Origines et développement
Delphes
(ou Phaedriades ou Delphi ou Delphoí, en Grec : Δελφοί) fut une cité-État de Phocide sur le
versant Sud du mont Parnasse, dans l’étroite vallée du Pleistus (Aujourd’hui Xeropotamos). Elle forme le dernier escarpement
du Parnasse. L’ancienne ville de Delphes était sur la rive gauche du Pleistus, adossée aux Phaedriades
(En Grec : Φαιδριάδες, paire de falaises de 700 m d’altitude sur le versant Sud
du mont Parnasse (ou Parnassos), qui entourent le site de Delphes)
et sur la rive droite du ruisseau de Castalie se trouvait le temple d’Apollon. Elle est reconnue comme l’une des plus vieilles cité du
monde, d’où son surnom de "nombril du monde". Une muraille rocheuse à pic de près de 700 m. plonge sur la vallée.
L’ensemble de la vallée donne l’aspect d’un théâtre naturel au sommet duquel était placé le sanctuaire et la ville. C’est le
site d’un important sanctuaire panhellénique, c’est-à-dire d’un sanctuaire commun à toutes les cités de la Grèce antique.
Maquette de Delphes
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Au cours du VIIIe siècle, fut apporté de
Cnossos le culte d’Apollon Pythien
qui était adoré sous la forme d’un dauphin (D’où le nom de Delphes, en Grec : delphís).
Considérée comme un lieu sacré, elle possédait un oracle ou parlait la Pythie. L’oracle d’Apollon Pythien à Delphes prit son
essor entre 750 et 650 et devint l’un des sanctuaires les plus honorés. Apollon Pythien fut le patron des entreprises
coloniales effectuées durant cette période.
L’oracle encouragea la colonisation lointaine, mais s’opposa aux excès des
démocrates et des Tyrans. Delphes était gérée par un conseil d’Amphictyonie, habituellement dirigé par la
Thessalie. À partir de 590
av.J.C, les Guerres sacrées opposèrent les cités Grecques entre elles
pour le contrôle du sanctuaire. À la suite de la Première Guerre Sacrée
(600-590/589), Delphes devint autonome.
En 548, le temple fut détruit par le feu et diverses cités, dont
Athènes, contribuèrent à sa reconstruction.
En 356, au début de la Troisième Guerre Sacrée
(357-346), sous la conduite de Philomèle (ou Philomelos,
en Grec : Φιλομήλα), les Phocidiens pillèrent les trésors de la ville.
Le site de Delphes fut souvent décrit par les auteurs anciens, en particulier par
Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23
ap.J.C), Plutarque (Philosophe, biographe et
moraliste Grec, 46-v.125) et Pausanias (Géographe
Grec, v.115-v.180). Ce dernier nous a transmis plusieurs documents qui nous donnent
une description très détaillée de la ville. On y accédait par trois routes : La route de Crisa
(ou Crissa ou Cirrha) ; la route d’Amphissie (ou Amphissa) qui la reliaient à la mer au golfe de
Corinthe et la route de Béotie qui franchissait le contrefort
Est du Parnasse.
L’histoire…….
Les
traces les plus anciennes d’une occupation du site remontent au paléolithique.
Dans la poésie Homérique, Apollon aurait pris la forme d’un dauphin pour attirer
les marins Crétois chargés d’instaurer son culte sur le
site. Vers 1400, sur le site du sanctuaire, un village modeste est attesté. Il est nommé Pythô
(En Grec : Πυθών) dans l’Iliade (cf. II, 519 et IX, 405) et dans l’Odyssée (cf. VIII, 80). Il est
abandonné entre 1100 et 800 environ. Le sanctuaire se développa probablement à partir de cette date, avec l’apparition d’un
premier autel et d’un premier temple, que la tradition Delphique et la tradition antique placent sur une pente
où se serait trouvée une fissure naturelle exhalant des gaz
(Strabon – Livre IX, 3, 5).
