Le site
La nécropole d’Oumm el-Qaab (ou Umm el Qaab ou Oumm el-Qa’ab ou
Oumm el-Kab ou Umm el-Qa’ab ou Umm el Ga’ab, en arabe : أم القعاب)
"la mère des cruches", est ainsi nommée à cause de la grande quantité de poteries trouvées à cet endroit.
Globalement on estime à environ huit million de poteries qui furent déposées là en offrande. Ce fut la nécropole royale de la
Période Pré-dynastique (v.3500-v.3150)
et des premières dynasties. Elle est située à environ 1,5 km/2 km dans le désert
d’Abydos. Les archéologues divisent le site en deux parties :
Le cimetière B et le cimetière U. En bordure du village moderne on trouve les "enclos royaux" des premières
dynasties, le plus connu est celui de Shunet ez Zebib.
La zone fut un lieu de vénération et de culte
pour les anciens Égyptiens. Selon l’égyptologue
Ian Shaw, au
Moyen Empire (2022-1650) une des tombes royales,
qui pourrait être celle d’Horus Djer (2974-2927), fut excavée
et reconstruite pour le culte du Dieu Osiris.
D’autres égyptologues datent ce fait de la XIIIe dynastie
(v.1783-v.1625). Même bien après que le dernier Roi y fut enterré, la nécropole resta un lieu de pèlerinage, surtout au
Nouvel Empire (1549-1080). Elle fut également beaucoup
visitée à la Basse Époque (656-332).
Les fouilles
Stèle funéraire avec le nom d’Horus du Roi Djer, trouvée
à Oumm el-Qaab – Musée du Caire |
Ce fut
Émile Amélineau qui le premier
entama des fouilles sur le site en 1894. Il mit au jour une série de tombeaux contenant des objets, portant le nom des Rois
des premières dynasties, qui furent envoyés au Musée du
Caire. Ses fouilles furent importantes mais malheureusement elles ne furent pas effectuées de manière scientifique, il n’y eut
pas, entre autres, de rapport de fouille, ce qui fit perdre une grande quantité d’informations qui auraient pu être vitales
pour comprendre le site et reconstituer le contenu des tombes. Parmi les importantes mises au jour il y a la stèle funéraire
du “Roi Serpent” qui est aujourd’hui au Musée du
Louvre. Toutefois ces premières excavations firent connaître le site et la nécropole fut de nouveau fouillée à partir
1900-1901, par Sir
William Matthew Flinders Petrie.
Il mit au jour en quelques années les tombeaux de tous les Rois de la
Ière dynastie (v.3050/40-2828) et de
deux de la IIe dynastie :
Péribsen/Sekhemib (2694/92-2674) et
Khâsekhemoui (2674-2647),
ce qui permit de définir la chronologie des Rois de la
Ière dynastie. C’est de
Petrie que vient la
division de la nécropole en deux parties. Cependant après lui Oumm el-Qaab retomba dans l’oubli. Il fallut attendre
les années 1970 pour que le site suscita à nouveau de l’intérêt. Ce fut l’égyptologue Allemand
Werner Kaiser qui reprit le
travail et décida de refouiller systématiquement toutes les tombes. Il en étudia aussi l’architecture et le mode
de construction. Son attention se porta en premier lieu sur les tombes du cimetière B et notamment sur celles des Rois
Narmer (v.3050/40-v.2995),
Horus Aha (v.2995-2974), et sur les prédécesseurs
de ceux-ci appartenant à la dynastie 0 (Nom
inventé par
Petrie).
Ce fut
Kaiser qui fouilla la tombe B1/2 qu’il attribua au Roi
Iry-Hor (ou Ra-Hor). Puis il étendit ses recherches au cimetière U. En 1988, il dégagea la tombe U-j,
comportant 12 chambres intérieures et qui est la plus grande tombe de cette époque jamais découverte dans le pays.
Lors de la restauration de la tombe T121 d’Horus Den,
qui est terminée aujourd’hui,
Kaiser découvrit un sceau de la nécropole donnant l’ordre des 5 premiers Rois de la
Ière dynastie. Aujourd’hui c’est une mission Allemande dirigée par
Günter Dreyer qui termine les fouilles
du cimetière U.
