Les  colonies  de  Milet
 

Nous avons besoin de vous

 

   Milet était considérée comme la plus grande métropole Grecque. Elle est réputée pour être la cité qui créa le plus grand nombre de colonies parmi toutes autres villes hellénistiques. Pline l’Ancien (Écrivain et naturaliste Romain, 23-79), dans son Histoire naturelle (Livre V), en cite plus de quatre-vingts fondées par Milet autour de la mer Noire, parmi lesquelles les plus connues sont :
 

 
Cliquez sur un nom de ville ou de région

 


 

Drachme d’Amisos entre 400-300 av.J.C

Amisos

 
   Amisos (ou Simsum ou Samsun, en Grec : Eis Amisôs Eis Amisôs “à Aminos” ou Σαμψούντα Sampsoúnta) fut une ville qui s’étendait le long de la côte entre deux deltas qui s’avançaient dans la mer Noire. Elle était située à l’extrémité d’une ancienne route de la Cappadoce. La Amisos de l’antiquité se trouvait sur la pointe Nord-ouest de la ville moderne. Elle fut fondée par les colons Milésiens vers 760-750 av.J.C, probablement avec l’aide des habitants de Phocée. L’historien Grec Hécatée (v.550-v.476), écrit qu’Amisos était autrefois appelée Enete. Cet endroit est mentionné dans l’Iliade d’Homère. Le nom de Gasgalarcaa lui est aussi quelques fois attribué.
 
   Elle fit partie au IIIe siècle av.J.C du royaume du Pont qui contrôlait à cette époque le Nord de l’Anatolie ainsi que certaines parties de l’Anatolie centrale, et les villes de commerce, sur les rives de la mer Noire. La ville fut d’ailleurs fortifiée et agrandie par un de ses Roi, Mithridate VI (120-63). Elle fut assiégée par l’armée du Romain Lucius Licinius Lucullus (Homme d’État et Général, 115-57) en guerre contre Mithridate VI et conquise en 71 av.J.C et dévastée, mais Lucullus autorisa sa reconstruction. En 47 av.J.C la ville fut prise par les Romains et intégrée dans leur Empire, faisant partie de la province de la Bithynie et du Pont. Puis elle passa sous la dominance de l’Empire Byzantin faisant partie du thème de Arméniaques. Dans l’Antiquité tardive elle fut le siège d’un évêché. C’est aujourd’hui la plus grande ville Turque sur la mer Noire et la capitale de la province du même nom.

 

Bibliographie

 
Thōmas Alexiadēs :
Ē Amisos tōn Ellēnōn tu Pontu, Thessalonikē Kyriakidēs, 2009.
Mustafa Akkaya :
Amisos Hazinesi = (Amisos treasure), Müze Müdürü, Samsun, 1995.
Sümer Atasoy :
Amisos : Karadeniz kıyısında antik bir kent, Koç, Samsun, 1997.
Constantine Hionides : (Kōnstantinos Chionidēs)
The Greek Pontians of the Black Sea : Sinope, Amisos, Kotyora, Kerasus, Trapezus, 1300 BC-2000 AD, Constantine Hionides, Boston, 1996.
Lâtife Summerer :
Hellenistische terrakotten aus Amisos : Ein beitrag zur kunstgeschichte des Pontosgebietes, F.Steiner, Stuttgart, 1999.

 


 
Statuette représentant
Déméter et Perséphone
trouvée dans la nécropole
d’Apollonia – IVe s. av.J.C

Apollonia

 
   Apollonia (ou Apollonia du Pont, en Bulgare : Созопол Sozopol, transcription du Grec : Σωσόπολις Sosopolis) était une petite ville située à 30 km. de Bourgas sur la mer Noire, sur les côtes de Thrace. On a retrouvé les vestiges d’un premier peuplement sur le site par des Thraces, qui datent du XIVe et XIIIe siècle av.J.C. De récentes recherches archéologiques ont mis au jour une importante nécropole de ce peuple datant des VIIIe et VIIe siècles av.J.C.. Vers 609 av.J.C, Milet installa sur le site une colonie avec à sa tête Anaximandre (ou Anaximandros, 610-546), qui nomma la ville Antheia. La cité fut rapidement rebaptisée Apollonia, à cause d’un temple consacré à Apollon et dont une statue colossale, transportée plus tard par le Proconsul Lucius Licinius Lucullus (Homme d’État et Général, 115-57) à Rome, sera placée dans le Capitole.
 
