Hérode – 1886 – James Tissot (1836–1902) – Brooklyn Museum |
Son arrivée au pouvoir
Hérode le Grand (ou Hérode I ou Horodos
ou Hordos, en Hébreu :
הורדוס, en
Grec :
Hρшδης Hērōdēs, en Latin : Gaius Iulius Hérode) naquit en 74/73 à
Ascalon. Il fut le fils cadet
d’Antipater I (47-43) et de la Princesse
Nabatéenne, Cypros. En 48/47, il reçut de son père le
gouvernement de la Galilée avec le titre de Stratège, alors qu’il n’avait que 25 ans.
En 46, Sextus César le nomma Stratège de Cœlé-Syrie et de Samarie.
À la mort de son père, en 43, il lui succéda au poste de Procurateur de Judée. Puis il devint
Tétrarque de Galilée de 41 à 40, puis il prit le titre de Roi de
Judée de 40 à 37 et enfin il fut Roi d’Israël de 37 à 4 av.J.C.
Lorsqu’il fut nommé Stratège de Galilée, il fit exécuter un haut personnage appelé
Ézéchias, Chef des insurgés Galiléens. Cela servit
de prétexte à l’élite sacerdotale pour contester son élection. Son succès dans cette région, ajouté à sa brutalité excessive, provoqua la jalousie du
Grand Prêtre Hyrcan II et de l’aristocratie.
Hyrcan II convoqua Hérode pour qu’il vienne s’expliquer et il fut contraint de se
justifier devant le Sanhédrin (Assemblée législative traditionnelle du peuple Juif ainsi que son tribunal suprême) qui siégeait à
Jérusalem). Appuyé par le Gouverneur de Syrie Sextus César et à la suite d’une
intervention ambiguë du leader Pharisien Saméas (Shemayah ou Shammaï), Hérode fut acquitté.
En 43, Hérode, appuyé par Caius Cassius Longinus, qui l’avait nommé intendant de Syrie,
vengea son père en faisant assassiner Malichos près de Tyr.
En 42, le départ de Cassius de Syrie entraîna des troubles en Judée.
Le Prince Hasmonéen Antigonos II Mattathias (ou Antigone, 40-37)
essaya en vain d’entrer en scène, tandis que le Tyran de Tyr,
Marion, s’empara d’une partie de la Galilée. Après la victoire de Marc Antoine (83-30) et Octave (Futur Empereur Auguste, 27 av.J.C-14 ap.J.C)
à Philippes la même année, plusieurs délégations Juives vinrent se plaindre, auprès de Marc Antoine, d’Hérode et de son frère
Phasaël. Hérode se défendit habilement et réussit à
convaincre le Romain que son père avait été forcé d’aider Cassius le meurtrier de César et qu’il souhaitait renouveler l’alliance que celui-ci avait
faite avec les Romains, car il pouvait leur être très utile. En 41, en réponse aux plaintes des délégations Juives, Marc Antoine nomma Hérode
Tétrarque de Galilée.
Monnaie d’Hérode le Grand |
Son règne, son histoire
Toutefois, la famille
d’Hérode se convertit au Judaïsme sous la contrainte, car son autorité fut remise en cause par certains éléments de la société de
Judée. En 40, le fils
d’Aristobule II,
Antigonos II Mattathias chercha à reprendre le trône des Juifs en renversant
Hyrcan II et il entra en conflit avec Hérode et son frère
Phasaël. Il attaqua
Jérusalem, mais
Phasaël défendit les murs et le palais d’Hérode contre ses antagonistes.
Antigonos II demanda alors de l’aide à l’Empire
Parthe, les ennemis des Romains.
La même année, les Parthes
envahirent toute la Syrie Romaine, pendant que leur allié Labienus, un Général Romain partisan de Pompée qui s’était réfugié chez eux
après la défaite de son mentor, prit le contrôle des territoires du Sud de la Turquie actuelle. Les Roitelets de la région, jusque-là Clients
des Romains, se rallièrent aux Parthes. Comme
Lysanias I (v.40-36 av.J.C) le Roi
d’Abilène en Iturée (Région limitrophe de la Palestine, autour de la plaine de la Bekaa), fils de Ptolémée Mennéos
(ou Mennei ou Manneus ou Mannæus ou Mennaios ou Ptolémée Bar Menneus), chez qui
Antigonos II Mattathias
(ou Antigone) et deux de ses sœurs s’étaient réfugiés après l’assassinat
de leur père en 49. Toujours en 40,
Antigonos II,
profita de la situation pour rassembler ses partisans. Il prit le contrôle d’une
partie de Jérusalem.
