La  titulature  royale
et  les  attributs  royaux 
 

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Sommaire
 

La titulature

Le nom d’Horus
Le nom de Nebty
Le nom d’Horus d’or
Le nom de Roi (Nisout-Bity)
Le nom de Naissance (Sa-Rê)
Le cartouche et le Sérekh

Les couronnes
Les attributs royaux

 

Une stèle au nom d’Horus Djet
trouvée au cimetière d’Oumm
el-Qaab avec son cartouche –
Musée du Louvre

 

La titulature

 
   Le souverain porte cinq noms ou titres, la titulature, comprenant des noms personnels et une phrase courte (Les épithètes). Ces noms vont apparaître petit à petit au fil du temps. Ce n’est, à part quelques Rois de la IVe dynastie (2575/3 à 2465), qu’à partir de la Ve dynastie (2465-2323) que la titulature regroupera définitivement les cinq noms ou titres. Aux premières dynasties, le Pharaon comme il sera nommé plus tard, n’a qu’un nom, celui d’Horus. "Pharaon" est un mot qui nous a été transmis par l’Hébreu, puis par le Grec "Pharaô" qui provient du mot Égyptien "Per–aâ"  qui signifiait "La grande maison", le signe hiéroglyphique étant une maison. Au tout début Per–aâ désignait le palais ou résidait le Roi et non le Roi lui-même. Chaque palais se voyait attribuer un nom.
 
   À partir de Thoutmosis III (1479-1425) pour certains spécialistes, ou d’Amenhotep IV (ou Akhenaton, 1353/52-1338), pour d’autres, Per–aâ, qui signifiait la “grande maison“, désigna aussi son occupant. L’expression apparait avec cette définition dans le titre de Dédi (ou Dydou, TT 200) qui fut “Porte-enseigne de la compagnie de Sa Majesté“, soit "Porte-enseigne de la compagnie de Pharaon (per aâ)", Gouverneur du déserts de l’Ouest, Chef des armées du Roi. Elle figure également sur le pylône d’Ermant ou une inscription évoque “La mainmise de Pharaon sur les terres du vil pays de Kouch".
   À aucun moment de l’histoire dite pharaonique le mot "Pharaon" ne va servir de titre officiel au Roi comme les cinq noms suivants.
 

Pour voir correctement les translittérations des titulatures des Rois,
vous pouvez télécharger et installer la police de caractère jointe.

 


 
Hr

Le nom d’Horus

 
   Ce nom, qui était dès sa création assimilé au Dieu faucon Hor (en Grec : Horus Hr), est le plus ancien. Il est attesté pour aussi loin que lorsque l’écriture commença. Il identifie le Roi (ou le Pharaon) comme descendant du Dieu Horus (Dieu de Hiérakonpolis) modèle de tous les souverains Égyptiens, protecteur et Roi mythique du pays, fondateur de la royauté. Ce titre permettait ainsi au souverain de légitimer sa présence sur le trône. Il est, de ce fait, représenté par le hiéroglyphe symbolisant le faucon. Le nom d’Horus du Roi ou du Pharaon est inscrit dans un rectangle surplombant une façade de palais stylisée illustrée par des bandes et surmonté d’un faucon. On appelle cet ensemble un Sérekh (Sérekh = pour faire connaître). Il peut être précédé de la "phrase" "Taureau puissant". Le Roi devient la représentation terrestre du Dieu Horus, on pourrait le désigner comme "Horus du Palais". Les sources archéologiques des premières dynasties ne mentionnent que ce nom (Les Rois Scorpion, Narmer etc…, ne sont connus que par ce nom).

