Quelques Reines importantes :
Méritamon
 

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Sommaire
 

Ses titres
Son origine, son histoire
Ses représentations
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie

 
 
{L’aimée d’Amon}

 

Ses titres

 

{Princesse héréditaire, L’ainée (iryt-p at-Tpit-wrT) ; Souveraine (La supérieure) du harem d’Amon-Rê (wrt-khnrt-n-imnw-ra) ; Maîtresse [Souveraine] de Haute et de Basse-Égypte (Hnwt Smaw mHw) ; Sœur du Roi (snt-nswt) ; Épouse favorite du Roi (HmT-nswt aAt) ; Fille du Roi (sAT-nswt) ; Grande Épouse Royale (Htm-nswt wrt) ; Dame des Deux Terres (nbT tAwy) ; Prêtresse d’Hathor (Hmt-nTr Hw.t-Hr)}.
 
On trouve aussi d’autres épithètes :
{Celle qui remplit l’avant-cour de l’odeur de son parfum ; Celle qui se tient près de son Seigneur comme Sothis est à côté d’Orion ; Chanteuse d’Atoum ; Joueuse de sistre de Mout ; Danseuse rituelle d’Horus ; La joueuse de menat d’Hathor ; Maîtresse du sistre ; La bien-aimée de son Seigneur ; La bien-aimé du Seigneur des Deux Terres ; Belle dans le palais ; On est heureux de ce qu’elle dit quand elle ouvre sa bouche pour apaiser le Seigneur des Deux Terres ; Celle dont le front est parfait portant l’uraeus ; Fille du Roi dans le palais [?] du Seigneur de nombreux festivals [?] ; Celle dont la face est splendide, qui est magnifique dans le palais}.
  

 


 

Méritamon – (La Reine blanche)
Musée Égyptien du Caire

Son origine, son histoire

 
   Méritamon (ou Merytamen ou Mérytamon ou Meryt-Amon ou Meritamen ou Meryetamen ou Mérite-Amon ou Merytamun ou Meritamun – Mrjt Jmn) est une Reine d’Égypte de la XIXe dynastie. Elle fut la 4e fille et l’épouse du Pharaon Ramsès II (1279-1213), et la 3e fille de la Reine Néfertari. Parce qu’elle occupa un rang privilégié dans l’imagerie officielle, elle naquit sûrement avant le couronnement de Ramsès II et fut probablement la plus vieille des filles de Néfertari qui lui ait survécu. Selon Christian Leblanc, pourtant rien n’autorise à voir en elle l’ainée de cette lignée maternelle, puisque sa position varie assez souvent dans les processions Princières figurées dans le contexte des temples.
 
   Après que sa mère mourut, autour de l’an 24/25 du règne de Ramsès II, Méritamon devint Grande Épouse Royale, vers l’an 26, avec sa demi-sœur Bentanat I (ou Bint-Anath), l’aînée de la Reine Isis-Nofret I. Certains spécialistes pensent que Bentanat I fut nommée à ce rang bien avant sa demi-sœur. Celle-ci ne prenant cette fonction que vers l’an 27/28, voire plus tard. On peut d’ailleurs soutenir cette idée chronologique grâce à la stèle de Deir el-Médineh, sur laquelle Méritamon est évoquée en qualité de Grande Épouse Royale, puisque d’après Jaromir Malek il faut dater cette stèle de vers la fin de la moitié du règne de Ramsès II.
 
   On ne sait par contre toujours pas combien de temps les deux demi-sœurs restèrent côte à côte à ce rang, il est difficile de répondre puisque nous perdons la trace de Méritamon après la troisième décennie du règne de son père. À partir de cette période on ne trouve plus de représentation. Preuve en est, sur un colosse de Ramsès II à Hermopolis, près du Pharaon ne figurent que deux Grandes Épouses Royales : Bentanat I et Henoutimrê. Comme l’a suggéré Günther Roeder, ce colosse ne pouvant pas être daté d’avant l’an 53, Méritamon était donc déjà morte à cette époque.