Il revendiqua ses droits au pontificat et renversa
Hyrcan II, puis il s’auto proclama Roi.
Représentation non datée d’Hérode le Grand |
Selon Flavius Josèphe
(ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100),
Lysanias I parvint à ce moment à convaincre le Satrape et Général
Parthe Barzapharnès de soutenir les prétentions
d’Antigonos II, qui pouvait se rallier facilement aux
Parthes. Pour le persuader il lui aurait donné
1.000 talents et 500 femmes de la noblesse de la région.
Barzapharnès fournit alors à un Général Parthe,
nommé Pacorus (ou Pacoros), une armée composée essentiellement de cavalerie. Ce dernier s’avança jusqu’à
Jérusalem que les partisans
d’Antigonos II contrôlaient, mais
Hérode et Hyrcan II étaient solidement retranchés dans Acra (ou Hakra) la forteresse.
Toujours selon Josèphe,
les troupes de Pacorus (ou Pacoros) restèrent à l’extérieur de la ville et ce dernier parvint à convaincre
Hyrcan II et
Phasaël, de venir avec lui pour que Barzapharnès arbitre le conflit entre les
deux prétendants au trône. Ils acceptèrent, mais peu de temps après être parvenus dans la région
d’Acre (ou Akko ou Ptolémaïs), les deux hommes se
rendirent comptent qu’ils étaient en fait prisonniers.
Phasaël se suicida
(ou fut assassiné selon les sources) et
Antigonos II (ou Antigone)
fit mutiler Hyrcan II en lui faisant couper une oreille afin de le rendre inapte aux
fonctions sacerdotales, pour lesquelles la loi Juive exigeait l’intégrité physique. Les adversaires
d’Antigonos II(ou Antigone)
firent courir le bruit que ce fut Antigonos II
(ou Antigone) lui-même qui lui arracha l’oreille
avec les dents. Hyrcan II fut ensuite envoyé chez les
Parthes
à Babylone où pendant quatre ans,
il vécut au milieu des Juifs de la ville. De son côté Hérode parvint à sortir de
Jérusalem avec 9.000 de ses partisans, en emmenant sa famille avec lui.
Après sa fuite de Jérusalem, Hérode
chercha à se mettre en sécurité chez les Nabatéens, mais il
fut mal reçu par le Roi Malichos II
(ou Malchos, 60-30 av.J.C) qui soutenait les Parthes.
Il rejoignit alors Alexandrie, puis Rome où il plaida sa cause.
Bien reçu par Marc Antoine et Octave, après avoir confirmé son alliance avec les Romains, il fut nommé Roi de
Judée en Décembre 40.
En 39, il débuta une campagne contre Antigonos II (ou Antigone)
et reprit pied en Palestine avec l’appui de l’armée Romaine victorieuse des
Parthes. La ville de
Jaffa (ou Joppé) fut conquise, puis il occupa
Massada, où sa famille se retrancha. Il
assiégea Jérusalem, mais à l’approche de l’hiver et mal soutenu par le Général
Romain Silo, il dut renoncer.
Partie des ruines du palais d’Hérodion |
Pendant l’hiver 38 il se rendit maître de la côte, de
l’Édom (ou Idumée) et de la
Samarie. Au printemps 38, il acheva de prendre le contrôle de la Galilée,
une possession d’Antigonos II, (ou Antigone) en pourchassant les bandes de brigands
et maquisards. Cependant ce fut une victoire temporaire, car lorsqu’Hérode peu de temps après se rendit à
Samosate pour présenter ses respects à Marc
Antoine et se plaindre de l’attitude ambigüe du Gouverneur Romain de Syrie, Machaeras, les Galiléens en profitèrent, il tuèrent son frère Joseph
resté sur place dans une embuscade près de Jéricho
et chassèrent son armée. Les notables de la région partisans d’Hérode furent noyés dans le lac de Génésareth.
Hérode fut rapidement informé et, renforcé par les deux légions de Caius Sosius, il retourna en Palestine désireux de venger son frère
et il battit les partisans d’Antigonos II (ou Antigone) près d’Isana.
Il n’osa pas attaquer l’armée d’Antigonos II (ou Antigone) près de
Jéricho, car il n’avait pas encore la force nécessaire, mais quand
Antigonos II bêtement divisa ses forces, Hérode attaqua Pappus, un des
Généraux d’Antigonos II (ou Antigone) et le mit en déroute, de
sorte que toute la Palestine, jusqu’à Jérusalem tomba sous sa coupe, mais pas encore la cité.