 


nbti [tAwi]

Le nom de Nebty

 
   Le second nom, est celui que l’on appelle le "Nom Nebti". Ce titre nbti est ajouté à un nom (Qui peut être le même que le nom d’Horus). Il sert à définir la nature du pouvoir royal du Roi ou Pharaon. Le souverain est sous la protection des deux Déesses protectrices des deux royaumes : La Déesse vautour Nekhbet, pour la Haute-Égypte (El Kab en face de Hiérakonpolis) et la Déesse cobra Ouadjet, pour la Basse-Égypte (Bouto) surmontant chacune le signe hiéroglyphique nb "Les deux maîtresses". Le nom est donc représenté précédé du vautour et du cobra. Ainsi ce titre est parfois interprété "le règne de la double couronne". Sa première apparition fut avec le Roi Horus Den (ou Oudimou, 2914-2867) de la I ère dynastie (v.3040-2828). Ce sera donc seulement à partir de cette époque que pour la première fois un titre va manifester la dualité de la royauté Égyptienne, en présentant le Roi comme chef commun des deux pays représentés par leurs divinités femelle.

 


 
Hr nbw

Le nom Horus d’or :  Hor-nebou

 
   Le troisième nom du Roi ou du Pharaon est le nom d’Horus d’or, ou plutôt Horus sur l’or (Au-dessus de l’or qui est représenté par un collier). Le faucon Hr posé sur le signe de l’or nbw est ajouté à un nom. Ce titre doit avoir eu un sens nouveau par rapport à ceux déjà en usage, mais sa définition exacte est encore sujette à débat entre les égyptologues. On pense généralement qu’il indiquait l’importance et les grands principes du règne à venir. Certains spécialistes avancent que ce nom symboliserait la victoire d’Horus sur les partisans du Dieu Seth. Le nom apparaît pour la première fois avec le Roi Horus Djer (2974-2927) de la Ière dynastie (v.3040-2828), mais c’est à partir du Roi Khoufou (ou Khéops, 2551-2528) que la titulature royale est augmentée de ce patronyme de manière courante. Jusqu’au Roi Sésostris II (1895-1878, XIIe dynastie) les titres Nebty et Horus d’or s’ajoutent au nom d’Horus. Le nom d’Horus d’or était un symbole d’éternité et les chambres funéraires royales étaient appelés "pièces d’or". Il était lié au culte solaire et en manifestait l’importance. Certains Roi ont mis un attribut devant le faucon, ou l’ont remplacé sur le symbole de l’or (le collier).

 


 
[nsw] bi.tj

Le nom de Roi :Nisout-Bity  ou  Nesout-Bity

 
   Le quatrième nom du Roi ou du Pharaon est celui du couronnement (On dit aussi Prenomen) ou le nom d’intronisation : [nsw] bi.tj “Appartenir au roseau (nsw) et à l’abeille (bi.tj)”. Le nom est donc précédé du roseau et de l’abeille, il est inscrit dans un cartouche. Le jonc symbolise la Haute-Égypte et l’abeille la Basse-Égypte. L’exemple le plus ancien connu de ce titre est daté aussi de la Ière dynastie (v.3040-2828). Il a souvent été combiné avec le nom Nebty, sans cartouche. Il semble cependant que ce fut à partir de la IIIe dynastie (2647-2575) qu’il fut vraiment utilisé. Dès la VIe dynastie (2321-2150) il remplacera le nom d’Horus sur la plupart des inscriptions importantes. On trouve parfois le nom de Roi complété par le qualificatif : nb-tAwi "Seigneur des Deux Terres" et il commence généralement avec le disque solaire (Dieu ).

 


 
sA Ra

Le nom de Naissance :  Sa-Ra (ou Sa-Rê)

 
   Le dernier nom du Roi ou du Pharaon est celui de naissance, on dit aussi Nomen. Comme son nom l’indique il est attribué au Roi à sa naissance et, de ce fait, n’est pas vraiment un titre. Il est précédé de la "phrase" sA Ra  "Fils de ", afin de marquer la parenté du Roi avec le Dieu qui a instauré la monarchie sur terre. Il est inscrit dans un cartouche. C’est le nom que l’on utilise couramment pour désigner les Rois d’Égypte. Il a été rajouté à la titulature royale pour quelques Rois à partir de la IVe dynastie (2575/3 à 2465), mais ne sera officialisé définitivement qu’à la Ve dynastie (2465-2323), sous le Roi Sahourê (2458-2446). Comme pour le nom précédent on lui associait un qualificatif : nb-kaw "Le Seigneur [maître] des couronnes".

