Quelques
Reines importantes
 

Nous avons besoin de vous

….Retour à la liste des Reines

 

   Maâthor-Néferourê  {Celle qui voit Horus,
La beauté Rê}
 

Ses titres : {La Fille du Gand Prince du Khatti (¤At pAwr n $tA) ; Épouse du Roi (Hmt-nswt) ; Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) ; Maîtresse [Souveraine] des Deux Terres (Hnwt tAwy)}.


 

Statue de la Reine au pied du
colosse de Ramsès II à Tanis

   Maâthor-Néferourê (ou Maât-Hor-Néferourê ou Maâthornéferourê ou Maâtnéfrourê ou Hornefrure Maat ou Maathorneferure – MAaT-hr.(w)-ra-nfr.w ou MAa.t-h.(w)r–nfr.Ra) est une Reine d’Égypte de la XIXe dynastie et une Princesse Hittite. Nous ne la connaissons que sous son nom Égyptien et nous ignorons toujours aujourd’hui son nom Hittite. Il faut souligner qu’on la trouve parfois nommée Sauškanu ?. Elle fut la fille de l’Empereur Hittite Hattousili III (1264-1234) et de la Reine Poudoukhépa (ou Poudouhepot ou Puduheba ou Puduhepa) et naquit probablement à Hattousa. Suite au traité de paix signé entre les deux souverains de ces deux puissances, elle fut envoyé en Égypte pour épouser le Pharaon Ramsès II en l’an 34 de son règne, soit vers 1246/1245. Une stèle donnant les détails du mariage est gravée à l’extrémité Sud de la terrasse faisant face au grand temple d’Abou Simbel.
 
   Les textes Égyptiens sont très "édulcorés" et contrastent radicalement avec la correspondance diplomatique retrouvée depuis. Ils nous indiquent que la fille de l’Empereur fut envoyée en Égypte avec de grandes quantités de métaux précieux, de bétail et d’esclaves et que Ramsès II "fut enchanté d’apprendre l’arrivée de cette épouse offerte en butin". D’après Thomas Garnet Henry James les circonstances du mariage furent différentes. Il affirme qu’un marchandage eut lieu entre la Reine Poudoukhépa et Ramsès II au sujet de la dot et aussi du fait que la Reine craignait que sa fille ne puisse recevoir de visites Hittites en Égypte et ne souffre ainsi d’isolement. L’Égypte et l’Empire Hittite étaient en très fort désaccord depuis la cession du royaume du Mitanni.
 


 

Maâthor-Néferourê et son père Hattousili en Égypte.
Reproduction basée sur un dessin de Lepsius

   Le mariage de Maâthor-Néferourê avec le souverain Égyptien était la conclusion d’un processus de paix qui avait débuté par la signature d’un traité 13 ans de plus tôt. Cette union semble avoir porté ses fruits sur le plan politique car plus aucun différent entre les deux États n’est enregistré jusqu’à la fin du règne de Ramsès II. Selon Christiane Desroches Noblecourt, le voyage de la Princesse Hittite se déroula ainsi : Elle quitta sa probable ville natale, gagna Kadish vers le Sud-est, puis le cortège se dirigea au Sud, par les défilés du Taurus, vers Adana, non loin de la côte Méditerranéenne, passa par le Kizzuwatna pour rejoindre Alep, et enfin Kadesh sur l’Oronte. À la frontière de Temesq (aujourd’hui Damas), la Reine Poudoukhépa fit ses adieux à sa fille qu’elle accompagna donc jusqu’aux limites méridionales du pays de l’Amourrou.
 
