Le Sud du Lagon – Site de Dor |
Dor (ou Tel Dor, en
Hébreu :
דאר ou דור
"génération",
en Assyrien : du’ru,
en Égyptien :
Dr Der ou Tjr ou
Tw-j3-r Tar ou Tir ou Tuiar,
en
Grec et Latin : Dora ou aujourd’hui : Khirbet al-Burj ou Al-Tantura) fut une
ancienne ville de Phénicie et aujourd’hui un site
archéologique situé en Israël sur la côte Carmel Méditerranéenne, à environ 30 km. au Sud de Haïfa et à 13 km. au Nord de Césarée.
Sa position géographique et sa réputation lui valurent à toutes les époques d’être convoitée par divers conquérants qui se
rendaient maître de la région. Son port lui apporta la fortune tout au long de ses 3000 ans d’histoire.
Autre vue du site |
Dor fut successivement dirigée par les
Cananéens, les Peuples de la mer, le royaume
d’Israël, les
Phéniciens, les Assyriens, les
Perses Achéménides, les
Séleucides et les Romains.
Les fouilles archéologiques ont permis d’identifier quatre grandes phases d’occupation :
Cananéenne ; Une occupation attribuée aux Shekelesh (ou Shékélesh ou Chakalaches ou Sikils ou
Sikala ou Sicules) qui donneront leur nom à la Sicile ; Une Phénicienne et une Romaine.
Son rôle principal dans l’ensemble de ces diverses cultures fut celui d’un entrepôt commercial et une passerelle entre l’Est et l’Ouest.
Le site se présente comme un promontoire entouré de deux baies naturelles, qui selon la tradition faisaient office de port militaire pour l’une
et de port civil pour l’autre. En fait, il est plus probable que les Phéniciens avaient choisi
ce site en fonction des deux mouillages possibles, qui offraient deux dispositions différentes aux vents.
Vue des ruines du port de Dor
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L’histoire …….
L’histoire documentée du
site commence à la fin de l’âge du bronze, bien que la ville elle-même fut fondée au bronze moyen, vers 2000 av.J.C et se termina à la période des
Croisades. Les Cananéens occupèrent le site dès le IIe millénaire. Cette cité
Phénicienne fut mentionnée pour la première fois dans une inscription du Pharaon,
Ramsès II (1279-1213) et fut citée plusieurs fois dans la Bible, en
rapport avec les campagnes de Josué, comme une ville royale
des Cananéens, (Josué 12 : 23) dont le Roi était un allié de Jabin, Roi d’Hazor
(ou Hatzor ou Tell Hazor ou Tell el-Qedah), qui était contre Josué,
(Josué 11 : 1,2). Vers 1200 les fouilles archéologique montrent une occupation d’un des
Peuples de la mer, les Shekelesh (ou Shékélesh ou
Chakalaches ou Sikils ou Sikala ou Sicules), ils sont appelés ainsi dans les textes
Égyptiens du temple
Médinet Habou.
Dans le papyrus Égyptien de Wen-Amon, l’auteur
mentionne qu’il atteignit "Dor, la ville des Sikils" où il put contempler une importante flotte commerciale.
Vers 1100 la ville semble avoir été prise par les Thekker (ou Tjeker ou Tjekker ou Tyekker), un autre des
Peuples de la mer, qui semble
t-ils gardèrent la cité jusque vers 1000. Les Thekker auraient attaqué
l’Égypte et le Levant au cours du XIIIe et XIIe siècles.
Ils sont documentés comme une tribu vaincue par le Pharaon
Ramsès III en l’an 5, 8 et 12 de son règne. Bien qu’il
ait affirmé avoir "anéanti" les Thekker, les documents suivants cette période les décrivent comme résidants dans certaines villes du
Nord de Canaan, dont Dor. Soit le scribe exagéra dans le style habituel des inscriptions
Pharaoniques, ou alors il voulait signifier que le Pharaon avait fait campagne contre eux. Dor fit ensuite face à la conquête des
Hébreux. Il semble qu’elle se trouvait sur le territoire de la tribu
d’Aser, mais elle fut attribuées à celle de Manassé (Josué 17 : 11; Juges 1 : 27).
Partie des ruines d’époque Hellénistique |
Elle fut conquise par le Roi des
Hébreux,
David (1010-970) et devint l’une des douze capitales de district
(Premier Livre des Juges 27, Premier Livre des Rois 4 : 11) de son fils et successeur
Salomon (970-931) et son port principal sur la Méditerranée.
Plus tard elle se trouva placée sur la voie Ptolémaïs, juste au point où se trouvait le petit village de Al-Tantura, probablement une mauvaise
traduction arabe de Dora. En 925, la ville fut détruite par le Pharaon
Sheshonq I (ou Chechanq, 945-924).
En 732, l’Empereur Assyrien,
Téglath-Phalasar III (ou Tiglath-Pileser, 745-727),
lors de ses conquêtes sur le Levant, prit Dor et en fit la capitale de la province côtière de Duru. Puis à la chute des
Assyriens et des
Néo-Babyloniens, qui suivirent peu de temps après,
elle devint la possession de l’Empire Perse Achéménide. Il semble que
cette domination ce soit plutôt bien passée entre les deux peuples. Lorsque le Roi
Macédonien Alexandre le Grand (336-323)
libéra les villes de Syrie/Palestine, les Grecs rebaptisèrent la ville
Dora. Le terme culte de Dor (Dieu) fut attribué à la ville. Par conséquent, en
Hébreu Dor devint en Grecs et Latin, Dora. À
l’époque Romaine, la ville fut suffisamment importante pour battre sa propre monnaie.