 

   Il et à noté que pendant l’ère Ptolémaïque, un sixième épithète fut ajouté a la titulature royale par les Alexandrins qui nommaient leurs Rois avec des surnoms, pas nécessairement très élogieux d’ailleurs. Dans certains cas, ces surnoms sont devenus plus populaires que les noms royaux, mais ils n’ont jamais fait parti de la titulature officielle. Chacun des noms de la titulature peut posséder des variantes au niveau des signes qui le représente, cela dépend du support sur lequel ils sont inscrits. Les cinq noms du Roi ne seront employés couramment dans une titulature complète, qu’à partir du Moyen Empire (2022-1650). Ils furent pour le souverain un moyen de se faire identifier rapidement et ainsi renforcer son pouvoir religieux et politique.


 

   Dans la chronologie de ce site, nous avons listé les souverains par leur nom le plus souvent utilisé. En grande majorité c’est celui de naissance. Il sera d’Horus pour les premières dynasties. Suivit de leur date de règne et d’une partie de leur titulature lorsqu’elle est connue.

 


Le cartouche  ou  shenou

 
   Les cartouches étaient utilisés pour entourer le nom de naissance et le nom de Roi du souverain et ils étaient le plus souvent peints de couleur or, la couleur du soleil. On les trouvait aussi entourant le non des Grandes Épouses Royales. La signification du cartouche est toujours incertaine et débattue par les spécialistes. C’est un symbole hiéroglyphique, il est de forme allongée et il est fermé par un nœud, cela pourrait vouloir dire : Snj  "entourer" ou "tout ce que le soleil entoure", il serait dans ce cas le protecteur du Roi ?. Il est utilisé pour la première fois sous le règne du Roi Khafrê (ou Khéphren, 2518-2492, IVe dynastie). Délimitant de façon visible le nom d’un souverain dans une phrase, le cartouche fut un élément déterminant dans le processus de déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion.
 

   Transcrivez votre nom en Égyptien antique (Cliquez sur l’image à droite), puis faites vous même vos propres cartouches (Ci-joint les principaux hiéroglyphes utilisés pour ce site).

 
Le Sérekh  (srh)

 
   Le Sérekh, dont le terme srh désigne "un panneau" (ou un cadre rectangulaire) dans lequel est inscrit le nom d’Horus du souverain, est utilisé sur les façades de palais et est surmonté d’un faucon (Symbole du Dieu Horus). Sa première apparition date de la >Période Pré-dynastique (v.3500-v.3150). Les noms des Rois de la Dynastie 0 (v.3250/3200 à v.30150/3040) sont inscrits dans un Sérekh. Il sera utilisé jusqu’à l’Ancien Empire (2647-2150). Certains spécialistes avancent la thèse que le Sérekh, serait une protection du nom du Roi, contre les forces du mal.
 

Les couronnes

 
   Le Roi à la tête rasée et il peut, selon les différents costumes qu’il porte, avoir une barbe postiche cylindrique et une perruque. Selon les scènes et les rites représentés, il exhibe aussi très souvent différentes coiffes ou couronnes, dont malheureusement aucun exemplaire ne nous est parvenu. On ne les connaît que par des représentations comme les peintures ou gravures sur les parois des tombes et des temples, ou encore les sculptures qui nous sont parvenues et nous renseignent sur leur forme. Mais aucun élément ne nous permet de déterminer dans quels matériaux elles étaient faites. C’est seulement à partir de ces représentations et de quelques sources textuelles que l’on peut appréhender l’étude de ces couronnes. De la période Prédynastique (v.3500-v.3150) jusqu’au début de l’Ancien Empire (2647-2150) peu de couronnes sont attestées, principalement la couronne rouge (Desheret) et la couronne blanche (Hedjet), puis le pschent. Les couronnes, comme les sceptres, étaient les insignes du pouvoir royal. Lorsque le Roi les arborait, il était investi du pouvoir qu’elles détenaient. De ce fait il était le seul à pouvoir transmettre ces insignes du pouvoir à son successeur. Les types de couronnes ci-dessous sont les plus courants. Il faut savoir qu’il existe de nombreuses variantes, toutes élaborées à partir de celles existantes décrites ici. Les reliefs du temple d’Hathor à Dendérah, représentent 23 couronnes royales différentes et des variantes empruntées à des divinités, ou composées à partir des modèles existants.
 

