Autres  royaumes  et  villes :
Césarée Maritima  et
Césarée de Philippe
 

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Césarée  Maritima

 


 

Césarée Maritima et son port

   Césarée Maritima (ou Caesarea ou Cæsaria, en Grec : παράλιος Καισάρεια) fut appelée Césarée Palaestina à partir de 133 ap.J.C. En 22 av.J.C, le Roi d’Israël Hérode le Grand (41-4 av.J.C) commença la construction de Césarée Maritima et son port, elle fut terminée vers 13 av.J.C. À l’origine le site était un petit port Phénicien connu sous le nom de Tour de Straton (ou Stratonos Pyrgos, en Grec : Στράτωνος πύργος). Hérode le transforma en une des plus grandes villes de Palestine avec Jérusalem. La cité possédait un aqueduc, un hippodrome et un magnifique amphithéâtre qui est encore, de nos jours, bien conservé. Aujourd’hui, ses ruines se trouvent sur la côte méditerranéenne d’Israël, environ à mi-chemin entre les villes de Tel-Aviv et Haïfa, sur le site de Pyrgos Stratonos ("Strato" ou "Tour de Straton", en Latin Turris Stratonis) à 20 Km. au Sud de la ville de Dor.
 
   Césarée Maritima ne doit pas être confondue avec d’autres villes du même nom d’Empereurs : Césarée de Philippe, dans les hauteurs du Golan ou Césarée de Cappadoce Mazaca en Anatolie. En 6 ap.J.C, Césarée devint la ville de résidence des Gouverneurs Romains de Judée. Après la grande révolte des juifs de 70 ap.J.C, Césarée Maritima, la grande cité d’Hérode, devint la capitale de la Palestine, un statut qui fut maintenu jusqu’à ce que l’Empire Romain se Christianise sous l’Empereur Constantin en 325 ap.J.C. La ville fut décrite en détail au Ier siècle par Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100) dans Les Antiquités Judaïques (XV.331ff) et La Guerre des Juifs contre les Romains (I.408ff).


 

Vue de la ville, le palais d’Hérode

 
   Le port de Césarée qui fut construit par Hérode était l’une des plus grandes merveilles du génie de son temps. Il est le premier grand projet avec des constructions mise sous l’eau. La longueur de la rive Sud pour briser les vagues est de 500 mètres. Le plus gros bloc de pierre mesure 5,50 m. x 1,25 m. x 1,25 m. et pèse plus de 20 tonnes. Le plus grand bloc de béton est 11,50 m. x 15 m. x 2,40 m. Les blocs de béton furent créés avec une forme flottant sur l’eau qui était comblée avec du béton, lorsqu’elle était remplie, elle coulait sur place et le béton durcissait sous l’eau.

 

L’histoire…….

 
   Le premier village est édifié au début de la période Perse Achéménide vers 550. Il connut un essor au cours de la période Hellénistique sous les Séleucides, mais en restant toutefois de taille assez petite. En 37 av.J.C, le Romain Marc Antoine (83-30 av.J.C), qui avait chargé le Roi de Judée Hérode le Grand (Roi de Judée 40-37, Roi d’Israël 37-4 av.J.C) de certaines missions, récompensa ce dernier de sa fidélité aux Romains. Il lui donna les villes de : Gadara, Hippos, Samarie et sur le littoral les villes d’Anthédon, le port qui allait devenir Césarée Maritima, Gaza, Jaffa (ou Joppé).


 

L’Amphithéâtre

 
   Une quinzaine d’années plus tard Hérode fit bâtir une large ville portuaire qu’il nomma Césarée Maritima en hommage à Auguste Caius Julius Caesar Octavius, l’Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C). Le Roi Hérode construisit son palais sur un promontoire qui s’avançait vers la mer, avec des bains entourés de décorations. En 13 av.J.C, Césarée devint la capitale civiles et militaires de la Judée et la résidence officielle des Gouverneurs Romains, Ponce Pilate (ou Pontius Pilatus), Praefectus et Antonius Félix. Des vestiges des principaux bâtiments construits par Hérode et de la cité médiévale sont encore visibles aujourd’hui, notamment les murs de la ville, l’amphithéâtre, le château, la cathédrale et l’église des Croisés.
 
