L’Élam
Période  Médio-Élamite
Vers 1500  à  vers 1100
 

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Pour plus de détails voir aussi :
Période proto-Élamite
 
Période paléo-Élamite
Dynastie d’Awan
Dynastie de Simashki
Dynastie Epartide
Période néo-Élamite
 
 
Royaume d’Élymaïs

 

   La dynastie Epartide (ou Sukkalmah), et avec elle la période dite paléo-Élamite, s’éteignit vers 1500 dans des circonstances encore imprécises, voire inconnues. Comme le précise Daniel T.Potts, les sources archéologiques et épigraphiques n’indiquent pas que cette période fut marquée par une rupture brutale. La phase dite médio-Élamite (1500-1100) débuta sans abandon de l’habitat à Suse et les textes du XVe siècle sont très proches de ceux de la période précédente. Cette période médio-Élamite commença par la montée en puissance d’une dynastie Anshanite, aux alentours de 1500.
 
   Son État se caractérisa par une "Élamisation" de Suse et la seule rupture que l’on constate avec la dynastie et période précédente, est l’abandon par les souverains du titre de "Sukkalmah" pour celui de "Roi d’Anshan et de Suse". Alors que la première dynastie, des Kidinuides continua à utiliser la langue Akkadienne dans leurs inscriptions, celles suivantes des Igehalkides et des Shutrukides utilisera l’Élamite avec une régularité croissante. De même, que la langue, la culture Élamite gagna en importance en Susiane.

 

La dynastie des Kidinuides   –   v.1455-v.1400

 
   D’Anshan va émerger une "dynastie" mal connue, celle dite des Kidinuides. Elle fut fondée par Kidunû (ou Kidinu, v.1455 àv.1445) et les cinq Rois qui la composèrent ne sont sans doute pas les membres d’une même famille royale, car en réalité rien n’indique qu’ils descendaient de Kidunû, et d’ailleurs leur ordre de succession est incertain. Ils se firent appeler aussi "Serviteur de Kirwashir", une divinité Élamite, introduisant le panthéon des hauts plateaux en Susiane.
 


 

Tombeau royal de Tepti-Ahar

    Le souverain le mieux connu de cette période est le dernier, Tepti-Ahar (ou Tapti-ahar, ? à 1400). Daniel T.Potts nous informe que des textes de cette période nous indiquent qu’à son époque un souverain régnait à Huhnur, une autre cité Élamite située à l’Est de Suse, ce qui indique que l’Élam était alors divisé politiquement. Tepti-Ahar est attesté par les fouilles qui ont été faites dans ce que certains spécialistes pensent être sa capitale, Kabnak (Aujourd’hui le site de Haft-Tappeh dans la région du Khûzistân), située près de Suse où il se construisit un complexe funéraire et d’importants monuments.
 
   Les premières campagnes de fouilles, menées dans les années 1960 et 1970, y ont mis au jour un complexe cultuel funéraire comprenant une tombe où plusieurs squelettes furent retrouvés, sans que l’on sache si celui du Roi ce trouvait parmi eux. Les archéologues y mirent aussi à jour des terrasses, ayant probablement une fonction cultuelle, et d’autres édifices à vocation administrative ou artisanale. Des stèles inscrites et de nombreuses tablettes y furent découvertes, certaines donnant des indications sur un culte funéraire et sur d’autres aspects religieux.
 
   Elles datent du règne de Tepti-Ahar, mais aussi de celui d’un Roi précédant, Inshushinak-Zunkir-Nappipir. Les avis sont donc partagés sur le fait que Kabnak servit de capitale, certains chercheurs pensent que ce site était juste un complexe funéraire. Dans plusieurs empreintes de sceaux Tepti-Ahar s’appelle lui-même “Serviteur des Dieux Kirwasir et Inšušinak“, ce dernier étant le principal Dieu de Suse. Il est également attesté dans cette cité, dans certains documents juridiques sur des briques, témoin de son activité de construction dans la ville. Il semble que son autorité ne fut pas très étendue et qu’il ne régna pas sur tout l’Élam très divisé politiquement à cette époque. Les textes retrouvés datant de son règne sont surtout des archives administratives. La chute de Tepti-Ahar serait causée par une guerre avec le Roi de Babylone, Kurigalzu I (ou Karizalzu, 1401-1388), qui prit Kabnak et toute la Susiane, plaçant un nommé Ige-Halki (ou Igi-Halki, v.1400-v.1385) sur le trône Élamite, instaurant ainsi une nouvelle dynastie dans ce royaume.  