Le Némès

 
   Le Némès était la coiffure du Roi, mais aussi de certaines divinités. Il sera utilisé de l’Ancien Empire (2647-2150) jusqu’à l’ère Ptolémaïque (305-30 av.J.C). Il était aussi considéré comme coiffe mortuaire (Représentation sur le masque funéraire en or de Toutânkhamon, ou la tête du sphinx du plateau de Guizèh). Sur le sommet du front pouvaient apparaître deux représentations de divinité : Ouadjet, symbole de puissance et de la Haute-Égypte et Nekhbet, signe de protection et de la Basse-Égypte. Les Textes des Pyramides le mettent en relation avec Nekhbet. Lors de la XVIIIe dynastie (1549-1295). Cette coiffe fut également appelée le "Khat", sa variante unie, qui fut particulièrement portée par le Pharaon Amenhotep IV (1353/52-1338). Voir ci-dessous.


 

Le Némès

 
   Différentes parties composent le Némès : La coiffe, couvrant le haut de la tête jusqu’au front et l’arrière jusqu’à la nuque, les parties latérales qui couvrent les tempes, le bandeau frontal qui tient la coiffe, l’uræus, les ailes et la tresse. Le Némès, est donc une coiffe tripartite, on pense en tissus blanc rayé de bleu, qui retombe en une épaisse tresse sur le dos et qui s’étale en deux pans sur les épaules et le torse. On le voit apparaître pour la première fois sous le règne de Djoser (ou Netjerikhet, 2628-2609) comme nous le montre sa statue aujourd’hui au musée Égyptien du Caire.

 

La couronne rouge :   Desheret  (ou decheret, la rouge) ou  Mehes (Celle du Nord)

 
   La couronne rouge est celle de la Basse-Égypte. En Égyptien le mot desher signifie rouge, desheret est donc "la Rouge". On la trouve aussi nommée Mehes "celle du nord", ou encore net, ou ouret. Dans certains textes funéraires, elle est appelée "la mère du défunt". Dans les Textes des Pyramides, elle est parfois nommée "la grande en magie" ou "la couronne verte". Cette dernière dénomination existe aussi pour la couronne blanche et les spécialistes pensent qu’elle fait peut-être référence au matériau végétal employé pour les fabriquer. Dans le Livre des Morts, son nom est associé à la "maison de la couronne rouge". Son origine remonte aux premiers Rois du royaume du Nord (Royaume de Basse-Égypte) de la Période Pré-dynastique (v.3500-v.3150).


  La couronne rouge

 
   Sa plus ancienne représentation connue date probablement de Nagada Ic ou IIa (v.3500-v.3400), où on l’a trouvé gravé sur un tesson de poterie. De la Période Thinite (v.3150-2647), nous connaissons aussi la représentation qui se trouve sur la palette de Narmer (v.3050/40-v.2995). Elle était constituée d’une toque en forme de mortier dont la partie arrière remonte à la verticale et d’où sort une tige avec en son embout une spirale nommée Khabet. On ne sait pas en quel matériau elle était faite, car aucune de ces couronnes ne nous est parvenue. C’était l’attribut principal de la Déesse Neith, qui arborait cette couronne, d’où son nom : net, à partir du Nouvel Empire (1549-1080). Outre la Déesse Neith, elle est associée aussi à d’autres divinités : Ouadjet, patronne de la Basse-Égypte, la dame cobra de Bouto, "la verte", "celle du Papyrus", mais aussi avec Amonet, parèdre d’Amon et au Dieu Hor (Horus). Associée à la couronne blanche (hedjet), la couronne desheret forme la "double couronne", le Pschent, l’un des symboles de la royauté Égyptienne.

