Son origine, sa jeunesse
Périclès (ou Periklês ou Periklễs,
en Grec : Περικλῆς, "Entouré de
gloire") fut sans doute le plus important et le plus influent des hommes d’État, orateur
et Général Athénien. Il naquit dans le dème de Cholargos (ou Kholargos
ou Cholarges), banlieue juste au Nord d’Athènes vers
495 et mourut dans la ville en 429. Il fut le fils de l’homme politique
Athénien Xanthippe (ou Xanthippos ou Xanthippus) et d’Agaristè
(ou Agaristes ou Agariste). Il était
de la tribu Acamantide (ou Acamantis, en Grec :
‘Aκαμαντὶς φυλή), et fut
un membre de la famille des puissants Alcméonides par sa mère. Bien que grand aristocrate, il fut un partisan de la démocratie.
Ses premières années furent calmes car le jeune Périclès était introverti et évitait les apparitions en publiques, préférant se
consacrer à ses études.
Buste de Périclès – Palais des
Arts de Marseille
|
La noblesse et la richesse de sa famille lui permirent de poursuivre pleinement son
penchant pour l’éducation. Il apprit la musique des maîtres de l’époque, Damon le Musicien et Pythoclidès de
Céos auraient été ses professeurs. Il est considéré comme ayant été le premier homme politique à accorder de l’importance à la
philosophie. Il aimait la compagnie des philosophes et Protagoras d’Abdère (Penseur présocratique et professeur, v.490-v.420),
Zénon d’Élée (Philosophe présocratique, v.490-v.430) et Anaxagore (ou Anaxagóras, philosophe présocratique, 500-428), étaient de
ses proches. Anaxagore, en particulier, devint un ami et l’influença grandement. Selon
Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec,
46-v.125), son calme proverbial et la maîtrise de soi dont il faisait preuve sont souvent considérés
comme du à l’influence d’Anaxagore.
Sa carrière politique
Son entrée en politique
Plutarque dit que Périclès fut un leader parmi les
Athéniens pendant quarante ans. Si tel était le cas, il dut prendre cette position au début de 460. Tout au long de ces
années, il s’efforça de protéger sa vie privée et de se présenter comme un modèle pour ses concitoyens. En 463,
il se retrouva sur le devant de la scène lors des attaques contre
Cimon, dont il fut le principal procureur. Ce chef de la faction conservatrice fut accusé de négliger les intérêts vitaux
d’Athènes en
Macédoine. Bien que
Cimon fût acquitté, cette confrontation prouva que Périclès était
un adversaire politique important.
En 462, la direction du parti démocratique décida qu’il était temps de prendre position à
l’aréopage, conseil contrôlé traditionnellement par l’aristocratie
Athénienne, qui avait été autrefois le corps le plus puissant de l’État.
Périclès s’allia au chef de ce parti, Éphialtès pour réduire les pouvoirs de l’aréopage.
L’Ecclésia adopta la proposition
d’Éphialtès et cette réforme marqua le début d’une nouvelle ère de "démocratie radicale". Le parti
démocratique devint progressivement le parti dominant la politique
Athénienne. En 461, près le meurtre d’Éphialtès et l’ostracisme de
Cimon, accusé d’avoir trahi sa ville en aidant
Sparte, Périclès devint le chef du parti et l’homme le plus influent
d’Athènes.
Comme le précise
Plutarque, il continua de promouvoir une politique sociale populiste. Il proposa d’abord un décret qui permettait aux
pauvres de voir des pièces de théâtre sans payer, l’État prenant à sa charge le coût de leur admission. En 458/457, il réduisit
l’exigence de la propriété pour l’Archonte et accorda des salaires généreux à tous les citoyens qui servaient de jurés dans
l’Héliée (le tribunal suprême d’Athènes).
Sa mesure la plus controversée, fut une loi en 451 qui ne donnait la citoyenneté
Athénienne qu’à ceux dont le père était citoyen et la mère fille de citoyens
Athéniens.
