Quelques Rois importants :
Saül
 
1030  –  1010
 

Nous avons besoin de vous

 

….Retour sur l’histoire des Hébreux

 

 
Sommaire

 
Son origine
Son arrivée au pouvoir
Son histoire
     La mise en place de l’État
     La lutte contre les Philistins
     Le jeûne
     Ses conquêtes
     Saül et David
     la fin de sa vie
Sa famille
Bibliographie

Représentation de Saül
menaçant David – 1646 –
Guercino (1591-1666) –
Galleria Nazionale d’Arte
Antica – Rome

 


 

Samuel Bénissant Saül –
Gravure Gustave Doré (1832-1883)

Son origine

 
   Saül (ou Šā’ûl ou Sha’ul ou Shaul, en Hébreu : שאול "Désiré" ou “Demandé” ou “Prié pour”, en Grec : Σαούλ, en arabe : طالوت) fut le premier Roi des Hébreux d’un royaume uni en Terre d’Israël, d’où quelques fois le terme Roi d’Israël, de 1030 à 1010 ou 1047 à 1007. Il fut également le premier Roi à la fois, sacré et politique. L’histoire de Saül est racontée dans le Premier Livre de Samuel, mais les archéologues n’ont trouvé aucune trace de lui. De ce fait l’historicité de son règne a été remise en question par certains historiens, comme Baruch Halpern. Il fut le fils de Kish (ou Quish) de la tribu de Benjamin et du clan de Matri, mais on ignore le nom de sa mère (Premier Livre de Samuel 9:1, 14:51; Actes 13:21; 1 Samuel 10:21) et il serait né à Gibeon (ou Gabaa ou Gabaon, ville à 8 km. au Nord de Jérusalem, le site serait le village d’El-jib) ?. Dans le Coran, Saül est désigné sous le nom de Tālūt (en arabe : طالوت). Comme dans la Bible, il est le premier Roi d’Israël, choisi par le Prophète Samuel. Tālūt n’est pas considéré comme un Prophète.
 

Son arrivée au pouvoir

 
   Saül fut couronné "Roi" (ou Melech) à Guilgal (ou Gilgal) à l’Ouest du Jourdain et à l’Est de Jéricho (Premier Livre de Samuel 11:14-12:2), mais les circonstances et les raisons de son élection sont encore très floues. Les fils du Grand Prêtre Samuel étaient malhonnêtes et non digne de confiance pour la succession. Les hauts dignitaires Israélites craignirent qu’il soit désastreux que ses fils deviennent Juge et il demandèrent à Samuel de leur donner un Roi. Samuel ne prit pas bien cette demande et les avertit que, s’il nommait un Roi pour les diriger, ils devraient subir toutes les exigences de ce Roi. Trois versions sont connues de la "prise de pouvoir" de Saül :
 
● La première : Son père résidait à Gibeah (ou Guéba ou Guibea ou Gaba ou Geba ou Géba), située sur le sommet d’une colline en terrasses à 5/6 km. au Nord-est de Jérusalem, sur la route de Rama, aujourd’hui Tell el-Ful et, selon la Bible, il possédait un très grand troupeau d’ânesses. Il envoya son fils Saül avec un serviteur chercher des ânesses égarées. Ils quittèrent leur domicile de Gibeah, traversèrent la montagne du pays de la tribu Éphraïm, le pays de Shalisha et le pays de Benjamin jusqu’au pays de Zuph (ou Çuph ou Tsuph) sans les trouver et finirent par errer dans ce district. Saül suggéra alors d’abandonner leur recherche. Toutefois le serviteur de Saül remarqua qu’ils se trouvaient près de la ville de Rama (ou Ramathaïm-Tsophim, ville qui a été identifiée avec le quartier moderne de Shmuel Hanavi au Nord-ouest de Jérusalem) où était installé un célèbre voyant et suggéra qu’il serait peut-être bon de le consulter d’abord. Kish ne les récupéra jamais, car le voyant en question était le Prophète Samuel qui prévenu par Dieu de cette visite et à sa demande, annonça à Saül qu’il le proclamait Roi (Premier Livre des Chroniques 12:1). Le lendemain, tel que c’était prévu, Saül reçut trois signes lui confirmant qu’il devait être Roi d’Israël. (Premier Livre de Samuel 8-12). De retour chez lui, ces signes se manifestèrent à lui le même jour, l’esprit de Dieu fondit sur lui et il comprit qu’on le reconnaissait comme Roi.