   La cité était protégée par un mur d’enceinte, celui-ci précédé d’un fossé large de 60 m. qui protégeait le port du Sud vers l’Ouest. Le port était le plus important sur la côte orientale de la Méditerranée. Césarée prospéra rapidement, pour devenir la plus grande ville de Judée, avec une population estimée à 125.000 personnes, sur une zone urbaine de 3,7 kilomètres carrés. En 66 ap.J.C, un massacre de Juifs s’y déroula avec la profanation de la synagogue qui conduisit à la désastreuse révolte Juive. Cette grande révolte de 66-70 ap.J.C qui marqua l’histoire de la Judée débuta à Césarée Maritima lorsque les communautés Juives et Syriennes déclenchèrent le combat en réaction à une cérémonie païenne célébrée pendant Shabbat près de l’entrée d’une synagogue. Les Romains ignorèrent les protestations des Juifs contre cette provocation et la violence se répandit rapidement dans tout le pays.


 

Autre vue de l’amphithéâtre

 
   À la suite de cette révolte l’Empereur Vespasien (69-79) déclara la cité colonie Romaine et la rebaptisa : Colonia Prima Flavia Augusta Césarée. En 70 ap.J.C, des jeux eurent eu lieu à Césarée afin de célébrer la victoire de l’Empereur Titus (79-81). Beaucoup de Juifs prisonniers capturés au cours de la révolte furent apportés à Césarée Maritima et Césarée de Philippe, 2.500 trouveront la mort dans les différents jeux de gladiateurs.
 
   Après la seconde grande révolte Juive, de 132 à 135, dirigée par Shimon bar Kokheba (ou Simon bar Kokhba ou bar Kochba ou Bar-Kokhva), qui prit fin avec la destruction de Jérusalem, Césarée devint le centre de la Chrétienté en Palestine. Alors que les constitutions de l’État apostolique se mirent en place, le premier Évêque fut Zachée le Publicain. Il n’y a pas de trace contemporaine d’Évêque de Césarée, jusqu’à la fin du IIe siècle. Au IIIe siècle, Origène (Père de l’église, v.185-v.253) écrivit son Hexaples et d’autres œuvres exégétiques et théologiques lorsqu’il vivait à Césarée.

 

Vue sur le théâtre, le palais d’Hérode
et le grand et l’Hippodrome

 
   La principale église, un Martyrium (Sanctuaire du martyr) dédié à un Saint encore inconnu, fut construite au VIe siècle et est située directement sur l’emplacement, qui a soutenu le temple Romain, comme cela était largement la pratique Chrétiennes à cette époque. Le Martyrium est un octogone, richement pavé et entouré par de petites enceintes rayonnantes. Les archéologues ont retrouvé certaines reliques qui comprenaient des représentations de la croix.
 
   En 638, Césarée fut conquise par les musulmans et connut un grand bouleversement, la bibliothèque fut détruite. 20.000 à 30.000 Juifs Samaritains qui vivaient dans la ville avant l’occupation musulmane disparurent totalement de l’histoire. Grâce à Origène et surtout le Prêtre Pamphilus, savant de Césarée, un avide collectionneur de livres et d’Écriture, l’école théologique de Césarée gagna la réputation d’avoir la plus vaste bibliothèque ecclésiastique de l’époque, contenant plus de 30.000 manuscrits : Grégoire de Nazianze (ou Naziance ou Grégoire le Théologien, Docteur de l’Église, 329-390), Basile le Grand (ou Basile de Césarée, un des principaux Pères de l’Église Grecque, Docteur de l’Église, 329-379) et d’autres vinrent y étudier. L’Apôtre Paul séjourna souvent à Césarée (9:30, 18:22, 21:8) et y fut emprisonné pendant deux ans avant d’être conduit en captivité à Rome (23:23, 25:1-13).


