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Les Hourrites, peuple Asianique, vont fonder les royaumes du Hourri et du Mitanni, au début du second millénaire. Ils vont exercer longtemps leur domination sur les états voisins, ils sont réputés pour le dressage des chevaux et la conduite des chars de guerre. Leur origine est assez mal connues, on la localise aujourd’hui dans les régions situées au Sud du lac de Van, ils appartiendraient au même groupe que les Ourartéens. Ils parlent une langue agglutinante, différente des langues indo-européennes et sémitiques qui reste encore assez méconnue. On a découvert un vocabulaire en Sumérien/Hourrite et récemment un texte bilingue en Hittite/ Hourrite. On n’a pas trouvé de trace d’une activité artistique très importante, seuls quelques types de poterie leurs ont été attribuées. |
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Tablette en bronze en langue Hourrite (v.2100) du Roi Tish-atal – Urkish |
L’histoire…….
Les sources les plus anciennes sur leur existence remontent au XXIVe siècle, avec des textes de l’origine de la ville d’Ebla (Au Sud d’Alep) qui les mentionnent pour la première fois. Puis dans ceux de Nuzi (Sud-ouest de Kirkuk), d’Ougarit et dans des archives Hittites d’Hattousa (Bogâzköy). Enfin on en trouve aussi une trace dans les annales de Mari qui mentionnent des souverains de cité-états dans le Nord de la Mésopotamie ayant à la fois des noms Hourrites et Amorrites. Sans doute lorsqu’ils migrent vers le Sud et qu’ils forment des petits royaumes en Syrie, dans le Nord de la Mésopotamie dans la vallée du fleuve Khābūr (ou Habur, l’actuelle Haut Djézireh). On retrouve ensuite des Hourrites plus au Sud, en Babylonie et même dans les région bordant le Nord de l’Élam. À l’Ouest, ils semblent qu’ils aient atteint le Hatti.
Ils
vont cohabiter avec les populations Mésopotamiennes
de langue Akkadienne,
notamment pendant l’occupation des Rois, de Sargon
d’Akkad (2334-2279) à
Naram-Sin
(2255-2218). Ils adoptent leur écriture (Celle en Hourrite étant réservée
aux textes religieux) et certaines coutumes de leur civilisation. Le plus vieux
texte Hourrite retrouvé date de cette époque. Il s’agit d’une tablette de
commémoration d’une construction, élevée au Dieu des enfers Nergal, du Roi
Tish-atal d’Urkish. Les Hourrites vont devenir assez puissant pour inquiéter l’Akkad
et se défaire de leur emprise. Puis, après la chute des royaumes Amorrites
et de
Babylone
mise
à sac, en 1595, par le Roi Hittite
Moursil
I,
ils deviennent l’ethnie dominante dans la région. Peu
de temps après, les luttes de succession chez les Hittites
et l’affaiblissement de l’empire Assyriens
laisse la haute Mésopotamie
sans domination majeure. Ce qui mène à la formation du royaume du Mitanni.
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Les villes d’Alep et Ougarit comprennent une forte population Hourrite, ce qui confirme leur implantation dans toute la Syrie du Nord. L’histoire des Hourrites va suivre celle du Mitanni, mais après la chute de celui-ci, les Hourrites continueront à peupler la Syrie et la région du Hanigalbat pendant quelques décennies. On retrouve aussi leurs traces en Élam à l’époque du Roi Ige-Halki (1350-1330, dynastie des Igehalkides), dans le Zagros et en Babylonie. Avec la venue des Araméens, les Hourrites en Syrie vont disparaître, assimilés par les nouveaux arrivants. Au début du Ier millénaire, les tribus Hourrites de la région du Lac de Van se regroupent pour lutter contre les Assyriens et fondent ainsi une nouvelle entité politique : Le royaume d’Ourartou, qui comprendra la totalité du plateau Arménien. |
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À partir de 1600, tous ces petits royaumes Hourrites vont fusionner progressivement et n’en former qu’un que les textes Assyriens appellent: Mitanni (ou Mittani) ou Hanigalbat ou Khanigalbat. Les annales Hittites mentionnent un peuple appelé Hurri, qui était situé au Nord-est de la Syrie. Enfin les sources Égyptiennes utilisent le terme Naharina (nhr). Les archives des Empereurs du Mitanni nous sont inconnues et aucune source historique de leur règne n’a été retrouvée à aujourd’hui. Pour reconstituer l’histoire du pays, les spécialistes s’appuient sur les écrits des royaumes voisins: Les Assyriens, les Hittites et les Égyptiens (Dont un important recueil retrouvé à Amarna). Le Mitanni était centré autour du triangle du fleuve Khābūr (ou Habur, actuelle Haut Djézireh), dans le Nord de la Mésopotamie, à l’Est de l’Euphrate. Il s’étendait de Nuzi (auj. Kirkuk-Irak) à l’Est jusqu’à Alep à l’Ouest.
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Il avait deux capitales : Taidu (ou Taite) et Wassouganni (ou Washshukanni ou Ushshukana dans les textes Assyriens) qui n’a jamais été découverte, mais certains spécialistes l’ont identifié au site de Tell Fahariya, qui correspond à la ville de Sikanni à l’époque Assyrienne. Les souverains du Mitanni étaient souvent mentionnés comme "Roi des guerriers Hourrites" (Roi des Hommes Hurri) et leur nom révèlent une origine Indo-Aryenne. Outre ses deux capitales, le Mitanni avait plusieurs villes importantes, ce qui rend souvent impossible d’établir une datation et une chronologie exacte entre les Rois des différentes villes. |
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Char du Mitanni – Musée du Louvre |
L’histoire ………
Le
premier souverain du Mitanni dont le nom est connu est Kirta
(v.1500-v.1490), de lui, comme de son fils Shuttarna
I
(v.1410-v.1400), on ne sait rien. On est juste sur de l’existence de ce dernier
par un sceau, à son nom, repris par Shaushtatar I, un des ses successeurs.
Le Mitanni va commencer à être puissant sous les règnes suivants, ceux de Parattama
(ou
Barattarna v.1470-v.1450), évoqué dans des textes comme suzerain des villes d’Alalah
et de Nuzi, de son fils Parsashatar
(v.1450-v.1440), puis de Shaushtatar I.
Shaushtatar I (ou Shaushatar ou Sausatatar ou Shanshatat, v.1440-v.1410), au début de son règne, met à sac Assur, la capitale Assyrienne et lui impose sa suzeraineté. Il ramène à Wassouganni les portes en or et argent du palais royal. Ce haut fait n’est mentionné que dans un document Hittite. Certains spécialistes (Dont Kuhne) pensent que la campagne de Shaushtatar I eut lieu sous le règne de Assur-nadin-ahhe I (1433) qu’il remplaça par le frère de celui-ci, Enlil-Nasir II (1433-1427). Il semble que Shaushtatar I bénéficia d’une supériorité militaire grâce à l’utilisation du chars de guerre à deux roues. Un texte, qui décrit l’entraînement des cheveux pour la guerre, a été trouvé dans les archives de la capitale Hittite, Hattousa. Shaushtatar I va remporter des grandes victoires qui vont lui permettre d’avoir de nombreux royaumes vassaux comme Alep (Alalah), Karkemish, le Kizzuwatna, le Hana et Ougarit entre autres. Cette émergence de l’empire du Mitanni Hourrite (de 1500 à 1365) va faire connaître aux Hittites une longue éclipse.
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Le
Mitanni étend alors sa domination du bord du Zagros à l’Est, jusqu’à la
Méditerranée à l’Ouest et du mont Taurus au Nord, jusqu’aux alentours de Kadesh
et du Hana
au Sud. Englobant
le Kizzuwatna,
toute la Syrie
du Nord, ainsi que l’Assyrie
et le Kurdistan Irakien.
Cependant, le Mitanni devait
faire face aux ambitions territoriales de ses voisins, ce qui avait amené
ses souverains à se heurter aux Égyptiens
de la XVIIIe
dynastie.
Ces derniers, qui venaient de se délivrer
des envahisseurs Hyksos,
désiraient affirmer leurs prétentions sur les régions contrôlées par le
Mitanni. Les premiers Pharaons qui les avaient attaqués étaient Ahmès
(Ahmosis, 1549-1525) et Amenhotep
I (Aménophis I, 1525-1504), qui parvinrent jusqu’à l’Euphrate, mais
n’assurèrent pas une vraie domination.
C’est réellement avec le Pharaon Thoutmosis III (1479-1425) que l’Égypte va rétablir sa puissance au Proche-Orient. Sa première action, à la tête de dix mille soldats, est faite pour écarter la menace que faisait peser une coalition fomentée par le Mitanni, autour du Prince de Kadesh, de 330 Princes Syriens. Idrimi, Roi d’Alalah Statue retrouvée dans le temple |
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Thoutmosis
III l’emporte
à la bataille de Megiddo (14/15-05-1458) où après un siège de
sept mois la reddition de la ville lui livrera la Palestine. Puis,
il poursuit vers Tyr
et brise au cours de trois campagnes suivantes, la branche occidentale de la
coalition avec la prise de Kadesh.
La Syrie
sera totalement conquise par la mer au cours de sa sixième campagne. Les
ports Phéniciens
se soumettent au cours de sa septième campagne, un an plus tard. |
Stèle de Shaushtatar I |
Les
campagnes suivantes de Thoutmosis
III
serviront à soumettre la région et à repousser les frontières de l’Égypte
jusqu’à l’Euphrate, arrêtant ainsi l’expansion du Mitanni. Son fils, le
Pharaon Amenhotep
II (1428-1401) va continuer la domination sur la région. Il
réalise deux (ou trois) campagnes au Proche Orient pour maintenir les
conquêtes de son père.