Ses premiers conflits
Périclès fit ses premières excursions militaires pendant la
Première Guerre du Péloponnèse, qui fut causée en partie par l’alliance
d’Athènes avec
Mégare et
Argos
et la réaction subséquente de
Sparte. En 454, Périclès attaqua
Sicyone et
l’Acarnanie (Région occidentale de la Grèce, délimitée au Nord par le golfe
Ambracique et à l’Ouest et au Sud-ouest par la mer Ionienne) et tenta en vain de conquérir Oeniadae sur le golfe de
Corinthe, avant de rentrer à
Athènes. En 451,
Cimon rentra
d’exil et négocia une trêve de cinq ans, avec
Sparte soutenant une proposition de Périclès. Au milieu de 450 les
Athéniens lancèrent une tentative infructueuse pour aider une révolte
Égyptienne contre la
Perse, qui conduisit à un siège prolongé
d’une forteresse Perse
dans le Delta du Nil. La campagne fut une catastrophe, l’assiégeant fut défait. En 451/450, les
Athéniens envoyèrent des troupes à
Chypre.
Cimon vaincu les
Perses de
Xerxès I (486-465) à la
bataille navale de Salamine, mais il mourut de maladie en 450/449.
Périclès aurait lancé deux expéditions en
Égypte et à Chypre, bien que certains chercheurs,
comme Karl Julius Beloch, font valoir que l’envoi d’une telle flotte serait plus conforme à l’esprit de la politique de
Cimon ?.
Anaxagore et Périclès par
Augustin-Louis Belle (1757–1841)
Photo avant retouches :
wikimedia.org
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En 449 la signature du traité appelé la paix de Callias acheva le conflit avec
les Perses et libéra l’Égée. L’existence même
du traité est vivement contestée et ses particularités et la négociation sont ambiguës. John Fine, suggère que la
paix entre Athènes et la
Perse fut conclue en 450/449, en raison que
le conflit en cours minait la capacité de Périclès d’étendre son influence en Grèce et en mer Egée. Donald
Kagan estime que Périclès utilisa Callias, un beau-frère-de Cimon,
comme un symbole de l’unité et l’employa à plusieurs reprises pour négocier des accords importants. Au printemps de 449,
Périclès proposa le décret du Congrès qui conduisit à une réunion de tous les États Grecs afin d’examiner la question
de la reconstruction des temples détruits par les
Perses. Le Congrès échoua en raison de la position de Sparte.
Au cours de la
Seconde Guerre Sacrée qui débuta en 448, les Phocidiens s’étant emparés de
Delphes, Périclès conduisit l’armée
Athénienne contre la ville.
Sparte vint à son secours pour rendre le sanctuaire à la cité,
mais Périclès rétablit le pouvoir sur la ville à Phocide. En 447 il s’engagea dans une campagne pour l’expulsion des barbares de
la péninsule Thrace de Gallipoli, dans le but d’y établir
des colons Athéniens. À ce moment, cependant, l’hégémonie
d’Athènes fut sérieusement remise en question par un certain nombre de
révoltes parmi ses sujets. La même année, les Oligarques de
Thèbes
conspirèrent contre la faction démocratique. Les Athéniens exigèrent leur
reddition immédiate, mais après la bataille de Coronée (447), Périclès, battu, fut forcé d’admettre la perte de la Béotie afin
de récupérer les prisonniers perdus dans cette bataille. En 446, un soulèvement plus dangereux éclata.
Eubée et
Mégare se révoltèrent.
En 445, le parti Péloponnésien y reprit le
dessus. Il massacra la garnison Athénienne et la rupture avec
Athènes fut définitive.
La Ligue du Péloponnèse,
dont Sparte
était maître, alliait entre autres les cités d’Argos,
de Corinthe, de
Thèbes
et de Mégare. Par la corruption et les négociations, Périclès
désamorça la menace imminente et les Spartiates
retournèrent à la maison. Il en profita et repassa en
Eubée pour écraser la révolte. Il punit ensuite les propriétaires
fonciers de Chalcis, qui perdirent leurs propriétés. La fin officielle de la crise fut signée avec la Trêve de
trente ans (hiver 446-445) dans laquelle Athènes renonça à la plupart
des biens et des intérêts sur le continent Grec qu’elle avait acquis depuis 460, et l’évacuation des
ports de Nisée (ou Nisaea) et de Pagae.