 

Eusèbe de Césarée

 
   Ce fut dans cette ville que naquit l’historien Grec de l’Église, Eusèbe de Césarée (ou Eusèbe Pamphile de Césarée, en Latin : Eusebius Pamphili, Prélat Grec, écrivain, théologien et apologète Chrétien, v.265-v.340). Eusèbe fut l’un de ses Archevêques (315-318). Son livre "Des martyrs de Palestine" parle de plusieurs martyrs à Césarée sous l’Empereur Dioclétien (284-305), précisant même la date que l’on trouvera dans de nombreux calendriers liturgiques.

 

Les  monuments  de  la  cité

 
   Des fouilles archéologiques dans les années 1950 et 1960, ont permis de découvrir des vestiges de plusieurs périodes, en particulier, un complexe de fortifications des croisés et un théâtre Romain. D’autres bâtiments construits par Hérode ont été mis au jour, ils comprennent : Un temple dédié à César; un hippodrome reconstruit au II siècle comme un amphithéâtre; le Tibérium, qui dispose d’un bloc de calcaire avec une inscription dédicatoire, qui est la seule trace séculaire de Ponce Pilate; un double aqueduc qui transportait l’eau de source du pied du mont Carmel, un mur d’enceinte précédé d’un fossé large de 60 m. qui protégeait le port du Sud vers l’Ouest;  un amphithéâtre en forme de U, qui est encore, de nos jours, bien conservé et qui mesurait 250 m. long et 50 m. de large, il avait 12 rangées de sièges et pouvait contenir 10.000 personnes; un théâtre qui pouvait contenir 4.000 spectateurs; le palais du Roi construit sur un promontoire qui s’avançait vers la mer, avec des bains publics entourés de décoration. De périodes plus récentes on trouve : Les ruines d’une synagogue Byzantine, le château, la cathédrale et l’église des Croisés.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Immanuel Benzinger :
Caesarea 10, pp : 1291–1294, Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft (RE). Band III, 1, Stuttgart, 1897.
Carsten Colpe :
Caesarea am meer, Der Kleine Pauly. Lexikon der Antike. Band 1, Druckenmüller, München, 1964.
Giordano Dell’Amore, Dinu Adamesteanu, Virginio Borroni et Antonio Frova :
Scavi di Caesarea Maritima, “L’Erma” di Bretschneider, Roma, 1966.
Glanville Downey et Charles T.Fritsch :
Studies in the history of Caesarea Maritima, Published by Scholars Press for the American Schools of Oriental Research, Missoula, 1975.
Winfried Elliger :
Kaisareia II (in Palästina), pp : 1026–1067, Reallexikon für Antike und Christentum. Band 19, Hiersemann, Stuttgart, 2001.
Mindi Epstein, Zaraza Friedman et Talila Michaeli :
Caesarea Maritima. Volume 1: Herod’s Circus and related buildings. Part 1 : Architecture and stratigraphy, Israel Antiquities Authority, Jérusalem, 2013.
Kenneth G.Holum et Robert L.Holfehlder :
King Herod’s dream : Caesarea on the sea, Norton and Company, New York, 1988.
Leslie J.Hoppe:
Caesarea Maritima, Oxford University Press, New York, 2013.
Clayton Miles Lehmann et Kenneth G Holum :
The Greek and Latin inscriptions of Caesarea Maritima, American Schools of Oriental Research, Boston, 2000.
Lee I.Levine : (ou Yiśrael L.Leṿin)
A history of Caesarea under Roman rule, Ann Arbor University, 1973 – Caesarea under Roman Rule, E.J.Brill, Leyden, New York, 1975.
John Peter Oleson, Avner Raban et Robert L.Hohlfelder :
The harbours of Caesarea Maritima : Results of the Caesarea ancient excavation project, 1980-1985, B.A.R., Oxford, England, 1989.
Joseph Patrich :
Studies in the archaeology and history of Caesarea Maritima. Caput Judaeae, Metropolis Palaestinae, E.J.Brill, Leyden, New York, 2011.
Avner Rabbān et Kenneth G.Holum :
Caesarea Maritima : A retrospective after two millenia, E.J.Brill, Leyden, New York, 1996.
Adolf Reifenberg :
Caesarea : A study in the decline of a town, pp : 20–32, Israel Exploration Journal 1, Israel Exploration Society, Jérusalem 1950/51.
Joseph Ringel :
Césarée de Palestine, Étude historique et archéologique, Presses Universitaires de Strasbourg, Éditions Ophrys, Paris, 1995.
Jesse Russell et Ronald Cohn :
Caesarea maritima, Bookvika publishing, Edinburgh, Lennex, 2012.
Maurice Sartre :
D’Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique, IVe siècle av.J.C. – IIIe siècle ap.J.C., Fayard, Paris, 2003.