En l’an VII de son règne, les affrontements contre le Mitanni, se soldent par
une expédition contre la coalition de chefs de la région de Takhsy (Ou Tikhsy,
entre l’Oronte et l’Euphrate). Sept d’entre eux sont exécutés par Amenhotep
II lui-même, à
coups de massues.
En l’an IX une nouvelle expédition lui assure une emprise sur le Mitanni, ce
sera la dernière qui opposera les deux pays. |
Amenhotep
III (1390-1353)
épouse et Giloukhépa
(ou Kilughépa ou GiluHepat), fille de Shuttarna II,
puis
Tadukhepa
(ou Taduhepa) une fille de Tushratta.
l’Empereur Shuttarna II est reçu en personne à la cour d’Égypte
et des lettres amicales, de l’or
et de somptueux cadeaux sont échangés. Ces alliances avaient surtout pour but de lutter contre le Nouvel
Empire Hittite,
fondé par Tudhaliya
I (1450-1420), qui maintenant
menaçait le Mitanni
et menait des campagnes contre le
Kizzuwatna,
l’Arzawa,
puis contre Alep
qu’il détruit.
Outre
sa fille Giloukhépa,
Shuttarna
II à
trois fils, Artashumara (ou Artassumara ou Artashshumara, v.1385-v.1380),
Tushratta (ou Toushratta ou Touchratta,
v.1380-v.1350) et Artatâma II (v.1350) qui vont lui succéder en se
bataillant pour le pouvoir. Artashumara
est assassiné par un certain Ud-Hi (ou Oud-Hi) qui met sur le trône son frère
Tushratta. |
La fin du Mitanni
Le Mitanni n’aura plus après cela une très longue histoire, il va s’écrouler et perdre tous ces territoires sous les assauts de ses anciens vassaux, les Assyriens menés par leur Roi Assur-uballit I (1366-1330) et surtout la dernière dynastie Hittite, menée par Souppilouliouma I (1382-1342), qui par ses conquêtes territoriales va créer un empire. Au début de son règne il envahit l’Ouest de la vallée de l’Euphrate et conquit l’Amourrou (Liban) du Roi Azirou (ou Aziru), Ougarit, Alalah et Kadesh sur l’Oronte. Tushratta, qui n’est que faiblement soutenu par l’Égypte, est directement attaqué par Souppilouliouma I qui envahit le Mitanni et lance une campagne contre le Kizzuwatna, qu’il annexe. Durant cette période la nation Hittite va, avec l’Égypte, être l’État le plus puissant du Proche-Orient. Tushratta est obligé de fuir et il est assassiné par un de ses fils.
Shattiwaza
(ou Shattiwazza, v.1350-v.1320), un
autre de ses fils, est son successeur légitime mais dans la débâcle qui suit
l’assassinat de son père, il est lui aussi forcé de fuir et se réfugie dans
un premier temps à
Babylone.
Il regagne ensuite la cour de Souppilouliouma
I où il épouse une de ses filles. Durant la période de
troubles qui s’en suit, l’Empereur d’Assyrie
Assur-uballit
I
(1366-1330) va se libérer de la tutelle du Mitanni et le Royaume d’Alzi (ou
Alshe, haute vallée de l’Euphrate) envahit le pays. L’oncle de Shattiwaza, |
Le traité entre Souppilouliouma I et Shattiwaza est l’une des sources principales qui nous renseigne sur l’histoire de cette époque. Shattiwaza fort de cette nouvelle alliance, avec l’aide de Piyassilis (ou Piyashshili) un fils de Souppilouliouma I, mène une armée jusqu’au abord de son royaume. D’après des sources Hittites, Piyassilis et Shattiwaza traversent l’Euphrate à Karkemish, marchent ensuite contre Irridu, en territoire Hourrite, qu’ils prennent ainsi que Harran. Puis ils se dirigent vers l’Est en
direction
de la capitale Mitannienne, Wassouganni.
Shattiwaza est rétabli sur son trône, mais n’est toujours
pas le seul maître du Mitanni. Piyassilis
reçoit ensuite de son père le territoire d’Ashtata (Ouest de l’Euphrate), avec
comme cité principale Karkemish
(Qui appartenait au Mitanni) : "Et toutes les cités du pays de
Karkemish, Mazuwati, Murmurik, Shipri, ……… Je les donne à mon fils’’’.
(Extrait du traité entre Souppilouliouma et Shattiwaza). Peut après son père
le nommera Roi de Karkemish.
À
la même époque, l’Empereur d’Assyrie
Assur-uballit
I
marche sur Wassouganni.
Bien que Shuttarna III (v.1340) soit son vassal et sous sa protection, il
lui refuse l’entrée de la ville. Assur-uballit I encercle alors la cité et
l’assiège. Les habitants préférant dépendre des Hittites
plutôt que des Assyriens,
leurs anciens sujets, demande de l’aide à Piyassilis et Shattiwaza basés à
Irridu. Piyassilis et Shattiwaza acceptent et tournent leur armée vers Wassouganni.
Durant tout le trajet ils poursuivent les Assyriens
sans jamais qu’il n’y ait de réelles confrontations.
Ils libèrent la ville et Shattiwaza devient le seul souverain du Mitanni, mais
son royaume ne se limite plus qu’aux vallées du Khābūr
(ou
Habur,
actuelle Haut Djézireh)
et de plus, il est sous la tutelle de Souppilouliouma
I. |
Shattuara
I
(v.1320-v.1300)
arrive au pouvoir à la mort de Shattiwaza. Son origine est incertaine, certains
spécialistes pensent qu’il était le second fils de Artatâma II et d’autres
le fils de Shattiwaza. Un texte de l’Empereur d’Assyrie
Adad-Nirari
I (1308-1275) raconte comment
il enleva au Mitanni les pays du Tigre et du Khābūr
en se proclamant "Roi de l’univers"
(sharru rabû), et au début du texte "comment le Roi Shattuara I
se rebella et commit des actes d’hostilité contre lui". Il dit avoir
capturé, Shattuara et l’avoir amené à Assur,
où il lui aurait fait prêter allégeance. Puis Adad-Nirari I l’aurait
autorisé à retourner au Mitanni, contre un tribut qu’il devrait verser
régulièrement. Shattuara I a un fils Wasashatta
qui lui succède. |
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Wasashatta (ou Wasasatta v.1300-v.1280) dès son arrivé au pouvoir veut se libérer de la tutelle Assyrienne et se rebelle. N’étant pas de force face aux Assyriens, il demande de l’aide aux Hittites. Mais ces derniers vont le trahir en acceptant son or, sans jamais l’aider (Texte de Adad-Nirari I). Les Assyriens écrasent sans peine Wasashatta et prennent la capitale Taidu, ainsi qu’un nombre important de villes dont Irridu qu’ils détruisent. L’épouse et les enfants de Wasashatta sont emmenés avec d’autres prisonniers à Assur. On ne sait pas ce que devient Wasashatta, mais il est probable qu’il se soit échappé. Certains spécialistes pensent qu’il serait resté le souverain d’un petit État du Mitanni, appelé Shubria, son fils Shattuara II lui succède.
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Shattuara II (v.1280-v.1270) comme son père veut se libérer des Assyriens. Il se révolte avec l’aide des Hittites et des nomades Ahlamû ("vagabonds" ou Akhlamû-Araméens ou Ablamu-Arameens). Ils sont eux aussi écrasés par l’armée Assyrienne de l’Empereur Salmanasar I (1275-1245). Des inscriptions de Salmanasar I mentionnent: "Qu’il aurait tué 14 400 hommes et que les survivants furent rendus aveugles et renvoyés au Mitanni (?), que 180 villes furent détruites, dont Taidu et Irridu". Ce qui est sur c’est qu’avec ses victoires, Salmanasar I peut imposer sa domination jusqu’à Karkemish, ce qui met fin au royaume du Mitanni. Une partie de sa population est déportée et il devient la province Assyrienne d’Hanigalbat. Cette province sera dirigée par le Grand-vizir Assyrien, un certain Ili-Ippada, qui était peut-être un membre de la famille royale et qui prendra le titre de Roi (Sharru) du Hanigalbat.
Sous l’Empereur Assyrien Assur-Nirari III (1204-1198), puis Vers 1100, sous l’Empereur Téglath-Phalasar I (1116-1077), les Annales cunéiformes Assyriennes mentionnent les attaques sur le haut Euphrate d’un ennemi que les Assyriens appellent les Mosques (Mushki ou Moushkis ou Mushku, les Phrygiens représentent l’élément occidental de ce groupe de peuples) et d’autres tribus dont les Kaska. Le Hanigalbat est envahi et ne reviendra plus jamais dans l’Empire Assyrien, il deviendra par la suite totalement Araméen et la langue Hourrite se perdra petit à petit. |
Le Dieu Teshub et le Roi Hittite Tudhaliya IV
|
La religion
Les
Hourrites vont emprunter aux Sumériens
et Akkadiens
certaines divinités et vont être influencées par les religions Anatoliennes,
dont celle des Hittites.
