Quelques personnages Achéménides importants :
Cyrus le Jeune
Vers 424 – 401
 

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Cavalerie lourde Achéménide

Son histoire

 
   Cyrus le Jeune (En Grec : Κũρος Kyros, en Persan : Kurach ou Kuruš ou Kūruš ‏کوروش‎, en Babylonien : Kuraš, en Élamite : Kuraš, en Latin : Cyrus, en Araméen : Kureš, en Hébreux : כורש Koreš) fut un Prince Achéménide. Il fut le fils de Darius II (423-404) et de la Reine Parysatis. On ne connait pas sa date de naissance exacte mais quelques spécialistes pensent qu’il venait juste de naître lorsque son père monta sur le trône, soit vers 424. Il fut Gouverneur des provinces maritimes d’Asie. En 408, après des soulèvements en Asie Mineure il fut envoyé par son père comme commandant des armées Perses et Satrape de Lydie, de Phrygie et de Cappadoce. Il donna un soutien important à Sparte, au détriment d’Athènes, espérant obtenir son aide pour prendre le pouvoir sur son frère Artaxerxès II Mnemon
 
   Il fut encouragé dans cette action par sa mère qui le préféra toujours à son frère. Pour ce plan il trouva l’homme qui était prêt à l’aider en la personne du Spartiate Lysandre, nommé Navarque au début de 407. Ce dernier espérant devenir le maître absolu de la Grèce avec l’aide des Perses. Cyrus mit tous ses moyens à la disposition de Lysandre pour lui apporter son appui dans la Guerre du Péloponnèse. Il augmenta l’aide offerte de la part de son père, de 500 talents. Cette somme, qui rallongea considérablement la solde des soldats, permit de débaucher des troupes ennemies, moins bien payées.
 
   Malheureusement pour lui Lysandre fut remplacé en 406 par Callicratidas. Cyrus manifesta alors son mécontentement mais sans vraiment être entendu. Après la défaite de Sparte à la bataille des îles Arginuses (ou Arginusae) où Callicratidas trouva la mort, en 405, Cyrus envoya Lysandre comme adjoint du nouveau Navarque, mais avec le commandement réel des troupes. Lysandre écrase la flotte Athénienne à la bataille d’Aigos Potamos en Septembre 405 (Plus de 3000 hommes furent faits prisonniers) coupant ainsi la route du blé aux Athéniens.
 
   Dans le même temps, Darius II tomba malade et la mère de Cyrus, Parysatis, appela Cyrus pour qu’il revienne à Suse avec l’espérance qu’elle obtiendrait du Roi qu’il le nommât son successeur au trône. Mais Darius II déclara son fils aîné Roi, sous le nom d’Artaxerxès II et laissa à Cyrus le gouvernement de la Lydie et des provinces maritimes de l’Empire, avec les titres de Satrape et de Général. Cyrus livra alors tous ses trésors à Lysandre et poussé par sa mère il se rebella.
 
   Son père décédé, l’ambitieux Cyrus tenta d’assassiner son frère Artaxerxès II, le jour de son couronnement. Tissapherne (Satrape de Carie, v.413-395) dénonça à temps les plans de Cyrus contre son frère et celui-ci fut arrêté. Cependant grâce à l’intermédiaire de sa mère, il fut gracié et renvoyé dans sa satrapie de Lydie. Cyrus ne souhaitait pas en rester là et il conspira de nouveau pour renverser son frère. Sous couvert d’une querelle avec Tissapherne sur les villes Ioniennes et d’une expédition contre les Pisidiens, une tribu montagnarde du Taurus qui n’obéit jamais à l’Empire, il leva une importante armée.
 
   Bien que la position dominante de Lysandre fut annulée en 403 par le Roi de Sparte Pausanias I (409-395), le gouvernement Spartiate lui donna quand même tout le soutien possible dans son opération, mais sans entrer en guerre ouverte contre le Roi Perse. Un partisan de Lysandre, Cléarque (ou Clearchus), condamné à mort en raison de crimes atroces qu’il avait commis en tant que Gouverneur de Byzance, gagna la Chersonèse de Thrace et rassembla une armée de mercenaires.
 