 

Autre vue de la statue du Caire

 
   D’autres Grandes Dames royales Égyptiennes, avant elle, portèrent le nom de Méritamon : Une des sœurs et épouse du Pharaon Amenhotep I (1525/24-1504) et la fille du Roi Thoutmôsis III (1479-1425). Comme sa mère elle semble avoir eu une prédilection pour la Haute-Égypte d’où elle tenait également ses racines. C’est en effet dans cette région, à Thèbes et à Akhmîm que l’on trouve le plus de traces de son existence et ce même bien avant qu’elle n’acquiert le rang de Grande Épouse Royale. On pense qu’elle reçut une éducation religieuse assez tôt, la préparant à ses futures fonctions. Dans le temple de Louxor elle est mentionnée comme exerçant la fonction de Prêtresse Chanteuse d’Hathor.
 

Ses représentations

 
   Méritamon est décrite dans un bon nombre de scènes dans les temples et est représentée au sein de plusieurs statues :
La plus connue, est sa belle statue de pierre de chaux, dite "La Reine blanche", trouvée en 1896 par William Mattheus Flinders Pétrie dans le Ramesseum, le complexe de temple que son père avait établi. Toutefois ce ne fut qu’un siècle plus tard, en 1981 que la statue de la Reine blanche fut identifiée à Méritamon grâce à la découverte dans les ruines du temple de la ville d’Akhmîm d’une statue inscrite, beaucoup plus grande mais dont la ressemblance est frappante.
 
   Les égyptologues pensent également que la statue fut transportée dans le Ramesseum, mais que ce n’était pas son lieu d’origine. On peu admirer ce buste aujourd’hui au musée du Caire. On sait que cette statue la représentait debout, dans l’attitude de la marche, avec une épaisse perruque maintenue par un diadème et dominée par un mortier cerclé de cobras dressés. La Reine était également parée de deux importantes boucles d’oreille et d’un large collier à plusieurs rangs de perles. Elle serre dans sa main gauche un menât, symbole de la Déesse Hathor.
 


 

Colosse de Méritamon –
Temple de Min – Akhmîm

La souveraine apparaît également sur les murs du temple d’Abou-Simbel, avec d’autres membres de famille royal. Méritamon est accompagnée de la Princesse Néfertari et de la Reine-mère et épouse du Dieu, Moutemouia. Le petit temple d’Abou-Simbel, dédié à la Reine Néfertari et à la Déesse Hathor est décoré avec deux grandes statues de la Reine Néfertari et quatre grandes statues de Ramsès II. Les statues de Néfertari sont flanquées de deux de ses filles, les Princesses Méritamon et Henouttaoui (ou Henuttawy).
 
Toujours à Abou-Simbel, une stèle du vice-Roi de Nubie Heqanakht, montre dans le registre supérieur Ramsès II et la Princesse Méritamon. Dans le registre inférieur elle montre le vice-Roi en adoration devant la Reine Néfertari. On pense que cette stèle représente Méritamon dans le rôle de vice-Reine, peut-être parce que sa mère est déjà malade ?.
 
À Louxor, Méritamon est représentée deux fois sur les statues de son père. Le colosse du pylône Ouest la montre à côté de son père où elle est donnée des titres Fille du Roi et Grande Épouse Royale. Elle est également représentée dans la statuaire sur le parvis.
 
Une statue de Pi-Ramsès montre Méritamon debout entre les jambes de son père. Elle atteint environ la hauteur du genou.
 
Une autre statue colossale de Méritamon en granit a récemment été mise au jour dans le sanctuaire de Bastet à Bubastis. Elle présente la Reine coiffée d’une lourde perruque et d’une couronne de vautour.
 
À Akhmîm un colosse à son image de près de sept mètres de haut, découvert récemment dans le temple de Ramsès II, de la cité témoigne du rôle important qu’elle joua auprès du clergé de Min. Une inscription provenant de ce colosse, sur la dorsale du pilier, nous décrit ses fonctions d’Épouse du Dieu et ses titres (Voir ci-dessus). Toujours à Akhmîm, la statue colossale de Ramsès II montre le Pharaon accompagné de deux de ses filles. La Princesse-Reine de la jambe gauche est identifiée en tant que : Fille du Roi, sa bien-aimée, la Grande Épouse du Roi, Méritamon. La Princesse-Reine de la jambe droite est identifiée en tant que: Fille du Roi, sa bien-aimée, la Grande Épouse du Roi, Bentanat I.
 


