.000
fantassins et 5.000 cavaliers, mais il est probable qu’ils étaient en plus grand nombre.
Cratère (ou Kraterós) était positionné à deux gués prêt à soutenir
l’attaque avec toutes ses troupes ou, à l’inverse, tenir la position si Pôros (ou Pûru ou Por) débordait
Alexandre.
Celui-ci déplaça donc ses hommes en silence en amont, puis il traversa la rivière dans le plus grand secret,
en utilisant des flotteurs en peau remplis de foin, ainsi que des tous petits navires, des galères coupées en deux.
Selon Arien, il débarqua sur un ilot qui lui servit de base en cette période de mousson pour traverser le reste de la rivière.
Dans le même temps
Cratère (ou Kraterós) faisait des va et viens fréquents le long de la rivière, donnant l’impression à Pôros (ou Pûru ou Por) qu’il s’apprêtait à la
traverser. Pôros (ou Pûru ou Por), voyant toujours sur l’autre rive ce corps de troupe principal, ne craignait pas le danger.
Cependant il finit par percevoir la manœuvre de son adversaire et envoya une petite cavalerie et des chars sous le commandement de son fils
(frère ou neveu selon les sources), également nommé Pôros, pour le combattre, en espérant qu’il serait en mesure d’empêcher sa traversée.
Alexandre était personnellement déjà sur l’autre rive et il envoya ses
archers à cheval contrecarrer la cavalerie du jeune Pôros (ou Pûru ou Por). Selon Kaushik Roy, celui-ci se retrouva à faire face à une force
inattendue et ses chars furent immobilisés par la boue près de la rive de la rivière.
Le jeune Pôros (ou Pûru ou Por) n’eut qu’une solution, la fuite parmi les morts, sa petite armée étant en déroute.
Lorsque cette nouvelle arriva à son “père”, il comprit qu’Alexandre
avait traversé la rivière de son côté et se hâta de lui faire face avec la meilleure partie de son armée, laissant derrière lui un petit détachement pour
perturber le débarquement de la force de Cratère (ou Kraterós)
au cas où ce dernier tenterait de traverser lui aussi.
Le déroulement
La bataille débuta réellement lorsque Pôros (ou Pûru ou Por) atteignit le point où l’armée
d’Alexandre arrivait, il déploya
ses forces et commença l’attaque. Les Indiens étaient rangés avec de la cavalerie sur les deux flancs, leur centre comprenant
l’infanterie avec des éléphants de guerre, entre ou devant elle, à intervalles égaux. L’infanterie
Macédonienne lourde était en infériorité numérique face à l’infanterie
Indienne, 1 contre 5. De plus, selon Arrien et John Frederick Charles Fullerles, les 200 éléphants de guerre étaient une difficulté
supplémentaire pour Alexandre car il devait revoir sa stratégie habituelle
qui consistait à couper les lignes adverses, afin de lancer la cavalerie dans la brèche, ce qui avait été
d’une efficacité redoutable à la bataille de Gaugamèles.
Ajouté à cela que les éléphants rendaient les chevaux Macédoniens si
nerveux, qu’ils refusaient toute attaque frontale.
Alexandre capturant Pôros – Gravure de 1696
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Le Roi fut donc forcé de revoir sa stratégie. Il envoya un groupe de cavaliers, sous le commandement de
Koinos (ou Coenos ou Coenus, en Grec : Κοῖνος, † 326) contourner les Indiens dans le but de les attaquer
par l’arrière, ce qui les forceraient à diviser leurs forces pour faire face à l’ennemi sur deux fronts.
Dans le même temps, il lança, avec lui-même à la charge, une attaque massive de cavalerie contre le flanc gauche de Pôros (ou Pûru ou Por).
Il supposait à juste titre que ce dernier serait forcé de déplacer sa cavalerie, de son aile droite sur son aile gauche.
Ce que fit l’Indien, ce qui permit à la cavalerie Macédonienne
de Koinos (ou Coenos ou Coenus) d’attaquer sur ses arrières l’armée Indienne, comme
Alexandre l’avait prévu.
Les Indiens tentèrent de former une double phalange, mais les manœuvres compliquées nécessaires apportèrent encore plus de confusion dans leurs rangs
ce qui rendit plus facile l’attaque de la cavalerie Macédonienne.