 

La couronne blanche :   Hedjet (la blanche)

 La couronne blanche

 
   La couronne blanche hedjet "la blanche" ou oureret ou mère du Roi dans certains passage des Textes des Pyramides, est la couronne de la Haute-Égypte (Sud), qui était placée sous la protection de la Déesse vautour Nekhbet et dont l’emblème était une couronne blanche. Elle symbolise l’autorité du Roi (ou du Pharaon) sur cette partie du pays. Le blanc vient d’El Kab (Nekheb en Égyptien, en face de Hiérakonpolis) capitale de la Haute-Égypte à l’ère Pré-dynastique (v.3500-v.3150), où la fleur de lys, symbole de pureté, poussait en abondance. Elle est attestée dans l’iconographie royale dès Nagada II (3400-3300). Sur cette dernière on voit qu’elle devait être d’assez grande taille, de ce fait on pense qu’elle était faite d’une structure légère, sûrement du roseau, recouverte d’une étoffe.
 
   C’est une sorte de haute mitre en forme de bulbe ou de cône. Sa représentation la plus ancienne semble être celle de la tombe L 24 de Qustul en Basse Nubie. Elle est mentionnée également : Dans les Textes des Pyramides (formule 273-74, 410), passage dans lequel le Roi porte la couronne pour bénéficier de ses pouvoirs, ainsi que dans les Textes des Sarcophages et le Livre des Morts. Elle est associée au Dieu Seth. Associée à la couronne rouge (desheret), la couronne hedjet forme la "double couronne", le Pschent, l’un des symboles de la royauté Égyptienne.

 

Le Pschent

Le Pschent :  pa-sekhemty 

 
   Son nom en Égyptien est skhemty ou pa-skhemty (les deux puissances). Pschent est la traduction Grecque de pa-sekhemty. C’est la double couronne représentant l’unification du pays, elle est composée :
– De la couronne blanche (ou hedjet), qui est une mitre blanche oblongue. Qui est la couronne de l’ancien royaume du Sud (Haute-Égypte). Elle est associée au Dieu Seth.
– De la couronne rouge (ou desheret), qui est une couronne plate à fond relevé. Qui est la couronne de l’ancien royaume du Nord (Basse-Égypte). Elle est associée au Dieu Hor (Horus).
 
   Sur son devant est placé l’uræus, un cobra prêt à frapper, représentant la Déesse Ouadjet (Basse-Égypte) et un vautour pour la Déesse Nekhbet (Haute-Égypte). De la partie arrière de la couronne rouge, part vers l’avant une tige en spirale incurvée, nommée Khabet. La double couronne symbolisait le pouvoir du Roi ou du Pharaon et lui donnait sa légitimité sur "les deux pays", la Haute et la Basse-Égypte. Certains Dieux ont aussi été représentés avec la double couronne, dont les Dieux Atoum et Horus. Le Roi la coiffait lors des cérémonies du couronnement et du jubilé trentenaire.
 
   La tradition veut que ce soit le Roi Horus Den (2914-2867) de la Ière dynastie (v.3050/40-2828) qui l’aurait inventée, mais c’est semble t-il le Roi Horus Djet (2927-2914) qui fut le premier à la porter. Sa reproduction peut connaître des nuances selon les époques et le type de représentation : Fusion des deux couronnes, la couronne blanche émerge de la toque rouge, mais parfois la couronne rouge semble être sous la blanche, ou inversement.

 

Le Khépresh

 


 Autre représentation

Le Khépresh

   Le Khépresh (ou Képresh) est aussi appelé la couronne bleue. C’est la couronne royale qui est portée dans certaines circonstances au palais et quelque fois lors de batailles. Elle symbolise le triomphe du Pharaon sur ses ennemis. Pendant très longtemps on l’a identifié à un casque de guerre, idée abandonnée aujourd’hui, d’où parfois elle fut nommée à tort "couronne de guerre". Il s’agit plus vraisemblablement d’une couronne d’apparat. Cette coiffe était avant tout cérémonielle et symbolisait les victoires, la jeunesse, la régénération, le triomphe du couronnement du Roi ou du Pharaon.
 