 

David Joue la harpe pour Saül –
1885 – Julius Kronberg (1850–1921)
Nationalmuseum – Stockholm

 
● La deuxième (Qui pour beaucoup est la suite de la première) : Elle présente les Hébreux désireux d’être comme les autres nations et un mouvement populaire voulut établir une monarchie centralisée (Premier Livre de Samuel 8: 5 ; 10:19) devant la menace des Philistins car ils avaient besoin d’un chef pour assurer les combats. Le Prophète Samuel assembla le peuple à Mitspa (ou Masepha, ville dans les monts de la tribu de Benjamin à quelques kilomètres au Nord de Jérusalem) et en dépit de fortes réserves, qu’il ne chercha pas à cacher, il permit la nomination d’un Roi. Ce fut Saül qui fut choisi et publiquement sacré (Premier Livre de Samuel 10:17-24 et 12:1-5).
 
● La troisième : Elle nous indique que les Ammonites, dirigés par leur Roi Nahash (v.1030-v.1000), assiégèrent Jabès (ou Jabesh ou Yabesh) en Galaad, ville de Palestine mentionnée dans la Genèse, qui fut forcée de se rendre. Elle se trouvait dans la demi-tribu orientale de Manassé, au-delà du Jourdain et au pied des monts Galaad. Selon les termes de la reddition, les occupants de la ville furent réduits en esclavage et eurent leurs droits supprimés. Les occupants de la ville envoyèrent alors une lettre aux autres tribus d’Israël pour les informer de leurs malheurs. Les tribus à l’Ouest du Jourdain rassemblèrent une armée sous la direction de Saül. Celui-ci conduisit l’armée à la victoire contre les Ammonites et, en guise de reconnaissance et pour ses compétences militaires, le peuple se rassembla à Guilgal (ou Gilgal) et acclama Saül comme Roi (ou Melech) (Premier Livre de Samuel 11: 14-12: 2).

 

Son histoire


 
         La mise en place de l’État
 
   Une fois au pouvoir, Saül renforça la royauté et commença la création des structures de l’État, qui pourrait être étendues avec succès par ses disciples. Attaqués par les Ammonites, il reçut un appui de Dieu qui incita le peuple à se joindre à lui pour repousser l’ennemi. Il mobilisa tous les hommes pour arrêter l’invasion et mit en place une petite armée permanente de mercenaires. Cependant une partie du peuple refusa de se battre. Le Roi fit alors couper les jarrets d’une centaine de bœufs de labour et menaça de faire de même avec tous les animaux. Le peuple se soumit et le lendemain, Saül traversa le Jourdain avec une armée. Il attaqua le camp des Ammonites, tua leur Roi Nahash et ravagea le pays. Il fut le premier souverain qui constitua une armée permanente, forte de 3.000 fantassins, directement placée sous son autorité et commandée par le Général Abner.
 
   Saül était maintenant responsable de l’administration du gouvernement central royal d’Israël. La première menace pour sa suprématie fut le pouvoir des Philistins. Il hérita donc de la lourde tâche de libérer le pays de leur pression et allait mener une longue guerre pour libérer la tribu de Benjamin occupée par ces derniers. Ils avaient établi une garnison à Gibeah (ou Guéba ou Guibea ou Gaba ou Geba ou Géba) pour protéger leurs intérêts et maintenir dans la soumission les Israélites agités.
 