 
Cocarde Perse Achéménide – Vers 400

    Dans le même temps, en Thessalie, Ménon de Pharsale, chef d’un parti qui était lié à Sparte, monta une autre armée et enfin toujours à cette époque, Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre Athénien, v.430-v.355) réunit lui aussi une troupe de mercenaires composée de soldats indigènes Perses, mais aussi un grand nombre de Grecs, qu’il considérait comme des combattants de qualité supérieure et se joignit à eux.
 
   Au printemps 401, Cyrus le Jeune unis ses propres forces à toutes ces aides, soit une armée hétéroclite de 10.000 mercenaires Grecs et Asiatiques commandée par Cléarque et il quitta la capitale Lydienne, Sardes pour attaquer son frère. Bien que prévenu au dernier moment par Tissapherne, Artaxerxès II rassembla tout de même lui aussi une armée en toute hâte. En Septembre de la même année ses troupes rencontrèrent celles de Cyrus en Babylonie. Eut lieu alors la bataille de Counaxa (ou Cunaxa ou Kounaxa), sur la rive gauche de l’Euphrate, à environ 70 km au Nord de Babylone.
 
   L’armée de Cyrus s’élevait à 10.400 hoplites et 2.500 peltastes, plus ses troupes asiatiques, sous le commandement de Ariaeus, évaluées par Xénophon à 100.000, chiffre qui semble très exagéré. En fait, on peu estimer à environ 30.000 le nombre total d’hommes pour Cyrus le Jeune, contre 40.000 pour Artaxerxès II (Xénophon dit 100.000). Cyrus savait que le sort de la bataille dépendait de la résistance du centre d’Artaxerxès II, il demanda alors à Cléarque de l’attaquer à cet endroit, mais Cléarque désobéit. Cyrus se jeta alors dans la bataille et il fut tué dans cette lutte désespérée.

 
   Les troupes Perses, au lieu d’attaquer les Grecs par l’intermédiaire d’un assaut directe, les entraînèrent dans un piège en les amenant au centre du pays, au-delà du Tigre, puis frappèrent par la ruse et Cléarque (ou Clearchus) fut capturé. Ils étaient au milieu d’un très grand Empire sans nourriture et sans alliés fiables. Ils offrirent alors leurs services à Ariaeus (Général Perse, 401-394), le second de Cyrus, lui promettant de l’aider à monter sur le trône. Mais ce dernier refusa au motif qu’il n’était pas de sang royal et ainsi ne serait pas en mesure de trouver suffisamment de soutien chez les Perses pour réussir.
 
   Les mercenaires Grecs entamèrent alors des négociations avec Tissapherne (Satrape de Carie, v.413-395) pour être graciés. Tissapherne s’engagea à ce qu’ils rentrent chez eux et à les ramener vers la Grèce. Il leur fournit de la nourriture et, après une longue attente, il les laissa partir vers le Nord pour rentrer et dans le même temps il rappela Ariaeus et ses troupes légères. Avant leur départ Tissapherne invita les officiers Grecs à une fête et ceux-ci acceptèrent l’invitation. Là, ils les fit prisonniers et fit assassiner Cléarque (Certaines sources disent décapité) avec de nombreux officiers de son état-major. Il s’agissait d’un plan solide et intelligent de la part des Perses, mais les Grecs réussissent à forcer le passage et à s’enfuir. En 400, Xénophon fut alors élu commandant de l’arrière-garde de l’armée de mercenaires, qui se retrouva seule à marcher vers le Nord sur les plaines entre le Tigre et l’Euphrate.


 

La bataille de Counaxa par Adrien Guignet
(1816-1854) – Bouzeghaia (Chassériau)
– Musée du Louvre

 
   Il conduisit la retraite des 13.600 Grecs restants, connue sous le nom célèbre de "retraite des Dix Mille”. Les Grecs étaient engagés profondément en territoire Perse et durent se frayer un chemin vers le Nord pour atteindre la mer Noire à travers les contrées hostiles Perses, mais aussi Arméniennes et kurdes, leurs alliés. À la sortie des montagnes, arrivés sur les rives du Pont Euxin (Mer Noire) les Grecs auraient poussés ce cri resté célèbre : “θάλαττα! θάλαττα!  thalatta! thalatta!  La mer! La mer!”.
 