En 37, il fut nommé Roi d’Israël "Roi des Juifs" par le Sénat Romain et il prit le titre de Basileus (en
Grec : Βασιλευς).
Antigonos II perdit
alors l’appui des Parthes qui furent vaincus.
Au printemps, Hérode et le Gouverneur Romain de Syrie et de Cilicie, Caius Sosius (ou Gaius, † après 17 av. J.-C)
firent de nouveau le siège Jérusalem. Laissant
ses hommes continuer la lutte, Hérode partit quelques
jours en Samarie pour épouser
Mariamne I l’Hasmonéenne, petite fille
d’Hyrcan II et nièce
d’Antigonos II (ou Antigone). On assista à ce moment à une extraordinaire
marque de bravoure de la part des partisans d’Antigonos II.
Avec une défense solide ils tinrent près de cinq mois contre les attaques de l’ennemi et les affres de la famine.
Antigonos II (ou Antigone) se comporta aussi vaillamment pendant le siège,
mais lorsque l’assaut final fut donné, le 8 Juillet, il n’y eut plus aucun espoir et il se rendit à Caius Sosius.
Prise de Jérusalem par Hérode le
Grand – v.1470 – Jean Fouquet – BnF – Paris
|
Selon
Flavius Josèphe Marc Antoine fit trancher la tête
Antigonos II Mattathias
dans Antioche, il fut le premier Romain à faire périr un Roi de la sorte
(Antiquités Juives, Livre XV 1: 2 (8-9)).
Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec,
46-v.125 ap.J.C) donne la même fin (Vies parallèles des hommes illustres) et dit qu’en se servant d’un tel supplice honteux pour un Roi,
Antoine pensait obscurcir la mémoire d’Antigonos II et adoucir
l’aversion des Juifs contre Hérode. Dion Cassius (ou Cassius Dio Cocceianus, historien Romain, v.155-v.235) dit qu’il fut crucifié (Histoire Romaine).
Hérode consolida son pouvoir, il fit exécuter 45 notables du parti d’Antigonos II,
probablement des Sadducéens membres du Sanhédrin. Le Sanhédrin lui-même ne disposa plus que d’un pouvoir judiciaire religieux.
Mariamne I, de par sa descendance, contribua largement
à assurer à Hérode une légitimité au trône et acquit une certaine faveur des Juifs. Toutefois, Hérode avait déjà une épouse
depuis trois ans, Doris, qui lui avait donné un fils, Antipater III. Il choisit alors de bannir Doris et son enfant.
En 36, Hérode, qui craignait qu’Hyrcan II demanda de l’aide aux
Parthes pour reconquérir le trône, décida de
l’inviter à revenir à Jérusalem.
Hyrcan II accepta et fut reçu par Hérode
avec une grande marque de respect, il lui attribua même la première place à sa table et la présidence du Conseil d’État. Toutefois, en 30,
Hérode l’accusera d’un complot avec les Nabatéens
et il le fera mettre à mort.
Après l’exécution d’Antigonos II Mattathias (ou Antigone) par Marc Antoine (83-30),
le poste de Grand Prêtre fut vacant. Selon Simon Claude Mimouni, le Roi d’Israël, dont la famille était issue de Princes
Nabatéens et
Édomites (ou Iduméens), convertis au Judaïsme, ne pouvait prétendre à la fonction, mais il souhaitait quand même exercer la mainmise sur le
Sacerdoce. La fonction sacerdotale et le pouvoir politique furent ainsi séparés et le titre de Grand Prêtre fut donné par Hérode, à automne 37,
à Hérode Hananel (ou Ananel ou Hananeel).
Cependant, la filiation d’Aristobule III,
petit-fils d’Aristobule II et dernier descendant de la maison royale
Hasmonéenne, le prédestinait à occuper cette fonction.
De plus il fut très apprécié par la population en raison de son ascendance noble et sa belle présence. De ce fait il devint un objet de crainte pour
Hérode, qui chercha d’abord à l’ignorer tout à fait, puis par lui interdire le haut sacerdoce. Cet écartement des
Hasmonéens du Temple indisposa sa mère
Alexandra et sa sœur
Mariamne I.
Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe
ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100) nous précise qu’à ce moment
Alexandra fit appel à
la Reine d’Égypte
Cléopâtre VII Théa Philopator (51-30
av.J.C) pour qu’elle intercède en sa faveur.
Maquette du palais d’Hérode à Jérusalem
|
Celle-ci secondée par le Romain Marc Antoine (83-30 av.J.C), contraignit
Hérode le Grand à retirer Hérode Hananel (ou Ananel ou Hananeel) de la fonction de Grand Prêtre et à nommer
Aristobule III à sa place. Le Romain après qu’il lui eut vanté
les mérites du jeune Prince, aurait demandé à le rencontrer en
Égypte.
