Les  Pyramides
Abousir   et  Dahshour
 

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Abousir

 
   Abousir est le nom arabe pour le terme Grec Busiris, lequel est déjà une transcription du nom Égyptien antique Per-Ousir (ou Par-Usir), qui signifie "La Chambre d’Osiris". Osiris étant le Dieu des morts et de la résurrection, cela n’étonne pas de ce fait qu’Abousir soit une partie de la nécropole Memphite. Elle est située à environ deux kilomètres au Nord de Saqqarah (25 km au Sud-ouest du Caire) et à une petite distance au Sud de Guizèh. Ses trois pyramides principales peuvent facilement être vues du complexe funéraire de Djoser (2628-2609). L’intérêt des Rois pour Abousir a commencé sous le règne d’Ouserkaf (2465–2458), le fondateur de la Ve dynastie, quand il choisit ce site pour construire un monument remarquable et jusque-là unique : Le temple solaire. Plusieurs de ses successeurs suivirent non seulement son exemple et construisirent leurs propres temples solaires, mais préférèrent aussi cet emplacement pour leur complexe funéraire. Le dernier temple solaire fut apparemment construit par Menkaouhor (2398-2389) vers la fin de la Ve dynastie, bien que le monument funéraire de celui-ci ne soit pas identifié à aujourd’hui avec certitude.
 


 
Pyramides de Néferirkarê I Kakaï, Niouserrê Ini et Sahourê

 
   Un facteur important qui a sûrement du jouer un rôle primordial dans le choix d’Abousir par les Rois pour leur complexe funéraire, est la présence du lac Abousir, qui a rendu l’emplacement facilement accessible par bateau. Les trois premières pyramides qui furent construites là, à quelques centaines de mètres au Sud du temple solaire d’Ouserkaf, ont eu leur angle Nord-ouest aligné sur la même diagonale. Cette diagonale est censée se diriger sur Héliopolis, une ville sur la rive Est du Nil, située au Nord-est de Memphis et consacrée au culte du Dieu solaire. Deux pyramides royales cassent l’alignement de la diagonal : Celle (Non finie) de Shepseskarê, quelque part à mi-chemin entre la pyramide de Sahourê (Roi 2458-2446) et le temple solaire d’Ouserkaf, et la pyramide de Niouserrê Ini (Roi 2430-2399), qui fut insérée entre les pyramides de Sahourê et de Néferirkarê I Kakaï (Roi 2446-2438), de telle manière que le temple de vallée et la chaussée qui n’avaient pas été terminés pour le complexe funéraire de Néferirkarê I Kakaï furent détournés par Niouserrê Ini.

 


 
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A – Temple solaire de Niouserrê Ini
B – Temple solaire d’Ouserkaf
C – Pyramide non finie de Shepseskarê
D – Pyramide de Sahourê
E – Mastaba de Ptahchepsès
F – Pyramide de Niouserrê Ini
G – Pyramide de Néferirkarê I Kakaï
H – Pyramide de Khentkaous II
I – Nécropole de mastaba
J – Pyramide de Néferefrê
K – Pyramide Lepsius 24
L – Pyramide Lepsius 25
M – Tombeau

 

   Une petite pyramide au Sud de la pyramide de Néferirkarê I Kakaï avait été probablement prévu en tant que pyramide satellite pour ce Roi. Mais les travaux furent stoppés, vraisemblablement à sa mort. Cette structure deviendra plus tard le monument funéraire pour la Reine Khentkaous II (ou Khentkawes ou Khenet-Kaous ou Khentykaous), l’épouse de Néferirkarê I Kakaï, avec son propre temple funéraire. Deux petites pyramides à l’Est et au Sud-est de celle de Néferefrê (Roi 2431-2430) ont besoin d’une étude plus approfondies (Lepsius 24 et 25). Jusqu’ici on pense qu’elles sont des pyramides de Reine, mais ce n’est pas certain et même si elles l’étaient, on ne sait pas pour quelles Reines elles ont pu avoir été construites. À aujourd’hui quatorze monuments ont été fouillés et partiellement restaurés, dont au moins sept pyramides, cinq sont encore visitables, ceux de Sahourê, de Niouserrê Ini, de Néferirkarê I Kakaï, de Néferefrê, ainsi que la pyramide de la Reine Khentkaous II. Les autres font encore l’objet de travaux d’exploration.
 