 

Probablement la maison
de Ponce Pilate.
L’aqueduc Le théâtre Romain, le
palais et l’hippodrome
Autre vue de
l’hippodrome
Vue des ruines
du théâtre
Construction transformée
en Mithraeum

 

 

Césarée  de  Philippe

 


 

Le temple et la grotte de Pan

   Césarée de Philippe (ou Panias ou Paneas ou Baniyas ou Banias ou Panion, en Grec : Πανειάς, en arabe : بانياس الحولة , en Hébreu : בניאס) est aujourd’hui identifiée à Baniyas (ou Banias), dans les hauteurs du Golan, au Sud-ouest du pied du mont Hermon (Ba’al-Hermon ou arabe Jebel esh-Sheikh), près d’une des sources du Jourdain. Celle-ci se trouve à proximité du légendaire "chemin de la mer", mentionné par Isaïe, le long duquel de nombreuses armées de l’antiquité ont marché. La ville est mentionnée dans les évangiles de Matthieu, Marc et aussi de nombreuses fois dans les Actes.
 
   Le site se trouve à l’Est de la frontière entre Israël et la Syrie dans le territoire occupé par Israël dans le Golan. La cité était située dans la région connue sous le nom de "Panion" (La région du Dieu Grec Pan). Le site fut un lieu de culte de ce Dieu d’où son nom Grec, qui fut ensuite Latinisé en Panias. L’alphabet arabe n’ayant pas de lettre P le nom s’est arabisé en Baniyas. Le nom de Césarée de Philippe lui fut donné pendant la période Romaine.
 
   La rivière proche, affluent du Jourdain, s’appelle aussi Baniyas. Une caverne au Nord du site est associée au Dieu et s’appelle la "grotte de Pan". Un temple qui lui est dédié se trouve proche de l’entrée de la grotte. Si Césarée de Philippe/Baniyas n’apparaît pas dans l’Ancien Testament, elle fut citée à plusieurs reprises par des auteurs de l’époque, notamment par Eusèbe de Césarée (ou Eusèbe Pamphile de Césarée (En Latin : Eusebius Pamphili, Prélat Grec, écrivain, théologien et apologète Chrétien, v.265-v.340) qui la situait sur la route de Tyr. Le site donna également son nom à la seigneurie de Banias, un des fiefs du royaume de Jérusalem pendant les croisades.

 


 

Ruines du palais d’Hérode Agrippa II

L’histoire…….

 
   Après la conquête de la Syrie/Palestine par le Macédonien Alexandre le Grand (336-323) commença un processus d’hellénisation de la région qui se poursuivit sur près de 1000 ans. Panion (Panias) fut installée au début de cette période Hellénistique. Au IIIe siècle av.J.C ce fut les Ptolémée d’Égypte qui fondèrent la cité pour faire concurrence au centre religieux Sémitique de Dan, à seulement 4 km. à l’Ouest. Dans les écrits qui nous sont parvenus de Polybe (Général, homme d’État et historien Grec, v.205-126 av.J.C), "Histoire générale de la République Romaine", la bataille de Panion  (ou Panium ou Baniyas ou Banias ou Panéas) est mentionnée.
 