Hérode alarmé par les conséquences qu’une telle visite pourrait
avoir au cas où le jeune homme s’attira les faveurs d’Antoine l’en aurait dissuadé, faisant valoir que si
Aristobule quittait la
Judée, des émeutes anti-Romaines risquaient d’éclater.
Il faut souligner que cette version de l’Histoire par
Josèphe est très controversée par les spécialistes aujourd’hui, comme Walter Otto.
Quoi qu’il en fût, fin 36, début 35, Hérode nomma
Aristobule III à
la place d’Hananel (ou Ananel ou Hananeel), sûrement dans le but de ne pas se mettre à dos Marc Antoine.
Néanmoins Aristobule III était le dernier petit-fils
d’Hyrcan II et donc son héritier potentiel.
De plus lorsqu’il apparut pour la première fois devant le peuple revêtu des habits sacerdotaux, lors de la fête des Tabernacles, il
fut accueilli par des manifestations de liesse et d’affection de la part de la population.
Pour s’assurer contre le danger que pouvait représenter le nouveau Grand Prêtre, Hérode mit en place un réseau d’espionnage contre
Aristobule III et sa mère.
Cette surveillance fut si lourde que la mère et le fils cherchèrent à obtenir leur liberté en se réfugiant près de
Cléopâtre VII.
Leur plan fut déjoué et sa divulgation eut pour effet d’accroître les soupçons d’Hérode contre son beau-frère.
Comme il n’osait pas recourir directement à la violence, en 35 av.J.C, à peine un an après sa nomination,
Hérode fit noyer Aristobule III lors d’une baignade à Jéricho.
Il avait à peine 17 ans.
Hananel (ou Ananel ou Hananeel) reprit la charge et Hérode feint d’être éploré, organisant des funérailles somptueuses,
mais qui ne firent guère illusion. Avertit par
Alexandra, Marc Antoine convoqua
Hérode pour des explications. Celui-ci, arriva avec des présents et de l’argent pour le Romain qui devait financer une nouvelle campagne en
Mésopotamie contre les
Parthes et il fut disculpé
et confirmé dans son titre, Marc Antoine ne pouvant se permettre un conflit sur ses arrières.
La mort d’Aristobule III marqua la fin de la succession
de la Grande Prêtrise au sein des Hasmonéen.
La fonction devint un instrument de politique intérieure et ce fut au total huit Grand Prêtres qui se succédèrent durant le règne d’Hérode.
La forteresse d’Hérodion construite par Hérode
|
En 32, Hérode se lança dans la guerre contre les
Nabatéens,
qu’il gagna à peine un an plus tard. À cette époque la Judée subit
un tremblement de terre dévastateur. En 31, la Reine d’Égypte
Cléopâtre VII (51-30) obtint de Marc Antoine la région de
Jéricho et un tribut des
Nabatéens.
Comme ceux-ci cessèrent bientôt de payer le tribut,
Cléopâtre VII exigea d’Hérode qu’il leur déclara à nouveau la guerre. Il vaincu rapidement les
Nabatéens. Il rencontra ensuite Octave à
Rhodes, qui venait lui de défaire Marc Antoine à
la
bataille d’Actium (Il
sera le nouvel Empereur Romain Auguste). Hérode prêta allégeance à Octave au printemps de l’an 30 et celui-ci le confirma comme
Roi d’Israël et lui restitua la région de Jéricho
prise par Cléopâtre VII,
à laquelle il ajouta Gadara,
Hippos, Samarie,
Gaza,
Ascalon (ou Ashkelon) et
Jaffa (ou Joppé).
Flavius Josèphe écrit qu’Hérode
qui avait une grande passion et aussi une grande jalousie concernant son épouse,
Mariamne I, décida de la faire assassiner.
Elle apprit les plans de son époux et arrêta de dormir avec lui. Hérode lui fit alors un procès sur une accusation d’adultère.
La sœur du Roi, Salomé I, fut le principal témoin contre elle.
La mère de Mariamne I, Alexandra, fit également
une apparition et incrimina sa propre fille. Les historiens disent que sa mère était la prochaine sur la liste d’Hérode à être exécuté
et qu’elle fit cela seulement pour sauver sa propre vie.
La même année Mariamne I fut exécutée et Alexandra se déclara
elle-même, Reine, indiquant qu’Hérode était mentalement inapte à servir.