La religion
Hourrite à pour Dieu principal Teshub (ou Teshoub),
le Dieu de l’Orage et de la guerre, habituellement le Dieu majeur du panthéon
des peuples de Syrie
et d’Anatolie, qui a pour Parèdre (Du Grec
ancien πάρεδρος / páredros,
signifiant "qui est assis à côté de" et s’emploie pour
qualifier une divinité associée dans le culte à un Dieu plus important) la
Déesse Hebat et pour fils Sharruma. Il est souvent montré sur un char tiré
par des taureaux. Il était vénéré notamment à Alep
et au Kizzuwatna.
Hebat est d’origine Syrienne et est donc l’épouse de Teshub. Ses autres noms sont Hepatu ou Hepa ou Huba et à l’époque Hellénistique Hipta (En Carie et en Lydie) . Elle est assimilée à la Déesse soleil des Hittites et est souvent appelée "Reine du Ciel". Leur fils Sharruma sera pris comme divinité protectrice par Tudhaliya IV.
Les autres divinités Hourrites importantes étaient Hepit le Dieu du Ciel. Hesui le Dieu de la guerre et de la chasse, équivalent du Dieu Mésopotamien Zababa. Ishara le Dieu de l’écriture. Kumarbi le Dieu de la Nature. Kushukh le Dieu Lune, apparenté au Dieu Hittite Arman et au Dieu Mésopotamien Utu/Shamash, il est représenté avec des ailes et un casque avec un croissant. Shaushka la Déesse de l’Amour, qui avait une fonction semblable à la Déesse Mésopotamienne Ishtar. Shimegi le Dieu du soleil, chez les Hittites il est assimilé au Dieu du Ciel. |
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Bosphore – Nom donné par les Grecs à deux détroits : Celui qui relie la mer Noire (Pont-Euxin) à la mer de Marmara (Propontide) était le Bosphore de Thrace (Le Bosphore d’auj.) et celui qui relie la mer Noire (Pont Euxin) à la mer d’Azov (Palus Méotide) était le Bosphore Cimmérien (Aujourd’hui le détroits Kertch ou Ienikale).
Chersonèse – (En Grec Khersonêsos – Khersos = le continent et nêsos = île) C’était le nom générique donné par les Grecs à plusieurs péninsule, les deux plus célèbres étant la Chersonèse Taurique (Auj. la Crimée) le long du Bosphore Cimmérien et la Chersonèse de Thrace (Aujourd’hui la presqu’île de Gallipoli, détroit des Dardanelles).
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Le Royaume du Bosphore, est un royaume Grec
établi sur les rives du Bosphore Cimmérien et sur la Chersonèse
Taurique. Celle-ci est d’abord colonisé au VIe Av.J.C siècle par des Grecs
d’Ionie,
plus précisément de Milet,
qui y fondent le royaume vers 480 Av.J.C. Pour la première partie de l’histoire
du royaume on débute la liste des souverains avec Spartokos (ou Spartocus,
438-431), pour la terminer avec Pairisadès V (ou Parisades, 124-108). Celui-ci,
en 115, ne pouvant résister aux attaques des Scythes, demande de
l’aide auprès du Roi du Pont
Mithridate
VI |
(123-63).
Mithridate
VI le débarrassera des envahisseurs, mais à sa mort récupérera le
royaume. Le fils Mithridate
VI, Pharnace II (63-47) lui succédera comme
Roi du Pont et Roi du Bosphore Cimmérien.
En 47 Av.J.C, le royaume du
Pont est partagé par Rome. Une partie est rattachée à la province Romaine de Bithynie
et une autre attribuée sous Antoine (83-30) à une dynastie
vassale de Rome, les Polémons
(Royaume du Pont Polémoniaque) avec Trapézonte pour capitale. Restera
le royaume du Bosphore Cimmérien qui perdurera jusqu’au Roi Oliotès
(ou Oliotos ou Olympios) en 307 Ap.J.C où il disparaîtra, conquis par
les Goths, lors des invasions Barbares. |
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Le Bosphore Cimmérien est un détroit, qui n’est navigable qu’en été et qui n’a jamais eut l’importance du Bosphore de Thrace, même si les bateaux Grecs remontaient jusqu’à l’embouchure du Tanaïs (Don). Vers l’Ouest, depuis le Don, le royaume comprenait presque toute la Crimée et la péninsule de Taman, mais vers l’Est ses limites reste encore assez vagues. Il contrôlait aussi le débouché du lac Méotide (Auj. mer d’Azov). Sur la rive occidentale se trouvait la ville de Panticapée (Auj. Kerch ou Kertch), fondée vers 550 par des Milésiens qui fut la capitale du royaume du Bosphore. Outre Panticapée, d’autres villes furent florissantes: Phanagoria sur l’autre rive, fondée par Téos, qui prospéra grâce à ses pêches en mer d’Azov, Chersonésos (Près de l’actuelle Sébastopol), fondée vers 600 par l’Athénien Miltiade l’Ancien, puis Théodosia (Auj. Féodosia), elle aussi fondée par Milet. L’activité principale de ces ports consistait en un approvisionnement en blé des cités Grecques, dont d’Athènes. |
L’histoire……… |
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L‘histoire de ce royaume est assez mal connue sur la période avant le Ve siècle. Lors de la fondation des cités, les contacts avec les tribus indigènes sont pacifiques, ce qui permet le développement rapide de ces nouvelles villes avec le reste du monde Grec. Les cités vont ensuite être détruites, vers la fin du VIe siècle, par l’expédition de Darius I (522-486) à laquelle elles participent, contre les Scythes. Puis, au début du Ve siècle, plusieurs poleis (Cité-État) de la région du Bosphore Cimmérien vont se regrouper sous la domination de la dynastie des Arkhéanaktides. Les spécialistes supposent que la pression qu’exerçaient les Scythes en est la cause. |
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En 438/437, un Thrace au nom de Spartokos I (ou Spartakos ou Spartocus, 438-431) chasse cette dynastie, prend le pouvoir et s’installe à Panticapée, qu’il prend pour capitale de son nouveau royaume. (Selon Diodore De Sicile, historien Grec, v.90-v.30). De là il peut contrôler le passage entre la mer d’Azov (Palus Méotide) et la mer Noire (Pont Euxin) ce qui fait prendre rapidement de l’importance à son royaume. Les exportations du royaume du Bosphore reposent principalement sur le blé et le poisson. Les importations concernent: La céramique, le vin, l’huile et le métal. Succèdent à Spartakos I, ses deux fils |
Séleucos (431-391) et Satyros I (431-387) qui règnent conjointement pendant 42 ans, puis Satyros I seul jusqu’à sa mort. Les échanges économiques se font surtout avec Athènes. L’importance Athénienne dans le royaume du Bosphore va aussi se manifester au travers des privilèges que lui accordent les Rois, ainsi que du soutien des nobles à Panticapée. À la mort de Satyros I, son fils Leucon I (387-348) arrive sur le trône. Il maintient les bonnes relations avec les Athéniens et reçoit même d’eux en 357, le titre de citoyen pour leur avoir expédié du blé lors de la famine pendant la Guerre sociale.
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Ses petits-fils, Spartokos
II (348-344) et Pairisadès I (ou Parisades, 348-310) prennent sa
suite et règnent conjointement jusqu’en 344, puis Pairisadès I seul. Au cours
du IIIe siècle, suite à l’élargissement du monde Grec,
grâce aux conquêtes d’Alexandre
le Grand (336-323), les relations commerciales entre le Bosphore
Cimmérien et Athènes
déclinent doucement. Le royaume se tourne vers de nouvelles puissances comme Délos
ou l’Égypte
pour les échanges commerciaux. Arrivent ensuite sur le trône Satyros II
(310-309) qui va régner un an conjointement avec Prytanis (310). Mais
quelques mois après la mort de celui-ci, un noble du Bosphore, Eumèle
(309-304) s’empare du trône qu’il garde jusqu’en 304. À cette date Spartokos
III (304-283), héritier légitime, reprend le pouvoir. À partir de ce Roi nous manquons d’information sur la succession des souverains et la chronologie dans laquelle elle s’est effectuée. Les seules certitudes sont sur le dernier, Pairisadès V (124-108). En 115, Pairisadès V ne pouvant résister aux attaques des Scythes, demande de l’aide au Roi du Pont Mithridate VI (123-63). Celui-ci réussit à mettre un terme au conflit et à la mort de Pairisadès V récupère le trône du Bosphore Cimmérien, qu’il lègue à son fils aîné, Macharès. En 66, lors de la guerre entre Mithridate VI et le Romain Pompée (106-48), Macharès choisit le parti des Romains. A cette époque commence les défaites successives de Mithridate VI jusqu’à sa mort en 63 Av.J.C. |
Son autre fils, Pharnace
II (63-47) est alors couronné par les habitants du Pont,
Roi
du Pont
et Roi du Bosphore Cimmérien. Il est soutenu par Romains, mais il les trahit. Rome envoie
alors une armée commandée par César (101-44) qui le bat à Zéla en 47, il
sera tué juste après. Son royaume du Pont sera ensuite partagé par Rome. Une partie sera rattachée à la
province Romaine de Bithynie
et une autre attribuée sous Antoine (83-30) à une dynastie vassale de Rome,
les Polémons (Royaume du Pont Polémoniaque) avec au départ Trapézonte pour capitale. Le Royaume du
Bosphore garde alors son autonomie interne, mais l’influence Romaine s’exerce
de diverses façons selon les régions. |
Asandros (ou Assandre ou Asender, 47-17 ou 45-14 Av.J.C), le fils de Pharnace II, prend le pouvoir, mais il est détrôné par César qui Nomme à sa place Mithridate de Pergame (47-45), puis, à la mort de César, il est rétablit sur son trône par Auguste (27 Av.J.C-14 Ap.J.C). Son fils Aspurgos (ou Aspurgus, 14-38) lui succède. Il va se chercher de nouveaux alliés et se tourne vers la Thrace, dont il épouse Gepaepyris, la fille du Roi Cotys IV (12-19). Il signe aussi, en 14, un premier traité d’amitié avec l’Empereur Romain Tibère (14-37), puis un deuxième peu de temps après (Selon l’Historien Natwoka). Ces traités engageaient les Rois du Bosphore à reconnaître comme leurs souverains les Empereurs Romains. Ses deux fils Mithridate et Cotys I vont lui succéder. |
Monnaie de Sauromatès I |
Le premier à prendre le pouvoir est Mithridate (39-41 ou 39-45). À la mort de Tibère en 37, Caligula (37-41), le nouvel Empereur Romain, veut réunifier le royaume du Pont et le royaume du Bosphore sous la tutelle du Roi du Pont Polémon II. Mais les habitants du Bosphore se rebellent, ne voulant pas d’un Roi étranger. Cela pousse l’Empereur Claude I (41-54), successeur de Caligula, à renoncer au projet de réunification. Polémon II décide alors d’attaquer le Bosphore, mais son action est contrecarrée par Rome et Mithridate est confirmé sur son trône, tandis que la Cilicie lui est donnée en compensation.