 


 

David Joue la harpe pour Saül – 1650 –
Rembrandt (1606-1669) –
Galerie royale Mauritshuis – La Haye

       La lutte contre les Philistins
 
   Il entra dans la bataille contre les Philistins à Michmash (ou Micmash ou Mikmas ou Micmas) à l’Est de Béthel et au Sud de Migron, sur la route de Jérusalem. Selon les textes, Saül prit 2.000 hommes avec lui dans la montagne de Béthel et 1.000 autres partirent avec son fils Jonathan pour Gibeah. Jonathan se débarrassa vaillamment du Préfet des Philistins et mis en déroute la garnison Gibeah ce qui déclencha une vive réaction de ceux-ci contre Israël. Ils rassemblèrent une grande armée d’infanterie, 3.000 chars et de cavalerie, 6.000 chevaux et “autant d’hommes que le sable au bord de la mer” pour occuper Michmash. Ce grand corps de troupes s’efforça à travers le cœur du pays de couper toute coopération entre les tribus du Nord et du Sud.
 
   L’armée de Saül était donc assez petite face à celle des Philistins. Les textes précisent également que, pendant la première partie de la bataille, les Hébreux, que les écrits traitent comme un groupe distinct des Israélites, prirent parti pour les Philistins (Premier Livre de Samuel 14:21) et, par conséquent, devinrent les ennemis des Israélites. Les traductions modernes donnent une explication plus probable. Il semble que seule une partie des Hébreux voulait faire cette guerre. De ce fait, en désespoir de cause, selon les commandements de Samuel, les Hébreux se terrèrent dans Guilgal (ou Gilgal) pendant sept jours sans faire aucun mouvement. Ils se cachèrent dans des grottes, dans les bosquets, les rochers et les citernes. Le septième jour, l’impatience de Saül le poussa à agir, mais Samuel arriva pour le prévenir des conséquences de sa désobéissance en n’attendant pas assez longtemps. Par cette action, il pouvait perdre la royauté. De plus, il constata que ses troupes s’étaient réduites à 600 hommes lorsqu’il partit de Guilgal pour Michmash pour rencontrer les Philistins.
 
   Les textes stipulent “qu’un homme du nom de Jonathan conduisit les Hébreux et qu’il était le fils de Saül” (Premier Livre de Samuel 14:1 et 13:16, 39). Les Hébreux étaient fermement ancrés dans leurs repaires montagneux, alors que les Philistins campèrent eux dans les vallées. La prétendue sécurité dans laquelle les Philistins se sentaient les amena sans doute à être un peu négligents dans la discipline de surveillance de leur campement. Jonathan, organisa avec son écuyer un assaut à l’insu de Saül et de son armée. Il les attaqua dans leur campement, ce qui provoqua la panique et les repoussa. Tous les Israélites qui avaient déserté Saül se rallièrent de nouveau à lui pour continuer la lutte.


 

La bataille de Guilboa –
Jean Fouquet (1420-1480)

 
        Le jeûne
 
   Après cette première victoire, Saül fit le vœu qu’aucun Israélite ne mangerait jusqu’à ce que la guerre ne soit complètement terminée. Jonathan, qui n’avait pas entendu l’ordre de son père, consomma le miel d’un nid d’abeilles qu’il trouva sur le terrain. Un de ses soldats l’avertit de l’interdiction de Saül, Jonathan n’accepta pas l’ordre car il pensait qu’il était militairement peu judicieux qu’une armée manque de nourriture, ce qui aurait pour effet de l’affaiblir physiquement.
 
   La bataille terminée, les Israélites, ayant faim, tuèrent le bétail qu’ils avaient pris au Philistins et mangèrent la viande sur place, sans d’abord saigner les animaux, ce qui était une violation des lois sacrées alimentaires (Cacherout ou casher) des Israélites, qui exigeaient que le sang ne devait jamais être consommé. Les soldats voulurent ensuite poursuivre les Philistins alors que la nuit tombait, mais Samuel pensa qu’ils devraient d’abord consulter Dieu pour obtenir ses conseils. Selon le texte, Dieu fut muet et Saül comprit qu’une personne devait donc avoir péché pour que Dieu ne s’intéresse plus à eux. Se servant de son don de voyance il trouva le coupable, son fils Jonathan.
 
   Saül décida que Jonathan devait mourir immoler pour sa désobéissance. Bien qu’il fût reconnu coupable pour son geste, Jonathan fut sauvé par le peuple et les commandants de l’armée Israélite empêchèrent le Roi de tuer Jonathan, qui avait, à leur avis, permit la victoire sur les Philistins. Saül renonça à son geste et aussi à poursuivre ces derniers et mit ainsi fin aux conflits, ce qui représenta son second succès militaire.