L’histoire du site
Entrée de la tombe restaurée d’Horus Den |
On ne sait pas exactement aujourd’hui encore, de quand datent les premières
inhumations sur le site. Les recherches récentes dans le cimetière U de la mission Allemande ont permis de dégager deux
tombes, U502 et U239, qui dateraient de la période de Nagada I (ou Amratien, v.3800-v.3500). Le cimetière U comprend
aussi les plus anciennes sépultures en briques avec les tombes U133 et U149. Des égyptologues, suite aux dernières découvertes
sur le site parlent de Rois aux noms de : Coquillage ou Taureau I et II, qu’ils comptent pour certains avant
la dynastie 0, une dynastie 00 peut-être ?,
le débat entre spécialistes est ouvert.
On est donc sur que lors de la période
Prédynastique (v.3500-v.3150) Oumm el-Qaab devint la nécropole officielle des chefs
Thinites qui prirent le pouvoir à la fin
de la période Nagada IId, ou au début de la période Nagada IIIa (v.3250). La
dynastie 0 (v.3250/3200-v.3050/3040), dont les Rois furent issu à la fois de
Thinis et de
Nekhen (ou Hiérakonpolis), émergea quelques temps après.
Le cimetière U resta le lieu d’enterrement officiel de ses souverains jusqu’à vers la fin de cette dynastie. Ce fut à partir
du Roi Iry-Hor qu’ils déplacèrent leurs sépultures dans le cimetière B.
Nous ne connaissons pas les raisons de ce changement. Horus Ka (ou
Ka-Sehen, v.3060), puis Horus Narmer (v.3050/40-v.2995) suivirent
avec des tombes au plan simplifié et à l’architecture en brique. Ce fut aussi à cette période que l’on vit apparaître la distinction
entre deux éléments : La tombe par elle même et l’enclos, ou l’enceinte funéraire.
Les principales tombes
Cimetière U :
Cette zone contient les tombes des "Rois" de la période
Pré-dynastique.
• Tombe Uj – Tombe d’un noble inconnu, mais peut-être celle du
Roi Horus Scorpion I (v.3170) compte tenu des insignes
trouvés dans la sépulture. Cependant les égyptologues sont encore divisés sur cette affirmation. La tombe du "Roi"
se compose de 12 chambres intérieures. La chambre funéraire est carrée et mesure environ 2,90 m. de côté x 4,70 m. de hauteur.
À l’Est de celle-ci on compte neuf salles de stockage, qui sont divisées en trois rangées de trois chambres. Probablement à
cause de l’augmentation des besoins d’espace dans une phase ultérieure, deux salles de stockage légèrement plus grandes furent
ajoutées.
La tombe est, pour la période et compte tenu de sa taille, une découverte sans précédent. Toutes les tombes
royales précédentes consistaient en un puits avec seulement une ou deux chambres. Un sceptre fut mis au jour dans la
chambre funéraire, ainsi qu’une inscription sur un
Sérekh qui montre la position de Scorpion I.
Il fut également mis au jour dans les magasins des cruches à vin pour une contenance environ 4000 litres. Comme le précise
Hermann Alexander Schlögl les pots de
vin étaient étiquetés "Plantation du Roi Scorpion". Enfin près de 200 plaquettes d’ivoire et de pierre
(ou labels) furent trouvées, décrivant les actes de son règne. Ce sont les plus anciennes trouvailles écrites en Égypte.
Cimetière B :
Cette zone contient les tombes des Rois depuis la fin de la
dynastie 0 (v.3250/3200-v.3050/3040), ceux de la
Ière dynastie (v.3040-2828) et les deux derniers Rois de la
IIe dynastie.
• Tombe B1/B2– Tombe (A) du Roi
Iry-Hor (ou Ra-Hor). Cette tombe fut découverte par
Sir William Matthew Flinders Petrie.
Elle se compose de deux chambres distinctes : La plus grande, la chambre B 1, mesure 2,50 m. x 7 m., l’autre, plus petite,
B 2, mesure 4,50 m. x 2,50 m. et servait sans doute de salle de stockage.
• Tombe B7/B8/B9 – Tombe (B) du Roi
Horus Ka (ou Ka-Sehen, v.3060)
qui fut le successeur immédiat du Roi Iry-Hor. Sa tombe
a le même plan de construction et aménagement de l’espace que la tombe de son prédécesseur, c’est uniquement par la dimension
des chambres qu’elle diffère, B 7 : 6 m. x 3,30 m. et B 9 : 6 m. x 3 m. Environ 40 objets funéraires y furent mis au jour sur
lesquels était inscrit le nom d’Horus Ka.