   Joyce Anne Tyldesley, nous dit que Maâthor-Néferourê va résider un temps à Pi-Ramsès où le Pharaon fit construire pour elle un palais, puis elle se retira dans le harem de Gourob (ou Médinet el-Ghourab) dans le Fayoum. On perd très vite la trace de cette Reine et certains égyptologues pensent qu’elle serait morte juste après le mariage car son nom n’est plus mentionné. Pour d’autres elle termina sa vie dans le palais de Gourob. Dans celui-ci William Matthew Flinders Petrie a retrouvé un papyrus qui certifie le mariage avec Ramsès II. Il décrit également la liste du trousseau de la Reine énumérant des ballots de vêtements. Joyce Anne Tyldesley pense que Maâthor-Néferourê mourut jeune. La tombe de la Reine n’a jamais été retrouvée, cependant beaucoup de chercheurs avancent qu’elle devrait se trouver à Gourob ?. À Tanis il y a une statue de Ramsès II qui la montre, touchant sa jambe. (Photo).
 
   Maâthor-Néferourê n’eut qu’un enfant avec Ramsès II :
• Une fille, Néferourê, mais dont on ne sait rien de sa vie. Dans une lettre envoyée par Hattousili III à Ramsès II, l’Empereur Hittite s’excusa auprès du Pharaon que sa fille n’ait pas fait un garçon.
 
   Pour d’autres détails sur la Reine, voir les ouvrages de :
 
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Daniel Polz :
Der Beginn des neuen reiches : Zur vorgeschichte einer zeitenwende, De Gruyter, Berlin, 2007.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.

 

 

   Méresânkh IV {Elle aime la vie} ou
{La vivante aimée}
ou {La vie amoureuse}

 
Ses titres : {Grande de louanges (wrt-hzwt) ; Grande [Dame] au sceptre Hetes (wrt-Hts) ; Épouse du Roi (Hmt-nswt) ; Celle qui voit Horus et Seth (mAAt-@r-¤tx) ; Prêtresse de Thot (hmt-ntr-djhwty) ; Prêtresse de Tjasep [ou Tjazepef] (Hmt-nTr TA-sp) ; Surveillante des équarrisseuses de la maison de l’acacia (xrpt sSmtjw pr imAt) ; Servante d’Horus (kht-@r) ; Intime d’Horus (tist @r) ; Compagne d’Horus (smrt-@r) ; Épouse du Roi bien-aimé des Deux Dames (smAyt-mry-nbty)}.

 
   Méresânkh IV (ou Meresankh ou Mereanch ou Mersyankh – Mr=s anH) est une Reine d’Égypte de la Ve dynastie. Elle fut l’épouse du Roi Djedkarê Isési (2389-2357). Il faut souligner que pour Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton elle fut l’épouse de Menkaouhor (2398-2389), le Roi précédant Djedkarê Isési. De son union avec Djedkarê elle eut plusieurs enfants qui n’auraient pas survécu à leurs parents. Certains sont inhumés à Saqqarah non loin de leur mère, les autres furent enterrés dans la nécropole d’Abousir. Méresânkh IV possède un mastaba (T 82) dans la nécropole de Saqqarah. Il est situé au Nord du complexe funéraire de Djoser et fut découvert par Auguste Édouard Mariette. Il fait partie d’un groupe de mastaba installés le long de l’enceinte à redans dès le début de la Ve dynastie et comportant plusieurs tombeaux de dignitaires, depuis le règne d’Ouserkaf (2465-2458) qui installa son propre complexe funéraire à proximité de l’angle Nord-est de la même enceinte. Le monument de Méresânkh IV comportait une chapelle de culte donnant sur le serdab du tombeau et une salle dans laquelle la stèle fausse porte de la Reine fut mise au jour.
 
   Méresânkh donna peut-être huit enfants à Djedkarê Isési, on n’est pas certain encore à ce jour qu’elle fut vraiment la mère de tous.