 

         Ses conquêtes
 
   Le règne de Saül se poursuivit cependant dans la guerre contre plusieurs ennemis dont il sortit toujours vainqueur. On lui compte dans les textes des campagnes militaires contre les : Moabites, les Ammonites, les Édomites, les Rois de Zobah (ou Tsoba ou Soba Zoba ou ou Aram-Soba, capitale d’un État Araméen dans le Sud de la Syrie) et donc les Philistins. Après la bataille avec les Philistins, les textes décrivent que Samuel chargea Saül de tuer tous les Amalécites (Tribu de nomades Édomites descendants d’Amalek, qui occupaient un territoire correspondant au Sud de la Judée, entre l’Idumée, l’Égypte et le désert du Sinaï) conformément à la Mitsva (Déclarations et principes de droit et d’éthique contenus dans la Torah ou les cinq livres de Moïse). Après avoir prévenu les Kenites (ou Kéniens, un clan nomade), vivant parmi les Amalécites, de partir, Saül attaqua et gagna la guerre contre les Amalécites. Cependant alors qu’il fit tuer les femmes, les enfants et le bétail de mauvaise qualité, il laissa en vie le Roi Agag, les hommes forts et le meilleur bétail. Lorsque Samuel découvrit que le Roi ne les avait pas tous tué, il devint fou de colère et lança dans une longue et amère diatribe (Texte ou discours qui attaque de façon violente une personne ou une institution) la façon dont Dieu allait rejeter Saül pour sa désobéissance et la chute certaine de sa maison en tant que gouvernant sur Israël.
 
   Cette rébellion de la part de Saül servit d’introduction à l’histoire de la vie de David de la tribu de Juda. Samuel trouva ce dernier comme successeur potentiel de Saül et l’oint à Bethlehem. Saül implora alors en vain le pardon de Samuel, car l’esprit de Dieu allait se détourner de lui. Lorsque Samuel partit, Saül l’attrapa par ses vêtements. Un morceau s’arracha et Samuel interpréta cela comme une indication de ce qui allait arriver au royaume. Samuel tua alors le Roi des Amalécites lui-même (Premier Livre de Samuel 15:33). Saül et Samuel se quittèrent pour ne plus jamais se revoir.

 


 

Saül et la sorcière d’Endor – 1866 –
Gravure Gustave Doré (1832-1883)

         Saül et David
 
   Le Roi n’en n’avait pas encore fini avec les Philistins. Il les chassa des collines et les combattit sur leur propre terrain. Mais ils se ressaisirent et envahirent une fois de plus le pays et s’installèrent entre Soko (ou Shocoh) et Azéqa, à Éphès-Dammam (ou Pas Dammim, une place forte dans la tribu de Juda). Saül partit avec son Général Abner et son armée les affronter et Dvid se joignit à eux. Ce fut dans la vallée d’Elah que David, avec un seul tir de fronde sur le front, terrassa Goliath, le champion des Philistins, qui avait défié l’armée Israélite d’envoyer un champion pour combattre contre lui. Cet exploit fit fuir l’ennemi et assura la victoire à Saül. (Premier Livre de Samuel 17: 1-18: 5). Mais lorsqu’il retourna à sa cour les gens acclamèrent plus David que le Roi, qui fit de lui un officier de son armée. Il fut aussi envoyé à Saül pour lui jouer de la harpe (ou cithare dans certain texte) lorsque l’esprit de ce dernier se troublait.
 
   Le Roi en devint vite jaloux. Il développa pour le nouveau héros une animosité qui l’incita plusieurs fois à tenter de le tuer. Saül voulut aussi s’émanciper du clergé, car il jalousait le pouvoir religieux de Samuel et il se rendit impopulaire. Il fut désavoué par le Prophète et la tribu de Juda qui lui opposa une résistance. Les événements ultérieurs montrent que ce fut de la part de Saül plusieurs tentatives pour obtenir la mort de son rival. Par le biais de l’armée, de la propre femme de David, Mikhal (ou Michal, la fille du Roi), par des embuscades, le menaçant une fois avec sa lance etc.., Saül essaya de tuer David, qui finit par fuir à Rama (ou Ramathaïm-Tsophim, ville qui a été identifiée avec le quartier moderne de Shmuel Hanavi au Nord-ouest de Jérusalem) pour échapper à la colère du Roi, mais il le fit suivre.
 
