Tête de Narmer
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On appel Thinite, la période couverte par les deux premières
dynasties, elle est ainsi désignée parce que
Manéthon leur assigne
Thinis, près
d’Abydos en Haute-Égypte,
comme lieu d’origine. Nous ne savons presque rien des événements politiques qui traversent le règne des
Rois de la période, si ce n’est que les successions ne se faisaient pas sans problèmes. Selon la coutume,
le premier (humain) Roi à avoir régné sur la totalité de l’Égypte était un nommé
Narmer (ou Ménès). Il est considéré comme le premier Roi
de la Ière dynastie (v.3040-2828) et la tradition lui
a attribué l’unification des Haute et Basse-Égypte. Archéologiquement rien ne vient certifier ce fait,
de plus l’identification de ce Narmer/Ménès est très
problématique. Dans la liste Royale du
Papyrus de Turin et celle de
Manéthon, ce
Narmer/Ménès suit une longue liste de Dieux et
demi-Dieux. La première rangée sur la
Pierre de Palerme contiendrait les noms des Rois qui ont régné prétendument sur l’Égypte avant lui.
Notre connaissance de cette partie de l’histoire Égyptienne pourrait évoluer grâce à de récentes découvertes.
Il semble que de puissants “Gouverneurs” résidants en Moyenne et Haute-Égypte aient prolongé leur influence
(Sinon leur royaume), aux régions de Basse-Égypte. Cette information peut correspondre aux règnes mythiques
des Dieux Rois du Papyrus de Turin et aux noms
énumérés dans la première rangée de la
Pierre de Palerme. Il conviendrait alors de mettre une hypothétique dynastie “0” dans cette période, mais il n’est
pas certain que ces Rois aient appartenu réellement à la même famille régnante et dans quelle mesure ils ont régné ?.
Le débat est loin d’être clos.
Une stèle au nom
d’Horus Djet trouvée au cimetière d’Oumm el-Qaab – Musée du Louvre
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Une Reine,
Merneith (v.2914-v.2900), semble avoir
exercée une régence ou un règne ?, au milieu de la Ière dynastie.
La tendance aujourd’hui est plus sur un règne. Avec celui
d’Adjib (2867-2861) on assiste à des réajustements
politiques. Ce sont probablement ces réajustements, qui vont provoquer l’émergence d’une nouvelle dynastie, la
IIe dynastie – 2828-2647. D’après
quelques égyptologues le changement s’est fait dans la violence puisque les
tombes des Rois de la Ière dynastie furent pillées.
Selon
Peter Kaplony la IIe dynastie pourrait être originaire du Delta
oriental et plusieurs preuves soutiennes cette opinion. La liste des Rois de cette dynastie n’est
en aucun cas exhaustive, car il n’est pas exclu qu’un souverain ait été enregistré sous deux noms différents.
Plus encore, des déchirements provoquèrent la séparation du pays en deux royaumes. Il est probable qu’une lignée de Roi régnait
au Nord, à Memphis, quand une autre avait au Sud
Abydos pour capitale.
Le Roi
Khâsekhemoui va mettre fin à ces dissensions
en triomphant d’une révolte de la Basse-Égypte et va unifier l’État. Au-delà de ces querelles, l’Egypte des deux
premières dynasties est un état fortement organisé autour de la personne du Roi. Une administration centrale se
met en place grâce à l’écriture dont l’usage s’est répandu. Elle a évolué de quelques signes simples principalement
employés pour noter des quantités de substances et leur provenance, à un système complexe de plusieurs centaines
de signes avec des valeurs phonétiques et idéographiques. Les terres sont mises en valeur par l’irrigation et le
drainage. La collecte, l’élaboration et la gestion des biens de consommation sont assurées par différentes institutions
(ou ministères) : Administration des greniers, trésor, domaines royaux producteurs de vin ou d’huile. L’armée doit
s’employer à maintenir la sécurité des frontières contre les incursions ou les raids des Libyens, des Asiatiques nomades
ou des peuplades Nubiennes.
Khâsekhemoui –
Musée égyptien du Caire
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Un autre changement très important, qui marque le début de la
période dynastique, est l’augmentation de l’urbanisation. Les habitants des petits villages dans tout le pays
ont abandonné leurs maisons. Ils se sont regroupés en de plus grandes communautés créant ainsi les premières
cités qui ne cesseront de croître par l’afflux de population. Plusieurs facteurs sont intervenus qui peuvent
expliquer ce changement :
▪ Une modification naturelle de l’environnement, voire climatique. Cela a apparemment été le cas à
Hiérakonpolis,
une des villes les plus importantes de la période Pré dynastique.