• Tombe B10/B15/B19 – Tombe (D) du Roi
Horus Aha (v.2995-2974), qui se fit enterrer dans
son tombeau avec son épouse et un groupe de lions. La tombe possède trois chambres séparées, deux puits indépendants et 34
tombes secondaires sur trois rangées. Les trois chambres ont toutes la même taille.
• Tombe B17/B18 – Tombe (C) du Roi
Narmer (v.3050/40-v.2995). L’attribution à ce Roi n’est
pas certaine encore à ce jour. La sépulture se compose de deux chambres. Chaque chambre mesure environ 10 m. x 3 m. Ici, les
chambres n’ont pas été construites séparément, mais elles se trouvent directement l’une contre l’autre séparées seulement par
un mur. Lors de sa découverte une stèle y fut mise au jour.
Vue des tombes secondaires de la sépulture de Den |
• Tombe O326 – Tombe (F) du Roi
Horus Djer (2974-2927) où sa stèle
brisée fut mise au jour. Par rapport à ses prédécesseurs il bénéficie d’une plus grande chambre funéraire et de 334 chambres
secondaires sur plusieurs rangées. La tombe est rectangulaire, bordée de puits en briques de terre et a des dimensions extérieures
de 21,50 m. x 20 m. Le centre de la chambre funéraire était autrefois recouvert de bois. C’est la plus grande tombe découverte à ce
jour. On y a mis au jour certaines stèles des courtisans enterrés avec le Roi. Selon l’égyptologue
Ian Shaw, au
Moyen Empire (2022-1650) cette tombe royale fut excavée
et reconstruite pour le culte du Dieu
Osiris.
D’autres égyptologues datent ce fait de la XIIIe dynastie
(v.1783-v.1625).
À une époque plus tardive, un escalier conduisant dans la chambre funéraire, fut construit. À la
Basse Époque (656-332), le Pharaon
Apriès (589-570) y fit ériger une chapelle. En
raison de la réutilisation par la suite de la tombe il n’a été trouvé que quelques restes du mobilier funéraire.
À la lisière du désert se tenait l’enclos royal de Djer.
Il est mal conservé, mais il avait un mur qui englobait une superficie de 96,20 m. x 53,80 m. Le mur était d’environ 3,25 m.
d’épaisseur. À l’intérieur de la clôture on a découvert les vestiges d’un temple.
• Tombe P – Tombe (E) du Roi
Péribsen/Sekhemib (2694/92-2674) de la
IIe dynastie (2828-2647). Sa tombe (si c’est la sienne)
est simplement décorée. Elle mesure 21 m. x 18,50 m. et est significativement différente de celles de la dynastie précédente.
La chambre funéraire est construite en brique. Un hall d’entrée débouche, par deux ouvertures, sur deux rangées de quatre
chambres de stockage et la chambre funéraire. Celle-ci, au carrée, à des dimensions de 7,30 m. x 2,89 m. de haut. La tombe
fut pillée, mais il restait encore des sceaux, dont un avait d’inscrit la première phrase écrite en hiéroglyphes, et
des vases en pierre au nom de
Péribsen et d’anciens dirigeants de la
IIe Dynastie. Il y avait aussi de nombreuses empreintes de sceaux au
nom de Sekhemib ce qui a fait considérer à quelques
égyptologues qu’il s’agissait de la même personne. Les premières fouilles furent réalisées par
Émile Amélineau.
Elles permirent de mettre au jour des vases en pierre et de nombreux vases en cuivre. Avant la tombe se
trouvaient autrefois deux piliers avec le nom du souverain. Le tombeau lui même appartenait à un complexe dans lequel le
culte du mort était effectué. Ce quartier, de 108 m x 55 m, était entouré d’un monumental mur de briques crues et contenait
aussi quelques bâtiments. Les murs de ces bâtiments internes avaient une épaisseur de 1,50 m. L’enceinte possédait trois entrées,
une au Nord, une au Sud et une à l’Est. À son Sud-est se trouvait une chapelle, dont les dimensions étaient de 12,30 m. x 9,50 m.,
qui possédait trois chambres. Depuis le début de cette dynastie les Rois mirent fin aux chambres secondaires. L’accès
de la tombe se faisait par une rampe.
• Tombe Q26 – Tombe (K) du Roi
Horus Qa’a (2853-2828) d’où proviendraient deux stèles de basalte.
La dernière évolution des tombes pour cette dynastie sera sous ce Roi avec une tombe légèrement plus grande et une entrée orientée
désormais au Nord. La chambre funéraire, de 10 m. x 5 m., en amont de six salles de stockage plus petites, se trouve au milieu du
complexe et on y accède par un escalier. Elle est entourée par 26 chambres secondaires.