   De là, il gagna Nob (Une place dans les environs de Jérusalem, à proximité de Bachurim, près du mont des Oliviers), puis Gath (ou Gat ou Geth) au Nord-ouest du territoire des Philistins à proximité de la Shéphélah (ou Shfelah). Après avoir recueilli un groupe de sympathisants, David fuit d’un endroit à un autre la fureur de Saül. À Ein Gedi (Une oasis au bord de la rive occidentale de la mer Morte à la limite du désert de Judée) il fut rattrapé, mais le Roi l’épargna. Cependant, David ne pouvait pas faire confiance à Saül et il prit sa résidence à Tsiklag, ville du Néguev de la tribu de Siméon, en pays Philistin.

 


 

La mort de Saül
Gravure  Gustave Doré (1832-1883)

        La fin de sa vie
 
   Saül retourna à sa cour, mais après quelque temps, les Philistins, malgré les serments de réconciliation et une alliance avec David dont ils étaient devenus vassal, devinrent encore plus agressif. Pour éviter l’enrôlement des tribus du Nord et qu’ils dépêchent une grande armée à Antipatris (ou Aphek ou Tell Afek) dans la vallée de Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel) au Nord de la plaine du Sharon dans le centre d’Israël, Saül rassembla toutes ses forces et les conduisit pour leur faire face au mont Guilboa (ou Gilboa ou Gelboé ou Har haGilboa ou Jabal Faqu’a, massif montagneux situé au Nord-est des monts de Samarie). Mais Samuel n’étant plus là, dans l’incapacité de connaitre la volonté de Dieu, il décida de consulter la sorcière d’Endor (ou pythonisse d’Endor, village de Canaan situé sur le Mont Moréh), mais il fut surpris par une apparition de Samuel. Le “fantôme” du Prophète dit alors à Saül qu’il perdrait la bataille et sa vie. Ses soldats furent alarmés des paroles de Samuel et prirent la fuite dans cette nouvelle confrontation contre les Philistins.
 
   Le Premier et le Deuxième Livre de Samuel donnent des récits contradictoires sur la mort de Saül. Dans le Premier, le Roi retourna pour faire face à ses ennemis et les Israélites furent dûment vaincus. Pour échapper à la torture, Saül demanda alors à son porteur d’armes de le tuer, mais ce dernier refusa et le Roi fut forcé de se suicider en se jetant sur son épée. Dans le Deuxième Livre, Saül demanda à un Amalécite de lui livrer le coup de grâce, celui-ci accepta dans l’espoir de gagner une récompense de la part de David qui pourrait prendre sa place. Mais, furieux, David ordonna que l’Amalécite soit mis à mort comme punition pour avoir tué un Roi. Dans les deux cas Saül perdit ses fils dans la bataille.
 
   Les Philistins trouvèrent Saül et ses trois fils (dont Jonathan) gisant sur le mont Guilboa. Ils leur tranchèrent la tête, les dépouillèrent de leurs armes et les exhibèrent dans le pays Philistin. Ils déposèrent ensuite l’armure de Saül dans le temple d’Astarté. Ils suspendirent leur corps décapité au rempart de la ville de Scythopolis (ou Beït Shéan ou Bethshan ou Beth-Shan ou Beth-Shéan, ville du Nord d’Israël. Les habitants de Jabès (ou Jabesh ou Yabesh en Galaad), prévenus de ce qu’il était advenu de Saül et ses fils, sortirent la nuit et partirent chercher les corps. Ils les incinérèrent et les ensevelirent sous le tamaris de Jabès et jeûnèrent sept jours (Premier Livre de Samuel 31: 8-13). Plus tard, David prit les os de Saül et de Jonathan, son fils et les fit enterrer de nouveau dans le tombeau de son père (Deuxième Livre de Samuel 21: 12-14) à Zelah (ou Zela), qui était une place dans le territoire de la tribu de Benjamin, l’ancienne Judée.
 