  À divers moments, Apollonia fut connue sous le nom Latin d’Apollonia Pontica “Apollonia sur la mer Noire” (L’ancien Pont-Euxin), en Grec : ‘Aπολλωνία Ποντική et sous celui d’Apollonia Magna “La grande Apollonia”, en Grec : ‘Aπολλωνία Μέγας. Au premier siècle de notre ère le nom, Sozopolis (En Grec : Σωσόπολις) commença à apparaître dans les documents écrits. Au cours de la domination ottomane, la ville fut connue sous les noms : Sizebolu ou Sizeboli ou Sizebolou. Il ne faut pas la confondre avec Apollonia sur la côte Illyrienne, près de l’embouchure de l’Aous (ou Aoös, aujourd’hui Vjosa) ou le Roi de Macédoine, Philippe V (221-179) fut battu par le Préteur Marcus Valerius Laevinus (Consul en 220 et 210) en 214.
 
   Apollonia Pontica fut prisée par de nombreuses puissances car elle possédait deux ports situés dans des profondes baies bien abritées et fournissait ainsi un emplacement idéal pour les expéditions. La ville s’imposa rapidement comme un centre commercial maritime incontournable, et ce pendant plusieurs siècles, en passant diverses alliances économiques. Elle bénéficia d’industries importantes : De pêche, de production de sel, de bois et d’extraction des métaux, qui lui firent connaitre un véritable boom économique. La cité fut également le “port-grenier” des cités-États Grecques et de la Thrace. Les marchandises étaient non seulement pour ces cités (Notamment dans le Péloponnèse), mais aussi pour l’Égypte, la Syrie/Palestine et même Carthage. Ce fut la richesse de la ville qui lui donna son surnom d’Apollonia Magna et aussi par une statue colossale d’Apollon en bronze de 13,20 m. de hauteur, créée par le sculpteur Kalamis, qui était largement visible pour les navires de passage. Un différend avec le gouvernement de Mesembria pour le contrôle des mines de sel conduisit au IIe siècle av.J.C. à une guerre qui fut remportée par Apollonia.


 

Drachme d’Apollonia entre 500-400 av.J.C

 
   La ville avait trois quartiers fortifiés : Un sur l’île Sveti Ivan, l’autre au Sud de la cité sur la péninsule et le troisième sur les collines au-dessus la vieille ville actuelle. Apollonia possédait un théâtre, une agora et un gymnase. Outre le temple principal de l’île de Sveti Ivan, consacré au Dieu Apollon, il y avait un autre grand temple consacré aux Déesses Aphrodite et Hécate. La population Thrace de la cité avait aussi son temple dédié à leur Déesse de la fertilité. Vers 73 av.J.C, la ville fut prise par le Roi du Pont, Mithridate VI (120-63) qui la fortifia pour renforcer ses défenses face aux Romains. Cependant, en 72 av.J.C l’attaque Romaine, menée par le Proconsul Lucius Licinius Lucullus (Homme d’État et Général, 115-57) eut raison de la cité qui tomba. Le Romain occupa les villes Grecques des rives de la mer Noire, d’Apollonia jusqu’au Delta du Danube.
 
   Ce fut à cette époque que fut emporté la statue d’Apollon au Capitole comme trophée. Elle fut plus tard fondue au cours de la Christianisation de l’Empire Romain. Les habitants des villes conquises demandèrent alors de l’aide au Roi Gète de Dacie, Burebista (ou Boirebista ou Byrebistas, en Grec : Βυρεβιστα ou Βυρεβιστας ou Βοιρεβίστας, 82-44). Ce dernier défit l’armée Romaine près d’Histria (ou Istros) et intégra à son royaume les villes libérées d’Histria, de Tomis, de Callatis (Ouest de la mer Noire, aujourd’hui Mangalia), de Dionysopolis et d’Apollonia. Il poursuivit son avance et prit Mesembria, Odessos (ou Varna), Olbia et Tyras. Sous le gouvernement Romain, Apollonia retrouva son influence. En 330 ap.J.C le Christianisme se développa et une église fut construite. Ce fut en 431 que la ville apparue pour la première fois sous le nouveau nom de Sozopolis.

