Origine
Édom
(ou en Hébreu :
אֱדוֹם
‘Ĕdôm "rouge ou roux", en Syriaque :
ܐ ܕ ܘ ܡ, en
Grec :
‘lδουμαία Idoumaía, en Latin : Idumæa ou Idumea
ou Idumée) fut un nom donné à Ésaü dans
le Tanakh (ou Bible Hébraïque), ainsi qu’à la nation, aujourd’hui disparue, qui en fut descendante. La région possédant
beaucoup de grès rouge, aurait donné lieu au nom d’"Édom"?. Une autre variante de
l’origine de ce nom viendrait Ésaü, premier-né des jumeaux
d’Isaac et Rebecca,
qui naquit recouvert d’une toison rouge. Enfin selon une autre étymologie, Esaü aurait reçu ce surnom après avoir vendu son droit
d’aînesse contre un plat de lentilles rouge. Chez les
Assyriens, les Édomites son nommés
Udumi et ils sont parfois appelés Iduméens dans les textes Gréco-romains.
Localisation
Ce
serait l’actuelle terre d’Israël. Les Édomites parlaient une langue sémitique. Ils étaient un groupe tribal vivant dans le désert
du Néguev et la vallée d’Arabah, ce qui est aujourd’hui le Sud de la Mer Morte et la Jordanie voisine.
Ils occupèrent une région comprise du Sud de la mer Morte jusqu’aux abords du golfe d’Aqaba. Les spécialistes s’accordent à
penser que les Édomites vinrent occuper le site plus au Sud de
Pétra dès le Ier millénaire.
Cependant on sait peu de choses sur leur occupation de cette ville. Ils occupèrent aussi les hauteurs d’Umm el Biyara où l’on a
retrouvé des vestiges de maisons et de citernes datant du VIIe siècle av.J.C. La nation d’Édom est connue pour avoir existée
dès le IXe siècle avant notre ère, la Bible date son existence de plusieurs siècles avant. Cependant de
récentes preuves archéologiques indiquent des traces des Édomites dès le XIIIe siècle av.J.C, mais la
question reste controversée. La nation cessa d’exister comme un État avec les guerres Judéo-romaines.
Ce fut un ennemi historique d’Israël avec
Moab et Ammon.
Plusieurs passages de l’Ancien Testament attestent d’une haine tenace entre les deux peuples (II Rois, II Chroniques,
Psaumes CXXXVII, Abdias, Jérémie).
Tombes Édomites à l’entrée de Pétra
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Société, commerce
La liste des
Rois d’Édom mentionnée dans la Genèse laisse supposer qu’il s’agit plus d’une confédération de Princes régnant chacun sur leur
cité que d’une lignée de monarques à part entière. On sait peu de choses sur les Édomites, mais ils ont laissé le souvenir d’un
peuple non belliqueux, connu pour sa sagesse, dont les principales activités étaient la fabrication de textiles et
de céramiques de qualité. Ils possédaient aussi une certaine maîtrise dans le travail des métaux. Le royaume d’Édom
tira une grande partie de ses moyens de subsistance des caravanes commerciales entre
l’Égypte, le Levant, la
Mésopotamie, l’Arabie et le long
de la route de l’encens. Il est également attesté que les routes maritimes d’échanges, aussi loin que l’Inde, partaient du port
d’Ezion-Geber.
Les Édomites exportaient aussi probablement du sel et du baume de balsamea (Arbres ou arbustes originaires
de la région de la mer Morte) utilisé pour le parfum et l’encens des temples dans le monde antique. Le monument le plus connu
laissé par ce peuple est la forteresse de Sela. Le mot
Hébreu "Sela ou Selah" signifie
"la Roche" et désigne dans la Bible (II Rois, XIV,7; Isaïe, XVI,1) la forteresse Édomite
que les historiens ont longtemps identifié au site de
Pétra où de
Bosra (ou Bostra, au Sud de la Syrie, capitale de la
région du Hauran). Les spécialistes sont désormais unanimes pou situer Sela plus au Nord, à environ 10 km. au Sud de Tafila.
