Présentation
La bataille de
Cyzique
(ou Naumachia tēs Kyzikos, en Grec :
Ναυμαχία της Κυζίκου) fut une bataille qui se déroula au
printemps 410 av.J.C, au cours de la
Guerre du Péloponnèse (431-404). Elle eut lieu près de
Cyzique
située sur la Propontide (Mer de Marmara), en Mysie, dans la province actuelle de Balıkesir en Turquie. Plus
précisément sur la côte de la péninsule actuelle de Kapıdağ (L’antique Arktonnesos ou Arctonnesus ou Arcotoneso). Dans cette bataille, une flotte
Athénienne commandée par
Alcibiade
(ou Alcibiades ou Alkibiadês Kleiniou Scambônides, en
Grec : ‘Aλκιβιάδης
Κλεινίου Σκαμβωνίδης), 450-404),
Thrasybule (ou Thrasýboulos, en
Grec : ΘρασύBουλος
“courageux volontaire”, v.445-388) et Théramène (En Grec :
Θηραμένῆς, † 404) détruisit complètement une flotte commandée par l’Amiral (ou Navarque)
Spartiate
Mindaros (ou Mindarus † 410). La victoire d’Athènes permit
à cette dernière de récupérer le contrôle sur un certain nombre de villes de l’Hellespont au cours de l’année suivante. À la suite de leur défaite, les
Spartiates firent une offre de paix, qui fut rejetée par les
Athéniens.
Le prélude
Dans le sillage de la victoire
Athénienne
à la bataille d’Abydos en Novembre 411, l’Amiral (ou Navarque)
Spartiate Mindaros (ou Mindarus † 410) envoya à
Sparte une demande de renforts
et prépara une nouvelle offensive en collaboration avec le
Satrape
Perse Pharnabaze (Satrape de l’Hellespont et de
Phrygie), son allié.
Dans le même temps, les Athéniens,
eux, furent incapables de profiter de l’avantage qu’ils avaient gagné avec leur victoire.
Avec leur faible trésorerie et une crise en cours dans l’île d’Eubée, qui était en
révolte, ils ne purent maintenir leur flotte dans l’Hellespont, et durent dépêcher 30 navires sous les ordres de Théramène
(En Grec :
Θηραμένῆς, homme politique
Athénien, †404 av.J.C)
pour attaquer les rebelles sur Eubée.
Au printemps 410, Mindaros (ou Mindarus) avait reconstruit une flotte de 80 navires et, avec le soutien des troupes de Pharnabaze, assiégea et
prit la cité de Cyzique.
La flotte Athénienne dans le Hellespont se retira alors de sa base à Sestos
(ou Sêstós, ville de Chersonèse de Thrace située à l’endroit le plus étroit des Dardanelles) et gagna Cardia
(ou Cardie ou Kardia) située sur le golfe Mélas (actuel golfe de Saros en Chersonèse de Thrace) pour éviter la force
Spartiate supérieure en
nombre. Là elle retrouva les navires sous les commandements d’Alcibiade
(ou Alcibiades ou Alkibiadês Kleiniou Scambônides, en
Grec : ‘Aλκιβιάδης
Κλεινίου Σκαμβωνίδης), 450-404),
Thrasybule (ou Thrasýboulos, en
Grec : ΘρασύBουλος
“courageux volontaire”, v.445-388) et Théramène (En Grec :
Θηραμένῆς,
† 404), qui avaient été envoyés pour recueillir des fonds, et qui furent combinés avec elle, créant ainsi une armada de 86 trirèmes.
Cette flotte, qui embarquait également une force terrestre commandée par Chéréas (ou Chaerea, en
Grec : Χαιρέαν),
entra dans l’Hellespont pour défier Mindaros (ou Mindarus).
Le déroulement
En ce qui concerne le début de la bataille les sources en notre possession sont assez incohérentes.
La flotte Athénienne dépassa la base
Spartiate d’Abydos de nuit
afin de dissimuler son nombre et établit une base sur l’île de Marmara (ou Proconnèse ou Proikónnêsos), au Nord-ouest de
Cyzique.
Le jour suivant, la flotte débarqua les hommes de Chéréas près de cette dernière.
Selon Diodore de Sicile (Historien
Grec, v.90-v.30), les Généraux
Athéniens divisèrent leur flotte en trois parties entre
Alcibiade (ou Alcibiades),
Thrasybule (ou Thrasýboulos) et Théramène.
Alcibiade, avec 20 navires se détacha de la force principale et
avança en direction de Cyzique,
provoquant les Spartiates dans la bataille,
tandis que deux autres divisions restaient à l’arrière. Mindaros (ou Mindarus), pensant que devant lui arrivaient toute la flotte
Athénienne,
vit là une occasion d’attaquer ce qui lui apparaissait comme une force largement inférieure en nombre et il
avança contre elle avec ses 80 trirèmes. Les navires d’Alcibiade
firent alors demi-tour et laissèrent l’impression qu’ils prenaient la fuite. Le plan marcha et ils furent immédiatement pris en chasse par les Péloponnésiens.