La paix, suite à la décision de l’Empereur Claude I, est de courte durée. De nouvelles discordes apparaissent, mais cette fois entre Mithridate et les Romains, Mithridate veut rompre le traité qui le lie à eux. Selon Dion Cassius (Historien Romain, 155-29) dans Histoire Romaine, il aurait même préparé une offensive militaire contre Rome, mais aurait été trahit par son frère Cotys I. Les Romains doivent dépêcher une armée en Chersonèse et en 44, le Légat de Mésie, Didius Gallus, est envoyé à Panticapée avec des troupes. |
Mithridate est battu, il doit fuir sa capitale et son frère Cotys I Tibérius Julius (45-62 ou 63) est proclamé Roi du Bosphore. Didius Gallus repart alors vers Rome ne laissant à Panticapée que quelques hommes sous les ordres de Julius Aquila. Mithridate profite de la situation pour essayer de reprendre son royaume. Il rassemble des partisans et avec l’appui des Siraces (Tribu Sarmate), marche sur la capitale. Cotys I et Aquila, en infériorité numérique, passe alors alliance avec les Aorses (Autre tribu), les ennemis traditionnels des Siraces.
Cette coalition l’emporte et Mithridate, vaincu, doit de nouveau prendre la fuite. Puis il choisit de se rendre au Roi des Aorses, Eunonès, mais l’Empereur Claude I le fait emmener en captivité à Rome. Cotys I, après la victoire sur son frère, accentue ses rapports avec les Romains qui lui donne le nom Tibérius Julius Cotys. Lors de son règne on peut assister à un afflux important d’Aorses dans le royaume. |
Monnaie de Sauromatès II |
Monnaie de Rheskouporis II |
Son fils Rheskouporis I Tibérius Julius (ou Rascouporis I ou Rescupore I, 68-92) lui succède, mais qu’en 68, du à un inter-règne de cinq ans où Rome annexe le royaume. Il épouse Eunice et a un enfant Sauromatès I Tibérius Julius (93-123 ou 124) qui est son successeur. Il était contemporain des empereurs Romains Trajan (98-117) et Hadrien (117-138).
La période qui va suivre, jusqu’à la fin du royaume, est assez imprecise. Sauromatès va être le nom de plusieurs Rois du Bosphore Cimmérien, qui pour la plupart ne sont connus seulement que par leurs pièces de monnaie. Celles-ci représentent plus généralement la tête de l’empereur Romain régnant et de l’autre côté celle du Roi du Bosphore. À partir de ce constat, les spécialistes tentent de définir la chronologie des Rois suivants, qui est très approximative et très discutée et de plus, il semble qu’il y est eu des règnes conjoints. |
Cotys II Tibérius Julius (123 ou 124-132) fils de Sauromatès I monte sur le trône, puis son fils Rhoémétalcès I Tibérius Julius (ou Roimitalcès ou Rhoematelces, on peut trouver encore d’autres écritures de ce nom, 132-154), puis Eupator Tibérius Julius (154-174), fils de Rhoémétalcès I et son frère, Sauromatès II Tibérius Julius (174-210), qui meurt peu après une victoire sur une coalition de Sarmates, Siraces et Scythes. Son fils Rheskouporis II Tibérius Julius (211-228) lui succède, puis le fils de celui-ci Cotys III Tibérius Julius (228-233) pour un règne très court et conjoint avec son frère Sauromatès III Tibérius Julius (229-232).
Rheskouporis III Tibérius Julius (233-235 ou 240) le fils de Cotys III est le Roi suivant, lui aussi va avoir un règne conjoint, avec son oncle Ininthiméus Tibérius Julius (234-238) frère de Cotys III. Suit Rheskouporis IV Tibérius Julius (240-262 ou 240-253) qui est le fils de Rheskouporis III. Il doit se plier aux commandements des Boranes et des Goths, qui envahissent le royaume et leur laisser l’usage des ports, d’où leurs flottes partent pour des raids de piraterie en Asie Mineure. |
Monnaie de Sauromatès III |
Monnaie de Rheskouporis III |
Rheskouporis IV a un enfant Teinerès Tibérius Julius (ou Tiranès ou Teinarès, 262-278) qui lui succède. Teinerès remporte une victoire sur les Goths, mais en fin de règne il aura à faire face à un prétendant, son frère Sauromatès IV Tibérius Julius (275-276) et aura un règne conjoint avec lui. Sous son règne les relations avec Rome se dégradent et des accrochages ont lieu entre les deux états. Il épouse Ælia et il a un fils Thothorsès Tibérius Julius (ou Phophorès, 278-307) qui est le Roi suivant. |
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Certains spécialistes ont une chronologie différente, après Rheskouporis IV (ou VI, 240-262 ou 240-253), ils donnent son fils, Pharsanzes (253-255), puis le frère de celui-ci, Rheskouporis V (255-276), puis son frère Sauromates IV (276-278), puis son frère Teinerès (278) et enfin le frère de ce dernier Chedosbius (278-286). |
Pendant le règne de Thothorsès, un certain Sauromates, fils de Criscorones, lève une armée avec l’aide des Sarmates qui vivaient près de la mer d’Azov. Il attaque d’abord le Pont, en 291, puis le Bosphore et sa capitale. Thothorsès le repousse et Sauromates est obligé, en 292, de signer la paix. Oliotès Tibérius Julius (ou Oliotos ou Oligotos ou Olympios ou Uhlatos, 307-309), fils de Thothorsès lui succède. Sa fille Nana épouse le Roi d’Ibérie Miran III (ou Mihran III, 284-345). Suivent ses frères, les Rois, Sauromatès V (308-312) et Rhadamsadès (ou Rhadamsadius, 309-318 ou 323), qui selon quelques spécialistes (Dont Nadel) ne seraient pas de la dynastie légitime des Rois du Bosphore.
Ils portent un nom Iranien et utilisent une écriture Sarmate sur leur monnaie. Le trône du Bosphore a donc peut-être été occupé par des Rois étrangers. Puis Rheskouporis V (ou VI si l’on tient compte du frère de Teinerès, 318-336 ou 309-336), fils d’Oliotès arrive au pouvoir, quelques spécialistes font débuter son règne en 309, il aurait donc eu un règne commun avec son oncle Rhadamsadès. En 335, le royaume est conquis par les Ostrogoths et Rheskouporis V sera tué en défendant son royaume qui s’éteindra avec lui. |
Monnaie de Thothorsès |
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La Dacie (Du latin Dacia) couvre, dans l’antiquité, un territoire correspondant approximativement à celui de la Roumanie actuelle. Vers 2000 Av.J.C, on assiste à l’immigration de tribus Bastarnes (Germains), Scythes, Sarmates et Daces venues des steppes de la Caspienne qui forment un ensemble de royaumes sur la rive gauche du Danube (Dacie, Gètes, Thrace etc.). La région sera aussi peuplée, du VIIe au V siècle, de Grecs lors de la fondation des colonies Grecques sur les rives de la mer Noire comme : Apollonia, Callatis, Histria, Tomis etc.. Et plus tard probablement un certain nombre de commerçants Romains. Ces comptoirs Grecs connaissent leur apogée à l’époque hellénistique, les produits de luxe, le vin et huile y sont échangés contre le blé, le miel, l’or et l’argent.