   En 198 av.J.C le Roi Séleucide Antiochos III Mégas (223-187 av.J.C) y battit l’armée d’Égyptienne de Ptolémée V Épiphane (204-180) dans cette région et s’empara de Panion. Antiochos III, cimenta avec cette victoire le contrôle par les Séleucides de la Phénicie, la Judée, la Samarie et la Galilée jusqu’à la révolte des Maccabées. À cette époque les Séleucides construisirent dans la cité un temple païen dédié à Pan. À la fin de cette période la région fit partie du royaume des Ituréens.

Différentes monnaies trouvées à Césarée de
Philippe

Julia Soaemias – 223 ap.J.C- Bronze

65-63 ap.J.C- Argent

Hérode Agrippa II – 86/87 ap.J.C- Bronze

 
   Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100) nous raconte que Zénodore, le Tétrarque d’Iturée se livra à des actes de vol et de pillage dans la région de Trachonitide, au Sud-est de Damas, ainsi que sur la ville de Damas elle-même. Les habitants de la ville se tournèrent alors vers le Gouverneur Romain de la Région pour qu’il leur vienne en aide, ce qui conduisit l’Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C), en 22 av.J.C à donner le contrôle de la Trachonitide au Roi de Judée et d’Israël, Hérode le Grand (41-4 av.J.C) avec la tâche de mettre de l’ordre dans la région.
 
   Zénodore tenta de porter des accusations contre Hérode sur ses actions militaires en Trachonitide, mais en vain. Désespérer de sa situation il vendit une partie de ses terres, appelées Auranitide (ou Hauran), aux Nabatéens pour cinquante talents, alors que ces terres avaient été confisquées par Auguste et données à Hérode. Zénodore décéda (d’une occlusion intestinale) peu après, en 20 av.J.C, à Antioche. Sans héritier, Auguste donna alors officiellement à Hérode les territoires de Zénodore. Les Nabatéens furent particulièrement furieux car ils perdirent alors tout.


 

Autre vue du temple et de la grotte

 
   Hérode fit construire à Césarée un temple en "marbre blanc" en l’honneur d’Auguste. En 4 av.J.C, à la mort d’Hérode, son royaume fut divisé entre ses fils. Hérode Archélaos reçut la Judée, la Samarie et l’Édom (ou Idumée) avec le titre d’Ethnarque, Hérode Antipas reçut la Galilée et la Pérée et Hérode Philippe II les districts de : Gaulanitide (ou Gaulanitis ou Golan), Batanée (ou Batanaea), Trachonitide (ou Trachonitis) et Auranitide (ou Hauran).
 
   En 2 av.J.C, Hérode Philippe II créa une ville sur l’emplacement de Panion qu’il nomma : Caesarea Philippi (Césarée de Philippe). Elle devint la capitale administrative de son royaume qui s’étendait au-delà du Golan et de l’Auranitide. Des sources de l’époque mentionnent la ville sous le nom de Caesarea Panias. Flavius Josèphe dans "Les Antiquités Judaïques (93)", se réfère à la ville de Césarée Paneas et le Nouveau Testament la nomme Césarée de Philippe, pour la distinguer de Césarée Maritima (ou Caesarea Maritima) sur la côte méditerranéenne. L’image de Philippe II fut placée sur une stèle en 29/30 ap.J.C, pour commémorer la fondation de la ville. Cela était considéré comme idolâtre par les Juifs, mais dans la tradition à la suite de Zénodore.
 
   À la mort de Philippe II, en 34 ap.J.C, à Julias, la Tétrarchie fut incorporée à la province de Syrie, mais il fut donné totale autonomie à la ville pour gérer ses propres recettes. Le Roi des Juifs de Judée, Hérode Agrippa II (54-92 ap.J.C) reconstruisit la cité en 61, l’appela : Néronia Caesarea Sébaste, en l’honneur de l’Empereur Romain Néron et en fit la capitale administrative de son territoire. Cependant la ville ne garda ce nom que jusqu’en 68 ap.J.C. Agrippa II y fit construire un théâtre et procéda à de nombreuses améliorations urbaines. Au printemps 65 (ou 66), Césarée fut le théâtre d’affrontements entre Grecs et Juifs et la communauté Juive s’enfuit de la ville. Au cours de cette première guerre Judéo-romaine l’Empereur Vespasien (69-79) ait reposé ses troupes en garnison à Césarée de Philippe.