Flavius Josèphe écrit que ce fut une erreur stratégique d’Alexandra,
car en 28, Hérode la fit assassiner sans jugement.
Toujours en 28, Hérode fit exécuter pour conspiration son beau-frère Costobar (ou Costobarus ou
Kostobar), le Gouverneur d’Édom, époux de sa sœur
Salomé I avec qui elle avait eut Bérénice.
En 27, le Roi échappa de justesse à une tentative d’assassinat qui fut déjouée au dernier moment. La même année il reconstruisit
Samarie, qu’il rebaptisa, Samaria Sebastê. Il y fit édifier l’Augusteum,
en l’honneur de l’Empereur Auguste. En 25, il lança une vaste campagne pour
importer des céréales d’Égypte,
dans le cadre d’un programme d’aide pour lutter contre la famine qui sévissait en
Judée du fait d’une grande sécheresse.
Il renonça aussi à prélever un tiers des impôts.
En 23, il épousa sa troisième femme,
Mariamne II, la fille du Grand Prêtre Simon (ou Boêthos). En 22, l’Empereur Romain Auguste, lui accorda les régions de Trachonitide (ou Trachonitis,
en Hébreu : Argob), de Batanée (ou Batanæa, aujourd’hui Ard el-Bathanyeh) et d’Auranitide
(ou Auranitis ou Hauran) au Nord-est de la Judée.
En Trachonitide il lui demanda de pacifier la région. En effet
Zénodore, le Tétrarque d’Iturée, se livrait à des actes de vol et de pillage dans la région de Trachonitide, au Sud-est de
Damas, ainsi que sur la ville de
Damas elle-même.
Représentation de la forteresse
|
Les habitants de la ville se tournèrent alors vers le Gouverneur Romain de la
Région pour qu’il leur vienne en aide, ce
qui conduisit l’Empereur Auguste, en 22 av.J.C à donner le contrôle de la Trachonitide à Hérode, avec la tâche de mettre de l’ordre dans la région.
Zénodore partit à Rome pour tenter de porter des accusations
contre Hérode sur ses actions militaires en Trachonitide, mais il revint sans avoir obtenu quoi que ce soit.
Désespérer de sa situation il vendit une partie de ses terres, appelées Auranitide (ou Hauran), au Roi
Nabatéen,
Obodas III (30-9 av.J.C) pour cinquante talents,
même si ces terres avaient été confisquées par Auguste et données à Hérode. Ensuite, il incita les habitants de
Gadara à faire des accusations contre Hérode devant Auguste,
qui était venu en Syrie, mais Auguste n’en tint pas compte et chargea Hérode de dissiper les troubles.
Zénodore décéda (d’une occlusion intestinale) peu après,
en 20 av.J.C, à Antioche. Il mourut sans héritier et Auguste donna alors
officiellement à Hérode les territoires de Zénodore.
Obodas III fut particulièrement
furieux car il perdit et les territoires et l’argent qu’il avait versé.
En 14, il soutint les Juifs en
Anatolie et à Cyrène. En raison de la prospérité en
Judée il renonça une nouvelle fois à un quart de l’impôt.
En 13, il fit par testament, premier héritier de son royaume, son fils Antipater III, qu’il eut avec Doris. Puis il fit juger pour complot
ses deux fils qu’il eut avec Mariamne I,
Alexandre et
Aristobule IV (ou Aristobulus).
Il fallut l’intervention d’Auguste pour réconcilier les deux parties. Hérode modifia alors son testament afin
qu’Alexandre et
Aristobule IV soit en meilleur place
dans celui-ci, mais en laissant la succession a Antipater III. En 10, il débuta une nouvelle guerre contre le Roi des
Nabatéens,
Obodas III, cependant cette action lui provoqua la
disgrâce d’Auguste.
En 8 av.J.C, Hérode fut accusé par les fils de
Mariamne I de haute trahison. Il se réconcilia alors avec Auguste et lui demanda l’autorisation de recourir en procès contre eux.
L’année d’après l’audience eut lieu à Berytos (ou Béryte ou Beyrouth) devant un tribunal Romain.
Alexandre et
Aristobule IV
furent reconnus coupables et exécutés. La succession d’Hérode changea de sorte qu’Antipater III fut l’exclusif successeur au trône.
En deuxième lieu elle incorpora Hérode Philippe I,
le fils que lui donna Mariamne II. En 5 av.J.C ce fut au tour
d’Antipater III d’être porté devant le tribunal accusé de tentative d’assassinat contre son père. À la même époque Hérode tomba gravement malade,
il nomma Hérode Antipas, un des fils qu’il eut avec sa quatrième épouse,
Malthace (ou Maltake) la Samaritaine,
comme son successeur.