 

Méritamon dans le cortège des
Princesses représentées dans la cour
du temple d’Abou Simbel

Sa sépulture

 
   Méritamon fut enterrée dans le tombeau QV68 de vallée des Reines. Elle est située entre la tombe de Néfertari et celle de Bentanat I. Sa tombe fut décrite par Karl Richard Lepsius. Une scène intéressante dans la sépulture montre Méritamon consacrant Osiris et Hathor. On y retrouve l’inscription : Reine comme Osiris, fille du Roi, Grande Épouse Royale, Dame des deux terres, Méritamon peut-elle vivre. Son couvercle de sarcophage se trouve aujourd’hui au musée de Berlin. Les titres de Méritamon y sont donnés deux fois. Elle est décrite : Fille du Roi, la Grande Épouse royale, Dame de deux terres, Méritamon fille du Roi sa bien aimée.
 
   Christian Leblanc donne une description détaillée de la sépulture. Bien que moins spacieuse que la tombe de Bentanat I (QV71), celle de Méritamon en reprend dans les grandes lignes le même ordonnancement. Une descenderie avec une glissière centrale conduit à une antichambre qui communique avec la chambre funéraire, où se trouvait dans une fosse peu profonde, le sarcophage en granit rose de la Reine. Deux petites annexes et une crypte se greffent sur la première pièce, alors que dans la seconde salle, une niche avait été creusée dans le mur du fond. Le décor des parois n’a pas résisté au temps, mais les vestiges qui sont conservés aident toutefois à reconstituer la grande majorité des scènes.
 

  Pour d’autres détails sur le tombeau voir l’article sur :
Le tombeau de Méritamon (QV68)

 

Sa famille

 
   On ne connait pas d’enfant à Méritamon avec Ramsès II, mais certains spécialistes prétendent qu’elle eût une fille :
Henoutimrê (ou Hénoutmirê ou Henutmire ou Hénouetmirê – @nw.t-mj-Ra) ?. Il y a un grand débat sur cette Henoutimrê. Pour certains, elle fut peut-être la 8e fille (on trouve aussi selon les sources la 15e fille) du Pharaon qui serait peut-être née de la Reine Méritamon, ce qui en ferait, dans ce cas, la petite-fille de ce souverain. Elle fut une des Grandes Épouses Royales, de son père (ou grand-père donc) auquel elle fut mariée vers l’an 34 (ou 38) du règne, à l’âge de seize ans. Pour des raisons encore inconnues à ce jour Henoutimrê n’apparaît pas dans les listes des filles de Ramsès II. Ce qui est normal dans le cas où sa mère serait Méritamon.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Christiane Desroches Noblecourt :
Le grand Pharaon Ramsès II et son Temps, Palais de la Civilisation Montréal, Montréal, 1985.
Ramsès II, la véritable histoire, Éditions Pygmalion, Paris, Juillet 1997 et Janvier 1998 – Flammarion, Coll. Cultures et Civilisation, Sept. 2007.
Michel Gitton :
Les divines épouses de la XVIIIe dynastie, Centre de recherches d’histoire ancienne, Annales littéraires de l’université de Besançon, Les Belles-Lettres, Paris, 1984 et 1989.
Jean-Claude Goyon et Mohamed A.El-Bialy :
Les Reines et Princesses de la XVIIIe dynastie a Thèbes-Ouest, Atelier national de reproduction des thèses, Lille, 2005.
Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Labib Habachi :
Lids of outer sarcophageof Merytamen and Nefertari, wives of Ramesses, pp : 105-112, MÄS 8, Munich, 1975.
Kenneth Anderson Kitchen :
– Ramesside inscriptions, translations, Volume II, Ramesses II, royal inscriptions, Oxford-Blackwell, 1996.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Jürgen Von Beckerath :
Meretamun, 89, Band IV, Wiesbaden, 1982.
Herbert Eustis Winlock :
– The tomb of Queen Meryetamun, Metropolitan Museum of Art bulletin 33, N°2, New York, 1932-1975.

 

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