  Quatre filles :

Khekeretnebty (ou Khâmerernebty IV ou Khekeretnebti) qui est surtout connue par sa sépulture, un mastaba édifié dans la nécropole royale d’Abousir au Sud-est du temple funéraire de Niouserrê Ini. Elle serait morte à l’âge de 30 et 35 ans.
Hedjetnebou (ou Hedjetnebu) qui fut inhumée dans un mastaba édifié au Sud-est du temple funéraire de Niouserrê Ini. Dans la tombe fut mis au jour le squelette d’une femme mince âgée de 18-19 ans lorsqu’elle mourut. Des inscriptions du tombeau de la Princesse l’identifient comme une sœur de Khekeretnebty qui fut enterrée dans une tombe voisine. L’examen des ossements montrent des similitudes entre les sœurs et qu’elles furent toutes deux liés à Djedkarê Isési. Les recherches indiquent que le tombeau de Khekeretnebty fut construit en premier, suivi de celui d’Hedjetnebou. Elle portait le titre de : Fille du Roi de son corps sa bien aimée (sAt-nswt-kht.f-meryt.f).
Méret-Isési (ou Méréret-Isesi), qui selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton apparaît avec le titre de Fille du Roi de son corps sa bien aimée (sAt-nswt-kht.f-meryt.f), dans un relief qui provient probablement d’Abousir. Il se trouve aujourd’hui au musée de Brooklyn. Une inscription indique clairement qu’elle fut une sœur de Khekeretnebty.
Nebtyemnéferès qui fut enterré à Abousir. Elle avait le titre de : Fille du Roi (sAT-nswt).

 
  Trois ou quatre fils :

Rêmkoui (ou Raemkai), héritier au trône qui serait mort prématurément. Il fut enterré dans un mastaba (D3) situé au Nord du complexe funéraire de Djoser aménagé dans la nécropole de Saqqarah. La chapelle de la tombe avec la stèle fausse porte fut démontée en 1906 et se trouve aujourd’hui au Metropolitan Museum of Art de New York. L’étude des reliefs de ce mastaba a démontré qu’initialement le tombeau était prévu pour un autre dignitaire du royaume, Néferirtenes. Il fut donc attribué à Rêmkoui par décret, sans doute suite à une disgrâce du notable.
Néserkaouhor qui fut enterré dans un mastaba aménagé dans la nécropole royale d’Abousir. Son tombeau semble avoir été construit à une date légèrement postérieure à celui de sa sœur Khekeretnebty (ou Khâmerernebty IV ou Khekeretnebti). Lorsque le mastaba de Néserkaouhor fut excavé, dans les années 1980, un grand nombre de statues en bois y furent mises au jour.
Isésiânkh (ou Isési-Ânkh) qui outre son titre de Fils royal de sa chair, portait les titres de Chef des expéditions et Directeur de tous les travaux du Roi. Il possède un mastaba (D8) dans la nécropole de Saqqarah.
Ounas qui succéda à son père de 2356 à 2323, mais qui n’est donné que par quelques spécialistes comme un fils de Méresânkh.

 
   Pour d’autres détails sur la Reine, voir les ouvrages de :
 
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.

Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005. 
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.

 

 

   Menhet {L’épouse du Roi, Menhet}
        Ménoui {L’épouse du Roi, Ménoui}
             Merti {L’épouse du Roi, Merti}
    Leur titre : {Épouse du Roi (hmt-nswt}.


 
 Miroir en argent et en bois doré provenant de la tombe des Reines

   Menhet (M-a-n-ht), Ménoui (ou Menouay – M-n-nw-wAj) et Merti (ou Mertet – M-a-rw-ti-t) furent trois Reines d’Égypte de la XVIIIe dynastie. Elles furent, autour de l’an 40, du Roi des épouses mineures du Roi Thoutmôsis III (1479-1425). Elles furent semble t-il d’origine étrangère car leurs noms sont à consonance de l’Ouest Sémitique, peut-être Syriennes, mais aucune ne serait Hourrite. On ne sait pas si ces femmes furent liées familièrement et si elles vinrent du même royaume.
 
