Les grandes batailles de l’antiquité :
Bataille de Pteria –
Bataille de Thymbrée
 

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              Bataille  de  Pteria Automne
547

 

Présentation

 

Statue de Cyrus II –
Parc olympique de Sydney

 
   La bataille de Pteria (ou Ptérie, en Grec : Πτερία) se déroula près de cette cité, qui fut un temps la capitale des Assyriens dans le Nord de la Cappadoce. Elle opposa au début de l’automne 547 les troupes Lydiennes emmenées par le Roi de Lydie, Crésus (561-547/6), aux troupes Perses dirigées par Cyrus II le Grand (559-529), forçant Crésus se retirer vers l’Ouest dans son propre royaume. Les principales sources relatant cette bataille sont : Hérodote (Historien Grec, 484-425), Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30) et Polyen (Orateur et écrivain militaire Grec, IIe s. ap.J.C).
 

Le contexte

 
   Suite à la bataille du Halys, le 28 Mai 585, les Lydiens et les Mèdes, à l’époque, avaient convenu que la frontière naturelle entre les deux Empires serait le Halys. La paix régnait entre les deux nations mais quelques temps plus tard le Roi de Lydie, Crésus (561-547/6) apprit le soulèvement de la Perse, menée par Cyrus II le Grand (559-529) et la défaite de ses ex rivaux, dont le Roi, Astyage (585 à 550 ou 549), suite aux accords de paix était son beau-frère. Il tenta d’utiliser cette opportunité pour étendre ses frontières sur le côté orientale de Lydie. Il passa alors une alliance avec les Chaldéens (ou Néo-Babyloniens), l’Égypte du Pharaon Amasis (570-526) et plusieurs cités Grecques, Athènes, Corinthe, Delphes, mais surtout avec Sparte avec qui il signa un pacte d’alliance militaire. Des spécialistes pensent que Crésus put avoir eu l’intention de remettre son beau-frère, avec qui il s’entendait bien, sur le trône Mède. Il est également possible qu’il essaya seulement de devancer une invasion de la Lydie par les Perses.
 

Le déroulement

 
   Après la chute d’Ecbatane (capitale des Mèdes) aux mains de Cyrus II le Grand (559-529), maintenant maître de la Perse, de la Médie, de l’Assyrie, de l’Ourartou, Cyrus II se tournait vers le riche plateau Anatolien. Il ne voulait pas attaquer la Lydie, en vertu du traité signé par les Mèdes et scellé par le mariage de son grand-père Astyage avec Aryenis, la fille d’Alyatte II. Il isola alors le royaume, le coupant de ses alliés éventuels, les Chaldéens (ou Néo-Babyloniens) et les Égyptiens et il obtint pacifiquement la vassalité de la Cilicie. Selon Hérodote (Historien Grec, 484-425), Crésus (561-547/6) partit avec son armée pour la Cappadoce, afin d’ajouter ce pays à son royaume et aussi donc peut-être par désir de venger son beau-frère Astyage.
 


 

Guerrier Perse

   Il fut encouragé dans son action par une prophétie de l’oracle de Delphes, qui lui avait prédit qu’après une bataille contre les Perses un grand royaume s’effondrerait et il lui conseillait de trouver des alliés. On ne connait pas la date exacte, mais ce fut probablement vers 547, que Crésus, aidé du Pharaon Égyptien, Amasis (570-526) et des Grecs, notamment Sparte avec qui il noua un traité d’alliance militaire, entra en conflit avec le Roi Perse.
 
   Les spécialistes avancent que l’armée de Crésus, d’environ 95.000 hommes, était composée de Lydiens commandés par le Roi, de mercenaires de : Phrygie commandés par Artacama ; de Cappadoce commandés par Aribaeus ; d’Arabie commandés par Aragdus et de Grecs. En face l’armée de Cyrus II ne se composait que de 20.000 hommes. En Septembre 547, Crésus franchit le Halys et s’empara de la forteresse Perse de Pteria et ravagea ses alentours. Selon certaines sources il chassa également les Syriens qui ne lui avaient pourtant rien fait. Deux versions de la bataille s’opposent, celle d’Hérodote (Historien Grec, 484-425) et celle de Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30). Pour Hérodote, la bataille fit rage jusqu’à la nuit, mais aucun vainqueur n’en sorti. Le lendemain, voyant que l’armée de Cyrus II n’attaquait pas, Crésus se replia sur sa capitale Sardes. Pour Diodore, il y eut un premier affrontement remporté par les Lydiens, s’en suivit une trêve de trois mois et ensuite une défaite Lydienne. Crésus s’enfuyant après celle-ci vers sa capitale.
 