Pôros (ou Pûru ou Por), contrairement à l’habitude des Rois Indiens, commandait depuis le haut d’un éléphant au lieu d’un char,
et il prit la tête de la charge des éléphants. Les phalangistes
Macédoniens et l’infanterie Perse
de Cratère (ou Kraterós), traversèrent alors le fleuve,
il stoppèrent brutalement la charge des éléphants qui leur faisaient face. Les éléphants causèrent toutefois de lourdes pertes à la phalange,
avec leurs défenses équipées de pointes de fer. Mais repoussés par les piques denses
Macédoniennes, ils s’affolèrent
semant beaucoup de ravage dans leurs propres lignes. Un grand nombre de cornacs des éléphants furent tués.
La cavalerie Indienne fuit parmi les éléphants espérant leur protection, mais les bêtes étaient hors de contrôle et se retiraient épuisées
du champ de bataille, laissant le reste de l’armée de Pôros (ou Pûru ou Por) encerclé par la cavalerie et la phalange
Macédoniennes.
Après de lourdes pertes, Pôros (ou Pûru ou Por), malgré un combat courageux, cerné de tous côtés et gravement blessé, se laissa capturer.
Pour récompenser son courage il eut droit aux honneurs d’Alexandre
aux termes des négociations.
Justin (ou Marcus Junianus Justinus ou Justinus Frontinus, historien Romain du IIIe siècle) prétend, au contraire des autres auteurs antiques,
qu’au cours de la bataille, Pôros (ou Pûru ou Por) se serait retrouvé face à
Alexandre, qui le chargeait à cheval dans un combat singulier.
Alexandre tomba de son cheval dans le duel qui suivit, mais ses gardes
du corps purent le protéger et capturer l’Indien. Mais Lucien de
Samosate (ou Lucian ou Lucianus Samosatensis, Rhéteur et satiriste de
Commagène, v.120- † après 180 ap.J.C) prétend qu’il s’agit
d’une invention d’Aristobule de Cassandréia (ou Aristoboulos, en Grec :
᾽Αριστόβουλος, v.380-v.290), contemporain
d’Alexandre et des diadoques, il rédigea des Mémoires, aujourd’hui perdues,
au sujet des conquêtes du Roi. Cet épisode légendaire fut repris du vivant
d’Alexandre dans le “décadrachme de Pôros“.
Éléphant de guerre indien contre les troupes d’Alexandre –
Johannes van den Avele – 1685
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Il est difficile d’estimer les pertes des deux camps, mais les Indiens perdirent probablement toute leur cavalerie,
beaucoup de leur infanterie et plus de 100 éléphants de guerre. Arrien (ou Lucius Flavius Arrianus Xénophon ou Arrien de
Nicomédie, historien
Grec et philosophe de l’époque Romaine, v.85-v.145) avance
20.000 fantassins et 3.000 cavaliers tués. Diodore de Sicile
(Historien et chroniqueur Grec,
v.90-v.30) donne 12.000 tués et 9.000 capturés. Ces chiffres sont proches, si l’on suppose qu’Arrien ajoute les prisonniers au total des victimes Indiennes.
Deux fils de Pôros (ou Pûru ou Por) furent tués pendant la bataille, ainsi que son parent et allié Spitakes et la plupart de ses chefs.
En ce qui concerne les Macédoniens.
Alexandre captura plus de 80 éléphants, sa cavalerie fut épargnée mais
il perdit une partie importante de son infanterie. Selon Arrien, les pertes
Macédoniennes ne se furent que de 310,
80 fantassins et 230 cavaliers.
Les historiens modernes, comme John Frederick Charles Fuller, considèrent plus réaliste le chiffre
donné par Diodore de Sicile d’environ 1.000 hommes, 700 fantassins et 280 cavaliers,
qui semble effectivement plus plausible compte tenu du succès partiel des éléphants de guerre Indiens.
L’historien Peter Green estime qu’Alexandre perdit 4.000 hommes,
la plupart étant des phalangistes qui subirent le combat contre les éléphants,
car les chevaux de la cavalerie Macédonienne avaient refusé de s’en approcher.
