Bibliographie de quelques grands auteurs antiques :
Polybe

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Philopoemen blessé. Marbre,

1837, d’abord placé dans les

jardins des Tuileries aujourd’hui

au musée du Louvre

Biographie

 
  Polybe (ou Polybus ou Polúbios, en Grec : Πολύbιος) fut un Général, homme d’État, historien et théoricien politique, qui nait vers 205 à Megalopolis en Arcadie, dans le Péloponnèse. Les historiens ne sont pas d’accord quant à la date exacte de sa naissance, on trouve entre 210 et 202 av.J.C. Par contre on sait qu’il meurt en 126 av.J.C d’une chute de cheval. Il est sans doute le plus grand historien Grec de son temps. Il est issu d’une grande famille Arcadienne. Son père, Lycortas était un homme politique de premier plan et un grand propriétaire terrien, membre de la classe dirigeante.

 

 

Frontispice de l’Abrégé des Commentaires de M. de Folard sur l’histoire de Polybe – 1754

  Cela va donner des possibilités pour Polybe d’acquérir une connaissance approfondie des affaires militaires et politiques. Il va, de plus, développer un intérêt pour l’équitation et la chasse. Il passe sa jeunesse auprès de Philopoemen (ou Philopoímên ou Philopœmen, Homme politique et Général Grec, v.253-183/182) qui le forme dans l’art de la guerre. Â la mort du politicien, en 183/182, Polybe est choisi pour porter l’urne funéraire de Philopoemen, ce qui représente un honneur car Philopoemen est l’homme politique Achéen le plus éminent de sa génération.

 

   Dans le sillage de son père, Lycortas, Polybe est un des meneurs de la Ligue Achéenne. En 170 ou 169, il en est nommé Hipparque. Sa carrière politique va être consacrée en grande partie au maintien de l’indépendance de la Ligue Achéenne. Cependant, en 168, on le trouve aux côtés des Romains, au commandement de la cavalerie de la Ligue, au moment de la défaite du Roi de Macédoine Persée (179-168), à la bataille de Pydna (Ville Grecque de Macédoine en Piérie), face au Romain le Consul Lucius Aemilius Paullus Macedonicus (ou Paul Émile le Macédonique, Général et homme d’État, v.230-160).

 

  Polybe, comme son père, sera ensuite un représentant principal de la politique de neutralité que vont adopter les Achéens pendant la guerre des Romains contre Persée. De ce fait, il va attirer la vindicte de ces derniers lorsqu’ils vont débuter les représailles contre ceux qui ne les ont pas aider contre la Macédoine et Polybe sera une des premières victimes Grecques. Rome exigeant de la Ligue, restée neutre, des otages parmi les dirigeants politiques soucieux de l’indépendance des villes Grecques. En 168/167, 1000 otages sont envoyés à Rome, Polybe se trouve parmi ceux-ci, il ne va retrouver sa liberté que 17 ans plus tard.

 

Scipion l’Africain

 

   Pendant son séjour en Italie il a tout le loisir de faire une étude approfondie de la politique et de l’état militaire des Romains, il livre, dans ses "Histoires", la description des castra romana. Il peut voir le fonctionnement du régime politique de la République de l’intérieur et est séduit par l’organisation politique des Romains. À Rome, du fait de sa grande culture, il est admis dans les maisons les plus distinguées, en particulier celle de Paul-Emile, chez qui il est logé. Ce dernier lui confie même l’éducation de ses fils, Fabius et Scipion Émilien, dit Scipion l’Africain, dont il devient le précepteur.

 

   Il acquiert l’amitié de ceux-ci et surtout de, Scipion Émilien. En 150/149, enfin libre, Polybe peut rentrer en Grèce, mais pour peu de temps. Très vite, Scipion l’Africain fait appel à ses talents militaires et, avec son aide, il détruit en 146 la ville de Carthage lors de la Troisième Guerre Punique. L’historien fera une description détaillée dans son œuvre de cette bataille. Polybe voyage ensuite en Afrique, en Espagne et en Gaule. Dans le même temps la Ligue Achéenne se soulève contre Rome, mais le résultat est un désastre, les Achéens sont écrasés et Corinthe est détruite. Polybe revient alors en Grèce et grâce à ses relations, il est chargé par les Romains de la tâche difficile d’organiser la nouvelle forme de gouvernement dans les cités Grecques et de faire respecter les volontés Romaines.