Ce fut surtout entre 750 et 650 qu’Apollon Pythien gagna une notoriété importante. Le
Conseil Amphictyonique se réunissait
auprès du sanctuaire.
Le premier conflit qu’il dut subir naquit d’une querelle entre Delphes et Crisa
(Première Guerre Sacrée). Il se déroula de 600 à 590/589. Crisa, située sur le
chemin qui menait de Delphes à la mer, prétendait avoir le droit de prélever un péage sur les pèlerins.
Delphes lui fit la guerre, qu’elle gagna et rasa la ville. Elle consacra alors son emplacement à Apollon et interdit de cultiver
la plaine fertile. De cette période, Delphes devint un État autonome. Elle conserva cet état jusqu’au bout et fut gouvernée par
ses propres magistrats. Le gouvernement était aristocratique et théocratique.
Le Dieu possédait de vastes domaines, cultivés par les esclaves du temple. Les citoyens de Delphes s’enrichirent rapidement
grâce aux présents des Princes, souverains, Rois étrangers et pèlerins qui affluaient pour consulter l’oracle.
Le temple d’apollon
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En 548 (on trouve aussi 546 selon les sources), un incendie détruisit le temple
d’Apollon et les amphictyons décidèrent sa reconstruction. Les Delphiens payèrent un quart de la dépense, les
autres Hellènes, le reste, dont une part importante pour Athènes.
Ce fut à partir du IVe siècle que se produisit les principales crises politiques de la cité. En l’an 480, lors de la
Deuxième Guerre Médique (480-479), le
Roi Perse
Xerxès I(486-465) envoya un détachement pour
piller le temple. Les Delphiens se réfugièrent sur le Parnasse. Le Dieu interdisant de déménager les
trésors, 60 hommes seulement restèrent pour défendre la ville.
Quand les
Perses s’avancèrent
par la route (Appelée Schisté), ils ne purent dépasser la tholos du temple d’Athéna Pronoia.
Le grondement du tonnerre dans les gorges du à l’écroulement des rochers projetés sur eux, leurs auraient inspiré une peur
panique et ils s’enfuirent. L’honneur de cette déroute fut attribuée aux héros Phylacus et Antonous. En 373 un tremblement de
terre endommagea gravement le sanctuaire qui ne s’en remit jamais. Ce fut en effet à partir de sa difficile reconstruction,
durant la seconde moitié du IVe siècle que le site entama un long déclin, marqué par les troubles politiques qui agitaient la
Grèce.
En 357/56, les Phocidiens furent accusés d’avoir mis en culture
les champs interdits de Cirrha et furent condamnés par les Amphictyons à une
grosse amende. Philomèle (ou Philomelos, en Grec : Φιλομήλα) les persuada de se
rebeller, ce fut la Troisième Guerre Sacrée (357-346). Ils s’emparèrent du temple
de Delphes avec tous ses trésors. Les trésors du temple servirent à payer les mercenaires à l’aide desquelles les chefs
de la Phocide se défendirent contre les Locriens, les Thébains et contre
le Roi de Macédoine
Philippe II (359-336). Ils finirent quand même par
être battus. En 346, le temple fut remis à l’Amphictyonie et les Phocidiens furent condamnés à une amende de 10.000 talents.
La tholos du temple d’Athéna Pronoia
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Dès la période Romaine, au Ier siècle, plus aucun édifice ne fut construit à Delphes.
Plus tard, après la conquête Romaine, Delphes et son temple furent exposés à toutes les déprédations.
Ils furent pillés par Sylla (ou Lucius Cornelius Sulla, Général et homme politique Romain, 138-78), puis dévalisés par l’Empereur
Néron (54-68) qui distribua les champs de Crisa (ou Crissa ou Cirrha) à ses soldats. Par contre l’Empereur
Hadrien (117-138) et les Antonins donnèrent à Delphes une période de prospérité relative.