Tombes Édomites sur la route de Pétra.
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Religion
La
nature de la religion des Édomites est en grande partie inconnue. Comme ses proches parents les autres royaumes
Sémites du Levant, ils adorèrent des Dieux tels que : El, un Baal local et la Déesse Athirat (ou Asherah).
On sait qu’à partir du VIIIe siècle av.J.C, le Dieu national des Édomites s’appelait, Kaus (ou Qôs ou Qaush ou Qaus ou QoS ou Kaush
ou Kos). Il est possible qu’une Déesse féminine, peut-être Astarté, ait fait l’objet de dévotion, ainsi que le Dieu
Sin (ou Sîn) de Harran (ou Carrahes
ou Carrhes). Une référence au culte Édomite figure dans le Deuxième livre des Chroniques au verset 14 du
chapitre 25, mais cette composition est tardive et l’auteur de ce texte avait sûrement peu de connaissance
sur les cultes pratiqués deux siècles auparavant.
Le Dieu Kaus (ou Qôs ou Qaush ou Qaus ou QoS ou Kaush ou Kos), apparaît dans des textes à la fois Édomites et
Assyriens. Il fut la principale divinité
Édomite. Le nom de sa parèdre n’est pas connu. Alors que le Tanakh (ou Bible
Hébraïque) condamne les divinités des peuples
Moabite et Ammonite
voisins, le Dieu Kaus n’apparaît pas en tant que tel. Au sein du royaume il bénéficiait d’un statut officiel
et il est présent comme élément dans des noms propres. Ainsi il apparaît dans les noms des Rois et dans des formules telles que
“Je te bénis par Kaus“, qui figure dans des correspondances administratives du VIe siècle av.J.C. On connaît plusieurs
sceaux appartenant à des Prêtres de Kaus et au moins un sceau attestant du culte de Baal. Du VIIIe siècle av.J.C. lors de
la période Perse Achéménide, le nom
de Kaus apparaît dans une cinquantaine de noms propres sur des tablettes cunéiformes, des sceaux, des ostraca et dans
le Tanakh (ou Bible Hébraïque). Le culte de Kaus resta dominant jusqu’à cette époque
Perse.
En fait Kaus fut un Dieu originaire du Nord de l’Arabie. Avant l’émergence du royaume d’Édom, il figurait déjà,
au XIIIe siècle, dans des noms de listes
Égyptiennes de clans de bédouins Shasous
(ou Shasus, bédouins localisés d’abord en Transjordanie, qui sont ensuite cités
en la Palestine du Sud). Kaus est une divinité de la Guerre et de l’Orage. Sa popularité grandissante en Édom semble coïncider
avec l’apparition du royaume Édomite au VIIIe siècle. Les modalités de l’introduction du culte dans le pays sont mal connues.
Selon Benjamin W.Porter, son culte en tant que divinité nationale a pu servir à consolider l’organisation politique de l’État
Édomite au sein d’une population constituée de clans indépendants. À partir de l’époque
Perse, les références à Kaus sont encore
plus nombreuses. Des spécialistes soulignent une certaine proximité entre lui et le Dieu Israélite
Yahvé. Ce dernier est décrit comme venant d’Édom, de Paran ou de Teman. Cette proximité expliquerait
la non condamnation de Kaus par le Tanakh (ou Bible Hébraïque). Au IIIe siècle, il était encore mentionné dans la littérature
Rabbinique.
L’histoire…….
Les
Édomites ou Iduméens sont des descendants d’Ésaü, frère jumeau de
Jacob, le petit-fils
d’Abraham.
Jacob devint le
père des Israélites après Dieu (Genèse 35:10) et rebaptisé "Israël". Ainsi Ésaü fut le fondateur de la nation d’Israël.