Vers la fin du IVe siècle Av.J.C on assiste à la migration des Celtes en Transylvanie et leur influence va jouer un rôle aussi important que celle des Grecs et des Macédoniens. Vers 300, Dromichaites est le premier souverain sur des tribus Daces unifiées. Au Ier siècle, Burebista (ou Boirebista, 70-44) crée un royaume centralisé sur un grand territoire qu’il va conquérir lors de plusieurs campagnes. Cette politique expansionniste le fera entrer inévitablement en guerre contre les Romains, ses anciens alliés. De 101 à 106 Ap.J.C l’Empereur Romain Trajan (98-117) à la suite des Guerres Daciques soumettra la Dacie qui sera transformée en province Romaine, la Dacie Trajane. En 270, l’Empereur Aurélien (269-275) l’abandonnera aux Goths et deux provinces nouvelles, constituée aux dépens de la Mésie, sur la rive droite du Danube, seront créées : La Dacie Ripuaire et la Dacie Méditerranéenne. |
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Comati |
Deux classes constituent l’organisation sociale du pays: La noblesse (Tarabostes) qui a tous les privilèges et le prolétariat (Comati ou Comatus) composé par les artisans, les soldats et les paysans. Chaque couche sociale a un signe distinctif, seuls la noblesse a le droit de se couvrir la tête, alors que le prolétariat porte les cheveux longs (capillati).
La richesse du pays est constituée: De considérables réserves d’or et d’argent provenant de la Transylvanie actuelle, de céréales du à son importante agriculture et enfin à l’élevage des chevaux. Les Daces commercent surtout avec les cités Grecques continentales et avec les colonies de la mer Noire et plus tard avec l’empire Romain.
Très tôt ils ont leur propre monnaie (Sûrement vers le milieu du IIe siècle Av.J.C). Ils parlent une langue Indo-européenne (Un dialecte Thrace). Les Daces sont aussi réputés pour leur calendrier, qui est un des plus précis de l’antiquité, son erreur n’est que d’1heure 15 minutes par an. |
Tarabostes |
De
vers 1900 à 800
Av.J.C, la période est marqué par l’épanouissement de brillantes cultures
dont celles d’Otomani (Füzesabony auj.) et de Periam-Pecica. L’importance des
armes et des parures en or retrouvées révèle l’existence d’une société
très aristocratique. A partir de vers 750 débute la colonisation Grecque
sur les côtes du Pont Euxin (Mer Noire), elle est surtout l’œuvre de colons
venus de Milet,
d’Héraclée du Pont
et de Mégare.
Les cités d’Apollonia (Soxopolis, puis Sixéboli auj.), Callatis
(Mangalia auj. au VIe
siècle), Dionysopolis (Baltchik auj.), Mesembria et
Odessos (Varna auj., en 560 Av.J.C) sont fondées sur la côte de
la Bulgarie actuelle, Tomis (Constanta auj., au Ve siècle) et Istros
(ou Histria, fin du VIIe Siècle) sur celle de la Roumanie
actuelle, à l’embouchure du Danube (Ister chez les Grecs)
et Tyras (Vers 600 Av.J.C) à l’embouchure du Dniestr. (Voir carte
Mer Noire).
En 339 (Selon Quinte Curce, Historien Romain Ier siècle Ap.J.C), le Roi d’Istros ne peut repousser les Scythes qui avaient envahi la Dobroudja, région du Nord-est de la Bulgarie bordée par le Danube et la Mer Noire. C’est le Roi de Macédoine Philippe II (359-336) qui va libérer la région en battant le Roi Scythe Atéas (ou Athéas) et du même coup étendre son royaume jusqu’à l’embouche du Danube. Après Alexandre le Grand (336-323) ses Diadoques vont se disputer la région. Vers 300, les Macédoniens sont battus par le Roi des Gètes Dromichaites (ou Dromichaïtès) et le Roi de Thrace Lysimaque (322-281), un des Diadoques d’Alexandre, est fait prisonnier. Dromichaites se proclame alors, Roi des Daces et des Gètes. Puis pendant un peu plus d’un siècle nous manquons d’information. Les sources relatives aux Daces et aux Gètes sont très rares. Seuls quelques documents et des citations de l’historien latin Trogue-Pompée (Ier siècle Av.J.C) nous sont parvenus. Elles évoquent des guerres contre les Bastarnes, Tribu de Germains installée aux bouches du Danube et contre les cités Grecques. |
Burebista |
Le premier "grand" Roi dont nous ayons une bonne connaissance est Burebista
(ou Boirebista, ou Byrebistas chez les Grecs,
72-44 ou 70-44). Il réalise l’union des populations de Thraces
depuis la rivière Moravie à l’Ouest, jusqu’au fleuve Bug à l’Est et des
Carpates jusqu’à Dionysopolis
sur le littoral. Il choisit comme capitale Argedava (ou Sargedava)
localisée par C.Daicoviciu, sur le cours supérieur de l’Arges, dont le Roi
était peut-être son père. Au début de son règne, le territoire de Burebista
ne s’étend pas encore jusqu’aux Cités Grecques
de la mer Noire, ils ne contrôlent, à cette époque, ni le Bas-Danube ni le
littoral, car le grand conquérant qu’était le Roi du
Pont Mithridate
VI (123-63) ne mentionne pas les Daces comme des ennemis. Burebista
était assisté dans la gestion du royaume par le Grand Prêtre, Decaineus
(ou Décénée ou Dicineus ou Deceneus), qui détenait des pouvoirs quasi
royaux et dictait aux Daces les lois belagines.
L’unité politique des tribus Daces terminées, Burebista va prendre
possession de vastes territoires. La chronologie de ses conquêtes est sujet à
controverses, les sources n’indiquant que ses victoires. À partir de 74, au Sud
du Danube, le proconsul Romain Varro Lucullus (Limogé par Rome en 67) est en
guerre contre le Roi du Pont Mithridate
VI (Guerres de Mithridate de 74 à 72), Lucullus remporte
quelques victoires et occupe les cités Grecques
des rives de la mer Noire, d’Apollonia jusqu’au Delta du Danube. Les habitants
des villes conquises demandent alors de l’aide à Burebista. Ce dernier défait
l’armée Romaine près d’Istros et intègre à son royaume les villes libérées
d’Istros, de Tomis, de Callatis, de Dionysopolis et d’Apollonia. Il poursuit son
avance et conquiert Mesembria, Odessos et Tyras. |
Puis il dirige une deuxième offensive en
direction de la Macédoine.
Il franchit le Danube et progresse jusqu’à la province Romaine de Macédoine,
en ravageant la péninsule balkanique. Ensuite il se tourne contre ses voisins
Celtes de l’Ouest. En 59, Burebista est victorieux des Celtes, ce qui
entraîne la dislocation de la fédération de tribus dominée par les Boïes
(Celtes Boiens) et étend son royaume jusqu’à la Morava. Les Daces
s’installent alors dans la partie méridionale de l’actuelle Slovaquie. En 48,
Burebista est un allié suffisamment important pour soutenir Pompée (106-48)
dans sa rivalité avec Jules César (101-44). Mais alors que César marchait sur
Rome, Pompée s’enfuit, César le poursuit et le bat à Pharsale la même
année. Ayant trouvé refuge en Égypte,
Pompée y est assassiné par des hommes à la solde du Roi d’Égypte
Ptolémée
XIII. César projette alors d’envoyer des légions en représailles
contre Burebista et la puissance Dace, mais, en 44, il est assassiné. À peu près à la même époque Burebista meurt, lui aussi victime d’un attentat politique. Quelques spécialistes pensent que le complot fut vraisemblablement tramé par des nobles Daces, chefs de tribus évincés lors de l’unification et que Rome pourrait être le maître d’œuvre dans cet assassinat du Roi. Le Royaume de Burebista est ensuite divisé en quatre régions (Plus tard il sera divisé en cinq), chacune sous l’autorité d’un souverain indépendant. Dans la région centrale règne le Grand Prêtre Decaineus (44), qui succède à Burebista, y suit le règne de Comosicus (v.44-v28/29) qui cumule les pouvoirs de Grand Prêtre et de Roi. Plusieurs Rois vont succéder à Burebista sur ce territoire de Transylvanie du Sud-ouest, qui seul peut garder le nom de royaume de Dacie.
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Burebista |
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D’autres Rois Gètes et Daces sont mentionnés sous le règne d’Auguste (27 Av.J.C-14 Ap.J.C), mais ils ne règnent que sur les tribus du Bas-Danube. La liste des souverains de ce royaume de Dacie est sujet à controverses. Le Roi Comosicus y est cité comme le successeur de Decaineus, alors qu’un souverain au nom de Cotiso, qui est mentionné dans plusieurs sources comme le Roi du Danube, en est absent. Du fait que cette liste contient un certain nombre d’erreurs, certains spécialistes pensent vraisemblable, que Comosicus ne soit qu’une seule et même personne avec Cotiso. |
Parmi les trois autres régions gouvernées par des Rois Gètes et Daces, les sources mentionnent le nom de Dicomes qui aurait, pendant la guerre civile qui suivi la mort de César, proposé ses services à Antoine (83-30 Av.J.C). Cotiso aurait pour sa part, soutenu Octave (Empereur Auguste, 27 Av.J.C-14 Ap.J.C) et aurait même été fiancé à Julia, la fille (de 5 ans !) d’Octave. Chacun de ses Rois se considérait comme le successeur légitime de Burebista et cherchait des alliances avec les Romains espérant avoir leur aide afin de récupérer, sous leur hégémonie, les anciens territoires.