   Chacune eut le titre d’Épouse du Roi (hmt-nswt), mais elles furent probablement des épouses mineures. Toutefois il semble qu’elles n’en furent pas pour autant de simples favorites, leur présence à la Cour témoigne des alliances politiques du Roi. Christian Leblanc nous précise qu’il est clair qu’elles ne jouèrent aucun rôle au sein de la famille royale, elles ont juste contribué aux bonnes relations diplomatiques entre l’Égypte et les royaumes d’où elles venaient.
 
   Elles furent enterrées dans une élégante tombe au Sud-ouest de l’Ouâdi Gabbanat el-Gouroud (ou Wadi Qubbet el-Qurud), à Thèbes. L’ouâdi, s’enfonçant dans la montagne Libyque proche de la vallée des Rois, est plus connu sous le nom de vallée des singes ou vallée de l’Ouest (West valley), d’où le nom des tombes (WV) qui y furent retrouvées. Leur tombeau fut découvert en août 1916 dans les falaises de la montagne, mais il fut rapidement pillé par des villageois.
 
   La sépulture collective fut explorée une première fois par Tewfik Boutros, Kamel Pacha et Mohamed Chaban. Nous n’avons pas de descriptif de son contenu in situ. Cependant les écrits des égyptologues présents dans le pays au moment de la découverte font état de trois sépultures intactes et d’une grande quantité de mobilier funéraire.
 
   Il s’agit d’une tombe puits, sans le moindre décor. Lorsqu’ Herbert Eustis Winlock étudia plus tard le mobilier funéraire provenant du tombeau, il remarqua que les sarcophages en bois avaient énormément souffert. Joyce Anne Tyldesley nous dit que si les éléments en bois et les momies avaient pourri, car la tombe se trouvait en terrain très humide, la pierre et l’or s’étaient conservés. Lorsque les autorités arrivèrent dans le cimetière en septembre de cette année-là, elles réussirent à sauver quelques objets abandonnés par les voleurs et empêcher que le reste soit dévasté. La plupart de leurs objets funéraires furent retrouvés et rachetés, pendant les années qui suivirent, sur le marché des antiquités de l’époque, et aujourd’hui beaucoup se trouvent au Metropolitan Museum de New York.  Parmi les trésors trouvés dans leur tombeau ont été mis au jour :


 

Bracelet en or, coraline et lapis-lazuli trouvé dans la tombe des Reines


   Deux perruques tressées, faites de rubans de rosettes fixés à une calotte, avec leurs accessoires en or ; une seule couronne de gazelle ; des diadèmes en or ou doré d’or ; des sandales avec les doigts de pied en or ; des miroirs en verre ; des pots de cosmétiques de formes variées en calcite, serpentine et pâte de verre ; des bracelets de verre ; des pendentifs ; des boucles d’oreilles ; de nombreuse jarres de stockage en albâtre etc…. Leurs visages sur les couvercles des pots de leurs vases canopes sont tous différents. Sur chacun de leurs bracelets était inscrit le cartouche de Thoutmôsis III. Sur le matériel funéraire on a relevé les noms de Thoutmôsis III et d’Hatchepsout, cette dernière étant désignée en tant que Roi.
 
   Si la collecte est impressionnante, aucune de leurs représentations ne les montre coiffé du vautour, motif utilisé par les plus hautes Reines de l’époque. Joyce Anne Tyldesley avance qu’elles sont apparemment mortes à peu de temps d’intervalle et Christian Leblanc nous dit qu’elle furent inhumées simultanément, ce qui laissa penser à quelques spécialistes que leur mort fut le résultat d’une condamnation suite à un complot, idée qui est incompatible avec la qualité de leur embaumement et la richesse de leur dotation funéraire. Toutefois, comme les corps ont disparut il est difficile de déterminer les dates et les natures exactes des décès.
 
   On ne connait pas d’enfant de ces unions avec Thoutmôsis III .

 
   Pour d’autres détails sur la Reine, voir les ouvrages de :
 
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.

  

….Retour à la liste des Reines

 

 
Pour voir correctement les translittérations des noms en Égyptien,
vous pouvez télécharger et installer la police de caractère jointe.
  Copyright © Antikforever.com