   La Khépresh était aussi porté par le Roi dans des scènes d’offrandes aux Dieux. il était probablement en cuir ou en peau d’autruche sur une structure rigide, en forme de bulbe souvent enjolivée de pois jaunes en or, ou blancs. Il est surtout porté à partir du Nouvel Empire (1049-1080), mais sûrement déjà à la fin de la Deuxième période Intermédiaire (v.1650-1550/49) car c’est à cette période qu’il est évoqué pour la première fois dans une inscription (Stèle du Caire JE 20799). Toutefois Karol Mysliewiec précise que la première statue royale connue coiffée du Khépresh est une du Roi Amenhotep III (1390-1353/52).

 


 
Le Bandeau Seshed
 

   Le bandeau Seshed, ou diadème Seshed, est l’insigne de la royauté. C’étaient des bandeaux d’orfèvrerie sur lesquels s’enroulait le corps de l’uræus. Ils sont attestés dès l’ Ancien Empire (26647-2150) et certains ont été retrouvés dans des tombes avec du matériel funéraire, comme l’exemplaire en or, serti de pierres, mis au jour dans la tombe de Toutânkhamon, KV62, découverte en novembre 1922, par Howard Carter.

La couronne Hemhem

 
   C’est un diadème composite très sophistiqué. Il s’agit d’une forme dérivée de la couronne Atef qui est faite pour simplifier, de trois couronnes Atef associées posées sur une base formée par deux cornes torsadées de béliers. Aux deux extrémités prennent place des uræi. Au centre, trois (voire plus) formes oblongues, se terminant vraisemblablement en tiges papyriformes, supportent des disques solaires. Certaines possèdent au sommet de chaque Atef un globe solaire, d’autres, un faucon. Ces dernières confirment une relation avec le Dieu Rê-Horakhty. L’épithète hemhemti se rapporte à un cri guerrier, le nom de la couronne en est la lemmatisation. Elle est portée par le Roi défunt et par certains Dieux enfants et symbolise la renaissance, la vigueur et la victoire du soleil sur ses ennemis. Elle apparaît à la période Amarnienne (Règne d’Amenhotep IV, 1353/52-138), mais est représentée très couramment sous les Ptolémée (305-30). Elle peut être combinée avec le Némès.
 

 
     La couronne Hemhem

La couronne Hénou

 
   La couronne Hénou est la couronne divine constituée d’une double plume d’autruche surmontant deux cornes horizontales de bélier spiralées, sur lesquelles se tient un disque solaire et parfois d’une paire d’uræus. Elle est souvent portée par le Roi mais est normalement réservée aux Dieux. C’est aussi l’attribut du Dieu Andjty qui sera supplanté par Osiris dans la cité de Busiris dans le Delta.
 

La couronne Tjéni

 
   La couronne Tjéni (ou Shouty) est une couronne qui se présente comme une toque surmontée de deux hautes plumes de faucon. À partir de l’époque d’Amenhotep II (1428/27-1401) elle sera complétée dans certains cas par deux cornes et un disque solaire. C’est l’attribut du Dieu Ptah-Tennen (Tatenen), elle est aussi portée par Amon et par Sokar. Elle représente l’unification des Deux-Terres, symbole de la dualité. Il semble qu’elle apparait pour la première fois portée par le Roi Snéfrou (2575-2551), premier Roi de la IVe dynastie. Plus tard, au Nouvel Empire (1549-1080) elle deviendra la coiffe des Divines Adoratrices d’Amon.
 