   Quoi qu’il en fut, la bataille de Pteria semble avoir été féroce, et donc indécise et fut une impasse. Les deux parties accusèrent de très lourdes pertes et ce qui est sûr c’est que le Roi Lydien refranchit le Halys. Hérodote précise donc qu’il n’y eut aucun un vainqueur, mais de la manière dont il décrit la bataille on comprend que même si les Perses perdirent beaucoup de soldats, ce fut toutefois bien inférieur aux pertes des Lydiens, ce qui expliquerait le choix de Crésus de battre en retraite.
 
   Lorsque Cyrus II apprit la violation du traité par le Lydien, le prétexte fut trop beau, il contre-attaqua et remonta le cours de l’Euphrate. À cet égard, la bataille de Pteria pourrait être considérée comme une victoire stratégique pour les Perses, en ce fait qu’elle contribua à leur donner la Cappadoce rattachée à l’Empire Achéménide nouvellement formé. De violents combats suivirent, dont la bataille de Thymbrée, qui allaient sonner la fin de l’empire Lydien.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
Richard Ernest Dupuy et Trevor N.Dupuy :
The encyclopedia of military history : from 3500 B.C. to the present, Harper & Row, New York, 1970.
René Dussaud :
La Lydie et ses voisins aux hautes époques, Paul Geuthner, Paris, 1930.
Liliane Dutrait :
Crésus, Roi de Lydie, Préhistoire et archéologie 41, Paris, 1981.
John Frederick Charles Fuller :
A military history of the western world, Funk & Wagnalls, New York, 1954-56.
Kevin Leloux :
La bataille de (la) Ptérie. La Lydie face à la Perse (ca. 547 av. J.-C.), Actes du 9e Congrès de l’Association des Cercles Francophones d’Histoire et d’Archéologie de Belgique (23-26 août 2012), Liège, 2012.
Spencer C.Tucker :
Battles that changed history : An encyclopedia of world conflict, ABC-Clio Inc, 2010.

 

 

              Bataille  de  Thymbrée

Décembre

547

 

Présentation

 
   La bataille de Thymbrée (ou Thymbra, aujourd’hui Hanai Tepeh), plaine au Nord de Sardes, qui se situe en Troade, se déroula en Décembre 547 av.J.C. Cette bataille décisive allait mettre fin au conflit entre le Roi de Lydie, Crésus (561-547/6), et le Roi des Perses, Cyrus II le Grand (559-529). Elle se déroula juste après la bataille de Pteria alors que Crésus regagnait son royaume il fut poursuivi et attaqué par Cyrus II qui écrasa les restes de son armée qui avait pourtant été renforcée par de nouvelles recrues. S’en suivit un siège de Sardes pendant 14 jours où le Roi Lydien capitula et son royaume fut conquis par les Perses.
 

Le contexte

 
   Le contexte est pratiquement le même que celui de la bataille de Pteria ci-dessus. Cette dernière sans vainqueur voyait Crésus (561-547/6) retourner dans son royaume, il retraversa le Halys pensant être en sécurité. Le Roi des Perses, Cyrus II le Grand (559-529) apprit que le Lydien avait rompu le traité de paix passé avec les Mèdes, et le "match nul" entre les deux armées à Pteria. Il décida de profiter de la situation et contre-attaqua. Il remonta le cours de l’Euphrate et il proposa à Crésus de devenir Satrape de Lydie, autrement dit d’accepter la domination Perse, mais il se heurta au refus de se soumettre du Roi. Après plusieurs échecs militaires, Cyrus II s’empara d’Harran et décida d’affronter la cavalerie Lydienne. Son plan était de capturer le Roi Lydien à Thymbrée, même si ce dernier était bien préparé pour la bataille et avait plus de deux fois plus d’hommes que lui.
 
   Les Lydiens marchèrent à la rencontre de Cyrus II avec toutes les réserves de leur armée, ce qu’ils ne faisaient jamais. Selon Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre Grec, v.430-v.355), Crésus avait une armée de 420.000 hommes, qui était composée de 60.000 Chaldéens (ou Néo-Babyloniens), Lydiens, Phrygiens, et aussi des Cappadociens, plus des petites nations de l’Hellespont. Cela équivalait à 300.000 hommes qui comprenaient 60.000 cavaliers. Il y avait aussi 120.000 Égyptiens, plus de 300 chars. L’auteur nous dit que de son côté Cyrus II avait une armée au total 196.000 hommes. Elle était composée de 31.000 à 70.000 Perses. Il y avait 20.000 fantassins (Sûrement avec les archers et les frondeurs), 10.000 cavaliers d’infanterie d’élite, que l’on nommait les Immortels, plus 20.000 peltastes et 20.000 piquiers. Les autres étaient des Arméniens et des Mèdes, soit environ à 126.000 fantassins. Il y avait aussi 300 chameau de cavalerie, 300 chars, et 5-6 tours de siège, qui pouvaient contenir 20 hommes chacune. Les chiffres de la bataille donnés par Xénophon, sont considérés aujourd’hui par les spécialistes comme faux, bien que dans le domaine du possible, mais moins de la moitié fut engagé dans la bataille proprement dite. Ils retiennent donc 100.000 hommes pour Crésus et 49/50.000 pour Cyrus II.