 

Bibliographie

 
Bozhidar Dimitrov :
Thracian fortresses and settlements in the vicinity of Apollonia Pontica, Sofiĭski universitet “Kliment Okhridski”, Sofia, 1973.
Roald F.Docter :
Apollonia Pontica 2007, Ghent University, Department of Archaeology, Gent, 2008.
Alexandăr Fol
Le Mer Noire et le monde méditerranéen : Premier symposium international, Sozopol, 9-12 octobre 1979, Jambol, Sofia, 1982.
Antoine Hermary :
Apollonia du Pont, Sozopol : La nécropole de Kalfata, Ve-IIIe s. av.J.C. : Fouilles Franco-bulgares, 2002-2004, Edition Errance, Centre Camille Jullian, Paris, 2010.
Michail Lazarov :
Les ports dans la vie de la Thrace ancienne, Sozopol, Actes du symposium international 7 – 12 octobre 1991, Jambol, Sofia, 1994.
Dimitar Nedew et Krastina Panajotowa :
Apollonia Pontica, pp : 95-155, Demetrios V. Grammenos, Elias K. Petropoulos (Hrsg.) : Ancient Greek Colonies in the Black Sea, Archaeological Institute of Northern Greece, Bd. 1, Thessaloniki, 2003.
Iris Von Bredow :
Eckhard Wirbelauer: Apollonia 2, Pontike, Der Neue Pauly (DNP), Band 1, Metzler, Stuttgart, 1996.

 

Borysthènes

 
   Borysthènes (ou Borystène, en Grec : Βορυσθένης) est un nom géographique de l’Antiquité classique, mais qui serait aussi une ancienne cité à part entière. Le nom se réfère généralement à la Dniepr, qui était appelée ainsi par les Grecs, mais parfois à l’Olbia Pontique, une ville située à l’embouchure de cette rivière. Borysthènes est mentionnée à plusieurs reprises dans “L’Histoire du déclin et la chute de l’Empire Romain” d’Edward Gibbon. La citée fut utilisée comme étape sur la route à la mer Noire, entre autres par les Goths.
 

Bibliographie

 
Sergeĭ Leonidovich Solov’ev :
Borisfen – Berezan : Archeologičeskaja kollekcija Ėrmitaža = Borysthenes – Berezan, Vol. 1, Izd. Gosudarstvennogo Ėrmitaža, Saint-Pertersburg, 2005.
Monetary circulation and the political history of archaic Borysthenes, pp. 63-75, Ancient Civilizations from Scythia to Siberia 12, N° 1/2, Brill Academic Publishers, 2006.

  

Cyzique

 
   Cyzique (En Latin : Cyzicus, en Grec : Κύζικος Kyzikos, en Turc : آیدینجق, Aydincik) était située sur la Propontide (Mer de Marmara), en Mysie, dans la province actuelle de Balıkesir en Turquie. Plus précisément sur la côte de la péninsule actuelle de Kapıdağ (L’antique Arktonnesos ou Arctonnesus ou Arcotoneso). Un tombolo (Cordon littoral de sédiments reliant deux étendues terrestres) fait supposer qu’à l’origine le site de la ville fut une île de la mer de Marmara qui fut reliée à la terre ferme dans les temps préhistoriques, soit par des moyens artificiels soit par un tremblement de terre. La ville avait deux ports : Kytos et Panormos. Selon la légende, elle fut construite par Cyzique (Selon certains, le fils de Apollon), qui vint de Thessalie parmi les Pélasges qui allaient plus tard être expulsés par les Lydiens, expulsés à leur tour par les citoyens de Milet qui fondèrent sur le site une colonie en 756. Appien d’Alexandrie (Historien Grec, 90-v.160) dit que Cyzique fut donnée par Zeus à Perséphone comme dot, et qu’elle fit l’objet d’une grande vénération parmi les habitants de la ville comme aucune autre Divinité.
 