Tombe de Khâsekhemoui |
• Tombe T121 – Tombe (I) du Roi
Horus Den (ou Oudimou, 2914-2867) qui est l’une des plus
prestigieuses du site. Elle a pour dimensions de 25,50 m. x 16,40 m. Avec la construction de ce tombeau on assiste à de nouvelles
innovations : Pour la première fois un large escalier très long, de 24 m, qui se trouve au milieu d’une rangée de tombes
secondaires, mène au complexe souterrain ; la chambre funéraire d’environ 8,50 m. x 15 m., voit son accès bloqué par une herse
après l’enterrement ; une structure indépendante, à l’angle Sud-est de la tombe du Roi, est dotée de son propre escalier menant
à une niche, le premier serdab, qui contenait semble t-il la statue du Roi, l’escalier servant de passage au Ka du Roi ; enfin le
sol de la tombe reçoit une couverture de granit rose
d’Assouan. Cette sépulture était entourée de
121 tombes secondaires.
• Tombe U69 – Tombe (J) du Roi
Sémerkhet (2861-2853). Elle fut fouillée en premier en
1895-1896 par l’archéologue Français
Émile Amélineau, puis des investigations complémentaires furent faites en 1899 et 1900 par Sir
William Matthew Flinders Petrie.
Ses dimensions extérieures sont de 29,20 m. x 20,80 m. et elle est construite de briques de boue. Il y a des signes
qui nous indiquent que le complexe fut achevé à la hâte. L’entrée du tombeau se situe à l’Est et la chambre funéraire,
de 16,50 m. x 7,50 m., se trouve au centre de la structure. Elle est entourée de 69 chambres secondaires dont deux
devaient servir de magasin, on y a mis au jour sept stèles dont deux appartenaient à un certain Néfer. La chambre funéraire
est en mauvais état mais on peut encore voir qu’elle était recouverte de bois, comme le montrent quelques vestiges. Il n’a été
retrouvé que très peu de chose des offrandes et du mobilier funéraire. Par contre ont été mis au jour plusieurs sceaux avec
le nom du Roi.
Vaisselle en bronze trouvée dans la tombe
de Khâsekhemoui – British Museum |
• Tombe V – Tombe du Roi
Khâsekhemoui (2674-2647)qui est monumentale. Elle est la
plus vaste du site et la plus compliquée. Elle est la dernière à y avoir été construite. Elle est de forme rectangulaire et de
très grandes dimensions, elle fait 68,97 m. x 12,20 m. Elle était entourée par une enceinte de 123 m. x 64 m., avec des murs de
5,35 m. d’épaisseur. Près de l’angle Est se trouvait un petit bâtiment carré de 18,30 m. x 15,50 m. de haut. Cette disposition
est peut-être ce qui donnera l’idée de son complexe funéraire à son fils
Djoser (2628-2609,
IIIe Dynastie). La tombe est formée d’un long couloir flanqué de 58
chambres en briques d’accès restreint, destinées à recevoir, entre autres, les offrandes funéraires, et la chambre funéraires.
Celle-ci, est située dans le centre de la tombe à près de 2 m. de profondeur. Ses dimensions sont de 5,30 m. x 3,30 m.
Elle est parée de blocs de calcaire et est considérée comme la plus ancienne structure de maçonnerie au monde.
La tombe fut fouillée par Sir William Matthew Flinders Petrie, en 1901,
puis par Émile Amélineau. Elle contenait
un sceptre en sardoine bagué d’or, des vases de pierre et des vases en céramique remplis de grains et de fruits. Il y avait aussi
de petits objets laqués, des perles de cornaline, des outils en silex et en cuivre, de la vannerie et une grande quantité de sceaux.
La tombe de
Khâsekhemoui avait également un nombre relativement important
de mobilier funéraire qui avait échappé aux pilleurs de tombe, y compris des vases (ou pots) en brèche (ou breccia, roche composée
d’au moins 50% d’éléments anguleux prit dans un ciment naturel) et en grès, dont les bords furent enduits avec de l’or.
L’archéologie a démontré que l’utilisation de l’or en tant que décoration pour des objets d’une tombe se fit pour la première fois
sous Khâsekhemoui. Il faut aussi souligner de la vaisselle en
bronze et cuivre, particulièrement remarquables qui est restée, malgré le temps, pour la plupart des éléments étonnamment bien
conservés. Ces objets sont la preuve du démarrage précoce de l’époque du bronze Égyptien.