La deuxième partie de sa carrière
En 444, les factions conservatrices et démocratiques s’affrontèrent dans une lutte
féroce. Le nouveau leader ambitieux des conservateurs, Thucydide, fils de Mélésias (à ne pas confondre
avec l’historien du même nom), accusa Périclès de débauche, critiquant la façon dont il dépensait l’argent pour les plans de
construction en cours. Dans un premier temps Thucydide réussit à inciter
l’Ecclésia en sa faveur, mais, lorsque Périclès prit la parole,
les conservateurs se retrouvèrent écartés. Périclès répondit aux attaques en proposant de rembourser
à la ville toutes les dépenses de ses propres deniers. Sa position fut accueillie par des applaudissements et Thucydide subit
une défaite inattendue. En 442, le peuple Athénien
vota l’ostracisme de Thucydide et Périclès fut une fois de plus le suzerain de l’arène politique
Athénienne incontesté.
Tête de Périclès. Copie Romaine du Ier s. ap.J.C. d’un original du Ve s.
– Altes Museum – Berlin |
Périclès voulait consolider
l’hégémonie d’Athènes sur ses alliés et assurer sa prééminence en Grèce.
Le processus par lequel la Ligue de
Délos se transforma en un Empire Athénien s’était amorcé
bien avant Périclès, plusieurs membres de la Ligue
avaient choisi de payer un tribut (ou phoros ou phóros) à Athènes plutôt
que de fournir des équipages et des navires pour les actions communes. Néanmoins, comme le précise Howard Crosby Butler,
ce fut bien Périclès qui paracheva cette évolution. Ce fut sûrement la défaite en
Égypte et la contestation de plusieurs
cités, comme Érythrée
et Milet qui renforça la pression
Athénienne sur ses alliés.
Pour mettre fin aux contestations et pour
prendre le contrôle des finances de la Ligue, en
454/453, Périclès avait fait transférer le trésor de celle-ci de
Délos à Athènes. Ce fut de ce trésor qu’il tira les fonds
nécessaires à son projet de construction centré sur l’Acropole. Plan qui comprenait les Propylées et le Parthénon pour commémorer
les Guerres Médiques et la statue d’Athéna.
En 440, un conflit opposa
Samos et Milet pour la possession de
Priène une ville d’Ionie
au pied du mont Mycale. Dans le même temps
Samos se révolta et quitta la
Ligue de Délos. Milet
demanda alors de l’aide à Athènes contre les
Samiens.
Lorsqu’Athènes ordonna aux deux parties de cesser les combats et de
soumettre à son arbitrage, les Samiens
refusèrent. Périclès intervint alors avec 40 navires, il renversa l’Oligarchique
de Samos et laissa sur place une garnison.
Mais les Oligarques reprirent le pouvoir avec l’aide du
Satrape
Perse de
Sardes
(Lydie)
et livrèrent la garnison Athénienne aux Perses.
Périclès ne put accepter cette situation,
Samos disposant par ailleurs d’une flotte
importante, Il envoya deux cents navires. Après huit mois de conflit, en 439,
Samos capitula. La cité dut livrer sa flotte,
payer une indemnité de guerre importante et la démocratie fut rétablie. Entre 438 et 436, Périclès mena sa flotte dans
une expédition pour établir l’influence Athénienne dans la
région de la mer Noire, la région du
Pont, et il y établit des relations amicales avec les villes Grecques qui s’y trouvaient. Il s’occupa également de projets
internes comme la fortification d’Athènes avec l’édification d’une double
muraille afin de garantir les communications entre la ville et son port du Pirée. À cette même période, il fonda de
nouvelles clérouquies comme : Andros,
Naxos, et Amphipolis, en 437 (Région des Édoniens en
Macédoine orientale). Prospère et puissante, la population d’Athènes
atteignit 150.000 habitants.