En 4 av.J.C les évènements se succédèrent rapidement. Des jeunes disciples Juifs brisèrent l’aigle royal à l’entrée
principale du Temple de Jérusalem affirmant qu’il s’agissait d’un symbole Romain idolâtre.
Hérode les fit arrêter, juger et condamner. Juste après l’Empereur Auguste approuva la peine de mort pour Antipater III. Hérode fit exécuter son fils
et de nouveau changea sa volonté. Il fit d’Hérode Archélaos,
le premier fils qu’il eut de Malthace (ou Maltake), son successeur, recevant la moitié du royaume
(Judée, de
Samarie et de l’Édom [ou Idumée]) avec le titre d’Ethnarque,
tandis qu’Hérode Antipas et
Hérode Philippe II
(Qu’il eut d’un cinquième mariage avec Cléopâtre), devinrent Tétrarques juste de Galilée et de Pérée (ou Peræa, Transjordanie) pour le premier, et de
la Gaulanitide (ou Gaulanitis ou Golan), la Batanée (ou Batanæa), la Trachonitide (ou Trachonitis) et l’Auranitide (ou Auranitis ou Hauran)
pour le second. Puis, au début de l’an 4 av.J.C, il décéda. L’Empereur Auguste ne confirma pas sa volonté, ni ne donna les titres
d’Ethnarque ou de Tétrarque, mais les trois fils déclarèrent avoir obtenu les territoires.
La fin de son règne
Les spécialistes
arrivent à un consensus sur les faits suivants, se basant sur les écrits de
Flavius Josèphe (Les Antiquités
Judaïques [93]) : Hérode mourut à la fin du mois de Mars ou début Avril de l’an 4 av.J.C.
Flavius Josèphe a écrit qu’il
est mort 37 ans après sa nomination en tant que Roi par les Romains et 34 ans
après la mort d’Antigonos II Mattathias soit en 4 av.J.C.
Cela est confirmé par le fait que ses trois fils, entre lesquels son royaume fut divisé, prirent possession de leur
territoire en 4 av.J.C.
Limite du royaume à la mort d’Hérode |
Cliquez sur un nom de ville |
Par exemple,
Flavius Josèphe déclare
qu’Hérode Philippe II mourut après 37 ans de règne dans
la 20e année de celui de l’Empereur Tibère (14-37), ce qui impliquerait qu’il eut pris ses fonctions à la
mort d’Hérode en 4 av.J.C. En outre, Flavius Josèphe a écrit
qu’Hérode est mort après une éclipse Lunaire partielle, celle-ci a bien eut lieu en 4 av.J.C. Il a été suggéré que l’an 5 av.J.C pourrait
être une date plus probable, il y a eu deux éclipses totales au cours de cette année. Toutefois, la date 4 av.J.C est
presque universellement acceptée.
Flavius Josèphe écrit qu’Hérode mourut d’une
maladie atroce (Antiquités Judaïques, Livre XVII.6.5). D’après ses descriptions, certains experts médicaux proposent que le Roi fut atteint
d’une maladie rénale chronique, compliquée par la gangrène de Fournier (Type d’infection nécrosante [gangrène] affectant généralement les organes
génitaux masculins). Les savants modernes s’accordent aussi sur le fait qu’il a souffert tout au long de sa vie de dépression et de paranoïa.
Plus récemment, d’autres déclarent que la partie visible de vers et de putréfaction décrite dans ses derniers jours pourraient
être due à la gale. Ceci peut expliquer sa mort et également ses symptômes psychiatriques. Des symptômes semblables ont été notés à la mort de son
petit-fils Hérode Agrippa I en l’an 44.
Flavius Josèphe a également
déclaré qu’Hérode était tellement préoccupé par le fait que personne ne pleurerait sa mort, qu’il donna l’ordre de sélectionner des hommes et de les
tuer au moment de son décès, de sorte que la peine s’affiche sur tous les visages. Après la mort d’Hérode, son royaume fut divisé comme le précisaient ses
dernières volontés sur son testament (Voir ci-dessus) entre trois de ses fils :
Hérode Archélaos,
Hérode Antipas et
Hérode Philippe II.
Alors que le Roi Hérode fut publiquement identifié en tant que Juif et fut considéré comme tel par certains, il bénéficia de l’antipathie
des Juifs pratiquants, car son identification religieuse fut compromise par l’affinité culturelle qu’il eut avec les Romains et ses origines
Édomite.