Poterie de type Égéen
retrouvée dans la tombe de Djer (O326) – Musée Petrie
|
• Tombe X63 – Tombe du Roi
Adjib (ou Anedjib, 2867-2861). Elle est considérée comme la plus
petite, 16,40 m. x 9 m., de toutes les sépultures royales du site. Sa chambre funéraire, de 7 m. x 4,50 m. fut construite
entièrement en bois plutôt qu’en pierre et était de mauvaise qualité de construction. La tombe fut fouillée la première fois par
Sir William Matthew
Flinders Petrie de 1899 à 1900. Elle est divisée en deux salles et un escalier. Les murs des chambres n’ont pas plus
d’un mètre d’épaisseur. La plus petite des deux chambres contenait les empreintes de sceaux de nombreux courtisans. Autour de la
tombe sont regroupées 65 chambres secondaires. Une seule de ces chambres était peut-être un magasin. Dans certaines ont été mis
au jour de nombreux vestiges de sculptures en ivoire.
• Tombe Y41 – Tombe (H) de la Reine
Merneith (v.2914-v.2900). Son tombeau est proche de celui de
son époux Horus Djet (Z). C’est l’un des tombeaux les plus
grands du site 16,50 m. x 13,90 m. sur 2,70 m. de hauteur pour ses dimensions extérieures, et l’un des plus raffinés de cette
époque construits dans la nécropole royale. La tombe contenait une grande chambre dont les parois de l’infrastructure étaient
recouvertes de briques crues. On y trouve huit petits magasins étroits entourant la chambre funéraire. Il contenait une partie du
mobilier funéraire. On y a mis au jour de nombreux bocaux scellés. Le plafond de la salle était en bois. C’est dans la chambre
funéraire qu’a été retrouvée la stèle de la Reine. Sa tombe est entourée de 41 tombes secondaires.
• Tombe Z – Tombe (G) du Roi
Horus Djet (ou Ouadji, 2927-2914). Sa tombe est similaire
à celle Roi Horus Djer. Les chambres principales sont à peu près
de la même taille, 13,50 m. x 11,50 m., mais le nombre de chambres secondaires fut réduit à 178. Dans la tombe principale, il y a
19 chambres magasins. La sépulture était entourée, lors de sa découverte, de poteries votives datant de la
XVIIIe dynastie
(1549-1295) et postérieure.
L’architecture des tombes
Les tombes royales consistent au début en une grande fosse creusée dans le sol avec
des murs construits en briques. Elles sont ensuite entourées de chambres qui serviront de tombes secondaires, qui communiquent
parfois avec la chambre funéraire du souverain et qui forment assez souvent des rangées. Les premières tombes royales ne possèdent
pas de magasins de stockage. Elles sont de diverses tailles, la plus ancienne sépulture du site, dans le cimetière U, a des
dimensions déjà importantes de 3 m. x 6,10 m. et elle possède à l’intérieur un puits dont les murs sont en briques.
Cependant on en trouve aussi plus petites, 4,5 m. x 0,75 m.
Fragment de la stèle funéraire
d’Horus Qa’a, trouvé sur le site |
À partir de la
Ière dynastie (v.3040-2828) et plus particulièrement du Roi
Narmer / Ménès (v.3050/40-v.2995), tombe B17-B18, la taille des sépultures et leur complexité va considérablement augmenter.
On est certain qu’elles possédaient des superstructures, qui sont malheureusement aujourd’hui détruites. Toutefois il subsiste
encore des fosses (ou puits) bordés de briques, comme pour la tombe
d’Horus Djet (ou Ouadji, 2927-2914), avec des rangées de
sépultures secondaires. Les égyptologues pensent que les superstructures devaient avoir la forme de mastaba comme à
Saqqarah, mais sans vestiges significatifs il est difficile
d’être affirmatif. Günter Dreyer pense qu’il
devait y avoir deux éléments, un tumulus caché recouvrant les salles souterraines et un second grand tumulus recouvrant
l’ensemble.
Comme dit plus haut, à partir des successeurs de
Narmer on constate un développement considérable de la tombe royale. Le tombeau possède une chambre funéraire qui est encerclée
de petites pièces. Le sarcophage en bois se trouve au milieu de la chambre dans une fosse dont les murs sont en briques. Ces rangées
de petites pièces accueillent les offrandes et les tombes des fonctionnaires du Roi et ses serviteurs, plusieurs dizaines de
ces sépultures sont habituellement construites dans le tombeau. Certaines des offrandes contenaient des animaux, comme l’âne trouvé
dans le tombeau de la Reine Merneith
(v.2914-v.2900). Preuve de l’existence de sacrifices, mais cette pratique fut semble t-il par la suite modifiée par des offrandes
symboliques.