Attaquée par les Chrétiens et défendue par les néo-platoniciens, elle fut dévalisée par l’Empereur Constantin I (305-337).
En 392, l’Empereur Théodose I (388-392), par son édit qui décrétait l’interdiction des cultes païens dans l’Empire Romain,
supprima définitivement l’oracle et marqua la fin officielle du culte d’Apollon Pythien. L’invasion des Goths fit sa ruine
définitive. Les vestiges du site furent seulement redécouverts au XVe siècle.
La cité
La
ville possédait plusieurs tombeaux (Encore visibles aujourd’hui), dont beaucoup furent taillés dans la roche. Elle comptait
un gymnase, quatre temples dont le plus important était la tholos du temple d’Athéna Pronoia où l’on offrait des
sacrifices avant de consulter l’oracle. Pausanias
mentionne que six temples dédiés au Dieu Apollon se succédèrent au cours des temps. Le premier d’entre eux
put être une hutte de laurier. L’archéologie n’en a trouvé aucune trace, pas plus des deux suivants construits en matériaux
périssables.
Le théâtre et en contrebas le temple d’apollon
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Le quatrième temple, dont la structure était en stuc, fut construit par Trophonios
et Agamède et détruit lors d’un incendie en 538. Le cinquième, bâti en pierres, présentait un décor de style
archaïque dont certains éléments furent réemployés dans les soubassements du sixième temple. C’est celui-ci, construit sur un
plan similaire au IVe siècle, qui subsiste aujourd’hui. Son architecte fut Spintharos de
Corinthe. La façade était en marbre de Paros, le reste en
pierre. Il est rectangulaire et mesure 23,82 m. sur 60,32 m. Il comprend six colonnes
Doriques à l’avant et
à l’arrière et quinze sur chaque côté. Le temple comprenait trois parties, le pronaos, la celle et l’adytum (ou manteion), où se
rendaient les oracles.
Sur les murailles du pronaos, les amphictyons avaient fait graver en lettres d’or les maximes des
Sept Sages. On trouvait aussi
dans la ville la source de Castalie qui était consacrée à Dionysos. Cette fontaine fournissait l’eau pour tous les usages du
temple. Elle était bien sur sacrée comme lui. Tous les pèlerins qui venaient consulter l’oracle ou faire leurs dévotions à
Apollon, venaient se purifier dans les eaux de Castalie. Les meurtriers lavaient leur corps en entier. Il y avait aussi la salle
du Conseil (ou Bouleuterion) où siégeait le Sénat de Delphes. Au pied des Phaedriades se trouvait l’enclos du sanctuaire avec
son entrée à l’Est.
De la forme d’un triangle, il occupait le haut de la ville et s’étendait sur une surface considérable et était
rempli de statues d’athlètes, d’offrandes votives. Dans la ville se trouvaient les "Trésors". Ce sont des édifices de
taille modeste, érigés par les cités à l’occasion d’un événement heureux ou pour glorifier et commémorer un exploit
(Ils servaient de chapelles votives). Delphes en comptait une vingtaine. Les plus connus sont : Le trésor de l’île de
Siphnos (vers 525) élevé par les habitants de l’île et le trésor des
Athéniens, érigé vers 485.
Celui-ci se situe dans un virage de la montée vers le temple d’Apollon. Il mesure 6,50 m. x 9,50 m. et commémore la victoire de
Marathon (490).
Le décor est composé de métopes (Intervalles carrés, souvent décorés de reliefs sous un
bandeau horizontal) représentant, entre autres, Héraclès. Le monument indique au monde que ce sont les
Athéniens qui ont sauvé la Grèce. Au Nord du temple (Suivant
la description de Pausanias),
se trouvait le tombeau de Néoptolème (ou Pyrrhus, fils d’Achille et de Deidamia) auquel on offrait des sacrifices annuels.