Vers 1300 av.J.C, ils s’établirent au Sud de la mer Morte. Des documents
Égyptiens de la fin du XIIIe et
début du XIIe siècle mentionnent leur existence. Il semble qu’ils furent liés aux
Shasous
(ou Shasus, bédouins localisés d’abord en Transjordanie, qui sont ensuite cités en la Palestine du Sud)
et Shutu, pillards nomades mentionnés dans les sources
Égyptiennes. Une lettre d’un
scribe Égyptien de la
XIXe dynastie retrouvée dans une forteresse du
Ouadi Tumilat
(Delta du Nil), datant du règne du Pharaon
Mérenptah (ou Mineptah, 1213-1203), rapporte la
circulation de nomades "Shasous,
tribu d’Édom".
Cliquez sur un nom de ville ou de région |
Le pays d’origine des Édomites, selon le Tanakh (ou Bible Hébraïque),
s’étendait de la péninsule du Sinaï jusqu’à la ville de Kadesh-Barnea (Sud de l’antique Israël). Vers le Sud, il atteignit Eilat
(Sur la mer Rouge, golfe d’Aqaba), qui fut le port d’Édom. Au Nord le territoire d’Édom touchait celui
de Moab et de
Juda. La
frontière entre Moab et Édom était le Wadi Zered. L’ancienne
capitale d’Édom fut Bozrah (ou Botsra ou Botzrah, en
Hébreu :
בצרה) dans le Sud de
l’actuelle Jordanie, au Sud-est de la mer Morte. La royauté d’Édom, au moins au début, n’était pas héréditaire.
Les Chroniques mentionnent à la fois une série de Rois, puis de Chefs (ou Dukes).
Les noms des Rois Édomites cités dans le Tanakh (ou Bible Hébraïque) : Béla, Jobab, Huscham, Hadad, Samla, Saül, Baal-Hanan et Hadad,
sont considérés par beaucoup de chercheurs comme douteux et résultent sûrement d’une confusion entre les noms Édomites et
Araméens. En effet, plusieurs de ces noms sont
Araméens et aucun ne contient le nom de la
divinité nationale des Édomites, Kaus (ou Qôs ou Qaush ou Qaus ou QoS ou Kaush
ou Kos), élément bien attesté dans l’épigraphie
Assyrienne notamment.
Le premier que la Torah cite (Genèse 36), est, Béla ben Béor (En
Hébreu :
בלע ) “Béla fils Béor“.
Ses dates de son règne, comme pour ses successeurs, sont inconnues, mais l’ensemble de la période d’existence du royaume d’Edom,
dura, soi-disant, environ 150 ans, jusqu’à sa conquête par le Roi
David (1010-970).
Il régna dans Édom avant donc qu’il n’y est des
Rois d’Israël. Il
fut originaire de Dinhaba. Il fut succédé (Genèse 36:33) par Jobab ben Zérah (En
Hébreu :
יובב) “Jobab fils de Zérah"
qui lui fut issu de Bozrah (ou Botsra ou Botzrah, en
Hébreu :
בצרה). Bien qu’Adam Clarke maintienne une position différente, de nombreux érudits
notables de la Bible identifient Jobab avec le personnage Biblique Job. David J.Gibson offre une défense détaillée de cette théorie,
basée sur de nombreux écrits du Livre de Job, les noms personnels, la géographie, les professions et ses contemporains.
Il fut succédé (Genèse 36:34 31-43) par Huscham qui est mentionné comme étant de “la terre des Thémanites“,
qui peut faire référence au clan édomite Théman (En
Hébreu : תמין). Il fut succédé
(Genèse 36:35; 1 Chroniques 1:46) par Hadad ben Bedad (En
Hébreu :
חדד , “netteté“) "Hadad fils Bedad".