Vue d’une partie du site de fouille
Autre vue du Port de Dor |
L’archéologie
Le site de Tel Dor fut étudié
dans les années 1920, par John Garstang,
au nom de la British School of Archaeology de Jérusalem.
Joseph(ou Yosef) Leibowitz fouilla la ville basse autour des années 1950. De 1979 à 1983 Claudine Dauphin fouilla une église à l’Est du tell.
Avner Raban pratiquera les excavations des installations portuaires et d’autres constructions principalement au Sud et à l’Ouest du
tertre de 1979 – 1984. D’autres recherches autour du site furent réalisées par Kurt Raveh, Shelley Wachsman et Saen
A.Kingsley.
Ephraim Stern, de l’Institut d’archéologie à l’Université Hébraïque, monta vingt saisons de fouilles sur le site entre 1980 et 2000,
en coopération avec la Société Exploration Israël et plusieurs Israéliens, Américains, Sud-africains et des établissements universitaires Canadiens,
ainsi qu’un grand groupe Allemand de bénévoles. Avec 100 à 200 personnels, des étudiants et des bénévoles, par saison, Dor est un des plus grands
et des plus longs projets de fouilles maintenu en Israël. Les onze zones de fouilles ont révélé une foule de renseignements sur l’âge du fer,
Perse, Hellénistique et Romain précoce.
L’occupation Phénicienne a livré quelques traces de céramiques
Chypriotes. Actuellement les fouilles sont menées par
l’Université Hébraïque de Jérusalem
et l’Université de Haïfa en coopération avec l’Université de Washington, l’Institut Weizmann des sciences, l’UNISA (Afrique du Sud) et d’autres
institutions. Il s’agit d’un large consortium international de chercheurs, qui poursuit conjointement un grand nombre de différents mais complémentaires
objectifs de recherche. Le "Glasshouse" un bâtiment musée, situé dans Nahsholim kibboutz, à près de 500 m. au Sud du site,
abrite maintenant le Centre pour la Marine et l’archéologie régional de Dor (CONRAD). Il présente les découvertes de Tel Dor et de sa région. Le
bâtiment est une vieille usine de fabrication de verre datant du XIXe siècle, construit par le Baron Edmond James de Rothschild.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
Immanuel Benzinger :
– Dora 2, Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft 2, Stuttgart, 1905.
John Eric Berg :
– The temple at Tel Dor, Israel, California State University, Sacramento, 1986.
Claudine Dauphin :
– La basilique de Dor, pp : 69-75, 180/181, Archeologia, Paris, 1983.
– Temple grec, église byzantine et cimetière musulman : La basilique de Dor en Israël, Sainte-Anne, Jerusalem. 1986.
Ma’ayan Geller :
– Greek influence on the Phoenicians of Tel Dor during the Hellenistic era, Colorado College, 2006.
Ayelet Gilboa :
– Southern Phoenicia during iron age I-Iia in the light of the tel dor excavations :
The evidence of pottery,
Submitted to the Senate of the Hebrew University, Jérusalem, 2001.
Ayelet Gilboa et Ilan Sharon :
– Early iron age radiometric dates from tel dor, preliminary implications for phoenicia and beyond, pp : 1343–1351, Radiocarbon 43, N°3,
Tucson, 2001.
Leonard Ralph Lanigan :
– The purple dye industry at Tel Dor, California State University, Sacramento, 1990.
Elicia Lisk :
– Tel Dor, an Iron Age port city : Zooarchaeological analysis, Tel-Aviv University, 1999.
–Avner Raban :
– The Harbor of the Sea Peoples at Dor, pp : 118-126, The Biblical Archaeologist 50, N°2, 19870.
Kurt Raveh et Sean A.Kingsley :
– The wreck complex at the entrance to Dor harbour, Israel : Preliminary details, pp : 309-315,
International journal of nautical archaeology 21, N°4, Published for the Nautical Archaeology Society by Academic Press, London, 1992.
– The ancient harbour and anchorage at Dor, Israel : Dor maritime archaeology project : Results of the underwater surveys 1976-1991,
Tempus Reparatum, Oxford, 1996.
Ephraim Stern :
– The walls of Dor, pp : 6-14, Israel exploration journal 38(IEJ), Jerusalem, 1988.
– Dor, ruler of the seas : Twelve years of excavations at the Israelite-Phoenician harbor town on the Carmel coast,
Israel Exploration Society, Jérusalem, 1994.
– Archaeology of the land of the Bible, Doubleday, New York, 2001.
Andrew Stewart et Rebecca S.Martin :
– Hellenistic discoveries at Tel Dor, Israel, pp : 121-145, Hesperia 72, N°2, Juin 2003.
Jeffrey Ralph Zorn :
– Tel dor excavations : Staff manual, Édition Dor, 1991.
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