   L’histoire de Cyrus le Jeune et de la "retraite des Dix Mille” est décrite par Xénophon, dans la Cyropédie (Récit romancé de l’éducation de Cyrus) et surtout l’Anabase. Un autre récit de cette histoire, d’Éphore de Cymé (ou Éphore de Cumes, historien Grec, IVe Siècle av.J.C), est conservé dans l’œuvre de Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30 – Bibliothèque Historique, Livre XIV.19).
 
   De plus amples informations sont contenues aussi dans les extraits de Ctésias de Cnide (Médecin Grec d’Artaxerxès II, historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398), enfin par Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) dans ses “Vies parallèles“. Cyrus était bien considéré par les anciens. Il est certain qu’il était plus énergique, volontaire et compétent comme homme d’État et Général, que son frère Artaxerxès II.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
   
Carsten Binder :
Plutarchs Vita des Artaxerxes, Ein historischer Kommentar, Berlin, 2008.
Pierre Briant : 
Histoire de l’Empire Perse : De Cyrus à Alexandre, Editions Fayard, Paris, 1996 – En Anglais, From Cyrus to Alexander : A history of the Persian empire, Eisenbraun, Winona Lake, 2002.
Maria Brosius :  
Women in ancient Persia, 559-331 BC, en Français, Les femmes dans la Perse antique, 559-331 av.J.C, Clarendon Press, Oxford, 1998.
The Persians. An introduction, Routledge, London, 2006.
John Manuel Cook :
The rise of the Achæmenids and establishment of their Empire, pp : 200-291, Cambridge History of Iran 2, 1985.
Georges Cousin :
Kyros le Jeune en Asie Mineure (Printemps 408-Juillet 401 avant Jésus-Christ), Berger-Levrault, Paris, 1905.
Muhammed Abdulkadyrovič Dandamaev :
A political history of Achaemenid empire, E.J.Brill, Leiden, New York, Köln, 1989.
Christiane Duchesne et Carmen Marois :
Cyrus : L’encyclopédie qui raconte, Québec/Amérique, Montréal, 1996.
Steven W.Hirsch :
The friendship of the barbarians : Xenophon and the Persian Empire, Published for Tufts University by University Press of New England, Hanover, 1985.
Heidemarie Koch :
Achämeniden-Studien, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1993.
Otto Lendle :
Kommentar zu Xenophons Anabasis, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt, 1995.
Albert Ten Eyck Olmstead :
History of the Persian empire : Achaemenid period, University of Chicago Press, Chicago, 1948.
Christine Palou et Jean Palou :
La Perse antique, Presses Universitaires de France, Paris, 1962.
Jean Perrot :
La période Achéménide, Iran Bastan Museum, Téhéran, 1972.
Tim Rood :
The sea! The sea! : The shout of the ten thousand in the modern imagination, Duckworth Overlook, London, Woodstock, 2005.
Rüdiger Schmitt :
Achaemenid dynasty, Encyclopaedia Iranica vol.3, Routledge & Kegan Paul, London, 1983.
Cyrus the Younger, pp : 524–526, Encyclopaedia Iranica 6, New York, 1993.
Marc Van De Mieroop :
A history of the ancient near east : Ca. 3000–323 BCE, Blackwell History of the Ancient World series, 2003.
Willem J.Vogelsang :
The rise and organisation of the Achaemenid Empire : The eastern Iranian evidence, E.J.Brill, Leiden, 1992.
Robin Waterfield et Tim Rood :
The expedition of Cyrus, de Xenophon, Oxford University Press, Oxford, New York, 2005.
Robin Waterfield :
Xenophon’s retreat : Greece, Persia and the end of the golden age, Faber and Faber, London, 2006.
Daniel Josef Wiesehöfer :
Ancient Persia : 550 BC to 650 AD, I.B. Tauris, London, New York, 1996 – 2001 – Patmos, Düsseldorf, 2005.

 

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