Le Trésor des Athéniens
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Au-dessus se trouvait la fontaine Cassotis (Son nom n’est
donné que par Pausanias).
Au-dessus de la fontaine et au pied des Phaedriades il y avait la Lesché (Bâtiment public). Puis à côté de celui-ci se
trouvait le théâtre, adossé au mur de l’enclos sacré. Par l’Ouest de l’enclos on accédait au stade qui occupait le
point le plus élevé de la ville de Delphes. Dans la partie basse du sanctuaire, un chemin permettait d’accéder à la terrasse
du temple. De part et d’autre de ce chemin étroit (La voie sacrée) se trouvaient plusieurs monuments conçus pour
abriter des offrandes au Dieu ou pour commémorer des événements. Toujours dans cette partie basse, à gauche de l’entrée,
était présente une imposante statuaire commémorative (Aujourd’hui disparue). Celle-ci était répartie en plusieurs
ensembles construits par les cités en fonction des événements.
Deux monuments débutaient cette série, celui de Miltiade (540-489, Stratège
Athénien et Tyran de Chersonèse de
Thrace) et celui de
Lysandre (ou monument des Navarques,
homme politique de Sparte, mort en 395). Le monument
de Miltiade, offert par Athènes, commémorait la
Bataille de Marathon (490). Il était composé
de 16 statues qui représentaient entre autres : Athéna, Apollon et Miltiade sur le même plan, réalisées par Phidias
(Architecte et sculpteur du Parthénon). Le monument de
Lysandre commémorait, quant à lui, la
bataille navale d’Aigos Potamos, en 405. Il était constitué d’un socle sur lequel reposaient des statues en bronze. On en
comptait 10 à l’avant qui représentaient les Dioscures (Ensemble mythologique réunissant Apollon, Artémis,
Castor et Pollux, Poséidon et Zeus couronnant
Lysandre) et 28
à l’arrière, qui représentaient l’ensemble des héros de la bataille.
Le mur qui soutient le temple d’Apollon
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Les Guerres Sacrées
Le
nom de Guerres Sacrées désigne les guerres menées par l’Amphictyonie (Confédération religieuse de communautés qui vivaient
dans le voisinage d’un sanctuaire dont elles avaient la responsabilité) de Delphes, dans le but de protéger son sanctuaire
d’Apollon et d’effectuer des représailles contre ceux qui portaient atteinte au sanctuaire. Elles furent au nombre de quatre.
La première Guerre Sacrée
Elle naquit
d’une querelle entre Delphes et Crissa (ou Kirrha ou Crisa ou Cirrha, les trois noms sont employés à l’époque
classique), deux villes voisines. Elle se déroula de 600 à 590/589. Crissa, était située à quelques
kilomètres au Sud-ouest sur le chemin qui menait de Delphes à la mer. Elle prétendait avoir le droit de prélever un péage sur
les pèlerins. Delphes lui fit la guerre, qu’elle gagna et rasa la ville. Elle consacra alors son emplacement à Apollon et
interdit de cultiver la plaine fertile.
La deuxième Guerre Sacrée
Elle débuta
en 449/8. Les Phocidiens s’étant emparés de Delphes, Sparte vint
à son secours pour rendre le sanctuaire à la cité, mais Athènes,
sous la conduite de Périclès (v.495-429), rétablit le pouvoir
sur la ville à Phocide. On ne sait pas exactement à quelle époque Delphes fut à nouveau libérée au cours de la
Guerre du Péloponnèse, mais les conditions de
la “paix de Nicias” entre Athènes et
Sparte, garantirent son indépendance.
La troisième Guerre Sacrée
Elle
vit une grande partie de la Grèce mêlée dans le conflit. Elle dura de 357 ou 356 à
346 av.J.C. C’est la mieux connue avec la quatrième. Elle présenta au Roi de Macédoine
Philippe II (En
Grec : Φίλιππος
B’, 359-336) sa première véritable occasion d’étendre son influence dans les affaires de la Grèce centrale et méridionale.