 

  Malgré ses accointances avec les Romains il réussit à se concilier la reconnaissance des Grecs, en faveur desquels il réussit plusieurs fois à obtenir la clémence du Sénat, afin d’alléger leur condition. Les dernières années de sa vie, il semble qu’il les passe à Rome. Il les consacre à l’achèvement de son immense œuvre, "Histoires" qui est une vision très générale de son temps. Dans l’intérêt de celle-ci, il entreprend de longs et fréquents voyages à travers les pays méditerranéens, plus particulièrement en vue d’obtenir une connaissance de premier ordre sur les sites historiques. Il apparaît également qu’il a recherché et interviewé des anciens combattants, afin de clarifier les détails des faits sur les batailles.  

  

   On sait peu de chose de sa vie à cette époque. On pense que Polybe a probablement terminé sa carrière politico-militaire en 133, aux côtés de son ami Scipion l’Africain en Espagne, au siège de Numance (ou Numentia, ville au Nord de l’Hispanie) où il a agi comme son conseiller militaire. Il écrivit sur le sujet une monographie qui est malheureusement perdue. Il est également probable que Polybe soit retourné en Grèce sur la fin de sa vie, car il y a beaucoup d’inscriptions existantes et des statues de lui dans le pays. La majorité des historiens lui attribue un décès en 118 av.J.C après une chute de cheval, toutefois il existe un rapport qui dit qu’il meurt en 126 av.J.C, cette date n’est enregistrée que dans cette seule source qui est réputée pour être peu fiables.

 

Son travail d’historien

 

  Polybe a écrit plusieurs ouvrages, dont la majorité est perdue. Tite-Live (ou Titus Livius, historien Romain, 59 av.J.C-17 ap.J.C) fait référence à lui et l’utilise comme matière première dans son propre récit. Polybe est l’un des premiers historiens à tenter de présenter l’histoire, comme une succession de causes et d’effets, basée sur un examen attentif de la tradition et à mener vivement la critique. Il a raconté son histoire sur ce qu’il avait vu, avec les communications de témoignages oculaires et ceux de certains acteurs des événements. Avec son œil attentif au détail et son style caractéristique de la critique raisonnée, Polybe a fourni une vue unifiée de l’histoire plutôt qu’une chronologie. Polybe est considéré par certains comme le successeur de Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.395 av.J.C) en termes d’objectivité et de raisonnement critique.

 

Possible représentation

de Polybe

 

   Selon ce point de vue, son travail définit le cours des événements avec clarté, un bon jugement et, parmi les circonstances qui affectent le résultat, il insiste tout particulièrement sur les conditions géographiques. Les observations formulées par Polybe, complétées par des passages de Strabon (Géographe Grec, 57 av.J.C-21 ap.J.C) et de Scylax de Caryande (Navigateur Grec, VIe siècle av.J.C) ont permis de déchiffrer l’emplacement de l’ancienne cité perdue de Cydonia (ou Kydonia, en Crète), une ancienne ville située dans la région de Néai Kydoníai. Sa localisation exacte serait située à la ville actuelle de La Canée (Xania). 

 

    Son premier ouvrage, en 3 livres, est une biographie de l’homme d’État Philopoemen (ou Philopoímên ou Philopœmen, Homme politique et Général Grec, v.253-183/182), "Éloge de Philopoemen", qui sera utilisée comme source plus tard par Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125 ap.J.C). Puis il écrit ce qui semble avoir été un traité détaillé intitulé "Traité de tactique", qui précisait les tactiques militaires Romaines et Grecques. Des fragments de ce travail ont survécu dans l’histoire, mais le travail lui-même est aussi perdu. Une autre œuvre disparue est une monographie historique sur les événements de la guerre de Numance, intitulé "Guerre de Numance". On lui attribue aussi un deuxième traité intitulé "Traité sur les régions équatoriales".   

 

   Polybe est bien sur surtout populaire pour avoir écrit "Histoires" (ou Historíai, en Grec : Iστορίαι ou Historíai), qui est son plus grand travail. C’est une vision générale de son temps, en 40 livres où il raconte l’histoire de Rome et celle des États contemporains telles que les monarchies : Lagide en Égypte, Séleucide en Syrie et de Pergame en Anatolie. Malheureusement, il ne nous ait parvenu intacte que seulement les cinq premiers livres des "Histoires" et des fragments assez importants des autres.  

 

   L’Histoire générale de la République Romaine de Polybe, ou plutôt ce qui nous est parvenu, est une source précieuse pour les historiens qui étudient l’histoire des Guerres Puniques. Polybe y retrace en effet l’histoire de Rome depuis le IVe siècle av.J.C, jusqu’à la conquête de Carthage, Corinthe (146) et Numance (133). Après l’introduction des deux premiers livres, le livre III présente les deux antagonistes de la Deuxième Guerre Punique, Rome et Carthage et relate les heurs et malheurs de "la guerre d’Hannibal" (Général Carthaginois, 247-183 av.J.C). C’est à lui que Gustave Flaubert a emprunté l’essentiel de la trame narrative de sa Salammbô. (D’après l’article de Wikipédia : Polybe).