▪ Le besoin de sécurité a pu jouer un rôle,
la population recherchant la protection se sentait en sûreté derrière des murs de fortification.
▪ Ce regroupement apportait et facilitait la gestion centralisée de la population par l’état.
Quelques relocalisations ont pu ainsi avoir été faites contraintes et forcées par le Roi. D’ailleurs le processus
d’urbanisation semble avoir commencé plutôt dans les sociétés avec une structure hiérarchique forte.
▪ Des changements démographiques, tels qu’une forte croissance de population, ont pu avoir
fait fusionner des petits clans en une plus grande communauté.
▪ La société évoluait au delà de ses seuls besoins agricoles
et artisans spécialisés et commerçants voyant le jour, l’élite régnante a eu l’utilité de ces personnes,
que ce soit pour ses propres besoins ou pour contrôler leur travail.
Avec cette période le canon artistique Égyptien antique a changé de forme pour des représentions
tridimensionnelles. Les artisans ont amélioré leurs arts et ont expérimenté l’utilisation de matériaux plus durables.
Ainsi, des structures établies en brique, bois et roseaux furent copiées et reconstruites en pierre,
donnant naissance à l’architecture Égyptienne antique typique. La plupart des dispositifs développés
pendant cette période resteront en service jusqu’à la période Gréco-romaine, plus de 3000 ans après.
L’époque Thinite à donc mis en place la plupart des éléments caractéristiques de toute l’époque pharaonique.
Il est à noter que dans la plupart des livres traitant de l’histoire de l’Égypte antique, cette période,
dite Thinite ne comprend que les deux premières dynasties. Ceci est basé sur le fait que les premières
pyramides furent construites
lors de la IIIe dynastie et que
l’Ancien Empire est considéré comme “l’âge des pyramides”.
Ce qui inclus donc d’office la IIIe dynastie dans cette
dernière période. Ceci dit, de plus en plus de spécialistes avancent un avis différent. Ils précisent qu’il faudrait
inclure la IIIe dynastie dans la période Thinite,
ce qui impliquerait de changer le nom puisque la IIIe dynastie est
Memphite. Ils étayent leur jugement par trois faits
importants :
▪ Les
pyramides construites pendant la
IIIe dynastie étaient, architecturalement parlant,
des pyramides
dites "à degrés" et non pas les vraies
pyramides qui furent construites dès
le début de la IVe dynastie. Les complexes funéraires et
les pyramides des Rois :
Djoser (ou Netjerikhet, 2628-2609),
ou Djoser-Téti (ou Sekhemkhet,
2609-2603), tous deux à Saqqarah,
sont très différents des complexes funéraires de la IVe dynastie.
En tant que tel, ces monuments de la IIIe dynastie
peuvent encore être considérés comme une étape et la continuité de ceux des dynasties précédentes.
▪ Les Rois pendant la
IIIe dynastie étaient connus principalement par leur
Nom d’Horus, mais à partir de la
IVe dynastie,
le Nom de Roi (ou Nisout-Bity ou Prenomen),
remplacera le Nom d’Horus sur la plupart
des inscriptions importantes et plus tard le
Nom de naissance (ou
Sa-Ra ou Nomen), deviendra un des titres les plus importants.
Ceci peut indiquer que pendant les trois premières dynasties, le Roi était une incarnation vivante du Dieu
Horus, tandis qu’à partir de la
IVe dynastie,
il est considéré comme le fils du Dieu solaire
Rê.
▪ Ils précisent enfin que la liste Royale du
Papyrus de Turin énumère simplement
les Rois des cinq premières dynasties, sans davantage de classification. Ceci peut signifier que lors de sa composition,
les cinq premières dynasties étaient vues comme un ensemble. Notre division de cette chronologie en :
Période Thinite et Ancien Empire, ne correspond donc
pas aux vues des quelques chroniqueurs Égyptiens de l’antiquité. S’appuyant sur ces faits (À leur avis) la
IIIe dynastie a joué un rôle de pivot en consolidant
l’évolution politique, religieuse et culturelle qui avait commencé des siècles avant.
Nous avons gardé la classification traditionnelle, mais une fois encore les dates de règne sont très approximatives,
nous sommes sur des écarts d’appréciation d’un siècle !! entres différents égyptologues.
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