   Cette colonie dut lutter contre les campagnes des Cimmériens et subit de gros dommages lors des guerres, mais elle fut reconstruite en 676. Vers 540 elle passa comme une grande partie de la région sous l’emprise de l’Empire Perse Achéménide. Elle participa probablement à la révolte des cités Ioniennes en 499 et ne se rendit aux Perses qu’en 490. En 480 elle s’allia avec Athènes. Longtemps rivale de Byzance elle fit partie de la Ligue de Délos (477-404). Mais son importance ne commença seulement qu’après la Guerre du Péloponnèse (431-404). Comme d’autres villes elle se rebella contre elle en 411. Les Athéniens la récupèrent, cette même année après la bataille de Cynosséma (Hiver 411) dans la péninsule de Gallipoli. Selon Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.400/395)à cette époque, la ville n’avait pas de murs, ce qui prouve que c’était une ville de second ordre. Pour sa rébellion Athènes lui imposa un tribut. En 410, Alcibiade (450-404), y remporta avec l’aide de Thrasybule (445-388), une victoire navale (bataille de Cyzique) sur la flotte Spartiate commandée par le Général Mindaros (ou Mindarus, † 410). Cyzique qui s’était rangée du côté de Sparte retomba sous la tutelle Athénienne.


 

Bas relief montrant un banquet funéraire,
trouvé à Cyzique – Musée du Louvre

Photo avent retouches : wikimedia.org

 
   En Septembre 405, Lysandre (Homme politique de Sparte) écrasa la flotte Athénienne à la bataille d’Aigos Potamos et Cyzique retourna sous contrôle Spartiate. Pour peu de temps, car à la chute de ces derniers, à la paix d’Antalcidas, en 387/386, comme les autres villes Grecques d’Asie Mineure, elle redevint possession de la Perse. Elle dut attendre la conquête de la région par le Roi de Macédoine, Alexandre le Grand (336-323) pour retrouver son indépendance. Après la mort de ce dernier et les guerres entre Diadoques pour le contrôle de son Empire, Cyzique devint la possession l’Empire Séleucide. L’histoire hellénistique de la ville est cependant étroitement liée à celle des Attalides de Pergame qui en prirent le contrôle. Son Roi Philetairos (ou Philétairos, 282-263) fournit des troupes, de l’argent et de la nourriture à la ville pour se défense contre les envahisseurs Galates. Le Roi suivant, Attalos I (ou Attale, 241-197), épousa une femme nommée Apollonis de Cyzique (ou Apollônis ou Apollonide, en Grec : ‘Aπολλωνίς).
 
   Lors de la guerre entre ce dernier et le Roi de Macédoine, Philippe V (221-179), la ville envoya 30 navires à la flotte d’Attalos I dans une grande bataille navale qui eut lieu dans le détroit entre Chios et le continent, au Sud-ouest d’Erythrée où Attalos I fut toutefois écrasé s’échappant de justesse. Lorsque le dernier Roi de Pergame, Attalos III Philométor (ou Attale, 138-133) léga son royaume à Rome, Cyzique tomba sous la domination Romaine et fit partie de la province d’Asie. La ville était bien gérée et avait un bon contrôle du commerce avec l’Anatolie ce qui augmenta considérablement sa richesse et sa grande prospérité lui donna beaucoup d’importance. Alliée des Romains, elle participa à leur guerre contre le Roi du Pont, Mithridate VI Eupator (120-63) et dépensa beaucoup d’énergie dans ce combat. Vers 74/73, ce dernier assiégea la ville avec 300.000 hommes et plaça ses troupes au pied de la montagne Adrasteia, tandis que ses navires bloquaient le passage étroit qui la séparait de la mer. Rome envoya le Proconsul Lucius Licinius Lucullus (Homme d’État et Général, 115-57), pour le confronter. La résistance des murailles de Cyzique et l’abondance des approvisionnements stockés dans la ville, vont provoquer l’échec de la tentative du Roi du Pont. Lucullus coupa les lignes Mithridate VI et assiégea à son tour son armée qui commença à souffrir de la faim et finalement abandonna le terrain et subit de lourdes pertes.
 