La couronne Atef


 

Autre représentation
de la couronne Atef

 

 


La couronne Atef

   La couronne Atef est la couronne caractéristique des Dieux Osiris (ou Ausare) et Amon et du Pharaon lors de certains rituels. Elle était un symbole de justice, de vérité et de perfection. Elle est composée de la couronne blanche centrale, parfois à rayures verticales colorées et surmontée d’un globe solaire et ornée latéralement de plumes d’autruche. Un bandeau venait cercler le pourtour de la base pour maintenir la couronne sur la tête. À partir du Nouvel Empire (1549-1080) des cornes de bélier, torsadées et horizontales, sont parfois adjointes aux couronnes Atef portées par les Dieux. Elle est aussi adoptée par les Rois Nubiens. Elle apparaît dans un contexte royal pour la première fois dans la chapelle d’Hathor à Deir el-Bahari.
 

La couronne Amonienne

 
   La couronne Amonienne est la couronne divine d’Amon et les Dieux qui en dérive (Amon-Rê, Amon-Min…). C’est une couronne rouge, surmontée de deux grandes plumes d’autruches, auxquelles vient s’ajouter un disque solaire.

 

La couronne Ourerèt
 


 

Le Khat

   C’est une couronne constituée de la mitre blanche de la Haute-Égypte entourée de deux plumes d’autruche. C’est la couronne traditionnelle dont est coiffé le Dieu d’Osiris.
 

Le Khat

 
   Le khat est plus à considérer comme un foulard que comme une couronne, mais il est très différent du Némès (ci-dessus). Il est d’une seule couleur et non plissé et peut porter sur le devant un uræus. Il s’agit d’une coiffe souple dont la fonction utilitaire était de protéger la coiffure ou la perruque. Selon Toby Alexander Howard Wilkinson, sa représentation la plus ancienne semble remonter au règne du Roi Horus Den (2914-2867, Ière dynastie). Lors de la période Amarnienne (Règne d’Amenhotep IV, 1353/52-138) on semble l’avoir largement employé pour les Reines. La tombe de Toutânkhamon, KV62, découverte en novembre 1922 par Howard Carter, en possédait quelques exemplaires, dont sur les statues de Déesses de la chapelle d’or.
 

Les attributs royaux

 
   Les Rois et Pharaons se distinguaient de leurs sujets par des attributs qui sont largement documentés dans l’iconographie Égyptienne. Ils n’avaient pas de fonction particulière et servaient plus de symbole. Les Dieux, détenteurs originels du pouvoir, ont également porter certains de ces insignes. Les principaux sont :
 
Le Némès : Coiffe tripartite en tissus, blanc rayé de bleu, qui retombe en une épaisse tresse sur le dos et qui s’étale en deux pans sur les épaules et le torse.
 
Le Pschent (ou Double Couronne, pa-skhemty  "es deux puissances") : Qui est l’emboîtement des couronnes : Blanche (ou hedjet), mitre blanche oblongue. C’est la couronne de l’ancien royaume du Sud (Haute-Égypte). Elle est associée au Dieu Seth, et de la couronne rouge (ou desheret), qui est une couronne plate à fond relevé, couronne de l’ancien royaume du Nord (Basse-Égypte). Elle est associée au Dieu Hor (Horus).
 
Le Khépresh : Qui est aussi appelé la couronne bleue. C’est la couronne royale qui est portée à partir du Nouvel Empire (1049-1080) ou, peut-être déjà à la fin de la Deuxième période Intermédiaire (v.1650-1550/49) dans certaines circonstances au palais et souvent lors de batailles.
 
L’uræus : Qui est la figuration de la Déesse cobra Ouadjet, Déesse protectrice de la Basse-Égypte, qui protège le Roi contre ses ennemis. Son image est portée par le Roi comme signe prophylactique, témoignant de son pouvoir et de sa protection. Il est représenté associé sur le front du Pschent, du Némès et Khat etc. Le Roi est le seul normalement à pouvoir l’arborer. L’uræus tire son nom du Grec "ouraios" qui signifie "caudal", mais son nom Égyptien est "Iaret" qui signifie "cobra dressé". Même si on trouve couramment la représentation du cobra seul dressé, il faut mentionner qu’à partir de l’unification du pays, la Déesse Nekhbet lui est associée et l’uræus comporte alors le cobra dressé mais avec le buste du vautour, comme on peut le voir sur le masque de Toutânkhamon (1336/35-1327).
 