En 35 Av.J.C, Octave prétendant être l’héritier de César, exécute le testament politique de ce dernier et déclare la guerre aux Daces. Lors de cette expédition sa plus grande victoire est la prise de la cité de Siscia (Segesta, puis Segestica et Sisak auj. Croatie), mais la guerre s’arrête là, Octave entamant sa lutte de pouvoir contre Marc Antoine. En 29/28 Av.J.C, Licinius Crassus conquiert la Dobroudja, qui est intégrée à la province Romaine de Mésie et Rome oblige Comosicus / Cotiso à quitter les territoires situés au Sud du Danube. |
Couronne
de cérémonie |
Puis Octave, devenu Auguste, veut régulariser la situation politique au Nord du Danube. Il envahit la Norique (Région entre le Danube au Nord et la Rhétie à l’Ouest) et en 10 Av.J.C, la Pannonie (Actuelle Hongrie) et veut entamer la conquête de la rive gauche du Danube. Mais les Daces franchissent le fleuve et attaquent les Romains qui réussissent à les repousser. Auguste déclenche alors des représailles et lance une expédition dans le but d’assujettir les belligérants. Une deuxième campagne se déroule à peu près à la même |
époque et oblige les Daces des montagnes à s’enfuir au Nord du Danube. Les altercations avec Rome ne cessent pas et en 11 Av.J.C, Sextius Aelius Catus bat à nouveau les Daces, il déporte une population Dace de 50 000 personnes en Mésie, en cédant leur place aux Sarmates. Il s’en suit une période de paix de plus de trente ans pendant le règne du Roi Coryllus. Là encore les spécialistes pensent que ce Roi Dace Coryllus, mentionné dans la liste, ne fait qu’un avec un autre Roi au nom de Scorilo cité dans d’autres sources. |
En 20 Ap.J.C la Dacie voit l’installation, dans le bassin de la Theiss (Tisza), des Sarmates Iazyges, avec le soutien des Romains. En 45, sous le règne de l’Empereur Claude (41-54), les Romains étendent la province de Mésie jusqu’aux rives de la mer Noire et s’installent sur la rive droite du Danube. En 68/69, profitant de la période de guerre civile que les Romains traversaient (Pendant l’année des quatre Empereurs), les Sarmates Roxolans font des incursions répétées en territoire Romain et inflige de lourdes défaites aux armées Romaines, capturant même des Proconsuls. Trois légions sont envoyées en Mésie pour surveiller le cours du Danube. Les Daces lancent à leur tour une offensive contre la Mésie, ils traversent eux aussi le Danube et ils s’emparent des quartiers d’hiver des légions Romaines. Le gouverneur de Mésie et le général Romain Mucien, sous les ordres de l’Empereur Vespasien (69-79), réussissent à rétablir l’ordre (Tacite, Histoires, livre I, 79, livre III, 49) et concluent un accord avec eux. |
Décébale représenté sur la Colonne de Trajan |
Quelques années plus tard, à la fin du règne du Roi Dace Diurpaneus (ou Duras), l’Empereur Romain Domitien (81-96) refuse de continuer à verser les subsides aux Daces, prévus dans le traité passé avec Vespasien. Durant l’hiver 85/86, les Daces relancent l’offensive. Ils attaquent les Romains par surprise et dans la bataille, le proconsul de Mésie, Oppius Sabinus est tué. Domitien confit alors les armées, pour la contre-offensive, au commandant de la garde prétorienne, Cornelius Fuscus. Celui-ci traverse le Danube avec quatre légions et gagne le territoire des Daces, mais il périt au combat (Suétone, Vie des douze Césars).
Diurpaneus est âgé et plus de force à guerroyer contre les Romains, il cède alors le pouvoir à Décébale (ou Decebalus, 87-106) qui était peut être fils de Coryllus / Scorilo selon deux inscriptions. En 88, un troisième chef Romain prend le commandement des légions, le général Tettius Iulianus. Ce dernier, près du défilé de Tapae, reprend l’avantage sur les Daces, grâce à une victoire décisive sur Décébale. Cet avantage dure peu de temps car les Germains Quades et les Marcomans attaquent à leur tour les Romains. Ne pouvant lutter sur deux fronts, bien que vainqueur, les Romains sont obligés, en 89, de signer une paix provisoire avec les Daces. Décébale restitue les armes et une partie des prisonniers en échange les Romains doivent payer de fortes sommes sous la forme d’un tribut.
Profitant de l’alliance avec les Romains, durant les dix années qui suivent, Décébale pousse très loin les frontières du royaume. Il s’étend alors de la Tisza à l’Ouest, au Dniestr à l’Est et de la mer Noire au Sud, aux Carpates au Nord. Il établit sa capitale à Sarmizegethusa (ou Sarmizegetusa, près d’Újvárhely ou Varhély). Sur ce vaste territoire, Décébale assujettit un grand nombre de peuples: Des Boïes, des Celtes (Anartes et Teurisques), les Coïstoboces, les Sarmates etc… |
En 98, l’Empereur Romain Trajan (98-117) arrive au pouvoir et engage immédiatement une série de campagnes militaires. En 101/102, lors de sa première campagne pour mettre fin à ce versement de tribut, Trajan décide d’attaquer les Daces et engage douze légions. Il fait un long siège de la capitale Sarmizegethusa et occupe une partie du royaume. En 105/106, Décébale, qui avait accepté les conditions de redissions, lance une contre attaque, mais il est battu une nouvelle fois par Trajan. Décébale, vaincu, se serait suicidé plutôt que de se constituer prisonnier (Selon Dion Cassius, Historien Romain, 155-229) et la tête et la main droite de Décébale auraient été apportées à Trajan en guise de trophées de guerre. Pour commémorer ses victoires au Nord Danube, Trajan fait ériger deux monuments : Le Tropaeum Traiani dans la ville d’Adam-Klissi (ou Adamclisi, en 109) et La Colonne Trajane de Rome où sera représenté Décébale (en 113). |
Le royaume de Dacie n’existe plus, il est incorporé à la province Romaine de Dacie, la Dacia felix (La Dacie heureuse). La Dacie "Trajane" (ou Dacie Romaine) va durer jusqu’en 256. En 129, elle est divisée en deux par l’Empereur Hadrien (117-138) : La Dacie inférieure, comprenant la région actuelle de la petite Valachie et la Dacie supérieure, comprenant la région actuelle de Transylvanie. Peu de temps après une troisième province est crée : Porolissensis, du nom de la ville de Porolissum-Moigrad (Près de Moigrad).
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Cette dernière et la Dacie inférieure sont administrées par un Procurateur et la Dacie supérieure par un légat impérial de rang sénatorial. Vers 136, les Daces sont incorporés dans l’armée Romaine et on estime leur nombre à plus de 10 000 comme auxiliaires. L’Empereur Romain Marc Aurèle (161-169) met en place une importante réforme administrative. Les trois Dacie sont réunies en une seule, la province des Trois Dacie (tres Daciæ), sous la direction d’un légat de rang consulaire. La tres Daciæ prend pour capitale, Ulpia Traiana Sarmizegetusa.
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En 212, l’Empereur Caracalla (198-217) donne la citoyenneté Romaine à tous les hommes libres de l’Empire Romain, les Daces deviennent donc des citoyens Romains. En 256, lors du règne de l’Empereur Gallien (253-268), les Goths traversent les Carpates et chassent les Romains de Dacie, seules résistent quelques places fortes situées entre le Danube et le fleuve Timis. Entre 270 et 275, l’Empereur Aurélien (269-275) pour faire face à la pression barbare, retire toutes les légions et installe des colons Romains en Mésie, où il crée la province de Dacie Aurélienne. Cette dernière est ensuite divisée en deux : La Dacie Ripuaire, avec pour capitale Ratiaria (Près d’Arčar, en Bosnie-Herzégovine) et la Dacie Méditerranéenne, avec pour capitale Serdica (ou Sardica, Sofia auj. en Bulgarie). Sous le règne de l’Empereur Dioclétien (284-305), l’actuelle Dobroudja devient la province de Scythie mineure. Le co-Empereur Romain d’Orient Galère (305-311) sera originaire de Dacie, du Nord du Danube. De 271 à 381, les Daces du Nord du Danube, sous l’emprise des tribus Carpes, forment les Carpo-Daces. La Dacie sera la première des provinces Romaines à prendre son indépendance. |
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L‘Osroène est une région d’Asie Mineure, bornée au Nord par les Monts Taurus, au Sud et à l’Est par le fleuve Chaboras, à l’Ouest par l’Euphrate. Elle avait pour capitale Édesse. C’est un État important dès le IIe millénaire qui est appelé Hourri (grottes) par les Babyloniens, en raison de nombreuses grottes situées dans la chaîne du Nemrut Dag. La région sera conquise par l’Empereur Romain Trajan (98-117). Plus tard au IVe siècle, elle sera comprise dans le diocèse d’Orient. |
Édesse est une cité du Sud-est de
l’Asie Mineure, au Nord-ouest de la Mésopotamie
qui était une importante étape sur la route reliant la Mésopotamie
à la Méditerranée. Elle est d’abords nommée Urhai (ou Orhai,
en Araméen),
puis Édesse (ou Édessa), puis Urfa
et enfin aujourd’hui Şanlıurfa. Le nom Asiatique d’Édesse
est Osroé, qui provient peut-être du nom du Satrape Osroès qui gouverna la
région. Selon la légende, Adam et Ève séjournèrent dans la cité, qui
serait la ville natale d’Abraham et qui abriterait la tombe de sa mère Sarah.
D’autres textes désignent la ville comme celle de Rûh, l’une des villes
construites après le Déluge. Elle est la capitale d’un important État dès le
IIe millénaire, le Hourri.
Vers 1200, après la chute de l’Empire Hittite,
la ville est rattachée à la principauté néo-Hittite
de Karkemish.
Au VIIe siècle la ville subit l’invasion Assyrienne
d’Assurbanipal
(669-626), mais aujourd’hui rien ne permet de l’identifier avec une des nombreuses cités
conquises par l’Empereur d’Assyrie.
