Ses épouses et enfants
Séqénenrê eut deux ou trois épouses en fonction des spécialistes :
Sarcophage de Iâh-Hotep I – Musée du Louvre
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● Iâh-Hotep I (ou
Ahhotep ou Ahhotpe – JaH Htp –
"Le Dieu-lune (Iâh) est satisfait ou La paix du Dieu-lune (Iâh)"), sa sœur.
À partir de 1549, suite à la mort soudaine de Kamosé,
Iâh-Hotep I va exercer une corégence
jusqu’à la 20e année de son fils Ahmès I (ou
Ahmôsis) qui n’a alors que 5/7 ans. La stèle dans le temple de Karnak, érigée par
Ahmès I, explique ces années de corégence où la Reine,
outre la gestion de la Thébaïde
et de toute la Moyenne-Égypte jusqu’au Fayoum, doit continuer la lutte contre
les Hyksôs.
Elle donna de 6 à 8 enfants, en fonction des sources, à Séqénenrê :
Trois ou quatre fils :
▪ Kamosé qui succède à son père,
dont très souvent les spécialistes avancent maintenant le fait qu’il serait plus probablement le frère de Séqénenrê,
fils de Sénakhtenrê et de la Reine
Tétishery
(ou Tetisheri). Cette théorie s’appuie sur le fait que la plupart des enfants de Séqénenrê ont
l’élément "Ahmès" dans leur nom, ce qui rend encore moins probable que
Kamosé fut son fils.
Bien que la relation exacte entre ces deux hommes n’est pas connue, le fait que la lignée royale de Séqénenrê se soit
poursuivie après Kamosé, suggère qu’ils étaient effectivement
liés les uns aux autres, d’où l’idée de deux frères.
Aidan Marc Dodson appuie
cette théorie sur le fait que Kamosé
était en âge de mener des campagnes militaires, déjà semble t-il avant d’arriver au pouvoir.
Alors que selon la momie de Séqénenrê,
son père supposé, celui-ci serait mort à l’âge d’environ 35/40 ans.
On sait que Séqénenrê avait un fils aîné, du nom d’Ahmès-Sipair (ou Ahmosé-Sipair) mort avant lui et qu’à sa mort
son autre fils Ahmès, futur Ahmès I (ou Ahmôsis, 1549-1525/24)
était en très bas âge.
Dodson
en conclut que Kamosé était le frère de
Séqénenrê et qu’il aurait pris le pouvoir à la place de son neveu encore enfant.
Joyce Anne Tyldesley avance : "Quel que soit son lignage on peut
raisonnablement penser que Kamosé était
le fils d’un guerrier de noble extraction choisit pour continuer la lutte contre les
Hyksôs".
▪ Ahmès I (ou Ahmôsis
– JaHms, 1549-1525/24), premier Roi de la
XVIIIe dynastie,
qui épouse sa sœur Ahmès-Néfertari I,
Ahmès-Satkamosé, sa nièce ou
sa cousine, et peut-être sa demi-sœur
Ahmès-Hénouttamehou (voir ci-dessous).
▪ Ahmès-Sipair (ou Ahmosé-Sipair ou Ahmosé Sapaïr –
JaHms SApAr) qui mourut avant son père.
Son corps fut aussi retrouvé dans la cachette de la tombe
DB320
de Deir el-Bahari. Selon certains spécialistes,
il ne serait qu’un seul et même personnage avec un autre Prince, Ahmosé-Ânkh, donné comme le fils
d’Ahmès-Néfertari et
Ahmès I (ou Ahmôsis).
Une statue de ce Prince est conservée au
musée du Louvre.
Les inscriptions qui y figurent forment une demande de la part de sa famille, pour une aide dans
l’au-delà. Ce type de coutume privée (les lettres aux morts) est rare dans la
statuaire royale et atteste d’un culte populaire du Prince dans la région
Thébaine.
La localisation de sa tombe est inconnue, mais elle était
toujours connue durant l’inspection des tombes, sous la
XXe dynastie, mentionnée
sur le papyrus Abbott. Ahmosé-Sipair est représenté dans le tombeau à
Deir el-Médineh
d’Inherkhâou (TT359),
“Contremaître du Seigneur des Deux Terres de la Place de Vérité”, sous
les règnes de Ramsès III
(1184-1153) et Ramsès IV (1153-1147).
Il est indiqué dans la rangée du haut en face de ses sœurs Ahmès-Nebetta (ou Ahmosé-Nebetta)
et Ahmès-Toumerisi (ou Ahmosé-Tumerisi).
▪ Binpu, sur qui nous ne savons pratiquement rien.
Masque en bois doré de Satdjéhouti – Thèbes Ouest
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Trois ou quatre filles :
▪ Ahmès-Néfertari I
(ou Ahmosé-Néfertari – JaHms Nfr trj –
“Le Dieu lune (Iâh) l’a engendré, La plus belle de toutes”)
qui sera la mère d’Ahmès-Méritamon
(ou Ahmosé-Méritamon) qui deviendra la
Grande Épouse Royale
de son frère Amenhotep I.