 

Ruines Romaines

 
   En 70 ap.J.C, l’Empereur Romain Titus (79-81), après avoir détruit Jérusalem, séjourna à Césarée où il donna des spectacles divers afin de célébrer sa victoire. Beaucoup de prisonniers Juifs, capturés au cours de la révolte, périrent alors, les uns jetés aux bêtes féroces, les autres forcés à lutter entre eux, 2.500 trouveront la mort dans les différents jeux de gladiateurs. Un temple dédié à Zeus fut édifié, aux environs de l’an 100, pendant le règne de l’Empereur Trajan (98-117). Pendant la période Byzantine jusqu’à l’arrivée des musulmans, la ville devint un centre Chrétien. Le culte de Pan fut abandonné et le site perdit de son importance.


 

l’Arche

 
   En 361, l’Empereur de l’Empire Romain Julien l’Apostat (360-363) abjura le Christianisme et lança une réforme religieuse de l’État Romain, dans le cadre d’un programme destiné à restaurer sa grandeur et sa force. Il appuya le rétablissement du paganisme hellénique. Dans Césarée cet objectif fut atteint en remplaçant les symboles Chrétiens. Sozomène (Rhéteur et historien Chrétien, 375-v.450) décrivit l’événement entourant le remplacement d’une statue du Christ :

"Ayant entendu qu’à Césarée de Philippe, autrement appelé Panease Paneades, une ville de Phénicie, il y avait une célèbre statue du Christ, qui a été construite par une femme dont le Seigneur l’avait guéri d’un flux de sang. Julien l’Apostat commande qu’elle soit enlevée et remplacée par une statue de lui-même, mais un violent éclair est tombé du ciel sur elle et elle s’est brisé…….".

   Le palais d’Agrippa II fut transformé en bain public. À la mort de Julien la ville devint un évêché. En 635, Césarée capitula devant les armées musulmanes de Khalid ibn al-Walid, après la défaite d’Héraclius II (638-641). En 636, une nouvelle armée Byzantine avança sur la Palestine en utilisant Césarée comme base. Le dépeuplement de la cité après la conquête musulmane fut très rapide.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Andrea M.Berlin :
The archaeology of ritual : The sanctuary of Pan at Banias/Caesrae Philippi, pp : 27-45, Bulletin of the American Schools of Oriental Research 315, 1999.
Peter Brown :
The world of late antiquity, W W.Norton, New York, 1971.
Elise Anne Friedland :
Roman marble sculpture from the Levant: The group from the sanctuary of Pan at Caesarea Philippi (Panias), PhD Dissertation, University of Michigan, 1997 – American Schools of Oriental Research, Boston, 2012.
René Leconte :
Césarée de Philippe, Bonne Presse, Paris, 1969.
Zvi Uri Ma’oz, Muzeʼon ʻatiḳot ha-Golan et Makhon le-ḥeḳer ha-Golan :
Baniyas in the Greco-Roman Period: A History Based on the Excavations, Archaostyle, Qazrin, 2007.
Baniyas, upper Galilee and the Lebanon Beqa’ in the Hellenistic period, Archaostyle, Qazrin, 2007.
Baniyas, the Roman temples, Archaostyle, Qazrin, 2009.
Zvi Uri Ma’oz et Vassilios Tzaferis :
Banias, pp : 136-143, pp : 1587-1594, The New Encyclopedia of Archaeological Excavations in the Holy Land 1 and 5, Jérusalem 1993 et 2008.
Andrés Fernández Truyols :
Cesarea di Filippo, Pontificio Instituto Biblico, Roma, 1917.
Vasileios Tzapherēs, Shoshana Israeli, Moshe Hartal, Uri Basson et Gabriela Bijovsky :
Paneas, Israel Antiquities Authority, Jérusalem, 2008-2009.
John Francis Wilson :
Caesarea Philippi: Banias, the lost city of Pan, I.B. Tauris : Distributed in the United States by Palgrave Macmillan, London, New York, 2004.

 

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