 

 

Fragment Stèle d’Untash-Napirisha trouvé à Dûr-Untash (Tchoga Zanbil) –

Musée du Louvre

La dynastie des Igehalkides   –   v.1400-v.1215

 
   Autour de 1400, une nouvelle dynastie accède donc au pouvoir placée par les Babyloniens, avec comme premier souverain Ige-Halki (ou Igi-Halki, v.1400 à v.1385). Les dix Rois qui constituent cette lignée (Certains spécialistes avancent aujourd’hui qu’il y en eut peut-être plus ?), prennent le titre de "Rois d’Anshan et de Suse". François Vallat nous précise que la liste des Igehalkides nous est connue par des textes datés de la dynastie suivante, des Shutrukides, qui donnent leurs noms. Nous ne savons pas grand-chose d’eux, les traits principaux ressortant de leurs règnes étant les bonnes relations entretenues par la plupart avec les souverains de la IIIe dynastie Kassite de Babylonie. Certains des Rois Igehalkides vont d’ailleurs épouser des Princesses Kassites.
 
   Un des textes Shutrukides est une lettre recopiée en Babylonie, dans laquelle un de ses Rois écrit à son confrère de Babylone et lui rappelle les liens matrimoniaux entre la dynastie Igehalkide et celle des Kassites, sans doute pour appuyer ses prétentions sur le trône Babylonien. Un autre texte nous dit que le Roi Igehalkide suivant, Pahir-Ishshan I (v.1385 à v.1375), épousa une fille (ou une sœur) du Roi Kurigalzu I (ou Karizalzu, 1401-1388).
 
   Les principaux Rois de cette période sont : Humban-Umena I (ou  Khumban-Umena  ou  Khumban-Imena, v.1355 à v.1345) qui a laissé des traces comme un grand conquérant et agrandit considérablement son territoire, puis surtout son fils et successeur Untash-Napirisha (ou Untaš-Napiriša ou Untash-Naparisha ou Ountash-Napirisha, v.1345 à v.1305), qu’il eut d’une Princesse Kassite. Son nom était autrefois lu, Untash-Gal. Son nom d’origine était Untash-Khumban, mais plus tard, il changea la dernière moitié en Napirisha qui veut dire "Grand Dieu". Il est surtout connu pour avoir fait construire à quelques kilomètres de Suse la cité de Dûr-Untash (ou Tchoga Zanbil ou Chogha-Zanbil), centre cultuel dédié au Dieu de Suse, Inshushinak (ou Inšušinak) et à son homologue d’Anshan Naparisha, à laquelle il donna son nom antique de Dūr-Untash-Napirisha “Citadelle d’Untash-Napirisha“.
 
   La ville continua d’être occupée jusqu’à ce qu’elle fut détruite par l’Empereur Assyrien Assurbanipal (669-631 ou 626) en 640. Certains spécialistes spéculent, sur la base du grand nombre de temples et de sanctuaires à Dûr-Untash, qu’Untash-Napirisha aurait tenté de créer un nouveau centre religieux dans l’espoir de fédérer la religion Élamite, voire destiné à remplacer Suse en unissant les Dieux des montagnes et des plaines. Untash-Napirisha construisit également des temples à Suse et dans d’autres sites comme Chogha Pahn et Gotwand.

 

 

   On connait plusieurs œuvres d’art remarquables datant de son règne, dont une statue en bronze grandeur nature de son épouse la Reine Napir-Asu, qui se trouve au musée du Louvre (Voir la Photo), qui montre la dextérité des artisans de l’époque. Son règne n’est pas bien connu du point de vue politique. Il semble qu’il soit resté en de bons termes avec les Rois de Babylone. Il épousa d’ailleurs la fille d’un de ceux-ci, Burnaburiash II (ou Burna-Buriash, 1375-1347).
 
   François Vallat nous dit que l’utilisation de l’écriture Élamite dans les inscriptions royales remplaça l’Akkadien qui dominait sous les dynasties précédentes. Après son règne, la cité de Dûr-Untash fut rapidement délaissée, les souverains de la dynastie suivante ramenant plusieurs œuvres se trouvant sur place à Suse, leur capitale.
 