Cette dernière ne doit pas être confondue avec sa tante Ahmès-Méritamon, ci-dessous.
▪ Ahmès-Nebetta (ou Ahmosé-Nebetta –
JaHms Nbta – “Le Dieu lune (Iâh)
l’a engendré, Dame de la Terre”). Elle portait les titres :
Fille du Roi (sAT-nswt-nt) et
Sœur du Roi (snt-nswt).
Joyce Anne Tyldesley
pense qu’elle pût être une épouse secondaire d’Ahmès I.
Elle est nommée sur une statue du Prince Ahmosé-Sipair aujourd’hui au
musée du Louvre (E 15682).
Les filles de Iâh-Hotep I eurent toutes des noms commençant par Ahmès, d’où une confusion pendant un
certain temps. Quelques spécialistes, dont
Michel Gitton, pensent qu’une
statue d’une Princesse au musée du Louvre (N 496)
identifiée en tant que "Fille du Roi, Sœur du Roi et Fille de la Reine Iâh-Hotep I" peut lui être attribuée.
Ahmès-Nebetta est représentée dans le tombeau, à
Deir el-Médineh, d’Inherkhâou
(TT359),
“Contremaître du Seigneur des Deux Terres de la Place de Vérité”, sous
les règnes de Ramsès III
(1184-1153) et Ramsès IV (1153-1147).
Elle est indiquée dans la rangée du haut derrière Ahmès-Toumerisi (ou Ahmosé-Tumerisy), sa sœur et en face de son frère,
Ahmès-Sipair (ou Ahmosé-Sipair ou Ahmosis Sapair).
▪ Ahmès-Toumerisi (ou Ahmosé-Tumerisy –
JaHms Twmrisj). Elle portait les titres :
Fille du Roi (sAT-nswt-nt) et
Sœur du Roi (snt-nswt). Son
nom est connu de son cercueil, qui est aujourd’hui au
musée de l’Ermitage.
Sa momie fut retrouvée dans la fosse MMA 1019 à
Sheikh Abd el-Gourna (ou Cheikh Abd el-Gurna).
Ahmès-Toumerisi est représentée dans le tombeau à
Deir el-Médineh d’Inherkhâou
(TT359),
“Contremaître du Seigneur des Deux Terres de la Place de Vérité”, sous
les règnes de Ramsès III
(1184-1153) et Ramsès IV
(1153-1147). Elle est indiquée dans la rangée du haut devant Ahmès-Nebetta (ou
Ahmosé-Nebetta), sa sœur et en face de son frère, Ahmès-Sipair (ou Ahmosé-Sipair ou Ahmosis Sapair).
▪ Ahmès-Hénoutemipet (ou Ahmosis Henutempet ou
Ahmosé-Henutemipet – JaHms Hnw.tmipt), par ailleurs fille de Satdjéhouti
(ou Sathedjhotep), lui est attribuée par quelques spécialistes. Voir ci-dessous.
● Satdjéhouti (ou Sathedjhotep ou Sit-Djehuti ou
Sitdjehuti ou Satdjehutisatibu ou Sitdjehutisitibu
– SAt ©Hwty – "Fille de
Thot") qui fut sûrement sa sœur
ou sa demi-sœur. Sa momie
fut découverte vers 1820, avec son cercueil, le masque d’or, un scarabée de cœur et
un drap donné par sa nièce la Reine
Ahmès-Néfertari.
Le linge était inscrit avec le texte:
"Donné à la faveur de l’Épouse du Dieu, Épouse du Roi et Mère du Roi Ahmès Néfertari peut-elle vivre".
Son couvercle de cercueil est aujourd’hui au Musée de Munich, tandis
que son masque funéraire se trouve au British Museum. Sur son sarcophage, elle se dit être la fille de
Tétishery.
Elle est mentionnée sur le linceul de la
momie de sa fille, Ahmose (ou Ahmosis),
qui fut trouvé dans la
vallée des Reines (Tombe QV47).
Ahmosis y est appelé Fille du Roi et de la Sœur du Roi. Ces dénominations stipulent qu’elle était
bien la fille de Séqénenrê et Satdjéhouti. Satdjéhouti portait les titres :
Épouse du Roi (hmt-nswt) ;
Fille du Roi (sAt-nswt) ;
Sœur du Roi (snt-nswt).
Elle donna un ou deux enfants à Séqénenrê, deux filles :
Ahmès-Néfertari I – Metropolitan Museum of Art – New York
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▪ Ahmose (ou
Ahmosis – JaHms)
qui fut enterrée dans la tombe QV47 de la
vallée des Reines.
▪ Ahmès-Hénoutemipet (ou Ahmosis Henutempet ou Ahmosé-Henutemipet
– JaHms Hnw.tmpt) dont la
momie se trouvait dans la tombe
DB320
de Deir el-Bahari.
Elle est aujourd’hui au
musée Égyptien au Caire.
Elle fut examinée par
Grafton Elliot Smith en Juin 1909.
Hénoutemipet est morte sûrement âgée car elle avait les cheveux gris et les dents usées. Elle portait les titres :
Fille du Roi (sAT-nswt) et
Sœur du Roi (snt-nswt).