Buste d’Aspasie, copie Romaine
d’un original Grec de v.460 av.J.C. – Musée de Pergame, Berlin |
Toutefois, Périclès et ses amis ne furent jamais à l’abri d’attaques de leurs ennemis politiques, puisque la
prééminence, dans la démocratie Athénienne,
ne signifiait pas le pouvoir absolu. Juste avant l’éruption de la
Guerre du Péloponnèse, Périclès et deux de ses
plus proches collaborateurs, sa compagne,
Aspasie (ou Aspasia)
et Phidias, firent face une série d’attaques personnelles et
judiciaires. Plutarque (Philosophe, biographe et
moraliste Grec, 46-v.125) donne les noms des accusateurs : Cléon, Lacratidas et Simmias. Phidias, qui avait été en
charge de tous les projets de construction, fut accusé d’avoir détourné de l’or destiné à la statue d’Athéna et de l’impiété.
Aspasie,
fut accusée de corrompre les femmes Athéniennes
afin de satisfaire les perversions de Périclès. Ces accusations n’étaient rien de plus que des calomnies, non prouvées, mais
l’expérience fut amère pour Périclès. Comme le précise
Plutarque, bien qu’Aspasie
fût acquittée, son ami Phidias, mourut en prison et un autre de ses amis, Anaxagore, fut attaqué
par l’Ecclésia pour ses convictions religieuses. Au-delà de ces
premières poursuites, l’Ecclésia attaqua Périclès lui-même en
lui demandant de justifier sa mauvaise gestion de l’argent public. Ainsi, au début de la
Guerre du Péloponnèse,
Athènes se trouva dans la position inconfortable de confier son avenir
à un chef de file dont la prééminence venait d’être sérieusement ébranlée pour la première fois en plus de dix ans.
La Guerre du Péloponnèse et la fin de sa vie
Les causes de la
Guerre du Péloponnèse, qui déchira la Grèce de
431 à 404, presque sans interruption, pour de nombreux historiens seraient uniquement la faute de
Périclès et des ambitions impérialistes d’Athènes
qui inquiétèrent de nombreuses villes Grecques, Sparte, en
particulier. Thucydide (Homme politique et
historien Athénien, v.460-v.395) par exemple, laisse entendre que les
Athéniens "entrèrent en guerre par arrogance et désir de
querelle" et ajoute que "Sparte
s’était mise à craindre l’expansionnisme Athénien".
Il semble que Périclès avait prévu bien à l’avance la guerre avec cette cité. La ville, maître de la
Ligue du Péloponnèse, avait entre autres alliés :
Argos,
Corinthe,
Thèbes et
Mégare. Cette
Ligue
avait pour but de contrer la suprématie d’Athènes.
Par conséquent, Périclès n’hésita pas à envoyer des troupes à Corcyre pour renforcer la flotte locale qui luttait contre
Corinthe, alliée de
Sparte et membre de la
Ligue du Péloponnèse. En 433, les
flottes ennemies s’affrontèrent à la bataille de Sybota, sans vainqueurs ni vaincus,
par contre, un an plus tard, les
Athéniens remportèrent la victoire à la bataille de Potidée.
Monnaie d’Athènes vers 450 av.J.C
|
Durant la même période, Périclès proposa un décret mettant en
place un embargo commercial. Selon celui-ci, les marchands de
Mégare seraient exclus du marché d’Athènes
et des ports de son Empire. Ce blocus asphyxia l’économie de
Mégare alliée de Sparte. La raison donnée par les
Athéniens de leur action était que, les
Mégariens cultivaient des terres sacrées consacrées à Déméter
et donnaient refuge à des esclaves en fuite. Sparte,
menaçante, régit et demanda l’annulation de ces mesures et l’expulsion immédiate de la famille des Alcméonides, y compris
Périclès. Périclès n’était pas prêt à faire des concessions et il demanda aux
Spartiates, en échange de l’annulation du décret,
d’abandonner leur pratique d’expulsion périodique des étrangers de leur territoire et reconnaître l’autonomie de ses
alliés.
Ces conditions furent rejetées, aucun des deux camps n’étant prêt à faire marche arrière. En 431, le Roi de
Sparte
Archidamos II (ou Archidamus, 469 à 426),
envoya une nouvelle délégation en exigeant que les Athéniens
se soumettent à son ultimatum. Le rassemblement de l’armée
Spartiate à
Corinthe fut considéré comme une action
hostile. Quand Athènes s’appuyant sur les cités à régime démocratique,
voulut détacher certaines cités oligarchiques de la
Ligue du Péloponnèse, le conflit éclata.