Il est décrit comme ayant déplacé la capitale d’Edom à Avith (Son emplacement est inconnu, mais on peut supposer qu’elle était
dans ce qui est aujourd’hui le Sud d’Israël ou la Jordanie), et qu’il battit les Madianites (Tribu installée à l’Est du Jourdain
entre la mer Morte et jusqu’à la péninsule du Sinaï au Sud) de
Moab. Il fut succédé (Genèse 36:36) par Samla de Masréka,
qui n’est pas localisée. Il fut succédé (Genèse 36:37) par Saül (ou Sha’ul ou Shaul ou Šā’ûl, en Hébreu :
שאול
"Désiré"). Il est décrit comme étant de “Rehoboth sur le fleuve” (ou Rehovot, en
Hébreu :
רְחוֹבוֹת) dont
l’emplacement fait encore débat. Peut-être la rivière Zered (ou Ouadi al-Hasa).
Ce fut peut-être lui le Roi d’Édom qui refusa de permettre aux enfants d’Israël de
traverser ses terres sur le chemin de Canaan.
Il créa ainsi le premier conflit entre les deux nations, cependant il n’attaqua
pas les Israélites, mais il se prépara à résister à une agression de leur part.
Poterie Édomite trouvée à
En Hazeva – Israël
|
Il fut succédé (Genèse 36:38) par Baal-Hanan ben Acbor (ou
Ba’al Hanan, en Hébreu :
בָּעַל חָנָן
“Baal est miséricordieux“) “Baal-Hanan fils d’Acbor“. Il fut le fils d’Acbor et de Mehéthabeel qui était la fille de
Matred et la petite-fille de Mézahab (ou Me-Zahab). Il faut noter qu’il y a deux hommes de ce nom dans le Tanakh (ou Bible Hébraïque).
Il est également mentionné dans la liste des Rois dans le livre premier des Chroniques où il y a aussi un deuxième homme de ce nom,
issu de la ville de Geder. On ne connait pas le nom de sa ville natale.
Pour cette raison, Joseph Marquart (ou Josef Markwart) suppose que “fils d’Acbor” est un doublon de “fils de
Béor” (Genèse 36:32), et que Baal-Hanan dans le texte original est donné comme nom du père du prochain Roi, Hadad.
Dans le livre premier des Chroniques, il est décrit comme étant responsable, devant le Roi
David (1010-970), du soin des
oliviers et des sycomores.
Il fut remplacé par Hadad (ou Hadar, en Hébreu :
חדד, “netteté"). Il régna de Pau (ou Pai)
que certains spécialistes de la Bible identifient comme une ville
Égyptienne.
Dans les sources antiques de la région et le Tanakh, rien n’est enregistré sur les Édomites jusqu’à leur défaite devant le Roi
Hébreux,
Saül (1030-1010) à la fin de son règne.
Son successeur le Roi
David
et son Général et neveu Joab vont eux aussi vaincre les Édomites dans "la vallée
de sel", probablement près de la mer Morte. Hadad, réussit à s’échapper et se réfugia en
Égypte. Après la mort de
David, il essaya de revenir et
fomenta une rébellion contre les
Israélites, mais il échoua en Syrie.
À partir de cette époque le royaume d’Édom resta un vassal
d’Israël et les Édomites devinrent
un ennemi constant.
David
plaça à la tête du gouvernement Édomite un Gouverneur (ou Préfet ou Chef ou Duke)
Israélite. Le premier fut sûrement
Timna (ou Timna). Cette forme de gouvernement semble avoir continuée sous le règne de son successeur,
Salomon (970-931). Après le
schisme des Hébreux, lorsque le pays fut
divisé en en deux royaumes, Israël et
Juda, Édom devint dépendant du
Royaume de Juda et resta
longtemps vassal de leurs Rois. Au temps d’un de ceux-ci,
Josaphat (ou
Jehoshaphat, 870-845), le Tanakh mentionne un Roi d’Édom, mais celui-ci était probablement un Israélite nommé par le Roi de
Juda.