Après la bataille
La bravoure, les compétences de guerre et l’attitude princière de
Pôros (ou Pûru ou Por) impressionnèrent grandement Alexandre,
Blessé à l’épaule, Alexandre lui avait demandé comment il voulait être traité.
“Traitez-moi comme un Roi traiterait un autre Roi” avait-il répondu.
En dépit de la défaite de l’Indien, il épargna sa vie et le traita comme un Roi, puisqu’il lui permit de conserver son trône.
C’était aussi plus ou moins intéressé de la part du Macédonien car
il avait besoin de remettre un peu de stabilité dans une région aux peuplades turbulentes et Pôros (ou Pûru ou Por) avait l’autorité qu’il fallait pour cela.
Après avoir soumis le Pendjab actuel, le Roi Macédonien fonda deux villes
dans cette région, l’une à l’endroit de la bataille appelée Alexandrie Nicée du Pendjab (ou Nicaea
ou Nikaia, en
Grec : Νικαία “victoire“, mais cette ville n’a pas encore été découverte),
en commémoration de son succès et l’autre sur l’autre rive de l’Hydaspe appelée Alexandrie Bucéphalie (ou Boukêphalia,
peut-être sur le site de Bhora (ou Bhera)), en l’honneur de son fidèle destrier, qui mourut peu de temps après cette bataille.
Il commémora aussi cette victoire en frappant monnaie à l’effigie de Pôros (ou Pûru ou Por).
Autre représentation libre de la bataille de
l’Hydaspe
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En 326,
l’armée d’Alexandre approcha les limites de l’Empire
de la dynastie Nanda (Famille qui régna sur le Nord de l’Inde entre 343 et 321, l’Empire Nanda s’étendait du Bengale au Pendjab).
Là l’armée Macédonienne
épuisée par la campagne continue et effrayée à la perspective de faire face à une autre armée Indienne gigantesque,
s’opposa à Alexandre, elle refusa de continuer
et exigea de retourner à l’Ouest. Alexandre finalement céda et fit route vers
le sud, le long de l’Indus, les limites de son Empire.
Les principales raisons de la défaite Indienne furent dues à l’utilisation des tactiques
d’Alexandre et à sa supériorité managériale et technologique.
De plus leur cavalerie et infanterie étaient inférieure professionnellement à celles des Grecs.
Ils n’avaient ni une infrastructure militaire soutenue, ni une armée permanente. Les historiens
Grecs convinrent que Pôros (ou Pûru ou Por) combattit
courageusement jusque-là fin contrairement à Darius III (336-330)
qui fuit après avoir été battu lors de la bataille de Gaugamèles.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
Gregory S.Aldrete :
– The decisive battles of world history, Teaching Company, Chantilly, VA, 2014.
Pierre Briant :
– Alexandre le Grand, de la Grèce à l’Inde, Gallimard, Paris, 1987.
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– Battle of the Hydaspes : Wars of Alexander the Great, World at War: Understanding Conflict and Society, 1996.
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– Alexander : A history of the origin and growth of the art of war from the earliest times to the battle of Ipsus,
301 BC, with a detailed account of the campaigns of the great Macedonian, Da Capo Press, New York, 1996.
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– La più grande battaglia di Alessandro Magno : Gaugamela e la conquista del mondo, Newton & Compton, Roma, 2012.
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– Alexander the Great and the logistics of the Greek army, Berkeley and Los Angeles, University of California Press, Berkeley, London, Los Angeles, 1978 -1980.
Robin Lane Fox :
– Alessandro Magno, Einaudi, Turin, 1981-2004- En Anglais, Alexander the Great, Penguin, London, 2005.
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– Les grandes batailles d’Alexandre le Grand, Newton Compton, 2004.
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– The generalship of Alexander the Great, Rutgers University Press, New Brunswick, 1960.
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– The campaigns of Alexander : Granicus – 334 B.C., Issus – 333 B.C., Gaugamela – 331 B.C., Hydaspes – 326 B.C.,
Army War College (U.S.), Department of National Security and Strategy, Carlisle Barracks, 1992.
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– Le roi Pôros, son éléphant et quelques autres, pp : 473-502, Bulletin de Correspondances Helléniques 76, 1972.
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– Alexander of Macedon, 356-323 B.C. : A historical biography, University of California Press, Berkeley, 1991.
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