La Guerre fut causée par le refus de la Confédération Phocidienne de
payer une amende imposée en 357 ou 356 par la Ligue Amphictyonique, à l’instigation des
Thébains,
une organisation religieuse pan-Grecque qui régissait le site le plus sacré dans la
Grèce antique, le temple d’Apollon à
Delphes.
Derrière l’élément religieux, il résidait probablement un problème politique certain d’où les accusations contre les Phocidiens.
À cette époque, Thèbes contrôlait la majorité
des voix au sein du Conseil, et lors de la réunion d’automne en 357 ou 356, les Thébains
purent à la fois dénoncer et condamner à une amende les Phocidiens, ayant dérogés à l’interdiction de cultiver la plaine de Crisa
(Première Guerre Sacrée) et les
Spartiates, pour avoir occupé
Thèbes 25 ans auparavant.
Étant donné que les amendes pour les deux parties étaient sans justification, les
Thébains s’attendaient probablement à ce que ni l’une ni l’autre ne
paye, ce qui engendrait automatiquement de déclarer une “Guerre Sacrée” aux deux.
En réponse, en 356 ou 355, les Phocidiens refusèrent de payer l’énorme amende et sous la conduite de Philomèle (ou Philomelos, en
Grec : Φιλομήλα), ils s’emparèrent de
Delphes, qui était située dans les limites de la Phocide,
et affirmèrent l’ancienne revendication de la Phocide à la présidence de la Ligue Amphictyonique, avec l’intention d’annuler l’arrêt contre eux.
Il semble y avoir eu une certaine sympathie en
Grèce pour les Phocidiens, puisque d’autres États voyaient que les
Thébains utilisaient l’Amphictyonie pour poursuivre des petites
vendettas destructrices. Les Phocidiens étaient soutenus par
Athènes, ennemis de longue date de
Thèbes et sans surprise de
Sparte, qui espérait voir ses propres dettes effacées lorsque
les Phocidiens saisirent Delphes.
Cependant, Philomèle (ou Philomelos) pilla le trésor d’Apollon pour payer ses mercenaires, soulevant ainsi une puissante armée, mais modifia radicalement
l’opinion des autres États Grecs.
À l’hiver 356 ou 355, le Conseil Amphictionie déclara la Guerre Sacrée à la Phocide, les
Thébains
étant les principaux protagonistes.
Vue des fouilles sur le site
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La guerre commença relativement bien pour les Phocidiens qui remportèrent d’abord des succès importants et
agrandirent considérablement leur territoire, au point de s’étendre depuis le golfe de
Corinthe jusqu’à certaines régions de
Thessalie.
En 355 ou 354, Philomèle (ou Philomelos) fut battu à Néon en Phocide.
Onomarque de Phocide (ou Onomarchus ou Onomarchos ou Onómarkhos, en Grec :
Ονόμαρχος), son successeur, se servit également du trésor de
Delphes pour enrôler des mercenaires et s’allia aux
deux co-Tyrans de
Phères. Le conflit semble alors s’être déplacé au sein de la
Thessalie.
La Confédération Thessalienne était un fervent défenseur de la Ligue Amphictyonique et avait une haine ancienne envers les Phocidiens.
À l’inverse, la cité-État de Phères était donc allié avec les Phocidiens.
Les Thébains firent alors appel au Roi de
Macédoine,
Philippe II. Ce dernier accepta de venir en aide,
il prit la tête d’une armée et marcha sur la
Thessalie, probablement avec l’intention d’attaquer Phères.
Selon les termes de leur alliance, voyant arriver Philippe II,
un des co-Tyrans Lycophron II (ou Lykophron, en Grec :
Λυκόφρων, 355-352) de Phères
demanda de l’aide aux Phocidiens et Onomarque (ou Onomarchus) envoya son frère, Phallyos avec 7.000 hommes.