Pendant l’été 431, voyant sa dernière tentative de négociation rejetée,
Archidamos II,
Corinthe et leurs alliés envahirent l’Attique,
sans rencontrer de résistance, ils trouvèrent un pays déserté. Ils ravagèrent la région pendant un mois avant de se retirer,
mais pas entièrement. Périclès, conscient que la stratégie de l’ennemi serait d’envahir et de ravager le territoire, et que ses
effectifs terriens étaient bien inférieurs à ceux de
Sparte, il prouva à ses concitoyens que l’issue du conflit était inéluctable. Il persuada alors les
Athéniens de se réfugier
derrière les longs murs qui reliaient la ville à ses ports, de manière à ce
qu’Athènes, transformée en forteresse, puisse se ravitailler par la mer.
Haut d’une statue de Périclès – Jardin des Tuileries,
Grand bassin rond – Jean-Baptiste Joseph Fils Debay – 1835 |
Il faut signaler qu’aucune archive n’existe sur la manière
exacte dont il réussit à convaincre les habitants de l’Attique d’accepter de se
déplacer. Voyant le pillage de leurs terres, les
Athéniens scandalisés exprimèrent leur mécontentement envers leur stratège jugé responsable de la guerre. Périclès ne céda
pas aux exigences, il tint sa position et évita même la convocation de
l’Ecclésia.
Pendant que l’armée Spartiate restait en grande partie en
Attique, Périclès envoya une flotte de 100 navires ravager les côtes ennemies du Péloponnèse.
Au cours de l’automne 431, Périclès dirigea une expédition contre
Mégare. En 430,
l’armée Spartiate
pilla l’Attique pour la deuxième fois, mais Périclès maintint sa stratégie
initiale. Refusant d’affronter directement la phalange ennemie. Comme la
première fois, dans le même temps, il conduisit un raid naval pour piller les
côtes du Péloponnèse et il finit même par s’emparer d’Égine en 430.
Sa stratégie d’encerclement et de blocus maritime autour du Péloponnèse fut au début un
succès. Mais profitant du découragement populaire que cette guerre créait, ses adversaires attaquèrent sa gestion.
Les Athéniens mécontents d’avoir perdu leurs biens lors de l’invasion
Spartiate en Attique lui intentèrent un procès. Périclès
fut condamné par les juges à une forte amende, d’un montant estimé entre 15 et 50 talents et à la déchéance de ses droits
civiques, il se retira alors de la vie politique.
Quelques mois après sa condamnation, fin de l’été 430, une épidémie de
peste (ou typhus ?) éclata et décima près de la moitié de la population
d’Athènes. Elle fut aggravée par l’affluence importante des gens de la
campagne dans la ville. En 429 sa condamnation fut annulée et les citoyens
Athéniens firent de nouveau appel à lui et le réélurent comme Stratège.
Il fut également réintégré dans le commandement de l’armée
Athénienne et mena toutes ses opérations militaires pendant l’année 429.
Cette même année, il fut témoin de la mort des deux fils qu’il avait eu de sa première épouse, Dinomaque(ou Deinomachè) :
Paralos (ou Paralus) et Xanthippe à la suite de l’épidémie. Son moral miné, il mourut à l’automne de 429, lui aussi sûrement
touché par l’épidémie dans la ville. Juste avant sa mort, les amis de Périclès se réunirent autour de son lit, en énumérant
ses vertus en temps de paix et en soulignant ses neuf trophées de guerre. Selon
Thucydide, sa mort fut un désastre pour
Athènes puisque ses successeurs furent loin d’être de sa trempe.
Toujours selon l’auteur, ces derniers préféraient encourager les mauvais penchants de la foule et ont suivi
une politique opportuniste, cherchant à être populaires plutôt qu’utiles.