Il indique également que les habitants du Mont Seir envahirent la
Judée, aidés par le royaume de
Moab et d’Ammon et
que les envahisseurs se tournèrent ensuite les uns contre les autres et furent tous détruits par
Josaphat dans la vallée qui porte son nom.
Édom cependant continua sa lutte pour sa libération. Vers 845, coalisés avec d’autres tribus arabes, les Édomites pillèrent le
palais de Jérusalem et se révoltèrent contre le
Roi de Juda suivant,
Joram (ou Jehoram, 851-843), mais lui aussi
les mata.
Un peu plus tard le Roi de Juda
Amasias (ou Amaziah, 802-776) attaqua les
Édomites. Le mot Hébreu "Sela
ou Selah" signifie "la Roche" et désigne la forteresse Édomite qui a longtemps été identifiée à la ville de
Pétra.
Amasias s’empara de cette forteresse. Il y fit
10.000 prisonniers, que ses hommes jetèrent vivants du sommet de la montagne. Cependant la saisie de Sela par
Amasias
ne lui donna jamais complètement la maîtrise d’Édom. À cette époque, Sela fut le principal bastion des
Édomites et Eilat et Ezion-Geber ses ports maritimes. Vers 735, ils se libérèrent de la tutelle Israélienne, mais pour retomber
sous celle des Assyriens, nouvel Empire
fort de la région.
Édom est mentionné dans les inscriptions cunéiformes
Assyriennes sous la forme "Udumi"
ou "Udumu". Quatre de ses “Rois” (ou Chefs ou Dukes) sont connus, par les mêmes sources : Aiarammu
(vers 740). Il s’agit de son nom Assyrien,
son nom Édomite est inconnu. Il fut contemporain de l’Empereur
Téglath-Phalasar III (745-727) ;
Kaus-Malaka (ou Qôsmalka), également contemporain de
Téglath-Phalasar III à qui il versa un tribut en même temps que le Roi de
Juda,
Achaz (742-726).
Son nom signifie "[le Dieu] Kaus est Roi" ou "Kaus règne" ;
Malik-Rammu (ou Melek Ram, vers 700), qui fut contemporain de
Sennachérib (705-681) à qui il versa tribut
en même temps que le Roi de Juda,
Ézéchias (ou Hezekiah, 726-697) ;
Kaus-Gabri (ou Kaus Geber ou Qôsgabar, vers 680). Son nom signifie “[le Dieu] Kaus est puissant“.
Il est mentionné dans les annales d’Assarhaddon
(ou Esarhaddon, 681-669) vers 673-672, en même temps que le Roi de
Juda,
Manassé (ou Manassès ou Menasheh, 697-642).
Il est également mentionné lors de la première campagne
d’Assurbanipal (669-631 ou 626) contre
l’Égypte en 667.
Il est aussi connu par des sceaux trouvés à Umm el-Biyara et à
Babylone.
Les Édomites vont rester vassaux des
Assyriens jusqu’à leur chute devant l’invasion des
Néo-Babyloniens de
Nabopolassar (626-605).
En 586, les Édomites participèrent à l’invasion de
Jérusalem et au massacre des Juifs, menés par le Roi
Babylonien
Nabuchodonosor II
(ou Nabou-Koudour-Ousour ou Nebuchadrezzar, 605-562). Les
Judéens étant emmenés en exil à
Babylone, les Édomites furent
autorisés par les Babyloniens
à s’installer dans la région d’Hébron
et abandonnèrent leur ancien territoire, dont le site de
Pétra au profit
des Nabatéens. Pour cette raison, les prophètes dénoncèrent
violemment Édom. Bien que les Édomites contrôlaient les terres à l’Est et au Sud de la Mer Morte, leur peuple fut méprisé par les
Israélites. D’après la Torah, la congrégation ne pouvait pas recevoir les descendants d’un mariage entre Israélite et Édomite
jusqu’à la quatrième génération. Cette loi a été un sujet de controverse entre Shimon ben Yohai, qui dit qu’elle ne s’appliquait
qu’aux descendants mâles et d’autres Talmudistes, qui prétendent que les descendants de sexe féminin sont également exclus.