Cependant, Philippe II repoussa cette force avant de
rejoindre Phères.
Onomarque (ou Onomarchus) mit alors toute ses forces en Thessalie
pour attaquer le Macédonien.
Les détails exacts de la campagne qui suivirent ne sont pas claires, mais Onomarque (ou Onomarchus) semble avoir infligé deux défaites à
Philippe II, avec de nombreux
Macédoniens tués dans les batailles. Après ces défaites, le Roi se retira
pour l’hiver en Macédoine.
Soit en 353 ou 352, en fonction de la chronologie suivie,
Philippe II décida de revenir en
Thessalie après avoir rassemblé une nouvelle armée en
Macédoine.
Il demanda formellement aux Thessaliens
de se joindre à lui dans la guerre contre les Phocidiens. Le Macédonien
rassembla tous les adversaires de Phères qu’il pouvait, et,
selon Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur
Grec,
v.90-v.30), son armée finale atteignit les 20.000 fantassins et 3.000 cavaliers.
Les Athéniens
prirent le parti des Phocidiens, mais leur intervention fut trop tardive. Elle suffit toute fois à dissuader
Philippe II de tenter de franchir les Thermopyles.
Toutefois, la même année, le Roi Macédonien,
écrasa et tua Onomarque (ou Onomarchus) à la bataille du
Champ de Crocus
(Thessalie).
Les Athéniens changèrent alors
de politique et lâchèrent les Phocidiens, sans cependant combattre aux côtés de
Philippe II.
Celui-ci engagea les hostilités contre les Phocidiens qui refusaient de libérer Delphes. Il franchit les Thermopyles, ruina les
cités Phocidiennes et libéra Delphes.
En 346, après la “paix de Philocrate” conclue entre
Athènes et la
Macédoine, la Phocide fut obligée de se rendre
à Philippe II,
qui prit son siège et ses deux voix au Conseil de l’Amphictyonie. Le sort définitif des
Phocidiens, dont 3.000 hommes furent fait prisonniers et précipités du haut des falaises
(Ils étaient considérés comme sacrilèges) fut réglé à ce moment. De plus les Phocidiens
furent frappés d’une amende (60.000 talents par an jusqu’en 337, 10.000 dans la période suivante)
destinée à reconstituer le trésor d’Apollon.
La quatrième Guerre Sacrée
Elle
eut lieu de l’automne 339 à l’automne 338, à l’instigation des Thébains.
Amphissie (ou Amphissa) avait accusé Athènes, en 340, devant le Conseil
Amphictyonique, d’avoir commis une faute de caractère religieux en installant une inscription. En fait les
Thébains étaient agacés parce que sur
cette inscription, il y était rappelé qu’au cours des
Guerres Médiques ils avaient pris
le parti des Perses. Eschine
(ou Aiskhínês, en Grec :
Αiσχίνης, v.390-314), représentant
d’Athènes, retourna la situation et démontra que c’était les
gens d’Amphissie (ou Amphissa) qui étaient des sacrilèges, car ils cultivaient la plaine de Crisa consacrée à Apollon et avaient reconstruit le
port détruit pendant la Première Guerre Sacrée, ce qui était un mauvais présage. Le Conseil
Amphictyonique condamna Amphissie (ou Amphissa) et envoya des troupes pour dévaster les terres cultivées.
Cette entreprise ayant échoué,
le Conseil fit appel en 338 au Roi de Macédoine,
Philippe II (359-336) qui
intervint aussitôt. Il s’empara d’Amphissie (ou Amphissa), puis se dirigea contre
Thèbes, qui venait de s’allier avec
Athènes. Les deux villes combattirent les armées
Macédonienne, mais
en Août 338 (on trouve aussi 1er Septembre), elles furent vaincues à
la
bataille de Chéronée. Un lion de pierre fut édifié à la mémoire du "bataillon sacré" des Thébains qui y périrent.