 

Description des "Histoires"

 

 Les Histoires (ou Historíai, en Grec : Iστορίαι ou Historíai) est une vision générale de l’époque de Polybe, en 40 livres où il raconte l’histoire de Rome et celle des États contemporains telles que les monarchies : Lagide en Égypte, Séleucide en Syrie et de Pergame en Anatolie. Malheureusement, il ne nous ait parvenu intacte que seulement les cinq premiers livres des "Histoires", une grande partie du sixième et des fragments assez importants des autres.  

  

• Les Livres I à XXIX expliquent l’expansion Romaine entre 220 et 168 et furent écrits à Rome pendant l’exil de l’auteur.

– Livre I et II : Ils présentent un résumé des événements entre 264 et 220, la Première Guerre Punique, la Première Guerre d’Illyrie (229-28), l’histoire de la Ligue Achéenne jusqu’à la guerre du Roi de Sparte Cléomène III (235-219).

– Livre III, IV et V : Outre un sommaire de l’œuvre entière dans le livre III, ils présentent l’histoire de la 140e Olympiade (220-216), le début de la Deuxième Guerre Punique et l’histoire du monde hellénistique jusqu’à la bataille de Raphia (Juin 217).

– Livre VI : Il présente un exposé de la constitution Romaine.

Ensuite, chaque livre traite les événements se déroulant sur deux ans en suivant à chaque fois un ordre géographique fixe : Les événements d’Occident, puis ceux d’Orient.

– Le livre XII : Il présente un traité d’évaluations historiques où Polybe, en critiquant la méthode de Timée de Tauroménion (Historien Grec qui vécu entre 350 et 250 av.J.C), expose sa propre conception de ce que doit être la recherche historique.

 

• Les livres XXX à XL expliquent les troubles entre 168 et 146 et furent écrits en Grèce après 146. Dans cet ouvrage, Polybe montre comment et pourquoi les nations civilisées du monde tombèrent sous la domination de Rome.

– Livre XXXIV : C’est un exposé géographique où Polybe décrit l’Afrique, l’Espagne, la Gaule et toutes parties de la Méditerranée occidentale qu’il avait visitées

– Livre XL : C’est une sorte de table des matières où Polybe récapitule son ouvrage.

 

   Les Histoires avaient pour ambition de raconter comment et par quel mode de gouvernement presque tout le monde habité fut conquis en moins de 53 ans et passa sous une seule autorité, celle de Rome (Livre I). Il cherche la clé de la supériorité Romaine et la grande question à laquelle il essaye de répondre dans son ouvrage est "Comment et grâce à quelle forme de gouvernement l’État Romain a réussi à dominer la terre entière en si peu de temps ? Quel est le secret de cette supériorité ?". Il fait un parallèle avec les Perses, les Lacédémoniens et les Macédoniens et constate qu’aucun de ces peuples n’est parvenu à une telle domination. Polybe a présenté quelques théories dans "les Histoires", notamment il a expliqué la théorie de l’Anacyclose (ou cycle du gouvernement), une idée que Platon (Philosophe et mathématicien Grec, 427-346 av.J.C) avait déjà explorée.

 

   Elle développe l’idée qu’il existe un cycle dans la succession des régimes politiques. Polybe décrit ce cycle en six phases : La première fait basculer la monarchie dans la tyrannie, à laquelle fait suite l’aristocratie qui se dégrade en oligarchie, puis vient la démocratie, qui entend remédier à l’oligarchie, mais celle-ci sombre, dans la sixième phase qui est l’ochlocratie (Forme de gouvernement dans lequel la masse a tous les pouvoirs et peut imposer tous ses désirs) où il ne reste plus qu’à attendre l’homme providentiel qui reconduira à la monarchie. Cette théorie fut aussi admise par Cicéron (Homme d’État et auteur Romain, 03/01/106-07/12/43 av.J.C) dans le "De Republica" et reprise par Nicolas Machiavel (ou Niccolo Macchiavelli, 1469-1527) penseur Italien de la Renaissance, théoricien de la politique, de l’histoire et de la guerre. 

 

  Pour le détail du contenu de chaque livre et chapitre voir : Histoires de Polybe (Traduction de Dom Thuillier – 1837)

 

 
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