Tombe de la Reine Merneith |
La tombe
d’Horus Aha (v.2995-2974), qui succéda à
Narmer, bénéficia ainsi de trois chambres (B10/15/19) séparées,
deux puits indépendants et 34 tombes secondaires sur trois rangées. Le Roi suivant,
Horus Djer (2974-2927) jouit d’une plus grande chambre funéraire
et de plusieurs blocs et rangées de chambres secondaires. Avec
Horus Den (2914-2867) qui suivit, on assista à des évolutions importantes : Pour la première fois un large escalier très long,
de 24 m, qui se trouve au milieu d’une rangée de tombes secondaires, mène au complexe souterrain ; la chambre funéraire voit
son accès bloqué par une herse après l’enterrement ; une structure indépendante, à l’angle Sud-est de la tombe du Roi, est dotée
de son propre escalier menant à une niche, le premier serdab, qui contenait semble t-il la statue du Roi, l’escalier servant de
passage au Ka du Roi ; enfin le sol de la tombe reçoit une couverture de granit rose
d’Assouan. La tombe possède 334 chambres
secondaires autour de la sépulture centrale.
La dernière évolution des tombes pour cette dynastie se fit sous le Roi
Horus Qa’a (2853-2828) avec une tombe légèrement plus grande et
une entrée orientée désormais au Nord. De ces faits les tombeaux prirent une certaine importance, le plus grand d’entre eux
couvrant une surface de 2 500 m². Les Rois de la IIe dynastie
(2828-2647) vont délaisser Oumm el-Qaab pour construire leur tombeaux à
Saqqarah, sauf deux :
Péribsen/Sekhemib (2694/92-2674) et
Khâsekhemoui (2674-2647). On ne connait pas les raisons de
ces choix. Comme le propose
Toby Alexander Howard Wilkinson il s’agit peut-être, lors de cette période troublée, d’une volonté politique de se rattacher
aux grands Rois des dynasties précédentes. Si pour Péribsen
l’architecture du tombeau reprend celle de la Ière dynastie, pour
Khâsekhemoui la construction type de la tombe change. Elle
n’est plus une sorte de cercle mais un long passage bordé de chambres de chaque côté avec la chambre royale au milieu de la
longueur. Oumm el-Qaab ne se fit définitivement supplanter par
Saqqarah qu’au début de la IIIe dynastie (2647-2575).
Fragment de stèle funéraire de
Sémerkhet avec son Sérekh, trouvé à Oumm el-Qaab |
Le site était en grande partie écroulé et le contenu des tombes avait presque
été totalement vidé par les pillards, mais les égyptologues ont tout de même mis au jour quelques objets importants aux noms
des Rois, hormis les stèles ornées de bas-reliefs ou peintes : De riches bijoux qui étaient mis sur les
momies, une profusion de fragments de vases en pierres et de mobiliers,
des tablettes d’ivoire et d’ébène gravées, des sceaux d’argiles. Ces sceaux de différents fonctionnaires, dont plus de 200 variétés
ont été trouvées, donnent un aperçu du régime public. Plus tard un monastère Copte situé au Nord, semble avoir été construit sur
les fondations d’importantes murailles des premières dynasties.
La nécropole privée
Outre la nécropole royale il existait aussi une nécropole privée à Oumm el-Qaab. Elle,
commença sous la Ière dynastie (v.3040-2828), avec quelques petites
tombes dans la ville elle même. Elle prit de l’ampleur sous les XIIe
(1991-1786) et XIIIe dynasties (v.1783-v.1625) et contint de nombreux
riches tombeaux. Un grand nombre de petites tombes fut ensuite construit entre la
XVIIIe (1549-1295) et la
XXe dynastie (1186-1069). La population, lors des dynasties suivantes,
continua à enterrer ses morts sur le site jusqu’à l’
Époque Romaine. Ce cimetière privé fut fouillé dans un premier temps par
Auguste Édouard Mariette. Malheureusement
ses ouvriers vont mettre au jour plusieurs centaines de stèles funéraires sans en enregistrer les emplacements ou les noms.
Plus tard des fouilles furent reprises par
Edward Russell Ayrton, puis par
David Randall-MacIver et enfin par
John Garstang.
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