   La fidélité de Cyzique fut récompensée par les Romains qui donnèrent alors à la ville le titre de ville libre (Libera Civitas). Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) note qu’à cette époque, son territoire fut considérablement agrandi par des cessions effectuées par les Romains et qu’elle obtint d’autres privilèges. Elle devint la principale ville du Nord de la Mysie et de la Troade. Après que sous l’Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) elle perdit temporairement sa liberté, elle fut sous le règne de Tibère (14-37) rattachée à la province d’Asie et incorporée dans l’Empire Romain. Tibère, en 25, élimina ses privilèges de ville libre parce qu’elle n’avait, d’après lui, aucun respect religieux dû à la mémoire d’Auguste et maltraitait des citoyens Romains. Malgré cela, Cyzique resta prospère au moins jusqu’au tremblement de terre qui se produisit en l’an 150. Sous l’Empereur Caracalla (211-217) elle reçut le titre de Métropole de la province de l’Hellespont. Au cours des IIIe et IVe siècles elle fut le siège d’un évêché. La ville fut frappée à plusieurs reprises par de durs séismes, sous Hadrien (117-138), puis en 150 donc sous Antonin le Pieux (138-161) et en 544 sous Justinien (527-565). En 675/674, elle fut saccagée par les arabes.

 

Bibliographie

 
Ekrem Akurgal :
Kyzikos (Belkis or Balkiz) Turkey, The Princeton Encyclopedia of Classical Sites, Princeton University Press, Princeton, 1976.
Frederick William Hasluck :
Cyzicus, being some account of the history and antiquities of that city, and of the district adjacent to it, with the towns of Apollonia ad Rhyndacum, Miletupolis, Hadrianutherae, Priapus, Zeleia, etc., University Press, Cambridge, 1910.
Joachim Marquardt :
Cyzicus und sein Gebiet, Enslin, Berlin, 1836.
Elmar Schwertheim :
Die inschriften von Kyzikos und umgebung / 1 grabtexte, Rudolf Habelt, Bonn, 1980.

  

Dioscurias

 
   Dioscurias (ou Dioscuries, en Grec : Διοσκουριάς  Dioscourias, en Géorgien : სოხუმი  Soukhoumi ou Sukhumi ou Sokhumi ou აყუ  Aqu, en Russe : Сухум Sukhum ou Сухуми  Sukhumi, en Abkhaze Caucasien : Аҟәа Aqwa, en Mingrélien : აყუჯიხა  Aqujikha) était située au pied du mont Caucase. Elle fut la capitale de l’Abkhazie, une région de la côte Est de la Mer Noire. Les premières traces de peuplement remontent à la fin du IIe millénaire et début du Ier, par des tribus Colchides. L’histoire de la ville débuta vraiment au VIe siècle av.J.C lorsqu’une colonie de Milet s’y développa et la nomma Dioscurias. La cité aurait été ainsi appelée pour la Dioscures (Les jumeaux Castor et Pollux de la mythologie classique). Elle devint rapidement très importante pour le commerce entre la Grèce et les tribus indigènes, avec l’importation de marchandises provenant de nombreuses parties du monde Hellénistique, et l’exportation de sel local, de bois du Caucase, de lin et de chanvre.


 

Drachme de Dioscurias, fin IIe siècle av.J.C

 
   Elle fut également le centre principal de la traite négrière de Colchide. Elle continua de prospérer jusqu’à sa conquête par le Roi du Pont, Mithridate VI (120-63). Sous l’Empereur Romain Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C), la ville prit le nom de Sebaste (En Grec : Σεβαστούπολις ou Sébastopolis), mais elle déclina rapidement. Pline l’Ancien (Écrivain et naturaliste Romain, 23-79) décrit le site pratiquement désert à son époque. Des vestiges de tours et de murs de Sébastopolis ont été trouvés sous l’eau près des côtes. En 542, les Romains évacuèrent la ville pour éviter d’être capturés par les Perses Sassanides et sa citadelle fut démolie. En 565, cependant, l’Empereur Justinien I (527-565) restaura le fort et Sébastopolis continua d’être l’un des bastions Byzantins en Colchide, avant d’être saccagée par les arabes en 736. Ce fut par la suite que la cité dut prendre le nom de Tskhumi. L’étymologie du nom de Soukhoumi/Tskhumi est contestée. Les sources Géorgiennes médiévales de la ville la nome : ცხუმი Tskhumi et plus tard, sous le contrôle ottoman, la cité fut connue en Turc sous le nom : Suhum-Kale.