Le royaume ne garda pas longtemps sa liberté d’action, vers 550, il fut réduit à l’état de
province par les
Babyloniens, mais il prospéra, dans ce pays où il était nouvellement installé et
il fut appelé par les
Grecs et les Romains
"Idumæa" ou "Idumea" (Iduméen), pendant plus de quatre siècles. Au cours de la révolte des
Maccabées (ou Macchabées), vers 165 av.J.C,
contre le royaume des Séleucides, Macchabée Judas
(Grand Prêtre des Juifs, 165-160) aurait combattu et se réfère à un Général
Séleucide nommé
Gorgias (ou Gor’-ji-as, v.160) au service du Roi
Séleucide,
Antiochos IV Épiphane
(175-164), comme "Gouverneur d’Idumæa". On ne sait pas encore
aujourd’hui si ce Gorgias était un Grec
ou un Édomite Hellénisé.
Une tablette cunéiforme de l’enregistrement d’un
contrat entre deux Araméens et un Édomite – Quas-Shama.
|
Certains chercheurs soutiennent que la référence à Idumæa par
Judas Macchabée (165-160) est une erreur car il n’a conquis leur territoire que très peu de temps, aux environs de 163.
Après les conquêtes Hasmonéenne (ou Asmonéennes)
du Grand Prêtre et Ethnarque de Juda,
Jean Hyrcan I
(134-104), les Édomites/Iduméens furent soumis et convertis au Judaïsme par le nouveau pouvoir, semble-t-il
sous la contrainte. Ils furent ensuite incorporés à la nation Juive et la conversion semble avoir été finalement sincère.
Strabon (Géographe
Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) écrivit
à l’époque du Christ, que les Iduméens, qu’il considérait comme des
Nabatéens d’origine, constituaient la majorité de la
population occidentale de la Judée
où ils se confondaient avec les Judéens et
adoptèrent leurs coutumes. Ils reprirent le pouvoir officiellement avec
Antipater I,
Gouverneur, puis Procurateur et Régent de Judée de
Judée
de 47-43, Édomite d’origine, et fondèrent une dynastie, celle des
Hérodiens qui
gouverna la région jusqu’en 92 ap.J.C, fin du règne
d’Hérode
Agrippa II (Roi des Juifs de Judée, 54-92).
Lors du règne d’Hérode le
Grand (Tétrarque de Judée 41-40, Roi de
Judée 40-37 et Roi d’Israël 37-4)
fut désignée par lui une série de Gouverneurs Iduméens, parmi lesquels figuraient : Son frère
Joseph ben Antipater (43 à 35 av.J.C) et son
beau-frère Costobar (ou Costobarus, 35 à 30 av.J.C). Pendant la Première guerre Judéo-romaine (66-70 ap.J.C), avant le siège de
Jérusalem par les Romains,
20.000 Iduméens, sous la direction de Jean, Siméon, Phinées et Jacob, se seraient joints aux Juifs pour
combattre les Romains, en faveur des Zélotes
(Groupement religieux dans le Judaïsme) qui étaient assiégés dans le Temple.
Après cette date, les textes ne marquent plus de différences entre Juifs et Iduméens, qui ne sont plus mentionnés dans
l’histoire, bien que la région géographique "d’Idumea" existait toujours à l’époque de Saint-Jérôme
(En latin Eusebius Sophronius Hieronymus, en
Grec :
Ευσέβιος Σωφρόνιος
Ιερώνυμος, également connu sous le nom de Jérôme Stridonensis, 347-420) qui
était un apologiste Chrétien, surtout connu pour la traduction de la Vulgate,
une très populaire édition latine de la Bible.