 

Le déroulement

 
   Cyrus II déploya ses troupes avec ses flancs en retrait dans une formation en carré. Les flancs étaient couverts par des chars, la cavalerie, l’infanterie et un corps de chameau nouvellement organisé. Ce corps de chameau improvisé fut formé avec les bêtes prises à partir du train de bagages, son seul but étant de perturber la cavalerie Lydienne. Un Général Perse avait remarqué qu’à la bataille de Pteria les chevaux Lydiens étaient effrayés par les chameaux utilisés pour le transport des bagages. Comme Cyrus II l’avait prévu, les ailes de l’armée Lydienne manœuvrèrent pour tenter d’envelopper sa formation.
 
   Par ce mouvement, des brèches apparurent au niveau des charnières dans les flancs Lydiens. Le désordre fut accentué par les tirs des archers Perses et de ceux de leurs tours mobiles stationnées dans le carré. Cyrus II profita du désordre et donna alors l’ordre de l’attaque. Ses unités brisèrent les ailes désorganisées de l’armée de Crésus et dans le même temps il envoya le corps de chameaux. Les chevaux Lydiens comme prévu paniquèrent. Les forces Perses mirent de suite à profit cet avantage en concentrant le tir de leurs archers et des tours mobiles sur la cavalerie désormais désorganisée des Lydiens.
 
   Les cavaliers Lydiens tentèrent de se battre à pied, mais leurs lances étaient trop peu maniables pour être efficaces. Ils perdirent beaucoup de soldats et furent obligés de battre en retraite. Avec la plupart de son armée intacte et la cavalerie Lydienne maintenant paralysée, Cyrus II déborda les forces de Crésus, qui fut contraint de battre en retraite avec de lourdes pertes. Cette retraite se transforma en déroute. Le Roi, avec le peu de cavalerie qui lui restait et quelques hommes, rejoignit sa capitale, Sardes pour se mettre à l’abri derrière ses fortifications. Les seuls qui résistèrent au Roi Perse furent les mercenaires Égyptiens, mais largement débordés, ils durent se rendre à Cyrus II qui leur offrit des conditions de reddition généreuses, leur permettant de rester en Anatolie. Hérodote (Historien Grec, 484-425), donna un compte rendu du déroulement de la bataille, mais ne donna pas de chiffres.
 
   Malgré cette défaite, Crésus, ne s’avouait pas vaincu. L’hiver étant venu, il démobilisa son armée et espérait pouvoir profiter de la mauvaise saison pour mettre sur pied une armée encore plus puissante. Malheureusement pour lui, Cyrus II lança son offensive en plein hiver. Après de nombreuses batailles, il finit par forcer le Lydien à se réfugier une nouvelle fois dans sa capitale, qui tomba après quatorze jours de siège, le Roi fut fait prisonnier et envoyé à Ecbatane. Cyrus II lui laissa la vie sauve, lui attribuant les revenus d’une ville de la côte pour maintenir son train de vie.
 
   Une légende entoure la capture de Crésus. Selon Hérodote, le Roi prisonnier fut placé sur un grand bûcher sur ordre de Cyrus II, qui voulait voir si ce souverain, comme il était prétendu, avait des forces surnaturelles qui le sauveraient du bûcher. Cyrus II mit le feu et Crésus invoqua Apollon. Le ciel qui jusque-là était paisible, s’assombrit soudain et la pluie et le vent vinrent éteindre les flammes. Cyrus II fut convaincu de la bonté de Crésus et le nomma comme son conseiller. La bataille perdue de Thymbrée entraîna la chute du royaume de Lydie qui devint une province Perse rattachée à la IIIe satrapie de l’Empire Achéménides.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
Paul K.Davis :
100 decisive battles : From ancient times to the present, ABC-CLIO, Santa Barbara, 1999.
Richard Ernest Dupuy et Trevor N.Dupuy :
The encyclopedia of military history : from 3500 B.C. to the present, Harper & Row, New York, 1970.
René Dussaud :
La Lydie et ses voisins aux hautes époques, Paul Geuthner, Paris, 1930.
Liliane Dutrait :
Crésus, Roi de Lydie, Préhistoire et archéologie 41, Paris, 1981.
John Frederick Charles Fuller :
A military history of the western world, Funk & Wagnalls, New York, 1954-56.
Spencer C.Tucker :
Battles that changed history : An encyclopedia of world conflict, ABC-Clio Inc, 2010.

 

 

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