Sa momie
est très endommagée, probablement du fait des pilleurs de tombe.
Quelques spécialistes la compte comme une fille de la Reine
Iâh-Hotep I (ou Ahhotep I).
● Ahmès-Inhâpy (ou Ahmose-Inhapi –
JaH ms JnHapj), sa demi-sœur, lui est aussi très souvent attribuée
par les spécialistes. Elle est mentionnée dans une copie du
Livre des Morts possédée par sa fille et
dans le tombeau d’Amenemhat (TT53), Intendant du Temple
d’Amon.
Sa tombe (QV47) se trouve dans la
vallée des Reines, mais sa
momie fut retrouvée dans la cachette de la cachette de
la tombe DB320 de
Deir el-Bahari,
découverte en 1881 et se trouve aujourd’hui exposée au
musée Égyptien du Caire.
Elle n’eut à notre connaissance qu’une fille avec Séqénenrê :
▪
Ahmès-Hénouttamehou
(ou Ahmosé-Henuttamehu ou Ahmès-Henut-Tamehu –
JaH ms Hnw.t-tA-mHw "Le Dieu lune (Iâh)
l’a engendré, Maîtresse [Souveraine] de la Basse-Égypte"),
dont la momie
se trouvait également dans la cachette de la tombe
DB320.
Elle fut examinée par Gaston Maspero
en Décembre 1882.
Hénouttamehou était une femme âgée lorsqu’elle mourut, avec les dents usées. Des citations du
Livre des
Morts étaient écrites sur les bandages de sa momie. Elle a probablement au début été enterrée avec sa mère.
Elle portait les titres :
Fille du Roi (sAT-nswt) ;
Sœur du Roi (snt-nswt) et
Épouse du Roi (hmt-nswt),
ce qui fait penser à certains spécialistes, dont
Aidan Marc Dodson qu’elle fut
une épouse de son demi-frère, Ahmès I (ou Ahmôsis,
1549-1525/24), premier Roi de la XVIIIe dynastie.
▪ Un dernier enfant, une fille, est attribué à Séqénenrê,
Ahmès-Méritamon (ou Ahmosé-Méritamon –JaH ms Mrjt Jmn
– "Le Dieu lune (Iâh) l’a engendré, bien-aimé d’Amon"), mais dont on ne connait pas la
mère. Elle portait les titres :
Fille du Roi (sAT-nswt-nt) et
Sœur du Roi (snt-nswt). Elle ne doit pas être confondue avec sa nièce
Ahmès-Méritamon, qui devient
l’épouse d’Amenhotep I (ou Aménophis I, 1525/24-1504).
Sa momie
se trouvait aussi dans la cachette de la tombe
DB320, elle est très endommagée et il manque les bras. Ahmès-Méritamon était âgée à l’heure de sa mort.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
Christophe Barbotin :
– Âhmosis et le début de la XVIIIe dynastie, Pygmalion, Paris, 2008.
C. Blankenberg-van Delden :
– Ahmes Merytamon and Ahhotep I, consort of Senakhtenre Tao I ?, pp
: 15-20, Göttinger Miszellen 47, Göttingen, 1981.
– Additional Remarks on Queen Ahhotep, Consort of Senakhtenre Tao I ?, pp
: 17-18, Göttinger Miszellen 49, Göttingen, 1981.
Peter A.Clayton :
– Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign
record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006
et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, Avec
Florence Maruéjol,
Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne,
Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
– The complete royal families of ancient Egypt,Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et 15 Février 2010.
Alfred Grimm et
Sylvia Schoske :
– Im Zeichen des Mondes. Ägypten zu Beginn des Neuen Reiches, Staatliche Sammlung Ägyptischer Kunst, München, 1999.
Christian Leblanc :
– Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Gay Robins :
– Ahhotpe I, II and III,
GM 56, Göttingen, 1982.
Kim Steven Bardrum Ryholt :
– The political situation in Egypt during the second intermediate period, Museum Tusculanum Press, Février 1998.
Ian Shaw :
– The Oxford history of ancient Egypt, Oxford University Press, Collection : Oxford Illustrated
Histories, New York, Mars 2000, Mars 2002 et Octobre 2003.
Grafton Elliot Smith :
– The royal mummies,
IFAO, Le
Caire, 1912 – Duckworth, London, dernière édition (posthume) 2000.
Joyce Anne Tyldesley,
Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
– Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd,
Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre,
Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten :
Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.
Claude Vandersleyen :
– L’Égypte et la vallée du Nil, T.2, Presses Universitaires de France,
Paris, 1995.
– Iahmès Sapaïr fils de Séqénenrê … (17e dynastie), Collection : Connaissance de l’Égypte
Ancienne, Éditions Safran, Bruxelles, 2005.
Kent Reid Weeks et
James Edward Harris :
– X-raying the Pharaohs, Macdonald, Juin 1973 – Charles Scribner’s Sons, Macmillan Pub Co, New York,
Juin 1973 – Encore Editions, Novembre 1983.
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