   Kiddin-Hutran II (ou Kiten-Hutran ou Kiddin-Khutran, v.1305 à v.1275) lui succède, mais on sait très peu de chose de son règne. Il en est de même pour les Rois suivants. Il semble que les bonnes relations avec les Babyloniens cessent à cette époque. Le Roi suivant, Napirisha-Untash (ou Napiriša-Untaš, v.1275 à v.1245), aurait fait une incursion en Babylonie et infligé à son Roi Kadashman-Enlil II (1280-1265) une sévère défaite en ravageant la région d’Eshnunna.


 

Figurine de colombe en Lapis-lazuli et
or trouvée à Suse – vers 1300 –
Musée du Louvre

 
   Plus tard, vers 1230, Kiddin-Hutran III (ou Kiten-Hutran ou Kiddin-Khutran, v.1245 à v.1215) repoussa les attaques d’un autre Roi Kassite de Babylone, Kashtiliash IV (1243-1235). Il ne put malheureusement rien contre le raid dévastateur dans le Nord de l’Élam de l’Empereur d’Assyrie, Toukoulti-Ninourta I (ou Tukulti-Ninurta, 1245-1208). Il décida de se venger et attaqua la Babylonie. Il écrasa les Rois Kassites, Enlil-Nadin-Shumi (ou Enlil-Nadin-Shumi, 1228) en 1228, puis Adad-Shuma-Iddina (1224-1219) autour de 1222, affaiblissant les positions Assyriennes dans ce pays, mais aussi celles des Kassites. Daniel T.Potts nous précise que les Élamites pillèrent plusieurs grandes villes, dont Nippur et Isin. Sous les Igehalkides, les inscriptions en Akkadien ont été très rares et les Dieux vénérés dans les hauts plateaux Élamites ont été fermement établi à Suse.

 

Gobelet orné de monstres ailés –
XIIIe siècle – Musée du Louvre

 
 

La dynastie des Shutrukides
 – v.1215-v.1100

 
   Avec la dernière partie de la période médio-Élamite et cette dynastie, l’Élam va atteindre l’apogée de sa puissance. Ces Rois s’illustrèrent également par une œuvre de construction importante, qui concerna en premier lieu leur capitale Suse. On ne sait pas grand chose de la période entre le règne de Kiddin-Hutran III et celui de Khallutush-Inshushinak I (ou Hallutush-Inshushinak ou Hallutuš-Inšušinak ou Challutusch-Inschuschinak, v.1215 à v.1185) qui fut le premier Roi Shutrukide. Une étude récente a d’ailleurs mis en avant le fait que ces deux dynasties ne pourraient en fait n’en constituer qu’une seule ?. L’Assyrie étant considérablement affaiblie, tout comme la Babylonie Kassite, on pense que Khallutush-Inshushinak I profita de ce vide de pouvoir et put ainsi réaffirmer son autorité en créant la dynastie. Son successeur va mettre à profit la faiblesse de ces deux adversaires et va se révélé un des premiers grands conquérants de la dynastie.
 
   Shutruk-Nahhunté I (ou Shuttir-Nakhkhunte ou Šutruk-Naḫḫunte, 1185 à 1155 ou 1185 à 1153) par son règne grandiose va faire connaître à l’Élam une de ses plus belles périodes et Suse devint alors une très riche capitale. Il reprit le titre de “Roi d’Anshan et de Suse“. Dans ses nombreuses inscriptions il se dit fils de Khallutush-Inshushinak I mais on n’en a trouvé aucune confirmation par ailleurs. Ce souverain, et ses fils et successeurs, laissèrent de nombreuses inscriptions de fondation commémorant les nombreux chantiers de construction qu’ils entreprirent à Suse, qui fut couverte à cette époque de monuments. malheureusement peu de traces de ces derniers ont pu être retrouvées du fait des conditions de fouille pratiquées sur le site.
 