   Samuel choisit alors David, comme Roi. À cette date le royaume se divisa en deux : Le royaume de Juda et le royaume d’Israël. La tribu de Juda ayant reconnu comme souverain David au lieu d’Ishboshet (ou Ishbaal ou Ish-Bosheth), le fils de Saül. Celui-ci fut proclamé Roi d’Israël par Abner, le Général de l’armée de Saül, à Mahanaïm près de Jabbok (Située au-delà du Jourdain mais dont l’emplacement précis est très incertain – Deuxième Livre de Samuel 2:8). Le règne de Saül d’une vingtaine d’années fut un échec, sauf qu’il réussit en partie à unifier Israël et à mettre en avant un homme comme David.


 

La mort de Saül – 1848 –
Elie Marcuse (1817-1902) –
Tel Aviv Museum of Art

 
Sa famille

 
   Saül eut une épouse et une concubine,
● Achinoam (ou Ahinoam, en Hébreu : אחינועםFrère de grâce“), son épouse, qui fut la fille d’Achimaats. Elle lui donna six enfants (Premier Livre de Samuel 14:49) :
Quatre fils :

Jonathan (ou Yehonatan ou Yonatan, en Hébreu : יְהוֹנָתָן  Celui que Dieu a donné") qui périt avec son père et ses frères à la bataille de Guilboa (ou Gilboa)(Premier Livre de Samuel 31: 2 ; Premier Livre des Chroniques 10: 2).
Abinadab (ou Abiynadab, en Hébreu : אֲבִינָדָב  “Mon père donne volontiers" ou “Père de la générosité” ou “Père de liberté“) dont on ne sait rien et qui périt également à Guilboa.
Malkishua (ou Malki-Shua ou Malkischua ou Malkiyshuwa, en Hébreu : מלכּישׁוּעMon Roi est la richesse“) dont on ne sait rien et qui périt également à Guilboa.
Ishboshet (ou Ishbaal ou Ish-Bosheth ou Ish-boshet ou Eshba’al ou Ashba’al, en Hébreu : אִֽישְׁבֹּ֫שֶׁת ou אֶשְׁבַּ֫עַל "l’homme de Baal") qui fut Roi d’Israël, à l’âge de 40 ans, de 1010 à 1008 succédant à son père. Certains spécialistes avancent qu’il naquit en 1047.

 
Deux filles :

Merab (ou Mérab ou May-rawb’  “Augmentation” ou “Accroissement“), qui fut offerte à David après sa victoire sur Goliath, mais il semble qu’il refusa cette offre (Premier Livre de Samuel 18: 17-19). Elle épousa Adriel d’Abel-Mehola (Premier Livre de Samuel 18:17-19), une ville située dans la vallée du Jourdain au Sud de Scythopolis (ou Beït Shéan ou Bethshan ou Beth-Shan ou Beth-Shéan). Elle eut cinq fils, qui furent tous mis à mort à Gibeon (ou Gabaa ou Gabaon) après qu’ils eurent été donnés par David à ses habitants (Deuxième Livre de Samuel 21: 8-9).
Mikhal (ou Michal ou Miykal ou Michol ou Mical ou Mikal, en Hébreu : מִיכַלQui est semblable à Dieu ?“), qui fut la première épouse du Roi David (Premier Livre de Samuel 18: 20-27). Il est difficile de savoir si Mikhal mourut stérile et sans enfants, comme indiqué dans le Deuxième Livre de Samuel (06:23), ou eut des enfants, tel que décrit dans la plupart des traductions de ce Deuxième Livre de Samuel du 21: 8.