Archéologie
Les fouilles archéologiques dans le
Sud de la Jordanie ont permis de découvrir des dizaines de sites datant du VIe
et VIIe siècle av.J.C qui sont aujourd’hui attribués par les spécialistes aux Édomites.
Comme la ville moderne de Buseirah qui est généralement identifiée avec la Bozrah (ou Botsra ou Botzrah, en
Hébreu :
בצרה)
biblique, dans le Sud de l’actuelle Jordanie, au Sud-est de la mer Morte. Celle-ci
était probablement la capitale Édomite. Toutefois, la plupart des sites Édomites sont des petits
villages, des fermes ou semi-sites. Ils sont généralement associés aux Édomites
grâce aux poteries et céramiques trouvées qui étaient fabriquées dans le Sud de la Jordanie et le Néguev.
Autres vue de tombes
Édomites |
Depuis plus d’un siècle, des archéologues
spécialisés dans le Moyen-Orient maintiennent qu’il n’y a aucune preuve d’un
état organisé de la société Édomite avant les années 800 ou 700 av.J.C, on a même
d’abord cru qu’Édom n’existait pas du tout. Cette théorie était avancée car les
seuls éléments de preuves provenaient de la Bible et leur manque de fiabilité ne
pouvait être considéré comme une source historique. Cependant, récemment, le projet archéologique et les fouilles comme
celles de l’UCSD (University of California, San Diego), 2004-2003, faites à Khirbat an-Nahas
et sur une partie de la région de Jabal Hamrat Fidan en Jordanie, ont apporté un nouvel éclairage sur l’histoire d’Édom.
On a découvert des objets et des éléments de preuve d’un État et d’une société organisés dès le Xe siècle
av.J.C, bien que dans une certaine mesure, le fait que ces sites reflètent tout l’État Édomite, soit encore débattu. Thomas E.Lévy,
entre autres chercheurs, a conclu lors de ses recherches sur le site Édomite de An-Nahas, que la société Édomite était urbanisée
et sophistiquée dès le XIe siècle av.J.C (La date de la première monarchie Israélite, selon la Bible), et avait même ses
propres œuvres en cuivre. Des essais au Radiocarbone sur le site ont confirmé que ses zones industrielles dataient des XIe et Xe
siècle avant notre ère.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur le Royaume voir les ouvrages de :
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J.R. Collis : National Museums and Galleries on Merseyside, Sheffield, 1992.
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– The Routledge handbook of the peoples and places of ancient western Asia : From the early Bronze Age to the fall
of the Persian Empire, Routledge, London, New York, 2009.
– Ancient Syria : A three thousand year history, Oxford University Press, New York, 2014.
Jason C.Dykehouse et Joel S.Burnett :
– An historical reconstruction of Edomite treaty betrayal in the sixth century B.C.E.
based on Biblical, epigraphic, and archaeological data, Baylor University, Department of Religion, 2008.
Ralph Earle :
– Adam Clarke’s commentary on the Bible, Baker Book House, Grand Rapids, 1967, 1977.
Robert Gordis :
– Edom, Israel and Amos : An unrecognized source for Edomite history, Dropsie University, Philadelphia, 1979.
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– Edom, Idumée, Encyclopédie juive, Funk et Wagnalls, 1901-1906.
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– Judah and the Edomites : an investigation into Edomite activity in the Negev at the end of Iron II,
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– Au pays d’Edom et de Moab dans la haute antiquité : L’agriculture et l’industrie, L’ethnographie 45, 1947-1950.
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– Jews, Idumaeans, and ancient Arabs : Relations of the Jews in Eretz-Israel with the nations of the frontier
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– Die Edomiter in Südjordanien, pp : 57–58, Welt und Umwelt der Bibel, Heft 7, 1. Quartal, 1978.
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