   Leurs règnes sont très bien documentés par les nombreuses œuvres d’art qu’ils ont apporté à Suse depuis d’autres villes Élamites, et surtout des pillages qu’ils effectuaient régulièrement en Babylonie, se réappropriant statues et autres objets par des inscriptions et parfois même en modifiant leur aspect. Dans diverses inscriptions, le Roi raconte la conquête de villes différentes, très probablement en Mésopotamie. Il y dit avoir pris 700 villes qu’il contraint de payer un lourd tribut. Dès le début de son règne, Shutruk-Nahhunté I attaqua les villes situées dans la vallée de la Diyala, la région d’Eshnunna. Daniel T.Potts avance que le Roi frappa les premiers coups, peut-être suite à des prétentions sur le trône de Babylone en raison d’alliances dynastiques contractées par le passé entre les deux cours. Sa plus belle victoire fut vers 1160, lorsqu’il mena une puissante armée en Babylonie contre le Roi Kassite Zabuba-Shuma-Iddina (ou Zababa-shuma-iddin, 1161-1160) qui fut tué. Shutruk-Nahhunté I ravagea la Babylonie et s’empara de plusieurs villes dont Eshnunna, Akkad et en 1158 il pilla Babylone.


 

Casque avec figures divines, trouvé
dans le Sud-ouest de l’Iran – XIV siècle –
Musée du Louvre

 
   Des œuvres célèbres telles que la stèle du Code d’Hammourabi, la statue de Marduk, le Dieu Babylonien, l’obélisque de Manishtusu (ou Man-Istusu ou Manishtusu ou Manishtousou, 2270-2255) ou la stèle de la victoire de Naram-Sin (ou Naram-Sîn, 2255-2218) d’Akkad, furent emportés en Susiane, ainsi que beaucoup d’autres objets. Toutes ces pièces sont aujourd’hui au Musée du Louvre suite à leur mise au jour à Suse d’où elles n’ont jamais été ramenées en Mésopotamie. Sur beaucoup d’œuvre d’art Shutruk-Nahhunté I fit placer son nom et une courte inscription.
 
   Ces inscriptions sont toutes construites de la même manière : “Šutruk-Naḫḫunte, fils de Hallutuš-Inšušinak, serviteur bien-aimé de Inšušinak, Roi d’Ansan et de Suse, agrandisseur de son royaume, protecteur de l’Élam, Prince d’Élam“. Suivait une indication supplémentaire du Roi précisant comment certains actes furent réalisés : “J’ai détruit Sippar" ou "j’ai détruit Eshnunna“. Enfin, il rappelait ce qui avait été pris comme butin. Shutruk-Nahhunté I épousa la fille du Roi de Babylone, Melisipah (ou Meli-Schipak ou Meli-Shikhu ou Melishippak, 1189-1174) qui lui donna trois fils. Il nomma son fils aîné Kutir-Nahhunté III Gouverneur de la Babylonie. Il garda la main mise sur la région jusqu’à sa mort.
 
     Kutir-Nahhunté III (ou Kudur-Nahhunte ou Kutir-Naḫḫunte ou Kutir-Nakhkhunte, 1155 à 1150 ou 1153 à 1150, on trouve aussi 1160 à 1155 ?) est le fil aîné de Shutruk-Nahhunté I. Il prit de l’importance dès les dernières années du règne de son père, qu’il seconda dans ses campagnes en Basse-Mésopotamie. Après la prise de Babylone, celui-ci le nomma Gouverneur de Babylonie, puis à la mort de son père il quitta la région pour diriger l’Élam. Dès sa prise de pouvoir, il dut rapidement affronter Enlil-Nadin-Ahhe (ou Enlil-Nâdin-Ahi ou Enlil-nadin-ahi, 1160-1153) qui profitant de cette période de succession Élamite s’était proclamé Roi de Babylone. En 1155 ou 1153, Kutir-Nahhunte III envahit de nouveau la Babylonie, reprit la ville et Enlil-Nadin-Ahhe fut battu. Il fut emmené captif en Élam et tué, ainsi que les grands de son peuple, ce qui mit définitivement fin à la IIIe dynastie Kassite de Babylone qui durait depuis quatre siècles. Après la prise de Babylone, les Élamites déportèrent la statue de son grand Dieu Marduk en Élam, ce qui fut considéré comme un affront très grave par les Babyloniens. Kutir-Nahhunté III Kutir-Nahhunte apparait dans les inscriptions de constructions différentes.
 
   À Suse, il remplaça une chapelle dédiée au Dieu Inshushinak (ou Inšušinak), construite en brique crue, par une en briques cuites et il restaura la grande porte du temple de la Déesse Lagamar (ou Lagamal). À Deh-e Now (ou Sakavan, ou Esāqvand, village d’Iran situé dans la province du Kermanshah au Sud-ouest de Harsin), il construisit le temple de Manzat. À Bouchehr (ou Bushehr, ville du Sud-ouest de l’Iran, située sur la côte du golfe Persique), il rénova le grand temple. Kutir-Nahhunté III mourut après un court règne, en 1150 et ce fut son frère Shilhak-Inshusninak I (1150-1120) qui lui succéda.
 