 
● Ritspa (ou Rizpah ou Rispah ou Riz’-pa, “Charbon” ou “Pierre chaude“), sa concubine qui fut la fille d’Ajja (ou Ajah). Elle lui donna deux enfants :
Deux fils :

Armoni (ou Armoniy “Appartenant au palais“) et Mephibosheth (ou Mephiboscheth ou Mephiybosheth “Exterminant la honte (les idoles)“), dont on ne sait rien et qui périrent également à Gibeon (ou Gabaa ou Gabaon) après qu’ils eurent été donnés par David à ses habitants. Ritspa monta la garde sur leur corps pendant cinq mois avant d’être autorisée à les enterrer (Deuxième Livre de Samuel 21: 8-9).
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur Saül et les Hébreux voir les ouvrages de :
 
Klaus-Peter Adam:
Saul und David in der judäischen geschichtsschreibung. Studien zu 1 Samuel 16 – 2 Samuel 5, Mohr Siebeck, Tübingen, 2007.
Hannes Bezzel :
Saul. Israels König in Tradition, Redaktion und früher Rezeption, Mohr Siebeck, Tübingen, 2015.
Hans Borger :
Uma história judeu do Povo, Sefer, San Pablo, 2008.
Paul Borgman :
David, Saul, and God : rediscovering an ancient story, Oxford University Press, Oxford, New York, 2008.
Jacques Cazeaux :
Saül, David, Salomon : La royauté et le destin d’Israël, Les Éditions du Cerf, Paris, 2003.
Robert Couffignal :
Saül, héros tragique de la Bible : étude littéraire du récit de son règne d’après les Livres de Samuel (1S IX-XXXI et 2S I), Lettres modernes Minard, Paris, Caen, Janvier 1999.
Alain Desreumaux, Françoise Briquel-Chatonnet et Muriel Debié :
Sur les pas des Araméens Chrétiens : Mélanges offerts à Alain Desreumaux, Geuthner, Paris, 2010.
Walter Dietrich :
Die herrschaft Sauls und der norden Israels, pp : 39–59, Saxa loquentur, Studien zur Archäologie Palästinas/Israels, Ugarit-Verlag, Münster, 2003.
Simón Dubnow :
Manual de la historia judía : desde los orígenes hasta nuestros días, Sigal, Buenos Aires, 1977.
Jack Finegan :
Light from the ancient past. The archaeological background of the Hebrew-Christian religion, Princeton U.P., 1947 – J.Finegan, 1959.
David Noel Freedman, Allen C.Myers et Astrid Biles Beck :
Eerdmans dictionary of the Bible, W.B. Eerdmans, Grand Rapids, 2000.
Louis Ginzberg et Gabrielle Sed-Rajna :
Les légendes des Juifs (5) : Josué, les Juges, Samuel et Saül, David, Salomon, Les Éditions du Cerf : Institut A. de Rothschild, Paris, 2004.
Baruch Halpern :
David’s Secret Demons: Messiah, Murderer, Traitor, King, W.B. Eerdmans, Grand Rapids, 2001-2003.
Lore Groszmann Segal :
The story of King Saul and King David, Schocken Books, New York, 1991.
Adam Green :
King Saul : The true history of the first messiah, Lutterworth, Cambridge, 2007.
David M.Gunn :
The fate of King Saul : An interpretation of a Biblical story, University of Sheffield, Dept. of Biblical Studies, Sheffield, 1989.
Georg Hentschel :
Saul. schuld, reue und tragik eines Gesalbten, Evangelische Verlagsanstalt, Leipzig, 2003.
Otto Kaiser :
Der historische und der biblische König Saul, pp : 520–545, Zeitschrift für die Alttestamentliche Wissenschaft 122, 2011 – pp : 1–14, Zeitschrift für die Alttestamentliche Wissenschaft 123, 2012.
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– Saul, pp : 1423–1429, Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon 8, Bautz, Herzberg, 1994.
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History of Biblical Israel : Major problems and minor issues, E.J.Brill, Leiden, Boston, 2001.
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The shengold Jewish encyclopedia, Shengold Books, Rockville, 1998.
Klaus-Dietrich Schunck :
König Saul – Etappen seines weges zum aufbau eines israelitischen staates, pp : 195–206, Biblische Zeitschrift, N.F. 36, 1992.
Helen Waddell et Elaine Moss :
The story of Saul the king, Constable, London, 1966.

 

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