Nicolas de Damas, professeur, ami et conseiller d’Hérode, écrivit 144 livres historiques à la louange du Roi. Il constitua
un dossier des divers documents officiels concernant le droit des Juifs de la Diaspora, notamment en
Asie Mineure et dans les îles
Ioniennes. La bienveillance d’Hérode pour les
Grecs païens et les
Samaritains lui valut l’hostilité des Pharisiens. La tradition Chrétienne, à partir des Évangiles, est constamment hostile à Hérode.
Elle lui attribue le Massacre des Innocents. Dans l’iconographie et dans les mystères médiévaux, il est représenté en vieillard cruel et tyrannique.
Le massacre des innocents
Hérode le Grand apparaît
dans l’Evangile selon Matthieu (ch. 2), qui décrit un événement connu sous le nom de “Massacre des Innocents”. Selon
l’Evangile de Matthieu, peu de temps après la naissance de Jésus, les Mages d’Orient visitèrent Hérode et le renseignèrent sur l’endroit où se trouvaient
un enfant qui venait de naître ayant été aussi élu "Roi des Juifs". Hérode, qui était lui-même Roi de
Judée, fut alarmé par la perspective du nouveau-né Roi
qui usurpait son pouvoir. Dans l’histoire, Hérode fut informé par l’assemblée des chefs des Prêtres et les
scribes du peuple que le Prophète avait écrit que l’"élu" (en
Grec : ho Christos) était né à Bethléem de
Judée. Hérode envoya donc les Mages à Bethléem, en leur imposant de rechercher l’enfant et lui en rendre compte.
Toutefois, après avoir trouvé Jésus, les Mages furent avertis en songe de ne pas faire de rapport à Hérode. De même, Joseph fut
averti dans un rêve qu’Hérode avait l’intention de tuer Jésus. Quand Hérode se rendit compte qu’il avait été berné par les Mages, il donna l’ordre
de tuer tous les garçons de l’âge de deux ans vivant à Bethléem et ses environs. La précision historique de cet événement a été remise en question,
car si Hérode était certainement coupable de nombreux actes de brutalité, y compris le meurtre de son épouse et de trois de ses fils, aucune autre
source de la période, fait référence à un tel massacre.
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Différentes
vues de la maquette du temple d’Hérode |
Sa sépulture
L’emplacement de la tombe d’Hérode,
son monument et l’organisation de ses funérailles sont documentés par l’historien
Flavius Josèphe, qui écrit :
"Et le corps fut transporté à Hérodion (ou Hérodium) où il fut donné pour être enterré". Aussitôt s’élevèrent des acclamations en
l’honneur d’Archélaos les soldats, rangés par bataillons, vinrent, avec le peuple, lui promettre leur dévouement et invoquer sur lui la protection de Dieu.
Ensuite on s’occupa des funérailles du Roi. Archélaos n’épargna rien pour qu’elles fussent magnifiques. Il étala tous les ornements royaux qui devaient
accompagner le mort dans sa tombe. Sur un lit d’or massif, constellé de pierreries, était jeté un tapis de pourpre brodé de couleurs variées. Le corps
reposait sur cette couche, enveloppé d’une robe de pourpre, la tête ceinte d’un diadème et surmontée d’une couronne d’or, le sceptre dans la main droite.
Autour du lit marchaient les fils d’Hérode et la foule de ses parents et après ceux-ci les gardes, les mercenaires Thraces, Germains et Gaulois,
tous dans leur équipement de guerre. Tout le reste de l’armée formait une escorte. Elle s’avançait en armes, accompagnant en bon ordre les Généraux et
les Commandants. Venaient, enfin, 500 serviteurs et affranchis, portant des aromates. Le corps fut ainsi transporté sur un parcours de 200 stades
jusqu’à Hérodion où il fut enseveli comme le Roi l’avait prescrit. Ainsi finit le règne d’Hérode".
Le professeur Ehud Netzer, un archéologue
de l’Université hébraïque de Jérusalem, à la lecture des écrits de
Flavius Josèphe, a axé ses recherches sur la proximité des
bains et des environs du palais d’Hiver d’Hérode dans le désert de
Judée. Après une longue enquête, le 7 Mai 2007, avec une équipe d’archéologues qu’il dirigeait, Ehud Netzer annonça avoir découvert la tombe
d’Hérode au sommet du mont Hérodion, à une douzaine de kilomètres au Sud de Jérusalem.
Le site est situé à l’emplacement exact donné par Flavius Josèphe.