   Shilhak-Inshushinak I (ou Šilak-Inšušinak ou Schilchak-Inschuschinak, 1150 à 1120) est le 2e fils de Shutruk-Nahhunté I. Quelques spécialistes pensent qu’il était probablement issu d’une relation incestueuse de Kutir-Nakhkhunte III et de sa propre fille, Nakhkhunté-Utu. D’autres voient cette dernière comme la sœur et l’épouse de Shilhak-Inshushinak I, qui lui aurait donné neuf enfants dont son successeur, Khutelutush–Inshushinak ?. Shilhak-Inshushinak I continua l’œuvre de son père et l’Élam resta un puissant Empire militaire. Déjà maître d’une partie de la Basse-Mésopotamie, il décida de s’attaquer au Nord où l’Assyrie s’affaiblissait.
 
   Il soumit la région située aux pieds du Zagros occidental où il vassalisa différents Roitelets, puis il attint le Tigre et il s’empara de la ville d’Arrapha, possession de l’Assyrie. L’Empire Élamite fut alors à son apogée territoriale et menaça sérieusement toute la Mésopotamie. Shilhak-Inshushinak négligea la Babylonie pendant ses années de conquête et une révolte grandit dans cette région, qu’il dut réprimer. Ce fut ce moment que choisit le Roi Ninurta-Nadin-Shumi (1131-1125) de la ville d’Isin, restée indépendante, pour l’attaquer en 1130. Les Élamites subirent une importante défaite et durent se replier dans leur pays, cette défaite plongea l’Empire dans une nouvelle crise et Shilhak-Inshushinak I vit toutes ses conquêtes redevenir indépendantes une à une.
 


 

Brique de Shilhak-Inshushinak portant une inscription
en Élamite – Musée du Louvre

    Ce Roi ne fut pas qu’un guerrier, il entreprit des changements dans l’administration en s’inspirant de ce qui se faisait dans les royaumes Mésopotamiens. Un texte nous apprend que son royaume fut divisé en 22 provinces. Ses inscriptions témoignent de sa grande piété et il fut également un bâtisseur et réalisa de nombreuses restaurations de temples, surtout dans la ville de Suse, où il rebâtit le temple du Dieu Inshushinak (ou Inšušinak) et celui de Ninhursag. À Suse, de nombreuses inscriptions de construction sont à son nom. Une de celle-ci est historiquement importante car elle donne la liste dans le temple d’Inshushinak des gouvernants avant lui. On a aussi retrouvé des traces de son activité de construction à sur d’autres site comme à Anshan et Chogha Pahn.
 
   Khutelutush–Inshushinak (ou Hutelutush–Inshushinak ou Hutelutuš-Inšušinak, 1120 à v.1110) fut le Roi suivant et il eut un règne assez court. Il est peut-être le fils de Shilhak-Inshushinak I et de la Reine Nakhkhunté-Utu. Il dut affronter le Roi d’Isin et de Babylone, Nabuchodonosor I (ou Nabu-kudurri-usur, 1125-1103) qui lui infligea une cuisante défaite et le mit en déroute sur le fleuve Karun. Profitant de la trahison d’un chef Élamite, Nabuchodonosor I écrasa son armée et Khutelutush dut s’enfuir.
 
  Il se réfugia alors à Anshan, son pays fut ravagé par le Babylonien, qui saccagea Suse et récupéra la statue de Marduk volée quelques années plutôt par les Élamites. Cette défaite mit un terme à la gloire de l’Élam. Par la suite Khutelutush retourna à Suse et son frère Shilhana-Hamru-Lagamar (ou Šilhina-Hamru-Lagamar, v.1110 à v.1100) lui succéda. Ce dernier fut le dernier Roi de la dynastie Shutrukide qui disparut. On trouve quelques fois le nom d’un autre souverain, Humban-Umena I (ou Humban-Numena) mais rien ne prouve qu’il fut Roi, un Humban-Umena II est connu vers 743. Quoi qu’il en soit, l’Élam après Shilhana-Hamru-Lagamar tomba dans l’oubli et sous presque 350 ans de domination.
 

Pour la bibliographie voir à :
Élam civilisation Bibliographie

 

 
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