   Plusieurs hauts dignitaires se sont également fait enterrer avec leurs Rois et ont eu leur mastaba construit près des pyramides royales. L’exemple le plus célèbre, et le plus grand édifice du genre, est celui du Vizir Ptahchepsès, dont le mastaba se dresse entre les monuments de Sahourê et de Niouserrê Ini. D’autres mastabas furent construits à l’Est forçant Niouserrê Ini lorsqu’il voulut construire sa pyramide, à modifier la disposition de son temple funéraire. Enfin au Sud du site deux tombes datant de la Basse Époque ont été découvertes. Elles furent construites pour Oudjahorresne (ou Oudjahorresnet) et pour Ioufâa qui étaient tous deux, entre autres titres, médecin personnel du Roi et Prêtre de Neith à Saïs. La tombe de Ioufâa fut découverte intacte avec son mobilier funéraire et son sarcophage scellé. Une nécropole importante pour l’aristocratie Memphite a été également repérée à l’Ouest du site. On y a mis au jour des tombeaux datés des XXVIe et XXVIIe dynasties, prouvant qu’Abousir est restée un emplacement funéraire important jusqu’à la fin de la période pharaonique.

 

Liste des pyramides Liste des temples solaires

Khentkaous II (Reine)
Lepsius N°24
Lepsius N°25
Néferefrê
Néferirkarê I Kakaï
Niouserrê Ini
Sahourê
Shepseskarê

Ouserkaf    "Rê-nekhen" (La forteresse de Rê)
Sahourê   "Sekhet-Rê" (La prairie de Rê)
Néferirkarê I Kakaï  "Set-ib-Rê"
Néferefrê   "Hetep-Rê" (Rê est satisfait)
Niouserrê Ini   "Chesep-ib-Rê"

 
Le temple  solaire  d’Ouserkaf

 
   Bien qu’Ouserkaf ait construit son complexe funéraire à Saqqarah, il choisit d’établir un nouveau type de temple, consacré au culte du soleil, dans un endroit à plusieurs kilomètres au Nord, à Abousir. Il est non seulement le premier Roi à établir ce genre de temple, mais également le premier Roi à lancer une activité de construction sur ce site. Un exemple qui sera suivi de plusieurs autres Rois de la Ve dynastie. Le choix d’Ouserkaf pour cet endroit a pu avoir été dicté par le fait que Saqqarah, qui avait déjà eu une certaine activité de construction, devenait surchargée pour ce nouveau type de temple. Peut-être aussi parce qu’à deux kilomètres au Nord, il y avait un lac qui rendait le temple facilement accessible. Le temple solaire d’Ouserkaf fut apparemment construit en différentes phases. Le monument fut érigé, la première fois, en briques crues, avant qu’il ne soit reconstruit en pierre. Dans la première phase, le temple n’était rien davantage qu’un grand monticule symbolique construit dans un mur de clôture. Ceci est représenté par son déterminatif dans l’écriture du nom du monument.
 
   La deuxième phase fut finie pendant le règne de Néferirkarê I Kakaï (2446-2438), qui érigea un obélisque de granit sur le bâtiment qui servait de piédestal. L’obélisque, un nouveau type de structure, était composé à sa pointe d’un petit pyramidion. Un escalier enroulant amenait au toit du bâtiment-piédestal, pour permettre l’accès à l’obélisque. Pendant cette phase, deux tombeaux recevant des statues furent placées devant le bâtiment-piédestal. Les deux étapes suivantes sont datées du règne de Niouserrê Ini (2430-2399), qui donna au temple sa forme finale. Pendant la troisième et quatrième phase, un mur de clôture intérieur fut construit autour du bâtiment-piédestal de Néferirkarê I Kakaï et plusieurs nouvelles chambres furent ajoutées. Le mur de clôture externe fut aussi remplacé et quelques bâtiments annexes furent construits contre son angle Sud-est. Une chaussée relia le temple solaire à un temple de vallée qui fut construit sur les rives du lac Abousir. Il n’a pas été orienté vers les points cardinaux, mais plutôt vers Héliopolis, la ville du culte solaire sur la rive Est du Nil. Il a été fortement endommagée, mais la recherche archéologique a prouvé qu’il y avait une cour publique ouverte, encadrée par des piliers et environ 5 (ou 7 chapelles). On pense également que la section avant avait un hall d’entrée avec quelques magasins.