Plus tard lors de la victoire d’Alexandre le Grand (336-323) sur les Perses Achéménides et de sa libéralisation, Urhai est occupée par une population Araméenne. En 303, les Macédoniens reconstruisent la ville et la rebaptisent, Édesse, en souvenir d’une cité de leur pays (Selon l’historien Grec Appien et le géographe Etienne de Byzance). La ville devient alors la capitale de la province d’Osroène et se peuple, ainsi que plusieurs autres villes, de vétérans de l’armée. |
Cliquez sur un nom de ville ou de région |
Vers 132 (ou 136), un chef de tribu, Aryu
(ou Ariou, 132-127 ou 136-127), s’affranchit des Séleucides
qui gouvernaient la ville et fonde un royaume (ou principauté) indépendant
avec Édesse pour capitale. A part quelques souverains d’origine Arménienne
ou Parthe,
la plupart étaient Nabatéens.
Ce "royaume", qui sera quelque fois appelé principauté des Abgar
(Onze souverains porteront ce nom), parviendra à conserver son autonomie
pendant près de quatre siècles, malgré les diverses conquérants qui
traverseront son histoire.
Selon Pline l’Ancien (Gaius Plinius Secundus, naturaliste Romain, 23-79), à l’époque Romaine, les habitants étaient des Arabes et leur souverains auraient portés le titre de Phylarque (Chef d’une Phylé) ou Toparque (Magistrat). Le "royaume" s’étend au Nord jusqu’aux Monts Taurus, à l’Ouest jusqu’à l’Euphrate, qui le sépare de la Commagène et à l’Est jusqu’au Tigre. |
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Carrhes (Harran) |
Il comprend, à par Édesse, des villes importantes comme : Carrhes (Harran), Nisibe (en Mésopotamie), Rhesaena, Saroug (D’où viendra Jacques de Saroug, évêque pré-chalcédonien du début du VIe siècle), Singara (Sinjar, auj. Irak), Zeugma sur l’Euphrate (Fondée vers 300 Av.J.C par Séleucos I Nikatôr, 305-280) qui était la réunion des villes d’Apamée (Sur la rive gauche) et de Séleucie de l’Euphrate (Sur la rive droite) et un passage obligé pour les caravanes. |
Abgar V Ukomo recevant le "Mandilion" |
À l’époque du premier triumvirat (Crassus, César, Pompée) Édesse est l’alliée des Romains. Mais le Proconsul Crassus à la tête d’une armée de 42 000 hommes, sur les conseils du Prince / Roi Abgar II Bar Abgar (68-53), franchit l’Euphrate et attaque la Mésopotamie dans le but de prendre Séleucie. Mais il est trahit par Abgar II qui se range du coté des Parthes. Crassus est battu à la bataille de Carrhes et doit fuir en Arménie (Selon Plutarque, v.48-125). Ce serait sous le Prince / Roi Abgar V Ukomo ou Ukkama Bar Ma’Nu (4-7 et 13-50), que le Christianisme aurait été prêché pour la première fois à Édesse par Thaddée (ou Jude, cousin de Jésus-Christ). Dans la réalité, il semble que ce soit sous le Prince / Roi Abgar IX (179-212). Quoi qu’il en soit, Abgar V contribua beaucoup à la propagation du Christianisme parmi ses sujets. Mais un de ses successeur, son arrière petit-fils reviendra au paganisme.
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La légende d’Abgar V Abgar V était lépreux, il entendit parler des miracles du Christ et lui envoya un émissaire Hannan (Ananias) avec une lettre, dans laquelle il demandait au Christ de venir à Édesse pour le guérir. Hannan était un peintre et au cas où le Christ refuserait de venir, Abgar lui demanda de faire le portrait du Seigneur et de le lui apporter. Hannan trouva le Jésus mais il était entouré d’une grande foule et il ne put l’approcher. Il voulut faire son portrait, mais n’y parvenait pas "à cause de la gloire indicible de Son visage qui changeait dans la Grâce". Voyant qu’Hannan désirait le peindre, le Christ demanda de l’eau, se lava et essuya son visage avec un linge et sur ce linge ses traits restèrent fixés. C’est pourquoi cette image est aussi connue sous le nom de "Mandilion" (Mouchoir). Le Christ le remit à Hannan et lui dit de le porter avec une lettre à Abgar. Dans sa lettre le Christ refusait d’aller à Édesse, car il avait une mission à accomplir. Quand Abgar reçut le portrait, il guérit de sa maladie. Sur le portrait miraculeux du Christ, Abgar fit écrire ces paroles : "O Christ Dieu, celui qui espère en Toi ne périra pas". Il fit enlever une idole qui se trouvait dans une niche au-dessus d’une des portes de la ville et y plaça la Sainte Image. |
Plus tard, Abgar VII Bar Ezad (109-116) est détrôné par l’Empereur Romain Trajan (98-117) qui garde la ville sous sa tutelle deux ans avant de la laisser à deux Princes étrangers, Yalur (118-122) et Pathamaspates (118-123). En 123, Ma’Nu VII Bar Ezad (123-139), frère d’Abgar VII, réussit à reprendre le trône et à ré instaure sa légitimité. À partir de cette époque, comme beaucoup de région sous tutelle Romaine, les monnaies sont frappées avec l’effigie du Prince / Roi régnant d’un coté et celle de l’Empereur Romain de son époque au dos. En 163, le Prince / Roi Wa’Il Bar Sahru (163-165) prend les Parthes comme allié dans sa lutte contre les Romains. Vers 204, le Prince / Roi Abgar IX (179-212), se convertit au Christianisme. Suite à cet acte, autour d’Édesse le Christianisme Syriaque se développe et de nombreux monastères sont construits en particulier celui de la colline, le Torâ-dOurhoï. |
En 216, sous le règne d’Abgar X Severus Bar Abgar (IX) (214-216), l’Empereur Romain Caracalla (211-217) s’empare définitivement du petit royaume, qui devient une province Romaine. Cependant on a trouvé des monnaies au nom d’un Ma’Nu IX Bar Abgar (X) Severus (216-242) et d’un Abgar XI Farhat Bar Ma’Nu (242-244) avec sur l’autre face la tête de l’Empereur Romain Gordien III le Pieux (238-244) ce qui laisse supposer aux spécialistes que les Romains laissèrent encore quelques temps des souverains en place.
En 262, le Roi des Perses Sassanides Chahpuhr I (241-272) occupe brièvement Édesse puis l’abandonne du fait de l’arrivé du Roi de Palmyre Odenath II (260-266) venu défendre la ville. Celui-ci allié de l’Empereur Romain Gallien (253-268) avait en charge la défense de ses territoires en Orient. |
Monnaie d’Abgar X Severus Bar Abgar |
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À partir de 250, Édesse où le christianisme
avait bien progressé, accueille les chrétiens Chaldéens,
chassés de Perse par les Sassanides.
Dans la ville même existaient des sources (Auxquelles les Grecs donnèrent le nom de kallirroé) qui sont encore
connues aujourd’hui. Les carpes sacrées, toujours élevées dans le bassin
(Ayn-i Züleyha), sont la manifestation de la légende du miracle d’Abraham.
Selon celle-ci, ce serait à cet emplacement que le Roi d’Assyrie Nemrod aurait jeté Abraham dans une fournaise qui
se changea aussitôt en eau poissonneuse.
En 605, Édesse devient à nouveau Perse puis est reprise par l’Empereur Byzantin Héraclius (610-613). Le Syriaque Édessénien resta la langue pour la littérature et l’église, ce fut celle des grands écrivains comme Jacques de Nisibe (v.350), Saint Ephrem (306-373) et plus tard Jacques d’Édesse (633-709) etc… |
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Icône Grecque de Saint Ephrem |
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À la fin du IIe millénaire, en l’Asie antérieure, à l’Est du Pont Euxin (Mer Noire) et au Sud-ouest de la Transcaucasie, deux royaumes se développent, celui de Diaochi Daïaé et celui de Kolkha (En Grec Κολχίς / Kolkhís ou Kolkhis) ou Colchide selon les Grecs. C’est là que naissent les légendes de : Jason et des Argonautes, qui y allèrent chercher la Toison d’or et de la magicienne Médée. La Colchide portait aussi quelque fois, le nom d’Æa, qui est celui de l’île (Où résidaient le Roi Éétès et sa sœur Circé dans la légende) à l’embouchure du fleuve Phase (Rioni auj.). Ce fleuve était considéré par les Grecs comme la frontière entre l’Europe et l’Asie et ses eaux navigables permettaient aux marins de remonter de la mer Noire vers l’Est. Le royaume de Colchide était délimité au Nord par les Monts Caucase et correspond approximativement à la Géorgie d’aujourd’hui. Vers 330 Av.J.C, il est libéré des Perses, par Alexandre le Grand (336-323) et avec la naissance de la dynastie des Pharnavazides (Qui durera jusqu’en 93 Av.J.C), il devient le royaume de Karthlie ou d’Ibérie selon les Grecs. L’Ibérie est ensuite la possession d’une dynastie Arsacides (93 à 32 Av.J.C), puis sera dirigée de nouveau par les Pharnavazides, jusqu’à la création du premier royaume de Géorgie en 265 Ap.J.C. |
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En 65 Av.J.C, le royaume est conquit par Pompée (106-48). Plus tard Il sera conquit par les Perses Sassanides. Le Christianisme y apparaît en 311, par Sainte Nino (ou Ninon ou Nina) l’Illuminatrice (Esclave martyre). En 337, suite à la conversion du Roi Miriam III (265-342) et de son épouse Nana, il devient la religion officielle du royaume. En 446 (ou 460), Wakhtang I Tête de loup (446-502), fonde la dynastie Bagratide. Il choisit la ville de Tbilissi (Ancienne Tiflis, Thbili en Géorgien) pour capitale, dont le nom est du à des sources chaudes. Il libère le pays de l’emprise des Perses Sassanides et étend son royaume à toute la Transcaucasie (Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan auj.). |
Cliquez sur un nom de région
Il fait proclamer l’autocéphalie de l’église Géorgienne. Mais il est finalement battu par les Perses et en 502, la Géorgie est divisée en deux pays: La Géorgie orientale qui est ajouté au royaume de Karthlie et la Géorgie occidentale, qui correspond à l’ex Colchide et qui prend le nom de royaume de Lazique.