Le vautour : Qui est la figuration de la Déesse Nekhbet, la Déesse protectrice de Haute-Égypte, la dépouille de vautour est un attribut des mères royales. Il est aussi quelques fois représenté dressé sur le front du Pschent et du Némès.
 
Le collier ou pectoral Ménat (mnj.t) : C’est un lourd collier de perles métalliques qui s’attache dans le dos. Il est retenu par un contrepoids. Il est lié à la Déesse Hathor. Le collier produisait par l’entrechoquement de ses perles un léger bruit sensé rappeler le bruit que la Déesse faisait en traversant les fourrés de papyrus. Il était offert au souverain, le plus souvent par la Déesse ou par son épouse, en signe de protection, garantissant sa renaissance.
 
La barbe postiche (dw3-wr  doua-our) : Elle est réservée au Roi, pour le différencier du commun des mortels et aux Dieux anthropomorphes. Cette barbe, qui en fait ressemble plutôt à une longue barbiche, était portée au menton et attachée derrière les oreilles. Le Roi la portait lors des cérémonies. Elle était l’un des symboles de sa puissance et une marque de son affiliation divine. En hiéroglyphe, le déterminatif du divin s’écrit avec un homme assis portant la barbe postiche.
 
Les sceptres : Le Roi se présente souvent avec une paire de sceptres "Heka" et "Nekhekh". Cette paire de sceptres était porté par le Dieu Osiris Andjety (ou Andedjty) de Djedou dans la Delta, une divinité proche du culte royal.

Le premier sceptre est la crosse ou le Sceptre Héka (ou Heka ou Heqa – @kA). C’est la puissance magique. C’est un sceptre dont l’extrémité supérieure est recourbée, comme un crochet, faisant référence à un bâton de berger. Il assimile donc le Roi à un berger qui rassemble et conduit son peuple. Les plus anciens artefacts furent mis au jour dans des tombes d’Abydos (U 547 et UJ). Ils datent de Nagada II (3500-3300). Sa plus ancienne représentation remonte au règne du Roi Ninetjer (2787-2743) de la IIe dynastie (2828-2647).
 
Le second sceptre, le flabellum ou Nekhekh (nxx  ou  nx3x3). est un fouet terminé par de longs bâtons. C’est l’insigne qui signifie la domination et la puissance du Roi. Il représente l’autorité au même titre que la crosse Héka. On le retrouve aussi bizarrement dans l’Exode, dans la main de Moïse, mais plus généralement c’est un attribut des bergers-prophètes. Il est constitué d’un manche au bout duquel sont fixés trois rangs de perles. Il apparaît pour la première fois lors de la Ière dynastie (v.3050/40-2828) sous le règne du Roi Horus Den (2914-2867). L’interprétation en fait remonter ses origines à la préhistoire. Il a parfois été interprété comme un chasse-mouches, hypothèse sujette à controverse.
 
On trouve aussi le sceptre Ouas (w3s), mais qui est plus généralement attribut des Dieux. À l’origine, il s’agissait d’un bâton à l’extrémité inférieure fourchue, destiné à capturer les serpents pour extraire leur venin. Connu depuis l’époque archaïque, il est orné à son extrémité supérieure de la tête de Seth sous les traits d’un canidé stylisée. Il symbolise la puissance divine que les dieux transmettent à pharaon comme insigne de son pouvoir.

 
La queue de taureau : C’est un trophée qui est attaché à la ceinture du Roi pour lui procurer la puissance de l’animal sacré.
 
   D’autres attributs on été de prérogative royale, comme la tête de massue au cours des premières dynasties, qui était le symbole du pouvoir suprême. Tout ces insignes de domination pouvaient se combiner de différentes manières, montrant que les souverains étaient des personnages d’exception.
 

Pour d’autres détails voir : Costumes et attributs royaux – (Egypte antique.fr)

 

 

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