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Lorsque les deux flottes furent loin de
Cyzique, Alcibiade fit face à Mindaros (ou Mindarus)
alors que les navires de Thrasybule (ou Thrasýboulos)
et Théramène arrivaient dans son dos pour lui couper la retraite. Midaros (ou Mindarus) comprenant le piège, fuit vers une plage au Sud de
Cyzique, où les troupes de son allié, le
Satrape
Perse Pharnabaze, étaient situées.
La flotte Spartiate subit quelques pertes lors du combat et
atteignit le rivage avec les Athéniens juste derrière elle.
Les troupes d’Alcibiade, menant la poursuite,
débarquèrent et tentèrent de ramener les navires Spartiates
en mer à l’aide de grappins. L’armée de Pharnabaze sur la rive entra alors dans le combat et commença à repousser les
Athéniens qui étaient en infériorité numérique.
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Voyant cela, Thrasybule (ou Thrasýboulos)
débarqua ses hommes pour créer une diversion et ordonna à Théramène de combiner ses forces avec celles commandées par Chéréas (ou Chaerea, en
Grec : Χαιρέαν) et de se joindre
à la bataille. Pendant un certain temps, Thrasybule (ou Thrasýboulos) et
Alcibiade (ou Alcibiades) durent reculer, mais l’arrivée de Théramène et de
Chéréas (ou Chaerea), changea le cours de la bataille. Les
Spartiates et les
Perses furent vaincus et Mindaros (ou Mindarus) fut tué.
Tous les navires Spartiates furent pris, sauf ceux des
Syracusains alliés, qui y mirent le feu dans la retraite.
Une autre version du début des faits nous est donnée par
Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre
Grec, v.430-v.355). Selon l’auteur Alcibiade naviguait vers
Cyzique sous une pluie battante
et lorsque le temps se dégagea, il vit que Mindaros (ou Mindarus), faisait des manœuvres loin du port. Selon
Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste
Grec, 46-v.125), le temps pluvieux profita seulement aux
Athéniens, plus près de
Cyzique, qui firent ensuite leur manœuvre décrite
par Diodore de Sicile.
Selon l’historien Robert J.Littman, il est peu probable que Mindaros (ou Mindarus) effectua des manœuvres loin du port et par temps de pluie.
Il doute également qu’Alcibiade se trouvait entre la flotte
Spartiate et le port.
Il dit qu’Alcibiade vint avec 40 navires sous la pluie,
qui le cachait du port où était la flotte ennemie.
La version de Xénophon
est probablement basée sur le fait qu’il était au courant des événements avant la bataille, mais mal représentés dans leurs déroulements.
Les informations de Frontin (ou Sextus Iulius Frontinus, écrivain militaire Romain, v.35/40-103) permettent de préciser que la majeure partie de la flotte
Athénienne était cachée derrière le cap à une distance considérable de
Cyzique et
Alcibiade tourna ses trirèmes contre l’ennemi.
Simultanément les deux autres escadrons coupèrent la retraite à Mindaros (ou Mindarus) qui réalisa qu’il était tombé dans une embuscade.
À la suite de cette victoire, les Athéniens prirent le contrôle total des eaux de
l’Hellespont. Le lendemain, ils reprirent Cyzique,
qui se rendit sans combat.
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Démoralisés par la destruction de
leur flotte, Mindaros (ou Mindarus) mort et les hommes affamés, les
Spartiates envoyèrent une Ambassade à
Athènes pour demander la paix.
Les Athéniens rejetèrent cette offre.
Dans la ville, le gouvernement oligarchique, qui avait régné depuis 411, céda la place à une démocratie restaurée quelques mois après la bataille.
Une force expéditionnaire commandée par Thrasylle Thrasylle (ou Thrasylos ou Thrasyllus, en
Grec :
Θράσυλλος) était prête à rejoindre les forces de l’Hellespont.
Cette armée, toutefois, quitta Athènes seulement un an après la bataille et,
même si les Athéniens finirent par reprendre Byzance et par obtenir
que Chalcédoine leur paye un tribut,
ils ne profitèrent jamais vraiment de l’avantage que la bataille de Cyzique leur avait donné.
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Bibliographie
Pour d’autres détails sur la bataille voir les
ouvrages de :
Antony Andrewes :
– Notion and Kyzikos: The sources compared, pp : 15-25, The Journal of Hellenic Studies 102, 1982.
Jean-Nicolas Corvisier :
– Guerre et société dans les mondes grecs (490-322 av.J.C), Armand Colin, Paris, 1999.
Richard Crawley :
– Complete writings : The Peloponnesian war de Thucydides, Modern Library, New York, 1951.
Nic Fields :
– The Spartan way, Pen and Sword, Havertown, 2013.
Donald Kagan :
– The Peloponnesian War, Viking, New York, 2003.
Robert J.Littman :
– The strategy of the battle of Cyzicus, pp : 265-272, Transactions and Proceedings of the American Philological Association 99, 1968.
Fred Eugene Ray :
– Land battles in 5th century B.C. Greece : A history and analysis of 173 engagements, McFarland, Jefferson, 2009 – 2011.
Denis Roussel :
– La guerre du Péloponnèse, Le Livre de poche, Paris, 1964, 1966.
Simon Verdegem :
– Plutarch’s life of Alcibiades : Story, text and moralism, Leuven University Press, Leuven, 2010.
Rex Warner :
– History of the Peloponnesian war of Thucydides, Penguin Books, Harmondsworth, Baltimore, 1972.
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