Philippe II devint à ce moment le maître de la Grèce et
traita durement Thèbes alors qu’Athènes
fut traitée avec clémence, c’est la paix de Démade. Il semble que
Philippe II pensait qu’il aurait besoin de la flotte
Athénienne s’il attaquait la
Perse.
Cette Quatrième Guerre marqua la fin définitive de l’indépendance des cités
Grecques. En 337, Philippe II
fut proclamé Hégémon (En Grec : ἡγεμών, chef militaire dans
la Grèce antique, représentant de l’Hégémonie) des Grecs.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
Marie Claire Amouretti et François Ruzé :
– Le monde grec antique, Hachette université, Paris, 1978.
Manolis Andronicos :
– Delphes, Ekdotike Athenon, Athènes, 1979-1988-1996.
Jean-François Bommelaer :
– Guide de Delphes, Dessins de Didier Laroch, École Française d’Athènes, Athènes, 1991 –
Éditions De Boccard, Paris, 1991.
Robert Boulanger :
– Athènes, Corinthe, Mycènes, Delphes, Hachette, Paris, 1960.
Emile Bourguet :
– Les ruines de Delphes, Fontemoing, Paris, 1914.
– Delphes, Les Belles Lettres, Paris, 1925.
William J.Broad :
– The oracle: Ancient Delphi and the science behind its lost secrets, Penguin, New York, 2006.
John Buckler :
– Philip II and the sacred war, E.J. Brill, Leiden, New York, 1989.
George Cawkwell :
– Philip of Macedon, Faber & Faber, London, Boston, 1978.
Pierre De La Coste-Messelière et Georges de Miré :
– Delphes, École Française d’Athènes, Athènes, 1943 – Éditions du Chêne, Paris, 1943 – Hachette, Paris, 1957.
– Le Trésors de Delphes, Éditions du Chêne, Paris, 1950.
Joseph Eddy Fontenrose :
– Python; a study of Delphic myth and its origins, Biblio & Tannen, New York, 1974.
Marion Giebel :
– Das orakel von Delphi. Geschichte und Texte, Reclam, Stuttgart, 2001.
Paul Graindor :
– Delphes et son oracle, Impr. Misr, Le Caire, 1930.
Pierre Guillon :
– Études Béotiennes : Le bouclier d’Héraclès et l’histoire de la Grèce centrale dans la période
de la première Guerre Sacrée, Éditions Ophrys, Janvier 1963.
Michael Maaß :
– Das antike Delphi. Orakel, Schätze und Monumente¨, Theiss, Stuttgart, 1997.
Vasileios Chr.Petrakos :
– Delphes, Éditions Espéros cop., Athènes, 1971.
Jean Pouilloux :
– Fouilles de Delphes, Topographe & Architecture, La région Nord du sanctuaire (de l’époque archaïque
à la fin du sanctuaire), École Française d’Athènes, Athènes, 1960 – A. Fontemoing, Éditions de Boccard, Paris, 1960.
Guy Rachet et Takashi Okamura :
– Delphes, Collection : Les hauts lieux de la spiritualité, Robert Laffont, Paris, Novembre 1985.
– Civilisations et archéologie de la Grèce préhellénique, Collection : Beaux Livres de Luxe,
Éditions du Rocher, Monaco, Novembre 1993.
Jean Richer :
– Delphes, Délos et Cumes, Julliard, Paris, 1970.
Georges Roux :
– Delphes, son oracle et ses dieux, Belles Lettres, Paris, 1976.
– L’Amphictionie, Delphes et le temple d’Apollon au IVe siècle,
Maison de l’Orient, Lyon, 1979 – Diffusion de Boccard, Paris, 1979.
Raphael Sealey :
– A history of the Greek city states, ca. 700-338 B.C., University of California Press, Berkeley, 1976.
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