Ses réalisations
Périclès fut aussi un grand bâtisseur. Sous son
"règne" le prestige et la trésorerie de la ville se développèrent et lui permirent de devenir la cité la plus
resplendissante de l’Hellade. En 454/453, Périclès fit transférer le trésor de la
Ligue de Délos, de
Délos à
Athènes. Ce fut de ce trésor qu’il tira les fonds nécessaires à son projet de construction centré sur l’Acropole. Plan qui
comprenait la commande des Propylées et le Parthénon. Les constructions du Parthénon, pour commémorer
les Guerres Médiques, et de la statue d’Athéna,
commencèrent en
448. Ce temple dédié à cette Déesse, fut achevé en 437. Il fit aussi ériger d’autres bâtiments
importants sur l’Acropole. Il lança la construction de l’Odéon d’Athènes,
premier théâtre à être muni d’un toit et pouvant accueillir 5.000 spectateurs. Son style architectural s’inspirait des
résidences impériales
Perses et ce symbole renforça encore l’image impérialiste d’Athènes
sur ses alliés.
Le Parthénon |
Selon Vincent Azoulay, en 449, Périclès proposa un décret autorisant
l’utilisation de 9.000 talents pour financer le programme de reconstruction des temples de la ville.
Angelos Staurou Vlachos, avance que l’utilisation du trésor de
l’alliance, initié et exécuté par Périclès, fut l’un des plus importants détournements de fonds dans l’histoire humaine.
Ce détournement finança quelques-unes des créations artistiques les plus merveilleuses du monde antique. Ainsi, Périclès
réussit à mener une politique de prestige très efficace. Ces chantiers monumentaux fournirent du travail à
toutes les corporations d’artisans ainsi qu’aux pauvres et renforcèrent sa politique sociale.
Périclès était très cultivé, il fut l’élève d’Anaxagore (philosophe présocratique, 500–428). Il attira à
Athènes de nombreux philosophes, savants, poètes, artistes, historiens etc… qui permirent à la cité de devenir la
capitale culturelle de la Grèce. On trouvait autour de lui dans la ville, Anaxagore, le philosophe Antisthène (444-365),
le poète Aristophane (v.450-v.385), le tragédien Eschyle (526-465), l’historien
Hérodote (v.484-v.425), le sculpteur Phidias
(v.490-v.430), le sophiste Protagoras (v.485-v.420), le philosophe
Socrate (469-399), le tragédien Sophocle (495-406)
et l’homme politique et historien
Thucydide (v.460-v.395).
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Buste d’Antisthène – Copie Romaine – British Museum |
Buste d’Aristophane – Musée des Offices – Florence |
Buste d’Eschyle – Copie Romaine – Neues Museum – Berlin |
Buste de Socrate – Musée du Louvre |
Buste de Sophocle – Musée Pouchkine – Moscou |
Buste de Thucydide – Musée royal de l’Ontario |
Buste d’Aspasie – Copie Romaine – Musées Museo Pio Clementino
du Vatican
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Sa famille
Périclès
eut deux épouses connues (ou une épouse et une concubine en fonction des
auteurs) :
• Dinomaque (ou Deinomachè) petite-fille de
Clisthène. Elle fut mariée en premières noces à Hipponicos Ammon, membre d’une puissante famille comptant de nombreux Prêtres.
Après son divorce avec Périclès elle se remaria avec Clinias, homme politique et Stratège particulièrement riche issu lui
aussi d’une famille prestigieuse. À la mort de Clinias en 447 à la Bataille de Coronée, Périclès devint le tuteur de ses
enfants, dont Alcibiade. Elle lui donna deux enfants, deux fils :
▪ Xanthippe (En Grec : Ξάνθιππος).
Lui et son frère avaient le surnom de Blitomammas (En Grrec :
Βλιτομάμμας), une épithète pour personne lente ou stupides.
Il mourut de la peste en 429.
▪ Paralos (ou Paralus, en Grec : Πάραλος).
Il mourut de la peste en 429.
•
Aspasie (ou Aspasia, en Grec :
‘Aσπασία
“la bienvenue“), qu’il épousa vers 445, cinq ans après son divorce d’avec Dinomaque.
Pour certains spécialistes elle ne fut qu’une concubine ?. C’était une Métèque originaire de
Milet.
Comme le précise Danielle Jouanna, cette relation avec une étrangère suscita de nombreuses réactions,
même de son fils Xanthippe qui avait des ambitions politiques et qui n’hésitait pas à critiquer son père.