 

Bibliographie

 
Giorgi Tedo Dundua :
Atikuri naxevari mina Dioskuriidan : Atenis pontouri talasokratia = Attic half mina from Dioscurias : Athenian Thalassokratia over the East Pontus, Gamomcemloba “Meridiani”, Tbilisi, 2000.
John Everett-Heath :
Sukhumi (Georgia), The Concise Dictionary of World Place-Names, Oxford University Press, Janvier 2010.
Robert W.Thomson :
Sebastopolis, The Oxford Dictionary of Byzantium, Oxford University Press, Janvier 1991.

 


 

Vue des bains d’Histria

Histria

 
   Histria (ou Istrie ou Istria ou Ister, en Grec : ‘Iστρίη ou Ἴστρος  Istros ou Istropolis ‘Iστρόπολις), du nom d’un Dieu Thrace, était située à l’embouchure du Danube, en Mésie sur la côte Ouest de la mer Noire, aujourd’hui la Roumanie. Pour certains spécialistes, elle aurait pris son nom du Danube, dont la partie inférieure était appelée des Grecs : Istros. Elle fut fondée par les colons Milésiens au VIIe siècle av.J.C. Selon Eusèbe de Césarée (Prélat Grec, écrivain, théologien et apologète Chrétien, v.265-v.340), la date sa fondation serait exactement en 657/656 av.J.C, à l’époque de la 33e olympiade et selon Scymnus de Chios (Géographe et poète Grec, v.110 av.J.C.) en 630. On a retrouvé des pièces de monnaies de la cité datant de 480 av.J.C. Des amphores furent mises au jour en grande quantité à Histria, certaines importées et d’autres qui furent fabriquées localement. Cette poterie locale fut produite après l’établissement de la colonie et certainement avant le milieu du VIe siècle.
 


 

Autre vue des bains

   Au cours de la période archaïque et classique, quand Histria prospéra, elle était située à proximité de terres arables très fertiles. Elle servit en tant que port de commerce. Cependant, en 100 ap.J.C, la pêche ne fut plus presque que sa seule source de revenus. La cité fut un des champs de batailles dans la guerre entre le Roi du Pont, Mithridate VI (120-63) et le Proconsul Romain Lucius Licinius Lucullus (Homme d’État et Général, 115-57). Lucullus remporta quelques victoires et occupa les cités Grecques des rives de la mer Noire, d’Apollonia (ou Sozopol) jusqu’au Delta du Danube. Les habitants des villes conquises demandèrent alors de l’aide au Roi Gète de Dacie, Burebista (ou Boirebista ou Byrebistas, en Grec : Βυρεβιστα ou Βυρεβιστας ou Βοιρεβίστας, 82-44). Ce dernier défit l’armée Romaine près d’Histria et intégra à son royaume les villes libérées d’Histria, de Tomis, de Callatis, de Dionysopolis et d’Apollonia. Il poursuivit son avance et prit Mesembria, Odessos (ou Varna), Olbia et Tyras. Autour de l’an 30, Histria redevint une ville Romaine. Au cours de la période, du Ier siècle au IIIe siècle ap.J.C, des temples furent construits pour les Dieux Romains, un bain public et des maisons pour les nobles. Au total, la cité connut une existence continue d’environ 14 siècles, de la période Grecque jusqu’à la période Romaine-byzantine.
 