Au VIe siècle les Perses abolissent la royauté en Karthlie, ils seront chassés du pays avec l’aide de Byzance et les Aznaouris (Nobles) rétabliront l’administration et le pouvoir. En 654, les Perses et Byzance vont se disputer la région.
Les habitants de Colchide vivaient de l’extraction et du traitement des minerais (Bronze, fer, cuivre). Ils étaient maîtres dans la fabrication d’objets. On a retrouvé en Géorgie occidentale, à Mekvena, des boucles de ceintures en bronze et des haches de bronze du début du Xe siècle Av.J.C., ornées de tête de loup. |
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La légende de Sainte Nino Elle aurait vécu en Colchide au IVe siècle et y aurait propagé la foi chrétienne. La légende veut qu’elle soit venue au chevet de l’épouse de Miriam III, la Reine Nana, qui était mourante et qu’elle l’ait guérie. La Reine lui proposa en récompense de l’or et de nombreux présents, Nino refusa mais demanda en échange la conversion de la Reine. Elle l’obtint, puis le Roi fit de même, ainsi que tout le royaume.
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Vers 1115, le Roi d’Assyrie, Téglath-Phalasar I (1116-1077) lance sa première campagne sur les rives Est de la mer Noire et entre en contact avec le royaume de Colchide (Kolkha). C’est dans les annales cunéiformes Assyriennes que l’on trouve la première mention "historique" de ce royaume, ainsi que d’autres tribus du Sud du Caucase, installés à l’embouchure du Phase (Rioni auj.) et dans les provinces d’Adjarie, de Gourie et de Mingrélie. Au début du Ier millénaire Av.J.C, les tribus Hourrites de la région du Lac de Van se regroupent en une nouvelle entité politique pour lutter contre les Assyriens, créant ainsi le royaume d’Ourartou, qui comprendra la totalité du plateau Arménien, depuis le Kurdistan jusqu’au versant méridional des Alpes Pontiques. Plus tard, les annales d’un de ses Rois, Sarduri II (766-733), gravées dans la falaise de l’acropole de Van, nous racontent comment ce Roi mena deux campagnes (750-748 et 744-741), contre le pays de Kulha (ou Qulha, la Colchide). Lors de la première, il bat et fait prisonnier le Roi de Khouchalkhi, Khakhani et lors de la seconde, il prend, pille et incendie la ville d’Idalmoucha, dont il déporte la population. Pour commémorer ses victoires et affirmer sa supériorité, Sarduri II fait ériger des stèles dans les principales cités de Colchide.
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Boucles en or trouvées à Vani – 400 Av.J.C |
En 730, les Cimmériens
descendant le long la mer Noire depuis la mer d’Azov, dévastent la Colchide
avant de réserver le même sort aux royaumes d’Asie Mineure. Puis, peu de temps
après, les Scythes arrivent à travers la chaîne du Grand Caucase, par le col
de Darial (En Ossétie auj.) et dévastent la région jusqu’au Sud de la
Transcaucasie. En
590, ils s’allient au
Roi des Mèdes
Cyaxare
(633-584) et détruisent l’Ourartou
où
le Roi Rousa III (605-590) voit sa capitale,
Rushahinli
détruite. En 535, les Mèdes
sont à leur tour battus par le Roi Perse
Achéménide Cyrus
II le Grand (549-528) qui récupère ainsi toute la région et
fait de la Géorgie occidentale (La Colchide) ses XVIIIe et XIXe sa Grecs
installent des colonies sur les rives de la mer Noire de la Colchide dont :
Bathys (Batoumi ou Batumi), Koutaïssi,
Phasis (Poti) etc.. L’économie de ces comptoirs commerciaux est très
florissante et dès 500 une monnaie d’argent y est frappée.
Vers 330 Av.J.C, la Colchide est libéré
des Perses,
par Alexandre
le Grand (336-323) et en 300 / 299, un nouveau royaume, la Karthlie
ou Ibérie selon les Grecs,
avec à sa tête le Roi Pharnavaz I (ou Pharnavaze I ou Parnavaz, P’arnawaz
ou Farnavaz, 302-237) se forme à environ cent cinquante kilomètres des côtes.
Avec lui naît la dynastie des Pharnavazides. Les descriptions du règne
de Pharnavaz sont un mélange de faits réels et de légendes. Il serait un
neveu de Samara (335-322), un chef/Roi (Mamasakhlisi) de la tribu
de Mtskheta (ou Mtskhéta, Cité sur le fleuve Kura, près de Tbilissi)
descendant de Kartlos, le père éponyme de Karthlie/Ibérie. Azon (ou
Azo), un officier d’Alexandre
le Grand, tue Samara, massacre sa famille et se proclame Roi, mais
Pharnavaz I réussit à échapper au massacre. Grâce à un trésor trouvé dans
une forêt, il lève une armée contre l’usurpateur. Azon meurt sur le champ de
bataille et Pharnavaz I est couronné Roi d’Ibérie. |
Les spécialistes rejettent l’idée qu’Alexandre le Grand est envahi la région, ils penchent plutôt pour que ce soit un de ses diadoques d’Asie Mineure qui est amené une armée jusqu’en Karthlie/Ibérie. La légende de la prise de pouvoir de Pharnavaz I pourrait également refléter une lutte pour le titre de chef tribal. La capitale est déplacé de Koutaïssi à Mtskheta (Selon le Géographe Strabon, 57 Av.J.C-21 Ap.J.C). Pharnavaz I établit des relations amicales avec les tribus montagneuses caucasiennes du Nord (Les Dzurdzuks) et épouse une de leur Princesse. Il divise son royaume en plusieurs comtés (Saeristavo). Il crée un nouveau culte officiel, celui du Dieu Armazi (Dieu suprême du panthéon Géorgien) à qui il fait ériger un colosse dans la citadelle d’Armaztsikhe et il embellit de nombreuses cités. La tradition attribue à Pharnavaz I l’invention d’un alphabet dit: mxedruli. Bien que les inscriptions Géorgiennes antiques connues, les plus anciennes, remontent au Ve siècle Av.J.C. Selon les annales Géorgiennes, Pharnavaz I meurt à l’âge de 92 ans et son fils Saurmag I lui succède. |
Saurmag I (ou Sauromaces ou Sayurmak, 237-162) prend le pouvoir à la mort de son père, Pharnavaz I, mais les dates de son règne, aujourd’hui sont très discutées. Elles semblent peu plausible, car la durée de règne paraît longue pour l’époque. Selon les annales Géorgiennes, les nobles du royaume s’unissent pour tuer le Roi, Saurmag I prend la fuite et trouve refuge auprès des Dzurdzuks, la patrie de sa mère, dans les montagnes du Caucase. Aidé par ceux-ci, il écrase la révolte et permet à une partie de ces montagnards de s’installer dans les régions frontalières de l’Ibérie. Comme son père, il modifie le panthéon en ajoutant deux nouvelles Déesses, Ainina et Danina. Il meurt sans laisser de descendance, Mirian I son fils adoptif et gendre lui succède. Mirian I (ou Mirvan ou Mihran ou Meribanes, 162-112), selon des comptes médiévaux Géorgiens, se disait descendre des Perses Achéménides. Il est surtout connu pour sa victoire sur les Dzurdzuks, qui avaient profité de la mort de son beau-père pour envahir les provinces de Kakheti et de Bazaleti (Extrême Est du royaume) et que Mirian I refoule dans leurs terres. Après cette victoire, il fait ériger des fortifications au passage du col de Daryal (ou Dariel), fixant ainsi les frontières du Nord de son royaume. |
Pharnadjom (ou Farnadjom ou Parnajom ou P’aranjum, 112-93) succède à son père Mirian I. Il fonde la ville de Nekresi (ou Nerkres) et fait ériger une idole d’un Dieu païen, Zaden (ou Aden) dans la capitale, ce qui va provoquer la colère des Ibériens. Ceux-ci demandent alors au Roi d’Arménie Ardasches I (114-95) de leur donner son fils comme Roi, accusant le leur de trahison envers les croyances. Le Roi d’Arménie renvoie les émissaires, mais malgré cela, Pharnadjom qui a été avisé de ce complot, lève une armée et attaque l’Arménie. En 93, dans la région de Tashir, Pharnadjom est tué par le Prince Arménien Aeshak I, qui lui succède sur le trône. Pharnadjom est le dernier Roi de la dynastie de Pharnavazide. Un de ses fils âgé d’un an trouvera refuge à la cour des |