 

 

A – Temple de la vallée
B – 5 ou 7 Chapelles
C – Cour ouverte
D – Chaussée
E – Tombeau de statue
F – Obélisque
G – Bâtiment piédestal
H – Annexes

 

Dahshour

 
  Dahshour (ou Dashur ou Dachour) est située au Sud-ouest de Memphis, à environ 10 km au Sud de Saqqarah et à environ 40 km au Nord de Meïdoum. L’emplacement s’étend jusqu’à Abou Rawash (ou Abou Roach ou Abu Roache) au Nord. Par temps clair, les deux pyramides construites sur ce site par le Roi Snéfrou (2575-2551, IVe dynastie) peuvent facilement être vues depuis Saqqarah au Nord, et depuis Meïdoum au Sud, voire même du Caire qui est environ à 50 km au Nord. Dahshour doit son nom moderne aux villages voisins : Dahshour et Minsat Dahshour. Ce nom vient peut-être du copte Tahsur ou du Grec Takuris. Ce site est la partie la plus au Sud de la nécropole Memphite.
 
   Il s’étire sur une surface d’approximativement 3,5 km du Sud au Nord et de 2 à 2,5 km d’Est en Ouest. L’histoire de cette région est plus courte que celle de sa voisine Saqqarah. La recherche archéologique n’a indiqué aucune trace d’activité sur ce secteur avant le Roi Snéfrou. Ce qui peut signifier que ce souverain l’avait choisi justement, entre d’autres, parce qu’il n’avait pas été utilisé auparavant. Mais l’explication de ce choix peut se trouver aussi dans le fait qu’à Dahshour Snéfrou n’a pas construit une pyramide à degrés, comme il l’avait fait à Meïdoum, mais une pyramide à faces lisses. Cette modification architecturale représente un tournant dans l’idéologie. Le tombeau royal à faces lisses était un symbole solaire et une référence au monticule primitif duquel toute la vie avait jailli. Il souhaitait peut-être un site vierge d’anciennes constructions pour le mettre en valeur.

 

A–  Pyramide rhomboïdale – Snéfrou
B–  Pyramide rouge – Snéfrou
C–  Pyramide d’Amenemhat II
D–  Mastabas privés de l’Ancien Empire
E–  Pyramide d’Amenemhat III
F–  Tombeaux de l’Ancien Empire
G–  Pyramide Lepsius 50Menkaouhor
H–  Pyramide de Sésostris III

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   La première pyramide de Snéfrou fut construite dans le Sud-ouest du site. Elle avait été commencée avec un certain angle et à mi-chemin, l’angle fut changé lui donnant cette courbure qui lui a octroyé son nom moderne de : Pyramide rhomboïdale. La deuxième pyramide de Snéfrou, fut construite à une petite distance au Nord de la première. Ce nouveau monument porte souvent le nom de : Pyramide rouge, en raison de l’aspect rougeâtre de ses pierres. La petite pyramide au Nord-est de la Pyramide rouge ne fut jamais terminée ( Lepsius 50). Elle est souvent attribuée par les spécialistes à Menkaouhor (2398-2389). La recherche archéologique a démontré qu’elle daterait de la fin de la IVe dynastie ou du début de la Ve, mais elle ne permet pas de dire avec certitude pour qui elle fut construite. À peu près à la même époque, plusieurs mastabas privés furent bâtis à l’Est des deux pyramides.

 

   Un des fils de Snéfrou, aurait été enterré dans un de ces tombeaux, celui qui est le plus proche de la pyramide de son père. Le site est ensuite délaissé par les Rois. Il faut attendre le règne d’Amenemhat II (1928-1895) de la XIIe dynastie pour voir de nouvelles constructions dans cette région. Amenemhat II choisit de construire sa pyramide près des tombeaux de l’Ancien Empire. Son exemple fut suivi par Sésostris III (1878-1843) qui se déplaça au Nord, puis par Amenemhat III (1843-1797), plus au Sud. Mais celui-ci abandonna sa pyramide avant sa finition, probablement parce qu’elle était construite sur le sable instable du désert. Ce sera le dernier monument funéraire royal à être construit sur le site. Pendant le Nouvel Empire (1549 ou 1540 à 1080), la partie Nord de Dahshour continua à être utilisée comme nécropole pour des enterrements privés.
 

 

Liste des pyramides du site
Amenemhat II
Amenemhat III
Ameni Kemaou
Lepsius N°50Menkaouhor (?)
Sésostris III
Snéfrou   Pyramide Rouge
Snéfrou    Pyramide Rhomboïdale

 

 

 
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