Elle fut pour les ennemis de Périclès une occasion de le dénigrer et même de l’attaquer
en justice. Elle lui donna un fils :
▪ Périclès le Jeune, que Périclès parvint à faire
inscrire comme citoyen malgré ses propres lois. Il fut un Général
Athénien et fut exécuté après la défaite de la
bataille des
îles Arginuses en 406.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur Périclès voir les ouvrages de :
Marie Claire Amouretti et François Ruzé :
– Le monde grec antique, Hachette université, Paris, 1978.
Vincent Azoulay :
– Pericles of Athens, Princeton University Press, Princeton, 2014.
– Périclès : la démocratie athénienne à l’épreuve du grand homme, A. Colin, Paris, 2010.
Karl Julius Beloch :
– Die attische politik seit Perikles, B.G.Teubner, Leipzig, 1884.
Christian Bonnet :
– Athènes : Des origines à 338 av. J.-C., Presses universitaires de France, Paris, 1997.
Pierre Brulé :
– Périclès, l’apogée d’Athènes, Gallimard, collection Découvertes, Paris, 1994.
Howard Crosby Butler :
– The story of Athens : a record of the life and art of the city of the violet crown read in
its ruins and in the lives of great Athenians, Century Co., New York, 1902 – Gardners Books, 2007.
Robert Cohen :
– Athènes, une démocratie : De sa naissance à sa mort, Fayard, Paris, 1936.
Marie Delcourt :
– Périclès, Gallimard, Paris, 1949.
Jacqueline De Romilly :
– Problèmes de la démocratie grecque, Hermann, 1975 et Plon, Agora, 1986.
– L’élan démocratique dans l’Athènes ancienne, Editions de Fallois, Paris, 2005.
Robert Flacelière :
– La Grèce au siècle de Périclès : Ve siècle av.J.C., Hachette, Paris, 1996.
Charles W.Fornara et Loren J.Samons :
– Athens from Cleisthenes to Pericles, University of California Press, Berkeley, 1991.
–Jacques Goimard :
– Athènes au temps de Périclès, Hachette, Paris, 1964.
Georges Grammat :
– La cité grecque sous Périclès : Athènes, Albin Michel, Paris, 1985.
Daphné Halin :
– Vivre à l’époque de la Grèce antique : Athènes classique, 525-322 av.J.C,
Éditions Time-life, Amsterdam, Paris, 1998.
Hamish Aird :
– Pericles : The rise and fall of Athenian democracy, The Rosen Publishing Group, New York, 2004.
Danielle Jouanna :
– Aspasie de Milet : égérie de Périclès : histoire d’une femme, histoire d’un mythe, Fayard imprimerie, Paris, 2005.
Donald Kagan :
– Pericles of Athens and the birth of democracy, Free Press, New York, 1991 – Collier Macmillan Canada, Toronto, 1991 –
En Français avec Guillaume Villeneuve, Périclès : la naissance de la démocratie, Tallandier, Paris, 2008.
– The Peloponnesian War, Viking, New York, 2003.
Perry Scott King :
– Pericles, Chelsea House Publishers, New York, 1988.
Jean-Jacques Maffre :
– Le siècle de Périclès, Presses universitaires de France, Paris, 1990.
Jean Malye :
– La véritable histoire de Périclès, les Belles lettres, Paris, 2008.
Claude Mossé :
– Politique et société en Grèce ancienne : Le modèle Athénien, Aubier, Paris, 1995.
– Périclès, l’inventeur de la démocratie, Payot coll. Biographie, 2005.
John Thorley :
– Athenian democracy, Routledge, London, New York, 1996.
Angelos Staurou Vlachos :
– Thucydide Bias, Estia, 1974.
– Partialités chez Thucydide, Institut Français d’Athènes, Athènes
1970. Men of Athens; the story of fifth century Athens. de Rex Warner
Rex Warner :
– Men of Athens; the story of fifth century Athens, Viking Press, New York, 1972.
Odile Wattel :
– La politique dans l’antiquité Grecque, Armand Colin, Paris, 1999.
Claude Weill :
– La Guerre du Péloponnèse : Périclès (ii, 1 a 65),
PUF, Paris, 1965.
– Le siècle de Périclès, Saint-Simon : CNRS éditions, Paris, 2010.
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