Des fouilles avaient été entreprises en 1950 par un groupe de moines Franciscains, puis reprises en 1972 par des archéologues Israéliens sous la
direction d’Ehud Netzer. Le site se compose d’un grand palais, d’un hippodrome et d’un bâtiment monumental dont la fonction est encore un
mystère, peut-être un mausolée. À côté se trouve une piscine, près de deux fois plus grande qu’une piscine olympique moderne.
Maquette du temple de
Jérusalem – Ier siècle ap.J.C |
Ses constructions
Hérode est aussi connu pour ses
colossaux projets de construction où il embellit de nombreuses villes. À
Jérusalem il fut l’instigateur, entre autres, de la reconstruction du deuxième Temple, parfois dénommé Temple d’Hérode. Ce fut dans la dix-huitième
année de son règne (20-19 av.J.C), qu’il commença les travaux de reconstruction sur une plus grande une échelle. Le nouveau Temple fut achevé en un an et
demi, mais les travaux sur les bâtiments et les tribunaux continuèrent pendant quatre vingt ans. Pour se faire il utilisa une main d’œuvre de 10.000
ouvriers, Prêtres, maçons et charpentiers. Il restaura aussi la forteresse du Temple (Antonia) et les murailles de la ville.
Le Temple fut détruit en 70 ap.J.C et ne subsistèrent que le mur des Lamentations ou mur occidental à
Jérusalem, qui est actuellement la seule partie visible des quatre murs de
soutènement construit par Hérode, la plate-forme à plat (le Mont du Temple), sur lesquels le Temple fut construit alors. En 28 Hérode fit
ériger à Jérusalem un théâtre et un amphithéâtre. En 27,
il reconstruisit Samarie et y ait édifier l’Augusteum, qui est
constitué : D’un temple construit sur l’ancien palais Omri
au sommet de l’acropole, une porte de la ville, la rue à colonnades, un théâtre sur la côte Nord-est de l’acropole, un autre temple sur une terrasse
au Nord de l’Acropole et un stade au Nord-est dans la vallée.
Césarée Maritima (ou Cæsaria) et son port |
En 23, il construisit un palais à
Jérusalem et la forteresse d’Hérodion (Hérodium) en
Judée. En 22, il commença la construction de
Césarée Maritima (ou Cæsaria ou Caesarea) et son port. La ville fut terminée vers 13 av.J.C. À l’origine le site était un petit port
Phénicien. Hérode le transforma en une des plus grandes
villes de Palestine avec Jérusalem. La cité possédait un aqueduc, un hippodrome et
un magnifique amphithéâtre qui est encore, de nos jours, bien conservé. En 6 ap.J.C
Césarée Maritima devint la ville de résidence
des Gouverneurs Romains de Judée.
Après la grande révolte des juifs de 70 ap.J.C
Césarée Maritima, la grande cité d’Hérode, devint la capitale de la Palestine, un statut qui fut maintenu jusqu’à ce que l’Empire
Romain se Christianise sous l’Empereur Constantin en 325 ap.J.C.
Certaines autres réalisations d’Hérode comprennent : Le développement de l’approvisionnement en eau de
Jérusalem, la fondation de nouvelles villes : Panéion, près
des sources du Jourdain, Agrippium (Anthédon), Antipatris (ou Tell Afek ou Aphek
au Nord de la plaine du Sharon dans le centre d’Israël), Phasaelis (au Nord de
Jéricho), ainsi que de nombreuses forteresses : Cypros, Hérodion,
Massada, Alexandréion, Hyrcania, Machéronte
et les enclos du Caveau des Patriarches à Hébron. Il était propriétaire
d’un monopole sur l’extraction de l’asphalte de la Mer Morte, qui fut utilisé dans la construction navale. Il loua des mines de cuivre de
Chypre à l’Empereur Romain.
Le 25 Septembre 2007, Yuval Baruch, archéologue de l’Autorité Israélienne des antiquités annonça la découverte
d’une carrière où Hérode se serait fourni des pierres servant à la construction du deuxième Temple. Des pièces de monnaie et de la poterie
retrouvées révèlent la date de l’extraction à environ 19 av.J.C. L’archéologue Ehud Netzer a confirmé que ce fut un énorme projet public,
travaillé par des centaines d’esclaves. Hérode fit aussi ériger des monuments publics dans plusieurs villes de la côte méditerranéenne, à :
Acre (ou Akko ou Ptolémaïs),
Ascalon (ou Ashkelon),
Berytos (ou Béryte ou Beyrouth), Byblos,
Laodicée,
Sidon,
Tripoli du Liban (ou Ptolémaïs) et
Tyr,
ainsi qu’à Antioche et
Damas.
On lui attribue également des édifice à Athènes
et Sparte.
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