   La baie où fut fondée la ville fut progressivement obstruée par des dépôts de sable et l’accès à la mer Noire fut réduit petit à petit. Le commerce continua jusqu’au VIe siècle ap.J.C. L’invasion des Avars et des Slaves au VIIe siècle détruisit presque entièrement la forteresse, le nom de la ville disparait à cette époque. Les ruines de la colonie ont été identifiées en 1868 par l’archéologue Français Ernest Desjardins. Les premières fouilles archéologique ont été faites par Vasile Parvan en 1914, et ont continué après sa mort en 1927 par des équipes d’archéologues dirigées successivement par : Scarlat et Marcelle Lambrino de 1928 à 1943, Emil Condurachi de 1949 à 1970, Dionisie Pippidi, Petre Alexandrescu et Alexandru Suceveanu. Le Musée Histria, fondée en 1982, présente certaines de ces découvertes. Les différentes recherches archéologiques sur le site ont permis d’identifier et de classer plusieurs strates de peuplement.

 

Bibliographie

 
Petre Alexandrescu :
Histria I à XII, Ed. Academiei Republicii Socialiste Romania, Bucarest, 1954 à 2006.
Jan Burian :
Istros [3], Der Neue Pauly (DNP) 5, Metzler, Stuttgart, 1998.
Emil Condurachi :
Histria, Meridiens, Bucarest, 1962-1968.
Dionis M.Pippidi :
Istros (Histria) Romania, The Princeton Encyclopedia of Classical Sites, Princeton University Press, Princeton, 1976.
Gabriel Mircea Talmatchi :
Les monnaies autonomes d’Istros, Callatis et Tomis, Moneta, Wetteren, 2006.

 

Bibliographie générale

 
   Pour d’autres détails sur les villes voir les ouvrages de :
 
Suzan Bayhan :
Priene, Miletus, Didyma, Keski’n Color Kartpostalcilik, Matbaasi, 1994.
John Boardman :
Kolonien und Handel der Griechen, München, Beck, 1981.
Catherine Bouras et Jean-Yves Marc :
L’Espace maritime Egéen à l’époque impériale, Lila I Marangou, Université Marc Bloch, UFR des sciences historiques, Strasbourg, 2008.
Michèle Brunet :
Territoires des cités Grecques : Actes de la table ronde internationale organisée par l’École Française d’Athènes, 31 octobre-3 novembre 1991, École Française d’Athènes, Athènes, Paris, 1999 – De Boccard édition-diffusion, Paris, 1999.
Paul Cartledge :
Ancient Greece : A history in eleven cities, Oxford University Press, Oxford, New York, 2009.
Norbert Ehrhardt :
Milet und seine kolonien : Vergleichende untersuchung der kultischen und politischen einrichtungen, Peter Lang, Frankfurt am Main, New York, janvier 1983.
John Garstang :
The Hittite Empire, Constable and Company Ltd., London, 1929.
Vanessa B.Gorman :
Miletos, the ornament of Ionia : A history of the city to 400 B.C.E, University of Michigan Press, Ann Arbor, 2001.
Démétrios V.Grammenos :
Ancient Greek colonies in the Black Sea, Archaeopress, Oxford, 2007.
Alan M.Greaves :
Miletos : A history, Routledge, Londres, New York, 2002.
Bernard Haussoullier :
Études sur l’histoire de Milet et du Didymeion, É.Bouillon, Paris, 1902.
Thor Heyerdahl et Per Lillienström :
Jakten på Odin : På sporet av vår fortid, Stenersen, Oslo, 2001.
Lionel Ignacius Cusack Pearson :
Early Ionian historians, Clarendon Press, Oxford, 1939.
Gocha R.Tsetskhladze :
The Greek colonisation of the Black Sea area : Historical interpretation of archaeology, Oxford University Committee for Archaeology, Oxford, 1994 – F.Steiner, Stuttgart, 1998.
Gocha R.Tsetskhladze et Jan G.de Boer :
The Black Sea region in the Greek, Roman and Byzantine periods, Dutch Archaeological and Historical Society, Amsterdam, 2002.
Velizar Iv Velkov :
Roman cities in Bulgaria : Sollected studies, Hakkert, Amsterdam, 1980.

 

Suite……

 

 
Pour voir correctement les traductions des noms en Grec ancien,
vous pouvez télécharger et installer la police de caractère jointe.
  Copyright © Antikforever.com